06 Avr

Patrick Bernard sur le 2014: « j’ai vraiment l’impression d’avoir dans mon verre des vins qui me rappellent 2009, 2010, 2005, un cran en dessous…Ils seront buvables plus tôt. »

Retour sur les primeurs 2014, avec une figure du négoce bordelais: Patrick Bernard, le PDG de Millésima, nous livre son avis sans concession sur le nouveau millésime. Il est l’invité de Parole d’expert dans Côté Châteaux.

Patrick Bernard, le Pdg de Millésima © Jean-Pierre Stahl

Patrick Bernard, le Pdg de Millésima © Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl: « Patrick Bernard, quelle impressions vous procurent ce nouveau millésime 2014 en rouge ?

Patrick Bernard: « Ca fait déjà pas mal de temps que je le déguste. Tout d’abord nous sommes propriétaires et nous avons déjà fait des assemblages et goûté 50 cuves pour une propriété. Donc en tant que propriétaires, nous avons déjà une idée très précise, mais en tant que négociant, j’ai aussi goûté beaucoup les vins de propriétés pour le 2014, des propriétés qui ont eu la gentillessse de me faire passer des échantillons un peu au préalable, de façon à ce que je puisse me faire une idée.

J’avoue que je suis ravi, parce que j’ai créé l’affaire de négoce de vins en 1983 car j’étais un consommateur passionné de vins:

Je retrouve un millésime comme je les adore: un millésime riche, dense, opulent mais qui est rafraîchissant, désaltérant parce que vous avez des degrés pas très élevés, on a perdu 1,5 degré par rapport aux millésimes extraordinaire de 2009 et 2010, » Patrick Bernard, Pdg de Millésima.

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Aujourd’hui, j’ai vraiment l’impression d’avoir dans mon verre des vins qui me rappellent 2009, 2010, 2005, un cran en dessous…Mais d’un autre côté, il n’y a pas ces critères très gros degré, très grosse puissance tanique ou de fruit qui font que ce sont des vins qui vont avoir besoin de 10, 15 ou 20 ans pour arriver au top niveau.

Là, on a un peu la même chose, mais ça sera buvable plus tôt. Au fond, je me dis en tant que consommateur: on va avoir les 2012 qui vont être agréables assez rapidement, après on va avoir les 2014 qui vont tenir de 10 ans à 25 ans, et puis on va avoir les 2009 et 2010 qui vont tenir 30 ans et plus…Il y a pas longtemps on buvait des 45, 47, des 28, des 29…c’est le même niveau de vin, c’est des vins qui ont une vie de chais, des vins qui ont besoin de temps pour se faire.

Avec les 2014, on a tout ce qu’il faut pour revenir en grâce auprès du consommateur », Patrick Bernard.

C’est vrai qu’avec les millésimes 11,12,13 on avait des qualités moyennes, pas extraordinaires mais pas catastrophiques non plus mais on avait des prix qui étaient ridicules ! Des prix beaucoup trop élevés. Il y avait des raisons, mais il n’empêche pour le consommateur les prix étaient beaucoup trop forts.

Aujourd’hui, on a la chance d’avoir un millésime de très belle qualité, avec des volumes, donc la propriété a toutes les cartes en mains, si elle veut reprendre le marché elle peut le faire.

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Jean-Pierre Stahl: « C’est-à-dire, il va falloir que ce 2014 ne se vende pas trop cher ? »

Patrick Bernard: « Le problème, c’est que chaque château a son marché. Donc pas trop cher ne veut pas dire la même chose pour X ou pour Y. Il y en a certains qui sont allés à des prix à des niveaux tels que la consommation ne peut plus s’y intéresser.

Chez Millésima, nous avons 90 000 clients dans 120 pays, donc on a vraiment une vision mondiale, on a une filiale aux Etats-Unis qui représente 10% de notre chiffre d’affaire, on a des sites à Hong-Kong et Singapour donc on a des pieds non seulement en Europe mais aussi dans tous les marchés. Et on voit très bien qu’il y a certains niveaux de prix qui font que certains vins ont des marchés de plus en plus restreints, et ceux-là il va vraiment falloir qu’ils fassent un effort, qu’ils réfléchissent, qu’ils regardent…le prix des millésimes anciens pour faire leurs nouveaux prix. Parcontre des vins qui sont retés à des niveaux de consommation, on ne peut pas leur demander de baisser très fortement.

