François Hollande et les vins de Bergerac font le buzz avec la nouvelle blague du Président Hollande. Celui-ci a rendu hommage à sa manière à un rouge de Montravel lors d’une dégustation au pavillon des vins.
François Hollande samedi sur le stand des vins de Bergerac et du Sud-Ouest
Le salon de l’agriculture n’est pas un parcours du combattant mais un pélerinage pour missionnaire. Investi de la mission de soutenir nos braves agriculteurs, viticulteurs et maraîchers français, le président François Hollande y a passé 8 heures samedi, battant son précédent record. Il a presque arpenté les 39000 m2 du salon.
Passé 11h, entre de bonnes mains au pavillon des vins, il se lâche: un sommelier voulait lui faire goûter quatre crus, il lance «J’étais préparé à trois, pas à quatre»
Et après avoir dégusté un verre de roussette de Savoie, le voici encore plus en verve. Devant un verrre de Bergerac rouge, il se tourne vers les journalistes:
C’est de la bombe, ça, c’est dans les industries d’armement», le Président de la République François Hollande, samedi au salon de l’agriculture.
En attendant ça a marché ! Le vin en question, Cent pour 100, est un Montravel 2010, issu d’unedes grandes cuvées du château Moulin Caresse. L’interprofession a précisé sur Twitter que le château a reçu de nombreux appels après ce coup de pub inattendu. Un geste salué par ce dessin humoristique sur Twitter qui remercie le Président Hollande pour ce mot tendre.
Avec Château Renon en AOC Cadillac, le nombre de propriétés viticoles achetées par les Chinois a dépassé le nombre symbolique de 100 châteaux. Le mouvement se poursuit avec Li Lijuan agent immobilier chinoise installée dans le Bordelais.
Li Lijuan, c’est cette petite chinoise, qui a réussi à se faire une grande place à Bordeaux. Chanteuse, ancienne étudiante à l’Inseec, parlant 5 langues couramment, elle est aujourd’hui une pièce maîtresse chez Maxwell-Story-Baynes, en tant qu’agent immobilier, dont la carte de visite en jette estampillée aussi Christie’s. Elle fait visiter les propriétés en vente, négocie, et est joignable quasiment de jour comme de nuit par ses compatriotes de Chine avec son téléphone portable à portée de main. C’est elle qui est à la conclusion de plusieurs propriétés dont Renon, une bâtisse du XVIIe siècle à Tabanac en AOC Cadillac, vendue par la famille Belliard fin décembre 2014.
En cette période de Nouvel An Chinois, et avec les événements récents en France, les propriétaires ou managers chinois actuellement à Bordeaux sont peu nombreux. Li Lijuan me présente toutefois Lu Yankun, jeune cadre du groupe de distribution chinois Dashang.
C’est lui le manager du château Lezongars à Villenave-de-Rions à 25 km de Bordeaux. Une propriété de 40 ha achetée en 2011 en Côtes de Bordeaux. C’est un château construit sous Napoléon Ier par un ancien négociant de Bordeaux, Pierre Ladurantie. Un château qui a une véritable histoire, outre le négociant très connu à Bordeaux au XIXe, il effleure aussi l’histoire napoléonienne, et ça les Chinois en sont friands…
On a investi dans ce château tout d’abord pour son histoire, mais aussi pour la qualité de son vin et enfin pour un très bon rapport qualité prix pour notre groupe, » Lu Yankun directeur du château Lezongars.
Jusqu’ici les châteaux achetés valent quelques millions ou dizaines de millions d’euros. Les plus chers, beaux et prestigieux sont sans doute Bellefont-Belcier, cru classé de Saint-Emilion, château La Rivière en AOC Fronsac ou encore le château du Grand Mouëys à Capian.
Les acquéreurs sont des patrons grands groupes ou encore cette actrice chinoise Zhao Wei, intronsiée par la Jurade de Saint-Emilion en 2012, peu de temps après l’achat de château Monlot. C’est comme une « danseuse », il s’achètent ici une histoire, un bout de patrimoine de France, qu’ils ne vont pas rapporter en Chine mais dont il vont utiliser le nom ou la marque, et commercialiser les vins bien sûr en Asie.
