27 Mar

Pontet-Canet 2013: son prix est à peine sorti, que déjà le millésime est vendu !

Pour les primeurs 2013, il a dégainé le premier. Grand bien lui en a pris. Hier, Pontet-Canet, 5ème cru classé de Pauillac, a sorti son prix: 67,40 euros, le même que le 2012. Les acheteurs se l’arrachent.

Le château Pontet-Canet, 5ème grand cru classé 1855 de Pauillac © Château Pontet-Canet

Alfred Tesseron, le propriétaire du château Pontet-Canet, est un homme au nez creux. Ce n’est jamais facile de dégainer le premier, d’annoncer un prix qui serait trop fort ou trop faible. Lui, a tranché: 60 euros prix de sortie, 67,40 euros ttc, le même prix que l’an dernier pour le millésime 2012.

Pour cette sortie de prix si tôt, c’est un peu une première…D’habitude, les prix sortent un mois, un mois et demi après la semaine de dégustation des primeurs. « On sort, quand on le sent », précise Alfred Tesseron. Y avait-il urgence ? « Pas du tout », me rétorque-t-il. « On a la chance d’avoir tout le monde du vin qui vient la semaine  prochaine, et il s’est écrit pas mal de choses (cf le « Bordeaux bashing »). Moi, je suis sûr de mon vin, du travail que l’on a fait. »

Au centre, Alfred Tesseron, le propriétaire du château Pontet-Canet © Château Pontet-Canet

« Au printemps, on a eu de la coulure (fleurs non ou mal fécondées qui tombent ou coulent) et du millerandage (fécondation imparfaite de la fleur qui donne des petits fruits, alors que d’autres se développent normalement). Jean-Michel Comme, régisseur de Pontet-Canet, n’a pas lâché de l’été, il a cru au millésime jusqu’au bout ! »

Et de continuer: « On n’a pu vendanger que des petites quantités, mais bonnes. Au lieu de livrer des caisses de 12, c’est des caisses de 6… »

On a sorti notre prix hier matin. Hier soir, on avait vendu 80 % de la récolte ! » selon Alfred Tesseron, propriétaire de Pontet-Canet.

En portefeuille, plus de 80 % ont été confirmés, et ils ont demandé environ 28 % supplémentaires. L’affaire est terminée. »

Et d’ajouter avec bonheur: « ça montre une chose, quand on fait du bon vin, il y a des acheteurs ! Ca montre la confiance qu’ont les gens en Pontet-Canet »

« Tous les articles qu’on a pu lire sur le 2013, c’est dommage ! »

Et Alfred Tesseron de donner les caractéristiques de son 2013: « il est équilibré, c’est un vin qui a du fond. Franchement, j’en suis très fier, car ce n’était pas une année facile ! »

 

L’école du vin de Bordeaux : une fréquentation en forte hausse + 21 % en 2013

Les amateurs de vin se bousculent pour mieux connaître et savoir déguster le vin. 82 500 ont été formés par l’école du vin à Bordeaux et à l’international soit une augmentation de 21 %. Du jamais vu. 

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Séquence d’apprentissage à la dégustation lors de Bordeaux Fête le Vin © Ecole du Vin

En France, près de 11 500 personnes ont suivi une formation aux vins de Bordeaux: dans les locaux de l’Ecole du vin de Bordeaux (cour du XXX juillet) avec des cours tous niveaux destinés au grand public, aux journalistes, touristes, étudiants, etc.Hors les murs, en région, avec des formations spécifiques destinées, soit

  •   à des professionnels de la Grande Distribution  et de la restauration. Élaborées selon les besoins et les disponibilités, ces formations aux vins de Bordeaux s’adressent notamment aux chefs de rayon, aux forces de vente, aux serveurs de restaurants, aux cavistes, etc.
  •   à des Écoles hôtelières en proposant aux Mentions Complémentaires Sommellerie et Barman des séminaires sur les vins de Bordeaux.
  •   aux étudiants des universités et des grandes écoles  avec notamment des ateliers de dégustation et des visites dans le vignoble.

A l’international, près de 71 000 personnes ont assisté à des ateliers d’initiation/perfectionnement,  à des formations itinérantes menées dans des grandes villes, et à des séances de dégustation lors des Fêtes du vin (Wine & Dine festival à Hong Kong  et Bordeaux fête le Vin à Québec) afin de se familiariser avec les vins de Bordeaux et de découvrir toute la diversité des AOC bordelaises.