C’est un marché où il va falloir refermer l’accordéon ! L’accordéon s’était beaucoup ouvert avec les grands millésimes, là il va falloir recentrer les choses. »

Pour les Bordeaux et Bordeaux Supérieur: le 2014, « un millésime prometteur »

400 professionnels et des particuliers ont pu naviguer entre les vins proposés à la dégustation à Planète Bordeaux et ceux présentés sur le Sicambre. Pour eux, ce n’est pas un millésime qui prend l’eau, mais plutôt un millésime prometteur…

Dégustation lundi soir sur le Sicambre © Muriel Meynard - Studio Art et Pix

Dégustation lundi soir sur le Sicambre © Muriel Meynard – Studio Art et Pix

Près de 200 Bordeaux et Bordeaux Supérieur –toutes couleurs confondues –étaient proposés à la dégustation sur les deux ponts du Sicambre, ce nouveau bateau de croisière sur la Garonne.

Le Syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur voulait être le premier à faire le buzz sur cette nouvelle attraction, changeant ainsi de ses précédents rendez-vous dans les chais de Millésima, quai de Paludate à Bordeaux.

Ils étaient ainsi une centaine de viticulteurs de l’Appellation à faire déguster leur nouvelle production aux importateurs, cavistes, négociants, courtiers, sommeliers ou journalistes spécialisés. Un millésime globalement jugé prometteur.

Une vue imprenable sur le Pont de Pierre dont la construction fut décidée sous Napoléon 1er © Muriel Meynard

Une vue imprenable sur le Pont de Pierre dont la construction fut décidée sous Napoléon 1er © Muriel Meynard

Auparavant le public avait pu également déguster le millésime 2014 sur le site onotouristique de Beychac-et-Caillau en Gironde dimanche 29 mars et se faire sa propre idée sur ce millésime qui va continuer tranquillement son élevage durant plusieurs mois dans les chais des Bordeaux et Bordeaux Supérieur.

05 Avr

Joyeuses Pâques from Margaux: Marquis de Terme s’en revient de Rome

Côté Châteaux fait un break ce dimanche mais vous envoie un « Joyeuses Pâques » à toutes et à tous, avec cette superbe photo envoyée depuis le chai du château Marquis de Terme, grand cru classé de Margaux. 

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Une superbe vinification dans ces cuves en béton, en plus des traditionnelles barriques en chêne, le château Marquis de Terme « cocoon » son vin parmi les valeurs sûres de Margaux et du Médoc. Une équipe dynamique d’une quinzaine de personnes qui souhaite faire entrer ce Margaux dans une nouvelle ère, celle de l’élégance et de la modernité, avec à sa tête, Ludovic David. Pour en savoir plus: château Marquis de Terme

04 Avr

Crash du château de la Rivière: le parquet classe l’affaire

Plus de 15 mois après l’accident d’hélicoptère qui avait fait 4 morts en Gironde dont les deux propriétaires successifs du château de la Rivière, le parquet de Libourne vient de classer l’affaire, estimant que le crash était dû à une « erreur humaine du pilote. » « Je suis triste », confie Xavier Buffo, le directeur du château, à l’annonce de cette nouvelle.

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Selon le procureur de la République de Libourne, Christophe Auger, « l’enquête n’a révélé aucun problème technique, ni de maintenance »« Il s’agit d’une erreur humaine du pilote et l’accident est principalement dû à un survol à trop basse altitude », a indiqué le magistrat à l’AFP.

Xavier Buffo, directeur général du château de la Rivière a appris cette nouvelle sur Europe 1 à 14h: « ça m’a fait un choc. » Contacté en cette fin d’après midi, il me confie son émotion: « je suis triste de penser que Monsieur Grépoire a fait une faute, c’est une étape supplémentaire dans ce drame. Mais moi, je suis triste, je me mets à la place de la famille Grégoire… »

« Maintenant, ça ne regarde que les familles, ça ne change rien. Ca aura un impact sur les familles. Mais moi, je ne m’en occupe pas, ce n’est pas de mon ressort. »

L’accident s’était produit le 20 décembre 2013 en fin d’après-midi. James Grégoire avait tapé sur l’épaule de Lam Kok après avoir conclu la vente du château de la Rivière  avec l’homme d’affaires chinois, président du groupe Brilliant, un groupe spécialisé dans la vente de thés de Pu’Er. Il lui avait proposait de faire un tour de la propriété avec son hélicoptère, pour couronner cette vente, après un repas passé avec leurs épouses respectives. Avaient pris place à bord le fils de Lam Kok, âgé de 12 ans, et le directeur France du groupe Brilliant chargé de traduire. La suite fut une tragédie avec l’hélicoptère qui sombra dans les eaux de la Dordogne.

