24 Juin

Côté Châteaux invité d’Ensemble, c’est Mieux…

Côté Châteaux a été convié par Christophe Zirnhelt à participer à son émission du matin « Ensemble, c’est mieux » sur France 3 Nouvelle-Aquitaine. L’occasion de parler du blog, de l’émission Côté Châteaux, sur NoA et de faire le point avec lui sur le vignoble de Nouvelle-Aquitaine et les grands défis qui s’annoncent pour les prochaines années: notamment le réchauffement climatique ou encore l’oenotourisme. Un joli tour d’horizon ensemble, c’est mieux !

Christophe Zirnhelt et Jean-Pierre Stahl, sur le plateau d’Ensemble c’est mieux !

Les voyages forment la jeunesse et comme Côté Châteaux tient à rester jeune… Rien de telle qu’une petite balade à Limoges pour l’émission « Ensemble c’est mieux ! », cette fameuse émission du matin sur France 3 Nouvelle-Aquitaine, présentée avec brio par le sémillant Christophe Zirnhelt. Cette émission d’accompagnement offre toute une série d’infos « service » qui sont utiles dans le quotidien des gens, comme ce matin avec Jacques Robert, président de l’UFC-Que Choisir Limousin qui vous aide à y voir plus clair sur le choix de votre fournisseur d’énergies, et Dieu sait qu’il y en a aujourd’hui.

Par ailleurs, Christophe avait décidé de parler de vin et c’est tout naturellement qu’il s’est tourné vers Côté Châteaux pour faire un joli tour d’horizon sur le monde du vin en Nouvelle-Aquitaine. C’est en effet la 2e région productrice de France avec 216000 hectares de vignes, juste derrière l’Occitanie. C’était aussi pour lui l’occasion de faire connaître au plus grand nombre le blog Côté Châteaux, de votre serviteur, qui totalise à ce jour 2 millions 400 000 pages lues, mais aussi l’émission éponyme, Côté Châteaux sur NoA, dont la prochaine va être tournée ce week-end avec Sébastien Delalot à l’occasion des 20 ans de la Juridiction de Saint-Emilion classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité.

LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE EN QUESTION

Et puisque les températures actuelles sont caniculaires, c’était l’occasion de parler de réchauffement climatique… Le premier constat : on fait du vin là où on n’en faisait pas avant, notamment en Grande-Bretagne : on y compte 500 domaines, qui produisent surtout des vins blancs vifs et marqués par l’acidité, un peu de rosés, mais surtout des vins effervescents des Sparkling Wines car les Anglais sont de gros amateurs de champagne, à l’instar de leur ancien Premier Ministre Winston Churchill qui buvait du Pol Roger qui a amené finalement les alliés à la victoire !

L’autre conséquence, c’est l’augmentation du degré d’alcool dans le vin. Autrefois, vous aviez des raisins qui avaient du mal à produire de l’alcool, on était autour de 10° , et les vignerons avait recours à ce qu’on appelait la chaptalisation pour arriver  à des 12 à 12,5°. Aujourd’hui, finie la chaptalisation. Cela tient à deux choses, d’une part on cherche à faire de meilleurs vins, il n’y a plus de bans des vendanges où le coup d’envoi était donné et tout le monde vendangeait en même temps, là, on goûte le raisin, on fait du parcellaire, et on recherche la bonne maturité, parfois trop, pour lancer la récolte.

D’autre part, le réchauffement, cela se traduit par des dates de vendanges toujours plus avancées : l’an dernier on a commencé à vendanger fin juillet dans le Languedoc Roussillon, à Bordeaux vers le 20 août pour les 1er  blancs, et mi-septembre pour les rouges.

Qui dit réchauffement dit également une multiplication d’événement climatiques : le gel, avec un débourrement qui a eu lieu avec 15 jours d’avance cette année avec un mois de février très chaud, s’en sont suivies deux périodes de gel vers la mi-avril et le premier week-end  de mai qui ont impacté à hauteur de 10 à 15% le vignoble de Bordeaux. L’autre événement dramatique, c’est bien sur la grêle, celle qui s’est abattue la semaine dernière à Bordeaux et sur d’autres vignobles en Rhône-Alpes, Crozes-Ermittage et Apremont notamment. Des événements qui ont été intenses, en 2017 pour le gel aec 40% de récolte en moins à Bordeaux ou en 2018 pour la grêle, impactant Cognac et Bordeaux.

Une émission au cours de laquelle les pistes d’évolution des cépages ont été évoquées avec notamment le merlot qui risque d’être impacté par ce réchauffement, surtout quand Bordeaux continue à rechercher à faire des vins fins, élégants. Inutile de vous dire que certains pensent que les cépages du sud pourraient être la solution, mais avec la problématique de perdre en identité… Pour l’heure, ils ne sont pas autorisés dans les cahiers des charges des appellations…

UN ZOOM SUR L’OENOTOURISME EN PLEIN BOOM

Une émission aussi qui évoquait, avec ces belles journées d’été qui s’annoncent, une invitation à visiter les propriétés… Une tendance forte avec le boom de l’oenotourisme ces 15 dernières années.

