23 Mar

« Si Arsac m’était chanté » : une immersion en émotion dans l’histoire du château et de ses oeuvres contemporaines

En exclusivité, Côté Châteaux vous dévoile un avant-goût du spectacle de parlé-chanté du château d’Arsac dans le Médoc. Vous y découvrirez l’histoire du château de manière originale et de ses oeuvres contemporaines, histoire projetée sur le sol, les murs et les barriques des deux grands chais. Un immersion toute en émotion où le sens artistique est mis en avant et qui se conclue par une dégustation. A découvrir au château dès le 1er avril.

Philippe Raoux est un esthète et un ami des artistes. Une fois de plus il le prouve en mettant en scène l’histoire du château, avec Eric Bernard metteur en scène et directeur artistique. Un domaine qu’il a acheté en 1986 et pour lequel il a dépensé presque sans compter pour refaire ces vieilles bâtisses et ces vieux chais, mais aussi tout ce vignoble sur plus de 100 hectares.

On a une première projection qui raconte l’histoire de la reprise du château d’Arsac par Philippe Raoux dans toute la remise en état du château et une deuxième projection plus « fantasia », dans laquelle les différents ingrédients et éléments du vin vont venir se composer pour fabriquer le vin d’excellence, » Pierre Fossey scénographe.

Un spectacle de 45 minutes où en déambulation les visiteurs vont pouvoir admirer les 40 oeuvres contemporaines achetées chaque année par cet amateur d’art et de vin. Une visite oeno-musicale sur des textes écrits par  des auteurs bordelais François Gaulon et Muriel Ducros, avec Garlo comme compositeur, et avec Catherine Piffaretti et Jean-Louis Cassarino comme chanteurs.

« Ce qui est propre au château d’Arsac, c’est tout cet univers fantasmagorique et onirique important créé par toutes ces sculptures dans tout le parc… Le jour où Philippe Raoux a installé le pot de Raynaud dans les vignes, quel acte ! Donc, on a voulu transfigurer tout cela et remettre toutes ces oeuvres d’art au bénéfice du projet et de l’installation », explique Eric Bernard.

Eric Bernard et Philippe Raoux © JPS

Les installations d’art contemporain ressemblent à Philippe Raoux comme son vin lui ressemble, donc on a voulu réalisé au milieu de ces barriques réaliser une sorte d’éphéméride de tout ce qui est arrivé en terme artistique, de toutes ces installations, de les retrouver ici…de les transformer et de les faire s’animer et que tout cela soit un carnaval onirique important comme le vin peut l’être… » Eric Bernard metteur en scène.

Les visiteurs seront subjugués par la projection de ces images crées par Pierre Fossey, scénographe, et qui s’inspirent très concrètement des oeuvres  que l’on retrouve dans le parc et la vigne du château d’Arsac, comme celles des oiseaux de Folon, de la Grande Dame par Simon Beer…et bien d’autres.

C’est un projet en parlé chanté qui s’inspire des films de Jacques Demi que j’aime beaucoup, qui à la fois raconte l’histoire du château mais aussi glorifie certains moments de sa vie » Philippe Raoux, propriétairev du château d’Arsac.

Cette visite oeno-musicale ou ce son et lumière original se termine forcément par une dégustation des vins du château d’Arsac pour poursuivre l’expérience sensorielle.

A découvrir à partir du 1er avril au château d’Arsac : « Si Arsac m’était chanté » et ici diffusé dans le JT de France 3 Aquitaine, réalisé par Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Stéphanie Plessis:

22 Mar

Nouveau coup de filet par les gendarmes : 6 receleurs de grands crus interpellés, 1000 bouteilles saisies en région parisienne

On vient de l’apprendre, en cet fin d’après-midi, les gendarmes ont continué à démanteler une filière qui écoulait de grands vins, filière déjà en partie démantelée de concert avec la PJ en décembre dernier. 1000 flacons de grands crus ont été récupérés d’une valeur marchande de 200 000 €.

De très grandes bouteilles saisies le 16 mars © gendarmerie nationale

Mardi 16 mars, ce sont 6 personnes qui ont été interpellées et placées en garde à vue en région parisienne, suite à une vaste opération menée par le groupement de gendarmerie de la Gironde, la section de recherche de Bordeaux et l’office central de lutte contre la délinquance itinérante.

Les vols avaient été opérés dans la métropole bordelaise auprès de négociants à l’automne 2019. Dès le mois de septembre, le parquet de Bordeaux avait ouvert une information judiciaire, police judiciaire et gendarmerie étaient alors co-saisies de cette affaire.

En décembre 2020, 14 premières interpellations avaient été opérées, très exactement le 8 décembre, 7 personnes avaient été écrouées et 7 autres aussi mis en examen et placées sous contrôle judiciaire.

Le 16 mars, une centaine d’enquêteurs ont été déployés et ont interpellés 6 receleurs de cette affaire en région parisienne, 15 lieux ont été perquisitionnés, 118 000 euros en liquide ont été récupérés, ainsi que plus de 1000 bouteilles, des grands crus comme Pétrus, Angélus, Yquem, Romanée-Conti Lafite-Rothschild ou encore Cheval Blanc pour une valeur marchande de 200 000 euros.

Sur les 6, un est ressorti libre, les 5 autres ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire, avec une caution à régler. Interdiction de sortie du territoire leur a été notifiée.

(Photos de la gendarmerie nationale)

19 Mar

Burdi W : quand vignoble et chanvre se marient en Gironde…

C’est une bouteille qui va faire parler. Forcément. Burdi W est une boisson aromatisée au vin à laquelle une molécule du chanvre, non stupéfiante, mais « relaxante » est associée:  le CBD cannabidiol. C’est Raphaël de Pablo, fondateur de la Ferme Médicale, et un associé qui ont lancé ces nouvelles bouteilles. 10500 ont été commercialisées. Reportage avec son concepteur et réaction d’Alain Raynaud, président du Grand Cercle des Vins de Bordeaux et médecin retraité.

Raphaël de Pablo, l’un des concepteurs et associé de cette aventure Burdi W lancé par La Ferme Médicale © JPS

C’est une première dans le Bordelais et aussi en France. On ne peut pas l’appeler vin mais boisson aromatisée à base de vin, même si c’est fait à partir de vin bien sûr avec un cépage bordelais 100% petit verdot, élevé 4 mois en jarre de 10 hectolitres. Il y a en effet l’ajout de CBD cannabidiol, molécule que l’on trouve dans le plant de chanvre; mais contrairement au THC le psychoactif du cannabis, le CBD ne donne pas d’effets psychotropes et sa commercialisation est du coup autorisé en France. En effet comme le précise la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et Conduites Addictives, suite à un arrêt de la Cour de Justice de l’Union Européenne, « en l’état des connaissances scientifiques et sur la base des conventions internationales en vigueur, l’huile de CBD ne constitue pas un produit stupéfiant. Elle en déduit que les dispositions relatives à la libre circulation des marchandises sont applicables à ce produit et qu’une mesure nationale qui interdit la commercialisation du CBD issue de la plante entière constitue une entrave à la libre circulation. Elle précise cependant qu’une telle mesure peut être justifiée par un objectif de protection de la santé publique sous réserve qu’elle soit nécessaire et proportionnée ».

Bref, cela a permis à Raphaël de Pablo, qui a travaillé chez Exka, une boîte canadienne de cannabis thérapeutique de 2015 à 2016, de se lancer en Gironde sur une expérimentation qui depuis s’est révélée concluante pour lui dès la 1ère année: l‘exploitation d’une parcelle de 1 hectare 4 de chanvre lui a permis de produire 500 kilos de CBD, avec une transformation en huile de CBD en Allemagne car la transformation pour l’heure n’est pas autorisée en France. « L’exploitation est autorisée, tout est déclaré à la gendarmerie et au village, ce qui nous permet de cultiver c’est de prendre des variétés françaises avec un numéro de grainage et de déclarer dans toutes les administrations possibles. »

« On cultive de la Dioca 88, variété du catalogue français de chanvre industriel, on va exprimer un taux de CBD et récupérer 250 milligramme que l’on va mettre dans chaque bouteille de vin ( ou boisson aromatisée au vin), précise encore Raphaël de Pablo. « on retrouve la molécule de cannabidiol qui a un  effet sur le système endocannabinoïde, et de l’associer à du vin nous a permis de banaliser cette molécule et de la partager au plus grand nombre. Cela a toujours été toléré, c’est régularisé depuis 2018 en France, il faut savoir que c’est reconnu depuis 2003 comme médicament aux Etats-Unis, au Canada et en Israël il y a beaucoup d’études scientifiques aujourd’hui où c’est reconnu sur 26 pathologies », avance Raphaël de Pablo.