M. Auger a rappelé que le vol avait été effectué en fin d’après-midi, en hiver, alors qu’il « faisait presque nuit ». Concernant une éventuelle consommation trop importante d’alcool par le pilote, le magistrat a estimé que cela pouvait être « un élément contributif, mais pas principal ».

A une époque, certains avaient avancé une panne d’essence, mais l’enquête du BEA n’a pas confirmé cette thèse.

Xavier Buffo en janvier 2014

Xavier Buffo en janvier 2014 un mois après le drame © Jean-Pierre Stahl

Xavier Buffo a accompagné les familles durant les jours et semaines qui suivirent ce drame, avec la découverte des corps sur plusieurs semaines. Aujourd’hui, il me confie « il faut qu’on tourne la page. » 

Quant à la rumeur qui voudrait que le château soit à nouveau en vente: « ça, faut arrêter. Madame Lau (veuve de Lam Kok) a vraiment intégré le château de la Rivière. Elle veut y faire plus de choses. C’est une image formidable. C’est l’image de la France. Elle ne veut surtout pas le vendre. »

Et Xavier Buffo de continuer d’expliquer « J’aimerais bien qu’on passe à autre chose. » Il faut dire que ce drame a été horrible pour les familles et très durement ressenti aussi par l’ensemble des collaborateurs du château de la Rivière, dont Xavier Buffo qui était le bras droit de James Grégoire, en tant que directeur technique. « Il faut vraiment qu’on fasse du vin, qu’on vende, le reste ça devient pesant. Quand j’ai entendu ça aujourd’hui j’ai encore ressenti de la tristesse ».

Une triste nouvelle qui tombe à la fin de la semaine des primeurs. Xavier Buffo présentait cette semaine le 2014 à la dégustation: « avec nos terroirs tardifs, on a profité à plein de cette belle arrière saison. On a vendangé des raisins vraiment mûrs. Les belles propriétés de Fronsac ont fait du très bon raisin. On a eu moins d’eau qu’à Saint-Emilion. C’est vraiment super et ça se retrouve dans les bouteilles et ça c’est bien. Il y a vraiment une homogénéité à Fronsac et c’est d’un très bon niveau, souligné par Jacques Dupont. »

A lire l’article sur le crash un an après: C’était il y a un an: un bien triste anniversaire, celui du drame du château de la Rivière

JPS avec AFP

Bordeaux, la capitale du vin se dote d’un office du tourisme flambant neuf

En écho à l’élection de Bordeaux comme « European Best Destination 2015», l’office de tourisme s’est agrandi et a redonné un coup de neuf pour accueillir ces milliers de touristes et même d’oenotouristes qui vont déferler à Bordeaux et dans son vignoble ces prochains mois et prochaines années.

L'équipe de la boutique et de l'office de tourisme © Laurent Moujon

L’équipe de la boutique et de l’office de tourisme © Laurent Moujon

L’ office de tourisme de Bordeaux vient d’achever de grands travaux de modernisation de son hall d’accueil. Fermé depuis le mois de décembre, il a réouvert hier après-midi spécidfiquement pour le week-end de Pâques.

Avec ces travaux de réhabilitation et d’agrandissement, la superficie du hall d’accueil a été optimisée, passant de 70 m² à 120 m², tout en se mettant aux couleurs de Bordeaux Métropole

imagesLa priorité est donnée à l’image (écrans d’information, grands plans muraux de la Métropole et du vignoble…), à la vente avec une boutique repensée et une billetterie optimisée, ainsi qu’au confort des visiteurs, avec une circulation plus fluide grâce à des comptoirs moins linéaires » Nicolas Martin, Directeur Général.

Grâce à de nouveaux outils (écrans de partage…), une ergonomie repensée et à un accueil entièrement sonorisé, les visiteurs pourront être renseignés et planifier leur séjour dans des conditions d’accueil optimales.

