15 Sep

Un patrimoine à lui tout seul : Pierre Kauffmann, artiste sculpteur par passion

Ce week-end, ont lieu partout les Journées du Patrimoine. L’occasion de visiter des endroits chargés d’histoire ou insolites. Côté Châteaux vous propose de faire connaissance avec Pierre Kauffmann, un monument vivant à lui tout seul, car cet artiste sculpteur contribue, comme d’autres à d’autres époques, à édifier ce patrimoine.

Pierre Kauffmann, artiste sculpteur, rend le patrimoine bien vivant© JPS

A Bordeaux, son atelier au fronton duquel il est inscrit « sculpteur », interpelle sur le quai des Chartrons.

« Je m’appelle Pierre Kauffmann et je suis sculpteur depuis la prime enfance, c’est une aventure de mon choix », commence-t-il d’emblée.

Ce Lorrain, originaire de Briey a commencé à l’âge de 16 ans…à Naples il s’est initié au stuc à l’italienne.

Je visite tous les champs de ma discipline, en tant qu’ornemaniste, statuaire, portraitiste mais aussi un travail d’expression, » Pierre Kauffmann sculpteur.

Pierre, marbre, bois, bronze ou résine, il travaille tous les matériaux et explore tous les champs…des portraits aux ornements, mascarons et autres créations fantaisies, à Bordeaux la vigne l’a bien sûr inspiré…

 Depuis que je suis à Bordeaux, j’ai travaillé pour de très grands châteaux, ces châteaux ont un patrimoine qui est plus ou moins à restaurer, mais aussi nous avons affaire à des esthètes qui commandent des créations »

Comme un magicien, Pierre Kauffmann a redonné vie à Vénus enlacée par Adonis, une statue en pierre en très mauvais état, issue du château Raba à Talence : « c’est une statue du XVIII à qui il est arrivé malheur : elle est tombée de son piédestal, d’assez haut, elle s’est fragmentée en 8 morceaux, donc il m’a fallu la reconstituer, puis travailler les parties manquantes, à partir d’une pierre que j’ai retrouvé, qui est de même grain, de même couleur, de la pierre de Caen. »

Pierre vient de terminer le portrait d’Anastasia. Sa maman, Marie José, voulait à tout prix immortaliser le visage de sa fille et la fraîcheur de l’enfance.

  « Je le trouve très beau et très ressemblant » réagit Anastasia. « D’avoir un objet d’art, qui soit personnel, qui n’a été fait que pour vous, et qui représente beaucoup, l’enfance, qui représente ma fille, c’est une chose à laquelle je suis très attachée, complète sa maman. »

L’expression du visage d’un être humain, c’est quelque chose de passionnant, c’est la fenêtre de l’âme », m’explique Pierre Kauffmann.

Passionné depuis le début de son aventure, Pierre, 65 ans, compte bien continuer, mais sans doute avec davantage de couleurs, car comme il dit, sa prochaine sculpture c’est celle qui exprime au mieux son expérience, son art empirique.

13 Sep

« Douze oiseaux sortis d’un verre » ou quand l’oeuvre de Folon inspire le château d’Arsac

Ce jeudi a lieu le vernissage d’une fresque tirée d’un dessin de Jean-Michel Folon. Folon était venu inaugurer en 2002 cette fabuleuse statue en bronze »la Fontaine aux Oiseaux », il avait aussi laissé sur le livre d’or du château un dessin original d’un verre de vin avec 12 oiseaux. Philippe Raoux a tenu à lui rendre hommage en faisant réaliser une fresque de 14 mètres sur 9 pour le chai du château.

Tiziana Mazzoni, Philippe Raoux, et Stéphanie Angelroth, devant l’oeuvre de Folon © JPS

Philippe Raoux, propriétaire esthète du château d’Arsac, a tenu à associer ses salariés devant l’oeuvre gigantesque de Folon, accrochée au fond du chai du château d’Arsac. Il s’agit de la restitution d’un dessin de l’artiste (aujourd’hui disparu) lorsqu’il était venu inaugurer l’une de ses oeuvres « la Fontaine aux Oiseaux » :

Le dessin original sur le livre d’or de la propriété © JPS

« on fait du raisin, on fait du vin, après on le vend, et avec l’argent qu’on gagne on achète des oeuvres d’art,  et cela participe à la vie de la propriété, » explique Philippe Raoux à ses salariés avant de les inviter à rentrer dans le chai à barriques où est exposée cette fresque

Cette reproduction avec quelque peu de liberté (comme ces oiseaux), sur un format de 14 mètres sur 9, est tirée d’un dessin de 2002 réalisé par Folon sur le livre d’or de la propriété. « On ne pouvait pas se permettre de faire des oiseaux rigides ou totalement identiques à ceux du dessin, parce que Folon n’aurait pas réalisé des oiseaux comme sur son dessin en petit format s’il avait du les agrandir, » commente Stéphanie Angelroth, directrice de la Fondation Folon.

Il y avait aussi tout un aspect technique à prendre en compte comme l’explique Tiziana Mazzoni, l’artiste qui a restitué l’oeuvre, elle-même est ancienne élève de l’école de restauration de Rome.

