09 Avr

#Primeurs : grosse affluence cette semaine avec 6600 professionnels fort intéressés par le 2017

Incroyable ! On annonçait 5000 professionnels il y a encore deux semaines, et on dénombre 6600 inscrits pour la semaine des primeurs. A la fameuse dégustation de l’Union des Grands Crus au Hangar 14 à Bordeaux, plus de 1200 importateurs, négociants et critiques se sont succédés durant toute la journée.

Anna Rönngren et Magnus Ericsson de Winefinders spécialistes du vin en ligne en Suède à l’entrée du Hangar 14 © JPS

« On a eu 2 grands millésimes avec le 2015 et 2016, et donc cette année avec le gel, je ne sais pas, je suis très curieux de le découvrir », m’explique Magnus Ericsson Winefinders spécialiste du vin en ligne en Suède.

Avec sa collègue Anna Rönngren, responsable du marketing, il s’arrêtent tout d’abord sur le stand du château Siran à la dégustation de l’Union des Grands Crus, en appellation Margaux qui a été plutôt épargné par le gel, alors que Bordeaux accuse 39% de perte de récolte.

17 s’en sort vraiment très très bien, malgré les aléas du climat et les intempéries, on commence à dire que c’est le meilleur millésime en 7 depuis 1947″, Alban Bernardi château Siran.

Les importateurs européens sont venus en masse apprécier le millésime et notamment les Belges fidèles parmi les fidèles à Bordeaux.

Bernard Decorte, importateur à Ostende en Belgique, donne ses premières impressions : « je viens de déguster les Pomerol et les Saint-Emilion, c’est surtout des fruits rouges alors que l’an passé c’était des prunes très mûres, il y a pas mal d’acidité et des tanins. » 

La famille Bernard, Fabrice, Hélène, Patrick et Hortense sur le pont pour Millésima © JPS

Pour moi, c’est un millésime qui est proche des 2014, on va avoir des 2014 plus ou 2014 moins en fonction des appellations et des différents châteaux », Fabrice Bernard PDG de Millésilma

Anthony Hanson, Master of Wine anglais, avec Véronique Dausse de Phélan Ségur en Saint-Estèphe© JPS

Avec la baisse de la livre sterling, le marché anglais reste toutefois difficile, un marché qui va être très attentif aux prix de sortie en primeurs, comme me l’explique Anthony Hanson : « il va falloir que les prix soient attractifs à Bordeaux, pour que nous intermédiaires, on puisse dire qu’il y a certains vins qui sont excellents et en plus que ce sont des rapports qualité-prix attirants »

Ils ont une semaine pour dissiper les a priori sur le 2017, un millésime qui en tout cas va être pas mal dégusté et analysé par l’ensemble des professionnels et des critiques du monde entier.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Eric Delwarde, Ines Cardenas, Christian Arliguié : 

08 Avr

24e Printemps des Vins de Blaye : les amateurs de vin à la rencontre de 90 vignerons de l’appellation

La météo n’était pas comme l’an dernier à son zénith, cela n’a pas empêché les fins connaisseurs et amateurs de se précipiter dans la Citadelle Vauban classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Environ 10000 visiteurs ont arpenté les vieilles ruelles de la place forte samedi et dimanche.

Eric Vezain (château Canteloup), Corinne Chevrier-Loriaud), Franck Jullion (Grillet-Beauséjour) et Patrice Glémet (Moulin de Grillet) © JPS

Week-end pluvieux, dégustateur heureux. Cette maxime s’est vérifiée tout ce week-end pour le 24e Printemps des Vins de Blaye. Un événement qui a grossi au fil des années, un événement que l’on doit à Michel Elie.

« Ca s’appelait le marché aux vins de Blaye, au mois de janvier au moment de la Saint-Vincent, le patron des vignerons, j’avais un petit peu plagié ce qui se faisait à Ampuis dans les Côtes du Rhône septentrionales (marché créé en 1928), tout en pensant que ce qui pouvait se faire à 50 km au sud de Lyon pouvait se faire à 50 km au nord de Bordeaux » Michel Elie le fondateur.

Ce sont 90 vignerons de Blaye qui sont sur le pont durant tout le week-end avec tout le staff du syndicat viticole de l’appellation Blaye Côtes de Bordeaux. Une logistique bien rodée depuis toutes ces années avec 4 lieux de dégustations différents.

Ainsi à la poudrière, on pouvait y croiser un groupe d’Américains venus avec leur navire de croisière Amawaterways ; pour Line venue d’Arizona : « c’est vraiment super, on apprécie vraiment cet événement avec tous ces vins différents et tous ces arômes de merlot, sémillon ou autres »…

« J’ai visité Blaye il y a 8 ans et j’ai vraiment été conquis par l’endroit », commente également David Falchek, cet autre américain spécialisé dans l’éducation autour du vin dans l’énorme barnum où sont réunis 40 vignerons.