Il y a aussi ce milliardaire de Hong-Kong qui s’est offert le château Mylord à Grézillac dans l’Entre-Deux-Mers que nous montre encore Li Lijuan: on aime bien la « french style’s life » et la culture française. Ce Hong-Kongais possède 10000 bouteilles de grands crus classés, là il voulait passer au stade supérieur: s’offrir le château.
Acheter un vignoble, c’est pas cher…Pour 4 millions d’euros, tu peux avoir un domaine, alors qu’à Hong-Kong tu peux à peine espérer un petit appartement dans le Central de Hong-Kong », Li Lijuan agent immobilier chez Maxwell, Storrie, Baynes.
Les Chinois au début ont été charmés par des châteaux aux allures de contes de fée: ainsi avec Latour-Laguens à Saint-Martin-du-Puy. Des châteaux aussi avec tourelles comme Lagarosse ou encore les tours de Branda… Il faut que cela ressemble à un vrai château et pas ces maisons ou girondines qu’on appelle château dans la région de Bordeaux car devant ces bâtissent ils ne comprennent pas.
Si le château porte un nom évocateur comme Richelieu en AOC Fronsac, ou rappelle de plus grands châteaux, c’est tant mieux: ainsi de Latour…Laguens, Lafitte…Chenu, ils ont failli acheter Laffite…Laguens mais ce sont au final les frères Bonhur qui ont fait l’affaire.
C’est en 2008 que Daisy Cheng est tombée amoureuse de Latour-Laguens. Un vrai coup de foudre pour ce petit château un peu paumé mais qui dégage quelque chose. C’est Jean-Baptiste Soula, le régisseur, qui nous fait revisiter ce domaine où nous sommes déjà venu en 2010 et 2011. Les travaux titanesques qui avaient été lancés ont été fortement ralentis, voire stoppés par endroits. En effet, il a fallu d’abord restructurer le vignoble en piteux état: « on a du arracher et replanter un tiers du domaine… » confie le régisseur.
Dans le chai à barriques ainsi que sur les bouteilles, tout avait été fait pour rappeler l’histoire de France, avec notamment des reproductions de Napoléon Ier sur les bouteilles, sur les capsules et aussi le Napoléon à cheval peint par David sur les barriques…
D’une manière générale les achats de châteaux par les Chinois se sont traduits par des investissements et un maintien des emplois ou des embauches de personnels permettant de tirer les propriétés vers le haut.
Pour Laurent Gapenne, Président de la Fédération des Grands vins de Bordeaux: « on est ravi que les Chinois continuent de s’intéresser au vignoble bordelais, très heureux de ces investissements, Bordeaux s’est toujours construit avec des gens venant de l’extérieur, ça ne représente toujours qu’entre 1 et 2% des ha de vignes. »
Toutefois parmi tous ces châteaux achetés, une affaire a éclaté courant 2014, certains auraient été acquis avec des fonds publics chinois, une enquête est en cours. Une fois encore, une fois l’orage passé, les ventes reprendront de plus bel. C’est d’ailleurs le cas en 2015, après une brève accalmie en 2014;
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer
C’est étonnant et pourtant Amar’e Stoudemire, joueur de NBA, vient de lancer un nouveau concept pour récupérer après match: un bain de vin rouge. Attention aux vapeurs…
C’est presque une thérapie, en tout cas un rituel pour lui: Amar’e Stoudemire, l‘ailier des Knicks de New York suit, depuis le début de la saison, un processus de récupération dans un bain de vin rouge après chaque rencontre. La chaîne améeicaine ESPN lui a consacré un reportage récemment. L’énorme baignoire est remplie en majorité de vin mais avec aussi de l’eau pour compléter. (ouf ça serait dommage)
Souvent blessé depuis plusieurs saisons, l’intérieur des Knicks est adepte de la vinothérapie, il espère profiter des vertus du raisin qui aideraient à la circulation sanguine et l’élimination de la graisse. « Tout le monde me chambre dans le vestiaire, mais on dit bien qu’un verre de vin est bon pour la santé, non ? Moi je prends des bains ».
