16 Jan

Disparition de Gérard Basset, le meilleur sommelier du monde 2010

C’est une bien triste nouvelle tombée cet après-midi. Le décès de l’ami Gérard Basset, meilleur sommelier du monde, âgé de 61 ans, des suites d’une longue maladie. Une nouvelle qui plonge le monde du vin dans un grande tristesse. Les réactions sur Côté Châteaux.

La Team de Terre de Vins : Noëlle Arnault de Canal Com, les journalistes Laure Goy et Laura Bernaute de Terre de Vin entourant Gérard Basset meilleur sommelier du monde 2010, lors de Bordeaux Tasting 2016 © Jps

Parmi les premiers sommeliers à réagir, le très doué Alexandre Morin, ancien chef sommelier du Chapon Fin à Bordeaux : « Gérard Basset faisait rayonner la sommellerie française à l’international. Je l’ai reçu plusieurs fois au Chapon Fin, j’ai fait quelques montages de start-ups avec lui, je l’ai côtoyé plusieurs fois oui. C’était un modèle pour nous. Il a été à la fois Master of Wine, Master Sommelier et Meilleur Sommelier du Monde, il a cumulé plusieurs titres. Une réussite à l’anglo-saxonne qui a fait rayonner la Sommellerie Française à l’international.Je le trouvais extrêmement humble et bourré de savoirs, alors qu’il était N°1 dans le vin, il était incroyable avec sa bonhomie. Il a fait beaucoup pour la sommellerie française comme à l’étranger. C’est une perte considérable. »

Un plateau relevé pour ces Matserclass avec Gérard Basset meilleur sommelier du monde, Hubert de Boüard (Angelus), Gérard Perse (Pavie) et Rodolphe Wartel, en décembre 2015 © JPS

Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du monde 1992 est bien sûr « très triste, c’est le 1er de la famille des meilleurs sommeliers du monde à disparaître. »

« On se connaît depuis très longtemps. mon 1er souvenir, c’est quand il est venu manger au Bistrot du Sommelier. Au cours du repas, il me dit qu’il prépare le concours de meilleur sommelier du monde pour l’Angleterre, et moi, je le préparais pour la France. Il m’a demandé si cela ne me dérangerais pas s’il venait en stage chez moi pour apprendre un peu plus. Il a donc travaillé avec moi pendant une dizaine de jours. On a ainsi partagé plein de choses sur le métier et sur la vie. Et puis on s’est retrouvé pour la compétition à Rio : j’ai gagné le concours, il est arrivé 2e. Ce sont des liens indélébiles. La photo de nous deux à Rio est depuis 1992 au dessus des clés du resto. Je pense à lui tous les jours depuis septembre 1992.

Gérard, c’est quelqu’un de calme, exceptionnel, attentif, un grand professionnel. Il était Meilleur Sommelier du Monde, Master of Wine, il a décroché quasiment tous les diplômes de la Sommellerie », Philippe Faure-Brac meilleur sommelier du monde 1992.

C’est un ami fidèle, un grand professionnel un ami tout simplement. Il était arrivé en Angleterre seul, il a travaillé comme plongeur, serveur puis sommelier. Il s’est passionné par cet univers qu’il a su partager. Il s’est beaucoup impliqué dans la formation et dans la transmission. »

Justement, il fut parmi les 4 mousquetaires meilleurs sommeliers du monde à former des élèves en sommellerie internationale à Bordeaux, à Worldsom, créée par la CCI de Bordeaux. Jacques Faurens commentait cet après-midi : « Nous apprenons avec infiniment de tristesse le décès de Gérard Basset, meilleur sommelier du monde et diplômé de Kedge Business School.
Il avait accompagné la création de Worldsom aux côtés de Serge Dubs, Philippe Faure Brac et Paolo Basso ». Josy Himmelberger, la 1ère directrice de Worldsom : « quelle triste nouvelle ! Un homme exceptionnel qui laisse le souvenir indélébile d’un immense professionnel et d’un homme de cœur et de passion. Mes pensées les plus sincères à toute la famille. RIP Gerard et continue à illuminer le ciel comme tu nous as illuminé ici bas. »

Dominique Noël, chef sommelier installé à Hong-Kong se souvient :   » je l’ai rencontré plusieurs fois, il y a 20 ans, lorsque je travaillais à Londres entre 1997 et 2002, dans des dégustations et à des repas avec d’autres sommeliers…

C’était un homme très gentil et généreux de son temps avec les autres. C’était une personnalité, le type de personne qui inspire par sa passion et son savoir. Il avait déjà énormément de connaissance sur le vin, la cuisine et l’art de la table en général; très humble et d’un charisme très doux, très posé. Il a toujours été une grande source d’inspiration pour tous les sommeliers du monde, y compris moi » Dominique Noël chef sommelier.

