08 Déc

Après le gel d’avril dernier, la Préfecture de Gironde dévoile ses actions en faveur des viticulteurs sinistrés

 

Le comité départemental d’urgence, composé des services de l’État, des collectivités territoriales, et des représentants de la profession agricole et viticole, s’est réuni à l’initiative du préfet de la Gironde, ce vendredi 8 décembre à Bordeaux. Voici en détail les mesures actées :

Les dégâts du gel dans le blayais © Jean-Pierre Stahl

Les dégâts du gel dans le blayais © Jean-Pierre Stahl

Cette réunion fait suite à celle organisée le 5 mai dernier, afin de mettre en œuvre les dispositifs susceptibles d’être mobilisés après les épisodes de gel subis par le vignoble au printemps dernier. Un bilan d’étape des mesures mobilisées a été réalisé :

  • un dégrèvement forfaitaire de la taxe sur le foncier non bâti a été mis en œuvre sur toutes les communes pour lesquelles le niveau de pertes est supérieur à 30 %, selon l’analyse réalisée par la chambre d’agriculture et les services de l’État ; ce dégrèvement représente 6,9 M€, intégralement pris en charge par l’État ;
  • le recours à l’activité partielle a été accompagné : 54 000 heures indemnisées représentant 420 000 € ;
  • la reconnaissance de calamités agricoles pour les pertes sur jeunes plants de vigne permettra de solliciter des indemnisations à partir de janvier 2018 (estimation : 500 000 M€) ;
  • un dispositif permettant l’achat de vendanges pour les exploitations ayant subi des pertes a été mis en place ainsi que la possibilité de souscrire des conventions de mise à disposition de vignes suite au gel ;
  • la mutualité sociale agricole (MSA) propose une aide personnalisée pour les agriculteurs et viticulteurs ;
  • la mobilisation des volumes complémentaires individuels, constitués au cours des années précédentes, devrait permettre de mobiliser en 2017 près de 350 000 hl.

Dans un contexte où les aléas climatiques sont de plus en plus fréquents, il a été rappelé l’importance de mobiliser les outils visant à sécuriser les exploitations, en particulier le recours à l’assurance et l’intérêt de développer le dispositif du volume complémentaire individuel.

Malgré cette mobilisation importante de tous les partenaires, et dans l’attente des données définitives de la récolte 2017, le constat est partagé des difficultés de trésorerie que rencontreront en 2018 les exploitants les plus touchés par ces épisodes de gel, en particulier dans les zones sinistrées à plus de 70 ou 80 %. Une cellule de suivi sera ainsi mise en place dès janvier pour accompagner au cas par cas ces exploitants.

Le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation sera tenu informé de l’évolution de la situation, dans la mesure où les conséquences les plus fortes sont attendues à partir de 2018 pour les exploitations les plus fragilisées. Des mesures complémentaires de soutien ont été identifiées à ce titre, portant sur les aides de la MSA ou la prolongation du Fonds d’Allégement des Charges.

Dans la continuité de leur mobilisation depuis les épisodes de gel, et des premières mesures mises en œuvre, les services de l’État maintiendront leur vigilance et leur engagement au cours de l’année 2018, aux côtés des représentants des filières agricole et viticole et de leurs partenaires, afin de limiter les conséquences de la faible récolte 2017.

Avec Préfecture de la Gironde.

On s’arrache les vignerons de Castillon avec l’opération « j’irai déguster chez vous » !

Après Paris et Bordeaux l’an dernier , revoici « J’irai déguster chez vous », 2e opération du genre à Bordeaux ce vendredi 8 et samedi 9 décembre. Une initiative qui cartonne car déjà plus de 3500 personnes ont pu déguster ces vins de Castillon et rencontrer à domicile les vignerons de cette petite appellation du bordelais.

Céline Loste Lydoire, à la tête du château Bellevus à Belvès de Castillon est l'une des vigneronnes très prisée de "J'irai déguster chez vous" © Jean-Pierre Stajhl

Céline Loste Lydoire, à la tête du château Bellevus à Belvès de Castillon est l’une des vigneronnes très prisée de « J’irai déguster chez vous » © Jean-Pierre Stahl

Vigneronne depuis 2001 à Belvès-de-Castillon, Céline Loste-Lydoire, 36 ans, est à la tête du château Bellevue avec ses parents, qui ont acheté le château en 1998. Un petit domaine de 12 hectares, une production de 40000 bouteilles, qu’elle souhaite aujourd’hui mieux faire connaître.

