C’est une bien triste nouvelle tombée cet après-midi. Le décès de l’ami Gérard Basset, meilleur sommelier du monde, âgé de 61 ans, des suites d’une longue maladie. Une nouvelle qui plonge le monde du vin dans un grande tristesse. Les réactions sur Côté Châteaux.
Parmi les premiers sommeliers à réagir, le très doué Alexandre Morin, ancien chef sommelier du Chapon Fin à Bordeaux : « Gérard Basset faisait rayonner la sommellerie française à l’international. Je l’ai reçu plusieurs fois au Chapon Fin, j’ai fait quelques montages de start-ups avec lui, je l’ai côtoyé plusieurs fois oui. C’était un modèle pour nous. Il a été à la fois Master of Wine, Master Sommelier et Meilleur Sommelier du Monde, il a cumulé plusieurs titres. Une réussite à l’anglo-saxonne qui a fait rayonner la Sommellerie Française à l’international.Je le trouvais extrêmement humble et bourré de savoirs, alors qu’il était N°1 dans le vin, il était incroyable avec sa bonhomie. Il a fait beaucoup pour la sommellerie française comme à l’étranger. C’est une perte considérable. »
Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du monde 1992 est bien sûr « très triste, c’est le 1er de la famille des meilleurs sommeliers du monde à disparaître. »
« On se connaît depuis très longtemps. mon 1er souvenir, c’est quand il est venu manger au Bistrot du Sommelier. Au cours du repas, il me dit qu’il prépare le concours de meilleur sommelier du monde pour l’Angleterre, et moi, je le préparais pour la France. Il m’a demandé si cela ne me dérangerais pas s’il venait en stage chez moi pour apprendre un peu plus. Il a donc travaillé avec moi pendant une dizaine de jours. On a ainsi partagé plein de choses sur le métier et sur la vie. Et puis on s’est retrouvé pour la compétition à Rio : j’ai gagné le concours, il est arrivé 2e. Ce sont des liens indélébiles. La photo de nous deux à Rio est depuis 1992 au dessus des clés du resto. Je pense à lui tous les jours depuis septembre 1992.
Gérard, c’est quelqu’un de calme, exceptionnel, attentif, un grand professionnel. Il était Meilleur Sommelier du Monde, Master of Wine, il a décroché quasiment tous les diplômes de la Sommellerie », Philippe Faure-Brac meilleur sommelier du monde 1992.
C’est un ami fidèle, un grand professionnel un ami tout simplement. Il était arrivé en Angleterre seul, il a travaillé comme plongeur, serveur puis sommelier. Il s’est passionné par cet univers qu’il a su partager. Il s’est beaucoup impliqué dans la formation et dans la transmission. »
Justement, il fut parmi les 4 mousquetaires meilleurs sommeliers du monde à former des élèves en sommellerie internationale à Bordeaux, à Worldsom, créée par la CCI de Bordeaux. Jacques Faurens commentait cet après-midi : « Nous apprenons avec infiniment de tristesse le décès de Gérard Basset, meilleur sommelier du monde et diplômé de Kedge Business School.
Il avait accompagné la création de Worldsom aux côtés de Serge Dubs, Philippe Faure Brac et Paolo Basso ». Josy Himmelberger, la 1ère directrice de Worldsom : « quelle triste nouvelle ! Un homme exceptionnel qui laisse le souvenir indélébile d’un immense professionnel et d’un homme de cœur et de passion. Mes pensées les plus sincères à toute la famille. RIP Gerard et continue à illuminer le ciel comme tu nous as illuminé ici bas. »
Dominique Noël, chef sommelier installé à Hong-Kong se souvient : » je l’ai rencontré plusieurs fois, il y a 20 ans, lorsque je travaillais à Londres entre 1997 et 2002, dans des dégustations et à des repas avec d’autres sommeliers…
C’était un homme très gentil et généreux de son temps avec les autres. C’était une personnalité, le type de personne qui inspire par sa passion et son savoir. Il avait déjà énormément de connaissance sur le vin, la cuisine et l’art de la table en général; très humble et d’un charisme très doux, très posé. Il a toujours été une grande source d’inspiration pour tous les sommeliers du monde, y compris moi » Dominique Noël chef sommelier.
A Bordeaux, Rodolphe Wartel, directeur de Terre de Vins me rappelle que Gérard Basset avait participé à 4 Bordeaux Tasting et un Lyon Tasting en 2017 : « le monde du vin perd une personnalité de grand talent et de grande humanité. Il nous a accompagné à Terre de Vins depuis de nombreuses années. Il était d’une famille modeste, un gamin de Saint-Etienne,c’était d’ailleurs un grand passionné de foot et un inconditionnel de l’AS Saint-Etienne. Il s’était dirigé vers le monde de la sommellerie et avait pris le chemin de l’Angleterre et c’est justement en représentant de l’Angleterre qu’il a gagné le titre de meilleur sommelier du monde. Il était un gros travailleur, il a concouru à 5 reprises, pendant 20 ans. Il avait un coach, pour tout ce qui était mémo-technique. Il avait cette grande modestie qui faisait qu’on n’avait pas l’impression qu’il avait tout ce savoir. Il a réussi à la force du poignet et du travail. Il écrivait pour Terre de Vins, il était très attachant, on va beaucoup le regretter. On pense beaucoup à sa femme Nina qui tenait avec lui l’hôtel-restaurant qu’il avait à Southampton. »
Côté Châteaux s’associe à la peine de l’ensemble de ses amis sommeliers et présente ses plus sincères condoléances à sa famille.