13 Mar

Vino Business fait des vagues…

Le livre d’Isabelle Saporta « Vino Business » est à peine sorti, jeudi 6 mars, qu’une plainte en diffamation a été déposée contre Albin Michel et son auteure par Hubert de Boüard et ses avocats. Ce dernier affirme dans son communiqué: « Isabelle Saporta accuse dans son ouvrage, de manière totalement infondée, le propriétaire du Château Angélus ».

Côté Châteaux a comme politique de laisser les choses se décanter…comme un bon vin mais aussi de traiter en urgence quand l’actu le commande. En l’occurence, ce livre n’a pas d’urgence en soit car il se présente comme une enquête sur des états de faits soit-disant constatés sur plusieurs années (comme les prix à l’hectare qui ont explosé à Pomerol, mais ce qui est rare est cher) avec des fois des portes ouvertes enfoncées (les financiers ont fait grimper les prix) car des sujets ont déjà été traités maintes fois par les JT. Mais tout de même, c’est un condensé de thèmes qui portent à polémique. Là où ça devient urgent, c’est que depuis hier, un dépôt de plainte pour diffamation s’est invité dans cette histoire, il faut bien dire, pas bien claire à la base entre les deux protagonistes. L’objet du tournage (car c’était un tournage initialement) n’était pas celui annoncé au personnage principal du livre, ni d’ailleurs le livre lui-même. Voilà pour l’à propos. Qui a tort qui a raison, la justice le dira prochainement.

Isabelle Saporta a lancé jeudi dernier son livre « Vino Business », un titre accrocheur, qui déjà a été tiré à 30 000 exemplaires (255 pages chez Albin Michel, 19 euros), et qui  envisage déjà un retirage. Depuis « ça remue » nous a confié Chantal Mamou Mani, son attachée de presse chez l’éditeur.

Isabelle Saporta a commencé à lancer son livre par une interview accordée à Thomas Sotto, dans la matinale d’Europe 1, normal, puisqu’elle est journaliste chroniqueuse à Europe 1 depuis peu, avant d’avoir exercé à RMC, Francer Inter, auprès de Jean-Pierre Coffe, et à Mariane. Elle réalise par ailleurs des documentaires, et tiens justement un qui s’appelle « Vino Business » qui sera diffusé en prime-time sur France 3, « entre mai et septembre » (elle ne savait pas).

Isabelle Saporta

Isabelle Saporta © Albin Michel

Jointe ce matin, par téléphone, Isabelle Saporta nous déclare:  » j’ai enquêté pendant deux ans, et plus précisément, puisque vous allez me poser la question, auprès d’Hubert de Boüard, je l’ai suivi un an, très régulièrement, pour les besoins d’un documentaire diffusé en prime sur France 3. » (de mars à décembre 2013)

Un quart du livre concerne le classement de Saint-Emilion: « je savais que ça allait enflammer les esprits, les enjeux financiers sont colossaux ! »

« J’avoue que la virulence des attaques…j’ai été attaqué en tant que femme, sur ma personne, ça a été d’une virulence énorme. Tous les porte-flingues sont montés au créneau…Quand une femme fait une enquête, on a le droit de la traiter de salope ! »

« D’ailleurs, poursuit-elle, il y a une excellent papier dans le point »: « Vino business, le bruit et la fureur » par Jacques Dupont.

mais aussi un autre papier de notre autre confrère César Compadre de Sud-Ouest: « un livre bouchonné au parfum d’approximation »

« Il (Hubert de Boüard) m’a fait savoir qu’il voulait attaquer par différents canaux. Il voulait faire un référé pour l’interdire, finalement, il ne l’a pas fait. La plainte ? Je ne suis pas étonnée qu’elle arrive, mais étonnée qu’elle arrive aussi tard. Je lui ai transmis le livre très tôt. J’ai fait un travail de journaliste, j’ai fait jouer le contradictoire. »

Tout le monde savait pourtant qu’il y avait ce classement de Saint-Emilion qui était attaqué !  

« Je suis presque soulagée qu’elle soit arrivée. Maintenant elle est là. Les faits que j’avance sont solides. »

Depuis la parution, Isabelle Saporta a été invitée de nombreux plateaux pour la promo et le brûlot qu’elle livre:  » c’est un sujet magnifique, qui intéresse le grand public, et effectivement il y a une système de classement mis à mal. C’est normal que cela intéresse les gens. Moi, je porte les dysfonctionnements du système. Ils savaient à qui ils avaient affaire, puisque j’ai écrit « le livre noir de l’agriculture chez Fayard ». Qu’est-ce qu’ils croient que toute la presse est courtisane ?!? Non, je fais mon boulot. »

Hubert de Boüard, co-propriétaire d’Angélus à Saint-Emilion.

Hubert de Boüard, que nous avons contacté également ce jour, nous a confirmé qu’il déposait plainte en diffamation avec ses avocats conseils habituels Jean-François Dacharry de Bordeaux et Jean-Yves Dupeux du barreau de Paris.

Une plainte en diffamation à l’encontre de la publication « Albin Michel » mais aussi de son auteure Isabelle Saporta.

Hubert de Boüard nous relate les circonstances de sa rencontre et de l’acceptation du tournage avec Isabelle Saporta: « D’abord, elle m’a suivi en disant que c’était une émission « une année dans les vignes d’un vigneron », à aucun moment elle ne lui a annoncé l’autre titre, le but qu’elle suivait, ni qu’elle allait en faire des choux gras: « je ne savais pas qu’elle allait écrire un livre… » J’ai accepté avec tout mon coeur le tournage. » Trahi ? Sans doute, la couleur n’a pas été annoncée de cette manière. Pour l’heure, Hubert de Boüard veut essayer de « laisser retomber la pression médiatique » et s’exprimera un peu plus tard nous confirme Stéphanie Prunier, partner associée chez Havas worldwide Paris.

« Hubert de Boüard est complétement clair sur cette histoire et elle (Isabelle Saporta) raconte n’importe quoi, mais on en apportera la preuve », précise Stéphanie Prunier.

 Dans son communiqué, Hubert de Boüard précise: « au regard des informations erronées contenues dans le livre Vino Business, le propriétaire du Château Angélus a déposé plainte du chef de diffamation publique contre son auteure Isabelle Saporta et son éditeur. » 

« Dans le cadre du renouvellement du classement 2012 des crus de l’AOC Saint-Emilion grand cru, toutes les garanties ont été apportées pour assurer son impartialité :  
le classement a été mené par des organismes certificateurs indépendants. La Commission du classement Saint-Emilion était constituée de personnalités expertes étrangères à ce terroir dont l’impartialité était garantie par une déclaration d’indépendance. »

« Les critères d’évaluation et le système de notation figuraient dans le règlement. Ils étaient donc connus de tous, y compris des candidats. Le règlement de classement a été homologué par les ministères de l’Agriculture et de l’Economie, puis publié au Journal officiel. »

« Autant d’éléments qui démontrent qu’Isabelle Saporta accuse dans son ouvrage, de manière totalement infondée, le propriétaire du Château Angélus. »

12 Mar

« Ami, entends-tu le coeur du vigneron, comme il saigne… », le chant des partisans façon vignerons « oubliés »

50 tracteurs, 200 vignerons sont sortis des vignes pour protester et dire qu’ils sont des « oubliés ». Ni le gouvernement, ni les collectivités locales, ni l’interprofession ne leur sont venus en aide de manière significative après les orages de grêle de 2013.

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Quel avenir pour ce fils de vigneron ? © Jean-Pierre Stahl

Ils se sont donnés rendez-vous à Branne et à Saint-Magne-de-Castillon vers 9 heures, ce matin. Certains le visage marqué par des années de labeur à la vigne, d’autres au contraire, la frimousse toute lisse d’un avenir qui aurait pu être prometteur. Deux petits bouts, fils de vignerons, dont l’un porte fièrement une pancarte « en grève » devant une énorme et vieille machine à vendanger (preuve qu’à Bordeaux tous ne roulent pas sur l’or!)