Je pense que Bordeaux est l’une des meilleures régions viticoles au monde, mais que Blaye est encore méconnue, les vins de cet endroit sont de bonne qualité et de bonnes affaires » David Falchek d’American Wine Society

Pour sûr il y a les habitués de l’événement comme ce groupe de Bretons de Saint-Brieuc avec à sa tête Jean-Luc Tréhorel : « 5 heures de route, c’est vite fait, pour boire du vin on ferait n’importe quoi, on vient de loin. Je ne sais pas depuis combien de temps ça dure mais tous les ans on est là pour deux jours et c’est super. »

Michel Elie, le fondateur de l’événement, et Michaël Rouyer le directeur de Blaye Côtes de Bordeaux © JPS

C’est un événement incontournable du monde du vin du bordelais,  car on a 90 vignerons qui accueillent dans la Citadelle classée Unesco près de 10000 visiteurs, c’est un événement autour de la rencontre du partage entre les consommateurs et les vignerons », Michaël Rouyer directeur de Blaye Côtes de Bordeaux

Un Printemps des Vins de Blaye avec ses nouveautés comme la course des garçons de café, attention à ne pas renverser, les rouleurs de barriques, les petits tours en calèche, les démonstrations de tonnelleries, ses intronisations mais aussi la visite du clos de l’Echauguette.

Le Clos de l’Echauguette étant le seul vignoble au monde planté dans un monument classé Unesco avec 737 pieds, 737 bouteilles produites et entretenu par Dominique Champagne (un nom prédestiné !) avec son cheval de trait Tibou du Coteau un percheron d’1,1 tonne.

 

La député Véronique Hammerer et Michaël Rouyer, directeur de Blaye, ont été ont été intronisés par la Connétablie de Blaye © JPS

Un Printemps des Vins qui permet à chaque viticulteur de vendre entre 300 et 1200 bouteilles, soit une moyenne de 40000 sur le week-end.

(l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer

Millésime 2017 : pour Michel Rolland « c’est une année de dégustation, il ne faut pas partir avec des a priori négatifs parce qu’il y a de très belles surprises »

A l’occasion de la 8e édition des Clés de Châteaux, le grand oenologue Michel Rolland livre ses premières impressions sur le millésime 2017 qui va réserver de belles surprises dans de multiples endroits, il va falloir déguster. Ce n’est pas un millésime de soleil, donc on sera plus sur des choses un petit peu tendues, un petit peu acides, un petit peu fermes mais avec de jolis fruités et caractéristiques ».

Marylin Jonnhson photographiant Michel Rolland et Dany son épouse © JPS

« Ce Millésime 2017, on est obligé d’avoir une pensée un petit peu  triste pour toutes les régions qui ont souffert du gel. C’était une année de gel à Bordeaux. On n’avait pas connu cela, aussi fort et aussi violent, depuis 1991, ce qui fait 26 ans. Il y a des endroits qui ont été très endommagés, des gens qui ne font pas de vin, donc c’est toujours triste quand une propriété viticole ne fait pas de vin. »

« Cependant il y a des secteurs privilégiés, car la gelée, comme tous les événements climatiques, elle n’a pas le même impact, partout.Il y a donc des endroits où on a fait du vin même si des fois on en a fait moins; la caractéristique de ce millésime, c’est qu’on a quand même réussi à faire des bons vins. Et des bons vins qui sont quand même la résultante d’un été un peu bizarre, un été sec et plutôt frais, on n’a pas eu de grandes chaleurs, donc » :

Ce n’est pas un millésime de soleil, donc on sera plus sur des choses un petit peu tendues, un petit peu acides, un petit peu fermes mais avec de jolis fruités et caractéristiques ».

« Les tanins sont là, bien vivants, ils ont un petit peu de tension, je pense qu’on va aimer, c’est un peu dans l’air du temps cette qualité de vin. Il y a moins d’alcoll que d’habitude eu égard au soleil qui est un tout petit peu moins chaud que d’habitude. C’est un millésime qu’il va falloir goûter, apprécier ».

« Bien évidemment sur la rive droite, les merlots ont donné des choses très intéressantes mais avec ces acidités un peu marquées, des notes fruités pas caractéristiques tous les ans, mais on a eu cela en 2008, sur des millésimes un petit peu frais, naturellement ».

« Sur la rive gauche, on va trouver des vins avec beaucoup de densité, beaucoup de concentration mais toujours dans cette fraîcheur, avec des cabernet-sauvignons qui ont très bien mûri, dans les grands secteurs de rive gauche. Et il y a des très jolis cabernet-sauvignons sur les grands terroirs à cabernet-sauvignons classiques. et tous les terrains qui ont la chance de regarder l’Estuaire de la Gironde se sont à peu près sorti d’affaire par arpport à la gelée, donc il y a eu des productions à peu près normales.Et on va trouver ces vins de Bordeaux classiques avec leur tension, leur fraîcheur, leur acidité ».

« Donc je crois que c’est une année de dégustation, il ne faut pas partir avec des a priori négatifs parce qu’il y a de très belles surprises, moi qui ai la chance d’en goûter 150 dans la région, donc pas d’aprioris négatifs et beaucoup d’application dans la dégustation, car comme toujours quand on déguste tôt ce n’est jamais facile à faire ».

« Bonne dégustation à tous et bienvenue à Bordeaux pour les Primeurs 2017 ! »

PRIMEURS2017-Michel Rolland from Marie Rolland on Vimeo.

