05 Sep

« 1 Minute 1 Vignoble » : le programme court des régions viticoles françaises revient sur France Télévisions en cette rentrée !

 Bonne nouvelle !  « 1 Minute 1 Vignoble » revient  sur France Télévisions entre le 10 septembre et le 30 décembre 2018. Diffusé pour la première fois en
mars 2017, ce programme court et oenotouristique  axé sur la culture et le patrimoine met un véritable coup de projecteur sur la richesse oenotouristique des régions viticoles françaises.

Au printemps 2017, 2 millions de téléspectateurs en moyenne à chaque diffusion avaient apprécié le programme. En 2018, rebelotte : ce sont 16 films (dont 7 inédits 2018) qui ont été mis en boîte. Ils vont inciter les téléspectateurs à découvrir les régions viticoles de Bordeaux, des Côtes du Rhône, du Val de Loire, du Languedoc, du Pays d’Oc et du Roussillon. Une durée d’une minute chacun et pas plus. Ces films emmèneront le spectateur à la rencontre des paysages et du savoir-faire de ces terroirs.

Le programme sera diffusé sur France 2, le samedi vers 15h30 et le dimanche vers 16h30 (du 6 au 28 octobre puis du 8 au 30 décembre) ; sur France 3, du lundi au vendredi vers 20h45 (du 10 au 28 septembre et du 5 au 30 novembre) ; et sur France 5, le samedi vers 17h45 et le dimanche vers 18h25 (du 22 septembre au 14 octobre et du 24 novembre au 16 décembre). (également en replay)

1 Minute 1 Vignoble nous plonge dans l’histoire, la culture et la géographie des terroirs viticoles français. Réputés dans le monde entier, ils nous rappellent que notre pays accueille plus de 10 millions d’œnotouristes par an, dont 40 % visiteur de l’étranger », Joël Forgeau, Président de Vin & Société

« Ces visiteurs se rendent dans les quelque 10 000 caves œnotouristiques, les 31 musées et les divers sites thématiques liés au vin. Ils parcourent 70 destinations labellisées Vignobles & Découvertes. Nous sommes fiers de ce patrimoine que nous avons la responsabilité de transmettre aux générations futures » selon  Joël Forgeau

« 1 Minute 1 Vignoble » a fédéré 6 régions viticoles1 pour cette diffusion 2018, sur la base du volontariat des interprofessions participantes. Il est conçu par la société Kabotine et parrainé par Vin & Société.

7 NOUVEAUX FILMS :

  • Le vignoble de Bordeaux acteur de la biodiversité
  • Bordeaux, un vignoble riche de ses générations
  • Le vignoble du Val de Loire ancré dans sa nature
  • IGP Pays d’Oc : un périmètre de créativité
  • IGP Pays d’Oc: 58  cépages, des milliers d’expressions
  • Le vignoble du Languedoc, un acteur majeur du développement durable
  • Perpignan, ville du vin entre terre et montagne

9 EPISODES REDIFFUSES :

  • Le vignoble de Bordeaux : unique, pluriel et authentique
  • Pour un terroir durable à Bordeaux
  • Le négoce, le coeur battant de Bordeaux
  • L’assemblage des vins, un savoir-faire historique  à Bordeaux
  • L’élevage des vins de Bordeaux, entre tradition et innovation
  • Le microclimat unique de la région Sauternes
  • Côtes du RhôNe, terre d’accueil
  • Avignon, capitale des Côtes du Rhône
  • Les terroirs AOC du Languedoc

04 Sep

« Le Goût Retrouvé du Vin de Bordeaux » : le livre qui pourrait faire bouger les lignes ?

Ce 5 septembre sort en librairie ce livre écrit par Jacky Rigaux et Jean Rosen aux éditions Actes Sud. Un bouquin qui s’inspire de la démarche de Loïc Pasquet, l’électron libre ou plutôt l’OVNI du bordelais, qui s’est mis en tête de retrouver le goût d’autrefois, d’avant-phylloxéra, à Bordeaux. Retour sur son initiative qui le place désormais en tête des vins les plus chers de Bordeaux.

Loic Pasquet met en avant « le goût du lieu » avec ses cépages oubliés © JPS

C’est pour certains un hurluberlu, pour d’autres un génie. Souvent décrié, toujours envoûté, Loïc Pasquet a continué depuis plus de 10 ans sa mission qu’il s’est fixée en 2006 de « retrouver le goût du vin d’autrefois, d’avant phyloxéra »

Pour Stéphane Derenoncourt, figure de Bordeaux et de Saint-Emilion, qui conseille une centaine de domaines dans le monde et signe la préface de ce livre : « c’est une mission bien singulière à laquelle s’accroche avec acharnement Loïc Pasquet », c’est presque un moine-soldat au service du terroir, qui a pourtant eu des déboires suscitant jalousies et vacheries comme avoir rasé ses pieds de vigne. (une plainte avait été déposée aussitôt).

En fait Loïc Pasquet, ce buté incompris, s’est mis en tête de planter sur un terroir de graves des cépages locaux, ancestraux plantés en franc de pied, c’est-à-dire non greffés, le tout avec en toile de fond « une viticulture qui s’inspire de vieilles pratiques respectueuses de l’environnement », comme le soulignent les auteurs Jacky Rigaux et Jean Rosen. Le premier auteur a précédemment écrit « Ode aux grands vins de Bourgogne » à propos du célèbre vigneron disparu Henri Jayer, dont les bouteilles s’arrachent partout dans le monde en salle des ventes à des prix incroyables. Le second, docteur en histoire de l’art et directeur de recherche au CNRS, est vice-président de l’association Rencontres des cépages modestes.

D’emblée les auteurs précisent que « le but de ce livre n’est pas de lui faire une publicité dont il n’a nul besoin, mais de démontrer que, en dehors des pratiques actuelles, sans l’apport d’intrants plus ou moins nuisibles au vigneron, au consommateur et à la planète, et sans le secours de l’oenologie, le nouveau vigneron pourra non seulement faire parler son terroir et produire de l’excellent vin en pratiquant une autre viticulture, mais aussi y gagner sa vie correctement. »

Des cépages de Saint-Macaire, Castet, tarnet, Petit-Verdot, Prunelard, Cabernet Franc, Carménère, Pardotte, Merlot, Cabernet Sauvignon et Malbec, en tout 11 cépages assemblés dans le Liber Pater rouge © JPS

Le hic, c’est que ce vigneron têtu qui s’est levé un beau matin pour reprendre ces cépages plantés en franc de pied est aujourd’hui suivi par les plus grands amateurs de vins étrangers chinois, russes, américains ou des émirats, et même Michel-Jack Chasseuil (le plus grand collectionneur de vin au monde).

Dans son vignoble de Landiras, il nous dévoile ainsi ces cépages très divers qui font sa fierté : « ici on a du petit verdot, là-bas du tarnay coulant, et de ce côté-ci du saint-macaire », nous montre-t-il sur ses parcelles de 3 ha en situées dans les Graves.

Ce sont des cépages qu’on a retrouvé dans des conservatoires nationaux ou dans les vieilles parcelles, ces cépages constituent Liber Pater ; pour les rouges on a 11 cépages assemblés et pour les blancs 3 cépages », Loïc Pasquet.

Ses bouteilles en blanc et en rouge se vendent à prix d’or ! 4300 € la bouteille chez Millésima par exemple, qui vend ce Liber Pater Collection « la Feuille » 2007, l’Orage 2009″ ou encore « la Scène » 2010 à ce prix là. Le pire c’est que paraît-il ces bouteilles se sont déjà revendues à l’étranger bien au-delà. « Vers l’infini et au-delà », Buzz l’Eclair sait que sur la planète vin parfois, c’est « no limit », on touche là au monde du luxe, à l’oeuvre d’art, aux choses dignes du surnaturel…

L’idée, c’est de retrouver le goût du lieu ! Ces cépages-là étaient associés à un lieu typique…Quand on remet la vigne franche de pied sur son terroir qui l’a vu naître, on retrouve le vin du lieu, le cépage sert simplement de fusible qui exprime le terroir », Loïc Pasquet

Loîc Pasquet dans les chais de Millésima à Botrdeaux © JPS

Quand on se pose un instant et qu’on tente d’analyser l’histoire de la viticulture depuis l’arrivée du phylloxéra et la chimie mise sur un piédestal à une certaine époque, ça donne le tournis. C’est en fait ce que retrace ce bouquin : il y a eu l’arrivée de « potasse et d’engrais azotés de synthèse vantés par des agronomes bien formés qui sont devenus commerçants » explique Stéphane Derenoncourt, « sans parler des herbicides, pesticides et autres insecticides, utilisés à des doses à peine avouables de nos jours. On en mesure aujourd’hui les dégâts : appauvrissement de la vie bactérienne de nos sols, comme de la faune et de la flore…baisse de la durée moyenne de nos vignes, perte de goût. »

Loïc Pasquet a donc tout repris à l’envers, se documentant sur les anciennes pratiques, les anciens cépages, pour retrouver « le goût du lieu ». A l’inverse du mouvement de fond du XIXe avec « le négoce triomphant qui se focalisa davantage sur la marque que sur la recherche du goût du lieu », écrivent les auteurs du livre. Néanmoins ceux-ci pondèrent le propos reconnaissant aussi le réveil des vins fins dès la 2e moitié du XIXe à Bordeaux, en Bourgogne et en Champagne. C’est ainsi que Bordeaux vu le naître le classement de 1855 de grands vins fondés sur les notions de château, de terroir, de cépage et de prix bien sûr ou de notoriété pour ne pas froisser. Les auteurs reconnaissent que ce « classement s’avère encore pertinent aujourd’hui », prenant pour exemple Pontet-Canet, 5e cru classé, converti en biodynamie. (bon là on sent une petite tendance à soutenir ce type de profil…). Quelques paragraphes plus loin, retraçant les petits coups de canifs dans le classement avec Cantemerle (5e ajouté très tôt) et Mouton passé de 2nd à 1er crus classé en 1973,même si un Jean-Paul Kaufmann est favorable au statu quo, on relate que Loïc Pasquet serait plutôt favorable à un réexamen comme celui de Graves de 1959, tant il est vrai que « le foncier n’est plus le même qu’en 1855, donc le terroir n’est plus le même » dixit Loïc Pasquet (ça risque de tousser dans le landerneau). Mais on n’y est pas encore, il y a de la marge…

Un exemplaire de Liber Pater rouge La Scène millésime 2010

Revenons à nos moutons, la force du vigneron en recherche de vin fin, c’est en somme miser sur un fabuleux terroir. Ce fut le pari de Loïc Pasquet, ce Poitevin, qui trouva dans les Graves et ses sols drainants, « un terroir plutôt froid la nuit et chaud le jour où les vignes mûrissent harmonieusement leurs fruits,  avec des baies petites aux peaux épaisses qui libèrent peu de jus en vinification, synonyme de grand vin à venir » permettant la digne expression de ces cépages autochtones.