Les premières routes des vins dans le Bordelais ont été ouvertes il y a 10 ans,  et cela a été un succès fulgurant, alors même qu’en Alsace la route des vins remonte à 1953… 

Un chiffre en 15 ans, les touristes ont été multiplié par 3 à Bordeaux. Avec les classements à l’Unesco de Bordeaux, Saint-Emilion, la Citadelle de Blaye, cela a boosté l’afflux de près de 20% dès le classement.  Aujourd’hui près de 50% des touristes reconnaissent qu’ils viennent non seulement pour la ville, le lieu de villégiature comme le Bassin d’Arcachon, l’Ile de Ré mais aussi pour le vignoble et la découverte de châteaux, domaines et maison de Cognac.

Le potentiel est énorme en France, 10 millions d’oenotouristes sur 82 millions de touristes étrangers et le potentiel de touristes français que l’on connaît. C’est pour cela que vous avez de plus en plus de salons qui se montent notamment à Bordeaux des speed datings ou workshop oenotourisme avec des tour-opérateurs français et internationaux pour inciter à venir dans les vignobles ou encore à la Cité du Vin, ouverte depuis 3 ans et qui compte 1 million 300000 visiteurs. Un succès que l’on doit notamment à l’imagination des architectes d’XTU Anouk Legendre et Nicolas Desmazières qui ont dessiné sur le papier le mouvement du vin dans un verre et le résultat en bord de Garonne est bluffant !

COUP DE CHAPEAU A CHRISTOPHE ZIRNHELT

En tout cas merci Christophe Zirnhelt pour cette invitation. Je sais que tu enregistrais là ton avant-dernière émission car comme tu l’as annoncé hier sur Facebook « Le livre écrit avec vous pendant 22 ans va se refermer. J’ai décidé en accord avec ma direction d’arrêter le métier de présentateur et de producteur artistique d’émissions tv. ».

Je tiens à te dire combien les téléspectateurs et moi-même nous avons apprécié ton professionnalisme à l’antenne durant toutes ces années et notamment pour tes dernières émissions « 9h50 le matin »et « Ensemble c’est mieux ! » Ta présentation étais une bouffée d’air frais dans ce monde de la télé, avec une générosité et une grandeur d’âme, le tout très informatif, une info décontractée, décalée, du matin quoi. Chapeau l’artiste.

 

22 Juin

Ronan Kervarrec – Christian Le Squer : une salve de saveurs bretonnes dans les cuisines de Plaisance

Deux grands chefs étoilés pour une seule cuisine. C’est l’exploit à quatre mains qu’ont offert hier soir aux convives de l’Hostellerie de Plaisance, Christian le Squer, le chef 3*** du Geoges V à Paris et Ronan Kervarrec le chef 2** de Plaisance. Une imagination au service du goût, avec des embruns bretons.

Christian Le Squer, le chef du Georges V, et Ronan Kervarrec, le chef de l’Hostellerie de Plaisance © JPS

Entre Kervarrec et Le Squer, le premier point commun, c’est la mer. « Christian est originaire du même village que moi, Etel (dans le Morbihan), et quand il était jeune, il a travaillé pour se faire des sous chez mon père (qui tenait une auberge). Pour la petite histoire, Christian le Squer, au départ, voulait devenir marin…

Il avait embarqué sur un chalutier avec son oncle durant 15 jours, et c’est sur ce bateau que son destin a basculé, car un marin l’a initié à la cuisine, et c’est ainsi qu’il va y prendre goût, passer par le lycée hôtelier de Vannes, et devenir l’un des plus grands chefs cuisiniers de France. « Oui, j’ai été marin, mais finalement, ce que j’ai beaucoup aimé durant toutes ces années, c’est le côté social, j’aime faire plaisir et au delà de tout cela, c’est la gourmandise, je suis un homme hyper gourmand… », précise le chef du Cinq.

La créativité au service du goût Le Squer-Kervarrec © JPS

Entre Ronan et Christian, le second point de rencontre, c’est l’imagination au service des produits des terroirs… « on ne lâche rien, je fais constamment évoluer, améliorer mon menu souvenir (de mon enfance), ce qui m’importe c’est faire plaisir à mes convives et raconter mon histoire », commente Ronan Kervarrec, qui par deux fois a décroché 2** au Guide Michelin pour la Table de Plaisance. « J’aime créer, donner du mouvement, jouer sur les bases pour les porter dans la modernité… » renchérit Christian Le Squer, qui a décroché en 2002 3*** au Guide Michelin au Pavillon Ledoyen (en bas des Champs-Elysées), il a réitéré en 2016 l’exploit au Cinq, restaurant du Four Seasons Georges V.

Avec 3 et 2 étoiles sur leur veste blanche, ces généraux de la cuisine française à la tête de leur brigade ne pouvaient débarquer qu’avec de savants plans, alternant terre et mer : comme cette « galette de pomme de terre au blé noir à l’andouille de Guéméné » hérité de sa grand-mère Maria pour Kervarrec, à l »‘Huître du Ban d’Arguant granitée à l’échalotte » pour Le Squer qui rebondissait sur ce « foie gras en galets poché dans un bouillon iodé » (ci-dessus), tandis que suivait le « turbot à la plancha avec sa macération de cresson/nashi »…

Ronan Kervarrec 2** et Christian Le Squer 3*** © JPS

« Le palais d’aujourd’hui a beaucoup changé, pour tenir un palace, on doit séduire le palais, voilà ma manière de travailler. A Paris, vous vivez avec les saisons, je dois être capable de travailler en toute saison, avec bien sûr mon ADN de Breton, j’ai ce côté iodé très fort, pour donner de l’émotion dans les assiettes, » explique Christian Le Squer.

