10 Mar

Les Best Of Wine Tourism font leur retour avec une 18e édition en partie dématérialisée

Avec la crise sanitaire liée au coronavirus, les Best Of Wine Tourism n’ont pas pu se tenir normalement l’an dernier. Là les candidatures sont en ce mois de mars lancées et ce jusqu’au 31 mai, elles sont ouvertes à tous les châteaux et domaines qui se tournent vers l’onotourisme en Nouvelle-Aquitaine. Pour ceux qui seront retenus, un trophée à la clé qui récompensera qualité et originalité du domaine, en différentes catégories, et des touristes internationaux…

La photo de famille des Best Of Wine 2019 © Jean-Pierre Stahl

CREATION D’UN PRIX « PUBLIC CHOICE »

Histoire de donner un nouvel élan, la CCI de Bordeaux qui a créé ces Best Of  Wine Tourism a souhaité avant tout mettre en avant les propriétés malmenées par la crise, qui par ailleurs proposaient des expériences originales. Des idées cadeaux ont ainsi été mis en avnat sur une plate-forme « oenotourisme solidaire »….

Cette année, une grande première est annoncée : à l’issue des résultats internationaux, le public pourra désigner dans chacune des 7 catégories son candidat préféré avec la création du prix « Public Choice ».

Cette année, le concours sera en prime ouvers à toutes les propriétés viti-vinicoles de Nouvelle-Aquitaine. Des doamines et entreprises de prestations oenotouristiques qui peuvent se rapprocher de la CCI et du secrétariat du concours pour toute aide à remplir ce dossier.(05 56 79 44 40)

LES SEPT CATEGORIES  DES BEST OF WINE TOURISM

Si vous souhaitez candidater, voici les catégories qui s’offrent à vous :  « Architecture et Paysages», «Art et Culture», «Découverte et Innovation», «Hébergement à la Propriété», «Restauration à la Propriété», « Valorisation oenotouristique des pratiques environnementales » et «Services Oenotouristiques/Organisation d’Evénements»…  Il est possible de postuler dans deux catégories différentes.

Des visites mystères programmées durant l’été 2021 permettront de vérifier l’adéquation entre les éléments du dossier et l’expérience des visiteurs sur le terrain. Les candidats « Restauration » et « Hébergement » pourront être soumis à une visite technique additionnelle. Remise des prix lors de la traditionnelle « Nuit des Best Of » au mois d’octobre prochain.

Les dossiers d’inscription sont à demander par email (en téléchargement) : bestof@bordeauxgironde.cci.fr ou sur www.bestofwinetourism.fr.

Avec CCI de Bordeaux

08 Mar

Classement des vins de Saint-Emilion: le tribunal correctionnel a renvoyé le procès pour prise illégale d’intérêts aux 20 et 21 septembre

C’est un nouvel épisode dans ce serpent de mer qu’est l’affaire du classement de Saint-Emilion. Ce matin devait se tenir le procès pour prise illégale d’intérêts avec Hubert de Boüard et Philippe Castéja. Le tribunal a renvoyé comme le parquet l’avait laissé entendre en amont de l’audience le procès les 20 et 21 septembre pour lui consacrer deux journées entières et examiner une Question Prioritaire de Constitutionnalité qui sera soulevée par la défense.

Les 3 propriétaires des châteaux non retenus par le classement de 2012 et leur avocat Eric Morain © JPS

Les propriétaires des 3 châteaux, et leur famille, qui ont attaqué le classement de Saint-Emilion faisaient corps une fois de plus devant la justice. Après avoir été déboutés devant la justice administrative en 1ère et 2e instance (TA et CAA ayant validé le classement), le Conseil d’Etat a jugé récemment qu’une erreur de droit avait été commise et donc la cour administrative d’appel devra rejuger sur le fond…

Mais ce matin, c’était le volet « prise illégale d’intérêts » qui était examiné par le tribunal correctionnel de Bordeaux. Une autre procédure qui avait été engagée par les mêmes châteaux qui reprochent à Hubert de Bouärd et Philippe Castéja d’avoir été « juge et partie », dans la mesure où comme l’a souligné le président Denis Roucou  ils étaient « en charge d’assurer la surveillance ou l’administration d’une mission de service public pour l’INAO, de participer à des délibérations et de proposer à l’homologation ministérielle le futur classement », ayant « participé en tant que membres de l’INAO à l’élaboration du cahier des charges alors qu’eux-mêmes avaient des intérêts.« . Ils sont poursuivis sur la base des articles 432-12 et suivants a rappelé le magistrat. Bien évidemment, ces chefs de poursuite vont être discutés au fond et contestés par la défense qui comme l’a déjà rappelé Me Antoine Vey avocat de Mr de Boüard : « le classement des vins de Saint-Emilion est arrêté par un commission indépendante, selon des critères objectifs garantissant une impartialité totale » devant la chambre de l’instruction précédemment.

Pour Isabelle Boidron du château Corbin-Michotte : « nous avons toujours été classés, depuis le 1er classement en 1955, et sauf depuis 2012 bien évidemment. Nous avons constaté un certain nombre d’irrégularités, ce qui nous a poussé à nous inquiéter, puis à nous interroger, puis à chercher, et aujourd’hui nous sommes convaincus d’un certain nombre d’irrégularités, voire de malveillances à notre égard… »

C’est à 9h30 que l’ensemble des familles de ces 3 châteaux Croque-Michotte, Corbin-Michotte et La Tour du Pin Figeac ont pris place avec les règles de distanciation dans la salle H du Tribiunal Judiciaire de Bordeaux. Hubert de Boüard et Philippe Castéja n’étaient pas présents car en amont de l’audience un report s’était dessiné entre le parquet et les parties, report qui a été acté ce matin. Un report car une journée d’audience semblait trop courte, d’où 2 journées ont été décidées au final et par ailleurs une QPC Question Prioritaire de Constitutionnalité allait être soulevée et plaidée par les avocats de la défense et notamment Me Le Borgne, lui-même absent ce matin, mais représenté par Me Alexandre Bienvenu et Me Marie-Laure Dabadie.