Raphaël de Pablo et Alain Raynaud dégustant Burdi W © JPS

« Dans un moment où on est un peu confronté à des tas de problèmes existentiels, je trouve qu’avoir eu le courage et l’idée de faire cette boisson aromatisée à base de vin dans laquelle le CBD macère c’est remarquable » commente Alain Raynaud, président du Grand Cercle des Vins de Bordeaux , qui est aussi médecin retraité et précise par ailleurs avec son autre casquette : « le système endocannabinoïde fait qu’on est confronté à un effet sur le système nerveux central, donc sur la fatigue, la dépression, les troubles du sommeil, et puis un effet sur le plan général, sur le plan des rhumatismes… » Et de commenter à la dégustation, « il y a le côté du petit verdot et le côté très très floral du CBD. »

Le projet a été financé par une plateforme participation, les 10500 bouteilles ont ou vont vite trouvé preneurs. A noter que la MILDCA  (Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et Conduites Addictives) reste prudente sur son site internet par rapport aux effets peu connus du CBD et rappelle « que les produits contenant du CBD demeurent soumis au respect des dispositions législatives françaises, et plus particulièrement des suivantes : ils ne peuvent, sous peine de sanctions pénales, revendiquer des allégations thérapeutiques, à moins qu’ils n’aient été autorisés comme médicament par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé ou la Commission européenne sur la base d’un dossier évalué selon des critères scientifiques de qualité, sécurité et efficacité ».

Bref on sent que le débat est encore en cours, de nouvelles dispositions législatives devraient voir le jour, avec des parlementaires qui défendent les produits désormais en vente avec ces molécules de CBD comme ce « vin », mais aussi du chocolat ou du thé. De nombreuses autres initiatives ont aussi fleuri en France depuis 2 ans avec 800 boutiques et sites internet. Quant à Raphaël de Pablo, il a confirmé se lancer cette année sur la culture de chanvre sur 3 parcelles et 10 hectares avec cette boisson aromatisée au vin et CBD, mais aussi pour produire de l’huile de CBD avec sa société « La Ferme Médicale ».

10 Mar

Les Best Of Wine Tourism font leur retour avec une 18e édition en partie dématérialisée

Avec la crise sanitaire liée au coronavirus, les Best Of Wine Tourism n’ont pas pu se tenir normalement l’an dernier. Là les candidatures sont en ce mois de mars lancées et ce jusqu’au 31 mai, elles sont ouvertes à tous les châteaux et domaines qui se tournent vers l’onotourisme en Nouvelle-Aquitaine. Pour ceux qui seront retenus, un trophée à la clé qui récompensera qualité et originalité du domaine, en différentes catégories, et des touristes internationaux…

La photo de famille des Best Of Wine 2019 © Jean-Pierre Stahl

CREATION D’UN PRIX « PUBLIC CHOICE »

Histoire de donner un nouvel élan, la CCI de Bordeaux qui a créé ces Best Of  Wine Tourism a souhaité avant tout mettre en avant les propriétés malmenées par la crise, qui par ailleurs proposaient des expériences originales. Des idées cadeaux ont ainsi été mis en avnat sur une plate-forme « oenotourisme solidaire »….

Cette année, une grande première est annoncée : à l’issue des résultats internationaux, le public pourra désigner dans chacune des 7 catégories son candidat préféré avec la création du prix « Public Choice ».

Cette année, le concours sera en prime ouvers à toutes les propriétés viti-vinicoles de Nouvelle-Aquitaine. Des doamines et entreprises de prestations oenotouristiques qui peuvent se rapprocher de la CCI et du secrétariat du concours pour toute aide à remplir ce dossier.(05 56 79 44 40)

LES SEPT CATEGORIES  DES BEST OF WINE TOURISM

Si vous souhaitez candidater, voici les catégories qui s’offrent à vous :  « Architecture et Paysages», «Art et Culture», «Découverte et Innovation», «Hébergement à la Propriété», «Restauration à la Propriété», « Valorisation oenotouristique des pratiques environnementales » et «Services Oenotouristiques/Organisation d’Evénements»…  Il est possible de postuler dans deux catégories différentes.

Des visites mystères programmées durant l’été 2021 permettront de vérifier l’adéquation entre les éléments du dossier et l’expérience des visiteurs sur le terrain. Les candidats « Restauration » et « Hébergement » pourront être soumis à une visite technique additionnelle. Remise des prix lors de la traditionnelle « Nuit des Best Of » au mois d’octobre prochain.

Les dossiers d’inscription sont à demander par email (en téléchargement) : bestof@bordeauxgironde.cci.fr ou sur www.bestofwinetourism.fr.

Avec CCI de Bordeaux

08 Mar

Classement des vins de Saint-Emilion: le tribunal correctionnel a renvoyé le procès pour prise illégale d’intérêts aux 20 et 21 septembre

C’est un nouvel épisode dans ce serpent de mer qu’est l’affaire du classement de Saint-Emilion. Ce matin devait se tenir le procès pour prise illégale d’intérêts avec Hubert de Boüard et Philippe Castéja. Le tribunal a renvoyé comme le parquet l’avait laissé entendre en amont de l’audience le procès les 20 et 21 septembre pour lui consacrer deux journées entières et examiner une Question Prioritaire de Constitutionnalité qui sera soulevée par la défense.