« L’oeuvre peut être soulevée par un système mécanique, en fonction de la hauteur des barriques, on a du répondre aussi aux conditions climatiques à laquelle l’oeuvre est exposée, notamment des conditions un peu extrêmes avec une température maximum de 14° et surtout une humidité relative à 80 % » Tiziana Mazzoni

Jean-Michel Folon, c’est cet artiste qui a réalisé en 1989 le timbre du bicentenaire de la révolution. 89, c’est aussi l’année où Philippe Raoux a commencé sa collection d’oeuvres d’art contemporain.

L’homme qui mesure les nuages (2008) de Jan Fabre,  au château d’Arsac © JPS

Depuis cette époque, il s’est dit qu’il allait consacrer chaque année 1 franc par pied de vigne à l’art et comme il a 600000 pieds, cela fait 600000 francs de l’époque soit 100000 € environ pour financer ces oeuvres. Parmi elles 4 pièces majeures de Folon trônent au château d’Arsac, dont la fameuse « Fontaine aux Oiseaux ».

 

Philippe Raoux avec la Fontaine aux Oiseaux de Folon © JPS

Je l’apprécie beaucoup car depuis ma jeunesse il ne m’a jamais quitté, d’abord sans le connaître à travers les génériques de la 2, après mes parents m’avaient offert une lithographie de Folon quand je devais avoir 12-13 ans, et par la suite la magie de la vie a fait que je lui ai acheté une oeuvre ici. » Philippe Raoux, château d’Arsac.

Ce message d’envol a inspiré Philippe Raoux, avec ce dessin de verre de vin et de 12 oiseaux qui prennent leur envol depuis le nectar : « le vin prend sa liberté et s’en va régaler les amateurs aux 4 coins du monde. »

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer :

12 Sep

9e et dernier opus de Châteaux Bordeaux : la success story de Corbeyran, inspiré par les vins de Bordeaux

Châteaux Bordeaux n°9 « les primeurs » sort le 26 septembre. Corbeyran son auteur avec Espé comme dessinateur ont enregistré un succès considérable sur cette série très réaliste qui décrit l’arrivée d’une héritière dans le microcosme du monde du vin de Bordeaux. 

Corbeyran devant son oeuvre et son succès : Châteaux Bordeaux en 9 volumes © JPS

Corbeyran, c’est ce scénariste bordelais, qui compte à son actif plus de 350 BD dont Châteaux Bordeaux, une série en 9 volumes qui a explosé les ventes.

Le 1er numéro, tiré à 23000 exemplaires, s’est finalement vendu à 70000 exemplaires. Alexandra en est l’héroïne, il s’agit d’une riche héritière d’un château viticole qui s’en revient des Etats-Unis pour succéder à son père décédé.

Ce succès est une belle surprise, mais avant il y a eu le suspens. L’heure de vérité, c’était en juin 2011 lors du lancement à l’occasion de Vinexpo où l’album a connu pas mal de succès aupès de la profession, et ensuite l’autre surprise en librairie où ça a plu très fortement. » Corbeyran.

Au château Kirwan à Margaux qui a servi de décor pour la Fête de la Fleur dans l’un des numéros de Châteaux Bordeaux © JPS

« Physiquement Alexandra a des atouts pour conquérir le coeur des lecteurs et des lectrices, mais le fait que moi je découvrais le vin, en même temps que j’écrivais sur le sujet, cela a permis à énormément de lecteurs de se retrouver dans cette position de néophytes et d’être invités dans l’histoire plus facilement que si j’avais choisi un personnage très pointu…' »

Avec Philippe Delfaut directeur de Kirwan qui fait déguster le 2017 à Corbeyran © JPS

« Les primeurs », c’est le 9e et dernier opus de la série. Alexandra veut réaliser le vin de son grand père, elle s’entoure des services du célèbre oenologue Michel Rolland. A l’occasion des primeurs, elle présente son vin et le fait déguster notamment à Jacques Dupont le célèbre journaliste critique du Point qui sort tous les ans un guide pour les amateurs.

Châteaux Bordeaux est une invitation à découvrir le vin mais aussi l’univers de Bordeaux puisqu’on va de châteaux en châteaux, les primeurs se déroulent à Angludet, la fête de la Fleur au château Kirwan. »

Corbeyran au château Angludet avec Daisy et Allan Sichel © JPS

D’un domaine l’autre, Corbeyran a fait un long travail de recherche d’informations sur les crus classés ou non classés et les châteaux du Médoc ou d’autres appellations de Bordeaux. Il a su écouter les conseils des vignerons, des techniciens et représentants de la filière pour parler aussi bien des métiers de courtiers, de négociants, que des millésimes.

« Ce qui m’a frappé, dès le début, c’est son attachement au détail , à la véracité à la crédibilité des éléments qu’il met en avant. L’attachement d’Eric Corbeyran à arriver à une authenticité, j’ai apprécié ce moment d’échanges, à ce que l’histoire qu’il relate soit du possible et du réel et que cela décrive au mieux la réalité dans laquelle baignent les vins de Bordeaux », m’explique Allan Sichel, président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux et co-propriétaire des châteaux Angludet et Palmer.

Je l’ai encouragé à présenter Bordeaux, la réalité de l’environnement et le fonctionnement de la place de Bordeaux », Allan Sichel, président du CIVB.

Châteaux Bordeaux s’est écoulé à environ 400000 exemplaires. Un succès chez les libraires spécialisés qui aimeraient bien voir sa BD traduite en anglais pour les touristes.