L’histoire ne dit pas si ce sont des grands crus classés de Bordeaux (et pourquoi pas si on veut du bon pour le corps ?). On pencherait plutôt pour un breuvage américain. Le joueur prétend »que cela accélère sa circulation sanguine », donc la récupération. A ne surtout pas imiter en France car sinon les caves vont être vite vidées. (disons qu’avec 47,4 litres par an par habitant la conso serait relancée !)
C’est un ami qui lui aurait conseillé ce traitement. Stoudemire promet »ne pas avoir goûté » au contenu de son bain (et d’ailleurs il ne vaut mieux pas). Une histoire insolite que certains pourraient trouver déplacée ou saoulante.
Qui a dit que l’abus du bain rouge est dangereux pour la santé ? A consommer avec modération ! Et attention à ne pas boire la tasse !
Peut-être faudrait-il lui présenter la famille Cathiard et les Sources de Caudalie à Martillac près de Bordeaux pour les bienfaits de la vinothérapie, non ?
(L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)
C’est historique ! Un vin de 1472, considéré comme le plus vieux du monde, a été transvasé dans un tonneau neuf à Strasbourg. Son nouvel écrin a été réalisé par deux meilleurs ouvriers de France de la tonnellerie charentaise Radoux.
L’événement s’est déroulé le 21 janvier 2015 dans les Caves Historiques des Hospices de Strasbourg. Rien à voir avec le sombre anniversaire de la mort de Louis XVI, décapité le 21 janvier 1793.La pièce magistrale a été réalisée par deux tonneliers: X. Gouraud, double Meilleur Ouvrier de France et J.-M Blanchard, Compagnon du Devoir et Meilleur Ouvrier de France.
Les Hospices de Strasbourg ont fait appel au savoir-faire ancestral qui a été transmis de génération en génération, un savoir-faire maîtrisé par les équipes de Radoux, dont la réputation n’est plus à faire. Le must du must.
L’objectif, et pas des moindres, était de réaliser une pièce à l’identique. Il était bien entendu impossible de démonter le tonneau original contenant le vin le plus vieux du monde ! Pensez donc. Les deux maîtres tonneliers ont travaillé à partir de gabarits, d’un mètre et de photos. Grâce à leur savoir-faire et leur expertise, ils ont fait preuve d’ingéniosité car le temps imparti était très limité : 4 mois seulement pour sélectionner les bois, construire, jointer, étanchéifier, chauffer, cuistrer…
La Tonnellerie Radoux a fourni gracieusement les merrains de l’Allier de première qualité pour la construction de cette réplique. Le bois a subi plusieurs passages d’eau pour enlever le tanin et l’arôme afin qu’il soit le plus neutre possible. Et c’est une chauffe très douce et très lente qui a été appliquée afin de ne pas modifier le goût de ce précieux nectar.
Le résultat est à la hauteur de leur espérance ainsi vit le jour ce nouveau tonneau de 450 litres, 1.17 mètres de longueur et 97 cm de hauteur, qui aura nécessité plus de 200 heures de travail.
Et pour la troisième fois de son histoire seulement, ce cru, cette légende a rejoint un nouveau fût pour poursuivre sa maturation…pour quelques siècles encore. C’est que le début, d’accord, d’accord… Et quand est-ce qu’on le goûte ???
La concurrence est là. Elle est mondiale. La France ne doit pas dormir car nos voisins ne dorment pas ! Elle reste le premier marché producteur en 2014 mais s’était fait distancée en 2013. Et l’Italie devient le pays où l’on consomme le plus par an et par habitant.
Incroyable, la France s’est fait passer devant par l’Italie.L’Italie devient donc n°1 du Top 10 de consommation de vin dans le monde (48.1 L par personne en 2014), devant la France (47,4 L) et la Suisse (si on exclut le Vatican reconnu comme plus gros vendeur de vin avec un supermarché bien connu). Par ailleurs, l’Italie avait décroché également la place n°1 des pays exportateurs de vins en 2013, devant la France et l’Espagne, avec 172 M de caisses de 9L. L’Italie enfin est le 1er consommateur de vin blanc au monde avec 137,5 M de caisses de 9L en 2014.
Quant à l’Espagne, elle était passée n°1 des pays producteurs de vins en 2013, devant l’Italie et la France avec 584 M de caisses de 9L.