07 Avr

Sting en guest star pour l’inauguration du château Monlot

Un moment unique comme il y en a peu dans le monde du vin. Sting reprenant son tube « Message In a Bottle » comme un clin d’oeil à Saint-Emilion qui voit l’une de ses propriétés achetée par l’actrice chinoise Zhao Wei renaître dans le petit village de Saint-Hippolyte. Un Saint-Emilion Grand Gru travaillé comme l’un des tous premiers crus classés de Saint-Emilion. Amazing !

Zhao Wei, l’actrice et chanteuse chinoise propriétaire de château Monlot © Jean-Pierre Stahl

             Zhao Wei, c’est cette grande actrice et chanteuse chinoise de 42 ans, qui a acquis château Monlot en 2011.

Elle souhaite élever ces 8 hectares de Saint-Emilion Grand Cru à cru classé de saint-Emilion prochainement, pour cela elle s’est entourée des meilleurs, Jean-Claude Berrouet l’ancien oenologue de Pétrus et l’ingénieur agronome français reconnu dans le monde Claude Bourguignon.

Jean de Cournuaud, le directeur technique du château avec Zhao Wei dans le chai à barriques © JPS

Les ambitions sont très fortes depuis le début on a démarré assez tôt les travaux de restructuration, pour hisser au plus haut sommet le vignoble du château Monlot, les ambitions sont telles qu’on pourrait un jour espérer être classé comme d’autres », Jean de Cournuaud directeur technique château Monlot

Et d’ajouter : « la décision d’acheter cette propriété est née des travaux faits à la fois par Claude Bourguignon sur l’analyse des sols et Jean-Claude Berrouet sur les potentialités oenologiques ».  

Zhao Wei et Hubert de Boüard er Jurat de la Jurade de Saint-Emilion, dans le cuvier du château © JPS

Quand j’ai acheté château Monlot, c’était déjà pour moi un rêve. Maintenant, je souhaite le faire partager, l’améliorer et le faire connaître au monde entier », Zhao Wei propriétaire de château Monlot

Sting et Zhao Wei une amitié dans le monde du vin et de la chanson © JPS

Monlot, c’est donc ce château dont le vignoble est en passe d’être restructuré mais aussi cette fabuleuse demeure restaurée et dont les chais ont été entièrement reconstruits dans les règles de l’art, comme s’ils avaient toujours existés, par l’architecte de Pétrus et d’Angélus, Jean-Pierre Errath: 

L’architecte Jean-Pierre Errhat, son épouse et et le président du Conseil des Vins de Saint-Emilion Jean-François Galhaud © JPS

« les Chinois aiment beaucoup la France, tous ceux que j’ai cotoyés, et ils ont une volonté de s’intégrer, de faire partie de la société de Saint-Emilion, et d’être loyal dans le travail du vin et dans le patrimoine à travers la demeure où il vont recevoir, habiter, comme autrefois où le château était la représentation de la propriété. »‘ m’explique Jean-Pierre Errath

Les men in black de Saint-Emilion Dominique Renard et Franck Binard (Saint-Emilion Jazz Festival et Conseil des Vins) avec Mr et Mme Jean-Luc Thunevin © JPS

Hubert de Bouard, le 1er Jurat,  a retracé l’histoire fabuleuse de cette légende de la pop anglaise à commencer par the beginning :« you were born in 51 », « I do, a good year » commentait l’artiste amusé.

Et d’énumérer une bonne partie de ses tubes qui ont marqué le monde entier pendant plusieurs décennies avec le groupe légendaire Police – « Roxanne » (1978), « message in a bottle », « walking on the moon » – avant d’entamer une brillante carrière solo où Sting s’est à nouveau illustré avec « Englishman in New-York » en 1987.

Nous sommes très honorés de vous accueillir dans la Jurade de Saint-Emilion en tant que vigneron d’honneur, Hubert de Boüard 1er Jurat

Hubert de Boüard, 1er Jurat, Sting le chanteur intronisé et Bernard Lauret le maire de Saint-Emilion © Jean-Pierre Stahl

Quant à savoir si c’est un grand honneur pour la star anglaise d’être intronisée dans la Jurade de Saint-Emilion :

 Je ne m’attendais pas à avoir un nouveau costume dont je rêvais mais je n’ai pas eu le chapeau, alors sans doute l’année prochaine en revenant…Mais bien sûr, je connais l’histoire de Saint-Emilion, de son vignoble et de faire partie de ceci est un grand Honneur », Sting

« Bien sûr j’apprécie les vins de Bordeaux et de Saint-Emilion, ce sont les meilleurs vins au monde ! », ajoute la star.

Instant magique s’il en est, ce début de soirée où flotte une ambiance quasi religieuse quand Sting se fraye un passage entre les tables pour sasir une guitare et interpréter son fameux tube « Message In a Bottle » comme un écho aux vins de Bordeaux et certainement un hommage aux vins de Saint-Emilion et au château Monlot.

Une Soirée unique dans le monde du vin, où d’autres grands artistes chinois, se sont produits pour célébrer le nouveau visage de château Monlot en la personne de Zhao Wei.

Standing ovation pour le show !