Les 3 propriétaires des châteaux non retenus par le classement de 2012 et leur avocat Eric Morain © JPS

Les propriétaires des 3 châteaux, et leur famille, qui ont attaqué le classement de Saint-Emilion faisaient corps une fois de plus devant la justice. Après avoir été déboutés devant la justice administrative en 1ère et 2e instance (TA et CAA ayant validé le classement), le Conseil d’Etat a jugé récemment qu’une erreur de droit avait été commise et donc la cour administrative d’appel devra rejuger sur le fond…

Mais ce matin, c’était le volet « prise illégale d’intérêts » qui était examiné par le tribunal correctionnel de Bordeaux. Une autre procédure qui avait été engagée par les mêmes châteaux qui reprochent à Hubert de Bouärd et Philippe Castéja d’avoir été « juge et partie », dans la mesure où comme l’a souligné le président Denis Roucou  ils étaient « en charge d’assurer la surveillance ou l’administration d’une mission de service public pour l’INAO, de participer à des délibérations et de proposer à l’homologation ministérielle le futur classement », ayant « participé en tant que membres de l’INAO à l’élaboration du cahier des charges alors qu’eux-mêmes avaient des intérêts.« . Ils sont poursuivis sur la base des articles 432-12 et suivants a rappelé le magistrat. Bien évidemment, ces chefs de poursuite vont être discutés au fond et contestés par la défense qui comme l’a déjà rappelé Me Antoine Vey avocat de Mr de Boüard : « le classement des vins de Saint-Emilion est arrêté par un commission indépendante, selon des critères objectifs garantissant une impartialité totale » devant la chambre de l’instruction précédemment.

Pour Isabelle Boidron du château Corbin-Michotte : « nous avons toujours été classés, depuis le 1er classement en 1955, et sauf depuis 2012 bien évidemment. Nous avons constaté un certain nombre d’irrégularités, ce qui nous a poussé à nous inquiéter, puis à nous interroger, puis à chercher, et aujourd’hui nous sommes convaincus d’un certain nombre d’irrégularités, voire de malveillances à notre égard… »

C’est à 9h30 que l’ensemble des familles de ces 3 châteaux Croque-Michotte, Corbin-Michotte et La Tour du Pin Figeac ont pris place avec les règles de distanciation dans la salle H du Tribiunal Judiciaire de Bordeaux. Hubert de Boüard et Philippe Castéja n’étaient pas présents car en amont de l’audience un report s’était dessiné entre le parquet et les parties, report qui a été acté ce matin. Un report car une journée d’audience semblait trop courte, d’où 2 journées ont été décidées au final et par ailleurs une QPC Question Prioritaire de Constitutionnalité allait être soulevée et plaidée par les avocats de la défense et notamment Me Le Borgne, lui-même absent ce matin, mais représenté par Me Alexandre Bienvenu et Me Marie-Laure Dabadie.

Les avocats de la défense Alexis Degagny pour Hubert de Boüard et Marie-Laure Dabadie et Alexandre Bienvenu pour Philippe Casteja © JPS

Mariane Poinot, pour le parquet, a souligné la « nécessité de prendre du temps car nous avons affaire à des avocats d’une certaine ampleur habitués à plaider largement », d’où ces 2 jours d’audience. « J’ai ouvert une brèche, reconnait-elle, la défense s’y est engagée », d’où cette audience relais où un timing a été établi avec des conclusions qui devront être déposées avant le 1er juillet et une audience qui va se tenir au final les 20 et 21 septembre. « C’est tout-à-fait classique d’établir des audience-relais comme cela pour qu’ensuite cela soit jugé dans les meilleures conditions, il n’y a aucune difficulté, aucun procédé inhabituel la-dessus » commente à la sortie de l’audience Me Alexandre Bienvenu pour Philippe Castéja. Quant à la Question Prioritaire de Constitutionnalité ? « Elle sera évoquée effectivement à l’audience de renvoi… » continue Me Bienvenu. « C’était une audience de procédure, et la défense n’avait pas sollicité le renvoi, et l’audience est renvoyée, voilà c’est tout ce que nous pouvons dire », commente à son tour Me Marie-Laure Dabadie avocate de la défense.

Pour Me Eric Morain, avocat des 3 châteaux: « c’est le président qui a parlé de ficelles de la défense, on savait que ce procès allait être renvoyé, on perd encore 6 mois précieux dans un dossier ouvert en 2013,on le regrette, on n’a pas la main, mais le tribunal souhaite juger ce procès, on a des dates qui sont fixes et certaines, ce sera le 20 et 21 septembre 2021. »

« Cela fait 10 ans que cela dure et de nouveau on va rajouter encore 6 mois à cette affaire, c’est absolument insupportable« , selon Pierre Carle du Château Croque-Michotte. (…)  « En attendant le temps court et le nouveau classement, les procédures commencent aujourd’hui, les dossiers seront remis le 30 juin, et ils risquent d’en subir de graves conséquences… », poursuit ce propriétaire de ce château proche de Cheval Blanc et Pétrus qui n’a pas été retenu dans le classement de 2012.

