20 Oct

Côté Châteaux n°35: en avant les vendanges en Bergerac

 Pour ce numéro 35 de Côté Châteaux, Alexandre Berne et moi-même sommes allés en Périgord pour réaliser une émission spéciale millésime 2022 dans le vignoble de Bergerac. L’occasion de parler de ces vendanges précoces et de ce millésime qui a mûri sous un été très chaud et un mois de septembre plus clément. Retour sur ces vendanges en blanc et en rouge au château les Eyssards, focus également sur le château Monestier La Tour en biodynamie, et sur les vendanges en liquoreux avec le château de Monbazillac et le château Haut Bernasse. Vous découvrirez également la nouvelle scénographie du château de Monbazillac.

Flavie et Pascal Cuisset au château des Eyssards © JPS

On se retrouve à Monestier en Dordogne en pleines vendanges des rouges avec Flavie et Pascal Cuisset, père et fille, de grands vignerons du bergeracois et du château des Eyssards… Les vendanges se poursuivent  » des vendanges longues ! On a commencé les blancs le 22 août et là on est le 11 octobre et on finit nos merlots et il reste encore tous les cabernets francs et cabernets sauvignons…. » précise Pascal Cuisset. Alors que les vendanges en liquoreux par tries successives s’étalent également et ont commencé super tôt à la cave coopérative de Monbazillac comme le montre le reportage de Bertrand Lasseguette et Pascal Tinon.

« C’était une très longue année avec un épisode de gel au mois d’avril, un épisode de grêle sur une partie de la propriété au mois de juin et une sécheresse qui était imprévue et qui a été plutôt longue… », commente Flavie Cuisset. « Sur les blancs, on a démarré de bonne heure avec une très très jolie qualité, sur les rouges on a pris le pari d’attendre la pluie pour la 4e année et le pari a payé parce que les qualité ont remonté, les tannins sont bien extraits et les couleurs aussi, donc ça va être un très joli millésime, petit en quantité mais grand en qualité. »

« Si on regarde en 10 jours, puisqu’on a eu une semaine où on a eu 30 millimètres, on a gagné 17% de volume sur les baies, donc c’est phénoménal! » ajoute Pascal Cuisset. « L’intérêt de cette année, c’est qu’on va faire des tannins très riches, fondus et pas du tout agressifs… »

« En blanc on a fait beaucoup de technique…A savoir que les sauvignons blancs, comme on avait les grosses chaleur on ne les épointe pas, ca permet d’avoir encore des raisins à l’ombre et on conserve un potentiel aromatique très intéressant… Un millésime comme cette année, il faut travailler au vignoble, c’est au vignoble que tu fais ta qualité…

Si tu as fais de supers raisins, c’est trop facile à vinifier, si tu n’as pas des raisins au top cela devient très compliqué, donc mieux vaut jouer au cuisinier qu’au docteur, c’est beaucoup plus simple… » Pascal Cuisset vigneron du château des Eyssards

« C’est notre 4e millésime où on attend la pluie pour démarrer les vendanges, de rouge… », nous explique Flavie dans leur salle de dégustation après d’autres millésimes solaires 2018,2019, 2020. « Cette cuvée s’appelle la vigne à Léonce (millésime 2019), une cuvée hommage à mon grand-père décédé à la même période que la plantation de cette vigne, un joli malbec sur la concentration avec de jolis tannins et de jolies couleurs… » Et question hommage, il y a celui rendu à la reine d’Angleterre; son fils Charles se trouve tout naturellement en photo dans la salle de dégustation : « pendant longtemps on a travaillé avec des agences en Angleterre, et chaque fois ils nous sollicitaient pour participer aux galas de charité de la Reine d’Angleterre. Et à chaque fois on donnait des vins de Saussignac pour finir les dîners de charité royaux. »

L’autre grand rendez-vous imaginé par Pascal Cuisset c’est le Winestock : un woodstock façon vin : « il y a 50 ans aux USA, il y a eu le woodstock qui a eu du succès, mais ici on a plus de wine que de wood ! L’idée simple est de communiquer différemment autour du vin, donc on va être une vingtaine de vignerons de toute la France où on va mettre en avant, le vin, la bonne bouffe et la musique ! »? commente Pascal Cuisset (Le winestock festival aura lieu du 28 au 30 avril, un concept très festif, musical et avec des masterclass).