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L’Ecole du Vin de Bordeaux © Ecole du Vin

L’Ecole du vin de Bordeaux s’appuie sur 209 formateurs accrédités et 36 écoles du vin partenaires dans 11 pays : France (1), Belgique (3), Canada (2), Chine (3), Corée (2) Etats-Unis (8), Hong Kong (4), Islande (1), Japon (1), Pays Bas (2), Royaume Uni (8) et Suisse (1).

L’école du vin sera fortement présente lors du prochain « Bordeaux Fête le Vin » 2014 sur les 2 kms de quais de Bordeaux. A relire « Bordeaux Fête le Vin : les restaurateurs misent sur le 100 % Bordeaux. »

A revoir ce reportage lors de Bordeaux Tasting 2013 où des centaines d’amateurs se sont formés à la dégustation grâce à l’Ecole du Vin de Bordeaux.

La banque alimentaire de Bordeaux récupère 32 000 euros lors de la vente aux enchères de grands vins de Bordeaux

C’est désormais une tradition. Les plus grands châteaux de Bordeaux, 1ers crus classés, crus classés, crus bourgeois et autres grands vins de Bordeaux, offrent des caisses de vins à la banque alimentaire de Bordeaux et de la Gironde. Une vente aux enchères très prisée qui a  réuni une centaine d’amateurs et a permis de réunir 32 000 euros.

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Alain Apostolo, président, et Jef Brunel Belliard, de la Banque Alimentaire de Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

Une générosité qui a maintenant 10 ans. L’opération a débuté en 2004, à l’initiative de l’ancien président de la banque alimentaire, Herman Mostermans, qui était négociant en vins. Aujourd’hui retiré, le flambeau a été repris par un autre grand nom de la place de Bordeaux, Jean-François Moueix, propriétaire de Pétrus.

Ce sont 111 lots qui ont été mis aux enchères, ce jeudi soir à 18 heures, dans les locaux de la banque alimentaire. Une vente organisée par la Maison de vente aux enchères Briscadieu Bordeaux.

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Les plus grands châteaux de Bordeaux ont été mis aux enchèresres dans les locaux de la banque alimentaire © JPS

1 magnum de Mouton-Rothschild 2002 est parti à 580 euros, 3 bouteilles de château Haut-Brion 2010 ont été adjugées 1650 euros, et 3 bouteilles de Château Yquem 2006 sont parties à 810 euros, pour les plus prestigieux.

La vente de 2013 n’avait pas pu se tenir, elle a été reportée à 2014. Mais en 2012, elle avait rapporté 36 000 euros. De quoi remplacer aux 2/3 l’un des 6 camions frigorifiques de la banque alimentaire (prix environ 50 000 euros), car il faut les remplacer tous les 6 ans environ. Cette année, la somme a atteint 32 000 euros.

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180 bénévoles se succèdent durant la semaine © JPS

La banque alimentaire de Bordeaux et de la Gironde distribue 4 500 tonnes de denrées grâce à 140 associations caritatives, dont 2 200 tonnes de produits frais ( fruits et légumes, viandes, et produits laitiers). La banque alimentaire de Bordeaux permet de nourir chaque jour 33 000 personnes (un nombre en forte augmentation).

Quant aux ressources de la banque alimentaire: 45 % des produits sont donnés par les grandes et moyennes surfaces, 23 % par l’industrie agro-alimentaire, 10 % proviennent des collectes effectuées lors de la campagne de novembre, 20 % de l’Europe (perspectives en baisse à ce niveau) et de quelques dons divers.

La banque alimentaires de Bordeaux et de la Gironde fonctionne grâce au concours de 180 bénévoles qui se succèdent sur toute la semaine. 3 personnes sont salariées ou en équivalents temps pleins, et ils comptent également 4 emplois d’avenir.

Pour les aider: acheter ces bouteilles ou ces caisses.

Ou encore vous pouvez les joindre sur leur site http://www.banquealimentaire33.org ou au 05 56 43 10 63.

26 Mar

L’alcool, voilà l’ennemi.

A méditer, cette vieille affiche qui est bien antérieure à la loi Evin, et aussi à la réflexion actuelle sur le plan cancer…Trouvée sur Facebook, publiée hier par Fabian Quintana. On peut toutefois déguster un bon verre de vin, avec modération, car comme d’habitude c’est l’abus qui tue.

ENNEMI

25 Mar

Va y avoir du sport…en Côtes de Bordeaux

Une découverte originale du vignoble des Côtes de Bordeaux en pratiquant sport. 3 rendez-vous sportifs en mai et juin: la 11ème édition du Marathon des Vins de Blaye le samedi 10 mai, et le dimanche 8 juin la 3ème  édition de la Rando VTT des Vins de Blaye et la 3ème édition des Balades Gourmandes en Francs Côtes de Bordeaux.

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Le Marathon des Vins de Blaye © Côtes de Bordeaux

Cette année, le Marathon des Vins de Blaye fête sa 11ème édition. Pour l’occasion, les vins de Blaye Côtes de Bordeaux se mobilisent :12 châteaux ouvriront leurs portes pour faire vivre la course avec de nombreuses animations et des stands de dégustation, mis en place le long du parcours.Une course qui promet déjà des moments de plaisir en toute convivialité ! A consommer avec modération…

 Départ de la Citadelle de Blaye à 9h00. Renseignements et tarifs sur www.marathondesvinsdeblaye.com

La 3ème Rando VTT des Vins de Blaye

Pour la 3ème  année consécutive, la Maison du Vin de Blaye propose le 8 juin une immersion totale au cœur de son vignoble grâce à une randonnée VTT gratuite. 4 parcours seront proposés pour correspondre aux envies de chacun : un parcours bleu (circuit pédestre de 15 km), un parcours vert(20 km), un parcours rouge (40 km) et un parcours noir (de 55 km)., avec des dégustations des vins de l’appellation disséminés le long des parcours. Une ambiance sportive et familiale en perspective !

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Les balades gourmandes en côtes de francs © Côtes de Bordeaux

Les Balades Gourmandes en Francs Côtes de Bordeaux ou l’alliance du sport et de la gastronomie

Le syndicat viticole de Francs Côtes de Bordeaux lance le 8 juin la 3ème édition des Balades Gourmandes. Au programme :3 parcours pédestres (4,6 km, 7,3 km et 9,8 km) ainsi qu’un parcours VTT de 15 km, pique-nique géant et marché gourmand des produits locaux au Château Puyguéraud, sans oublier les dégustations gratuites et la vente de vins de l’appellation. L’occasion pour les amateurs de découvrir le patrimoine naturel et gastronomique de l’appellation

Le guide « Best Of Wine Tourism » est sorti…

Pour sa 11ème édition, le guide Best Of Wine Tourism présente 64 sites particulièrement remarquables pour les amateurs d’oenotourisme, dont 17 dans le Bordelais. Des destinations toutes labellisées « Best Of Wine Tourism 2014 » et situées au cœur de 9 vignobles de renommée internationale.

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Le château Smith Haut Lafitte © Best Of Wine Tourism

Via son concours « Best Of Wine Tourism », le Réseau des Capitales de Grands Vignobles distingue chaque année les propriétés et services d’oenotourisme les plus attractifs sur leur territoire : Bilbao/Roja (Espagne), Bordeaux (France), Cape Town (Afrique du Sud), Christchurch/South Island (Nouvelle Zélande), Florence (Italie), Mayence/Rheinhessen (Allemangne), Mendoza (Argentine), Porto (Portugal) et San Francisco/Napa Valley (Etats-Unis).

 64 sites sont labellisés, dont 17 dans le vignoble bordelais. Les lauréats sont sélectionnés pour leur qualité et leur innovation en matière d’accueil des visiteurs. Le guide des Best Of Wine Tourism 2014 recense ainsi 64 sites dans le monde, dont 17 au cœur du vignoble bordelais.

Dans cette brochure, les destinations labellisées sont présentées par zone géographique et selon la catégorie dans laquelle elles ont obtenu leur distinction : architecture et paysages, art et culture, découverte et l’innovation, services oenotouristiques, valorisation oenotouristique des pratiques environnementales,  hébergement et enfin, restauration.

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La cérémonie internationale de remise des prix des Best Of Wine Tourism a eu lieu à San Fransisco en Napa Valley (USA), le 7 novembre dernier. © Best Of Wine Tourism

 Il existe en version papier et en version numérique…Le guide français comporte 51 pages en couleur. Il est bilingue français/anglais et offre de nombreuses illustrations : cartes, photos… Des pictogrammes indiquent, pour chaque destination, les langues parlées et les services disponibles sur place : hébergement, boutique, accueil handicapés…

Le guide Best Of Wine Tourism 2014 garantit aux touristes un accueil authentique et de qualité dans les sites labellisés. Cet outil doit aussi leur permettre de découvrir le patrimoine local d’une manière originale et innovante. A noter que cette brochure est aussi traduite et diffusée dans les autres villes membres du réseau des Capitales de Grands Vignobles.

 En France, en plus des exemplaires diffusés gratuitement dans les lieux touristiques d’Aquitaine, une version numérique est aussi en libre accès sur le site internet de la CCI de Bordeaux, http://bordeaux.cci.fr, dans la rubrique téléchargements, ou sur le blog Best Of Bordeaux : http://bestofwinetourism.wordpress.com.

LE CONCOURS BEST OF WINE TOURISME EN CHIFFRES

Depuis sa création en 2000 le concours a rassemblé 3 400 propriétés dans le monde pour 465 labels attribués.

A Bordeaux près de 1 000 dossiers ont été présentés pour 272 Best Of dont 76 d’Or.

Le concours 2014 a reçu 350 candidatures au niveau international dont 57 à Bordeaux dans 6 catégories.

23 Mar

Des chais et hôtels avant-gardistes au coeur de la Rioja

Ultra modernes, avant-gardistes, spectaculaires…Des oeuvres architecturales qui n’ont rien à envier à la vague de Christian de Portzemparc au château Cheval Blanc ou au chai tout en reflets bordeaux de Jean Nouvel au château la Dominique. Ces oeuvres, on les trouve en Espagne, au sud de la province basque espagnole d’Alava, au coeur de la Rioja.

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Ysios © Fabien Cordier France 3 Euskal Herri

Une vague a déferlée au pied de la Sierra de Cantabria, dans la localité de Laguardia. Une vague faite de bois et d’aluminium. C’était en 2001, bien avant celle de Saint-Emilion…Ysios fut la vision futuriste de l’architecte Santiago Calatrava: il a conçu la cave dans l’optique de la sublimation des lignes d’une file de barriques.

 Il n’y avait rien ici, nous avons vraiment été pionniers, novateurs. On a pris des risques à ce moment-là en pariant sur ce projet. Mais aujourd’hui, le résultat est là, c’est un succès ! » ,selon Maria Gomez Lusa, chargée des relations publiques Bodegas « Ysios »

Les 75 hectares de vignobles de Bodegas Ysios se répartissent entre les localités de Laguardia et d’El Villar. Le vignoble d’Ysios est regroupé sur 7 terres différentes, chacune avec sa localisation, son orientation et ses conditions géoclimatiques particulières, ce qui explique la grande diversité et la complexité de ses vins.

« C’est un dialogue permanent entre l’oeuvre et la nature, comme le dit l’architecte. Ce n’est pas seulement un projet esthétique, unique, mais aussi fonctionnel car la vocation de la bodega c’est avant tout de fabriquer du vin » renchérit Maria Gomez Lusa.

 « C’est vrai qu’on ne fait pas une production très importante, mais c’est lié au fait qu’on a un vignoble bien défini et on ne peut pas faire une production très très grande en respectant cette qualité qu’on recherche » précise Luis Zudaire Romano, oenologue du domaine. Les vignes ici ont en moyenne 80 ans d’âge.

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Le rêve de Franck Guéry dans le village Elciego © Fabien Cordier de France 3 Euskal Herri

A vol d’oiseau, le village « Elciego ». C’est en 2006 que ce petit village basque espagnol a pris son envol, avec également une oeuvre monumentale. C’est l’architecte Franck Guéry, auteur du Musée Guggenheim de Bilbao, qui a réalisé ici un hôtel de luxe au coeur des vignobles Marques de Riscal.

Villabuena de Alava, la révolution s’est faite en 2010 avec également l’hôtel Viura en hommage à la grappe de raisin. Un hôtel moderne qui décoiffe et permet de rayonner sur les 43 caves viticoles aux alentours.

Regardez le Reportage de Stéphanie Deschamps et Fabien Cordier de France 3 Euskal Herri.

Adriana en guest star des primeurs de Saint-Emilion

Le mannequin Adriana Karembeu est l’invité mercredi 2 avril du château Beauséjour Bécot, 1er grand cru classé de Saint-Emilion.