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot, Eric Delwarde, Ines Cardenas et Christian Arliguié :

06 Avr

Quand Larrivet Haut-Brion fait déguster ses 3 cuvées dont la fameuse immergée dans le Bassin d’Arcachon

C’était un moment privilégié la semaine passée à Paris. La famille Gervoson avait convié de grands connaisseurs dont Stéphane Derenoncourt ou Guy Charneau pour déguster des échantillons de ce millésime 2009 élevé de 3 manières différentes. La cuvée « Neptune » a encore retenu toute l’attention de ces professionnels.

Les 3 flacons vin témoin, Tellus et Neptune élevés différemment par le château Larrivet Haut-Brion sur le millésime 2009 © Guy Charneau

Guy Charneau, photographe spécialisé dans le vin, est fier de me confier « j’ai participé depuis l’origine au système », l‘expérience qui a été menée d’élever une petite barrique de 56 litres dans les Parcs de l’Impératrice chez Joël Dupuch, « ça je trouve ça top. Pour moi, il y a un intérêt à la dégustation. »

Emilie Gervoson, co-propriétaire du château Larrivet-Haut-Brion m’explique : « cette expérience, on l’a faite sur le millésime 2009, avec un élevage classique durant 14 mois (avec des barriques 1/3 neuves, 1/3 ayant déjà connu un vin et 1/3 deux vins) (sur un assemblage 35% merlot et 65% cabernet sauvignon), on a mis aussi un barricot de 56L dans le chai et un autre barricot de 56L chez Joël Dupuch. Cette expérience a été menée pour vérifier ce que l’on disait quand les vins revenaient des Indes, ils revenaient meilleurs. » 

Le barricot de 56 litres immergé © Guy Charneau

La première dégustation a eu lieu après mise en magnum en 2012, puis en 2014 et enfin là en 2018; « le vin a pas mal évolué, en 2014 celui qui sortait du lot, c’était déjà celui du Bassin avec des tanins plus soyeux » poursuit Emilie Gervoson, « alors que pour l’élevage classique ou en barricot, ils avaient encore besoin de prendre de la bouteille ».

Pour Stéphane Derenoncourt, « le millésime 2009 est un excellent millésime solaire, le plus solaire de la décénnie, il donne des vins atypiques au style exotique et aux notes de fruits mûrs. Le millésime 2009 de Larrivet-Haut-Brion est construit sur la sucrosité, sur des notes chaudes et généreuses. »

La vérité est dans le verre © Guy Charneau

Guy Charneau confirme ses impressions suite à la dégustation des 3 vins du Chateau Larrivet Haut Brion 2009 : « sur l’élevage classique: un 2009, gourmand et solaire, correspondant au millésime ».  Puis vient la dégustation de Tellus qui tient son nom de la terre : « élevage dans le chai, plus 6 mois dans une petite barrique de 56,14 litres, l’apport des 6 mois de bois supplémentaires a « redressé » de manière significative le vin, lui apportant une touche boisée supplémentaire » commente Guy. Pour Stéphane Derenoncourt : « une impression de rigueur et de longueur supplémentaire, le côté fruit confit est un peu gommé par le renforcement des tanins. Par son élevage de 6 mois supplémentaires et un apport de bois neuf, le vin a ét redressé. »

Encore un moment d’anthologie de la planète vin © Aurore

Enfin, voilà la dégustation de l’enfant chéri, naît dans le Bassin d’Arcachon, prénommé Neptune : « élevage de 6 mois dans les parcs de L’Imperatrice, certainement le vin le plus équilibré, rond et suave à la fois, ayant subi le phénomène des marées et la pression de l’eau » pour Guy Charneau.

« C’est comme si le vin avait subi un vieillissement accéléré : l’agressivité des tanins est amoindrie et la couleur brunie », commente Bruno Lemoine directeur général et vinificateur du château Larrivet-Haut-Brion.

Pour Stéphane Derenoncourt : « les notes de fruits mûrs sont contrebalancées par l’iode qui apporte énormément de fraîcheur au vin et gomme son amertume. Le polissage du vin est spéctaculaire et ce n’est pas sans paradoxalement, évoquer un terroir calcaire. »

« Chacun a pris son envol et on a vraiment 3 vins différents, chacun a sa propre identité. Au final, celui qui était le meilleur était celui qui était dans le Bassin d’Arcachon », conclue Emilie Gervoson. « Ce qui serait intéressant serait de refaire l’expérience sur un millésime plus classique ». Bravo et merci à tous pour vos impressions, et comme Côté Châteaux ne manque pas d’idées : à quand un élevage dans l’espace ?

04 Avr

Ronan Kervarrec : « aller chercher les étoiles, ce n’est pas facile… C’est un vrai combat avec une équipe qui a envie d’y aller »

Le chef de l’Hostellerie de Plaisance « essaie de mettre la barre haute » et vise désormais les 3 étoiles au Guide Michelin, à travers une cuisine de terroir toujours plus inventive et respectueuse des produits. Fort d’une équipe motivée, il affiche une constance et une régularité qui forcent le respect.