Après un focus à Rosette, petite appellation de 43 hectares du Bergeracois qui redémarre, nous voilà de retour pour les tries qui se poursuivent au château Haut-Bernasse avec Romain Claveille, vigneron indépendant, par un temps idéal d’automne avec un brouillard qui favorise la formation du botrytis.

« Les vendanges de liquoreux touchent à leur fin, on est sur le dernier passage de tries successives, avec cette parcelle de muscadelle. C’est un millésime très joli en qualité, avec un été très ensoleillé, le raisin s’est concentré, on a eu un peu de mal à voir apparaître le botrytis donc on a eu des vendanges sur des raisins dorés et passeriés au début et enfin la pluie et le brouillard sont arrivés. »

Romain Claveille du château Haut Bernasse © JPS

« Il nous faut de l’humidité comme ce matin, c’est l’exemple parfait, de l’humidité sur le sols, et des températures encore clémentes, on a une surmaturité des raisins à Monbazillac et à partir de cette surmaturité, où on peut atteindre les degrés requis pour faire du Monbazillac, on peut obtenir notre botrytis cinerea, qui se développe grâce à l’humidité et au soleil. »

Quand au fameux débat de savoir si ces vins liquoreux ne sont pas trop chargés en sucres résiduels : « notre première cuvée ici démarre autour des 60 grammes de sucres résiduels, avec des assemblages pour pouvoir développer l’aromatique au maximum…et des cuvées plus traditionnelles avec des élevages en barriques avec des cuvées autour des 100-120 grammes de sucres résiduels, en essayant de travailler au mieux des vins aromatiques, élégants avec une belle finesse et de la fraîcheur. »

Mattheiu Eymard du château Monestier La Tour © JPS

La suite de ce Côté Châteaux nous emmène au château Monestier La Tour, l’un de fleurons du Bergeracois, dont les origines remontent au XIIIe siècle, un ancien monastère, aujourd’hui propriété viticole. Nous y rencontrons Matthieu Eymard, maître de chai et chai de culture qui va nous faire découvrir la tisanerie de ce château mené en biodynamie :

« on utilise toutes les plantes de notre jardin biodynamique qu’on met à sécher…Et ensuite en fonction de notre besoin, de la météo, on va utiliser l’ortie, la presle, qui viennent compléter nos traitements de cuivre et de soufre, et ce qu’il faut savoir c’est que les plantes permettent de diminuer la quantité de cuivre et ça ce n’est pas négligeable. »

Ce fut une volonté du nouveau propriétaire Karl-Friedrich Scheufele, de la Maison Chopard, de mener cette vigne en bio et biodynamie : « c’était la priorité de transformer le domaine en biodynamie (depuis 2014 pour le vignoble), de convertir les vins en bio (depuis 2018 pour les vins)…On le ressent beaucoup sur les vins, on sent que la biodynamie a fait son travail… Et de déguster le millésime 2018, avec « le cépage cabernet franc majoritaire, un élevage en barrique de 15 à 16 mois…Avec la biodynamie on va retrouver un fruit expressif, ce fruit noir, concentré, un côté tannin velours, des tannins soyeux, délicats… »

Gilles Bartoszek, le directeur, et Guillaume Barou, le président de la cave coopérative de Monbazillac © JPS

Plongeon dans la nouvelle scénographie du château de Monbazillac : « un monde d’art et d’arômes » : « la volonté était de pouvoir évoquer tous les arts, les arts de la vigne (l’art du travail de la vigne, l’art de la dégustation) mais aussi l’art du patrimoine et l’art contemporain… « , précise Guillaume Barou président de la Cave Coopérative de Monbazillac.