Fabrice Bernard, le PDG de Millésima est l’un des rares négociants de la place de Bordeaux à commercialiser Liber Pater © JPS

A l’heure où certains reviennent de l’ère industrielle et de la standardisation du goût, la typicité, qui n’a jamais disparue mais dont le terme avait peut-être été dévoyé, utilisé pour des raisons de marketing, fait ou pourrait faire son grand retour, exprimant pleinement le goût du lieu et du raisin. Bordeaux peut-elle suivre cet exemple ? Peut-être… ou pas.

En tout cas, la célèbre maison Millésima, leader de la vente de grands vins sur internet et en primeurs, possède quelques flacons de Liber Pater parmi ses 2,5 millions de bouteilles dans ses chais, quai de Paludate à Bordeaux. Pour Fabrice Bernard, le PDG :  « la clientèle n’est peut-être pas à Bordeaux, c’est plutôt une clientèle internationale… »

Ce vin là aujourd’hui, c’est vrai qu’on va plutôt aller le vendre sur des marchés américains, russes, asiatiques, et pourquoi pas le faire découvrir à ceux qui en ont envie :le tout est de trouver les amateurs qui ont envie de redécouvrir un vin tel qu’il était produit, c’est vrai que c’est une histoire, quelque chose de différent et c’est cela qui m’a plu dans cette histoire », Fabrice Bernard PDG de Millésima.

Christophe Château du CIVB © JPS

Le CIVB accueille ce livre sereinement « pour moi on n’avait pas perdu le goût des vins de Bordeaux, le goût des vins de Bordeaux il évolue », commente Christophe Château. « Je n’ai jamais vu des vins de Bordeaux d’il y a 1000 ou 2000 ans, donc je ne peux pas vous dire si les vins d’aujourd’hui sont très différents.

Le goût du consommateur a évolué, les vignerons, et le climat, ont évolué, c’est une évolution perpétuelle et ce dont je suis sûr c’est que la qualité des vins de Bordeaux est bien meilleure qu’il y a 10 ans, il y a 20 ans et encore plus qu’il y a 50 ans » Christophe Chateau CIVB.

Et de compléter :  « bien sûr, c’est une expérimentation et toutes les expérimentations sont intéressantes, et aujourd’hui le consommateur a besoin qu’on lui raconte de belles histoires et ça c’est une très belle histoire à raconter. C’est un joli coup marketing et ça fait parler de Bordeaux, on sera vigilant à ce que les règles de l’AOC soient respectées ou si c’est pas le cas qu’il fasse son vin sans IG (indication géographique) ». Quant à la critique formulée dans le livre sur l’uniformisation du goût, Christophe Chateau répond: « je ne suis pas d’accord avec cela. Oui il y a des modes où les consommateurs aimaient les goûts liés au feu, au bois, à la vanille, au réglisse dans les vins, et on allait avec plus de bois neufs, des bois chauffés, et aujourd’hui le consommateur il préfère le fruit, la fraîcheur, l’équilibre. »

« Le Goût retrouvé du Vin de Bordeaux » écrit par Jacky Rigaux et Jean Rosen aux éditions Actes Sud © JPS

Le nombre d’initiatives individuelles ces dernières années ne manquent pas, de plus en plus de propriétaires, viticulteurs retrouvent le sens du mot vigneron, ce paysan au service de la terre qui réussit à faire s’exprimer avant tout le goût et l’authenticité de la vigne. De là à dire qu’il n’ya  pas de bonnes choses à boire à Bordeaux, c’est faux, en revanche le goût de ce Liber Pater est bel et bien atypique, un grand vin fin de Bordeaux, avec des arômes de fruits, des notes florales assez exceptionnels. Dommage qu’il soit si cher, le grand public serait intéressé de le découvrir aussi mais la production en général avoisine 1500 bouteilles à 2000 bouteilles. Et comme ce qui est rare est cher…voilà aussi l’explication, mais pas seulement car si ce n’était pas un grand vin fin, il ne s’arracherait pas.

En août dernier, Wine Searcher a dévoilé le classement des 50 vins les plus chers au monde : Liber Pater se classe à la 17e place, avec un prix moyen de 4.321 dollars, devant Petrus mais juste derrière la Romanée-Conti. 

« Le Goût Retrouvé du Vin de Bordeaux » aux éditions Actes Sud par Jacky Rigaux et Jean Rosen. A paraître le 5 septembre. 21 €

Retrouvez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Boris Chague : 

03 Sep

Avec la rentrée, c’est aussi le top départ des foires aux vins

Traditionnellement, les foires aux vins débutent en septembre et se poursuivent jusque début octobre. Ces dernières années, certaines commençaient de plus en plus tôt fin août, on revient dans la norme. Elles correspondent presque avec la rentrée scolaire, qui a dit que les parents boivent pour oublier ? Avec modération bien sûr.

Voici les dates des foires aux vins dans les enseignes de la grande distribution :

Casino Supermarchés : du 31 août au 16 septembre
Géant Casino : du 4 au 16 septembre
Netto : du 4 au 16 septembre
Leader Price : du 4 au 16 septembre
Ma Cave par E.Leclerc (le site d’e-commerce de Leclerc) : du 4 au 1er octobre
Biocoop : à partir du 4 septembre
Vente-privee.com : du 4 au 20 septembre
Lidl : à partir du 5 septembre
Cdiscount : à partir du 6 septembre
Chateaunet.fr (Duclot) : du 7 au 30 septembre
Casino (petites enseignes) : du 10 au 23 septembre
Intermarché : du 11 au 30 septembre
Carrefour hypermarchés : du 12 au 24 septembre
Naturalia : du 12 au 20 septembre
Monoprix : du 12 au 27 septembre
Le Comptoir des Vignes (50 magasins) : du 15 septembre au 15 octobre
Carrefour Contact : du 21 au 30 septembre
Auchan Supermarchés/Simply Market : du 21 septembre au 7 octobre
Système U : du 25 septembre au 6 octobre
Auchan : du 25 septembre au 9 octobre
Carrefour Market : du 28 septembre au 14 octobre
Leclerc : du 2 au 13 octobre

01 Sep

La preuve…pardon, la pieuvre : Bordeaux est bien tentaculaire !

Non, ils n’ont pas fumé la moquette, oui ils abusent du Bordeaux ! Dans les locaux du CIVB, on savait que certains avaient le bras long, mais de là à ce que ça se voit…à travers les fenêtres, eh bien c’est fait ! A l’occasion du prochain Climax, du 6 au 9 septembre, le CIVB et Darwin ont ainsi voulu souligner l’urgence de préserver la biodiversité. Des tentacules vertes jaillissent ainsi des fenêtres…et pourquoi pas ?

7 tentacules vertes sortent des étages supérieurs du CIVB © Jérémy Stahl

Ils ne manquent pas d’humour en tout cas et bon nombre de Bordelais ont apprécié ces 7 gigantesques tentacules qui se déploient dans les étages supérieurs de l’immeuble Gobineau, à l’angle des allées de Tourny et du cours du XXX Juillet. Là où il y a les têtes pensantes, sortent généralement de grandes idées, ces tentacules sont-ils ceux d’Allan Sichel, de Bernard Farges, d’Hervé Grandeau, de Fabien Bova ou de Christophe Chateau, difficile de les reconnaître…

Fanny et José : »je trouve ça vraiment original » © Jean-Pierre Stahl

Depuis vendredi, c’est la nouvelle attraction de Bordeaux, plus célèbre que la Cité du Vin, la Porte Cailhau ou la Grosse Cloche sur Instagram ou Facebook, les Bordelais et les touristes ne cessent de déclencher leurs appareils photos et de prendre des clichés ou des selfies avec leur téléphone portable. Ils ont perdu la tête, d’ailleurs la tête de la pieuvre, on la cherche toujours !

Je trouve ça vraiment original parce que l’architecture de Bordeaux en soi , c’est quelque chose de très historique, et de voir des choses comme ça cela casse ce côté-là » Fanny et José

En tout cas ces tentacules ont eu l’effet escompté, on ne parle que d’elles sur Insta et les réseaux sociaux © JPS

  Le but c’est d’interpeller et de faire passer des messages sur ce qui est fait et ce qui reste à faire en matière de biodiversité » Christophe Château du CIVB

 Vue l’urgence de protéger la biodiversité pour lutter contre l’extinction de certaines espèces, certains ont réfléchi, de la fumée blanche est sortie pour une idée verte !  C’est Simon Rossard, curateur à Darwin, qui a eu cette idée géniale au printemps dans l’optique du prochain Climax. Il l’a soumise à Philippe Barre et au CIVB.

Christophe Château du CIVB, et Philippe Barre, Simon Rossard de Darwin © JPS

« Les artistes contemporains britanniques Pete Hamilton et Luke Egan nous ont proposé cette installation. Il nous est apparu évident de la proposer au Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux ». selon Philippe Barre, fondateur de Darwin.

L’idée est de montrer ici que si on ne réagit pas le plus vite possible pour sauvegarder et restaurer même notre biodiversité locale comme planétaire, eh bien la nature reprendra ses droits de manière brutale, violente », Philippe Barre de Darwin.

Après avoir eu une position attentiste il y a 20 ans, le CIVB s’est engagé ces dernières années sur une démarche volontariste de diminuer voire abandonner à terme les pesticides, comme l’avait annoncé Bernard Farges, ancien président du CIVB. Cela passe actuellement par une agriculture raisonnée ou une transformation des propriétés en agriculture biologique ou en biodynamie. 

Christophe Chateau du CIVB explique : « aujourd’hui on travaille avec d’autres outils pour limiter l’usage des pesticides, on a des exemples concrets, on a un partenariat avec la LPO (Ligue Protectrice des Oiseaux) sur la mise en place de chauve-souris qui vont venir jouer le rôle de pesticides mais sans avoir d’impact sur l’environnement. On a plus de 10000 hectares en Gironde où on fait de la confusion sexuelle pour éviter que les insectes se reproduisent sans dégrader la biodiversité aux alentours. » 

Mardi prochain à 10h30, le CIVB a prévu d’organiser une table ronde sur ce thème « viticulture et biodiversité », une bonne entrée en matière deux jours avant Climax.

En tout cas, on connaissait l’oncle Sam d’Amérique, maintenant voici la tentacule de Bordeaux, on n’arrête pas le progrès…de Lyon. A quand des petits hommes verts…de grappe en façade du CIVB ?

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Marc Lasbarrères, montage Corinne Berge :

29 Août

Une belle histoire d’amour franco-chinoise en terre bordelaise

Tous deux travaillent dans le monde du vin, elle vend des châteaux, lui est vigneron. Lijuan Li et Jonathan Ducourt se sont dits « oui » ce samedi. Une romance sino-française à Bordeaux.

La sortie des jeunes mariés de l’église Sainte-Croix à Bordeaux © Laurent Moujon

Lijuan Li est quasiment une icône en Chine, elle incarne le conte de fée que bon nombre de femmes souhaiterait réaliser. Elle vient d’épouser un vigneron de Bordeaux, son prince charmant s’appelle Jonathan Ducourt.

Venue en 2008  faire des études de français à l’Université de Bordeaux, puis continuant d’autres études de management et marketing à l’INSEEC Bordeaux, elle est devenue conseillère auprès d’un château détenu par un Chinois, avant de rejoindre Christie’s pour qui elle vend des propriétés viticoles à de riches chinois, mais pas seulement.

Lily n’a pu résisté et a chanté lors de la réception au château Larrivet Haut-Brion © Laurent Moujon

Lily est aussi une chanteuse reconnue, qui depuis quelques années se produit lors de manifestations viticoles en reprenant quelques standards de la chanson française comme « la vie en rose » d’Edith Piaf ou « je ne veux pas travailler ! », qui ravissent à chacune de ses apparitions le public. Elle a sorti un premier album « l’amour perdu » en 2012. Elle chante également en anglais ou en chinois bien sûr. Elle s’est aussi produite plusieurs fois en Chine.

Jonathan Ducourt du château Beauregard-Ducourt dans l’Entre-Deux-Mers en février 2015 au bar à vin du CIVB © JPS

Lui, c’est Jonathan Ducourt, diplômé de l’Inseec et de la faculté d’oenologie de Bordeaux, il est avec son frère Jérémy la relève et la nouvelle génération des vignobles Ducourt. Les Ducourt étant vignerons et propriétaires depuis 1858 à Ladaux, petit village champêtre de l’Entre-Deux-Mers, au sud-est de Bordeaux. Ce vignoble familial dynamisé par Marie Christine, Philippe et Bernard Ducourt, est l’une des plus grandes unités viticoles du bordelais (450 hectares, 14 châteaux sur 6 AOC différentes).

Li Lijuan en concert en septembre 2014 au château de la Rivière © Jean-Pierre Stahl

C’est en 2013 que Lily a rencontré son prince charmant, invitée par une amie à un barbecue chez les Ducourt. Ce fut le coup de foudre et depuis s’est écrite cette romance franco-chinoise. Son histoire, Lily a tenu à la faire partager puisqu’elle a écrit un livre qui s’arrache en Chine: « ce nouveau livre raconte ma vie ces dernières années en Chine, en France, en famille, mes études, mon travil et bien sûr mon amour pour Jonathan. Il y a deux semaines j’ai fait la promotion en Chine, notamment à Shangai, je suis revenu 3 jours avant en France pour me marier à l’église Sainte-Croix, la semaine prochaine, je pars à Paris pour une nouvelle promotion et le mois prochain, je vais faire une tournée dans 50 villes en Chine… »

Lijuan Li et Jonathan Ducourt se sont dits « oui » en l’Eglise Sainte-Croix à Bordeaux samedi après-midi, avant de rejoindre le château Larrivet Haut-Brion pour une grande fête qui réunissait près de cinq cents personnes.

Aux jeunes mariés, Côté Châteaux leur présente ses meilleurs voeux de bonheur. Bravo à Lily et Jonathan.

24 Août

Pas de niveau minimum d’alcool qui ne soit dangereux pour la santé : l’étude qui remettrait en cause le « French Paradox »

C’est une nouvelle étude qui a été publiée par la revue médicale The Lancet. Celle-ci a évalué les niveaux de consommation d’alcool et leurs effets sur la santé dans 195 pays entre 1995 et 2016; il en ressort qu’il n’y aurait pas de niveau minimum d’alcool qui soit sans danger pour la santé. Elle contredirait d’autres études et recherches dévoilées notamment en 2010. Le débat risque de continuer. Réaction d’Allan Sichel du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux.