Enfin, l’Allemagne est le 1er consommateur de vins effervescents (champagne, crémant, mousseux) devant la France avec 46.1 M caisses en 2014, +3.2% prévus 2015.
Passé, ce constat amer, la France garde des cartes dans son jeu comme Vinexpo a pu le préciser ce matin lors de sa conférence de presse à l’Opéra Garnier à Paris, car en 2014 la France est redevenue:
1er pays producteur mondial de vin
1er pays consommateur en volume de vin rosé (Après une progression de +1,2% depuis 2008, l’hexagone s’affirme en première position sur le marché du rosé (76,8 millions de caisses de 9 litres consommées en 2014), presque deux fois plus important que celui du vin blanc (équivalent à 43,8 millions de caisses). En dépit d’une baisse généralisée de la consommation française prévue entre 2013 et 2018, seul le rosé pourra afficher une hausse de la consommation, passant de 76,8 à 77,2 millions de caisses (+0,5%)).
1er pays consommateur en volume de vin rouge
2ème pays consommateur de vin en volume, en valeur et « per capita »
2éme pays exportateur de vin en volume
Premier pays producteur de vin dans le monde, la France reste en 2014 le deuxième marché mondial pour la consommation en volume (avec 296.4 millions de caisses), en valeur (16,9 milliards d’USD) et par personne (avec 47.4 litres par an et par habitant), après respectivement les Etats- Unis, et l’Italie (pour la consommation per capita).
Malgré une baisse généralisée de la consommation qui concerne l’hexagone depuis les années 70, les 5 prochaines années verront, selon l’étude IWSR Vinexpo, un ralentissement de ce déclin, qui passera de -4% (évolution enregistrée entre 2009 et 2013) à -2,8% d’ici 2018, pour atteindre un volume de 288,2 millions de caisses.
Dans l’univers des spiritueux, la France occupe également une place importante avec 36,9 millions de caisses de 9 litres. A noter que 55,5% des spiritueux consommés en France sont importés.
L’étude VINEXPO a été confiée au cabinet IWSR (International Wine and Spirits Research),
Jean-Pierre Tamisier de Sud-Ouest a recueilli le témoignage de ce viticulteur de Saint-Emilion qui fournissait des bouteilles de vin à la rédaction depuis des années et celle-ci lui dessinait des étiquettes en retour. « C’est une grande partie de ma vie qui s’en va », témoigne-t-il.
C’était l’attraction sur les quais lors de Bordeaux Fête le Vin. Cette barrique géante de 9 mètres de haut et 17 mètres de circonférence vient d’être sacrée meilleure réalisation de l’année 2014. Le public a voté et a désigné la barrique-mosaïque composée de 285.000 bouchons de liège comme la plus belle réalisation parmi 6 autres arrivées en finale.
Du 7 au 13 janvier, oeuvres ou projets étaient proposés au jugement du public. Celui-ci a voté à 41,77 % en faveur de la barrique géante. Une barrique de 9 mètres de haut et de plus de 17 mètres de circonférence, réalisée à partir de 285 000 bouchon. Elle a été créée pour lancer la revue «Saveurs du voyage», édité par l’agence Semfor. Elle fut «homologuée» par le Guiness depuis juillet 2014 et désignée meilleur record de la semaine en septembre 2014.
Je suis très contente! Lundi le projet n’obtenait que 5,5% et il y a vraiment eu une grande mobilisation ces derniers jours !» Elvira Gazizova, directrice de la publication de la revue Saveurs du voyage, interrogée par 20 minutes..
Cette barrique aurait-elle une seconde vie ? Un architecte a suggéré d’en faire une galerie d’art avec 55 marches à l’intérieur en clin d’oeil au classement de 1855. Reste à trouver des mécènes. La barrique reste pour l’heure remisée à la tonnellerie Nadalié, partenaire du projet.
C’est une terre de vin avec une histoire de 3 à 4000 ans lais une histoire qui n’a pas été continue, c’est pour cela alors que du vin était produit ici pendant des milliers d’années, et probablement du bon vin, nous ne savons plus comment ils le produisaient?