Au départ de son château Bellevue, Céline Loste Lydoire s'apprêt à rejoindre Bordeaux pour "J'irai déguster chez vous" © JPS

Au départ de son château Bellevue, Céline Loste Lydoire s’apprêt à rejoindre Bordeaux pour « J’irai déguster chez vous » © JPS

Depuis l’an dernier, elle participe avec une 30aine de vignerons de l’appellation Castillon à « J’irai déguster chez vous. »

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Le principe, on ne peut plus simple, encore fallait-il y penser : un duo de vignerons vient à domicile, gratuitement, faire déguster leur vin, auprès de 6 à 12 convives, plutôt bluffés :

« C’est la 1ère fois que je vois ça, des vignerons qui viennent carrément à la maison pour qu’on puisse tous déguster leur vin entre amis », commente Pierre Alexis Maneuf

Anissa et , les deux co-locataires qui accueillent les vignerons chez elles. Elles ont d'ailleurs remporté un coffret 2 bouteilles en souvenir. © JPS

Anissa et Florine (avec Alexis) , les deux co-locataires qui accueillent les vignerons chez elles. Elles ont d’ailleurs remporté un coffret 2 bouteilles en souvenir. © JPS

Je trouve ça vraiment sympa en fait, ça permet de découvrir de nouveaux vins, ça permet de partager avec des vignerons, d’en savoir plus sur eux, plutôt que d’aller dans un bar à vins classique, » Florine Rappasse.

Dring, dring... qui est-ce ? Les vignerons de Castillon ! Ouf, ou vous attendait © JPS

Dring, dring… qui est-ce ? Les vignerons de Castillon ! Ouf, ou vous attendait © JPS

« Généralement c’est décontracté, quand on pousse la porte on ne sait pas sur qui on va tomber, mais on a toujours été très bien reçu », témoigne Céline Loste-Lydoire du château Bellevue ; « on nous a fait à manger, c’est un peu tendu les 1ères minutes, tout le monde ne sait pas trop comment ça va se passer, et puis à la fin on repart, on  fait la bise à tout le monde ! »Les deux vignerons sont choisis par les invités eux-mêmes, ils répondent sans détour à toutes les questions qu’on leur pose, cela va de la conduite du vignoble en bio, comme chez Yann Todeschini, ou en conventionnel, comme chez Céline Loste Lydoire, jusqu’au goût et à la typicité de leur vin.

Pendant que céline sert, Yann Todeschini commente, et vice-versa. Une "ambiance décontractée" © JPS

Pendant que céline sert, Yann Todeschini commente, et vice-versa. Une « ambiance décontractée » © JPS

Galant, Yann Todeschini a d’abord servi le vin de sa collègue Céline, avant de commenter le sien : « château La Brande 2014, là on rajeunit de 2 ans, comme pour le château Bellevue, l’objectif sur ces visn c’est d’avoir un début d’élevage en barriques mais de garder aussi du fruit et de la fraîcheur. »

La demande est telle que les 6 rendez-vous de décembre à Bordeaux sont déjà complets…

Il y a même un concours de photos à poster sur Instagram pour gagner un wee-end dans un château en Castillon © JPS

Il y a même un concours de photos à poster sur Instagram pour gagner un wee-end dans un château en Castillon © JPS

Pour l’instant, ça cartonne. Après on n’est une petite appellation donc on n’est pas 12000 vignerons (plutôt 300 sur 2300 ha), aujourd’hui on a plus un problème de manquer de vignerons avec une demande qui est croissante » m’explique Yann Todeschini du château La Brande.

IMG_24123500 personnes ont déjà participé à cette opération à Paris et à Bordeaux (à domicile ou dans des bars à vins à Paris aussi). Prochaines étapes en 2018 : Lille (2-3 février), Paris (22-24 mars) et même Bruxelles, dont les dates restent à préciser.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Eric Delwarde, Rémi Grillot et Emmanuel Crémèse :

La Confédération Paysanne remontée suite à une affaire de fraude à Bordeaux, la Fédération des Grands Vins lui répond

La Coupe Davis étant terminée, le match continue entre la Confédération Paysanne d’un côté et le CIVB et la Fédération des Grands Vins de l’autre. La Confédération sommait avant-hier ces institutions de lui répondre sur l’affaire de fraude aux vins de Bordeaux dévoilée par Vitisphère où 4200 hl de vins languedociens auraient été transformés en Bordeaux, Bordeaux supérieur, Pomerol, Margaux, Pauillac et St Julien. La Fédération des Grands Vins ne se défilera pas et se portera partie civile dès que l’action en justice sera engagée a-t-elle commentée auprès de Côté Châteaux. Le CIVB répondra aux questions de la presse lundi 18 décembre lors de son AG.

Dominique Techer de la Confédération Paysane © Jean-Pierre Stahl

Dominique Techer de la Confédération Paysane © Jean-Pierre Stahl

L’histoire concerne 4200 hectolitres de vins languedociens qui auraient été transformés en vins bordelais entre 2012 et 2014, une affaire révélée par Vitisphère, suite à une opération des douanes et remise avant-hier soir sur le tapis par la Confédération Paysanne, 3e syndicat de Gironde.