Gérard Basset, Jean-Philippe Delmas et Rodolphe Wartel, à Bordeaux Tasting en décembre 2014 © Jean-Pierre Stahl

A Bordeaux, Rodolphe Wartel, directeur de Terre de Vins me rappelle que Gérard Basset avait participé à 4 Bordeaux Tasting et un Lyon Tasting en 2017 : « le monde du vin perd une personnalité de grand talent et de grande humanité. Il nous a accompagné à Terre de Vins depuis de nombreuses années. Il était d’une famille modeste, un gamin de Saint-Etienne,c’était d’ailleurs un grand passionné de foot et un inconditionnel de l’AS Saint-Etienne.  Il s’était dirigé vers le monde de la sommellerie et avait pris le chemin de l’Angleterre et c’est justement en représentant de l’Angleterre qu’il a gagné le titre de meilleur sommelier du monde. Il était un gros travailleur, il a concouru à 5 reprises, pendant 20 ans. Il avait un coach, pour tout ce qui était mémo-technique. Il avait cette grande modestie qui faisait qu’on n’avait pas l’impression qu’il avait tout ce savoir. Il a réussi à la force du poignet et du travail. Il écrivait pour Terre de Vins, il était très attachant, on va beaucoup le regretter. On pense beaucoup à sa femme Nina qui tenait avec lui l’hôtel-restaurant qu’il avait à Southampton. »

Côté Châteaux s’associe à la peine de l’ensemble de ses amis sommeliers et présente ses plus sincères condoléances à sa famille.

Le château Clément-Pichon décide de passer au bio

L’affaire du collège de Parempuyre qui devait se construire en face des vignes du château Clément-Pichon vient de connaître un nouvel épisode. Les vignobles Fayat annoncent la conversion de la propriété au bio, avec 5 hectares cette année et l’ensemble de la propriété ensuite. Cela réjouit le collectif de parents d’élèves mobilisé depuis août dernier. Toutefois le collège ne se fera pas forcément en face du château…

Ludovic Coutant, président du Collectif des Parents d’Elèves de Parempuyre © JPS

L’annonce ce matin de la conversion en bio du vignoble du château Clément-Pichon, propriété de la famille Fayat, sonne comme une « victoire du bon sens », selon le collectif de parents d’élèves de Parempuyre. Ce collectif est mobilisé depuis fin août 2018, depuis que des études ont commencé sur la stabilité des sols du terrain de près de 20000 m2 situé en face du château. Le seul terrain susceptible d’accueillir sur la commune le grand projet de nouveau collège, repéré par Madame le Maire et le Conseil Départemental de la Gironde.

C’est une avancée claire dans ce dossier. Pour nous on est au stade de la promesse, il va falloir surveiller de près cette conversion au bio, mais pour nous c’est une avancée nette dans ce dossier et dans notre combat », Ludovic Coutant président du Collectif Parents de Parempuyre.

« D’abord, il faut saluer cette décision de passage au bio qui est la seule bonne solution, commente également Sylvie Nony de l’association Alerte Pesticides Haute-Gironde :« la seule sortie par le haut dit Mr Fayat dans son interview, nous le pensons et en plus qu’un gros château comme cela le fasse cela va interpeller tout le département. »

Gwendeline Lucas, directrice générale des vignobles Fayat © JPS

Le château était déjà en agriculture raisonnée. Il souhaite cette année décrocher la norme HV3 (Haute Valeur Environnementale) mais surtout commencer cette année la conversion de 5 hectares de vignes en bio (budget 2019), les plus proches des habitations, pour ensuite poursuivre avec les 20 hectares restants (sur le buget 2020).

On va débuter par ces parcelles qui sont les plus proches des riverains et du terrain sur lequel le projet se porte, on commence par ces parcelles-là pour ensuite l’étendre à l’ensemble du vignoble », Gwendeline Lucas dircetrice générale des vignobles Fayat.

Le Conseil Départemental examine désormais plusieurs hypothèses, la reconstruction sur le site même du collège actuel, mais aussi voit son vaste projet de collège en face du château (qui passera en bio) relancé.

Christine Bost, vice-présidente du Conseil Départemental de la Gironde © JPS

Pour Christine Bost, la Vice-Présidente du Conseil Départemental : « C’est une nouvelle extrêmement positive, j’imagine que les revendications légitimes liées à l’utilisation de ces produits-là vont tomber, nous nous revoyons avec le collectif à la fin du mois de janvier, début février lorsque nous aurons terminé l’ensemble des études et à ce moment-là nous serons en mesure de prendre une décision et de confronter cette décision à l’ensemble de la communauté éducative »

Mais le projet de nouveau collège en face du château n’est peut-être pas prêt d’être construit pour 2 raisons. Un périmètre de 500 mètres à respecter en face du château Clément-Pichon classé, et par ailleurs deux actions en justice qui pourraient voir le jour. En effet la famille Fayat avait donné le terrain en face du château à la commune pour en faire des espaces verts : « nous comme le château, nous nous opposons et irons en justice pour tout permis de construire sur ce site, destiné à être un parc », précise Sylvie Pérez présidente de « Préservons notre paysage urbain ». Affaire à suivre.