Chaque année Israël produit 40 millions de bouteilles de vin? DONT 10 à 15 % exportés vers les Etats-Unis ou la France.
Le pays cherche à se faire une place sur l’échiquier international des vins et ne pas seulement cibler les communautés juives. Car les israëliens boivent en moyenne 5 litres de vin par an, près de 10 fois moins qu’en France. Mais la consommation a tout de même augmenté de 50% en 5 ans…
Plus d’un siècle d’Yquem shooté pour ces voeux de 2015 ! Les châteaux, syndicats, tonneliers et négociants du petit monde du vin se sont creusé les méninges pour souhaiter de façon originale (ou pas, à vous de juger) leurs meilleurs voeux – best wishes pour 2015.
Qui a dit que la carte de voeux était passée de mode ? Il y a la traditionnelle en perte de vitesse mais à laquelle les puristes sont attachés, dans un ultime geste d’élégance et dans ce « bas monde des réseaux sociaux »…
Côté Châteaux retient celle de château d’Yquem, un triptyque blanc avec en première page des lettres d’or et la célèbre couronne d’Yquem avec un XV qui encadre « Château d’Yquem », mais l’originalité est surtout à l’intérieur: une vue aérienne de centaines de flacons d’Yquem plus ou moins vieux qui dessinent un 2015.
Il y a un peu plus d’un siècle d’Yquem sur cette image. J’ai fait un shooting des millésimes qu’on avait encore en stock. La plus vieille remonte à 1893 et le plus jeune est le 2011, »Jean-Philippe Lemoine, directeur commercial et marketing de château d’Yquem.
Et d’ajouter: « A noter que depuis 1928, on marque les têtes de capsules avec le millésime ! » C’est ainsi que l’on devine ces flacons aux différentes teintes d’or, d’abricot ou de chataigne sur cette photo surmontés de ces capsules dorées. Original non ?
Moins fun mais qui fait toujours recette au moment de Noël et des fêtes de fin d’année, la boule à neige des Côtes de Bordeaux, dont le slogan était « les Côtes de Bordeaux, c’est en Haut » avec ce château positionné en haut d’une colline. Un logo qui commence a avoir fait son temps peut-être ? Ne vous inquiétez pas, la bonne résolution des Côtes est d’en changer justement en 2015 !
A la tonnellerie Radoux, on en profite pour écrire en douelles de barriques les chiffres de 2015, et on ne perd pas le nord (justement ils sont au Nord de Bordeaux en Charente-Maritime à Jonzac !) pour mettre en avant le sablier de vinification, leur dernière trouvaille présentée lors de Vinitech 2014 en décembre dernier.
Quant à la palme, elle revient à cet inconnu en noir qui vient égayer la dernière dégustation de l’année chez Millésima. Un film réalisé par Bruno Casadebaig et Frédéric Lot, responsable du Rich Média, qui se sont amusés à monter ce sympathique petit clip de fin d’année et de début 2015, avec Patrick et Fabrice Bernard, de grands acteurs du négoce et de la place de Bordeaux, que l’on peut reconnaître dans ce film. Avec cet intitulé « Quand arrive la dernière dégustation de l’année, un mystérieux personnage sort de l’ombre au sein de nos chais pour marquer à sa façon Noël et le Nouvel An… » Prochain concours en 2016 ! Et bonne année à tous !
C’est l’identité des Graves : l’origine des Bordeaux qui remonte à l’époque romaine. Ces romains n’avaient pas choisi ce terroir par hasard car situé le long de la Garonne, avec une grande perméabilité due à la richesse en graviers et galets. Un développement qui s’accentua au Moyen-Age sous l’impulsion d’Aliénor d’Aquitaine avec un commerce florissant avec les Anglais. Une histoire du vin de Bordeaux dont la page sera réécrite à la Révolution…
Au 1er siècle avant Jésus Christ, c’est la conquête de la gaule par Jules César et les Romains (58-52 avant JC). C’est à cette époque que vont se développer les vignobles proches de Burdigala (Bordeaux). Ce développement suit l’invasion romaine et notamment les axes fluviaux (vallée du Rhône, de la Saône, et sur l’axe de Narbonne à Bordeaux).
La boisson traditionnelle des Gaulois était la cervoise (bière d’orge ou de blé) et très peu de vin était jusqu’alors produit en Gaule. Les Romains dans un premier temps vont importer leur vin, mais très rapidement chercheront à le produire sur place car le coût était trop honéreux.
A la fin du 1er siècle, il y a déjà un vignoble constitué aux environs de Burdigala, un vignoble lié à la présence du port qui permet l’exportation de vin.
Les Romains ont importé la culture de la vigne que les gaulois se sont empressés de développer et de récupérer, on date l’existence de la première vigne à Bordeaux il y a plus de 2000 ans, sur un territoire entre la Brède et Pessac » Henry Clemens, ancien directeur des Graves de Bordeaux. Ce vin produit alors a acquis très vite une grande renommée car « c’était le troisième meilleur vin du monde romain connu »
C’est donc ici aux portes de Burdigala que s’est développé ce vignoble. Aujourd’hui on compte 240 domaines et châteaux en AOC Graves et 80 en AOC Pessac-Leognan. des viticulteurs qui continuent d’exploiter ce terrroir fait de galets roulés, d’argile et de sable:
Ici on a des sols magnifiques pour la culture de la vigne. Des sols drainants sur plus de 40 m de profondeur qui permettent un drainage parfait. L’autre raison c’était la proximité avec la ville de Bordeaux et avec la Garonne pour permettre au vin d’être transporté un peu partout »,Arnaud de Butler propriétaire du Château Crabitey.
Des amphores romaines et des gobelets du Ier siècle avant JC ont été retrouvées lors de fouilles allées de Tourny à Bordeaux. Anne Ziéglé, conservateur au Musée d’Aquitaine, chargé de l’Antiquité, explique:« ils ont créé leurs propres amphores qui étaient des amphores à fond plat comme toutes les amphores gauloises mais avec leurs caractéristiques précises. Et ils ont exporté leur propre vin qui a acquis une renommée très rapidement très importante puisque c’était le 3e meilleur vin du monde romain connu ! »
Durant la période troublée du Haut-Moyen-Age, les invasions vont quelque peu anéantir le vignoble. La culture de la vigne et le savoir-faire seront conservés dans les monastères notamment. L’essor du vignoble va se faire avec le second mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri Plantagenêt, futur roi d’Angleterre. L’Aquitaine devient alors une province anglaise et le vin de Bordeaux trouve dès lors énormément de débouchés en Angleterre (qui devient le marché principal).
« Les Anglais ont été durant trois siècles d’occupation de grands amateurs et même les premiers consommateurs de vins de Bordeaux (jusqu’à une vingtaine d’années encore)« , précise le vicomte Loïc de Roquefeuil, propriétaire à Saint-Léon en Gironde du château de Castelneau dont la partie la plus ancienne remonte au XIVe siècle. « Il y a toujours eu ce commerce avec eux qui était organisé et protégé par les rois d’Angleterre. »
Mais à l’époque le vin qui se commercialisait et qui était bu n’avait pas du tout l’apparence du vin rouge d’aujourd’hui: » c’était du claret » en anglais, du clairet en français qui se buvait comme aime à le rappeler Loïc de Roquefeuil. Grand producteur et amateur de clairet à Saint-Léon, Loïc de Roquefeuil raconte comment ce vin était obtenu: « ces raisins rouges, on ne les presse pas, on les laisse dans la cuve s’accumuler les uns sur les autres. Et comme ça va macérer, le jus qui est éclaté de ces peaux va rester en contact avec ces peaux. C’est la macération pelliculaire comme on l’appelle maintenant. C ava donner énormément de goût, de rondeur, de fruit ! »
C’est seulement à la Révolution que ce vin des aristocrates sera mis de côté au profit du vin de presse, qui était le fond de cuve laissé au bas peuple. C’est ainsi qu’est né le vin rouge de Bordeaux qui va supllanter le clairet. Quand au commerce, il restera florissant avec le monde anglo-saxon jusqu’à une période récente. Napoléon III réclamera d’ailleurs un classement en 1855, qui sera établi sur la notoriété et les prix. Classement toujours en vigueur aujourd’hui.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et de Didier Bonnet