Les deux plaques qui font sa fierté à l’entrée de son établissement et qu’il a décrochées : membre des grandes tables du monde, les 2 étoiles du Guide Michelin © JPS

Ronan Kervarrec est arrivé à Saint-Emilion à l’été 2016, issu de la Chèvre d’Or à Eze où il avait 2** au Guide Michelin. D’emblée, il voulait répondre au challenge de reprendre les 2** qu’avait l’Hostellerie de Plaisance du temps de Philippe Etchebest. Ce fut non seulement un objectif mais aussi un défi réussi puisque le fameux Guide Michelin lui décernait en février 2017 ces 2**.

Asperges blanches de l’airial de Cécile et Laurent © JPS

Depuis, il n’a jamais cessé de travailler et sublimer les bons produits de la région girondine et de la côte atlantique. Il présentait ce mercredi à la presse spécialisée et blogueurs son « panel de nouveautés et de créations ». « Il y a un peu moins de mer, c’est fait exprès, pour ne pas qu’on me catalogue comme le Breton qui ne fait que des produits de la mer et des crustacés. »

Je suis attaché à la production locale, elle permet aux familles de s’enraciner dans un terroir », Ronan Kervarrec chef de l’Hostellerie de Plaisance.

« Des asperges blanches de l’airial de Cécile et Laurent » aux « escargots petits-gris de la Réole » en passant par « les champignons blonds de Michel Delmas à Rauzan », le chef joue sur ce dernier plat d’un dôme feuilleté d’imagination et d’un fameux sabayon au vin jaune qui subliment ces champipi, ces champignons…

« les champignons blonds de Michel Delmas à Rauzan »

Des mets partagés et testés aussi avec l’ensemble du personnel : « on est un des rares restaurants à associer le personnel en situation de client », commente Chantal Perse la propriétaire. « On n’a exclus personne, ni les bagagistes, ni les femmes de ménages, tous savent de quoi ils parlent et en parlent autour d’eux », c’est sans aucun doute la meilleure manière de motiver et une philosophie de la vie basée sur le partage et l’épicurisme.

Benoît Gelin, le chef sommelier avec qui Ronan Kervarrec © JPS

« Cela fait 18 ans que l’on a repris l’Hostellerie de Plaisance, si on n’avait pas réussi à en faire ce grand hôtel et ce restaurant, on aurait au moins réussi à à avoir une grande maison en plein coeur du village », plaisante Chantal Perse. Mais le pari est plus  que réussi, en ce début de saison de nombreux Espagnols en vacances s’y pressent en attendant les Américains mais pas seulement il y a aussi beaucoup de locaux avec des formules relativement accessibles, le premier menu est à 68€ avec 2 verres de vins compris toute la semaine à midi et même le samedi « ce qui est assez abordable pour un 2** » , précise le chef.

« Le pigeon à l’étouffée de Dordogne »

Un chef qui donne toute la mesure de son savoir faire avec ses deux plats classiques à sa carte « le homard de casier breton » juste cuit à la cheminée au beurre d’algues ou son « pigeon à l’étouffée de Dordogne ».

Moi, j’ai la chance qu’on me laisse travailler et qu’on me laisse faire la cuisine comme j’aime la faire, en bon père de famille »

Pour Ronan Kervarrec, une chose est sûre « il y aura en Aquitaine un autre 3***, autre que Michel Guérard (les Prés d’Eugénie à Eugénie-les-Bains) car l’Aquitaine est une vraie destination touristique. On préférerait l’avoir nous que nos copains, que ce soit nous rive droite, que eux rive gauche. Pour cela, on essaie de mettre la barre haute ». Et en bon joueur, Ronan Kerverrac cite « les autres prétendants sont Nicolas Masse à Martillac (La Grand’Vigne aux Sources de Caudalie), Pierre Gagnaire à la Grande Maison et Gordon Ramsay (le Pressoir d’Argent) à Bordeaux, sans oublier Christopher Coutanceau » en Charentes. Tous ont déjà leurs deux étoiles au Guide Michelin.

Cacao Forastero du Brésil 62% présenté sous écrin fumé

Etre classé 3*** au Guide Michelin, Ronan Kervarrec en rêve « oui, c’est une très belle référence » (le Guide Michelin). Non seulement, il s’est donné cet objectif « je suis hyper motivé mais pas seul, avec une équipe qui a envie d’y aller. Aller chercher des étoiles, ce n’est pas facile, c’est un vrai combat. Deux fois par jour, on ne sait pas s’il y a un critique dans la salle », tant il est vrai qu’ils ne se présentent pas ou très rarement.

Qu’on se rassure le chef est « venu pour poser ses valises » à Saint-Emilion où il se plaît avec sa famille et où il dirige aussi l’Envers du Décor, le 1er bar à vins-resturant de Saint-Emilion, tenu pendant 30 ans par François des Ligneris et dont les travaux de réfection débuteront à l’hiver prochain.

Le chef Ronan Kervarrec et son équipe dans les cuisines de Plaisance © JPS

Le leitmotiv du chef Ronan Kervarrec est de « faire vivre une expérience du début à la fin », « jusqu’à ce qu’on sen aille et avec le sourire », plaisante-t-il. Il aime aussi à rappeler que « l’Amour, ça se cuisine tous les jours. »

03 Avr

Le Printemps des Vins de Blaye : les 7 et 8 avril, rendez-vous à la Citadelle

La 24ème édition du rendez-vous œnotouristique incontournable des vignerons de Blaye Côtes de Bordeaux, c’est samedi 7 et dimanche 8 avril dans la Citadelle de Blaye. Deux jours pour rencontrer 90 vignerons, déguster des vins de l’appellation et accéder à de nombreux ateliers et animations.