Avec à l’entrée déjà toute une série de portraits de vignerons de la cave coopérative qui accueillent le visiteur avant de pousser la porte du musée immersif et interactif dédié au Monbazillac…

Un univers totalement repensé, digne du XXIe siècle : « c’est un musée dédié au Monbazillac, à sa singularité la pourriture noble, avec en projection les paysages, puis la vinification, les métiers et donc ce sont les vignerons qui témoignent dans tous les visuels et expliquent leurs métiers… »

On ne pouvait pas faire un musée sur Monbazillac sans montrer le botrytis ce don du ciel, ce cadeau de la nature et donc là on a un time-lapse qui permet de voir au fil du temps la graine évoluer pour ensuite pourrir et nous permettre d’avoir ce vin liquoreux… » Guillaume Barou président de la Cave Coopérative de Monbazillac.

« C’est très réaliste, cela permet d’avoir une vision globale du domaine, c’est extrêmement bien fait dans le détail », témoigne un visiteur….

A l’intérieur du château, on retrouve Pauline Auban, responsable oenotourisme : « à l’intérieur du château on a souhaite développer différents univers : un univers historique avec 2 expositions, la première portant sur le protestantisme, une deuxième sur la famille de Bacalan qui a vécu au château au moment de la révolution française, on va suivre cette famille dans les 5 salles et chaque membre va développer sa vision des événements révolutionnaires…. » Autre univers artistique avec des expositions temporaires d’art contemporain et puis la rénovation des caves du château avec un parcours pour enfants sous forme de jeux, d’énigmes, très ludique sur le travail de la vigne… »

Gilles Bartoszek, Pauline Auban et Guillaume Barou, les acteurs de la cave coopérative de Monbazillac © JPS

La visite se termine bien sûr par des dégustations, avec deux univers, une salle spécifique où l’on peut déguster jusqu’à 3 vins et à la toute nouvelle boutique « suivant la visite que l’on veut faire, si on vient plus pour la partie patrimoine et musée, on a une dégustation classique à 10e avec un petit verre à la fin pour découvrir le produit et pour les amateurs on offre une dégustation de 3 vins pour un prix de 15€ où on va découvrir avec une personne qualifiée les différences entre les différents produits…avec 3 vins pour s’immerger dans ce qu’est le Monbazillac, » précise Guillaume Barou.

Cet été c’était déjà pari gagné puisque le château de Monbazillac a touché plus de 38 000 visiteurs sur juillet, août et septembre….

Regardez ce Côté Châteaux n°35 spécial vendanges à Bergerac, à voir le 9 novembre sur France 3 NOA à 20h20, ou ici surYOu Tube

19 Oct

Et voici les lauréats des Best Of Wine Tourism 2023

C’était lundi soir la remise des trophées des 19e Best Of Wine Tourism au Palais de la Bourse à Bordeaux. L’occasion de mettre en avant chaque année les meilleures initiatives en différentes catégories qui boostent l’oenotourisme en Nouvelle-Aquitaine…

Les lauréats des Best Of Wine Tourism 2023 © Studio Tonelli et CCI de Bordeaux

ARCHITECTURE ET PAYSAGES

«Château Le Grand Verdus (Entre-Deux-Mers) OR

«Château de Cognac (Cognac)

«Château Montlabert (Saint-Emilion)

«Château Lascombes (Margaux) 

ART ET CULTURE

«Maison Delamain (Cognac) OR

«Château de Ferrand (Saint-Emilion)

«Château de Monbazillac (Monbazillac)

HEBERGEMENT A LA PROPRIETE

«Château Bellefont Belcier (Saint-Emilion) OR

«Château du Payre (Entre-Deux-Mers)

RESTAURATION A LA PROPRIETE

«Château Réaut (Entre-Deux-Mers) OR

«Château Lestrille (Entre-Deux-Mers)