Les deux chefs avec Chantal Perse la propriétaire avec sa famille depuis 2000 de l’Hostellerie de Plaisance

On retrouve cette philosophie dans les cuisines de Ronan Kervarrec. La famille Perse, propriétaire de Plaisance et de château Pavie, 1er cru classé A de Saint-Emilion, ne s’est pas trompée en allant dénicher le chef qui avait déjà décroché 2** à la Chèvre d’Or à Eze-Village dans le Sud de la France. Celui-ci a aussitôt gagné 2** en arrivant en 2016 à Saint-Emilion. « Ronan, je pense, fait partie de ces cuisiniers qui travaillent beaucoup, son professionnalisme me séduit, il fait partie de ces cuisiniers taiseux qui donne de l’excellence tous les jours dans les saveurs. Il arrive à imposer son style, il a une cuisine gourmande, savoureuse et il redessine un artisanat gastronomique à Saint-Emilion, » complète Christian Le Squer qui pense qu’une étoile supplémentaire aurait peut-être été oubliée à sa veste.

Les deux grands chefs entourées de jeunes cuisiniers et aussi de futurs talents de la gastronomie © JPS

En tout cas, ces deux grands chefs auront réussi emmener très très loin leurs convives dans cette embarcation gastronomique bretonne et cette ode aux saveurs, le tout accordé avec les vins de Monbousquet en blanc, Clos Lunelles et Pavie en rouge. Et le chef Kervarrec de dépeindre  son ami Christian Le Squer, venu spécialement de Paris avec son second Sébastien Martinez, avec lequel ce menu a été travaillé durant 2 mois : « Christian est un chef fantastique, il a fait des selfies avec tous mes équipiers qui voulaient avoir un souvenir. Cela va les marquer dans leur carrière ». Un moment inoubliable, un festival du goût joué par des Bretons en terre de Saint-Emilion.

21 Juin

Fête de la musique : les Decoster et Fleur Cardinale envoûtés par un assemblage très rock

 C’est un nouveau clin d’oeil de Caroline et Ludovic Decoster, qui ne manquent pas d’originalité sur la toile. A l’occasion de la fête de la musique, ils ont réalisé un assemblage de leur vin en musique comme un parallèle entre vin et rock. Ça déchire…

L’assemblage rock des vins selon © Fleur Cardinale

On ne sait si c’est le merlot ou le cabernet franc qui donne autant de cordes à sa guitare et à son arc à Caroline Decoster. Mais cette vigneronne ne manque pas d’idées pour faire parler du château Fleur Cardinale sur la planète vin.  « À Fleur Cardinale, on aime le rock et on n’a pas peur de le dire ».

Alors que bon nombre de châteaux donnent des concerts plutôt classiques l’été, certains dépoussièrent le genre, comme la Rivière qui va lancer début juillet son festival Confluent d’Arts ou encore la famille Decoster qui invite à une découvert décalée de l’art de l’assemblage sur une partition rock. Une vidéo lancée en ce jour de printemps et de fête de la musique. Une réalisation originale.

« A chaque cépage équivaut un instrument de musique : on jongle entre basse, guitare et batterie comme on dose le merlot, le cabernet franc ou le cabernet sauvignon. L’un apporte de la complexité quand l’autre amène de la puissance ou bien de la profondeur. À chacun sa caractéristique propre, sa note qui forme un tout en parfaite alchimie. Et la partition nait ».

L’assemblage, c’est lorsque plusieurs cépages vont se mettre à jouer ensemble, et faire en sorte que l’harmonie générale qui se dégage du vin assemblé prime sur la sonorité individuelle de chaque cépage,  » Caroline Decoster château Fleur Cardinale.

Voici comment allier la passion pour le vin à celle de la musique, le tout en étant dans le vent et la communication du moment : très rock’n roll. Bravo.

Damien Landouar : nouveau président du Conseil des Vins de Fronsac

Damien Landouar a été élu président du Conseil des Vins de Fronsac lors du dernier conseil d’administration du 12 juin, il succède à Philippe Hermouet.

© Damien Landouar – Château Gaby

« Je suis très heureux d’avoir été élu à la Présidence du Conseil des Vins de Fronsac et de succéder à Philippe Hermouet que je remercie pour tout le travail accompli durant son mandat ».

« Présent  depuis 22 ans au Château Gaby, les vignobles de Fronsac et Canon Fronsac me tiennent à coeur ! Ce sera un réel plaisir pour moi de défendre la qualité des vins de Fronsac et Canon Fronsac. J’espère que, dans les années à venir, un maximum de viticulteurs (trices) se joindront à l’effort collectif pour redonner aux vignobles de Fronsac la renommée qu’ils méritent. Très bonne récolte 2019 à tous ! »

Prochaine action du Conseil des Vins de Fronsac : une dégustation de ses millésimes 2015, 2016 et 2017 (voire de plus anciens), le 11 septembre prochain de 17h à 21h, avec des professionnels du négoce, mais aussi des courtiers, cavistes, restaurateurs, bloggeurs et des journalistes à bord du Sicambre à Bordeaux.

Lire ou relire :

Focus sur Fronsac, l’un des grands terroirs de Bordeaux

20 Juin

Une première à Bordeaux Fête le Fleuve : Bordeaux fête aussi ses vins Blancs !