UN RENDEZ-VOUS INCONTOURNABLE 

Les 7 et 8 avril prochains, près de 90 vignerons de Blaye Côtes de Bordeaux se réuniront au cœur de la Citadelle de Blaye pour rencontrer le grand public et faire déguster leurs vins. Un événement unique dans le Bordelais devenu au fil des années un incontournable pour tous les amateurs de vins. Entre convivialité, rencontres et partage, le Printemps des Vins de Blaye séduit chaque année plus de 15 000 visiteurs venus (re)découvrir l’excellent rapport qualité/prix/plaisir des vins de l’appellation.

 DE NOMBREUX ATELIERS, DE LA DECOUVERTE A L’ASSEMBLAGE EN PASSANT PAR LA CUISINE

Côté animations, les visiteurs, munis du pass dégustation, pourront profiter de nombreuses activités. Ateliers découvertes (Initiation à la dégustation, atelier assemblage et atelier cuisine), visites guidées de la Citadelle, balades en petit train, en calèche, ou en bateau… des incontournables qui font toujours le plein de participants ! Plébiscités par le public, la croisière dégustation du dimanche au départ de Bordeaux, le marché gastronomique et les baptêmes de l’air en hélicoptère à gagner, seront eux aussi reconduits cette année, tout comme la mise à disposition gratuite d’une garderie.

 

Une petite dégustation en bord d’estuaire © Vins de Blaye

UN ATELIER INEDIT DE PEINTURE AU VIN

Pour cette édition 2018, le programme d’animations s’enrichit de plusieurs nouveautés ! Un atelier inédit de peinture au vin permettra aux participants de réaliser leur aquarelle avec du vin. Le Clos de l’Echauguette, micro-vignoble bio au sein de la Citadelle, sera à l’honneur avec des visites commentées et une dégustation exclusive du 1er millésime de la cuvée. Autre nouveauté : une activité ludique de courses de garçons de café sera proposée aux petits et grands ! À noter la création du Pass Bus (29€) pour la journée du samedi 7 avril qui, outre le pass dégustation et une visite de la Citadelle, inclut le trajet en bus aller-retour depuis Bordeaux (départ à 10h00 devant l’Office de Tourisme de Bordeaux et retour vers 19h).

Informations pratiques : Samedi 7 et dimanche 8 avril, Citadelle de Blaye, de 10h à 20h.

Pass dégustation à 6€ en prévente sur le site internet / 8 € sur place

Avec le Printemps des Vins de Blaye

Départ possible depuis l’Office de Tourisme de Bordeaux le samedi 7 avril : informations ici

31 Mar

La famille Perse célèbre ses 20 ans à château Pavie

Jeudi soir, Chantal et Gérard Perse fêtaient leur arrivée à la tête de Pavie voilà 20 ans. Un château qu’ils ont réussi à sublimer à Saint-Emilion avec des travaux pharaoniques et une consécration en 1er Cru Classé A en 2012. Line Renaud et Lambert Wilson étaient de la partie pour célébrer l’événement dans un décor de théâtre.

Gérard Perse fête ses 20 ans, on n’a pas tous les jours 20 ans… © JPS

1998-2018. 20 ans déjà. « Je suis particulièrement heureux de vous recevoir pour ces 20 ans », commente Gérard Perse devant un parterre de nombreux acteurs du monde du vin.

« Merci à tous mes amis et à nos amis négociants qui font la promotion de Pavie à travers le monde. Merci aussi à nos amis de Jakarta d’être présents. »Gérard Perse (vignobles Perse), c’est avant tout l’histoire d’une belle réussite, après une première carrière dans le monde de la grande distribution en région parisienne, il s’est lancé avec son épouse dans un rêve assez fou de s’offrir un joli cru classé à Saint-Emilion…

Ludovic Martin, Gérard Perse et Yves Beck © JPS

Pavie qu’il a su transformer et sublimer, en faisant confiance aussi à de jeunes talents comme Jean-Baptiste Pion le même maître de chai et vinificateur depuis 20 ans à Pavie.

Le chai magique avec ses arches gigantesques © JPS

Un château élevé au rang de 1er cru classé A de Saint-Emilion en 2012. Un château qu’il gère en famille avec son épouse Chantal, son gendre Henrique Da Costa et sa fille Angélique, ainsi qu’avec une équipe fidèlisée.

Château Pavie c’est ce grand chai magique réalisé à partir des arches récupérées de la gare d’Orléans à Bordeaux. En mars 2011, la famille Perse a lancé d’importants travaux, à la hauteur de ce 1er cru classé A, avec d’une part la restructuration du vignoble et d’autre part la construction d’un nouveau chai signé Alberto Pinto.