CaptureElle l’avait promis. Elle tient promesse.

L’an dernier, Adriana Karembeu était invitée au château Marojallia pour les vendanges par Philippe Porcheron.

Elle avait eu l’occasion de rencontrer le célèbre oenologue Michel Rolland. Ce dernier avait pu remarquer tout l’intérêt que portait le mannequin au vin. Aussi, l’a-t-il invitée pour les primeurs au château Beauséjour-Bécot, 1er cru classé de Saint-Emilion, où il va présenter avec Dany Rolland les vins des propriétés pour lesquelles ils collaborent.

Un nouveau coup de foudre se serait produit entre Adriana et le vin…de Saint-Emilion.

 

22 Mar

Allan Sichel : « Bordeaux exporte 25 % de ses volumes sur la Chine. Il serait dangereux d’être beaucoup plus dépendant que cela de la Chine. »

Après l’annonce par le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux d’une baisse de 16 % en volume et 18 % en valeur des exportations de vins de Bordeaux en Chine, Allan Sichel, Vice-Président du CIVB et Président du Syndicat des Négociants de Bordeaux, réagit sur les perspectives à venir du marché chinois. Il est l’invité de parole d’expert.

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Allan Sichel, vice président du CIVB © Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl: « On voit le marché de Bordeaux en repli en 2013, par rapport à l’euphorie des années précédentes, et notamment vis-à-vis du marché chinois, que se passe-t-il ? »

Allan Sichel : « Je voudrais pondérer les caractéristiques d’euphorie et de déception. On était sur un regain de positions légitimes pour Bordeaux . L’année 2012, effectivement, a vu un record de la valorisation de nos exportations dans un contexte économique difficile (En 2012, 546 millions d’euros de vins et spiritueux ont été vendus par les producteurs français aux chinois.) Aujourd’hui, les choses se restabilisent, avec une petite baisse pour la Chine. »

JPS : « Est-ce qu’il y a une inquiétude à avoir pour le marché chinois ? »

AS : « Moi, je ne suis pas du tout inquiet. Je crois que le marché chinois est encore plein de potentiel. C’est un marché jeune, qui a besoin de se professionnaliser, de se stabiliser. Et je crois que , encore pendant quelques années, on va effectivement avoir des hauts et des bas, le temps que des réseaux de distribution pérennes, stabilisés, professionnels se mettent en place. »

JPS :  » – 16 % en volume en Chine et – 23 % sur Hong Kong, c’est tout de même pas mal… »

AS :  » Bien sûr, mais il faut voir la progression qu’on a connue: on avait des progressions de + 50 %, + 90 % certaines années ! On est arrivé à un équilibre mondial, je crois qu’il serait déraisonnable d’aller beaucoup plus loin sur la Chine en termes de en volumes…Bordeaux exporte 25 % de ses volumes sur la Chine. Ca représente un volume conséquent. C’est important qu’on ait plutôt une diffusion mondiale. Et justement, il serait dangereux d’être beaucoup plus dépendant que cela de la Chine. »

JPS : « Est-ce qu’il y a des raisons de fond, des directives données par les dirigeants chinois aux cadres, et notamment aux cadres du parti ? »

AS : « Effectivement, il y a eu des instructions très très claires sur la réduction des dépenses: plus de dépenses ostentatoires pour les réceptions et les cadeaux, les vins et alcools ont été impactés par cette mesure. Mais c’est aussi une prise de connaissance du consommateur chinois qui est beaucoup moins intéressé par les produits d’entrée de gamme. Et quand  il s’adresse à Bordeaux, ce qu’il veut, c’est un vrai produit de Bordeaux et on voit que le coeur de gamme (que l’on pousse beaucoup au niveau du CIVB) entre 5 et 20 euros (prix consommateur en France) continue à progresser en Chine. Le noyau de gamme continue à se développer, c’est ce qui est très encourageant.« 

JPS : « Y a-t-il une perte de vitesse des Bordeaux par rapport à la concurrence française (cf Bourgogne et autres régions viticoles qui commencent à percer) et aussi mondiale ? »

AS : « Si on parle exclusivement de la Chine, oui. Mais Bordeaux est le leader des vins importés en Chine. La consommation des vins en Chine continue à se développer. Ce qui est important, c’est que Bordeaux garde son positionnement de leader en tant qu’image. Sur le volume de la consommation des vins en Chine, ce que l’on va voir, c’est la part des vins de Bordeaux qui va se réduire, simplement, parce qu’on ne peut pas accompagner en termes de volumes le développement sur la Chine. Par contre, on sera très vigilant à maintenir en termes d’image et de valorisation. »

Interview d’Allan Sichel par Jean-Pierre Stahl et Thierry Nadeau

Attention à la flambée des prix !

Les prix des vins de Bourgogne subissent une hausse de 32 % et les Bordeaux de 20%, selon le ministère de l’agriculture (référence: prix du tonneau de 900 litres). En cause, la faible récolte du millésime 2013 due à une météo des plus défavorables.

Les très mauvaises récoltes de 2013 se traduisent par une flambée des prix de la plupart des régions viticoles pour le vrac. Les « Bourgogne » enregistrent une augmentation de plus de 30% de leurs prix, tandis que les « Bordeaux » connaissent une envolée de 20%, selon les chiffres fournis par le service statistique du ministère de l’Agriculture, Agreste.

Les vendanges 2013 se sont en effet déroulées avec deux à trois semaines de retard, après les pluies et le froid de juin. Ce printemps exécrable, suivi d’orages de grêle pendant l’été et de précipitations pendant les vendanges, a affecté les volumes.

Dans le détail, d’août à janvier, les prix des vins avec appellation ont bondi de 18% sur un an, et de 25% comparé à la moyenne des cinq dernières années (2008-2012). Une hausse qui s’explique surtout par « les faibles disponibilités de début de campagne » (- 6% sur un an), explique Agreste.

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Hervé Grandeau, Président des Bordeaux et Bordeaux Supérieur © Jean-Pierre Stahl

Pour Hervé Grandeau, le Président du syndicat viticole des Bordeaux et Bordeaux Supérieur, interrogé par Challenges: « le cours du tonneau de 900 litres est descendu de 1.200 à 800 euros pendant la crise financière de 2008-2009. Et comme nous avions trop de stocks, les 2009 et 2010 ont été bradés. Mais aujourd’hui, la donne a changé. Pour éliminer ce surstockage, les vignerons bordelais ont mis en place une politique de baisse des rendements »

 A cela est venu s’ajouter la faible récolte de 2013, ce qui s‘est traduit par une chute de 30% de la production. Du coup, l’offre de vin en vrac est inférieure à la demande. Il est donc logique que les prix remontent à 1.200 euros le tonneau, soit le niveau de la fin des années 2000″ selon Hervé Grandeau des Bordeaux et Bordeaux Supérieur.

Il faut dire qu’avant, avec ces cours descendus à 700-800 euros, les petits vignerons qui vendaient en vrac, vendaient malheureusement à perte. C’est donc un juste retour des choses, mais pour combien de temps ?

Les cours des autres vins – avec indication géographique protégée et sans indication géographique (IG) – montent aussi, mais dans une plus faible mesure, de 6 à 11%. Les vins blancs sans IG connaissent dans cette catégorie la plus forte augmentation (+14%).

Ainsi, selon la dernière estimation d’Agreste en novembre, la récolte 2013 reste extrêmement basse, à 42,3 millions d’hectolitres, soit légèrement supérieure (+2%) à celle de 2012 mais en dessous de la moyenne des cinq dernières année (-7%).

Fabrice Bernard et Patrick Bernard de Millésima © blog millesima

Cette semaine, à l’occasion de la « grande dégustation » des 2012, Patrick Bernard, le patron de Millésima (leader de vente en ligne) a fait cette précision à moins de 10 jours de la folle semaine des primeurs à Bordeaux (où 6 000 professionnels du monde du vin et toute la presse spécialisée seront conviés à déguster le 2013) : « les prix devraient baisser« , concernant les grands Bordeaux présentés en primeurs.

Et d’ajouter « ll est très clair que le marché des 2013 ne sera malheureusement ni en Asie ni aux Etats-Unis. Nos clients de Hong Kong nous ont fait savoir que ce millésime ne les intéressait pas. Et les Etats-Unis, où nous avons près de 20 000 clients, nous ont prévenu que l’intérêt serait très très limité. » a annoncé Patrick Bernard mardi dernier.

 

Sources AFP, Agreste, Sud Ouest et Challenges.