Le petit plus : les visiteurs pourront recharger leur téléphone portable grâce à une borne mise à leur disposition gratuitement !

Le célèbre guide sur Bordeaux classée Unesco et ses Routes des Vins écrit par © Laurent Moujon

A découvrir : le fameux guide touristique sur Bordeaux Patrimoine Mondial & ses Routes des Vins de Laurent Moujon sans oublier la nouvelle ligne de la boutique avec des produits dérivés « European Best Destination » et bientôt Bordeaux Fête le Fl routes des vins euve, sans oublier Vinexpo du 14 au 18 juin pour les visiteurs professionnels du monde entier qui pourront aussi se renseigner à l’office. Et dans le prespective prochaine également de l’ouverture de la Cité des Civilisations du vin au printemps 2016.

Atelier chocolat pour enfants à la Maison des Vins de Cadillac

Pendant que les parents pourront s’initier à la dégustation et tester les accords chocolats et vins, les enfants seront choyés à travers un atelier et une chasse aux oeufs à Cadillac.

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Le samedi 4 avril (de 15h30 à 17h), à l’occasion du weekend de Pâques, la Maison des Vins de Cadillac se met à l’heure du chocolat et propose un atelier spécial, dédié aux enfants, âgés de 6 à 11 ans.

En compagnie du chef de la Maison des 5 sens, Olivier Straehli, ils seront en effet invités à confectionner un biscuit de pâques puis participeront à une grande chasse aux oeufs dans le parc de la Maison des Vins.

Pour les parents, c’est un atelier d’initiation à la dégustation et d’accords Chocolats & Vins qui sera également mis en place. Une activité ludique et divertissante qui promet une après-midi des plus conviviales.

Renseignements :05 57 98 19 34 / communication@closiere.com
Tarif : 5€/enfant et adulte

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, celle du chocolat aussi un peu, à consommer avec modération.

03 Avr

Sauternes respire: la commission d’enquête noie le projet de LGV dans le Ciron !

La commission d’enquête a bien failli rendre son avis défavorable le 1er avril. Mais ouf, ce fut juste avant en début de semaine. Du coup le Sauternais souffle et se dit que le vignoble va pouvoir perdurer. Le projet de LGV remettait en question le micro-climat issu du Ciron qui favorise l’apparition du botritys.

La locomotive des Sauternes: château Yquem © Jean-Pierre Stahl

La locomotive des Sauternes: château Yquem © Jean-Pierre Stahl

La commission d’enquête publique sur les projets de ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax vers l’Espagne a rendu un avis défavorable sur la déclaration d’utilité publique de ces projets lundi 30 mars.

Le projet de ligne à grande vitesse Bordeaux-Dax constituait une réelle menace pour les appellations Sauternes et Barsac par la coupure en plus de trois endroits de la rivière du Ciron, responsable du micro climat sauternais et de l’apparition du botrytis. Plus de 170 propriétés viticoles étaient ainsi menacées par ce tracé.

Au-delà de l’impact désastreux pour le monde viticole, le tracé imaginé par R.F.F traversait une zone classée Natura 2000, riche de plus de 4800 hectares de terres agricoles et de forêts.

En décembre 2014, les vignerons de Sauternes et Barsac avaient donné l’alerte et appelé à la mobilisation de l’opinion publique afin de donner un avis négatif à cette enquête publique.

Les vignerons de Sauternes et Barsac se félicitent aujourd’hui de cette première avancée favorable mais restent mobilisés. Ils remercient tous les acteurs qui ont participé à cette prise de position et répondu à

Avec les vignerons de Sauterne et Barsac. Restez vigilants.

Pour Jacques Dupont, le 2014: « un millésime qui me fait penser à 2012, avec un petit peu plus de matière. »

Le célèbre journaliste critique Jacques Dupont termine sa troisième semaine de dégustation de primeurs 2014. Il donnera ses notes, coups de coeurs et appréciations dans le Guide de Jacques Dupont qui sortira, avec le numéro du Point spécial primeurs sur Bordeaux, le 21 mai prochain. Il livre à Côté Châteaux ses premières impressions. 5 semaines intenses où il analyse entre 2 et 3000 vins. Nous l’avons rencontré chez les Crus artisans à Saint-Estèphe, au château la Peyre.