Mélanie, silhouettiste, un don et tout un art © JPS

Pour recevoir leurs quelques 200 invités, amis, professionnels du vin, négociants, courtiers et journalistes spécialisés, une déambulation scénographique avait été imaginée par leur fille Angélique, avec des sortes de fées dans leur bulle à l’entrée du château, puis un spectacle immersif au coeur du cuvier avec de gros grains de raisins, mais aussi une ambiance chaleureuse et violacée dans le grand chai avec les collaborateurs de Pavie retraçant les tâches de soutirage, d’houillage ou de bâtonnage.

Chantal Perse, Line Renaud et Bernard Lauret le maire de Saint-Emilion © JPS

Parmi les VIP, Line Renaud et Lambert Wilson ont pu apprécier en fins connaisseurs ce décor de théâtre rouge pour le dîner avec comme a pu le souligner Lambert Wilson : « place à la magie du cirque ! Celle des étoiles sur la piste et dans les yeux. Tous les arts vont continuer de s’assembler, et les artistes célébrer à travers leurs corps en mouvement le seul, l’unique, Château Pavie. Celui qui  passe des coulisses du chai à la lumière de la fête en conjuguant l’élégance des danseurs, la souplesse des contorsionnistes, la puissance maîtrisée des équilibristes, la finesse harmonieuse des échassiers juchés entre ciel et terre. Dans le verre, il veut nous offrir un numéro de haute voltige gourmande ».

Line Renaud était invitée d’honneur, « Line est une personne exceptionnelle, elle a un coeur a énorme, elle a tenu 35 ans la vedette à Las Vegas et on peut être fier de Line Renaud », a tenu a rappeler Gérard Perse. De son côté Line a souligné ses 10 ans d’amitié qui la lient à Chantal et Gérard Perse :  « J’ai connu Chantal et Gérard Perse en 2007 lors du tournage de la série “Le silence de l’Epervier” pour France Télévisions. J’ai d’abord redécouvert avec un très grand bonheur le site de Saint Emilion au charme inouï et si particulier. De tels lieux nous rappellent combien le patrimoine français est beau !

 « J’étais logée dans la résidence Pavie de l’Hostellerie de Plaisance, une splendeur entourée de vignes à perte de vue. A partir de ce jour s’est développée une immense amitié avec Chantal, Gérard, leurs enfants et leurs petits-enfants. Saint-Emilion, ce mot m’évoque maintenant les bons moments de la vie autour de la dégustation de ce merveilleux Château Pavie, Saint-Emilion premier grand cru classé… »

Benoît Gelin (Hostellerie de Plaisance) et David Biraud finaliste du concours de meilleur sommelier du monde © JPS

Il y avait aussi de grandes figures de la dégustation comme Michel Bettane ou le petit Suisse Yves Beck qui débute son tour de chant durant 5 semaines avec la campagne des primeurs… « J’ai pris toute la journée pour déguster 45 vins, je ne mes suis pas dépêché, moi j’écris un texte sur chaque vin, je ne peux pas en déguster 200 par jour, je ne veux pas dépasser 60; quand un vin me plaît, je m’arrête, je fais une photo, c’est génial… »

Une soirée exquise préparée par le chef étoilé Ronan Kervarrec, le chef doublement étoilé de l’Hostellerie de Plaisance, ainsi que par l’équipe de Lenôtre, accompagnée de millésimes emblématiques et notés 100/100 par Robert Parker, Château Pavie 2000 et le 2005 en Impérial. Le tout sous la bénédiction de l’autre grand chef 3*** Yannick Alléno présent pour l’occasion.

Outre la spectacle dans les assiettes, celui des contorsionnistes, deux soeurs ont aussi donné tout leur talent d’artiste en tant que silhouettiste… Mélanie et Inès sont silhouettistes à Montmartre, elles ont continué le métier et la passion de leur grand-père en réalisant au ciseau des silhouettes de convives en 3 minutes. Un travail bluffant qu’elles réalisent traditionnellement sur papier, sur cuir et même sur feuille d’or 24 carats. A découvrir sur www.lasilhouettiste.com/

Henrique Da Costa, le gendre de Chantal et Gérard Perse, leur fille Angélique Da Costa et Ronan Kervarrec © JPS

Cette soirée a été rythmée également par Paul Amsellem (Domaine Georges Vernay à Condrieu) qui a osé une ode chantée à Pavie et Gérard Perse très en forme qui a repris quelques standards de la chanson française.

Ah, Pavie sera toujours Pavie !

29 Mar

Au château Troplong Mondot, le cheval de trait dans la vigne permet au terroir de mieux s’exprimer

Depuis 2009, le château Troplong Mondot, à Saint-Emilion, a réintroduit les chevaux de trait dans ses rangs de vigne. Il travaille aujourd’hui 80% de ses sols avec la traction animale, au détriment des tracteurs et enjambeurs. Le labour au cheval est non seulement tendance dans les grands châteaux, mais participe d’un retour aux pratiques ancestrales et a son intérêt.

Rémy Monribot directeur technique de Troplong Mondot, Sébastien et Odile Mizier d’Equitraction, et Aymeric de Gironde, directeur général de Trolong Mondot © Jean-Pierre Stahl

Au château Troplong Mondot à Saint-Emilion, on a réintroduit depuis 2009 le cheval de trait dans la vigne. D’une simple expérimentation, au départ, Sébastien et Odile Mizier (de Villefranche de Lonchat) ont convaincu le domaine de l’intérêt de la traction animale, ce sont désormais 2 comtois et 4 bretons qui sont aujourd’hui à demeure sur la propriété de mars à octobre.