Affaire à suivre, rendez-vous est pris pour les 20 et 21 septembre…

07 Mar

Château Fleur Cardinale : et voici le surf sur l’étiquette…avec l’édition collector « surf session »

Voici une 2e édition Collector que lancent Caroline et Ludovic Decoster du château Fleur Cardinale: le chevalier familial a décidé cette fois de prendre le large et de partir à l’assaut des vagues hawaïennes, le temps d’une édition collector pour le millésime 2019 « surf session »

Focus sur le chevalier hawaïen © Photo Studio Prigent

Après l’édition collector « Hard Rock » l’an dernier, le château Fleur  Cardinale, cru classé de Saint-Emilion, réitère l’exploit déjanté de faire sortir le chevalier de son armure pour cette fois enfiler un maillot de bain… Joke. N’ayez crainte, les codes de l’étiquette originale sont là aussi conservés, des surfs sont simplement dessinés au centre du blason et des ananas rappellent l’exotisme du spot hawaïen, sans oublier quelques requins qui rodent…

Il faut dire que surf et vin ont un point en commun en anglais, c’est le mot « barrel »: c’est ainsi le tube formé par la vague le temps pour le surfeur de la glisser, c’est aussi la barrique qui a accueilli ce fameux millésime 2019, aussi pour un laps de temps mais là de quelques mois…

Nous avons choisi ce thème car la viticulture et le surf sont porteurs de valeurs communes : l’humilité face à la Nature, la capacité d’adaptation, la patience. Vignerons et surfeurs savent profiter de l’instant présent, et partagent la même sensibilité quant au respect et à la préservation des écosystèmes », Caroline et Ludovic Decoster du château Fleur Cardinale..

Ce graphisme original et ciselé a été confié à la Bordelaise Lisa Wieland, graphiste indépendante et directrice artistique, qui a su intégrer subtilement ces détails sur les quelques 1500 flacons édités en version magnum, et numérotés, et packagés dans une caisse bois unitaire également sérigraphiée…

« Quand on fait une édition spéciale comme on l’a fait l’an dernier avec la première édition collector “Hard Rock”, on sort des sentiers battus et c’est une vraie bouffée d’oxygène. Cette deuxième édition “spéciale” Fleur Cardinale l’est d’autant plus quand on commence à voir une collection se dessiner, et le potentiel à plus long terme. Avec Fleur Cardinale, ce potentiel est sans fin, et c’est cela qui me motive et m’inspire pour toujours aller plus loin dans la créativité et dans l’exécution. On réalise à la fois des visuels forts, esthétiques, originaux tout en cassant les codes avec un milieu où la tradition et les normes ont encore un certain poids.On crée des ponts entre des univers qui sont de prime abord à l’opposé et ça, ça me plait énormément. », commente Lisa Wieland.

Et pour que ce projet soit le plus abouti possible, le Château Fleur Cardinale a décidé de collaborer avec le surfeur professionnel Vincent Duvignac (trois fois Champion de France Open (2009, 2011, 2016), deux fois Champion d’Europe ESF (2009, 2013), et Champion du Monde avec l’Équipe de France de Surf (2017)). Celui-ci se lancera à l’assaut des vagues landaises, le temps d’une session de glisse, avec une planche de surf aux couleurs de l’Edition Surf Session, spécialement shapée par le surfeur entrepreneur Damien Marly de Chipiron Surfboards (Hossegor).

Cette planche de surf ainsi qu’un coffret collector seront ensuite mis en vente aux enchères sur Idealwine et le produit de la vente sera reversé au profit de la Surfrider Foundation.

Saint-Emilion et le Tour de France : dessine-moi un vin à vélo…

La ville et le monde du vin de Saint-Emilion, où le Tour de France fera étape pour un contre-la-montre Libourne/Saint-Emilion le 17 juillet, organiseront de nombreuses animations et festivités autour de l’événement, avec des portes ouvertes dans les châteaux, des dégustations animées par des viticulteurs, des spectacles pyrotechniques…Par ailleurs, un concours artistique est lancé: « de la vigne au vélo »

Le Conseil des Vins de Saint-Emilion organise un concours artistique original, « De la Vigne au Vélo », ouvert aux artistes professionnels et amateurs, qui permettra de gagner des bouteilles de Saint-Emilion. Le défi est de réaliser une oeuvre, -un dessin, une sculpture, un tableau- à partir d’objets liés à la vigne et au vin, et en lien avec le Tour de France.