DECOUVERTE ET INNOVATION

«Château La Tour Blanche (Sauternes) OR

«Château La Tour-Martillac (Pessac Léognan)

«Château d’Eyran (Pessac Léognan)

SERVICES OENOTOURISTIQUES

«Château Marquis de Terme (Margaux) OR

«Maison des Vins de Jurançon (Jurançon)

«Les Ateliers de Bacchus (Bordeaux)

VALORISATION PRATIQUES ENVIRONNEMENTALES

«Château Fleur de Lisse (Saint-Emilion) OR

«Château Paloumey (Haut-Médoc)

«Château Fleur Cardinale (Saint-Emilion)

«Château Champion (Saint-Emilion)

COUP DE CŒUR DU JURY :

Château de Fayolle (Saussignac)

Et pour couronner le tout, les lauréats des Best Of d’Or 2023 vont concourrir au niveau international, avec d’autres villes du réseau Great Wine Capitals pour tenter de décrocher le Best Of International à Mendoza en Argentine le 3 novembre prochain.

15 Oct

Portes ouvertes des Graves : 68 châteaux vous accueillent tout ce week-end…

C’est en Terres de Graves, au sud de Bordeaux, qu’a commencé la légende du vignoble bordelais. 2000 ans d’histoire…N’hésitez pas à pousser les portes de ces châteaux qui vous accueilleront avec sympathie et surtout avec passion.

Les 15 et 16 octobre, de 10h à 19h, 68 châteaux vous ouvrent leurs portes : l’occasion d’entrer au cœur des chais et de vivre une expérience unique au lendemain des vendanges.

A chaque étape de votre parcours, vous allez découvrir un vigneron à travers des visites, des dégustations, ateliers et animations.  Il vous va vous dévoile son histoire, son savoir-faire et les secrets de ses vins, rouges, blancs, secs ou liquoreux.

Enfin, les enfants ne sont pas oubliés car eux aussi, vont partir à la découverte des vignobles grâce aux nombreuses animations comme des jeux de pistes ou encore la découverte du vignoble en poney proposée durant tout le weekend.

CLIQUEZ ICI POUR DECOUVRIR LES PROPRIETES ET ANIMATIONS

Les ateliers dégustations par l’école du vin de Bordeaux : 

Durant deux jours, l’école du vin de Bordeaux propose des initiations à la dégustation à la Maison des Vins de Graves.

Une formation de 45 min pour en apprendre toutes les clefs !

Horaires des sessions : 

Samedi 15 octobre : 10h15, 11h15, 12h15, 14h30, 15h30, 16h30, 17h30

Dimanche 16 octobre :10h15, 11h15, 12h15, 14h30, 15h30, 16h30, 17h30

Avec Vins de Graves.

12 Oct

Côté Châteaux vous offre un Spécial Cité du Vin pour son numéro 34

La Cité du Vin reprend des couleurs…En cet été, elle a explosé les chiffres de fréquentations avec 105 000 visiteurs. Une bonne santé qui lui redonne de jolis reflets. 6 ans déjà qu’elle fait parler d’elle à Bordeaux et dans le monde, les touristes viennent de toute la planète pour la visiter. Dans ce numéro tout en saveurs réalisé par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne, vous allez découvrir les acteurs de la Cité du Vin, ses dernières actualités et même un musée universal du vin en Chine qui s’en inspire…

Bonjour et bienvenue à la Cité du Vin, vous ne connaissez pas cette jolie dame aux reflets dorés et argentés en Bord de Garonne ? Vous allez la découvrir, à l’instar de ce groupe de jeunes élèves en BTS viticulture-oenologie Richemond venus de Cherves en Charente« C’est une carafe », selon Hector Milord qui essaie de deviner comment est venue l’inspiration des architectes d’XTU Anouk Legendre et Nicolas Desmazières….

« C’est assez emblématique comme structure, c’est bien pensé, c’est un très joli bâtiment en tout cas….« commente Féliz Vergnaud.

La fréquentation repart et elle repart bien, car juillet août c’est pour nous le record de fréquentation qui datait de 2017, donc on va cumuler 105 000 visiteurs…

On a une progression des Bordelais, des Européens, Italiens, Espagnols et Allemands à la Cité du Vin, donc on est tous très très content après ces deux années compliquées… », Philippe Massol directeur de la Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin

Pour bien se rendre compte de cette parenthèse, nous allons faire un flash-back avec cette période de crise sanitaire de 2020, ce 1er confinement, et la réouverture qui s’en est suivie le 19 juin 2020…

Petite déambulation dans le fameux parcours permanent au 2e étage, dont la scénographie est signée par les Anglais de CassonMann.

Philippe Massol revient sur les 20 modules à l’origine de la construction qui vont connaître prochainement une évolution : « dès le mois de novembre, on va avoir une évolution des contenus des modules qui vont changer…comme le banquet des hommes illustres qui va devenir ça tourne donc le vin et le cinéma…et le gros changement on ferme en janvier et on rouvre début février, là ça va permettre pour nous de toucher les modules où il y avait de la scénographie… On a ainsi un projet de renouvellement de 8 millions d’euros… »

La scénographie du Musée Universel du Vin à Pékin signée © Adeline Rispal

La suite va vous emmener du côté en Chine où vous allez découvrir le projet de Musée Universel du Vin souhaité par Mr Tang un riche Chinois qui a voulu aussi sa Cité du Vin adapté au public Chinois.

Petit détour au salon de lecture où nous allons vous présenter Véronique Lemoine, la responsable scientifique à la Cité du Vin qui avait planché sur les contenus du parcours permanent et là a été consultée par le projet chinois : « quand on dit les contenus sur un musée, ce n’est pas seulement une histoire à raconter, c’est aussi une façon de mettre en scène donc c’est un grand travail collectif… » L’inspiration, certes elle existe mais c’est beaucoup de sources, beaucoup d’informations que l’on trouve dans les ouvrages et aussi chez les experts, spécialistes de la Chine, de l’histoire de la Chine, et spécialistes de la façon de déguster le vin à la chinoise… »

Instant privilégié partagé avec Régis Delthil qui nous dévoile la fabuleuse cave de la Cité du Vin Latitude 20: « la forme ronde a été designée par un architecte parisien qui s’appelle Laurent Karst qui a imaginé cet espace qui a de bonnes ondes, un côté assez magique, la forme ronde évoque les cuves, la couleur noir les caveaux on est dans l’ambiance ! C’est la plus grande cave du monde par le nombre de pays représentés, il y a 800 références de vin dont un peu moins de 500 originaires de 72 pays…. Ici on vend 60 % de vins Français, 40% de vins du monde t et parmi les vins français la majorité c’est Bordeaux…

L’occasion était trop belle de vous faire partager également ce reportage sur les foires aux vins…

En ce mois de septembre, c’est aussi la présentation de la nouvelle saison culturelle de la Cité du Vin avec ses rendez-vous habituels et avec de nombreux afterworks que nous présente Elodie Gratuze : « on a une très belle programmation en vue, à la fois sur les événements conférences mais aussi les afterworks du soir: chaque jeudi on aura une programmation au 1er étage, à la salle de dégustation, on aura des thématiques liés à des produits phares comme le fromage, la charcuterie, le chocolat ou encore le caviar, et on poursuit avec des régions mises en avant comme le Pays-Basque, du Poitou ou du Périgord… Et à l’approche des fêtes des astuces sur comment accorder les vins durant ces fêtes… »

La Cité du Vin, c’est une centaine de salariés et notamment Christophe qui a intégré la cité du vin en septembre… « C’est vrai que cela fait rêver puisque c’est un lieu multiculturel, international, les visiteurs sont libres de choisir un parcours libre ou individualisé… »

Au 7e étage, de ce superbe bâtiment de 55 mètres, on va retrouver Nicolas Lascombes, le directeur du 7 le restaurant panoramique de la Cité du Vin: « Bordeaux est le centre du monde pour le vin, la Cité du Vin est un événement lorsqu’elle est arrivée, et nous on est au sommet donc on reçoit des gens du monde entier, donc c’est un privilège...