Les avocats de la défense Alexis Degagny pour Hubert de Boüard et Marie-Laure Dabadie et Alexandre Bienvenu pour Philippe Casteja © JPS

Mariane Poinot, pour le parquet, a souligné la « nécessité de prendre du temps car nous avons affaire à des avocats d’une certaine ampleur habitués à plaider largement », d’où ces 2 jours d’audience. « J’ai ouvert une brèche, reconnait-elle, la défense s’y est engagée », d’où cette audience relais où un timing a été établi avec des conclusions qui devront être déposées avant le 1er juillet et une audience qui va se tenir au final les 20 et 21 septembre. « C’est tout-à-fait classique d’établir des audience-relais comme cela pour qu’ensuite cela soit jugé dans les meilleures conditions, il n’y a aucune difficulté, aucun procédé inhabituel la-dessus » commente à la sortie de l’audience Me Alexandre Bienvenu pour Philippe Castéja. Quant à la Question Prioritaire de Constitutionnalité ? « Elle sera évoquée effectivement à l’audience de renvoi… » continue Me Bienvenu. « C’était une audience de procédure, et la défense n’avait pas sollicité le renvoi, et l’audience est renvoyée, voilà c’est tout ce que nous pouvons dire », commente à son tour Me Marie-Laure Dabadie avocate de la défense.

Pour Me Eric Morain, avocat des 3 châteaux: « c’est le président qui a parlé de ficelles de la défense, on savait que ce procès allait être renvoyé, on perd encore 6 mois précieux dans un dossier ouvert en 2013,on le regrette, on n’a pas la main, mais le tribunal souhaite juger ce procès, on a des dates qui sont fixes et certaines, ce sera le 20 et 21 septembre 2021. »

« Cela fait 10 ans que cela dure et de nouveau on va rajouter encore 6 mois à cette affaire, c’est absolument insupportable« , selon Pierre Carle du Château Croque-Michotte. (…)  « En attendant le temps court et le nouveau classement, les procédures commencent aujourd’hui, les dossiers seront remis le 30 juin, et ils risquent d’en subir de graves conséquences… », poursuit ce propriétaire de ce château proche de Cheval Blanc et Pétrus qui n’a pas été retenu dans le classement de 2012.

Affaire à suivre, rendez-vous est pris pour les 20 et 21 septembre…

07 Mar

Château Fleur Cardinale : et voici le surf sur l’étiquette…avec l’édition collector « surf session »

Voici une 2e édition Collector que lancent Caroline et Ludovic Decoster du château Fleur Cardinale: le chevalier familial a décidé cette fois de prendre le large et de partir à l’assaut des vagues hawaïennes, le temps d’une édition collector pour le millésime 2019 « surf session »

Focus sur le chevalier hawaïen © Photo Studio Prigent

Après l’édition collector « Hard Rock » l’an dernier, le château Fleur  Cardinale, cru classé de Saint-Emilion, réitère l’exploit déjanté de faire sortir le chevalier de son armure pour cette fois enfiler un maillot de bain… Joke. N’ayez crainte, les codes de l’étiquette originale sont là aussi conservés, des surfs sont simplement dessinés au centre du blason et des ananas rappellent l’exotisme du spot hawaïen, sans oublier quelques requins qui rodent…

Il faut dire que surf et vin ont un point en commun en anglais, c’est le mot « barrel »: c’est ainsi le tube formé par la vague le temps pour le surfeur de la glisser, c’est aussi la barrique qui a accueilli ce fameux millésime 2019, aussi pour un laps de temps mais là de quelques mois…

Nous avons choisi ce thème car la viticulture et le surf sont porteurs de valeurs communes : l’humilité face à la Nature, la capacité d’adaptation, la patience. Vignerons et surfeurs savent profiter de l’instant présent, et partagent la même sensibilité quant au respect et à la préservation des écosystèmes », Caroline et Ludovic Decoster du château Fleur Cardinale..

Ce graphisme original et ciselé a été confié à la Bordelaise Lisa Wieland, graphiste indépendante et directrice artistique, qui a su intégrer subtilement ces détails sur les quelques 1500 flacons édités en version magnum, et numérotés, et packagés dans une caisse bois unitaire également sérigraphiée…

« Quand on fait une édition spéciale comme on l’a fait l’an dernier avec la première édition collector “Hard Rock”, on sort des sentiers battus et c’est une vraie bouffée d’oxygène. Cette deuxième édition “spéciale” Fleur Cardinale l’est d’autant plus quand on commence à voir une collection se dessiner, et le potentiel à plus long terme. Avec Fleur Cardinale, ce potentiel est sans fin, et c’est cela qui me motive et m’inspire pour toujours aller plus loin dans la créativité et dans l’exécution. On réalise à la fois des visuels forts, esthétiques, originaux tout en cassant les codes avec un milieu où la tradition et les normes ont encore un certain poids.On crée des ponts entre des univers qui sont de prime abord à l’opposé et ça, ça me plait énormément. », commente Lisa Wieland.

Et pour que ce projet soit le plus abouti possible, le Château Fleur Cardinale a décidé de collaborer avec le surfeur professionnel Vincent Duvignac (trois fois Champion de France Open (2009, 2011, 2016), deux fois Champion d’Europe ESF (2009, 2013), et Champion du Monde avec l’Équipe de France de Surf (2017)). Celui-ci se lancera à l’assaut des vagues landaises, le temps d’une session de glisse, avec une planche de surf aux couleurs de l’Edition Surf Session, spécialement shapée par le surfeur entrepreneur Damien Marly de Chipiron Surfboards (Hossegor).

Cette planche de surf ainsi qu’un coffret collector seront ensuite mis en vente aux enchères sur Idealwine et le produit de la vente sera reversé au profit de la Surfrider Foundation.