On connaissait l’alternance des 2 fêtes : Bordeaux Fête le Fleuve, puis Bordeaux Fête le Vin. Mais pour la 1ère fois, ces fêtes sont jumelées Bordeaux Fête les Vins Blancs en même temps que la fête des voiliers. Une belle initiative qui émane des producteurs de vins blancs de Bordeaux pour laquelle les organisateurs ont dit banco sur les quais de Bordeaux.

Bruno Baylet (château Landereau), au centre Stéphane Le May (château Turcaud) et Marc Médeville (château Fayau), d’ardents défenseurs des blancs de Bordeaux © JPS

Déguster des vins blancs au pied des voiliers, c’est presque l’ADN de Bordeaux, car c’est des quais que partaient les tonneaux pour la France et l’export… Cette Fête des Vins Blancs en même temps que Bordeaux Fête le Fleuve, c’est finalement une idée qui coule de source…

Pour la petite histoire, les vignerons de Bordeaux qui produisent des vins blancs se sont rapprochés pour organiser une jolie fête des blancs, en ce début d’été. Il y a à l’origine les Bordeaux Blancs et les blancs de l’Entre-Deux-Mers, ils se sont ouverts aussi aux liquoreux et aux crémants… Initialement, cette fête devait se tenir rive droite, dans une ambiance guinguette, mais la ville et les organisateurs de Bordeaux Fête le Fleuve ont rebondi sur l’idée pour leur permettre de faire cette fête du vin en même temps que la fête du fleuve, sur les quais.

Le Sedov, 117 mètres, le plus grand navire école au monde est russe © JPS

« Franchement c’est super agréable de regarder tout ces bateaux qui arrivent, qui s’amarrent, tout en dégustant c’est vraiment génial », Esther de Bordeaux. « On vient de l’Andalousie, en Espagne, et je connais bien les vins blancs d’Espagne, mais ceux-là sont impressionnants », ajoute Marie-Carmen, venue pour ces 4 jours de fête.

Jusque dans les années 70, Bordeaux produisait plus de blancs que de rouges, aujourd’hui c’est 85% de rouges. Toutefois 2000 vignerons continuent à produire des blancs secs, moelleux, liquoreux et crémants. Parmi eux, Stéphane Le May avec son château Turcaud.

« Sur le domaine, le blanc est majoritaire dans la production par rapport au rouge, l’Entre-Deux-Mers 130 000- 140000 bouteilles la plus grosse cuvée du domaine, le Bordeaux Blanc avec une cuvée fermentée et élevée en barrique et depuis 4 ans le crémant en blanc de blanc », explique Stéphane Le May.

« Les blancs de Bordeaux, c’est 10% de la production, mais il y a une réelle offre et diversité, explique Marc Médeville, l’un des initiateurs de la Fête avec Bruno Baylet aussi, et vice-président des Bordeaux et Bordeaux Sup.

On surprend, on émeut et on peut passionner ! » Marc Médeville

« Quand je fais le tour des vignerons qui sont venus, franchement ce sont des gueules de blancs, ce sont des signatures, des passionnés », commente sans aucune connotation Marc Médeville du château Fayau, mais pour dire qu’ils ont leur blancs secs ou liquoreux ancrés aux tripes. « Derrière chaque bouteille, il y a un vigneron qui va présenter ses vins. Il y a tout pour passer un bon moment dans la modération. »

Et parmi les blancs un peu oubliés, il y a aussi les moëlleux ou liquoreux qui comptent bien séduire une nouvelle génération ou de nouveaux consommateurs, avec modération bien sûr comme Marine qui a amené son amie suèdoise Thérèse… « C’est moi qui l’ai emmenée ici, parce que je connaissais le Loupiac et je suis une fan des vins liquoreux. »

Jérôme et Sandrine Lafon (château Haut-Terrier 2 cuvées fruitée et boisée – 35000 bouteilles) – Aurélia Souchal château Huradin 5000 bouteilles) – Anne-Sophie et Virginie Barbe Lapouge (château des Arroucats à ainte-Croix-du-Mont) © JPS

« Historiquement, les vins blancs liquoreux étaient les vins rois de Bordeaux, malheureusement on en boit beaucoup moins aujourd’hui… »

 Nos vins vins peuvent être aussi « fun » que des vins blancs secs, on peut retrouver des moments pour les consommer à l’apéro avec un zest d’orange et un glaçon… » Aurélia Souchal du château Huradin à Cérons.

Bruno Baylet du château Landereau (80 ha dont 30 de blancs, une production de 230000 bouteilles) © JPS

Pour le maire de Bordeaux, Nicolas Florian qui a inauguré les 2 fêtes : « cela participe de notre façon de vivre: la convivialité, le partage et la culture. Le vin qui vient s’inviter à la Fête du Fleuve, c’est plutôt bien. »

C’est justement l’alchimie, le mariage entre nos racines bordelaises : un fleuve et dans le patrimoine aussi le vin, du vin blanc, presque la couleur du fleuve, c’est un petit peu le clin d’oeil », Nicolas Florian Maire de Bordeaux.

Ce sont ainsi 80 vignerons et négociants qui vont expliquer et faire découvrir, déguster leur production durant ces 4 jours de fête.

Info pratique: le pass dégustation peut s’acheter place Munich pour 10€ vous avez un étui, un verre et trois jetons pour déguster.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer :

19 Juin

Nouvel épisode de grêle dans le Bordelais : quelques dégâts, notamment au château l’Escart

Bordeaux est passé pas loin d’un nouveau désastre à cause des orages d’hier soir. Rien de méchant dans l’ensemble, mais certains épi-phénomènes de grêle ont bien impacté des propriétés qui avaient déjà gelé au printemps comme le château l’Escart à Saint-Loubes en Gironde.

Gérard Laurent a constaté ce matin les dégats dans son vignoble, de nombreuses grains de raisin à tere ou fendus © JPS

Vigneron en biodynamie, Gérard Laurent vient constater les terribles dégâts de l’orage de grêle qui s’est abattu juste avant minuit au château l’Escart, 36 hectares à Saint-Loubes. « Une grappe comme ça, cela porte entre 130 et 170 graines, et là il doit en rester une trentaine quoi… »me précise Gérard Laurent.

Là, c’est encore un méchant coup du sort… Le feuillage est complètement haché et surtout il y a énormément d’impacts de grêle sur les grappes en formation, à première vue on a perdu 50% des graines en développement et sur les 50% qui restent, il y en a un grand nombre qui sont impactés, qui ne vont pas se développer et sécher en l’état, » Gérard Laurent vigneron au château l’Escart.

On peut remarquer le changement de couleur des baies touchées 10 h après l’impact, elles finissent par brunir © JPS

De nombreuses feuilles sont hachées, des grains ou baies de raisin en formation à terre, quand ils ne sont pas éclatés (et déjà brunis) par des grêlons de 1 à 2 centimètres de diamètre…

C’est une nouvelle épreuve pour Gérard Laurent, qui en 25 ans n’a jamais connu autant d’événements climatiques : la grêle cette nuit et trois jours de gel les 13 avril et 5 et 6 mai derniers. D’habitude, il produit 150 000 à 180 000 bouteilles en en Bordeaux Sup et Cadillac Côtes de Bordeaux, mais là sa récolte semble pas mal compromise cette année.

On a vécu déjà deux période de gel, avec plus ou moins d’intensité mais quand même assez fortes, on estimait avoir perdu 50% du potentiel de récolte, là c’est le coup de massue sur ce qui était reparti et même bien reparti, là je suis un peu abasourdi, effondré, à minuit vu l’intensité de l’orage et de la grêle qui tombait, je craignais le pire et le pire est bien là. »

Gérard Laurent va essayer de cicatriser sa vigne cet après-midi, avec son savoir faire de biodynamiste, avec de la teinture d’arnica et une décoction de plantes, mais cela ne ramènera pas un feuillage haché, tombé, très important pour la photosynthèse et les grains disparus.

Gérard Laurent était assuré, malgré tout l’assurance est calculée sur la production des 5 dernières années, avec dedans 2 énormes événements climatiques. Son château avait en effet subi l’énorme épisode de gel en 2017.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Sylvie Tuscq-Mounet au château l’Escart :

LES REACTIONS DES RESPONSABLES DE SYNDICATS VITICOLES, DE L’INTERPROFESSION ET D’AUTRES VITICULTEURS

Le Président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux, Hervé Grandeau témoigne ce matin pour Côté Châteaux : « il n’y a pas l’air d’y avoir de gros dégâts… J’ai eu peur à 11h30, à titre perso, j’ai pris à Yvrac, le feuillage et quelques grappes touchées, mais c’est un épi-phénomène. J’ai eu une dizaine de professionnels avant 8h, il y a eu de petits couloirs de grêle mais pas de désastre pour Bordeaux.

Christophe Chateau du CIVB : « on a fait le tour, visiblement pas de dégâts, de l’eau et un peu de grêle mélangé à l’eau, heureusement on est passé à côté. En fait c’est arrivé par l’ouest par Arcachon, puis c’est remonté vers le nord de la Gironde. »

Impacts de la grêle sur les grains à Néac en Gironde © Carine Delacroix

En Pessac-Léognan où le syndicat avait une réunion technique ce matin, Philibert Perrin son président commente : « non, non, pas de dégâts en Pessac-Léognan, ça a tonné, quelques goûtes, peut-être plus dans le Médoc… »

Dans le Blayais, « pas de retour d’impacts de grêle » ce matin commente Franck Jullion, le président du syndicat Blaye Côtes de Bordeaux, pas de retours inquiétant du côté de Bourg selon Didier Gontier.

Nicolas Lesaint, responsable technique du château de Reignac à Saint-Loubes reconnaît avoir aussi été « touché sur 1,5 hectares à 50%, on a eu 20 millimètres de pluie, mais c’est passé à ras… » De même pour le château Vincent : « nous aussi impactés sur Saint-Loubès »

L’ODG Médoc Haut-Médoc et Listrac, en la personne d’Hélène Larrieu sa directrice : « il y a eu de la pluie et grêle mêlée mais on a eu très peu de retours des propriétés, il n’y a pas eu de dégâts significatifs sur notre secteur de Blanquefort à Virsac. »

18 Juin

Bernard Magrez « salue le travail remarquable des policiers » dans son affaire de vol et séquestration

Un an et demi après les faits, 4 suspects ont été interpellés, mis en examen et placés en détention provisoire dans l’affaire de vol et de séquestration au domicile bordelais de Bernard Magrez. Le propriétaire de 4 crus classés de Bordeaux a tenu à « remercier et saluer le travail des policiers et leur grand professionnalisme ».

Bernard Magrez, le propriétaire de 4 crus classés de Bordeaux © JPS

L’affaire avait ému le monde du vin à Bordeaux et bien au-delà. Bernard Magrez et son épouse avaient vécu une nuit cauchemardesque le 12 janvier 2018. Quatre personnes s’étaient introduites à son domicile en pleine nuit, les avaient ligoté et avaient volé de nombreux objets de valeur, dont une formidable collection de montres de luxe, et étaient reparti avec le 4X4 de Mr Magrez. Même si les époux Magrez n’ont pas été violentés à proprement parler, ils ont été menacés et ont été traumatisés par cette séquestration.

Bernard Magrez, et son avocat Pierre Blazy à Bordeaux Tasting en 2017 © JPS

« Quand à 4 heures du matin, vous avez 4 personnes qui surgissent cagoulées, masquées et vous ligotent, ce n’est pas anodin »,  Pierre Blazy avocat   de Bernard Magrez.

L’ami depuis toujours de Bernard Magrez et ténor du barreau de Bordeaux poursuit : « Ils n’ont pas été frappés mais ont reçu des menaces, ils avaient notamment une arme blanche et un revolver… » Ce sont donc les Assises que risquent les auteurs, qui bénéficient de la présomption d’innocence.

Bernard Magrez toujours présent à Vinexpo © JPS

Près de 18 mois plus tard, la Direction Interrégionale de la Police Judiciaire de Bordeaux a procédé à l’interpellation de 4 suspects le week-end dernier, les a mis en examen pour extorsion avec armes, des faits réalisés en bande organisée, et pour séquestration et pour association de malfaiteurs.

Bernard Magrez le propriétaire de 4 crus classés, dégustant château Fombrauge à Bordeaux Tasting 2015 © JPS

Cet après-midi, Bernard Magrez joint par téléphone par Côté Châteaux a tenu à faire ce commentaire « je salue la BRI à Bordeaux et son commandant, qui ont fait un travail remarquable.

Durant 18 mois, ces policiers ont fait preuve d’une détermination extraordinaire, ont fait preuve de flair et d’un grand professionnalisme, » Bernard Magrez

« Les gens sont aujourd’hui en prison, il y a encore peut-être quelques pistes à explorer, mais ça avance, c’est remarquable ce travail. »

Bernard Magrez est aujourd’hui le seul propriétaire de 4 grands Crus Classés de Bordeaux Pape-Clément, Fombrauge, la Tour-Carnet et Clos-Haut-Peyraguey, et au total de 40 châteaux dans le monde.Il est également propriétaire de la Grande Maison, un grand hôtel-restaurant tenu avec la collaboration de Pierre Gagnaire qui a obtenu 2** au Guide Michelin. C’est un exemple de réussite dans le monde du vin et de la gastronomie.

17 Juin

Cussac-Fort-Médoc : 50 volontaires ont participé à la « campagne glyphosate » avec des prélèvements d’urine

Entre 6h et 8h ce matin, ce sont 50 volontaires qui sont venus, avant leur travail, à la salle polyvalente de Cussac-Fort-Médoc, pour ce prélèvement d’urine. Tous veulent savoir s’il y a des traces de glyphosate dans leur corps, pour intenter des action en justice, en fonction bien sûr des résultats.

Ils sont salariés agricoles, riverains des vignes, militants anti-pesticides ou tout simplement des habitants du Médoc…Même s’ils n’ont pas forcément peur, ils sont préoccupés et veulent savoir s’ils ont du glyphosate dans leur organisme:  « c’est quand même pas un produit cool, donc c’est bien de savoir si on a été exposé et si on stocke… » « C’est cancérigène, mutagène et neurotoxique, donc c’est quand même bien de savoir si moi j’ai été impacté… » commentent deux des participants.

Tout se fait sous le contrôle des deux huissiers de justice dont Christophe Peychez, huissier à Castelnau et Mérignac :« je suis là pour certifier le bon déroulement des opérations et pour expédier après, les prélèvements sous scellés à un laboratoire indépendant. »

A droite, le maire Dominique Fedieu, lui même viticulteur, en bio © JPS

Parmi eux, le maire Dominique Fedieu, également viticulteur en bio, qui a prêté pour l’occasion la salle polyvalente: « Très longtemps, il y a eu un discours positif par les vendeurs, et puis on s’est rendu compte que cette molécule pouvait poser des problèmes, et notamment par rapport à l’apparition de maladies et de certains cancers… Donc, ça me touche de voir à quel point on peut être contaminé et les uns et les autres et c’est une question de santé publique. »

Les participants paient une légère contribution (pour payer les analyses et après le dépôt de plainte (un avocat et les frais de justice) et remplissent un questionnaire sur leur lieu d’habitation et leur mode de vie, à rapprocher des résultats des analyses qui seront connus d’ici un mois.