Oui, cela fait rêver, c’est panoramique c’est comme si on était en haut d’un phare, c’est la Tour Eiffel de Bordeaux en quelque sorte… » Nicolas Lascombes le 7 restaurant panoramique

Et puis la visite du parcours permanent se termine comme chacun sait par une dégustation d’un vin du monde avec les sommeliers et notamment Catherine Haurie qui va vous faire découvrir ce panel de 20 vins offerts à la curiosité des visiteurs…

On ne pouvait pas conclure ce côté châteaux, sans la présidente Sylvie Cazes : « cela a été une formidable aventure pendant les 8 années qui ont précédé et puis depuis ce 1er juin 2016 une aventure extraordinaire car dès le départ nous avons reçu plus de visiteurs que nous envisagions, plus de 400 000 visiteurs par an, nous avons dépassé les 2 millions il y a quelques mois, et nous sommes très heureux. »

Le time-lapse de Philippe Caumes, photographe d’architecture de l’atelier Caumes, retrace ces travaux titanesques avec ces 300 pieux en bétons de 30 mètres de profondeur qui soutiennent l‘édifice de 9000 m3 de béton, et avec ces panneaux de verre et d’aluminium qui lui donnent un aspect unique…

« C’était un pari puisque quand on a vu ce bâtiment pour la première fois, tout le monde était très étonné, on se demandait ça va marcher ou ca va pas marcher c’était vraiment exceptionnel, quand vous regardez autour de vous vous voyez que cette structure est faite de 575 arches en lamellé-collé, chacun a un moule différent… C’est une véritable prouesse architecturale… » conclue ainsi Sylvie Cazes, la présidente de la Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin.

A voir ce 34e numéro de Côté Châteaux par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne : mercredi soir à 20h20 sur France 3 NOA et dimanche à 13h45 et 20h30 (sur les box Orange 339, SFR 455, Free 326, Bouygues 337, ou en direct sur internet France 3 NOA), mais aussi ici sur You Tube

07 Oct

Château La Tour Carnet : un sanctuaire pour expérimenter les meilleurs cépages à l’horizon 2050

 C’est un travail minutieux et empirique qui est mené à Saint-Laurent-de-Médoc. Bernard Magrez et le château la Tour Carnet expérimentent sur la durée 84 cépages français, européens et mondiaux en réel sur leur terroir de graves médocaines. Des micro-cuvées suivies au fil du temps pour voir leur évolution à l’horizon 2050.

Le château la Tour Carnet :  un sanctuaire qui expérimente les meilleurs cépages à l’horizon 2050… Le merlot ou le cabernet sauvignon majoritaires ici ont désormais sur deux parcelles des cépages expérimentaux comme voisins…

A chaque bout de rangs, des noms à l’accent méditerranéen comme le tempranillo de la Rioja espagnole, le néro d’avala cépage sicilien, ou encore le cépage Allicante ramassé ici en terre médocaine. « C’est un cépage français issu du croisement entre le petit bouchet et le grenache noir, croisement effectué en 1855, il est principalement cultivé dans le sud de la France, l’Espagne et le Portugal. Et donc du coup avec le réchauffement climatique il est intéressant d’étudier ce cépage du sud à Bordeaux…« commente Martin Clapaud adjoint au chef de culture.

La collection compte ici 84 cépages, une cinquantaine de rouge et une trentaine de blancs, étudiés en situation réelle comme cette année avec ces températures caniculaires qui augurent de celles qui seront monnaie courante en 2050. Outre les traditionnels merlot et cabernet, le malbec est ici réintroduit et étudié mais aussi toute cette collection de « cépages issus de tout le pourtour méditerranéen, donc des climats plus chauds plus secs que l’on étudie dans l’hypothèse que ces cépages pourraient apporter une réponse à l’adaptation au changement climatique de nos vignobles », selon Julien Lecourt responsable recherche et développement des vignobles Bernard Magrez.

« Le millésime 2022 d’après les prévisions météorologiques ressemblerait au millésime 2050. Et donc cela nous a permis cette année de caractériser d’un point de vue agronomique, on a regardé les rendements, la résistance au stress hydrique de tous ces cépages, les 84 cépages et maintenant on est en train de les vendanger, on va les vinifier à part et voir leur qualité oenologique se développer et voir si vraiment ils ont un intérêt dans le cadre de l’adaptation au changement climatique… »

A chaque rang correspond un cépage, des pieds de vigne qui bénéficient d’un système de chauffage si besoin (calqué sur ce squi se fait en aéronautique) pour voir leur réaction. Voici d’ailleurs le touriga nacional cépage portugais déjà introduit dans le cahier des charges des AOC de Bordeaux.

« C’est un cépage qui est plus tardif que les cépages qu’on a traditionnellement dans le bordelais et plutôt résistant aux maladies aussi…C’est pour cela qu’il a été sélectionné d’ailleurs et on est en train de l’essayer ici à plutôt grande échelle… », précise Julien Lecourt.

Dans le chai bien gardé d’expérimentation, ce sont 84 cuves thermorégulées de 1 à 4 hectolitres qui attendent chaque récolte identifiée avec un micro pressoir.

« On s’aperçoit avec le réchauffement climatique, que pour avoir une bonne maturité des tannins et de la couleur, on est quand même obligé d’attendre un certain temps, alors que les raisins avec la maturité technique c’est – à -dire le taux de sucre élevé et l’acidité assez basse lui avance énormément et plus vite avec le réchauffement climatique », « ce qui fait qu’on a un écart entre la maturité technique et la maturité phénolique… Cela nous oblige à ne pas vendanger au 15 août, ca serait très simple de vendanger quand le raisin fait 13° d’alcool et s’arrêter là, sauf qu’à ce moment là les tannins, les arômes, ne sont pas encore prêts…Donc c’est pour cela qu’on est obligé de vendanger à des dates qui avancent néanmoins mais qui restent éloignées… », selon Alix Combes, directeur du château La Tour Carnet.

Tous les 6 mois, ils vont déguster ainsi et regarder l’évolution des vins et de leurs qualités. Une chose est sûre, il faudra adapter le vignoble d’ici quelques années et introduire de nouveaux cépages.

 

05 Oct

Et voici le botrytis cinerea ou quand opère la magie de Sauternes

C’est parti pour les premières tries dans le Sauternais. A Barsac et Sauternes depuis cette semaine on s’active pour un premier ou deuxième passage pour ramasser les baies botrytisées… Reportage aux châteaux Cantegril et Rayne Vigneau avec de grands faiseurs de Sauternes, Jean-Jacques Dubourdieu et Vincent Labergère qui nous expliquent la formation de cette pourriture noble, nécessaire aux grands Sauternes.

Du brouillard et de la chaleur… Au château Cantegril, la magie de Sauternes opère enfin, avec l’influence de ces cours d’eau tout proches… Ils apportent l’humidité nécessaire à la formation de la pourriture noble…

« A 9 heures,  c’était juste massé sur la Garonne et le Ciron, et puis là cela commence à se diffuser partout…Donc, c’est cette hygrométrie qui fait que peu à peu le botrytis se développe…Et donc là vous avez un bon exemple de baie qui a été passeriée au démarrage et puis là ça commence à botrytiser… », commente Jean-Jacques Dubourdieu propriétaire de Cantegril et de Doisy Daëne.