Pour Dominque Techer de la Confédération Paysanne  : « Nous avons cru, un court moment, que les instances viticoles bordelaises allaient enfin retrouver leur honneur perdu. Nous avons cru que, dans un même mouvement, « notre » interprofession, le CIVB, la Fédération des grands vins de Bordeaux, les appellations Bordeaux, Bordeaux supérieur, Pomerol, Margaux, Pauillac et St Julien allaient demander haut et fort à la justice, de laver l’affront fait à ces appellations prestigieuses et de sanctionner lourdement les fraudeurs. Au lieu de cela, on assiste à un drôle de manège, une course où chacun rivalise d’ingéniosité pour faire traîner l’affaire et surtout les poursuites. On pourrait presque croire que ce qui est recherché, c’est la prescription des faits. Les Douanes, parfois si diligentes pour sanctionner le petit viticulteur sans relations, ne semblent pas se presser pour saisir le procureur de la République. Tout le milieu viticole est au courant mais personne ne semble vouloir s’exprimer. Bizarre… »

Hervé Grandeau, le Président de la Fédération des Grands vins de Bordeaux © JPS

Hervé Grandeau, le Président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux © JPS

Aujourd’hui Hervé Grandeau rétorque : « la Fédération des Grands Vins de Bordeaux a toujours répondu présent et s’est toujours porté partie civile dans ces affaires de fraude, mais encore faut-il qu’il y ait une action en justice et pour le moment il n’y en a pas. Aujourd’hui il y a une instruction du dossier par le service des douanes. Un journaliste a parlé de cela, de manière tout-à-fait légitime. On ne pourra pas être pris à défaut car on le fait régulièrement ».

La Confédération Paysanne invoque une nouvelle fois le fait de se défendre contre le « Bordeaux bashing », en défendant les appellations de Bordeaux au nom de la viticulture honnête.  « Au nom de la viticulture honnête, nous demandons donc solennellement au CIVB, à la FGVB et aux appellations victimes de cette fraude de déposer plainte devant le procureur de la République de Bordeaux. Le contraire pourrait passer pour de la forfaiture pure et simple » selon la Confédération Paysane.

Et Hervé Grandeau de commenter : « Un syndicat minoritaire essaie de nous faire passer pour ce que l’on n’est pas. On va s’exprimer très clairement lundi prochain lors de l’Assemblée Générale de la Fédération des Grands Vins. » Le CIVB est sur la même ligne que la FGVB et attend l’action en justice pour se porter partie civile.

Balle au centre en foot ou alors tie-break en tennis. La suite au prochain numéro.

Bordeaux Tasting, c’est ce week-end le grand rendez-vous des amateurs de vins

Samedi, on s’attend à une affluence comme l’an dernier assez importante, dimanche cela devrait être plus fluide. 300 vins et champagnes seront proposés à la dégustation, des vins de haute volée et d’autres plus abordables qui pourront venir pourquoi pas garnir vos tables de fin d’année, grâce à la présence d’une boutique éphémère.

Jérémie, Stéphanie et Sylvie Milhard-Bessard du château Vieux Mougnac © JPS

Jérémie, Stéphanie et Sylvie Milhard-Bessard du château Vieux Mougnac, l’an dernier parmi les Bordeaux Extra-Terriens© JPS

« Bordeaux Tasting » est l’occasion de déguster et de choisir les vins qui accompagneront les menus de Noël et du réveillon du nouvel an. La notion de « vin de fête » ayant beaucoup évolué, le festival offre un large choix de références, classiques ou plus novatrices, pour répondre aux envies et budget de chaque visiteur. La notion de « vin de fête » est aujourd’hui assez floue.

« Communément, il s’agit d’un vin qui honore la table » mais comme l’explique Rodolphe Wartel, directeur de Terre de Vins, « on peut faire honneur aux plats servis en cette fin d’année en les accompagnant naturellement d’étiquettes à très forte notoriété, nombreuses à « Bordeaux Tasting », mais également de grands vins dont les prix restent encore abordables, eux aussi très présents sur le festival.

Que l’on parle d’un Château Beychevelle Grand Cru Classé 1855 ou d’un Clos Floridène qui n’est pas classé et coûte moins de 20€, dans les deux cas, ces crus feront honneur aux mets servis. Ce sont là deux exemples de vins magnifiques qui certes correspondent à des prix et à des sociologies différentes, mais illustrent pleinement la notion de « vin de fête » ; celle-ci doit rester assez ouverte et permettre à tous de faire son choix.

Il ne faut pas forcément investir 200€ dans une bouteille de vin pour accompagner dignement un dîner de réveillon. On en trouve à tous les prix. Il en va de même pour les Champagnes, incontournables en cette fin d’année. Proposer des grands vins avec une gamme de prix assez large, de 15 à 200€, c’est aussi ça Bordeaux Tasting »

Avec Bordeaux Tasting

Pour mieux fluidifier l’entrée des visiteurs, les réservations devront être effectuées préalablement sur www.terredevins.com : Pass 1 jour ou 2 jours de 23 à 45 € – TARIF SUR PLACE : Pass 1 jour samedi 32 €, Pass 1 jour dimanche 28 € (avec abonnement d’un an au magazine « Terre de vins »).