Smith Haut Lafitte et Rochemorin ont lancé ce matin leur première troupe de vendangeurs dans leurs parcelles les plus précoces. Des parcelles épargnées par le gel fin avril. Une belle récolte qui augure d’un bon millésime, les conditions cet été ont finalement été clémentes pour la vigne. Toutefois, le gel reste dans toutes les têtes.
8h, à Martillac, le soleil est depuis peu levé sur le château Smith Haut Lafitte, cru classé de Graves. Mais déjà une troupe bleue arpente les chemins menant à la parcelle à récolter. Ils sont ainsi 35 vendangeurs, tous vêtus du T-shirt « Proud to pick for SHL » à se diriger vers les rangs de vignes, emmenés par Ingrid Pigassou, la chef de troupe.
Fabien Teitgen, le directeur technique de Smith Haut Lafitte, leur fait un petit briefing avant de commencer : « Les grappes qui sont jolies, on les trie, on les nettoie, on prend le temps, on ne fait pas la course ce matin, on ramasse bien tranquillement »
C’est une parcelle de sauvignons blancs, de vignes âgées de 8 ans, qui est ramassée en premier. Les vieilles vignes vont attendre un peu plus, lundi prochain, voire dans une semaine pour d’autres. Au total 11 hectares de blancs vont ainsi être ramassés, ici à Smith Haut Lafitte, progressivement sur 3 semaines. Les vignes qui servent à la production du 1er vin ont été épargnées par le gel.
« En fait cet été la chaleur est arrivée au mois de juin, » explique Fabien Teitgen, directeur technique de Smith Haut Lafitte.;
La canicule du mois de juin a accéléré le cycle de la vigne, ce qui fait qu’on est très précoce, mais comme l’été n’a pas été très chaud, on a une belle acidité. Donc, on a et la précocité et l’équilibre qui est très bordelais », Fabien Teigen directeur technique de Smith Haut Lafitte.
« La saison a été plutôt une très belle saison, avec du sec et du soleil, et à la fin des beaux raisins, et on espère faire du bon vin avec ce que l’on a », commente Daniel Cathiard le propriétaire du château Smith Haut Lafitte.
Il y a eu déjà dans l’histoire le millésime 1947 où il y a eu un gel au début et puis on a fait peut-être le meilleur vin qu’on ait jamais fait à Bordeaux », Daniel Cathiard propriétaire de Smith Haut Lafitte.
A vol d’oiseau, à quelques centaines de mètres, une autre troupe s’active depuis ce matin également. C’est celle du château de Rochemorin, propriété d’André Lurton. Ici aussi ce sont 11 hectares de sauvignons blancs qui vont être ramassés durant 10 jours.
Sur les parcelles non gelées, on peut avoir le sourire, cette maturation nous a permis d’avoir suffisamment de sucre, d’acidité, et d’arômes », Vincent Cruège directeur relations extérieures Vignobles André Lurton..
Et d’ajouter : « pour tout ce qui est du reste, c’est quand même compliqué, voire dramatique, pour beaucoup de viticulteurs, nous y compris, parce qu’il y aura beaucoup de perte de récolte »
Lundi prochain ou la semaine prochaine, ce sera le gros des vendanges en blanc, avec une grande partie des propriétés de Pessac-Léognan, de Graves, Blaye, et en Entre-Deux-Mers. Un millésime qui s’annonce de qualité mais faible en quantité. On estime en effet entre 40 et 50% de pertes de récolte en Pessac-Léognan et environ 40% pour l’ensemble du Bordelais. A confirmer après les vendanges bien sûr.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Corinne Berge et Christian Arliguié :