Saint-Emilion et le Tour de France : dessine-moi un vin à vélo…

La ville et le monde du vin de Saint-Emilion, où le Tour de France fera étape pour un contre-la-montre Libourne/Saint-Emilion le 17 juillet, organiseront de nombreuses animations et festivités autour de l’événement, avec des portes ouvertes dans les châteaux, des dégustations animées par des viticulteurs, des spectacles pyrotechniques…Par ailleurs, un concours artistique est lancé: « de la vigne au vélo »

Le Conseil des Vins de Saint-Emilion organise un concours artistique original, « De la Vigne au Vélo », ouvert aux artistes professionnels et amateurs, qui permettra de gagner des bouteilles de Saint-Emilion. Le défi est de réaliser une oeuvre, -un dessin, une sculpture, un tableau- à partir d’objets liés à la vigne et au vin, et en lien avec le Tour de France.

Toute personne majeure peut s’inscrire dès à présent auprès du Conseil de Vins de Saint-Emilion, et a jusqu’au 26 mai pour envoyer photo et description de son oeuvre. Vingt (10 amateurs et 10 professionnels) seront sélectionnées et mises en ligne par le Conseil des vins, qui laissera les followers voter pour les cinq premiers.

Le village de Saint-Emilion et le Conseil des Vins se préparent au Tour de France cet été © JPS

Le vainqueur dans chaque catégorie (amateurs et professionnels) sera récompensé de 60 bouteilles de Saint-Emilion, et les quatre suivants de 36 à 12 bouteilles chacun. Les oeuvres primées seront exposées à Saint-Emilion du 14 au 18 juillet.

Avec AFP

05 Mar

Conflit Airbus/Boeing et taxes sur les vins : la hache de guerre est pour l’heure enterrée entre l’Europe et les Etats-Unis

C’est une heureuse nouvelle. L’Europe et la nouvelle administration de Joe Biden sont parvenues à un accord mutuel en vue d’une suspension réciproque et pour 4 mois des taxes afférentes au conflit Airbus-Boeing et aux autres taxes dont celles qui plombaient les exportations de vin vers les USA avec les 25% ajoutés sur la valeur des vins.

Le Président Biden et moi-même sommes convenus de suspendre tous nos tarifs imposés dans le cadre des litiges Airbus-Boeing, tant sur les produits aéronautiques que non aéronautiques, pour une période initiale de quatre mois”, a annoncé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, après un échange fructueux avec Joe Biden.

L’Union Européenne et les Etats-Unis sont ainsi parvenus à un accord mutuel pour la suspension réciproque pour 4 mois ds taxes au sujet du désaccord Boeing et Airbus. La suspension concernera toutes les taxes , non seulement celles sur l’industrie aéronautique, mais aussi sur les autres produits. On se souvient en effet qu’en octobre 2019 les USA ont été autorisés à imposer des taxes sur près des 7,5 milliards de dollars de biens et services européens importés, notamment de 25% de taxes supplémentaires sur les vins et 15% sur les avions Airbus. L’OMC avait par ailleurs autorisé Bruxelles à mettre en place des taxes sur les produits importés des USA, cela portait sur 4 milliards de dollars d’exportations US. Cette suspension sera mise en place dès que les procédures internes des 2 côtés seront complètes…

MILLESIMA NEW-YORK: HORTENSE BERNARD PREMIERE A SE REJOUIR

Hortense Bernard, en novembre dernier à Bordeaux  © JPS

Hortense Bernard, gérante de Millésima à New-York a été la première à réagir pour le blog Côté Châteaux :

La suppression de ces tarifs pendant 4 mois est un excellent début vers des négociations. Nous ne sommes pas à l’abris de la conservation de ces tarifs après cette période, néanmoins nous pouvons espérer des changements telle qu’une réduction ou suppression. Nous sommes ravis de pouvoir à nouveau servir nos clients américains avec des vins français.  » Hortense Bernard Millesima USA

100 MILLIONS DE PERTES EN 2020 POUR LES VINS DE BORDEAUX

Le monde du vin bordelais se réjouit à l’instar de Véronique Dausse directrice de Phélan Ségur « très bonne nouvelle » ou encore de Christophe Château pour le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux qui commente ce soir « la filière se réjouit de cette excellent nouvelle… » tant il est vrai que de nombreux viticulteurs en France ont vu leurs exportations fondre sous le soleil de l’Oncle Sam depuis le 18 octobre 2019. « Pour Bordeaux, pas de baisse en volume +1% mais forte baisse en valeur -29% en 2020″, poursuit Christophe Château. Et d’ajouter : « avec la reprise du marché chinois, cela va redonner un peu d’optimisme à tous les exportateurs bordelais. »

Bernard Farges, le président du CIVB interviewé ce samedi matin via skype © JPS

Nous accueillons avec beaucoup de satisfaction cette annonce évidemment, cela signifie l’arrêt des taxes de 25% sur chaque vin entrant sur le territoire américain. Cela a eu un impact considérable, environ 100 millions de pertes pour la filière des vins de Bordeaux » Bernard Farges président du CIVB

Il s’agit d’une “première étape dans le processus de désescalade” commerciale, a salué le ministre français au Commerce Extérieur Franck Riester, tout comme le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.

LA REACTION DU CHATEAU CARBONNIEUX

Eric, Andrea, Philibert et Marc Perrin, dégustant un 2003 dans leur chai à Léognan © JPS

On va ouvrir une bonne bouteille à midi. C’est le soulagement, cela nous fait plaisir, on revient à la situation d’avant…Ce qu’il faut estimer désormais, ce sont les dégâts collatéraux car les Italiens s’en sont donnés à coeur joie et ont pris tous les créneaux possibles » Philibert Perrin du château Carbonnieux.

