De mémoire de vigneron, on n’avait pas vu de vendanges aussi précoces mais si peu importantes. L’Union de Guyenne et les Vignerons de Saint-Pey Génissac ont décidé de sacrifier certaines parcelles de rouges pour maintenir un niveau de production de crémants, la Cave de Rauzan est aussi dans les starting-blocks pour un démarrage demain.
Ce matin à Branne, les premiers coups de sécateurs ont été donnés dès 8h30 avec les Vignerons de Saint-Pey-Génissac . Ce sont 120 coupeurs qui sont entrés en action et qui, au plus fort des vendanges, seront 300.
Nicolas est venu d’Avallon en Bourgogne pour essayer de travailler près de 2 mois sur la région: « c’est la première fois que je le fais, pour l’instant ça va encore, avec le soleil il fait beau, donc on va continuer. » Ces vendanges de crémant devraient durer 2 semaines et demi pour récolter quelques 300 hectares.
Avec le gel des 27 et 28 avril, les vignes en contrebas, proche de la Dordogne, ont été sévèrement touchées, de l’ordre de 80 à 90%. Seuls les coteaux ont été épargnés et ont donné de beaux raisins bien sains. »
Sur les secteurs vraiment gelés, on risque de produire 15 hectos à l’hectare, ce qui est relativement faible, donc on a aussi des parcelles en coteaux pour compenser ce manque de rendement, »Pierre Candelier technicien vinifications Vignerons de Saint-Pey Génissac
Pour limiter la casse, ces parcelles de merlot qui servaient à faire du rouge seront consacrées à la production de crémant, du blanc de noirs.
« Le marché des crémants est en pleine évolution.Il progresse bien, donc pour nous il faut qu’on arrive à garder notre potentiel de production », explique Philippe Cazaux le directeur de l’Union de Guyenne et des Vignerons de Saint-Pey-Génissac.
On avait prévu de faire 27000 à 28000 hectolitres de crémant, malheureusement on n’en fera que 15000 cette année, » Philippe Cazaux le directeur de l’Union de Guyenne et des Vignerons de Saint-Pey-Génissac.
Chez les vignerons de Rauzan, on va vendanger dès demain mardi, excepté sur les parcelles qui ont gelé, soit 55% du vignoble, ce sera dans 2 à 3 semaines. « On fait des prélèvements comme d’habitude », commente Denis Baro, Président de la Cave de Rauzan, «
On commence à prélever pour avoir une idée de la vendange future, sachant que sur ces parcelles gelées on a un retard de maturité par rapport aux parcelles non gelées, » Denis Baro, Président de la Cave de Rauzan
A la cave de Rauzan, les analyses en sucre et en acidité augurent d’une belle qualité du millésime à venir même si tout n’est pas homogène. Julie Viellefond, assistante de production, à la cave de Rauzan témoigne : « on a des raisins qui sont assez sains mais c’est assez hétérogène, en fonction des parcelles qui ont été gelées, il y a du raisin qui est reparti mais qui n’est pas prêt à être vendangé et il y a du raisin qu’il faudrait vendanger maintenant. »
L’objectif est de garder les marchés de ces effervescents toujours en croissance. L’an dernier, ce sont 8 millions de bouteilles de crémant de Bordeaux qui ont été commercialisées. Un record pour Bordeaux.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Anthony Capra, Eric Delwarde, Boris Chague :