Image d’illustration © JPS

L’ETUDE EN QUESTION 

Même boire un verre de vin ou de bière par jour comporte un risque pour la santé, selon une vaste étude sur la fréquence et l’impact de la consommation d’alcool
responsable de près de 3 millions de morts chaque année dans le monde.
Un buveur d’alcool sur trois meurt de problèmes de santé liés à l’alcool chaque année, dont 2,2% de femmes et 6,8% d’hommes, d’après l’étude qui prône le « zéro alcool ».
Le monde compte 2,4 milliards de buveurs, dont 63% sont des hommes. L’étude, publiée vendredi par la revue médicale The Lancet, évalue les niveaux de consommation d’alcool et leurs effets sur la santé dans 195 pays entre 1990 et 2016. L’alcool a causé 2,8 millions de morts en 2016, note-t-elle.
En 2016, la consommation d’alcool était le septième facteur de risque de décès prématuré et d’invalidité dans le monde et la principale cause de décès chez les personnes âgées de 15 à 49 ans (accidents de la route, suicides, tuberculose…) . L’alcool est associé à près d’un décès sur 10 dans cette
tranche d’âge.
Boire un verre par jour pendant un an augmente parmi les personnes âgées de 15 à 95 ans de 0,5% le risque de développer l’un des 23 problèmes de santé liés à l’alcool (cancers, maladies cardiovasculaires, AVC, cirrhose, accidents, violences, etc.), estiment les auteurs par comparaison avec les non buveurs. Cela correspond à un excès de mortalité de 100.000 morts par an dans le monde pour un verre par jour, précise la Dr Emmanuela Gakidou de l’Institut de métrologie et d’évaluation de la santé (IHME, Université de Washington), co-auteure de l’étude.
« Les risques pour la santé associés à l’alcool sont énormes », dit-elle. Selon elle, ces résultats confortent d’autres recherches récentes, qui ont mis
en évidence « des corrélations claires et convaincantes entre la consommation d’alcool et la mort prématurée, le cancer et les problèmes cardiovasculaires ».
« Le mythe selon lequel un ou deux verres par jour sont bons pour vous n’est qu’un mythe », assène-t-elle. Seul le « zéro alcool » minimalise le risque global de maladies,
souligne-t-elle.
LE CAS DE LA FRANCE
En France, la consommation est de l’ordre en moyenne de 4,9 verres par jour chez les hommes et de 2,9 chez les femmes. Les boissons ou verres standards contiennent 10 g d’alcool pur soit, par exemple, un petit verre de vin rouge (100 ml) à 13 degrés (13% d’alcool), un « shot » de whisky ou baby-whisky (30 ml à 40%).
« Etant donné le plaisir vraisemblablement associé à une consommation modérée, affirmer qu’il n’y a pas de niveau « sûr » ne semble pas être un argument en faveur de l’abstention », estime Sir David Spiegelhalter, statisticien, professeur pour la compréhension publique du risque à l’Université de Cambridge. Conduire non plus n’est jamais sans danger à 100%, pour autant « le gouvernement ne recommande pas aux gens d’éviter de conduire ». « En y pensant, il n’y a pas de niveau de vie sûr, mais personne ne recommanderait l’abstention », plaisante-t-il.
LA REACTION DU CONSEIL INTERPROFESSIONNEL DU VIN DE BORDEAUX
Contacté par Côté Châteaux, Allan Sichel le président du CIVB commente : « c’est en effet très contradictoire avec de très nombreuses autres études, ce qui est important c’est la modération. Je peux considérer que sur des études épidémiologiques, il y a tellement de facteurs qui rentrent en compte que l’ensemble des études peuvent conduire à des résultats et des interprétations contradictoires. »
Et de poursuivre : « cela fait des milliers d’années que l’homme boit du vin, on sait que les excès sont mauvais mais il ne faut pas dramatiser ce type d’étude. Il y a eu de très nombreuses études qui ont abouti à des conclusions contradictoires avec le French Paradox. Il ne faut pas tomber dans les excès, on peut continuer à se faire plaisir en consommant quelques verres de vin de manière équilibrée et saine »
RETOUR SUR LE FRENCH PARADOX
Le « French Paradox » est une expression qui remonte à 1981 et que l’on doit aux chercheurs français Richard, Cambien et Ducimetière qui s’étaient amusés à comparer les niveaux de maladie cardio-vasculaire et de consommation de matières grasses en France. Cette singularité française a été longtemps commentée dans les années 80 et réétudiée par le médecin chercheur Serge Renaud en 1991. Celui-ci affirmait sur CBS News : « les Français ont des risques statistiques de maladie cardio-vasculaire   3,5 fois inférieurs aux Américains grâce à leur consommation modérée de un à trois verres de vin rouge par jour, riche en antioxydant, en dépit d’une consommation équivalente de graisses saturées. »
En 2010, récemment des chercheurs d’Angers de l’INSERM se sont appliqués, à l’aide de techniques de biologie moléculaire, à déterminer le mécanisme d’action des polyphénols en jeu. Les conclusions que l’on peut trouver dans cet article ce l’INSERM « le french paradox dévoilé » sont les suivantes : « L’ensemble des résultats sur la pharmacologie des polyphénols fournit une base scientifique aux hypothèses issues d’études épidémiologiques sur les effets protecteurs vasculaires de la consommation modérée de vin et d’autres végétaux, probablement par leur capacité à activer le récepteur œstrogène ERα ».
Alors après qu’il y ait une discussion, entre l’ensemble de ces chercheurs et médecins, cela pourrait être intéressant, mais de la à dire que la dernière étude en date est celle qui vaut parole d’évangile, et de là à oublier les autres études d’autres grands médecins chercheurs et scientifiques, cela est un raccourci que je me devais de dénoncer. Les excès d’alcool sont sûrement néfastes, il faut le dénoncer de manière régulière, il faut aussi prendre en considération parfois d’autres éléments dans l’organisme comme le tabac, les micro-particules, les drogues, les excès de médicaments, les pesticides, et j’en oublie qui peuvent aussi faire un cocktail détonant, sans oublier le stress… Je ne défends pas là la consommation régulière d’alcool ou de vin. Mais ces médecins ont montré par le passé qu’une consommation occasionnelle de vin associée à une alimentation saine pouvait avoir des vertus, fonction des organismes des uns et des autres. Faut-il oublier ces recherches et le passé, je pose la question ?
A lire également l’article de ma consoeur de Vitisphère :

Le vrai message de l’étude mondiale sur la consommation d’alcool

JPS avec AFP

Vin: la production en France remontera de 25% cette année, après un cru 2017 catastrophique

La production de vin en France devrait s’élever en 2018 à 46,1 millions d’hectolitres, en hausse de 25% par rapport à la terrible année 2017, marquée notamment par une vague de gel qui avait touché l’ensemble des bassins viticoles, a annoncé vendredi le ministère de l’Agriculture.