Jean-Luc de BD Avenue avec Corbeyran, préparant le lancement du tome 9 © JPS

« La série a largement dépassé la région de Bordeaux, elle est connue nationalement et les touristes sont toujours acheteurs de ce genre de série… pour l’histoire, pour l’aspect technique qui est abordé dans chaque tome et il y a une chose qui plaît beaucoup aux touristes, c’est que l’on reconnaît dans les albums les quartiers de Bordeaux » explique Jean-Luc Castrec, le patron de BD Avenue cours de l’Intendant à Bordeaux.

Corbeyran le néophyte est devenu depuis cette série un grand amateur et connaisseur de vins de Bordeaux. Il s’est d’ailleurs fait construire chez lui une cave enterrée pour ses 600 flacons. Sa passion l’a menée à écrire également « à table », mais aussi une autre série « Clos de Bourgogne » et Viniféra, une collection sur les civilisations du vin : sortie le 18 septembre et présenté à la Cité du Vin à Bordeaux.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Boris Chague l’interview en plateau de Corbeyran par Cendrine Albo :

11 Sep

40 ans de Foire aux Vins : à Bordeaux Caudéran, c’est la foule des grands jours !

C’était ce matin le coup d’envoi de la foire aux vins au Carrefour Market de Caudéran-Ferry à Bordeaux. Un supermarché pris d’assaut dès 7h30 par de nombreux connaisseurs et amateurs de vin. Un supermarché qui fête cette année sa 40e foire aux vins, sous chapiteau.

© JPS

Dès l’ouverture à 7h30, on s’est bousculé pour cette foire aux vins à Bordeaux-Caudéran. 40 ans que cela dure ici. 

Jean-Pierre Taris, 40 ans de fidélité à la foire aux vins de Caudéran © JPS

Jean-Pierre Taris, de Bordeaux, les a toutes faites et acheté le plus grands millésimes : « les 82, le 85, 90, 95, 2000, 2009, 2010, 2015 et 2016 », dit-il avec le sourire.

Le 2015, cette année très prisé… © JPS

Cette année, les amateurs ne s’y trompent pas, en rayon il y a beaucoup de bons millésimes comme le 2014, le 2015, et déjà un peu de 2016 mais aussi des plus anciens, comme des 2006 ou 2010.

Jean-Luc Dantou va faire découvrir des pépites à ses élèves de La Tour Blanche © JPS

« C’est le bon endroit pour essayer d’acheter quelques bouteilles très intéressantes à à des prix primeurs, sauf que vous n’êtes pas obliger de prendre un caisse comme pour les primeurs », commente , Jean-Luc Dantou, professeur au lycée La Tour Blanche, venu s’approvisionner à titre personnel, mais aussi pour éduquer ses lycéens.

Des crus classés ou de petites pépites, il y en a pour tous les budgets et tous les goûts, en Bordeaux mais aussi dans bien d’autres régions viticoles, en blanc, rouge, rosé ou effervescent.

« Je fais une foire aux vins par an et ça me permet d’alimenter ma cave, qui comporte 600 à 800 bouteilles », me confie Alain de Saint-Aubin du Médoc.« On fait ça pour la famille, on ramène des caddies quasiment pleins, ça peut aller jusqu’à 500 €, ça dépend des budgets de chacun », explique Catherine.

Olivier Cornuaille, directeur d’exploitation du Carefour Market de Caudéran © JPS

« Il y a une offre qui est toujours de qualité, avec des prix intéressants… Cette année on a sorti des 2015, l’attractivité elle est toujours sur les grands millésimes, 2015 en fait partie. Concernant les vins bio, c’est vrai qu’on les met en avant depuis 5 ou 6 ans, mais tous les ans on ajoute des références, on va chercher différentes appellations et différentes couleurs. On a effectivement un client qui est de plus en plus précis dans ses choix. En volume on va passer 50000 bouteilles sur 3 semaines, » commente Olivier Cornuaille Carrefour Market Caudéran-Ferry.

Des foires aux vins qui vont se poursuivre dans les diverses enseignes de manière échelonnée, jusqu’au 14 octobre.

Bienvenue à NoA, la chaîne 100% Nouvelle-Aquitaine

C’est le D-Day, NoA débarque ! La nouvelle chaîne 100% Nouvelle-Aquitaine sera lancée ce soir sur internet et sur les box. Un nouveau challenge pour faire découvrir les territoires de Nouvelle-Aquitaine, les inconnus et les talents qui y vivent. Coup d’envoi à 19h10 !

Laurence Mayerfeld, la directrice de France 3 Nouvelle-Aquitaine, interviewée ce matin par Christophe Zirnhelt dans 9h50 le matin © Jean-Pierre Stahl

NoA, pour Nouvelle-Aquitaine. La petite chaîne et dernière née que vous pourrez retrouver dès ce soir à 19h10 sur Orange (chaîne N°339), SFR (455), Free (326) et Bouygues (337). Une chaîne lancée par France Télévisions, en présence de sa Présidente Delphine Ernotte, et France 3 Nouvelle-Aquitaine avec Laurence Mayerfeld, directrice du Pôle Sud-Ouest.