Certes le glyphosate n’est pas d’utilisation exclusivement viticole, mais il est aussi utilisé dans la viticulture, il est encore utilisé, et donc c’est très intéressant de pouvoir avoir un aperçu de l’exposition de la contamination de ces gens qui habitent le Médoc et qui pour certains sont travailleurs des vignes » Marie-Lys Bibeyran Info Médoc Pesticides

En fonction des résultats, des plaintes seront déposées devant le Tribunal de Grande Instance de Bordeaux. Arrivée vers 7h, Marion Ricaud nous confie « en fait je m’implique déjà dans le Mouvement des Coquelicots, et j’ai trouvé très concret le fait de porter plainte en fait. Dès fois on perd un peu de courage, dans la mobilisation, parce que notre action était simplement symbolique, mais là elle est concrête parce qu’on va porter plainte. »

Jacky Berrahil de la Campagne Glyphosate 33 © JPS

Ce sont des plaintes qui visent tous les responsables en poste, des fabricants jusqu’à ceux qui l’ont autorisé, de la commission européenne et tous les organismes, pour atteinte à l’environnement, tromperie aggravée et mise en danger de la vie d’autrui », Jacky Berrahil trésorier de Campagne Glyphosate 33.

Cinq opérations de ce type sont menées en Gironde à Cussac ce jour, mais aussi à Libourne, La Teste, Langon et le 28 juin au Haillan. Les dépôts de plainte ne devraient intervenir qu’en septembre ou octobre.

Invité ce soir du 19 /20 sur France 3 Aquitaine, le médecin Franck Dubourdieu, auteur de plusieurs ouvrages sur le vin, et membre de l’association Alerte Médecins sur les Pesticides, a réagi sur cette démarche et prise de conscience : « oui, c’est important, cela démontre la pollution générale qu’il y a dans l’air et dans les aliments. Et de souligner « la dangerosité du glyphosate connue depuis longtemps » avec « des additifs tenus secrets par les firmes, il y a un effet génotoxique sur plusieurs générations ». Quant aux solutions abordées, il y a par exemple la conversion en agriculture bio « il faudrait que les institutions aident à passer le pas. »

Affaire à suivre…

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, et Olivier Pallas :

16 Juin

« Touch too much »: le château Castera rend hommage à AC/DC

C’était hier soir « a tribute to AC/DC » au château Castera, en partenariat avec Music’Action. Le fameux château du Médoc organisait le Castera Sens Rock. Un moment déjanté digne de « highway to hell ».

Jean-Pierre Darmuzey le directeur général du © château Castera avec Mounia Ziani chargée d’oenotourisme, et à droite Philippe Grynfeltt directeur technique

Dès 17h hier, les amateurs de musique rock et de vin avaient rendez-vous pour une sieste musicale dans les jardins du château, animée par AquiFM, avant d’être conviés à une visite gratuite de la tour médiévale et des chais.

Un peu plus tard, la soirée sombrait dans le dark avec un concert rock dans la cour intérieure du château Castera, un concert live d’enfer avec le groupe Black Jack qui a repris les standards du groupe on ne peut plus mythique AC/DC…

Ce sont ainsi « Highway To Hell » , »Back In Black »,   « Thunderstruck », »You Shook Me All Night Night Long » et « T.N.T » qui ont été joués, repris dans le cadre enchanteur du château de Castera avec Jean-Pierre Darmuzey, et Philippe Grynfeltt, grands fans, dans le backstage.

« C’était à la base un pari que je pense avoir réussi. Le groupe est excellent et le ton décalé entre les pierres historiques et les gesticulations d’Angus ancien fonctionné », me confie ce soir Jean-Pierre Darmuzey, heureux de ce petit exploit d’avoir fait vibrer Castera au son d’AC/DC. Bravo. Belle initiative.

La Belle Epoque renoue avec la tradition des belles brasseries bordelaises d’antan

C’est une nouvelle page d’histoire qui s’écrit pour la Belle Epoque, l’une des plus vieilles brasseries de Bordeaux, qui remonte à 1865. Un trio gagnant du monde du vin a décidé de lui redonner tout son cachet et de mettre en avant des pépites et vins de Bordeaux. Sophie Wolff, Laurie Mouyen et Marcello Roudil vont faire revivre ce bel endroit situé sur les quais et décoré de faïences Vieillard.

Sophie Wolff, Marcello Roudil et Laurie Mouyen, à la tête de la Belle Epoque © JPS

1855…1865 ! La Belle Epoque a ouvert 10 ans après le fameux classement des vins de Bordeaux, réclamé par Napoléon III. Lorsqu’elle ouvre, l’Empereur est encore au pouvoir, mais dans la seconde partie de son règne, un peu plus éclairé, moins absolutiste. Avant d’être ce restaurant que tout le monde connaît, il s’agissait d’un hôtel, l’Hôtel de Nantes, qui aujourd’hui a disparu, mais dont demeure cette salle de restaurant et le fumoir. C’est en 1870, que la décoration actuelle a été exécutée, le propriétaire souhaitant un décor inspiré de ce qui se faisait de mieux à Bordeaux à l’époque, les faïences de la faïencerie Vieillard : Amédée Caranza s’inspira ainsi des motifs abstraits et végétaux que l’on retrouve dans la céramique orientale et qui ornent les murs et plafonds.