Toute personne majeure peut s’inscrire dès à présent auprès du Conseil de Vins de Saint-Emilion, et a jusqu’au 26 mai pour envoyer photo et description de son oeuvre. Vingt (10 amateurs et 10 professionnels) seront sélectionnées et mises en ligne par le Conseil des vins, qui laissera les followers voter pour les cinq premiers.

Le village de Saint-Emilion et le Conseil des Vins se préparent au Tour de France cet été © JPS

Le vainqueur dans chaque catégorie (amateurs et professionnels) sera récompensé de 60 bouteilles de Saint-Emilion, et les quatre suivants de 36 à 12 bouteilles chacun. Les oeuvres primées seront exposées à Saint-Emilion du 14 au 18 juillet.

Avec AFP

05 Mar

Conflit Airbus/Boeing et taxes sur les vins : la hache de guerre est pour l’heure enterrée entre l’Europe et les Etats-Unis

C’est une heureuse nouvelle. L’Europe et la nouvelle administration de Joe Biden sont parvenues à un accord mutuel en vue d’une suspension réciproque et pour 4 mois des taxes afférentes au conflit Airbus-Boeing et aux autres taxes dont celles qui plombaient les exportations de vin vers les USA avec les 25% ajoutés sur la valeur des vins.

Le Président Biden et moi-même sommes convenus de suspendre tous nos tarifs imposés dans le cadre des litiges Airbus-Boeing, tant sur les produits aéronautiques que non aéronautiques, pour une période initiale de quatre mois”, a annoncé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, après un échange fructueux avec Joe Biden.

L’Union Européenne et les Etats-Unis sont ainsi parvenus à un accord mutuel pour la suspension réciproque pour 4 mois ds taxes au sujet du désaccord Boeing et Airbus. La suspension concernera toutes les taxes , non seulement celles sur l’industrie aéronautique, mais aussi sur les autres produits. On se souvient en effet qu’en octobre 2019 les USA ont été autorisés à imposer des taxes sur près des 7,5 milliards de dollars de biens et services européens importés, notamment de 25% de taxes supplémentaires sur les vins et 15% sur les avions Airbus. L’OMC avait par ailleurs autorisé Bruxelles à mettre en place des taxes sur les produits importés des USA, cela portait sur 4 milliards de dollars d’exportations US. Cette suspension sera mise en place dès que les procédures internes des 2 côtés seront complètes…

MILLESIMA NEW-YORK: HORTENSE BERNARD PREMIERE A SE REJOUIR

Hortense Bernard, en novembre dernier à Bordeaux  © JPS

Hortense Bernard, gérante de Millésima à New-York a été la première à réagir pour le blog Côté Châteaux :

La suppression de ces tarifs pendant 4 mois est un excellent début vers des négociations. Nous ne sommes pas à l’abris de la conservation de ces tarifs après cette période, néanmoins nous pouvons espérer des changements telle qu’une réduction ou suppression. Nous sommes ravis de pouvoir à nouveau servir nos clients américains avec des vins français.  » Hortense Bernard Millesima USA

100 MILLIONS DE PERTES EN 2020 POUR LES VINS DE BORDEAUX

Le monde du vin bordelais se réjouit à l’instar de Véronique Dausse directrice de Phélan Ségur « très bonne nouvelle » ou encore de Christophe Château pour le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux qui commente ce soir « la filière se réjouit de cette excellent nouvelle… » tant il est vrai que de nombreux viticulteurs en France ont vu leurs exportations fondre sous le soleil de l’Oncle Sam depuis le 18 octobre 2019. « Pour Bordeaux, pas de baisse en volume +1% mais forte baisse en valeur -29% en 2020″, poursuit Christophe Château. Et d’ajouter : « avec la reprise du marché chinois, cela va redonner un peu d’optimisme à tous les exportateurs bordelais. »

Bernard Farges, le président du CIVB interviewé ce samedi matin via skype © JPS

Nous accueillons avec beaucoup de satisfaction cette annonce évidemment, cela signifie l’arrêt des taxes de 25% sur chaque vin entrant sur le territoire américain. Cela a eu un impact considérable, environ 100 millions de pertes pour la filière des vins de Bordeaux » Bernard Farges président du CIVB

Il s’agit d’une “première étape dans le processus de désescalade” commerciale, a salué le ministre français au Commerce Extérieur Franck Riester, tout comme le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.

LA REACTION DU CHATEAU CARBONNIEUX

Eric, Andrea, Philibert et Marc Perrin, dégustant un 2003 dans leur chai à Léognan © JPS

On va ouvrir une bonne bouteille à midi. C’est le soulagement, cela nous fait plaisir, on revient à la situation d’avant…Ce qu’il faut estimer désormais, ce sont les dégâts collatéraux car les Italiens s’en sont donnés à coeur joie et ont pris tous les créneaux possibles » Philibert Perrin du château Carbonnieux.