La chaîne des territoires et des citoyens de Nouvelle-Aquitaine © JPS

NoA se veut le reflet des citoyens et des territoires dans lesquels ils vivent, un fil rouge va relater leur quotidien dans des endroits qui méritent d’être mis en valeur. NoA fera ainsi la part belle à tous les aspects de la vie sociale, économique, culturelle, sportive mais aussi aux domaines du littoral et de la viticulture des territoires de Nouvelle-Aquitaine.

La Nouvelle-Aquitaine, c’est la plus grande région de France et on s’est dit comment va-t-on faire partager la culture, les modes de vie de tous ces habitants à l’ensemble. Sur France 3 on est une chaîne nationale avec des décrochages régionaux, mais il nous manquait du temps d’antenne, alors on a construit ce projet » Laurence Mayerfeld directrice de France 3 Nouvelle-Aquitaine.

On est allé convaincre, convaincre la région à co-produire des programmes, et puis on a aussi convaincu le personnel que c’était une belle aventure, et pour l’instant on a réussi à les convaincre. »

Ecoutez et regardez Alain Rousset le Président de la Région Nouvelle-Aquitaine, qui commente l’arrivée de NoA et sa volonté d’accompagner cette nouvelle chaîne : 

 « Innover, Dévoiler, Etonner, Raconter, Informer » sont un peu la trame de cette chaîne dont l’écriture se fera avec aussi de nouveaux outils numériques et de nouveaux codes à l’ère du numérique, d’internet et des smartphones. L’info sera présente à travers une exposition ou réexposition des JT régionaus produits à Bordeaux, Poitiers et Limoges, mais aussi de toute l’information locale de Pau, Bayonne, Périgueux, Brive, La Rochelle. 

C’est une petite révolution pour nous, on va essayer d’aller dans des villages où on ne va quasiment jamais, quand je dis nous, ce sont tous les médias, parce qu’il n’y a pas forcément d’actualité à couvrir ».

« On va aller à leur rencontre, tous les jours il y il y aura 4 directs (à 10h, 11h, 15h, 16h), on va rencontrer des habitants qui vont raconter comment ils vivent, dimanche on sera en direct du Décastar de Talence par exemple », a expliqué Laurence Mayerfeld invitée du 12/13 ce midi sur France 3 Aquitaine.

On pourra découvrir aussi des programmes inédits, des fictions tournées dans la région, des rendez-vous d’information comme une prochaine prise d’antenne exceptionnelle sur les vendanges fin septembre.

Un grand jour marqué par la présence de Mme la Ministre Geneviève Darrieussecq, avec Laurence Mayerfeld et la Présidente de France Télévisions Delphine Ernotte © JPS

La Région Nouvelle-Aquitaine est associée à ce projet d’envergure et co-finance ce projet. Un contrat d’objectifs et de moyens a d’ailleurs été signé entre France Télévisions et la Région Nouvelle-Aquitaine   Celui-ci va permettre de financer :

  • 1 magazine culturel mensuel Bis, présenté par Mathilde Serrell, décliné en micros programmes quotidiens.
  • 8 documentaires supplémentaires de notre production actuelle soit 30 documentaires par an.
  • 2 séries de programmes courts en langues régionales en saintongeais et en occitan. Ainsi, 3 langues régionales, avec le basque, seront représentées.
  • 2 séries sur les champions néo-aquitains : les champions sportifs, femmes et hommes, valides ou en situation de handicap, et les champions de la vie économique, dont chacun sait qu’ils sont nombreux en Nouvelle-Aquitaine

Votre serviteur participera à cette belle aventure et a d’ailleurs proposé un rendez-vous mensuel sur les Terroirs de NoA : une mise en avant des différentes appellations viticoles de la Nouvelle-Aquitaine, avec de nombreux portraits de vignerons, des plateaux avec les acteurs des différentes filières et appellations, mais aussi le clin d’oeil avec des chefs du cru car cuisine et vin sont intimement liés. Ce sera aussi l’occasion de prendre l’antenne sur de gros rendez-vous ou d’événements de la viticulture et de la gastronomie en Nouvelle-Aquitaine.

A 19h10, juste avant le lancement de NoA depuis la régie de France 3 Aquitaine © JPS

Longue vie à NoA, la chaîne 100% Nouvelle-Aquitaine.

NoA, c’est quoa ? Réponse avec Guillaume Decaix et Sylvie Tuscq-Mounet :

RETROUVEZ LA PREMIERE PRISES D’ANTENNE ET LA SOIREE DE LANCEMENT DE NoA :

10 Sep

100 000 visiteurs pour la 5e opération « eat ! Brussels, drink ! Bordeaux »

Encore un pari gagné pour les organisateurs bruxellois, le CIVB et les 60 vignerons qui ont fait le déplacement pour cette 5e Fête du Vin de Bordeaux à Bruxelles qui s’est déroulée durant ce grand week-end, de jeudi à dimanche.

© CIVB – Guillaume Bonnaud

L’édition bruxelloise 2018 de Bordeaux Fête le Vin a réuni cette année 100 000 visiteurs, ce qui est pas mal au pays du Mannenken Pis. Plus de 90 000 dégustations
de vins de Bordeaux qui ont été servies sur les 8 pavillons vin présents au parc bruxellois : Bordeaux – Bordeaux Supérieur, Rosés de Bordeaux – Bordeaux Blanc – Entre-Deux-Mers et Crémants de Bordeaux, Médoc, Côtes de Bordeaux, Sweet Bordeaux, SaintEmilion – Pomerol – Fronsac, Graves -Sauternes et le nouveau venu Mouton Cadet.

RECORD BATTU POUR LES ASSIETTES DEGUSTEES

Ce sont près de 8 000 bouteilles qui on été dégustées avec les plats de 36 chefs bruxellois, allant de l’échine de porc ibérique, en passant par la tartare de saumon, le thon rouge, le risotto à la crème de truffe, jusqu’aux fromages affinés belges et comptoirs de desserts. Le record a été battu cette année avec 30 000 assiettes dégustées pendant
les 4 jours.

Un attrait aussi pour la diversité et la qualité des vins de Bordeaux qui ont pu montrer comme à Bordeaux, Québec ou Hong-Kong toute la gamme et l’accessibilité en prix des vins de Bordeaux.

ECOLE DU VIN ET SA TABLE BORDEAUX BLACKJACK

L’Ecole du Vin de Bordeaux  a accueilli et formé reçu près de 1 500 pesonnes. Elle était fière de présenter une nouvelle série d’ateliers, déjà présents lors de Bordeaux Fête le Vin en juin dernier : les parfums du Vin, l’Art de l’assemblage, Cheese & Tchin ainsi qu’une table Bordeaux Blackjack.

DES MASTERCLASS EN PRIME

Pour la première fois, 4 masterclass étaient proposées aux amateurs le plus experts : les Crus Classés de Graves, Les Grands Vins médocains, Les Grands Crus Classés de Saint-Emilion et les Grands Vins liquoreux avec les fromages affinés belges.

LA BANDE A BONNAUD

L’exposition « les belles gueules de Bordeaux » réalisée par le photographe Guillaume Bonnaud a été exportée pour la 1ère fois.52 portraits de vigneronnes et vignerons des appellations Bordeaux et Bordeaux Supérieur, ont été exposés sur les grilles du parc, face au Palais Royal, on a pu aussi les retrouver et apprécier durant tout cet été à la Cité du Vin de Bordeaux.

09 Sep

« Noirs » by Nicolas et Romain Claris

Après 2 mois et demi d’exposition au Saint-James à Bouliac, Nicolas et Romain Claris vont décrocher aujourd’hui leurs oeuvres. « Noir, c’est noir… » la couleur a inspiré ces 2 Bordelais, du grand art.

Régis Castillon, Nicolas Claris, Valentine Castillon et Romain Claris à la soirée décrochage de « Noirs » au Saint-James jeudi dernier © JPS

Le 21 juin dernier, la fête de la musique et un match de l’équipe de France au mondial de foot avaient fait quelque peu de l’ombre au vernissage de cette expo au Saint-James. Mais vu qu’on célébrait le noir, les noirs, on était raccord. Et puis les amateurs d’art contemporain et de photographies étaient là.

Le noir n’est pas triste, ni sinistre; il sert de révélateur à la lumière et il nous révèle la matière », Nicolas Claris

Nicolas et Romain Claris en sont à leur 6e exposition ensemble. Nicolas, c’est le père qui excelle en photos, Romain, c’est le fils qui n’est pas moins original en videos, et quand tous deux sont inspirés le Saint-Esprit plane sur leur production.

© Nicolas Claris

L’an dernier, ils avaient commis ensemble « Rouge »,  un festival  de photographies artistiques ayant pris pour thème l’imprimerie et le château Angélus, le tout sur fond rouge. Une belle déclinaison de teintes de rouges jouant avec des lumières différentes captées au château Angélus et chez Print Dorure.

© Nicolas Claris

« Noirs » aurait pu s’inspirer du raisin et de ces multitudes de baies noires (que l’on s’apprête à vendanger à partir du 20 septembre dans le bordelais), comme « Rouge » s’était inspiré des cloches d’Angélus et d’ombres de verres portées sur un mûr… Là il n’en n’est rien, « habituellement on photographie des bateaux, des châteaux, des vignobles, là on voulait montrer notre capacité créative…« , me confie Nicolas Claris et c’est bluffant.

Nicolas Claris a su jouer avec ces matières nobles comme ces peaux de cuir, de lézard, de galuchat…mais aussi d’objets les plus basiques comme un arrosoir et son pommeau pour réaliser 2 tableaux extras dont l’un fait penser à des cercles de diamants, il n’en est rien c’est la lumière qui traverse les trous du pommeau, étonnant, sublime. Il y a aussi ces clichés et la video inspirés de charbon de bois, quand on les met sur le grill, Nicolas et Romain, brûlent de talent pour mettre en valeur de petits cubes de bois noircis, incroyable.

Et puis, il y a cette danseuse, « Isabelle Lecras, on lui a demandé sa collaboration pour faire des photos et une vidéo », avec un grand voile noir sur la Dune du Pyla : on passe du sable au charbon, ou du charbon à l’eau, au montage, avec ce voile noir qui amène à différentes émotions ou au rêve ».

© Nicolas Claris

Un joli travail de recherche et d’imagination qui a duré 6 mois pour mettre en scène 25 photos à partir d’une première sélection de 70.

Petit clin d’oeil à Nicolas et Romain Claris, ma touche à moi, en noir et blanc © JPS

« Noirs », c’est brillant, et ce n’est pas si « noir, c’est noir », moi qui m’habille toujours en noir, je vous le dis, ça donne de l’espoir !

