Côté châteaux l’apprend ce matin : une information judiciaire contre X a été ouverte pour utilisation inappropriée de produits phytopharmaceutiques dans l’affaire de Villeneuve près de Blaye en Gironde où plus d’une vingtaine d’enfants et une enseignante avaient été intoxiqués suite à des épandages de pesticides du mois de mai 2014.
L’affaire avait été classée sans suite après le rapport de la Draaf par le parquet de Libourne. « On avait constesté ce classement sans suite du 23/4/2015 », commente François Ruffié, avocat de la Sepanso, « et envoyé une lettre recommandée avec accusée réception. Hier on a reçu ce message pour savoir si nous souhaitions nous constituer partie civile avec cette ouverture d’une information judiciaire contre X pour utilisation inappropriée de produits phytopharmaceutiques », suite aux épandages du 5 mai 2014. Le parquet de Libourne a confirmé l’ouverture de cette information durant la deuxième semaine de décembre : ce sera au magistrat instructeur de faire toute la lumière sur cette affaire.
Bien sûr la Sepanso, représentée par Me François Ruffié avocat à Libourne, va se constituer partie civile: « on se réjouit car on avait assisté à un grand débat public (l’affaire avait ému Ségolène Royal à l’époque). Il y a une législation sur la question, il faut qu’elle soit appliquée. Pour nous l’infraction est parfaitement constituée. »
Et Daniel Delestre, Président de la Sepanso Gironde, interviewé cet après-midi de confirmer ce sentiment : »nous sommes extrêmement satisfaits. On avait essayé d’agir auprès de la justice pour signaler ces faits répréhensibles d’épandage de produits phytosanitaires dans des conditions de vent dans lesquelles une institutrice et une vingtaine d’ élèves en avaient subi les conséquences facheuses, puisque l’institutrice avait fini à l’hôpital et donc ça me paraissait totalement anormal ; et donc on est content que la justice s’empare de cette affaire. »
« Les élèves étaient pris de vomissements d’autres avaient les yeux qui leur piquaient, le professeur avait arrêté la classé et empêchait les enfants de sortir en récréation, c’est quand même totalement anormal, qui plus est dans un pays de tradition viticole. Donc il faut que la justice fasse la lumière sur cette affaire, c’est important. » Et de préciser que ces produits avaient été épandus alors qu’il y avait pas mal de vent, comme l’indiquaient les relevés de vent de Météo France à Mérignac, supérieur à Force 3.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Xavier Granger.
Relire le dossier de Côté Châteaux du mois d’octobre: Affaire d’épandages à Villeneuve : « la Sepanso ne poursuit pas la viticulture, elle poursuit la bêtise ! »