Jacques Dupont © Jean-Pierre Stahl

Pour Jacques Dupont, c’était une année où les cabernets ont donné tous leurs arômes © Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl: « Jacques, dites-nous, ce 2014, quelle note vous lui attribueriez? »

Jacques Dupont: « Oh, une note globale ? Ce serait nettement plus que la moyenne ! C’est ni excellent, ni mauvais, c’est nettement au-dessus de 2013 qui n’était pas facile. C’est un millésime qui me fait penser à 2012 avec nettement plus de matière.

Je le mettrais dans les bons millésimes, voire même très bons sur les cabernets sauvignons dans les Médoc, mais pas excellent, ça n’est pas 2005 » Jacques Dupont journaliste au Point.

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Jean-Pierre Stahl: « Certains ont dit que ça serait un millésime de garde, cela le sera ? »

Jacques Dupont: « Oui bien sûr, ça sera un millésime de garde notamment dans le Médoc. Partout où il y a du cabernet, ça peut être un millésime de garde. Mais ce qui est sympa aussi c’est qu’on va pouvoir les boire jeune. Sur les Bordeaux Sup, les Côtes de Bordeaux, les satellites de Saint-Emilion, ce sont des vins que l’on pourra boire assez jeunes. Parce qu’ils ne sont pas agressifs, les tanins sont mûrs, ça ne demande pas de vieillissement particulier mais ça sera de garde quand même.

Jacques Dupont avec le propriétaire du château la Gleyze © JPS

Jacques Dupont avec le propriétaire du château la Peyre © JPS

Jean-Pierre Stahl: « Est-ce qu’il va sauver la place de Bordeaux et le système des primeurs ? Car on a vu que le millésime 2013 avait quasiment mis en péril ce système… »

Jacques Dupont: « Ca on le saura fin juin. Tout le monde est dans l’expectative: on est au poker, là ! Grosso modo, est-ce que la vingtaine de crus qui fait l’image des primeurs et qui se sont vendus très chers ces dernières années, est-ce que ces vins-là vont donner envie aux acheteurs de participer ou pas ? Est-ce qu’ils vont baisser leur prix ?

Le problème aujourd’hui sur le marché, c’est que les grands acheteurs n’ont pas gagné d’argent ! Autrefois, même si l’on prend un consommateur moyen, qu’est-ce qu’il faisait ? Il achetait une caisse d’un grand vin et en revandant quelques années plus tard 2 ou 3 bouteilles de cette caisse de 12, il pouvait racheter une autre caisse de 12 et gagner de l’argent !

Côté Châteaux et le grand Jacques emprûnt d'humilité, de sagesse et de justesse dans ses analyses © Didier Bonnet

Côté Châteaux et le grand Jacques emprûnt d’humilité, de sagesse et de justesse dans ses analyses © Didier Bonnet

Les gens qui ont acheté 2010, je ne suis pas sûr qu’ils aient gagné beaucoup d’argent aujourd’hui parce que les vins se sont vendus très très chers, je parle toujours de ceux qui pratiquent des prix assez élevés. 2011, ils n’ont rien gagné du tout et ils vont peut-être même en perdre. 2012, ils ont gagné…rien du tout et 2013, je ne sais même pas s’ils ont acheté !

Donc, grosso modo, ça fait 4 ans où les gens qui achètent des primeurs n’ont pas rentabilisé leurs investissements. Est-ce que cela veut dire que c’est la fin des ventes primeurs, je ne sais pas. On va voir, rendez-vous au mois de juin, voir si par des baisses intéressantes on va relancer ou pas.

Et puis on fait autre chose, depuis les années 2000 on s’est intéressé aux autres vins, on a demandé aux autres syndicats viticoles…là je suis dans les crus artisans, c’est la face cacé du Médoc et c’est pas les plus mauvais loin de là; on leur a demandé s’ils voulaient vendre en primeurs en direct aux particuliers. Ils ont répondu oui, donc on se retrouver à goûter beaucoup de vins. Les premières années, j’étais là 15 jours, puis 3 semaines et là je me retrouver avec 5 semaines pour goûter…ça fait énormémen de vins l’arrivée, mais ça a permis de maienir un intérêt pour Bordeaux. Parce que nos lecteurs peuvent acheter des vins pas trop chers, ils ne font pas de la spéculation dessus. Simplement une bouteille qui est à 12 euros, ils peuvent l’acheter à 10 ou 9 euros, e puis ils l’auront dans 2 ans, ils sont contents car ils ont fait une petite affaire.

