Vinitech a ouvert ses portes ce matin à Bordeaux après 4 ans d’absence,due au covid; ce salon dédié aux innovations et aux techniques dans le monde des matériels viti-vinicoles reçoit cette année 900 exposants et 40 000 visiteurs. Parmi les innovations primées, il y a ce viti-tunnel, un procédé expérimental créé par une entreprise de Bazas en Gironde qui protège la vigne de la pluie, de la grêle et du gel.
Viti-tunnel va-t-il révolutionner la culture de la vigne ? Ces bâches automatiques, escamotables et imperméables vont mettre à l’abris les rangs de vigne pendant les pluies grâce à des capteurs et durant des événements climatiques extrêmes…
« C’est incroyable, cela permet de combattre les conséquences de la pluie, les dommages dus à la grêle et aux champignons… Au Brésil, on a beaucoup de problèmes de ce genre… », commente sur le stand ce Brésilien Léonardo Cury d’Amazon Group.
« Les moteurs sont actionnés et déroulent les bâches durant les pluies, et quand la pluie s’en va le capteur le détecte et les bâches sont réenroulées dans l’autre sens… »
Tout cela ça se passe en mois d’une minute: il pleut on couvre, il ne pleut plus on découvre…Et en faisant comme cela, on arrive à réduire le recours aux produits phytosanitaires de 80 à 90% »,Patrick Delmarre, créateur et président de la société bazadaise MO.DEL.
Ce sont 10 châteaux dans le Médoc et à Saint-Emilion qui expérimentent déjà en réel ce système qui semble plus efficace que les traitements classiques. « Je n’ai jamais vu cela et je trouve cela quand même ingénieux », commente Zian Armanini, « Du coup, si ça marche vraiment c’est incroyable, après à voir le prix… », selon Marie Cadoux de l’Ecole de Viticulture Oenologie de Changins en Suisse.
Ce viti-tunnel reste expérimental. Pour l’heure, il est impossible de couvrir les vignes pour ne pas interférer avec le climat selon l’INAO.
« Aujourd’hui, on n’a pas les autorisations administratives et qui plus est, on n’est pas complétement prêt techniquement à mettre ce genre de dispositif sur des hectares et des hectares »
Aujourd’hui, le coût du mètre linéaire dépasse les 30€, l’objectif est de ramener ce coût à 15€ pour s’adresser au plus grand nombre si possible. L’entreprise pense être prête pour un fort développement industriel en 2025.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix et Stéphanie Plessis: