C’est l’effervescence dans tout le Bordelais, sur les quais au Hangar 14 aujourd’hui, mais aussi dans les châteaux et au Palais de la Bourse… 7000 professionnels attendus de 77 pays se disent très intéressés par ce millésime 2022 et se positionnent quasiment à l’achat avec des prix qu’ils espèrent raisonnables, notamment du fait des taux d’intérêt… Petit tour d’horizon avec l’UGCB et les Pessac-Léognan.
C’est la grand messe des primeurs ! 7000 professionnels présents cette semaine à Bordeaux, des critiques, journalistes, négociants et importateurs français et étrangers… Parmi les étrangers beaucoup de britanniques, des américains et des hollandais que nous avons suivi. Tous viennent déguster ce millésime 2022 grandiose, marqué par 3 épisodes de canicule, mais qui au final a une belle densité, une grande finesse et un côté soyeux.
« Je suis très enthousiaste, je commence juste et on s’attend à un grand millésime », commente Ivo Reimers importateur néerlandais de Unique Holland Widjnimport.
C’est une surprise, c’est vrai qu’on pourrait s’attendre à un millésime très alcooleux, ce qui n’est pas le cas, sans acidité ce qui n’est pas le cas, on a vraiment un miracle avec cet équilibre », Denis Lurton du château Desmirail.
Venus de 77 pays, au hangar 14 ils étaient 2000 ce lundi. Tous se disent prêts à acheter prochainement fin mai, début juin ce vin assemblé. Mais il ne sera livré que dans 2 ans après sa production et son élevage en barrique. On pourrait s’attendre à un millésime chaud, mais il est équilibré avec de l’acidité qui lui donne cette tension en bouche, oui c’est un millésime très sérieux », selon Tom Hudson britannique de Farr Vintners.
« On est très bon à Bordeaux pour dire que c’est le millésime du siècle (rires), mais non vraiment c’est parmi les très grands millésimes, donc on est très content », commente Lilian Barton-Sartorius du château Léoville-Barton.
Il y a près de 80 % des grands crus de Bordeaux qui sont à l’export avec notamment quelques territoires majeurs comme la grande Chine, (1/4 des exportations), mais également les Etats-Unis et bien sûr l’Europe », Ronan Laborde président de l’UGCB.
Même si en Chine et à Hong-Kong ces dernières années et avec la crise sanitaire, il y a eu une baisse des ventes de Bordeaux, du fait aussi d’une grande concurrence avec les vins argentins et australiens comme en témoigne Wilson Kwok qui écrit pour Winenow Magazine : « avant c’était le vin de Bordeaux qui était le plus fort, mais maintenant c’est plus équilibré… »
Au château la Garde à Martillac, 49 propriétés de Pessac-Léognan font aussi découvrir ce 2022. Il y a ici aussi une belle réussite en blanc sec.
« Cela a été la merveilleuse surprise du millésime, parce que j’avoue que les conditions étaient un peu délicates…Beaucoup de chaleur, de la sécheresse et au final, on a des blancs exceptionnels… » témoigne Bruno Lemoine directeur du château Larrivet-Haut-Brion.
Et déjà, il se dit entre ces stands de dégustation que ce 2022 est l’affaire à ne pas louper… « Ce sont des vins de garde je pense, il y a une structure quand même très très forte, on pourra acheter à coup sûr en trouvant un bon vin », selon Roger Lévy agent commercial.
C’est vraiment un millésime incroyable qui a surpris tout le monde et on a créé des vins cette année qu’on peut, pour certaines propriétés, comparer au 2010, au 1961, enfin au très grandes années qu’on a connues à Bordeaux » Jacques lUrton, président des Pessac-Léognan.
Un millésime 2022 qui décidément aura aussi été opulent et chanceux pour les liquoreux qui ont attendu le botrytis qui est finalement arrivé. Sauternes et Barsac ont ainsi tiré aussi leur épingle du jeu.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot :