Le constat est là : le mildiou se fait de plus en plus présent à la vigne. Après 2018, Voici une attaque pire en 2020. Le laboratoire Baas à Martillac se propose de répondre à cette problématique par l’analyse et la biologie moléculaire, afin de mieux cibler les attaques, les doses et types de produits pour y remédier. Une expérimentation est en cours au château d’Arsac.
Mildiou, oïdium et botrytis, des maladies qui pourrissent de plus en plus la vie des viticulteurs, obligés de traiter en bio ou en conventionnel leur maladie de la vigne.
« On essaie de jouer sur les doses, surtout en début de cycle et en fin de cycle », précise Loïc Le Bozec chef de culture au château d’Arsac; « après c’est vrai que sur la partie floraison de la vigne on essaie de bien encadrer les choses et la cela devient plus compliqué de faire des réductions de doses ».
Depuis toutes ces années, on a pu observer ici ou là un phénomène de résistance aux traitements, d’où le recours à Jérémie Brusini biologiste du laboratoire BAAS (Biology as a Solution) qui a installé des pièges pour mieux étudier ces phénomènes et y répondre.
« Là, ce sont des pièges à spores qu’on est en train de tester au château d’Arsac…(…) A partir de l’ADN présent sur ces petits bâtons, on va pouvoir identifier les résistances en présence », commente Jérémie Brusini président de BAAS .
Le château d’Arsac qui a déjà éliminé les pesticides plus plus dangereux, et notamment les CMR (cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques) a d’ailleurs pour objectif d’arriver vers zéro résidus de pesticides dans ses vins.
« L’idée, elle est double chez nous : de pouvoir premièrement quantifier et de qualifier une attaque par un pathogène », précise Olivier Bonneau directeur technique du château d’Arsac.
Savoir quel pathogène exactement nous attaque et pouvoir trouver la molécule la plus adapter pour le contenir. Et deuxièmement, en terme de quantité également, de pouvoir adapter les doses de produits qu’on va mettre, voire faire une application parcellaire ».
La révolution pourrait s’opérer ici au Technopôle Montesquieu à Martillac avec le laboratoire Baas qui dans un premier temps va travailler sur des recherches et analyses sur 3 semaines mais souhaite pouvoir réagir au plus près des maladies en une semaine à terme.
Une approche raisonnée et ciblée où l’on peut connaître avant de traiter, savoir quel mode d’action sera le plus efficace de façon à pouvoir réduire le nombre de traitements phytosanitaires sur les vignobles tout en gardant un haut niveau de productivité », Jérémie Brusini président du laboratoire Baas.
Il risque d’y avoir encore beaucoup d’expériences à mener encore avant que cette pratique ne se généralise à tous les domaines du Bordelais ou d’ailleurs.