Partout sur les murs, des faïences Vieillard, un décor imaginé par Amédée Caranza © JPS

« J’ai toujours adoré cet endroit, j’y venais déjà avec mon grand-père », me confie Sophie Wolff, « fille et ex-femme de négociant » (comme elle aime se définir), qui dirige la Belle Epoque avec ses deux associés. Restauratrice, elle a commencé il y a 25 ans, a travaillé « chez Jean-Marie (Amat) au Saint-James », au Café des Quinconces, au Bistrot Bordelais et avait repris avec un associé le Café de Lugon à la gare… « Je me disais qu’il y avait quelque chose à faire ici, en petit dépoussiérage, en gardant bien sûr ces faïences qui sont classées. C’est très gai cet endroit. » 

« L’idée était déjà de remettre la Belle Epoque dans le jus, on a repeint les murs en blanc, pour réhausser les faïences; avant c’était une couleur plutôt jaune et sombre sur les murs », commente à son tour Marcello Roudil. Marcello est le directeur du Bachelor Commercialisation des Vins et Spiritueux et du MBA 1 Wine & Spirit à l’INSEEC, l’école de commerce de Bordeaux dont il a accompagné son développement (« en 2006, on avait 50 étudiants, aujourd’hui 450… »). « Moi, je passe devant la Belle Epoque tous les jours, j’ai des bureaux près du conservatoire et habite près de l’Intendant. Je venais y déjeuner, passais aussi en tramway et voyais la terrasse souvent vide, je cherchais une activité connexe dans l’esprit de ce que je faisais déjà, et je me suis intéressé à l’affaire. Une amie, Nathalie, m’a présenté Sophie, qui est devenue mon associée. »

Cette nouvelle casquette pour Marcello Roudil est venue aussi tout naturellement: « je suis au resto tous les jours, je n’ai qu’une petite cuisine chez moi, et je passe mon temps dans les restaurants…En plus, j’ai le sens du détail et du service, je fais le service ici une fois par semaine, j’aime, cela permet de comprendre ce qui se passe, de parler avec les gens et d’être au service au sens propre… » Marcello Roudil a les yeux qui brillent, il aime le contact, les gens, parler et les recevoir, il se souvient d’ailleurs de ses débuts dans le commerce, lorsqu’il menait de front ses études de droit, il voulait à tout prix rentrer chez Weston, cela était pour lui un rêve, il l’a réalisé. Un peu comme la Belle Epoque aujourd’hui. De plus, il est aussi associé à Laurie Mouyen, ancienne avocate et camarade de fac de droit, également directrice du Bachelor Real Estate à l’Inseec. « Moi, je suis passionnée d’art depuis toujours, je vais beaucoup au resto et j’ai envie que les gens viennent ici et s’approprient le lieu ».

Laurie Mouyen ne manque pas d’idées, comme avoir réalisé une carte des petits princes et princesses à colorier, avec à la base une photographie détourée par Arnaud Brukhnoff de la place des Quinconces…à garder en souvenir. Une idée qui a même plu à des touristes étrangers adultes venus se restaurer, et qui ont gardé leur propre oeuvre. Laurie a travaillé aussi avec Christine Valette (cf ancienne propriétaire de Troplong Mondot à Saint-Emilion, malheureusement disparue) pour l’ouverture des Belles Perdrix, et depuis « j’ai toujours eu envie d’avoir un restaurant… » De plus elle a eu cette idée originale : « on souhaiterait renouer avec un menu Belle Epoque, avec des plats traditionnels de 1900-1920, pour avoir cette continuité historique car le lieu est très très beau… » 

Marcello Roudil, Laurie Mouyen, Sophie Wolff, Vincent Vigneau, le chef SteeveJudith et les reste de l’équipe © JPS

Quant à la carte des vins,  » on souhaite avoir 25 à 30 références, je bosse avec Alexandre Morin, sommelier consultant, sur certaines et Nicolas Touchez, qui lui est un dénicheur de vins à Paris », explique Marcello Roudil. « Je travaille un tiers avec l’un, 1 autre tiers avec l’autre et pour le dernier tiers ce sont les vins des amis…comme le blanc, le Thieuley  des soeurs Courselle, le rouge de Haut-Marbuzet, on travaille aussi avec Nicolas Despagne (Maison Blanche) et François Despagne (Grand Corbin Despagne), Olivier Fleury du château Pavillon à Sainte-Croix-du-Mont. Je fais goûter le vin à tout le monde et je vois à qui ça plaît et pourquoi ça ne plaît pas. En tout cas, on ne fait pas de gros coefficient sur le vin, moins que l’ancien propriétaire, proposé au verre ou à la bouteille…L’idée est de faire aussi une autre carte en parallèle, avec des crus classés ou assimilés, comme des crus bourgeois ». Alors que bon nombre de commentateurs critiquent les restaurants qui n’ont pas ou peu de Bordeaux à leur carte, ici ce n’est pas le cas bien au contraire :  » Les gens prennent beaucoup de Bordeaux parce qu’on a pas mal de clientèle étrangère qui passe ici, on a beaucoup de gens qui apprécient les vins blancs. J’ai aussi l’idée de trouver un formule où le vin sera au prix des négociants, pour redonner au vin la place qu’il mérite… » Et en face des quais d’où partaient les barriques en bateau autrefois, cela a du sens bien évidemment…

Enfin, « la mixologie, c’est une chose qui se développe à Bordeaux, j’ai fait venir Vincent Vigneau qui m’a été recommandé par le chef sommelier du Mama Shelter, on va explorer et développer  l’offre cocktail », poursuit Marcello Roudil. Avec ce fabuleux bar remis en l’état, cela va avoir de la gueule dans cet endroit central de Bordeaux juste en face des Quinconces et des fameuses colonnes Rostral…