Et d’ajouter : « On a constaté un ralentissement des enlèvement à la propriété, il n’y avait quasiment plus d’habillage avec contre-étiquette pour les USA, il va donc falloir refaire un travail de terrain, de promotion, de campagne avec des gratuits » pour essayer de casser cette dynamique italienne qui a explosé… »Mais on est optimiste,le millésime 2019 avait été annoncé en baisse de prix… »

Anthony Moses dans les chais de Twins Bordeaux © JPS

REACTION DE LA MAISON DE NEGOCE TWINS

Pour Anthony Moses de la maison de négoce Twins à Bruges : « Ca fait plaisir, évidemment. Cela fait 17 mois que l’on vit avec… » Ce négociant pour qui les USA sont le 1er marché à l’export avec 30 millions d’euros de chiffre d’affaire, c’est un bonne nouvelle, d’autant que chez lui les pertes ont été importantes, de l’ordre de plus de 10 millions d’euros. « Je reste mesuré toutefois, car ceal aura un impact positif qu’à partir de septembre. Nous avons des milliers et des dizaines de milliers de vins vendus à expédier en priorité, qui n’ont pas pu être expédiés à cause des taxes. Là nous sommes dans un contexte compliqué avec une pénurie de bateaux et de containers en ce moment. »

La Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux de France se félicite de cette annonce : « nous remercions les négociateurs de ce premier résultat encourageant », selon César Giron. « Toutefois, ce n’est que le début du chemin,: il faut désormais transformer l’essai, en mettant à profit ces 4 mous pour trouver une solution définitive à cet interminable conflit sur l’aéronautique et ainsi sécuriser nos entreprises sur le marché américain. »

« En outre, cette annonce très positive ne doit pas faire oublier les dommages endurés par nos entreprises dans un environnement économique très dégradé : il appartient à l’Etat de les soutenir maintenant, pour leur permettre de rebondir rapidement et regagner les parts de marchés aux Etats-Unis qu’ils avaient perdues. »

Bien évidemment, les filières des vins de Bordeaux et des vins français vont maintenir la pression sur le gouvernement par rapport aux aides demandées : « nous avons subi ces taxes de manière totalement injuste, et nous avons demandé depuis presque 18 mois et au moins depuis un an lorsque  nous avons rencontré le président de la République, des compensations qui ne sont pas encore arrivé…Nous n’étions pas la cause de ce conflit entre les Américains et les Européens, il aurait été normal que nous puissions avoir des compensations fortes parce que plusieurs centaines de millions d’euros c’est évidemment colossal, dans un contexte déjà difficile pour les exportations de nos vins.« 

Quant à la mesure qui pour l’heure ne semble que transitoire, « nous savons qu’il faudra des mois pour être sorti de ce risque là, pour autant le contexte est quand même bien différent, au mois de janvier nous avions eu une aggravation des taxes, et aujourd’hui nous avons un allégement donc nous sommes dans le bon sens, les discours de la présidente de la commission et du président américain vont dans le sens des discussions, donc on a bon espoir... », conclue Bernard Farges du CIVB.

03 Mar

60e vente des Hospices de Nuits en direct le 14 mars

A vos tablettes, la vente des Hospices de Nuits se fera en direct le 14 mars depuis le Château du Clos-de-Vougeot.

La vente des Hospices de Nuits en 2013 © France 3 Bourgogne

La 60e vente des vins des Hospices de Nuits-Saint-Georges (Côte d’Or), qui se déroulera avec un nombre de participants très limité le 14 mars, sera retransmise en direct et « accessible par tous à travers le monde », ont annoncé les Hospices.

La retransmission inédite aura lieu dès 14h30 depuis le Château du Clos-de-Vougeot où seront installées trois caméras et une régie. Cette « immersion virtuelle » qui sera commentée en français et en anglais, pourra peut-être « susciter l’intérêt de nouveaux acheteurs », espèrent les organisateurs de ces enchères, petites soeurs de la fameuse vente des Hospices de Beaune, non loin de là. Le lien sera disponible entre autres sur le site internet institutionnel
hospicesdenuits.com.

Nous encourageons nos acheteurs habituels à utiliser largement cet outil et à le relayer auprès de leurs propres clients pour donner à cet événement toute l’aura qu’il mérite »,  François Poher, directeur des Hospices de Nuits.

La vente, parrainée par l’académicien Erik Orsenna, offrira cette année 114 « pièces » (fûts de 228 litres) dans le but de financer l’hôpital et la maison de retraite gérés par les Hospices de Nuits. Les recettes d’un lot, la « pièce de charité », seront de plus offertes à l’Institut Pasteur pour financer la recherche sur les mutations de virus.