Regardez le film Noirs de © Romain Claris :

Noirs – Le film from Romain Claris on Vimeo.

08 Sep

Denis Mayaud et Raphaelle Jourdrin remportent le 34e Martahon du Médoc

Chez les hommes, Denis Mayaud a remporté le maraton 2018 en soit 2h25mn43s, tandis que Raphaelle Jourdrin remporte l’épreuve chez les dames en 2h58mn52s. Bravo à tous.

Ancien coureur de cross, le limousin Denis Mayaud s’est imposé chez les hommes en moins de trois heures et demi soit 2h25mn43s devant Freddy Guimard (02h28mn27s) et devant le tenant du titre, le très grand champion qui a remporté 6 fois précédemment le marathon du médoc : Thierry Guilbaut (02h30mn51s).

Chez les dames, c’est la Bretonne Raphaelle Jourdrin qui a remporté l’épreuve en 2h58mn52s devant Nathalie Vasseur. 

07 Sep

Du baume au coeur en Côtes de Bourg : les vendanges en blanc ont commencé, de quoi oublier les orages de grêle

Les vendanges ont commencé en Côtes de Bourg pour les blancs. Une appellation du Nord Gironde qui a été durement touchée par deux gros orages de grêle des 26 mai et 15 juillet dernier. Ces premières vendanges réchauffent le coeur de ces vignerons comme ici au château Mercier.

Début des vendanges à 7h à Saint-Trojan © JPS

En Côtes de Bourg, depuis 7 heures ce matin, les vendanges en blanc commencent au château Mercier entre chien et loup… La machine à vendanger s’active à ramasser ces sauvignons gris sur une parcelle de 80 ares. Un instant d’émotion pour la famille Chéty, victime de la grêle le 26 mai dernier.

Christophe et Isabelle Chéty, du chateau Mercier © JPS

« C’e n’est pas oublié, cela reste dans nos coeurs, on ne va pas tout vendanger mais là nos blancs sont magnifiques, il faut penser à ce qui est beau et là c’est notre 1er jour et là pour les sauvignons gris qu’on rentre il y a une maturité superbe. » commente Isabelle Chéty du château Mercier.

Vignerons depuis 1698, les Chéty ont bien sûr connu de nombreux orages de grêle en plus de 3 siècles, mais surtout 3 phénomènes intenses en 40 ans.

« Effectivement, on a environ 30% de la propriété qui a grêlé et dont une grosse partie à 100% », continue Christophe Mercier, son frère; « mais heureusement, on constate aujourd’hui que cet été a été tès clément pour nous et ce qui n’est pas grêlé semble pouvoir être de très bonne qualité, on a des raisins qui sont sains ».

      De quoi remonter le moral alors qu’Isabelle Chéty nous montre ces 12 hectares de merlot qu’il a fallu tailler juste après la grêle et qui ne donneront rien cette année.

« Le couloir a vraiment commencé ici, sur la commune de Teuillac, et il n’y avait plus rien. »

Entre l’orage de grêle du 26 mai et l’autre du 15 juillet, ce sont près de 2500 hectares qui ont été touchés à des degrés divers (dont 1000 très impactés pour lesquels il n’y avait plus rien). Ces pertes de volumes risquent de se traduire par des pertes momentanées de marchés.

Le président des Côtes de Bourg Stéphane Donze © JPS

« Le problème, c ‘est surtout pour les viticulteurs qui n’avaient pas de stock. Même si le manque à gagner et la trésorerie se répeccute sur plusieurs années derrière (on met au moins 4 ans à se remettre…). Mais ceux qui n’avaient plus de dernier millésime et qui ne peuvent pas mettre en marché, vont perdre desmarchés aujourd’hui », commente Stéphane Donze le président des Côtes de Bourg.

Au château Mercier, la production pourrait avoisinner 1500 à 1700 hectolitres 2500 à 2800 habituellement.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Ludovic Cagnato, Sabine Hostein, Isabelle Rougeot : 

04 Sep

« Le Goût Retrouvé du Vin de Bordeaux » : le livre qui pourrait faire bouger les lignes ?

Ce 5 septembre sort en librairie ce livre écrit par Jacky Rigaux et Jean Rosen aux éditions Actes Sud. Un bouquin qui s’inspire de la démarche de Loïc Pasquet, l’électron libre ou plutôt l’OVNI du bordelais, qui s’est mis en tête de retrouver le goût d’autrefois, d’avant-phylloxéra, à Bordeaux. Retour sur son initiative qui le place désormais en tête des vins les plus chers de Bordeaux.

Loic Pasquet met en avant « le goût du lieu » avec ses cépages oubliés © JPS

C’est pour certains un hurluberlu, pour d’autres un génie. Souvent décrié, toujours envoûté, Loïc Pasquet a continué depuis plus de 10 ans sa mission qu’il s’est fixée en 2006 de « retrouver le goût du vin d’autrefois, d’avant phyloxéra »

Pour Stéphane Derenoncourt, figure de Bordeaux et de Saint-Emilion, qui conseille une centaine de domaines dans le monde et signe la préface de ce livre : « c’est une mission bien singulière à laquelle s’accroche avec acharnement Loïc Pasquet », c’est presque un moine-soldat au service du terroir, qui a pourtant eu des déboires suscitant jalousies et vacheries comme avoir rasé ses pieds de vigne. (une plainte avait été déposée aussitôt).