Et c’est pas pour les revendre, c’est pour les boire eux ! Ce qui est quand même la finalité du vin: ce n’est pas la spéculation, c’est se faire plaisir ! »

A retrouver ses notes et coups de coeur le 21 mai prochain dans le Point.

Les Etats-Unis, premier pays à l’honneur à Vinexpo Bordeaux. Les contrats américains vont pleuvoir…

Ils sont malins à Vinexpo. Ils chouchoutent nos amis d’outre-atlantique qui sont devenus le1er marché de vin au monde avec une perspective d’augmentation de consomation de 11% dans les 5 prochaines années.

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Pour son édition 2015, Vinexpo met pour la première fois un pays à l’honneur et ce sont les Etats Unis qui inaugurent le concept. En désignant le marché américain, Vinexpo souhaite donner un coup de projecteur sur un de ses plus fidèles alliés, tant au niveau exposants que visiteurs, mais aussi sur le 1er marché du vin au monde, dont la consommation de vin a atteint 312.5 millions de caisses de 9 litres en 2014. L’étude Vinexpo/IWSR prévoit que cette consommation va continuer d’augmenter de l’ordre de 11% dans les cinq prochaines années.

Pour permettre à l’ensemble des visiteurs et des exposants de découvrir ce marché et de mieux appréhender le fonctionnement de ses acteurs, le célèbre magazine américain Wine Spectator, partenaire de Vinexpo, animera une conférence qui aura lieu mardi 16 juin de 10h00 à 11h30 au Palais des Congrès. Des acteurs importants du marché américain, importateurs, distributeurs, restaurateurs et journalistes donneront les clés d’une meilleure compréhension de ce marché traditionnel mais complexe.

Toujours sous l’égide de Wine Spectator, une dégustation comparative aussi inédite que spectaculaire réunissant de grands vins de propriétés produisant à la fois aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde aura lieu lundi 15 juin de 15h00 à 18h00, dans le Hall 3 du salon.

Côté exposants, les Napa Valley Vintners seront pour la première fois présents avec un stand dédié invitant à la découverte de cette région viticole américaine. De nombreuses dégustations et masterclass éducatives y seront organisées. Plus de 25 viticulteurs de la Napa Valley seront présents sur le stand et feront découvrir les vins de leur région.

A différents endroits de Bordeaux, sur les quais, devant la mairie, au Parc des expositions, Sara Matthews, célèbre photographe viticole new-yorkaise, exposera quelques-unes de ses œuvres, mettant en scène les vignobles du monde.

Avec deux restaurants proposant des spécialités américaines, un food truck et un restaurant californien, Vinexpo célèbrera la cuisine de son pays invité d’honneur.

Avec Vinexpo.

02 Avr

Charles Berling s’empare des clés de châteaux et promet un futur grandiose aux primeurs 2014

Au château la Dominique à Saint-Emilion, l’acteur Charles Berling a fait le show, en compagnie de la famille Rolland et de Jean-Claude Fayat, président du groupe Fayat (propriétaire du château). L’acteur qui a succédé à Adriana Karembeu pour cet événement signé les Clés de Châteaux, a dégusté quelques vins en primeurs et a trouvé l’ensemble de « très bonne qualité ».

Michel Rolland, Stépanie Dany, et Marie from the Rolland family et Charles Berling © Jean-Pierre Stahl

Michel Rolland, Stéphanie, Dany, et Marie from the Rolland family et Charles Berling © Jean-Pierre Stahl

Il était attendu telle une star et pourtant il ne se la joue pas. Plutôt décontracté l’acteur du « prénom » (2012)… Il s’est même fait aujourd’hui un nom dans le monde du vin à Saint-Emilion. Pour la présentation du millésime 2014, Charles Berling rivalisait de sourire, de sympathie et de décontraction avec son guide Michel Rolland, connu pour sa bonhomie.