On a augmenté progressivement la surface et progressivement le nombre de contrats, on ne s’est jamais retrouvé avec un grand flot de surface à travailler et du coup on a augmenté aussi notre équipe progressivement, donc on a formé des gens, formé des chevaux…et on se retrouve à plusieurs à travailler ensemble » Sébastien Mizier d’Equitraction

Ce ne sont pas les plus imposants chevaux de traits de race percheron (de plus d’1 tonne) qui sont généralement utilisés par Sébastien et Odile Mizier mais plutôt des chevaux de taille plus petite entre 600 et 800 kilos.

 « on a une meilleure visibilité devant, ils marchent moins vite et s’usent moins vite au niveau articulaire et tendineux, on préfère nous nettement des chevaux de taille moyenne. » Sébastien Mizier d’Equitraction.

Ce 1er cru classé de Saint-Emilion a recours aujourd’hui au cheval pour le labour de 80% de ses sols, plantés à l’automne d’engrais verts – navette, avoine et vesce.

J’ai connu l’époque des gros enjambeurs très lourds et d’autres plus légers, l’époque du travail interlignes, l’étape ultime était de réintroduire la traction animale par rapport à la compaction des sols, même si le cheval est lourd, il ne passe jamais au même endroit », Rémy Monribot directeur technique du château Troplong Mondot..

Par rapport au respect du terroir, on travaille sur 10 à 15 cm en profondeur, puisqu’on ne compacte plus les sols avec des tracteurs lourds, on n’a plus besoin de les travailler de manière très profonde », continue Rémy Monribot.

Le cheval de trait présente de nombreux avantages, un plus grand respect des sols moins compactés et plus vivants, ainsi que des pieds de vigne car si cela vient à bloquer le cheval de trait s’arrête alors que le tracteur risque d’arracher le cep.

Quant à savoir si le résultat se fait sentir dans la bouteille, Aymeric de Gironde, directeur général du château Troplong Mondot en est convaincu.

Le fait de travailler nos sols avec les chevaux permet à la vigne de s’enraciner un peu plus profondément et un peu plus rapidement et donc d’exprimer avec plus de précision et de puissance l’originalité de son terroir et l’individualité de la parcelle d’où elle vient », Aymeric de Gironde directeur Général de Troplong Mondot.

Si le coût est 30% plus cher (il faut aussi mettre dans la balance qu’il y a moins de pieds abîmés à remplacer), la démarche s’analyser en tout cas de manière globale et sur le long terme.

Un retour aux méthodes ancestrales qui fait de plus en plus d’émules.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Jean-Pierre Magnaudet, Xavier Granger, et Emmanuel Cremese, suivi de l’éclairage de Frédéric Lot :

27 Mar

Des chauves-souris dans les vignes pour tenter d’éviter les pesticides

Côté châteaux vous en avait déjà parlé avec le Domaine Emile Grelier, précurseur sur la conduite de la vigne en biodiversité dans le Nord Gironde. Confirmation avec cette semaine la LPO qui a annoncé que les chauves-souris contribuent à lutter contre le ver de la grappe et pourraient ainsi devenir une alternative à certains pesticides.

Test pour nourrir une chauve-souris © LPO Aquitaine

Sur 23 parcelles de vignes étudiées en Gironde, une étude menée par la LPO Aquitaine, Eliomys et l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), montre que « les chauves-souris augmentent leur activité de chasse en présence des ravageurs ». Cette observation a été confirmée par des analyses génétiques de leur guano (excréments).

« Ces résultats attestent donc de façon formelle, et pour la première fois, la capacité des chauves-souris à se nourrir d’eudémis et de cochylis », des papillons ravageurs de la vigne qui, en cas d’infestation, « contraignent les viticulteurs à l’emploi d’insecticides », ont indiqué dans un communiqué les trois organismes et le Comité interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) qui a financé cette étude, réalisée de mai à octobre 2017.
« Ca a été un peu une surprise. Nous avons trouvé 19 des 22 espèces connues en Gironde. On ne s’attendait pas à ce qu’autant d’espèces de chauves-souris fréquentent la vigne, qui n’était pas jusque-là connue pour sa biodiversité. On n’imaginait pas la vigne comme un milieu attractif pour les chauves-souris. Par contre, l’activité dans le vignoble est inférieure à d’autres habitats plus naturels comme les haies », a expliqué  Yohann Charbonnier, chargé de mission scientifique à la LPO Aquitaine.
Maintenant qu’il a été prouvé que les chauves-souris contribuent à lutter contre le ver de la grappe, reste à savoir lors d’une prochaine étude s’il est financièrement avantageux pour les viticulteurs de favoriser l’activité de ces chiroptères. « Est-ce que les chauves-souris mangent assez de ravageurs pour limiter l’utilisation de pesticides? », s’interroge M. Charbonnier.
Le ver de la grappe provoque des blessures et des pertes de grains de raisin, les chenilles de la deuxième génération perforant ces grains.
AFP