Et d’ajouter : « On a constaté un ralentissement des enlèvement à la propriété, il n’y avait quasiment plus d’habillage avec contre-étiquette pour les USA, il va donc falloir refaire un travail de terrain, de promotion, de campagne avec des gratuits » pour essayer de casser cette dynamique italienne qui a explosé… »Mais on est optimiste,le millésime 2019 avait été annoncé en baisse de prix… »

Anthony Moses dans les chais de Twins Bordeaux © JPS

REACTION DE LA MAISON DE NEGOCE TWINS

Pour Anthony Moses de la maison de négoce Twins à Bruges : « Ca fait plaisir, évidemment. Cela fait 17 mois que l’on vit avec… » Ce négociant pour qui les USA sont le 1er marché à l’export avec 30 millions d’euros de chiffre d’affaire, c’est un bonne nouvelle, d’autant que chez lui les pertes ont été importantes, de l’ordre de plus de 10 millions d’euros. « Je reste mesuré toutefois, car ceal aura un impact positif qu’à partir de septembre. Nous avons des milliers et des dizaines de milliers de vins vendus à expédier en priorité, qui n’ont pas pu être expédiés à cause des taxes. Là nous sommes dans un contexte compliqué avec une pénurie de bateaux et de containers en ce moment. »

La Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux de France se félicite de cette annonce : « nous remercions les négociateurs de ce premier résultat encourageant », selon César Giron. « Toutefois, ce n’est que le début du chemin,: il faut désormais transformer l’essai, en mettant à profit ces 4 mous pour trouver une solution définitive à cet interminable conflit sur l’aéronautique et ainsi sécuriser nos entreprises sur le marché américain. »

« En outre, cette annonce très positive ne doit pas faire oublier les dommages endurés par nos entreprises dans un environnement économique très dégradé : il appartient à l’Etat de les soutenir maintenant, pour leur permettre de rebondir rapidement et regagner les parts de marchés aux Etats-Unis qu’ils avaient perdues. »

Bien évidemment, les filières des vins de Bordeaux et des vins français vont maintenir la pression sur le gouvernement par rapport aux aides demandées : « nous avons subi ces taxes de manière totalement injuste, et nous avons demandé depuis presque 18 mois et au moins depuis un an lorsque  nous avons rencontré le président de la République, des compensations qui ne sont pas encore arrivé…Nous n’étions pas la cause de ce conflit entre les Américains et les Européens, il aurait été normal que nous puissions avoir des compensations fortes parce que plusieurs centaines de millions d’euros c’est évidemment colossal, dans un contexte déjà difficile pour les exportations de nos vins.« 

Quant à la mesure qui pour l’heure ne semble que transitoire, « nous savons qu’il faudra des mois pour être sorti de ce risque là, pour autant le contexte est quand même bien différent, au mois de janvier nous avions eu une aggravation des taxes, et aujourd’hui nous avons un allégement donc nous sommes dans le bon sens, les discours de la présidente de la commission et du président américain vont dans le sens des discussions, donc on a bon espoir... », conclue Bernard Farges du CIVB.

03 Mar

60e vente des Hospices de Nuits en direct le 14 mars

A vos tablettes, la vente des Hospices de Nuits se fera en direct le 14 mars depuis le Château du Clos-de-Vougeot.

La vente des Hospices de Nuits en 2013 © France 3 Bourgogne

La 60e vente des vins des Hospices de Nuits-Saint-Georges (Côte d’Or), qui se déroulera avec un nombre de participants très limité le 14 mars, sera retransmise en direct et « accessible par tous à travers le monde », ont annoncé les Hospices.

La retransmission inédite aura lieu dès 14h30 depuis le Château du Clos-de-Vougeot où seront installées trois caméras et une régie. Cette « immersion virtuelle » qui sera commentée en français et en anglais, pourra peut-être « susciter l’intérêt de nouveaux acheteurs », espèrent les organisateurs de ces enchères, petites soeurs de la fameuse vente des Hospices de Beaune, non loin de là. Le lien sera disponible entre autres sur le site internet institutionnel
hospicesdenuits.com.

Nous encourageons nos acheteurs habituels à utiliser largement cet outil et à le relayer auprès de leurs propres clients pour donner à cet événement toute l’aura qu’il mérite »,  François Poher, directeur des Hospices de Nuits.

La vente, parrainée par l’académicien Erik Orsenna, offrira cette année 114 « pièces » (fûts de 228 litres) dans le but de financer l’hôpital et la maison de retraite gérés par les Hospices de Nuits. Les recettes d’un lot, la « pièce de charité », seront de plus offertes à l’Institut Pasteur pour financer la recherche sur les mutations de virus.

Avec AFP

27 Fév

Vendanges au paradis pour des vins singuliers en Afrique du Sud

Entre ciel et terre: c’est le nom en afrikaans de cette vallée nichée entre montagnes arides et fraîcheur de l’océan, où des pionniers produisent des vins différents, inspirés de cette nature généreuse. Ils ne cherchent pas à imiter les grands frères européens, référence omniprésente, un peu écrasante. Mais à présenter des vins à l’identité fermement sud-africaine, qui racontent leur lieu de naissance au bout du monde, avec ce qu’ils portent d’héritage des premières plantations des huguenots.

« Nous ne sommes ni du Nouveau monde ni de l’Ancien », résume Emul Ross, maître de chai de 35 ans, aux côtés de son patron Anthony Hamilton Russell qui a racheté 52 ha à sa propre famille au début des années 1990. Le domaine produit un rouge et un blanc, issus de cépages bourguignons (centre-Est de la France).

Les sols contiennent de forts pourcentages d’argile, comme ceux de Côte de Nuits, un vignoble de Bourgogne, « et lors de dégustations à l’aveugle, il arrive qu’on nous confonde ». En dépit d’un climat maritime bien différent.

Au bout de ses vignes, quelques fynbos, broussaille typique, puis une falaise et l’Atlantique, tout près de sa jonction avec l’Océan Indien.
« C’est un climatiseur gratuit, le vent souffle en permanence », explique Anthony Hamilton Russell. « L’air est d’une propreté rare. J’aime me dire qu’il n’y a rien entre nous et l’Antarctique », à des milliers de km.

Au milieu de vignes de raisin chardonnay, au vert doré, des dizaines d’ouvriers en bleu de travail avancent, coupant les grappes, tendant leurs caisses pleines vers le tracteur, des herbes folles entre les pieds. « Pas d’herbicides. Une terre nue est une terre morte« , opine l’élégant patron de 58 ans, coiffé d’un chapeau à grands rebords crème à la Indiana Jones, ruban en crocodile.

Les vendanges sont tardives en ce début d’automne austral. L’opportunité de reprendre son souffle à l’issue d’une terrible année marquée par le coronavirus et les interdictions d’alcool imposées pour désengorger les services d’urgences du pays.

Les vignerons de Hemel en Aarde, englobés dans l’appellation Walker Bay, ont moins souffert que d’autres. Grâce à leur réputation de qualité, désormais établie à l’étranger, et leurs volumes plus modestes que ceux des domaines traditionnels.

Le « succès fulgurant » de leurs vins « frais, fins, moins sur l’exubérance et la puissance » que leurs concurrents grand public, s’explique par leur choix de respecter l’environnement et limiter les additifs, clé pour « rendre l’éclat du terroir », explique Pascaline Lepeltier, sommelière française installée à New York.

Chris Alheit, facétieux vigneron de 39 ans, en T-shirt et bermuda sombre, rencontré au petit matin, est une autre gloire locale. Lui aussi évoque « un ADN sud-africain, une identité liée au Cap ». « Nous n’essayons pas de copier un vin français », sourit-il, glissant quelques mots dans cette langue, glanés lors de vendanges sur le Vieux Continent.

Ses chenins ciselés – cépage blanc caractéristique des vins de Loire (Ouest de la France) -, sont d’une grande pureté. Sa cuvée Cartology, demandée à l’export, se boit comme une évidence.

A 18H00, le ciel rosit. Chris apporte des caisses aux vendangeurs. Pour les charger, pleines, dans son camion réfrigéré. Les oiseaux pépient, apportant une légèreté joyeuse au bruit répétitif des sécateurs.

« Le gros sprint des vendanges est passé », dit-il. « Jusqu’ici j’ai surtout récolté de l’acidité vive. Maintenant il me faut un peu de « sex appeal », quelques courbes voluptueuses » grâce à des raisins légèrement plus mûrs.

Le chenin exprime une vaste palette, du très sec au tropical. « Je veux du fruit mais pas une bombe d’ananas », résume dans un éclat de rire le vigneron énergique à la blondeur enfantine.

Chez lui pas d’irrigation, pas de chimie, pas de triche. Son vin est « nature » même s’il rechigne à cette classification, comme toutes les autres. « Pour qu’un vin accroche ton imagination, il doit être pur. Dès que tu soupçonnes une malhonnêteté, tu décroches », dit-il, toujours à la recherche de justesse, d’équilibre – « c’est subjectif » -, de l’expression d’un lieu.

Son ambition, apparemment modeste, est ultra-exigeante. Il veut de la puissance aussi, mais en dentelle, « celle du gymnaste, pas celle du sumo ».

AFP

25 Fév

Affaire CIVB contre Valérie Murat et Alerte aux Toxiques : le tribunal de Libourne reconnaît le dénigrement de l’article

L’audience en décembre avait vu l’ensemble de la filière tirer à boulets rouge sur Valérie Murat et l’association Alerte aux Toxiques. Le jugement ce matin condamne in solidum la lanceuse d’alerte et l’association à verser 100 000 € au CIVB et d’autres milliers d’euros de dommages et intérêts aux châteaux, ODG et négociant. Valérie Murat commente en disant « sale temps pour les lanceurs d’alerte » et maintient son opinion face au label HVE qu’elle et l’association avaient remis en question avec des résidus de pesticides retrouvés dans des bouteilles analysées. Elle a déjà annoncé qu’elle allait faire appel du jugement.

Les avocats Me Duval-Veron et Magret, ce matin découvrant le jugement du Tribunal de Libourne © JPS

9 heures ce matin, l’ancien bâtonnier de Libourne et spécialiste des affaires lié au monde du vin vient de prendre connaissance du jugement et appelle dans un algeco devant le palais de justice de Libourne le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux pour l’avertir du délibéré…

« SALE TEMPS POUR LES LANCEURS D’ALERTE »

Le tribunal condamne Valérie Murat et Alerte aux Toxiques à verser 100 000 € in solidum au titre du préjudice moral d’atteinte à l’image des vins du bordelais et par ailleurs 25 000 € à 5 châteaux et 1 € symbolique à 2 autres domaines.

L’article visé était intitulé « Analyse de résidus de pesticides dans les vins, résultats : la HVE (Haute Valeur Environnementale) encore gourmande en pesticides », cet article est jugé « dénigrant et constitue une faute de la part de Madame Valérie Murat et de l’Association Alerte aux Toxiques ».

Jointe par téléphone, la première réaction de Valérie Murat a été « sale temps pour les lanceurs d’alerte« , un premier commentaire qu’elle a relayé sur son compte Twitter tout en annonçant qu’elle allait faire appel.

En interview en milieu de matinée, Valérie Murat, assaillie de demandes d’interviews, commentait :

C’est une très mauvaise décision dans un mauvais procès, c’est un très mauvais signal aussi pour les lanceurs d’alerte. Jamais une procédure baillon n’aura aussi bien porté son nom que celle-ci. Je trouve que la plus grande appellation de France et la justice donnent raison à ce qu’il y a de pire dans le vin », Valérie Murat

https://twitter.com/MuratValerie/status/1364855799017861120?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1364855799017861120%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_c10&ref_url=https%3A%2F%2Ffrance3-regions.francetvinfo.fr%2Fnouvelle-aquitaine%2Fgironde%2Fcivb-contre-alerte-aux-toxiques-valerie-murat-condamnee-a-payer-plus-de-100-000-euros-de-dommages-et-interets-1971337.html

Eric Morain, avocat de Valérie Murat et de Alerte aux Toxiques, le 17 décembre 2020 © JPS

C’est du jamais vu, et ca se passe à Libourne, on est venu écraser avec une énorme masse une petite fourmi, Valérie Murat, et une association, qui se bat pour un vin plus sain »,  Eric Morain, avocat de Valérie Murat et d’Alerte aux Toxiques

125 000 € DE DOMMAGES ET INTERETS

Pour Me Magret, interviewé au palais de justice de Libourne : « C’est une grande satisfaction parce que le CIVB et mes confrères parisiens ont bien travaillé, pour sauver la viticulture girondine des attaques totalement inconsidérées de la part de Madame Murat et de son association. »