Commençant le petit tour d’horizon des 240 vins que Michel Rolland conseille dans le monde, Charles Berling s’arrêtait tout d’abord sur un petit vin qui porte ce joli prénom « Dominique ». Et même s’il connait la chanson (dominique…non, de roland, non plus), peut-être parce qu’il est chanteur aussi, il s’est prêté à ce sport du lever de coude et du commentaire: « le fruit est très présent, avec le temps, c’est des vins qui prennent de l’ampleur… »  Jean-Claude Fayat, le propriétaire de la Dominique, d’expliquer: « un vin comme cela avant, à Bordeaux il fallait attendre 10 ans avant de le boire, maintenant on peut le boire plus jeune. » Et Michel Rolland de se congratuler: « c’est très bien la Dominique 2014 » Charles: « tu contribues à le faire… » « Non, c’est l’équipe qui le fait ! » répond avec simplicité le célèbre oenologue entouré de ses fidèles collaborateurs, Bruno Lacoste oenologue, et Jean-Philippe Fort qui conseille Valandraud et Troplong Mondot.

Michel Rolland, Charles Berling, Stéphanie Rolland et Jean-Claude Fayat © JPS

Michel Rolland, Charles Berling, Jean-Claude Fayat et Stéphanie Rolland © JPS

Dans « cet endroit magique » qu’est la Dominique (selon Marie Rolland), le petit cortège se faufile cahin-caha parmi les autres dégustateurs professionnels, avec quelques photographes venus pour l’occasion. « On n’est pas très lourd en alcool cette année, par rapport aux années chaudes comme 2009 », précise Michel Rolland à Charles Berling qui continue de goûter ici et là ces verres qu’on lui propose: « on boit, on boit, et puis bing la vitre… » me dit-il en riant, « mais vous ne buvez pas vous ? » Pour une fois, non…Avec l’âge, Côté Châteaux devient plus sage.

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Au détour d’une n..ième dégustation, Charles Berling me confie qu’il n’a pas l’habitude de l’exercice des primeurs, même si ce n’est pas la première fois, il « préfère boire des vins plus vieux ». Toutefois, ils peut déjà dire que certains ont un futur grandiose, tout est de très bonne qualité, il n’y a pas de mauvaise surprise

Au passage une petite explication sur le château Rolland Maillet: « on avait les propriétés familiales qui était sur 3 appellations entre Pomerol, Saint-Emilion et Lalande de Pomerol », avec le Bon Pasteur et Bertineau. Mais depuis mai 2013, les deux derniers ont été vendu au groupe chinois Golding: « Mr Pan est un fou de vin », explique Dany Rolland, tout en précisant que « nous avons gardé l’exclusivité de la commercialisation de Rolland-Maillet. »

La remise de la fameuse clé: un tire-bouchon est caché à l'intérieur de cette grosse clé en laiton © JPS

La remise de la fameuse clé: un tire-bouchon est caché à l’intérieur de cette grosse clé en laiton © JPS

Charles, qui sait qu’il va recevoir les clés de châteaux, il y va de son nouveau compliment: « ça va me permettre d’aller visiter ces châteaux, ces gens dont certains sont encore de vrais paysans, très sympathiques et qui ont fait des progrès énormes. La vigne est extraordinaire, elle souffre un peu pour aller chercher tous ces arômes ».

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Le périple continue jusqu’aux communales de Margaux, Pauillac et Saint-Estèphe, avant de se faire remettre les clés devant cette immense baie vitrée de la Dominique avec vue directe sur la vigne.

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Et Dany Rolland de lui faire connaître aussi son dernier né: ce vin avec étiquette de film et le visage d’un oenologue connu qui fait l’objet d’une collection intitulée la « winemaker collection »: « Philippe Raoux donne chaque année carte blanche à un oenologue pour réaliser une cuvée de 30 000 bouteilles, il peut choisir les parcelles… », cette 9e collection sera faite par Dany l’élégante: « moi je suis plutôt merlot; mais cette année les cabernets sauvignons étaient tellement beaux que j’ai fait un vin avec 60% cabernet et 40% merlot. »

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Un joli scénario encore qui pourrait inspirer Charles Berling. Depuis ses rôles marquants dans « Ridicule » (1996 de Patrice Leconte), dans « Je reste ! » (Diane Kurys -2003) avec Sophie Marceau, il est passé par la case téléfilm sur France 2 avec Jean Moulin et est devenu réalisateur en ce printemps 2015: il débutera le tournage de son premier long métrage, adapté de son livre Aujourd’hui, maman est morte, avec au casting François Damiens, Ludivine Sagnier, Emmanuelle Riva et le grand Charles…Berling, qui a tapé trois coups ce jour dans le grand théâtre de Saint-Emilion !.

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