Si le mildiou a occasionné des pertes, « en revanche la canicule ne semble pas avoir affecté le potentiel de production au 20 août », indique dans un communiqué
Agreste, services statistiques du ministère, qui table donc sur le retour d’une production conforme à la normale. Le mildiou, parasite dont la propagation a été favorisée dans l’ensemble des régions viticoles par une série d’épisodes pluvieux et orageux au printemps, a été « particulièrement
virulent dans les bassins de la façade atlantique et surtout de la Méditerranée, où il entraîne des pertes de récolte », indique Agreste.
Languedoc-Roussillon, Corse et Sud-Est seraient ainsi les seuls bassins de la production en baisse par rapport à la moyenne quinquennale.
La canicule, qui a touché la France, a ralenti la progression de cette maladie et entraîné des vendanges particulièrement précoces, notamment en en Bourgogne, Beaujolais, Alsace et Champagne. Dans cette région, la production viticole pulvérise la moyenne des dernières années (+39%). Même constat, dans une moindre mesure, pour les autres régions touchées par la canicule.
Dans le Bordelais, le mildiou a surtout touché les Merlots mais ne devrait pas empêcher la production de retrouver des niveaux plus conformes aux habitudes, entre
5,4 et 5,8 millions d’hectolitres.  Les experts attendent toutefois la fin de la véraison, maturation des raisins qui passent du vert au rouge vif, pour évaluer plus précisément les pertes occasionnées par le mildiou.
AFP

21 Août

Vendange des blancs : cette année, c’est Tronquoy-Lalande qui vendangera le premier à Bordeaux

Les médias en raffolent, les premières images de vendanges s’arrachent, et traditionnellement les châteaux aiment aussi être sous les feux des projecteurs. D’habitude Haut-Brion est toujours le premier, suivi de peu par Carbonnieux, Smith Haut-Lafitte ou Latour-Martillac…cette fois-ci ce sera Saint-Estèphe qui sera à l’honneur avec des vendanges qui débuteront un peu ce mercredi, mais surtout jeudi.

le château Tronquoy-Lalande à © Saint-Estèphe

Pour une fois Pessac-Léognan va être détrôné dans cette course, si on peut l’appeler comme cela, car en fait de course il s’agit surtout de donner le coup d’envoi lorsque la maturité est optimale avec de bons arômes et une acidité qui apportera la fraîcheur recherchée.

C’est donc le château Tronquoy-Lalande, l’un des plus anciens de Saint-Estèphe, qui va sortir ses sécateurs le premier et il s’agit là d’une petite « pépite » ramassée par la famille Bouygues, pour laquelle elle a réalisé des travaux importants d’amélioration des installations techniques. Ce sont donc 1,8 hectares de sauvignon gris et de sémillon qui vont être ramassés

Il s’agit là du seul vin blanc produit à Saint-Estèphe… alors que d’autres châteaux du Médoc, qui se font rare, ont redécouvert le grand intérêt à produire des blancs sur ces terroirs de graves argileuses. Côté Châteaux suivra avec attention ces vendanges chapeautées par Hervé Berland et Yves Delsol.

La mode du Spritz, un phénomène savamment orchestré

Avec sa couleur orange vif et son grand verre à pied, le Spritz n’a mis que quelques années pour devenir le cocktail le plus « instagrammable » des terrasses estivales, le fruit d’une stratégie savamment orchestrée par le groupe italien Campari qui a réussi à faire d’une tradition locale un phénomène mondial.
La recette du Spritz? Un verre à moitié rempli de glaçons, 6 cl de prosecco, 4 cl d’Aperol ou de Campari, le tout arrosé d’eau gazeuse et surmonté d’une tranche
d’orange.
La tradition de cette boisson remonte à l’occupation autrichienne dans le nord-est de l’Italie au XIXe siècle. Quand un vin n’était pas très bon ou qu’il faisait chaud, les soldats l’allongeaient avec de l’eau pétillante. Quand naît l’Aperol en 1919 à Padoue, cet alcool léger à base d’oranges amères, de gentiane et de rhubarbe vient remplacer le vin: l’ancêtre du Spritz est né. Près d’un siècle plus tard, en 2003, alors que l’Aperol est quasiment inconnu en dehors des frontières du nord-est italien, le groupe milanais Campari met l’alcool dans son escarcelle, sans imaginer son potentiel.
« Quand nous l’avons achetée, cette marque vendait quelques millions de litres, dans trois villes du nord-est de l’Italie: Venise, Padoue et Trévise, où en moyenne
chaque habitant buvait cinq Spritz par jour »,  Bob Kunze-Concewitz, le patron de Campari, qui compte dans son large portefeuille de spiritueux la marque du même nom.
« On voyait qu’il s’agissait d’une marque qui connaissait une très très forte croissance et on ne voulait pas qu’elle finisse dans les mains d’un concurrent. C’était plus un mouvement défensif », explique-t-il. « Mais en connaissant la marque, nous nous sommes rendu compte de son vrai potentiel et nous avons conçu grâce à l’Italie, notre laboratoire, un modèle de développement très précis ».
A chaque fois, le groupe entre « dans un quartier d’une ville  où il collabore avec deux, trois bars, en offrant une formation très intense aux barmen » et des événements pour faire déguster le Spritz.
UNE STRATEGIE DE TACHE D HUILE
 