En fait Loïc Pasquet, ce buté incompris, s’est mis en tête de planter sur un terroir de graves des cépages locaux, ancestraux plantés en franc de pied, c’est-à-dire non greffés, le tout avec en toile de fond « une viticulture qui s’inspire de vieilles pratiques respectueuses de l’environnement », comme le soulignent les auteurs Jacky Rigaux et Jean Rosen. Le premier auteur a précédemment écrit « Ode aux grands vins de Bourgogne » à propos du célèbre vigneron disparu Henri Jayer, dont les bouteilles s’arrachent partout dans le monde en salle des ventes à des prix incroyables. Le second, docteur en histoire de l’art et directeur de recherche au CNRS, est vice-président de l’association Rencontres des cépages modestes.

D’emblée les auteurs précisent que « le but de ce livre n’est pas de lui faire une publicité dont il n’a nul besoin, mais de démontrer que, en dehors des pratiques actuelles, sans l’apport d’intrants plus ou moins nuisibles au vigneron, au consommateur et à la planète, et sans le secours de l’oenologie, le nouveau vigneron pourra non seulement faire parler son terroir et produire de l’excellent vin en pratiquant une autre viticulture, mais aussi y gagner sa vie correctement. »

Des cépages de Saint-Macaire, Castet, tarnet, Petit-Verdot, Prunelard, Cabernet Franc, Carménère, Pardotte, Merlot, Cabernet Sauvignon et Malbec, en tout 11 cépages assemblés dans le Liber Pater rouge © JPS

Le hic, c’est que ce vigneron têtu qui s’est levé un beau matin pour reprendre ces cépages plantés en franc de pied est aujourd’hui suivi par les plus grands amateurs de vins étrangers chinois, russes, américains ou des émirats, et même Michel-Jack Chasseuil (le plus grand collectionneur de vin au monde).

Dans son vignoble de Landiras, il nous dévoile ainsi ces cépages très divers qui font sa fierté : « ici on a du petit verdot, là-bas du tarnay coulant, et de ce côté-ci du saint-macaire », nous montre-t-il sur ses parcelles de 3 ha en situées dans les Graves.

Ce sont des cépages qu’on a retrouvé dans des conservatoires nationaux ou dans les vieilles parcelles, ces cépages constituent Liber Pater ; pour les rouges on a 11 cépages assemblés et pour les blancs 3 cépages », Loïc Pasquet.

Ses bouteilles en blanc et en rouge se vendent à prix d’or ! 4300 € la bouteille chez Millésima par exemple, qui vend ce Liber Pater Collection « la Feuille » 2007, l’Orage 2009″ ou encore « la Scène » 2010 à ce prix là. Le pire c’est que paraît-il ces bouteilles se sont déjà revendues à l’étranger bien au-delà. « Vers l’infini et au-delà », Buzz l’Eclair sait que sur la planète vin parfois, c’est « no limit », on touche là au monde du luxe, à l’oeuvre d’art, aux choses dignes du surnaturel…

L’idée, c’est de retrouver le goût du lieu ! Ces cépages-là étaient associés à un lieu typique…Quand on remet la vigne franche de pied sur son terroir qui l’a vu naître, on retrouve le vin du lieu, le cépage sert simplement de fusible qui exprime le terroir », Loïc Pasquet

Loîc Pasquet dans les chais de Millésima à Botrdeaux © JPS

Quand on se pose un instant et qu’on tente d’analyser l’histoire de la viticulture depuis l’arrivée du phylloxéra et la chimie mise sur un piédestal à une certaine époque, ça donne le tournis. C’est en fait ce que retrace ce bouquin : il y a eu l’arrivée de « potasse et d’engrais azotés de synthèse vantés par des agronomes bien formés qui sont devenus commerçants » explique Stéphane Derenoncourt, « sans parler des herbicides, pesticides et autres insecticides, utilisés à des doses à peine avouables de nos jours. On en mesure aujourd’hui les dégâts : appauvrissement de la vie bactérienne de nos sols, comme de la faune et de la flore…baisse de la durée moyenne de nos vignes, perte de goût. »

Loïc Pasquet a donc tout repris à l’envers, se documentant sur les anciennes pratiques, les anciens cépages, pour retrouver « le goût du lieu ». A l’inverse du mouvement de fond du XIXe avec « le négoce triomphant qui se focalisa davantage sur la marque que sur la recherche du goût du lieu », écrivent les auteurs du livre. Néanmoins ceux-ci pondèrent le propos reconnaissant aussi le réveil des vins fins dès la 2e moitié du XIXe à Bordeaux, en Bourgogne et en Champagne. C’est ainsi que Bordeaux vu le naître le classement de 1855 de grands vins fondés sur les notions de château, de terroir, de cépage et de prix bien sûr ou de notoriété pour ne pas froisser. Les auteurs reconnaissent que ce « classement s’avère encore pertinent aujourd’hui », prenant pour exemple Pontet-Canet, 5e cru classé, converti en biodynamie. (bon là on sent une petite tendance à soutenir ce type de profil…). Quelques paragraphes plus loin, retraçant les petits coups de canifs dans le classement avec Cantemerle (5e ajouté très tôt) et Mouton passé de 2nd à 1er crus classé en 1973,même si un Jean-Paul Kaufmann est favorable au statu quo, on relate que Loïc Pasquet serait plutôt favorable à un réexamen comme celui de Graves de 1959, tant il est vrai que « le foncier n’est plus le même qu’en 1855, donc le terroir n’est plus le même » dixit Loïc Pasquet (ça risque de tousser dans le landerneau). Mais on n’y est pas encore, il y a de la marge…