Ce sont les premières coupes, les premières tries, comme on dit ici… Elles sont êtres successives, on va ainsi passer 3 à 4 fois, pour récolter les baies où s’installe progressivement le botrytis cinerea, pour donner ces vins liquoreux…

« Les belles après-midi, l’eau contenue dans le raisin commence à s’évaporer…Et c’est là que la baie se déforme et commence à devenir confite… », ajoute Jean-Jacques Dubourdieu.

Avec les pluies tombées la semaine dernière, au château de Rayne Vigneau l’impact de la sécheresse est moins flagrant…

« La sécheresse qu’on a eue sur le mois de septembre a décalé l’implantation du botrytis… Après on est à Sauternes, on sait attendre et on n’est que début octobre… », commente Vincent Labergère directeur du château  Rayne Vigneau.

Dans les chais, le gros de la récolte va rentrer entre le 10 et le 20 octobre… Mais déjà, dans cette barrique, la première trie se déguste…. »C’est pas hyper complexe parce qu’il n’y avait pas trop de botrytis, mais en fait c’est très très bon… »

« Le plus dur à obtenir dans un Sauternes, c’est la fraîcheur… C’est faire d’un vin qui est puissant, qui est long en bouche, d’en faire un vin désaltérant, c’est à dire qui finit tout en délicatesse, tout en fraîcheur… », selon Vincent Labergère.

Un travail d’orfèvre depuis la vigne jusqu’au pressurage de ces raisins botrytisés pour obtenir ces légendaires Sauternes au bout de 18 mois d’élevage…

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Ludovic Cagnato et Xavier Granger :

 

03 Oct

Insolite : 24e vendanges au coeur de l’aéroport de Bordeaux

C’est toujours un événement à Bordeaux : ce sont les fameuses vendanges de l’aéroport ! Cette 24e édition a mis à l’honneur cette année 50 chefs d’entreprises primées tout au long de l’année par les trophées et challenges portés par la CCI de Bordeaux. Des apprentis vignerons investis dans leur tâche…

C’est insolite, c’est un vignoble en plein coeur d’un aéroport ! 2 symboles de Bordeaux réunis en un même lieu : vin et tourisme… Depuis 24 ans, ces vendanges sont orchestrées par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux qui a souhaité planté une vigne pour accueillir les touristes au sortir de leur avion…

Pour Patrick Seguin, président de la CCI de Bordeaux : « d’abord, c’est le seul aéroport au monde à avoir des vignes plantées sur son territoire c’est quand même unique et c’est la représentation de Bordeaux… »

« L’idée était déjà originale à sa création et 25 ans plus tard, on a un vignoble qui est bien là et qui est en forme », commente Olivier Bernard propriétaire du Domaine de Chevalier et responsable de ces 15 ares de vigne plantés comme un grand cru classé ( à raison de 10 000 pieds à l’hectare)…

Pour ces 24e vendanges, 50 chefs d’entreprise lauréats des trophées et challenge de la CCI de Bordeaux cette année se sont essayés au métier de vigneron… « Celle-ci, je n’arrive pas à l’enlever, c’est très ferme et très dense », commente une responsable d’entreprise… « Epuisé, cela fait 5 minutes qu’on coupe, c’est fatiguant »; plaisante bien sûr Cédric Janvier de l’Hôtel de Sèze.

Une bonne ambiance pour récolter ce millésime 2022 cultivé en bio, sur un terroir de graves…

« Un magnifique millésime 2022, je pense que les vignerons peuvent être ravis, le millésime s’annonce exceptionnel », selon Sylvain Boisvert directeur du Conseil des Grands Crus Classés en 1855. « Notre rôle est de préserver les traditions, c’est ce que l’on fait aujourd’hui« , commente de son côté le directeur de l’aéroport Simon Dreschel.

Photo © Eric Barrière pour la CCI de Bordeaux

1200 bouteilles seront produites en appellation Bordeaux sous la direction du Domaine de Chevalier, dans le but de communiquer sur l’image de Bordeaux.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Jean-Michel Litvine et Robin Nouvelle :