Petit à petit, il s’étend dans le quartier, puis la ville et la région, selon une « stratégie de tache d’huile », explique M. Kunze-Concewitz.
« Le succès n’arrive pas par hasard, ni du jour au lendemain. Il a des racines très profondes, avec une vraie stratégie de marque », souligne le patron de Campari.
Le groupe attaque ensuite le secteur de la grande distribution, fait de la publicité, puis « désaisonnalise la marque », qui fait très « été », en allant par exemple dans
des stations de ski. Les réseaux sociaux et l’effet de mode se chargent d’emmener le cocktail photogénique vers les sommets, le hashtag #Spritz compte plus d’un million de publications Instagram.
Le résultat est impressionnant: Aperol, désormais la marque la plus importante du groupe (13% des ventes) a connu une croissance de 19,5% l’an passé, avec des
hausses de 27% en France, 40% en Espagne et 51% aux Etats-Unis, et même supérieure à 100% dans de nouveaux marchés comme la Russie, le Mexique et le Brésil.
Au premier semestre 2018, les ventes ont encore progressé de 24,7%. En Bourse, l’action de Campari a suivi le mouvement: végétant sous l’euro au moment du rachat d’Aperol, elle décolle en 2015 avec l’internationalisation du succès du Spritz pour naviguer aujourd’hui au-delà des sept euros.
RENTABILITE
Le phénomène a désormais largement dépassé les frontières de l’Italie, comme le confirment de nombreux barmen français.
Ce qui plaît aux clients? « C’est servi dans de grands verres, c’est orange, il y a de la couleur, ça pétille, c’est frais… », résume un serveur à Moncoeur Belleville à Paris, à la terrasse toujours très fréquentée. « C’est idéal pour l’apéritif », déclare Michaël Zenou, barman au Sax, à Hyères, qui comme tous évoque aussi un « effet de mode ».
Plutôt rentable: en Italie ou à Paris, un Spritz est souvent proposé au même tarif qu’un Mojito, qui est pourtant bien plus coûteux à produire avec son rhum, sa menthe
et son citron vert. Autre avantage: « C’est plus rapide et pratique à faire », explique Géraldine Pardieu, du Beach Bar à La Baule.
Selon M. Kunze-Concewitz, le Spritz « remplace à deux tiers la bière et à un tiers des vins blancs, champagne, rosés », un marché potentiellement énorme, qui conduit
Aperol à viser une croissance encore à deux chiffres dans les prochaines années.
Facile à faire chez soi, rentable pour les restaurants, la recette miracle du Spritz doit désormais résister à l’effet de mode. Alors que le Mojito reste « le cocktail indétrônable » selon les barmen, d’autres cocktails italiens comme l’Americano ou le Negroni pourraient venir faire de l’ombre au Spritz… sans pour autant inquiéter l’alcoolier milanais: le Campari est un ingrédient central de ces deux boissons.
AFP
(L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)

20 Août

Prochaines vendanges : à Bordeaux, comment gère-t-on la pénurie de main d’oeuvre ?

A quelques jours des premiers coups de sécateurs dans le bordelais, les vendangeurs s’arrachent d’ores et déjà. 700 offres sont à pourvoir auprès de Pôle Emploi mais aussi d’autres centaines auprès de prestataires de services viticoles et groupements d’entreprises.

     

Au château Smith Haut-Lafitte, les premiers coups de sécateurs sont attendus vendredi, voire lundi prochain. 40 vendangeurs sont nécessaires pour ramasser les sauvignons en blanc, ce sont pour l’essentiel des habitués, d’autres emplois pourraient être pourvus par ailleurs. Mais une chose est sûre, cela pourrait se gâter pour récolter les rouges car le château Smith Haut Lafitte aura besoin de 110 à 160 personnes.

Les vendanges des sauvignons blancs vont débuter d’ici une poignée de jours © JPS

 « Cette année, on sent que c’est un peu tendu, cela l’a été pour les effeuillages, pour les travaux d’été, donc on est un petit peu inquiet », explique Fabien Teitgen directeur technique du château Smith Haut-Lafitte. « Mais on va voir car c’est vrai que quelques fois on se crée un petit peu des angoisses, on a le sentiment toutefois depuis quelque temps que c’est de plus en plus compliqué de faire venir travailler des gens dans les vignes et l’été et pour les vendanges… »

Pour répondre à la demande, les châteaux de Pessac-Léognan se sont regroupés sous forme d’association et ont créé à 4-5 en 1996 Gironde Emploi Agricole. Aujourd’hui, ils sont 40 châteaux à avoir recours au GEA de Léognan ; actuellement, il fait face à quelques 500 offres d’emplois, pour l’heure seulement 150 sont pourvues, mais le GEA de Léognan va faire des annonces via les réseaux sociaux, Sud-Ouest ou des messages à la radio.

« On travaille dans l’urgence, on ne sait pas quand vont commencer les vendanges, donc on ne peut pas donner de date aux personnes, mais on sent bien qu’il y a une grosse baisse de l’ordre de 15% par rapport aux années précédentes », me précise Margaux de Conti, directrice du GEA de Léognan. « Avant on avait pal mal de travailleurs espagnols or l’économie là-bas a repris, on avait pas mal de personnes qui venaient en camions mais vu qu’il n’y a pas de structure pour accueillir leur camion alors ils vont ailleurs, il y a aussi un manque de valorisation pour les travailleurs au niveau de la pénibilité, donc aujourd’hui on propose un petit plus qui est une indemnité de panier repas ». L’autre problématique est bien sûr lié au transport car bon nombre de vendangeurs se déplacent en 2 roues.

A Pôle Emploi, ce sont 600 à 700 offres de vendangeurs, porteurs, tractoristes, et ouvriers de chais qui sont à pourvoir. Aussi pour mieux répondre, les agences vont s’adapter en ouvrant un bureau vendanges à Libourne et se délocaliser à Saint-Magne de Castillon et ternir des permanences dans 6 mairies (Lussac et Pineuil ont déjà répondu OK).

« Il y aura la possibilité pour les demandeurs d’emploi de venir consulter les offres ( au bureau spécial vendanges et à Castillon), de se positionner mais aussi de rencontrer des prestataires qui viendront à Pôle Emploi », confirme Odile Patry responsable entreprises à Pôle Emploi Libourne.

Toutefois les plus grosses difficultés vont se faire sentir à partir des 15-20 septembre pour les vendanges en rouge.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Corinne Berge :