Un exemplaire de Liber Pater rouge La Scène millésime 2010

Revenons à nos moutons, la force du vigneron en recherche de vin fin, c’est en somme miser sur un fabuleux terroir. Ce fut le pari de Loïc Pasquet, ce Poitevin, qui trouva dans les Graves et ses sols drainants, « un terroir plutôt froid la nuit et chaud le jour où les vignes mûrissent harmonieusement leurs fruits,  avec des baies petites aux peaux épaisses qui libèrent peu de jus en vinification, synonyme de grand vin à venir » permettant la digne expression de ces cépages autochtones.

Fabrice Bernard, le PDG de Millésima est l’un des rares négociants de la place de Bordeaux à commercialiser Liber Pater © JPS

A l’heure où certains reviennent de l’ère industrielle et de la standardisation du goût, la typicité, qui n’a jamais disparue mais dont le terme avait peut-être été dévoyé, utilisé pour des raisons de marketing, fait ou pourrait faire son grand retour, exprimant pleinement le goût du lieu et du raisin. Bordeaux peut-elle suivre cet exemple ? Peut-être… ou pas.

En tout cas, la célèbre maison Millésima, leader de la vente de grands vins sur internet et en primeurs, possède quelques flacons de Liber Pater parmi ses 2,5 millions de bouteilles dans ses chais, quai de Paludate à Bordeaux. Pour Fabrice Bernard, le PDG :  « la clientèle n’est peut-être pas à Bordeaux, c’est plutôt une clientèle internationale… »

Ce vin là aujourd’hui, c’est vrai qu’on va plutôt aller le vendre sur des marchés américains, russes, asiatiques, et pourquoi pas le faire découvrir à ceux qui en ont envie :le tout est de trouver les amateurs qui ont envie de redécouvrir un vin tel qu’il était produit, c’est vrai que c’est une histoire, quelque chose de différent et c’est cela qui m’a plu dans cette histoire », Fabrice Bernard PDG de Millésima.

Christophe Château du CIVB © JPS

Le CIVB accueille ce livre sereinement « pour moi on n’avait pas perdu le goût des vins de Bordeaux, le goût des vins de Bordeaux il évolue », commente Christophe Château. « Je n’ai jamais vu des vins de Bordeaux d’il y a 1000 ou 2000 ans, donc je ne peux pas vous dire si les vins d’aujourd’hui sont très différents.

Le goût du consommateur a évolué, les vignerons, et le climat, ont évolué, c’est une évolution perpétuelle et ce dont je suis sûr c’est que la qualité des vins de Bordeaux est bien meilleure qu’il y a 10 ans, il y a 20 ans et encore plus qu’il y a 50 ans » Christophe Chateau CIVB.

Et de compléter :  « bien sûr, c’est une expérimentation et toutes les expérimentations sont intéressantes, et aujourd’hui le consommateur a besoin qu’on lui raconte de belles histoires et ça c’est une très belle histoire à raconter. C’est un joli coup marketing et ça fait parler de Bordeaux, on sera vigilant à ce que les règles de l’AOC soient respectées ou si c’est pas le cas qu’il fasse son vin sans IG (indication géographique) ». Quant à la critique formulée dans le livre sur l’uniformisation du goût, Christophe Chateau répond: « je ne suis pas d’accord avec cela. Oui il y a des modes où les consommateurs aimaient les goûts liés au feu, au bois, à la vanille, au réglisse dans les vins, et on allait avec plus de bois neufs, des bois chauffés, et aujourd’hui le consommateur il préfère le fruit, la fraîcheur, l’équilibre. »

« Le Goût retrouvé du Vin de Bordeaux » écrit par Jacky Rigaux et Jean Rosen aux éditions Actes Sud © JPS

Le nombre d’initiatives individuelles ces dernières années ne manquent pas, de plus en plus de propriétaires, viticulteurs retrouvent le sens du mot vigneron, ce paysan au service de la terre qui réussit à faire s’exprimer avant tout le goût et l’authenticité de la vigne. De là à dire qu’il n’ya  pas de bonnes choses à boire à Bordeaux, c’est faux, en revanche le goût de ce Liber Pater est bel et bien atypique, un grand vin fin de Bordeaux, avec des arômes de fruits, des notes florales assez exceptionnels. Dommage qu’il soit si cher, le grand public serait intéressé de le découvrir aussi mais la production en général avoisine 1500 bouteilles à 2000 bouteilles. Et comme ce qui est rare est cher…voilà aussi l’explication, mais pas seulement car si ce n’était pas un grand vin fin, il ne s’arracherait pas.

En août dernier, Wine Searcher a dévoilé le classement des 50 vins les plus chers au monde : Liber Pater se classe à la 17e place, avec un prix moyen de 4.321 dollars, devant Petrus mais juste derrière la Romanée-Conti. 

« Le Goût Retrouvé du Vin de Bordeaux » aux éditions Actes Sud par Jacky Rigaux et Jean Rosen. A paraître le 5 septembre. 21 €

Retrouvez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Boris Chague :