Avec AFP

27 Fév

Vendanges au paradis pour des vins singuliers en Afrique du Sud

Entre ciel et terre: c’est le nom en afrikaans de cette vallée nichée entre montagnes arides et fraîcheur de l’océan, où des pionniers produisent des vins différents, inspirés de cette nature généreuse. Ils ne cherchent pas à imiter les grands frères européens, référence omniprésente, un peu écrasante. Mais à présenter des vins à l’identité fermement sud-africaine, qui racontent leur lieu de naissance au bout du monde, avec ce qu’ils portent d’héritage des premières plantations des huguenots.

« Nous ne sommes ni du Nouveau monde ni de l’Ancien », résume Emul Ross, maître de chai de 35 ans, aux côtés de son patron Anthony Hamilton Russell qui a racheté 52 ha à sa propre famille au début des années 1990. Le domaine produit un rouge et un blanc, issus de cépages bourguignons (centre-Est de la France).

Les sols contiennent de forts pourcentages d’argile, comme ceux de Côte de Nuits, un vignoble de Bourgogne, « et lors de dégustations à l’aveugle, il arrive qu’on nous confonde ». En dépit d’un climat maritime bien différent.

Au bout de ses vignes, quelques fynbos, broussaille typique, puis une falaise et l’Atlantique, tout près de sa jonction avec l’Océan Indien.
« C’est un climatiseur gratuit, le vent souffle en permanence », explique Anthony Hamilton Russell. « L’air est d’une propreté rare. J’aime me dire qu’il n’y a rien entre nous et l’Antarctique », à des milliers de km.

Au milieu de vignes de raisin chardonnay, au vert doré, des dizaines d’ouvriers en bleu de travail avancent, coupant les grappes, tendant leurs caisses pleines vers le tracteur, des herbes folles entre les pieds. « Pas d’herbicides. Une terre nue est une terre morte« , opine l’élégant patron de 58 ans, coiffé d’un chapeau à grands rebords crème à la Indiana Jones, ruban en crocodile.

Les vendanges sont tardives en ce début d’automne austral. L’opportunité de reprendre son souffle à l’issue d’une terrible année marquée par le coronavirus et les interdictions d’alcool imposées pour désengorger les services d’urgences du pays.

Les vignerons de Hemel en Aarde, englobés dans l’appellation Walker Bay, ont moins souffert que d’autres. Grâce à leur réputation de qualité, désormais établie à l’étranger, et leurs volumes plus modestes que ceux des domaines traditionnels.

Le « succès fulgurant » de leurs vins « frais, fins, moins sur l’exubérance et la puissance » que leurs concurrents grand public, s’explique par leur choix de respecter l’environnement et limiter les additifs, clé pour « rendre l’éclat du terroir », explique Pascaline Lepeltier, sommelière française installée à New York.

Chris Alheit, facétieux vigneron de 39 ans, en T-shirt et bermuda sombre, rencontré au petit matin, est une autre gloire locale. Lui aussi évoque « un ADN sud-africain, une identité liée au Cap ». « Nous n’essayons pas de copier un vin français », sourit-il, glissant quelques mots dans cette langue, glanés lors de vendanges sur le Vieux Continent.

Ses chenins ciselés – cépage blanc caractéristique des vins de Loire (Ouest de la France) -, sont d’une grande pureté. Sa cuvée Cartology, demandée à l’export, se boit comme une évidence.

A 18H00, le ciel rosit. Chris apporte des caisses aux vendangeurs. Pour les charger, pleines, dans son camion réfrigéré. Les oiseaux pépient, apportant une légèreté joyeuse au bruit répétitif des sécateurs.

« Le gros sprint des vendanges est passé », dit-il. « Jusqu’ici j’ai surtout récolté de l’acidité vive. Maintenant il me faut un peu de « sex appeal », quelques courbes voluptueuses » grâce à des raisins légèrement plus mûrs.

Le chenin exprime une vaste palette, du très sec au tropical. « Je veux du fruit mais pas une bombe d’ananas », résume dans un éclat de rire le vigneron énergique à la blondeur enfantine.

Chez lui pas d’irrigation, pas de chimie, pas de triche. Son vin est « nature » même s’il rechigne à cette classification, comme toutes les autres. « Pour qu’un vin accroche ton imagination, il doit être pur. Dès que tu soupçonnes une malhonnêteté, tu décroches », dit-il, toujours à la recherche de justesse, d’équilibre – « c’est subjectif » -, de l’expression d’un lieu.

Son ambition, apparemment modeste, est ultra-exigeante. Il veut de la puissance aussi, mais en dentelle, « celle du gymnaste, pas celle du sumo ».

AFP