11 Fév

Vinexpo – Wine Paris: les Côtes de Bordeaux à la reconquête des marchés

Comment les petits et moyens producteurs de Blaye, Castillon, Cadillac, Franc et Sainte-Foy vont la rencontre des acheteurs et importateurs à Wine Paris, associé à Vinexpo. Durant ces 3 jours, ils tentent de séduire le marché des cavistes, et hôtels restaurants, en plus des importateurs européens et étrangers.

Valérie Eymas du château La Rose Bellevue – JPS

A la tête du château La Rose Bellevue, 60 hectares en Blaye Côtes de Bordeaux, Valérie Eymas ne cesse de faire déguster ses vins. Depuis 15 ans elle a s’est développé énormément en Asie du Sud-Est et en France, un marché qu’elle ne lacherait pour rien au monde.

Valérie Eymas et Nicolas Rebut, chef sommelier -JPS

Ce matin, elle a rendez-vous avec Nicolas Rebut, ancien chef sommelier du Meurice auprès de Yannick Alléno (de 2005 à 2010), aujourd’hui chef sommelier consultant. Ensemble, ils prospectent les cavistes et restaurateurs pour proposer les nouveautés de sa propriété.

Moi, ma méthode, j’utilise mon réseau, mes copains, mes collègues qui ne sont pas de notre appellation bien entendu, et on s’échange des contacts, c’est comme cela que j’ai augmenté ma clientèle… » Valérie Eymas du château La Rose Bellevue

Pour Nicolas Rebut, qui a une forte expérience des restaurants français et des palaces, il a un regard attentif à ces vins des Côtes de Bordeaux : « ce sont des vins qui ont une identité, une image qui reflète un terroir, le travail d’un vigneron donc on a des vins quand même qualitatifs ».

C’est vrai que la région de Bordeaux est connue pour ses grands crus classés, après il y a pas mal de petites pépites à aller chercher, et c’est ça le travail du sommelier… »Nicolas Rebut

« C’est à nous de les référencer sur une carte des vins, de proposer des services au verre pour faire connaître à la clientèle ces vins de vignerons très qualitatifs. »

22 vignerons des Côtes de Bordeaux sur le salon pour aller chercher les marchés avec les dents s’il le faut- JPS

En Cadillac Côtes de Bordeaux, Damien Chombart est lui le propriétaire du château Lamothe de Haux. Il produit en moyenne sur 60 hectares quelques 350 000 bouteilles. Jusqu’aujourd’hui il réalisait 85% de ses ventes à l’export avec 40% aux USA, 30% en Chine et le reste 30% en Europe…

« Pour faire simple on exporte principalement sur les 2 marchés qui sont les Etats-Unis et la Chine, et aujourd’hui on sait ce qui se passe le coronavirus d’un côté et la taxe Trump de l’autre, donc forcément ça limite les marchés et ça limite la vente de vin… »

Après il faut prospecter ailleurs, j’ai des rendez-vous avec d’autres marchés que je ne faisait pas jusqu’à maintenant comme le marché polonais, le marché français : des cavistes, des restaurateurs, des agents, il faut redévelopper, être dynamique en somme, » Damien Chombart.

Hier soir, les Côtes de Bordeaux organisaient à Quai Ouest à Saint-Cloud un off dégustation pour faire découvrir leurs nouveautés avec des vins sans soufre, des vins élevés en amphore, des vins issus de parcellaire, des vins de cépage…

Dégustation hier soir des Côtes de Bordeaux à Quai Ouest avec ici les producteurs de vins sans soufre et en amphore – JPS

Ils sont ainsi 22 vignerons de Blaye, Cadillac, Castillon, Franc et Sainte-Foy sur le salon. La production annuelle des Côtes de Bordeaux représente 56 millions de bouteilles à vendre.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sylvie Tuscq-Mounet, Eric Delwarde et Françoise Dupuis : 

10 Fév

Vinexpo – Wine Paris, en route pour concurrencer ProWein

C’est un mariage de raison, qui pourrait devenir un mariage d’amour… Les retombées et la visibilité sont énormes. Il y a un monde pour ce salon qui n’en fait plus qu’un aux yeux des acheteurs. Réactions plutôt positives des acteurs de Vinexpo et Wine Paris.

Et un petit toast aux 25 ans des Aliénor du Vin de Bordeaux, y en a qui perdent pas le nord…JPS

2 salons en un. Une force de frappe qui a séduit de nombreux exposants parmi les 2800 présents dont les Aliénor du Vin de Bordeaux qui fêtent ici leur 25 ans d’existence et dont c’est aussi la 1ère participation.

Par tradition, on allait tout le temps à ProWein et là on a décidé d’aller à Vinexpo- Wine Paris parce qu’on pense que c’est un salon qui va monter », Malika Faytout-Boueix des Aliénor du Vin de Bordeaux.

Et de poursuivre : « on le voit dans les allées, vraiment il y a beaucoup plus de monde que l’année dernière à ProWein… »

 Du côté Wine Paris (hall 4 et 6), on y trouve de petits vignerons de toutes les régions viticoles de France mais aussi de grands opérateurs, comme ces Bourgognes venus à 54 l’an dernier et aujourd’hui à 138…

On a un public de cavistes, restaurateurs et sommeliers qui ne se déplacent pas sur des salons internationaux, car ils n’ont pas le temps…Ils disent notre sélection est faite ici et on n’ira pas à ProWein. », précise Pierre-Olivier Ghintran, directeur de la CCI de Bourgogne-Franche-Comté.

Il faut dire que ce salon qui devait se tenir initialement en janvier pour Vinexpo et en février pour Wine Paris y a gagné en visibilité par rapport à l’ogre ProWein.

On est en février, c’est l’occasion pour les acheteurs de déguster le dernier millésime et de débuter les négociations et les commandes en primeur », Pascale Ferranti directrice de Wine Paris

« C’est également être à Paris, c’est vraiment l’une des clés du succès de Wine Paris et de Vinexpo Paris, d’être à moins de deux heures des grandes capitales européennes et aussi de profiter de tout le maillage des restaurateurs et des cavises parisiens, ce sont plus de 26000 établissements. »

Dans le Hall 7 dédié à Vinexpo, de nombreux exposants français et étrangers, mais aussi l’avenue des marques, une offre complémentaire…

« Il est plus facile de faire venir des acheteurs à Paris, que de faire venir des acheteurs sur Bordeaux, on évite de faire perdre une demi-journée, pour aller de Paris à Bordeaux, donc les gens sont plus captifs ici pour découvrir l’offre française » commente Jean-Pierre Durand d’Advini.

Vinexpo, c’est aussi Be Spirits, un espace dédié, aux spiritueux, avec le plus long bar d’Europe ou presque, l’Infinite Bar, 50 mètres de long…Et des Bordelais aussi présents avec leur gin ou vermouth… « On a vu des acheteurs de la grande distribution, c’est pas toujours évident de les contacter, on attend des acheteurs étrangers et de nouveaux », confie Sabine Lurton .

Et pour être en phase avec les nouvelles tendances, il y a aussi le marché des vins bio, avec WOW pour World Organic Wines, qui attend les acheteurs, plus de 30000 attendus durant ces 3 jours.

Ouverture ce matin de Vinexpo et Wine Paris

Ambiance à l’ouverture de ce grand salon du vin et des spiritueux de la Porte de Versailles sans vraiment la présence de Chinois. Un marché chinois pourtant et toujours très important pour les vins de Bordeaux et français qui restent optimistes.

Marie et Sylvie Courselle à l’entrée de ce grand salon « une aubaine » pour leur château Thieuley

A l’ouverture du salon Vinexpo Paris et Wine Paris, c’est l’effervescence à la porte de Versailles. Pas ou peu de Chinois sur les 30000 visiteurs attendus, mais des exposants confiants à l’image des sœurs Courselle, Marie et Sylvie, avec leur baguette très « Paris » sous le bras…

« Fort heureusement, il n’y a pas que les Chinois qui achètent nos vins, je pense que justement cette union entre Vinexpo et Wine Paris cela va faire un vrai salon, un salon fort en France, c’est plutôt une bonne aubaine », me confie Sylvie Courselle du château Thieuley. On a pas mal de rendez-vous pour le marché français, on sait que ProWein est plus axé sur les acheteurs internationaux. On attend beaucoup de monde donc on est plutôt optimiste. »

Parmi les premiers visiteurs, un importateur japonais qui a mis son masque, et paraît bien seul d’ailleurs, il vient rechercher de nouveaux champagnes à proposer à ses marchés : « est-ce que vous êtes effrayé par le coronavirus ? »Au Japon et en Asie, oui bien sûr, mais en France personne ne peut dire s’il y a un problème et donc je me protège un peu avec un masque… »

Rodolphe Lameyse, le directeur de Vinexpo ce midi devant Be Spirits -JPS

On a 300 grands acheteurs chinois qui étaient inscrits sur nos plateformes, à date on en a 50-60 confirmés, le reste on verra, cela sera fonction de leur capacité à venir depuis la Chine », Rodolphe Lameyse directeur général de Vinexpo.

Entre Vinexpo Paris et Wine Paris, les verres sont donnés à titre inndividuel, tout est fait pour rassurer, comme sur chaque salon d’ailleurs.

Sur l’espace Wow des World Organic Wines, on rencontre Bordeaux Vineam, l’un des plus gros producteurs de vins bio à Bordeaux sur 275 hectares avec une production d’1,5 million de bouteilles. Bordeaux Vineam est détenu par un propriétaire hong-kongais qui a enregistré certes une baisse à l’importation des vins de Bordeaux mais bien antérieure à cause de la guerre commerciale avec les USA et des droits de douanes supprimés pour les vins australiens et chiliens. La en fin d’année, le marché chinois qui reste le 1er marché à l’export pour les vins de Bordeaux avec 373 000 hectolitres semblait reprendre…

On est  confiant, car il y a un pouvoir de résilience chez les Chinois. Bien qu’ils aient été mis en quarantaine, ils ont continué à envoyer des ordres et retiré leur conteners, donc pour eux c’est un mauvais passage à passer »,  Olivier Guaus, responsable de l’export à Bordeaux Vineam.

Un peu plus loin, Alexandra de Vazeilles, productrice en Beaujolais : « j’ai une pensée pour eux, dernièrement mes vins ont pu partir, mais on espère que cela ne durera pas plus de 6 mois. »

Wine Paris et Vinexpo ont de nombreux atouts sur leurs 2800 stands à proposer durant ces 3 jours à leurs visiteurs qui seront plutôt français et européens.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sylvie Tuscq-Mounet et Eric Delwarde et Sarah Colpaert: 

07 Fév

Classement de Saint-Emilion en 2022: l’INAO améliore quelque peu sa copie de 2012

A chaque décennal classement, un nouveau règlement. Celui concernant les 1ers grands crus classés et grands crus classés de l’AOC « Saint-Emilion grand cru » vient d’être approuvé ce 6 février par le comité national des appellations d’origine relatives aux vins et aux boissons alcoolisées. En ligne de mire le nouveau classement avec la récolte 2022. Réaction exclusive de Jean-François Galhaud pour Côté Châteaux.

Saint-Emilion et son nouveau classement prévu pour la récolte 2022 © JPS

UNE COMMISSION DONT LES MEMBRES SERONT EXTERIEURS A LA REGION VITICOLE ET INDEPENDANTS

Le classement 2012 a fait couler beaucoup d’encre, il a été validé par la justice, vive le nouveau classement 2022…

Il n’y aura pas de grande révolution mais des ajustements bien sentis. Ainsi les principes de 2012 sont grosso modo conservés, avec surtout« une commission de classement composée de membres extérieurs à la région viticole et indépendants » selon l’INAO. « L’examen des candidatures réalisé par des organismes tiers et indépendants eux-mêmes sélectionnés après la mise en oeuvre d’une procédure de marché public ».

Contacté par Côté Châteaux, Jean-François Galhaud, le président du Conseil des Vins de Saint-Emilion me confie : « Le Conseil d’Administration a donné un avis favorable à cette proposition, cela s’est fait en toute souveraineté par l’INAO, on n’a pas eu notre mot à dire, on a donné cet avis favorable avec un certain nombre de points à approfondir. Concernant la commission, personne ne sera juge et partie »

On s’en remet à la souveraineté de l’INAO, qui a repris la logique de l’ancien classement, classement qui a subi l’épreuve du feu en justice validé en 1ère instance et en appel. On a donc donné un avis favorable, » Jean-François Galhaud prussien du Conseil des Vins e de Saint-Emilion.

LA DEGUSTATION ET APTITUDE AU VIEILLISSEMENT PASSE DE 30 A 50% POUR LES 1ER GRANDS CRUS CLASSES

Voilà parmi les modifications notables : « la dégustation et l’aptitude au vieillissement est portée de 30 à 50 % de la note finale ; la caractérisation de l’exploitation est réduite de 30 à 10 % de la note finale » explique l’INAO.

« La note de dégustation compte pour 50% pour être 1er, mais il faut rappeler qu’autrefois, il fallait avoir été cru classé avant et que déjà pour être crus classé cela comptait pour 50% ». On a bien vu les reproches qui ont été faits…

Avec cette note de dégustation qui passe à 50%, c’est la consécration d’un terroir et d’un savoir faire, cela paraît logique », Jean-François Galhaud.

L’INAO précise que « les autres critères portent sur la notoriété du vin de l’exploitation et sa valorisation, ainsi que sur la conduite de l’exploitation. Des aménagements sont introduits concernant par exemple l’absence d’un millésime, qui conduira à l’attribution d’une note de dégustation de zéro. En outre, lors de la dégustation des 10 derniers millésimes pour les grands crus classés, ou des 15 derniers pour les premiers grands crus classés, il ne sera pas tenu compte de la note de dégustation la plus faible. Pour le reste, les modifications apportées au règlement sont des mises à jour rédactionnelles et fonctionnelles de la procédure afin d’assurer notamment une meilleure publicité. »

« On est à Saint-Emilion, c’est l’expression d’un vigneron et du savoir-faire de celui-ci sur son terroir, » qui est primordial pour Jean-François Galhaud qui rappelle aussi cette phrase du célèbre oenologue Michel Rolland.

Alors bonne chance à ce nouveau classement pour 2022.

04 Fév

Thomas Fernandez, un jeune vigneron qui ne manque pas de courage à Mourens

En ces temps difficiles de commercialisation, les jeunes Bordelais croient en leur avenir et en celui de la filière viti-vinicole. A 21 ans, Thomas Fernandez vient de s’installer comme jeune agriculteur dans l’Entre-Deux-Mers en Gironde. Il est à la tête de 24 hectares de vigne, sa production sera entièrement écoulée via la coopérative de Sauveterre-de-Guyenne, dans un premier temps.

Thomas Fernandez, 21 ans, et déjà à la tête de 24 hectares de vignes © Jean-Pierre Stahl

Thomas Fernandez n’a pas froid aux yeux. A 21 ans, ce jeune vigneron titulaire d’un bac pro viticulture-oenologie au lycée La Tour Blanche vient de s’installer  comme jeune agriculteur dans l’Entre-Deux-Mers.

En décembre, il a acheté 24 hectares de vigne, un gros domaine qu’il travaille chaque jour du matin à la nuit tombée, taillant un à un ses pieds de vigne en guyot simple ou guyot double, à raison d’un peu plus d’un hectare et demi à la semaine.

Ce qui m’a poussé à m’installer, c’est le fait d’avoir déjà des parents viticulteurs, depuis tout petit j’étais dans le métier je montais dans le tracteur de mon grand-père, cela m’a permis d’aimer la vigne, d’aimer ce métier qui est quand même passionnant » Thomas Fernandez

Et de reconnaître que « oui, c’est un pari osé, mais il y a mes parents qui ne sont pas loin, si j’étais venu d’un autre métier ou d’une autre formation, je ne pense pas que j’aurais réussi à m’installer, et puis j’ai eu le soutien de ma banque »

De la passion, il en faut, car actuellement il est tout seul à effectuer le travail de la taille de la vigne, il ne peut pas vraiment se permettre d’employer des salariés son budget ne lui permet pas.

C’est sûr, 24 hectares à tailler, c’est important, mais encore une fois c’est mon métier, c’est ma passion, mais quand on réalise sa passion on est apte à faire beaucoup d’heures pour réussir son métier, surtout que j’ai le soutien de mes parents donc je ne m’inquiète pas trop. »

Quant à son projet, il l’a mûrement réfléchi : « j’ai emprunté sur 25 ans, sur une valeur de 400 000 euros de foncier où une banque m’a aidé à acheter ce bien-là. Je pense que je vais quand même souffler au bout de la 5e année et que les cours du Bordeaux vont remonter, je me sentirai quand même un peu plus libre. »

Ils sont ainsi 20 à 30 jeunes agriculteurs vignerons à s’installer chaque année comme me confirme Olivier Chapoulie, responsable des installations à la Chambre d’Agriculture de Gironde:

On n’a pas encore l’effet crise sur les intentions d’installation, cela pourrait arriver  notamment ceux qui ont des parents viticulteurs et qui vont reporter leur projet d’installation dans quelques temps…Le temps de voir si cela s’améliore, » Olivier Chapoulie de la Chambre d’Agriculture de la Gironde

Thomas Fernandez s’est assuré du soutien de la cave coopérative de Sauveterre-de-Guyenne, à qui il va vendre sa récolte durant les 5 prochaines années (avec un prix assuré  minimum de 850 euros du tonneau), et qui l’a « accueilli très favorablement ».

 « Cela va être un vrai travail de collaboration de travail de l’amont vers l’aval pour destiner les parcelles aux meilleurs débouchés possibles, à tirer vraiment tout le potentiel de son raisin et de son terroir.. » confie Céline Wlostowicer présidente de la cave coopérative de Sauveterre-de-Guyenne. « Tout le travail de Thomas sera de travailler au mieux pour élaborer des vins qui seront des moments de partage et de convivialité pour les futurs consommateurs. »

« L’avantage d’une cave coopérative, c’est qu’on va avoir à sa disposition des techniciens, qui vont pouvoir aider sur la partie viticole, sur les pratiques, les nouveautés…tout ce qui est évolutions environnementales.

« On va aussi avoir une aide sur la partie administrative, vous savez ce n’est pas simple on a parfois des décalrations à faire, des dossiers pour la PAC, pour France Agrimer, vis-à-vis des douanes, on a un service qui est dédié à ce type de demande particulière. Et puis aussi un accompagnement financier avec l’assurance multi-aléas, où la cave va mettre en place des mesures très concrêtes pour que les jeunes puissent souscrire. »

Céline Wlostowicer, présidente de la cave coopérative de Sauveterre-de-Guyenne, et Thomas Fernandez © JPS

Thomas Fernandez n’est donc pas tout-à-fait seul dans ce travail de titan qui s’annonce, il a le cuir déjà bien tanné et est non seulement prêt à affronter tous les temps à la vigne qu’il va continuer de bichonner hiver comme printemps et été… Il espère passer entre les aléas de gel et de grêle pour ses premiers pas, cela serait sympa, et compte bien voler de ses propres ailes dès qu’il le pourra, c’est en fait l’objectif de tout bon entrepreneur, qu’il soit jeune ou moins jeune. Bon vent Thomas et bon courage « Fernand » dans tes rangs de vigne.

29 Jan

27e Mondial du Vin Bio: une fréquentation en hausse de plus de 10%

Le 27e Mondial du Vin Biologique a refermé ses portes, sur un bilan plutôt positif. Du 27 au 29 janvier, ce sont 6850 professionnels qui sont sont venus rencontrer les 1300 exposants réunis à Montpellier. Une augmentation de 10,5 % par rapport à l’an dernier qui témoigne de l’essor de la filière.

Lundi 27 janvier, à l’ouverture du salon Millésime Bio © C.Monteil / FTV

DE PLUS EN PLUS DE VISITEURS

Le bio a le vent en poupe ! Ce n’est pas moi qui le dit mais les chiffres qui en témoignent. Ce sont en effet 6850 visiteurs qui ont fréquenté ce salon, 10,5% de mieux que l’an dernier et parmi eux de nombreux professionnels de la GD (grande distribution), des cavistes. et représentants de CHR…

« Cette fréquentation en hausse de 10,5 % au global et de 8 % au niveau des visiteurs internationaux est une preuve concrète de la tendance de fond du marché, avec une hausse constante du nombre de consommateurs de vin bio, alors que le marché global du vin est en baisse », a commenté Nicolas Richarme, le président de Sudvinbio.

UN INTERET DES ACHETEURS ETRANGERS

Parmi les pays bien représentés au niveau visitorat : l’Australie, la Chine, le Canada, les USA , le Royaume-Uni et l’Europe. Anticipant ce succès, un 5e hall avait été ouvert, permettant la venue de 100 exposants supplémentaires. Tout le monde avait le sourire paraît-il à la fin du salon. Prochain salon Millésime Bio : les 25, 26 et 27 janvier 2021.

Regardez le reportage de mes confrères de France 3 Montpellier : 

 

27 Jan

Christopher Coutanceau, Glenn Viel et Kei Kobayashi, les 3 nouveaux chefs 3 étoiles

Le Guide Michelin a dévoilé en cette fin d’après-midi les noms des 3 nouveaux chefs qui décrochent 3 étoiles : Kei Kobayashi premier Japonais à recevoir trois étoiles en France, mais aussi Glenn Viel en Provence et Christopher Coutanceau, le cuisinier pêcheur de La Rochelle.

Stéphane Carrade, le chef du skiff Club décroche une deuxième étoile au Pyla et Christopher Coutanceau une 3e à La Rochelle, lors de Bordeaux So Good en 2017 © Jean-Pierre Stahl.

Le chef Kei Kobayashi, installé à Paris, est devenu lundi le premier Japonais à se voir décerner trois étoiles en France par le guide Michelin qui a distingué au total trois nouveaux chefs avec la récompense suprême dont Glenn Viel qui a retrouvé cette 3 étoile pour l’Oustau de Baumanière en Provence (étoile perdue en 1990) et Christopher Coutanceau à La Rochelle (Ouest).

Christopher Coutanceau, le cuisinier pêcheur comme il se définit, rejoint dans la région Nouvelle-Aquitaine le célèbre Michel Guérard qui conserve ses 3*** pour ses Prés d’Eugénie.

« Trois étoiles viennent récompenser l’étincelant parcours de Kei Kobayashi, premier chef japonais à obtenir la récompense suprême en France, de toute l’histoire du Guide Michelin », a affirmé le guide rouge sur son site internet.

 

D’HEUREUX PROMUS, QUELQUES OUBLIES

L’équipe de l’Oiseau Bleu, qui obtient une étoile au © Guide Michelin, avec François Sauvêtre et Frédéric Lafon

Parmi les petits nouveaux et promus, bravo à ceux qui décroche une étoile comme l’Oiseau Bleu (Frédéric Lafon) à Bordeaux Bastide, le Solena à Bordeaux Mériadeck, Tentazioni gastro italien à Bordeaux, Claude Darroze à Langon. Bravo au talentueux Stéphane Carrade qui gratte une deuxième étoile cette année pour le Skiff Club , restaurant gastronomique  de l’Haïtza au Pyla. Dommage pour Jérôme Schilling qui méritait vraiment une deuxième étoile au restaurant Lalique au château Lafaurie-Peyraguey (propriété de Silvio Denz), comme le talentueux Ronan Kervarrec qui espérait aussi décrocher une 3e étoile à l’Hostellerie de Plaisance, propriété de la famille Perse (château Pavie), ces deux derniers conservent respectivement une et deux étoiles. Une pensée pour le sympathique chef Michel Trama qui passe de deux à une étoile à l‘Aubergade Michel Trama à Puymirol.

Cette année, le Guide Michelin a ainsi consacré 628 tables étoilées, 4 de moins que l’an dernier, mais 18 nouveaux restaurants étoilés à Paris.

Retrouvez ici la liste des nouveaux étoilés 2020 du Guide Michelin

26 Jan

Jean-François Janoueix : la Corrèze au coeur…

Voici le portrait de Jean-François Janoueix, un pur Corrézien en terre de Saint-Emilion. Je vous propose de le retrouver demain soir à 20h15 sur la chaîne NOA pour le N°13 de Côté Châteaux spécial Corrèze. Un numéro tout en saveurs et un bon bol d’air. Avec ce personnage truculent Jean-Janoueix 84 ans.

Jean-François Janoueix propriétaire du château Haut-Sarpe © JPS

Qui dit Corrèze, dit forcément Corrèzien en terre de Bordeaux ! On compte de nombreuses familles qui sont venues s’installer dans le Bordelais, le Libournais, … Parmi elles, les Janoueix avec Jean-François Janoueix, 84 ans, un personnage truculent, haut en couleurs, des couleurs oui mais celles de sa Corrèze…

Il me montre sa robe de confrérie « ça cela explique très bien les Corrèziens venus à Saint-Emilion et à Pomerol. C’est là où les Corrèziens ont les plus grands vignobles, on bat les Rothschild, on vend du vin plus cher que celui que vendent les Rothschild dans le Médoc… » On sent la fierté de celui qui avec sa famille a réussi, à la force du poignet comme on dit. Son grand-père a commencé à vendre du vin et démarcher à vélo et en train…Son père a continué à vendre dans le Nord, la Berlgique, en Normandie, en Bretagne, …avec une camionnette, et lui en avion comme il dit.

« Ah des souvenirs, j’en ai ! Je garde, vu mon âge l’histoire des Janoueix pour dans 50 ans... » Et de me montrer tous ses albums avec son grand-père Jean Janoueix, le premier arrivé, puis son père Joseph, et lui, on en est même à la 5e génération de Janoueix ! Une famille qui se réunit tous les ans le 15 août en Corrèze, et de poursuivre en montrant ses albums sur les vendanges…« J’ai 4 livres comme celui-là… Regarde, 1962…une vendangeuse qui restera en Gironde et deviendra en 1963 mon épouse… »

Une véritable « Corrèze connection » issue de Meymac: « on a eu jusqu’à 5 banques à Meymac, même des fabricants de bouchons, cela a enrichi le pays, c’était colossal… » Et de s’arrêter aussi et bien sûr sur celui qui disait « c’est loin mais c’est beau » quand il sillonnait sa Corrèze et sa France, Jacques Chirac, aussi en photo : « il est venu ici comme Bernadette »…e

Les fameuses camionnettes avec lesquelles la famille livrait…JPS

Et de montrer ses voitures de collection, de vieilles camionnettes « une Citroën de 1924 et une Delahaye de 1928 » avec lesquelles son père Joseph Janoueix faisait les livraisons, « tu vois tout cela je garde tout, et elles marchent, chaque fois qu’on fait des mariages ou qu’on reçoit des clients… »

Quand on conserve le passé, on conserve l’amour de nos grand-parents, de nos parents et par ce passé ils vivent encore » Jean-François Janoueix

On ne l’arrête pas Jean-François « là ce sont mes moutons corréziens, et là le coq Sarpinus, un brama de 4?6 kilos, je l’ai échangé au concours agricole de Paris contre 12 bouteilles de Saint-Emilion…Tout ce qui est là vient de la Corrèze, de mes tantes, de mes cousins, ils me disaient, jean-François comme cela tu penseras à nous… »

Jean-François Janoueix avec son épouse Françoise, vendangeuse rencontrée en 1962, qu’il a épousé en 1963 © JPS

Enfin, arrive la dégustation des vins de 2 de ses nombreuses propriétés Haut-Sarpe 2015 et Castelot 2010: « le Haut-Sarpe, c’est un vin de rôtis un vin de chasse…ça passe tout seul…

Moi ce que j’aime dans le vin, c’est la rémanence, c’est le souvenir » Jean-François Janoueix du château Haut-Sarpe

« Quand on a reçu Maurice Druon, on voulait ouvrir une belle bouteille, et mon fils avait acheté chez Sotheby’s un Haut-Sarpe de 1904… J’ai goûté les plus grands vins du monde, j’ai eu cette chance-là… » Et de porter un toast: « à la Corrèze et merci de ce que vous faites pour la Corrèze et les grands vins de Bordeaux… »

A voir le portrait de Jean-François Janoueix dans le Côté Châteaux n°13 Spécial Corrèze ce lundi 27 janvier à 20h15 et 23h15 sur NOA

Regardez Côté Châteaux N°13 Spécial Corrèze, réalisé par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot, avec notamment le portrait de jean-François Janoueix :

22 Jan

Côté Châteaux N°13 Spécial Corrèze : la renaissance d’un vignoble au fort caractère

A voir absolument ! Ce Côté Châteaux de janvier est consacré au vignoble de Corrèze, un vignoble méconnu mais qui mérite que l’on s’y attarde, car il a une sacrée histoire. Au XIXe siècle, il était quasiment aussi important que celui d’Alsace, aujourd’hui avec seulement 75 hectares, c’est l’un des plus petits de Nouvelle-Aquitaine. Et pourtant son AOC Corrèze vient d’être consacrée par un arrêt du Conseil d’Etat, qui reconnaît aussi le vin de Paille de Corrèze. Sans compter tous ces Corréziens qui ont bien réussi dans le Bordelais, à l’instar de la famille Janoueix. 

Jean-Pierre Stahl, René Maury et Sébastien Delalot pour ce tournage Côté Châteaux n°13 spécial Corrèze

Attention, vous allez prendre un bon bol d’air pur… « Comment puis-je oublier, ce coin de paradis, ce petit bout de terre où vit encore mon père… » chante le groupe Trois Cafés Gourmands, un groupe 100% corrézien. Côté Châteaux vous propose pour son émission 100% terroirs de Nouvelle-Aquitaine un numéro 13 spécial Corrèze, déjà parce que cela rime, et puis parce que c’est sans doute le plus petit de Nouvelle-Aquitaine : 75 hectares, l’équivalent d’une grosse propriété dans le Médoc, pour une quarantaine de vignerons !

PLUS DE 16 700 HECTARES AU XIXe, 75 HECTARES AUJOURD’HUI

On démarre ce numéro avec René Maury, le président des Coteaux de la Vézère, rencontré sur les hauteurs d’Allassac et de sa cave située au lieu-dit Le Saillant. Il nous raconte l’histoire de ce vignoble, dont « les vieux écrits, les plus anciens, que nous avons sont tout de même du VIe siècle, il y a 15 siècle, ce vignoble a existé et de façon brillante… » « Ce vignoble avait disparu, aux environs de 1850 il représentait pourtant plus de 16 000 hectares, comme partout en France il y a eu le phylloxéra, cette petite bête qui a ravagé le vignoble français… » 

La renaissance, on la doit à une poignée de Corrèziens, persévérants, qui de manière obstinée ont replanté ce vignoble qui avait disparu…Nous avons décidé il y a 20 ans de refaire un vignoble de professionnels, de vignerons, un vignoble de terroir« , René Maury président des Coteaux de la Vézère.

« C’est Albert Parveaux, le chef du château de Castel Novel, deux étoiles Michelin à Varetz, dans les années 90, qui le premier a tapé du poing. Comment ? Etre obligé de servir à sa table des vins de partout et d’ailleurs, sauf de Corrèze ? » explique également le site des Coteaux de la Vézère.

« Sur ce terroir de schiste, d’ardoise, nous avons principalement replanté du chenin comme en Anjou et du cabernet franc car à l’évidence, ce sont les 2 cépages qui ont le plus de typicité, de caractère sur le schiste ardoisier… », complète René Maury.

Un vignoble qui a eu une reconnaissance à double titre, il y a 2 ans à travers l’AOC Corrèze et en justice très récemment : « cette AOC Corrèze a été traduite en justice par des vignerons qui contestaient cette appellation et en octobre dernier, le Conseil d’Etat a définitivement tranché et reconnu la validité de cette AOC Corrèze. »

Jean-Louis Roche devant sa récolte en train de sécher avant pressurage © JPS

FOCUS SUR LE VIN DE PAILLE – AOC CORREZE

Ces déboires m’ont amené forcément sur le vin de Paille de Corrèze. Je suis parti à la rencontre de Jean-Louis Roche, producteur à Queyssac-les-Vignes, en pleine taille de sa vigne : « j’ai 3 hectares de vignes avec moitié en blanc chardonnay et moitié en rouge avec du cabernet franc. » Il n’y a qu’une dizaine de producteurs de vin de paille corrézien, 20 hectares, sur les cantons de Beaulieu et Meyssac.

Et de nous montrer sa récolte dans son hangar : « là, ce sont les raisins cueillis fin septembre, ils sont en train de sécher, cela fait quasiment 4 mois qu’ils sont dans des clayettes…Cette année, on a eu des conditions assez difficiles avec un automne assez pluvieux, cela a eu du mal à sécher…Pour faire un litre de vin, il faut environ 1,3 kilo de raisin, nous pour le vin de paille il nous faut entre 5 et 6 kilos de raisins, chargés en arômes, en sucre, c’est aussi toute la subtilité de ce produit. »

Jean-Louis Roche, fier de son vin de Paille de Corrèze © JPS

A l’origine, ces Corréziens faisaient du vin Paillé, mais attaqués par les viticulteurs du Jura, ils ont perdu ce nom devant le Conseil d’Etat en 2014, avant de retrouver le nom vin de Paille – AOC Corrèze récemment… « pour respecter aujourd’hui le cahier des charges, on est obligé depuis qu’on est passé de vin paillé à vin de paille de faire un élevage de 18 mois dans des contenants en bois. Là, pour le moment, il n’a que 6 mois de vieillissement, et je trouve qu’il dégage des arômes surprenants. En fait, c’est un mal pour un bien, on va faire des vins très typés, goûteux, mais on ne va pas faire de concurrence au Jura, les volumes de production ne sont pas les même (50000 bouteilles en Corrèze contre 200 000 de vin de paille du Jura), mais on va gagner en notoriété. »

LA CAVE DE BRANCEILLES, LA CAVE DES 1001 PIERRES

Direction la cave coopérative de Branceilles, une cave pas mal visitée par les touristes de passage : « on a pas mal d’oenotourisme, c’est une région propice à cela, entre Collonges-la-rouge, Beaulieu et Rocamadour… » m’explique d’emblée Philippe Leymat, président de la Cave de Branceilles. « On a 3 circuits entre visite du vignoble et visite patrimoniale. »

Philippe Leymat, président de la cave coopérative de Branceilles © JPS

Là aussi, on sent la volonté farouche de ces vignerons de faire renaître ce vignoble avec leur cave coopérative : « on est 8 vigneron, cela fait 30 ans qu’on a relancé cette cave en 1988, on avait une histoire avec 500 hectares avant le phylloxéra… L’entre-deux-guerre a amené une grosse dynamique autour de la truffe d’où notre communication autour des terrains truffiers ».

C’est ici la cave aux 1001 pierres, en rapport avec notre sol très calcaire, on est obligé pour planter les vignes de sortir de gros rochers calcaires que l’on broie et cela donne de petits cailloux, un terroir de calcaire qui va rayonner la nuit l’été, » Philippe Leymat, président de la Cave de Branceilles.

« Cette cave produit des rosés et des rouges assez typés avec ce calcaire, ils ont beaucoup de matière et de puissance », poursuit  Philippe Leymat.

Jean-François Janoueix propriétaire du château Haut-Sarpe © JPS

JEAN-FRANCOIS JANOUEIX, LA CORREZE AU COEUR

Qui dit Corrèze, dit forcément Corrèzien en terre de Bordeaux ! On compte de nombreuses familles qui sont venues s’installer dans le Bordelais, le Libournais, … Parmi elles, les Janoueix avec Jean-François Janoueix, 84 ans, un personnage truculent, haut en couleurs, des couleurs oui mais celles de sa Corrèze…

Il me montre sa robe de confrérie « ça cela explique très bien les Corrèziens venus à Saint-Emilion et à Pomerol. C’est là où les Corrèziens ont les plus grands vignobles, on bat les Rothschild, on vend du vin plus cher que celui que vendent les Rothschild dans le Médoc… » On sent la fierté de celui qui avec sa famille a réussi, à la force du poignet comme on dit. Son grand-père a commencé à vendre du vin et démarcher à vélo et en train…Son père a continué à vendre dans le Nord, la Berlgique, en Normandie, en Bretagne, …avec une camionnette, et lui en avion comme il dit.

Les fameuses camionnettes avec lesquelles la famille livrait…JPS

« Ah des souvenirs, j’en ai ! Je garde, vu mon âge l’histoire des Janoueix pour dans 50 ans... » Et de me montrer tous ses albums avec son grand-père Jean Janoueix, le premier arrivé, puis son père Joseph, et lui, on en est même à la 5e génération de Janoueix ! Une famille qui se réunit tous les ans le 15 août en Corrèze, et de poursuivre en montrant ses albums sur les vendanges…« J’ai 4 livres comme celui-là… Regarde, 1962…une vendangeuse qui restera en Gironde et deviendra en 1963 mon épouse… »

Une véritable « Corrèze connection » issue de Meymac: « on a eu jusqu’à 5 banques à Meymac, même des fabricants de bouchons, cela a enrichi le pays, c’était colossal… » Et de s’arrêter aussi et bien sûr sur celui qui disait « c’est loin mais c’est beau » quand il sillonnait sa Corrèze et sa France, Jacques Chirac, aussi en photo : « il est venu ici comme Bernadette »…e

Et de montrer ses voitures de collection, de vieilles camionnettes « une Citroën de 1924 et une Delahaye de 1928 » avec lesquelles son père Joseph Janoueix faisait les livraisons, « tu vois tout cela je garde tout, et elles marchent, chaque fois qu’on fait des mariages ou qu’on reçoit des clients… »

Quand on conserve le passé, on conserve l’amour de nos grand-parents, de nos parents et par ce passé ils vivent encore » Jean-François Janoueix

On ne l’arrête pas Jean-François « là ce sont mes moutons corréziens, et là le coq Sarpinus, un brama de 4?6 kilos, je l’ai échangé au concours agricole de Paris contre 12 bouteilles de Saint-Emilion…Tout ce qui est là vient de la Corrèze, de mes tantes, de mes cousins, ils me disaient, jean-François comme cela tu penseras à nous… »

Enfin, arrive la dégustation des vins de 2 de ses nombreuses propriétés Haut-Sarpe 2015 et Castelot 2010: « le Haut-Sarpe, c’est un vin de rôtis un vin de chasse…ça passe tout seul…

Moi ce que j’aime dans le vin, c’est la rémanence, c’est le souvenir » Jean-François Janoueix du château Haut-Sarpe

« Quand on a reçu Maurice Druon, on voulait ouvrir une belle bouteille, et mon fils avait acheté chez Sotheby’s un Haut-Sarpe de 1904… J’ai goûté les plus grands vins du monde, j’ai eu cette chance-là… » Et de porter un toast: « à la Corrèze et merci de ce que vous faites pour la Corrèze et les grands vins de Bordeaux… »

Gilles Vialle, René Maury et Stéphanie Hebert des Coteaux de la Vézère © JPS

Un numéro spécial Corrèze qui bien sûr se termine à la cave des Coteaux de la Vézère où nous retrouvons avec Sébastien Delalot un autre viticulteur depuis 17 ans Gilles Vialle qui nous confie: « c’est une belle aventure, oui on fait du vin en Corrèze, d’ailleurs vous allez le goûter, on produit 60 000 à 80 000 bouteilles, on va continuer à planter pour atteindre les 100 000 et continuer à travailler la qualité. »

Stéphanie Hebert, responsable de la cave confie « c’est du chenin, avec des notes minérales de pêche de fleurs blanches et de miel aussi ». Et René Maury, le président des Coteaux de la Vézère: « ce sont des vins de caractère, qui ont une typicité et qui sont dans l’air du temps, faciles à boire, avec des arômes de pêche, d’agrumes, qui s’accommodent très bien avec des produits du terroir que nous avons ici comme ces pâtés corréziens de canard et foie gras, ou ces fromages de chèvre produits par un couple d’agriculteur tout près d’ici.. »

Regardez Côté Châteaux N°13 Spécial Corrèze réalisé par Jean-Pierre Stahl avec Sébastein Delalot :

21 Jan

Voeux du Grand Conseil du Vin : le Maire de Bordeaux affirme son soutien et des mesures durant cette période difficile

A l’occasion de la traditionnelle cérémonie des voeux, le Maire Nicolas Florian a reçu le Grand Conseil du Vin de Bordeaux et les organisations viticoles représentatives de Bordeaux, leur assurant de son soutien indéfectible et de mesures pour soutenir la filière.

Le grand Conseil avec le Maire Nicolas Florian à l’occasion des voeux 2020 © ND

C’est une tradition, un peu comme la galette… Depuis 1952, le Grand Conseil du Vin de Bordeaux qui représente les grandes organisations viticoles défile dans les rues du centre ville, partant du CIVB pour arriver au Palais Rohan, où sur le perron, le maire Nicolas Florian les accueille, ainsi qu’un orchestre à l’intérieur de l’Hôtel de Ville. Une tradition que certains verraient désuète, mais si elle n’existait plus, on dirait c’était mieux avant…Tipically frenchy…

Alors, il y a certes le contexte, à l’aube des municipales, mais Nicolas Florian a toujours montré son soutien dès qu’il a été élu et même avant, à la filière viticole bordelaise qui fait face à une crise, un séisme, qu’elle n’avait peut-être pas vécu(e) depuis longtemps.

En effet, le marché est en recul depuis plus de 18 mois, avec un horizon en Asie plutôt obscurci, notamment sur Hong-Kong, et un  marché américain (1er pays consommateur de vin au monde) qui s’est fermé, à cause des 25% de taxes supplémentaires imposées par l’administration Trump depuis le 18 octobre. Ce qui amène le commentaire suivant du maire : « Le marché américain est irremplaçable et cette forte taxation en représailles aux subventions accordées à Airbus, aura bientôt pour conséquence de sortir du marché la plupart des vins français entrainant la faillite ou la mise en difficulté de nombreuses exploitations viticoles et de maisons de négoce. La filière viticole représente 500 000 emplois directs et indirects non délocalisables.

Nicolas Florian a donc proposé au cours de ces voeux de créer un groupe avec les maires de communes viticoles afin de faire face et répondre à ces menaces que font peser les Usa.

Et d’ajouter : « l’Etat ne doit pas abandonner les vins et spiritueux, second poste excédentaire de sa balance commerciale. Il doit entendre le besoin de compensation de la filière sans lequel elle ne pourra pas survivre à une taxation inique et pour des conflits commerciaux qui ne la concernent pas. Une situation d’autant plus grave que Donald Trump menace de passer cette taxe à 100% pour tous les vins et spiritueux ».  Nicolas Florian a proposé l’adoption d’une motion spéciale le 27 janvier lors du prochain conseil municipal de Bordeaux.

Entre temps, a-t-il été entendu ? En tout cas, Emmanuel Macron tweettait le soir même avoir eu « une excellente discussion avec Donald Trump » et annonçant « travailler ensemble sur un bon accord pour éviter toute escalade des tarifs ». 

Comme quoi, sortez toges, étendards et envolées lyriques gauloises, celles-ci peuvent raisonner outre-atlantique… ou pas. Affaire à suivre. Meilleurs voeux à tous.