Le jugement relève que l’article qui a été publié est dénigrant et constitue une faute, et il sanctionne Madame Murat et son association très lourdement par la condamnation à des dommages et intérêts » Jean-Philippe Magret avocat du CIVB

L’avocat poursuit : le tribunal impose « l’obligation de supprimer la diffusion de tout document intitulé « Analyse de résidus de pesticides dans les vins, résultats : la HVE encore gourmande en pesticides » et ce sous astreinte de 500€ passé le délai de 15 jours. »

Pour Me Constance Duval-Véron également présente ce matin, avocate de la Maison Sichel, du Gaec l’Enclos, Scea Vignobles Jean-Marie Carille, et Earl Jullion : « Il y a la reconnaissance du dénigrement qui signifie que les analyses qui avaient été publiées de manière un petit peu violente j’allais dire par Madame Murat et Alerte aux Toxiques constitue un discrédit de toute la filière vin. Je pense que c’est une bonne nouvelle pour la filière vin et les différentes propriétés que je représentais pour ma part, et qui s’étaient très largement ému de ces analyses qui encore une fois avaient été publiées de manière très brute, sans aucune analyse… »

Valérie Murat au centre lors de l’audience le 17 décembre dernier au Tribunal Judiciaire de Libourne © JPS

Pour Valérie Murat, au contraire, le combat continue : « ce ne sont pas les doses que je dénonce, c’est la présence de résidus de pesticides de synthèse parmi les plus dangereux dans des vins qui sont labellisés, avec un label (HVE) qui se voudrait équivalent, voire mieux que le bio, c’est cela que je dénonce et qui reste pour moi trompeur pour le consommateur. »

Eric Morain précise en outre : « le tribunal fait une comparaison avec des produits étiquetés, la grande différence avec des produits alimentaires, c’est que le vin est le seul produit alimentaire sur lequel ne figure pas la composition…Qui ment à qui…? Valérie Murat, à travers cette communication, elle a mis un focus. Elle a fait un zoom, quand vous faites un zoom sur quelque chose vous ne travestissez pas la réalité, vous attirez l’attention, vous alertez… »

Le CIVB au vu du jugement a pris la parole cet après-midi et a envoyé dès la fin de matinée aux rédactions un communiqué de presse, soulignant que le « tribunal relève que l’association Alerte aux Toxiques et Madame Murat sont clairement sortis de leur rôle et de leur objectivité « en communiquant un rapport volontairement tronqué et dénigrant qui ne peut être considéré comme mesuré. » 

 

Bernard Farges, président du CIVB © JPS

Dire que des vins sont dangereux pour la santé, c’est forcément anxiogène…Ces vins ne sont pas dangereux pour la santé, ils sont forcément conformes, donc c’était normal que le dénigrement soit constaté et jugé comme tel »,  Bernard Farges, président du CIVB  

Le tribunal souligne dans ses motifs que : « il ressort de l’étude de l’article contesté que les vins analysés y sont classés en fonction du nombre de substances dangereuses ou toxiques constatées. Pour chaque vin est est associé le risque lié à la substance détectée : mortel en cas d’ingestion, mortel par contact cutané, mortel par inhalation et susceptible de nuire au foetus. A aucun moment, ils n’ont décrypté et analysé les chiffres qu’ils ont indiqué malgré les commentaires indiqué dans le rapport d’analyses qu’ils ont diligenté. » Et de souligné ce commentaire du laboratoire Dubernet : « les teneurs retrouvées sont très largement inférieures aux LMR respectives. « Ce dénigrement a porté nécessairement préjudice au vignoble bordelais qui tend à modifier ses pratiques » que « cet article a eu des répercussions générales »

Le Tribunal Judiciaire de Libourne, aujourd’hui © JPS

Dans son jugement, le tribunal ordonne par ailleurs de publier cette décision sur la page d’accueil du site alerte aux toxiques.com pendant un délai de 3 mois, passé le délai de 15 jours après signification du jugement et sous peine d’astreinte de 500€ par jour de retard…

De son côté, Valérie Murat conclue: « bien entendu, on fait appel de cette décision, et ce n’est pas fini, ce n’est pas fini… » Affaire à suivre donc prochainement devant la Cour d’Appel de Bordeaux.

20 Fév

Le Cognac de 1777 adjugé 40 500 livres soit plus de 46 000 euros sur le site whisky.auction

On vous en avait parlé, une vieille bouteille de cognac de 1777 était proposée aux enchères. Elle a finalement été adjugée 40500 livres  soit  46 800 euros.

© whiskyauction

Un cognac de 1777 a été adjugé à 40.500 livres britanniques (environ 46.000 euros) sur le site Whisky.Auction, faisant de cette bouteille l’une des plus chères du monde pour du cognac d’après ce site.

Distillé à l’époque de Louis XVI par la propriété Yvon, près de Cognac, en grande champagne (la zone de l’AOC qui produit les eaux-de-vie les plus fines), ce cognac faisait partie de la collection de Jacques Hardy, décédé en 2006 après avoir dirigé la maison Hardy, en Charente, pendant près de 50 ans.

Selon le site de vente, ce flacon d' »histoire liquide » a été conservé en fûts de chêne pendant plus de 100 ans puis transféré en dame-jeanne avant d’être embouteillé
en 1936.

Cinq autres bouteilles de cognac de l’ancienne collection de Jacques Hardy, datées de 1802, 1812, 1856, 1906 et 1914, ont été vendues à l’unité lors cette vente, pour un total de 49.600 livres (environ 56.500 euros), selon Whisky.Auction.

Avec AFP

18 Fév

Les femmes du vin à l’honneur dans le prochain Côté Châteaux

Je vous propose un numéro spécial Femmes du Vin à l’aube de la Journée Internationale du Droit des Femmes le 8 mars. Vous allez faire connaissance de jeunes vigneronnes, pour certaines fraîchement installées comme Noémie Tanneau à Lussac, ou à la tête de châteaux comme Céline Lannoye qui dirige Ambe Tour Pourret à Saint-Emilion et aussi les Crémants Célène à Bordeaux. Vous ferez la connaissance aussi de winemakers comme Axelle Courdurié à Croix de Labrie et d’Anne le Naour qui dirige CA Grands Crus. Un très joli numéro où Côté Châteaux vous fera découvrir Juliette Bécot à la tête du 1er cru classé Beau-Séjour Bécot. Côté Châteaux à 20h05 le 22/2  et le 8 mars, à 17h30 et 20h, sur France 3 NOA, réalisé par Jean-Pierre Stahl avec Alexandre Berne.

Noémie Tanneau la nouvelle génération au château St Ferdinand © JPS

Les femmes du vin, Côté Châteaux vous avait proposé un premier numéro spécial il y a 2 ans. Eh bien, ce magazine va réitérer ce focus sur les femmes avec d’autres personnalités: de jeunes vigneronnes, winemakers, oenologues et propriétaires de châteaux et crémants sur Saint-Emilion, le Médoc et à Bordeaux.

Vous ne la connaissez peut-être pas et pourtant Noémie Tanneau, 33 ans, incarne la nouvelle génération de vigneronnes. Elle a repris le château Saint-Ferdinand à Lussac en Gironde, un château qui compte 6,5 hectares. « C’est une propriété que j’ai reprise après une reconversion du secteur social vers le domaine de la viticulture et de l’oenologie… » Noémie m’accueille en pleine période de taille de la vigne, un art pour lequel « il faut être rapide et aussi se projeter vers les années futures. Ce travail-là va impacter directement notre récolte et  donc il faut être vigilant sur ce que l’on fait. Là, moi je fait du guyot simple donc je laisse un cot d’un côté et une aste de l’autre côté… Ce que l’on dit c’est que chaque taille est propre à son vigneron en fait… »

Dans son chai à barrique est élevé son « premier millésime qui est 2020, j’ai vinifié une partie en cuve et une partie en barrique, avec des barriques de 400 litres de chêne français mais aussi de chêne américain, et puis des barriques qui ont déjà eu un vin et d’autres deux vins, car quand on s’installe, il faut savoir prendre des barriques qui ont déjà été dans d’autres exploitations… »

Et Noémie Tanneau de déguster des échantillons de chaque barrique « l’idée de la dégustation est de bien noter chaque lot et de faire en sorte que la barrique donne de la rondeur, de la souplesse aux tannins en peu plus qu’en, cuve…. » Noémie donne un aperçu de ce qu’elle conçoit de son métier de vigneronne et vinificatrice :

Je suis quelqu’un d’épicurienne, je suis une hédoniste, donc du coup j’aime bien quand c’est fruité, gourmand, c’est ce que je recherche avant tout dans mes vins » Noémie Tanneau vigneronne château Saint-Ferdinand.

Céline Lannoye au château Ambe Tour Pourret © JPS

La suite de ce Côté Châteaux nous amène à un entretien avec Céline Lannoye, 33 ans également, un autre profil, qui dirige le château Ambe Tour Pourret à l’entrée de Saint-Emilion: un château de 5 hectares acquis en 2007 avec sa mère Françoise Lannoye : « cette passion du vin me vient de ma mère qui a commencé son aventure viticole en 2001, son rêve était de devenir vigneronne, elle avait un autre métier avant…Aujourd’hui c’est une propriété où on a passé l’agrément agriculture biologique depuis quelques années, on est certifié depuis le millésime 2014. »

Ambe Tour Pourret, c’est une propriété où l’on a développé énormément l’oenotourisme où l’on organise des visites, dégustations traditionnelles, mais aussi des cours de cuisine car on a ouvert notre école de cuisine, il y a maintenant 7 ans. Une propriété assez dynamique, on reçoit 15000 visiteurs par an » Céline Lannoye du château Ambe Tour Pourret.

La touche féminine se décline également par « ces vins assez fins, élégants produits ici, on ne surboise pas, on ne recherche pas des vins forcément bodybuildés mais plus dans l’élégance et la finesse. On fait des vins assez jeunes qui ont une bonne buvabilité, qu’on n’a pas besoin d’attendre 25 ans pour boire. On est plutôt sur le côté plaisir, nous c’est ce qui nous intéresse dans le vin »

« Des femmes aujourd’hui on en trouve dans tous les domaines, à la vigne, au chai, en marketing, à tous les stades de la production du vin et aussi pour la partie oenotouristique…Je trouve qu’aujourd’hui, il n’y a plus du tout de métier réservé, bien sûr il y a des métiers un peu plus physiques, mais on trouve des femmes à tous les postes », confie Céline Lannoye.

Axelle Courdurié du château Croix de Labrie © JPS

Et parmi ces femmes qui ont véritablement marqué de leur empreinte le vignoble de Saint-Emilion, il y a aussi Axelle Coudurié, qui a acquis il y a 7 ans avec son mari Pierre le château Croix de Labrie, sur la commune de Saint-Christophe-des-Bardes sur le plateau de Saint-Emilion : « on a démarré notre aventure en 2013 avec mon mari, on avait un peu plus de 2,5 hectares et aujourd’hui on a un peu plus de 5 hectares. On s’occupe des vignes en bio et biodynamie, on travaille les sols à cheval…On est planté majoritairement en merlot, un petit peu de cabernet franc et un tout petit peu de cabernet sauvignon. »

Et alors que je la retrouve également en pleine taille de la vigne, selon le « cordon de royat;, un taille un peu plus à la bourguignonne », on la suit également dans son chai à barrique sur la dégustation de merlot de 2020 « les merlot de chaque parcelle sont entonnés et vinifiés séparément…Là on est sur le fruit, c’est puissant, on a une longueur de bouche extraordinaire, moi j’adore avec ce type de barriques avec un grain extra-fin on a toujours l’impression que le vin n’est pas passé en barrique…On apporte juste ce qu’il faut de tannins, c’est-à-dire des tannins soyeux… »

Axelle et Pierre Courdurié travaillent de concert © JPS

« C’est une véritable vigneronne, elle travaille son vignoble tous les jours, elle est vraiment au contact de la matière… », commente son mari Pierre Courdurié. »Définitivement elle amène sa patte, quand on pige à Croix de Labrie, on fait des pigeages manuels et quand c’est Axelle qui le fait ou moi qui le faut, quand on goûte les jus après, on voit des différence au niveau des grains et du toucher de bouche, etc, définitivement elle amène beaucoup à Croix de Labrie, elle prend le temps, elle n’est pas pressée dans le travail dans le chai, elle a ce côté artiste qui fait q’elle a un toucher qui est une signature dans les vins… »

Juliette Bécot, à la tête d’un 1er cru classé de Saint-Emilion © JPS

Des femmes, dans le monde du vin, historiquement il y en a toujours eu, notamment lors des transmissions de propriété. Aujourd’hui c’est le cas encore mais avec un pouvoir décisionnaire sans doute plus marqué que par le passé. Nous avons rencontré une personnalité Juliette Bécot à la tête d’un 1er cru classé de Saint-Emilion château Beau-Séjhour Bécot : « c’est une propriété familiale qui a été achetée par mon grand-père, au départ mon arrière grand-père Pierre Bécot et Georgette son épouse avaient le château le Châtelet qui est à proximité et dans les années 50 ils ont acquis le château la Carte et c’est mon grand-père qui a pris la suite avec ses fils Gérard et Dominique. Avant d’être une femme, je considère que je suis une petite fille, une fille, une collaboratrice puisqu’avant tout c’est une équipe qui travaille au sein d’un vignoble et cela c’est extrêmement stimulant, c’est c’est une très belle émulation… C’est vraiment un collectif qui tout entier va essyer de jouer dans le même sens.« 

Depuis 2017, elle et son mari Julien Barthe, directeur du château, ont donné une nouvelle impulsion au château Beau-Séjour Bécot : « c’est vrai qu’il y a eu un changement d’oenologue, nous étions très satisfait de la collaboration de Michel Rolland qui a participé à l’ascension de la propriété en 1er grand cru classé…

Quand nous avons repris, la génération des petits-enfants, nous avons ressenti le désir de montrer la propriété sous un style plus pur, plus authentique, nous souhaitions mettre en valeur le terroir, et nous avons eu le plaisir de rencontrer Thomas Duclos qui était en phase avec cette envie et ce projet. » Juliette Bécot du château Beau-Séjour Bécot.

Juliette Bécot et Julien Barthe au château Beau Séjour Bécot © JPS

Son mari confirme au détour de la dégustation de Joanin Bécot et Beau-Séjour Bécot 2018 : « cette sensibilité qu’a Juliette, qu’a toute l’équipe et que Juliette nous inculque, c’est une sensibilité de mettre en avant le terroir, l’origine, ce terroir magique et unique qu’on a ici à Beau Séjour Bécot ».

Vous allez aussi faire connaissance avec Anne le Naour, directrice exécutive de CA Grands Crus, rencontrée au château Grand Puy Ducasse en bord de Gironde à Pauillac... Elle manage 5 propriétés du Crédit Agricole : Grand-Puy Ducasse, Meyney (St-Estèphe), Blaignan (Médoc), Clos Saint-Vincent (Saint-Emilion) et Santenay (en Bourgogne). Je la rencontre alors que Grand-Puy Ducasse commence son déménagement avec des travaux pharaoniques qui s’annoncent avec le projet Renaissance qui va voir un énorme lifting de ce château pour les mois à venir : » là les chais sont pratiquement vides, ce sont les dernières barriques qu’il nous restent à transférer, là on va faire une petite dégustation comme chaque fois qu’il y a un transfert… »

Anne le Naour dirige CA Grands Crus © JPS

Anne Le Naour va expliquer son parcours sans faute qui l’a menée jusqu’à la direction de CA Grands Crus : « déjà je crois qu’il faut une base solide en terme de connaissances techniques, c’est valable qu’on soit un homme ou une femme mais encore plus quand on est une femme dans ce milieu-là… Pour ma part je suis passée par une école d’ingénieurs en agronomie et je suis titulaire du diplôme national d’oenologue. Et puis ensuite je crois qu’il faut faire ses preuves sur le terrain, j’ai eu la chance de travailler pour un propriétaire exigeant qui est Bernard Magrez pendant de nombreuses années. Cela m’a permis d’évoluer dans différents milieux…sur différentes structures, tailles de vignobles, types de sols, types de vins, je crois qu’il faut aussi être curieux pour en arriver là, en terme de vision et stratégie d’entreprise aussi, la distribution, la communication autour du vin, tous ces sujets m’ont toujours intéressé, et puis j’ai eu aussi la chance d’avoir des actionnaires qui m’oint fait confiance et m’ont permis de passer de la direction technique à la direction générale plus globale… »

Un côté châteaux qui va suivre dans ses tâches administratives, sur le terrain et dans les chais Anne le Naour au château Meyney également avec de nombreuses séquences en ambiance et en commentaires sur la dégustation du millésime 2020.

Céline Lannoye à la tête des crémants Célène Bordeaux

Et qui dit femme, dit champagne ! Ou plutôt crémant, Céline Lannoye a réalisé pour elle un rêve celui de reprendre et de faire fructifier l’entreprise de crémants Ballarin à Haux en Gironde: « je me suis lancée dans cette aventure en 2015, j’ai racheté la société Ballarin que j’ai renommée Célène et qui élabore des vins en méthode traditionnelle, une entreprise qui était pionnière sur l’AOC « Crémant de Bordeaux » « Les bulles oui, ça fait rêver les femmes, commente Céline Lannoye, mais en réalité pas tant que cela, la bulle rosée oui un peu plus, c’est surtout une boisson festive, c’est ce qui m’a plu sur le crémant, c’est un savoir faire unique, c’est un vin qui est en perpétuelle évolution, un univers vraiment passionnant… »

Et pour partager la passion et l’univers de ces femmes du vin, VOICI LE MAGAZINE diffusé sur France 3 NOA le lundi 22 février à 20h05 pour la première diffusion, et ce 8 mars à 17h30 et 20h,  réalisé par Jean-Pierre Stahl avec Alexandre Berne :