20140312_092645En file indienne, les tracteurs et camionnettes ont effectué une opération escargot, puis un concert de klaxons devant la sous-préfecture de Gironde pour saluer les aides tant attendues depuis la visite dans les vignes sinistrées le 30 Août dernier de Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture. Un arrêt de plus de deux heures à Libourne, avec une succession d’interventions sur une estrade installée sur la place centrale en face de la Mairie aura au moins permis au brouillard persistant à laisser place à un soleil rayonnant. Preuve que les choses peuvent s’arranger…

Au retour, la délégation reçue par le sous-préfet a dressé le topo : « remontez-moi l’information, car nous ne savons rien », selon Loïc De Roquefeuille, vice-président de SOS vignerons Sinistrés, qui s’exprime sur l’estrade. Et il poursuit sur l’entretien de 45 minutes avec le représentant de l’Etat. « On est prêt à faire quelque chose mais à ce jour, on n’a reçu qu’un seul dossier. Allez vers les banques, les garanties, c’est l’Etat qui va vous les donner. L’Etat pourrait être là comme caution auprès des banques. » Pour SOS Vignerons Sinistrés, ils seraient 500 vignerons en grandes difficultés. Aussi ils se disent que la prochaine fois, il va falloir être plus nombreux et parler un peu plus fort. « La prochaine étape, ce sera le préfet ! »

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Paul Cardoso, l’un des vignerons « oubliés » sinistrés en pleine discussion avec le député PS Florent Boudié © JPS

Les élus de Libourne sont tous là, le maire PS, Philippe Buisson, mais aussi le député UMP, Jean-Paul Garraud, qui se présent contre lui, et Florent Boudié, l’autre député PS qui a toujours, aussi, une oreille attentive et est monté au créneau pour les défendre, quitte à se faire taper sur les doigts par François Hollande, car c’est bien connu, il n’y a plus d’argent dans les caisses de l’Etat.

Les aides directes de l’Etat sont insuffisantes, il faut inventer un système de solidarité nationale, ici en Gironde et partout ailleurs en France qui permet de pallier cette difficulté, dans l’urgence ! », selon Florent Boudié Député PS de Gironde.

20140312_110041Au chapitre des absents, l’interprofession, en l’espèce le CIVB. Mis à part un drap hissé sur la vendangeuse « vengeresse » où il est inscrit « Farges dégage » (un slogan qui rappele les printemps arabes, pas forcément du meilleur goût mais cela traduit le désarroi), pas de représentant du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux.

Le CIVB ne souhaite plus répondre à leurs critiques.

20140312_110121Lors d’une réunion en décembre, le Président du CIVB leur avait précisé qu’il était réglementairement « impossible d’utiliser les caisses du CIVB pour des aides directes », Bernard Farges a écarté la possibilité de toute baisse des CVO. Avec la petite récolte qui s’annonce (3,9 millions hectolitres) et la baisse des sorties de chais, le budget du CIVB se trouverait déjà amputé de 4 millions d’euros pour 2014.

Toutefois le vice-président de SOS Vignerons, Loïc de Roquefeuil souhaite « même s’ils ne nous donnent pas d’aides directes, au moins qu’on nous supprime momentanément les taxes, la Mariane  sur les capsules qui représente 25 centimes sur chaque bouteille. »

 Et d’entonner en coeur à la fin de leur rassemblement le chant des partisans façon vignerons sinistrés: « amis entends-tu le coeur du vigneron comme il saigne ! »

Reportage Jean-Pierre Stahl et Bernard Hostein-Aris

 

 

 

 

11 Mar

Le jour des « oubliés »: « on n’a rien touché, c’est de l’enfumage ! », selon la Présidente de SOS Vignerons Sinistrés

Le jour des « oubliés », c’est demain. « SOS Vignerons Sinistrés » a convié ses adhérents et tous les vignerons victimes des orages de grêle de l’été dernier à manifester en tracteurs depuis Branne et Saint-Magne-de-Castillon jusqu’à la sous-préfecture de Libourne en Gironde.

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Antoine Bonneaud a été grêlé à hauteur de 85 % à Belvès © Jean-Pierre Stahl

Un véritable enfer, je vous dis ! La nuit du 2 août (2013), ce n’est pas l’abolition des privilèges (cf la nuit du 4 août 1789) car cela fait bien longtemps que des privilèges, ces vignerons, ils n’en ont plus ! Certains n’arrivent même pas à se sortir un Smic, quand d’autres se sont inscrits au RSA…

Belvès fait partie des communes les plus touchées de Gironde lors de l’épisode de grêle le 2 août 2013. Un épisode douloureux avec « des grêlons gros comme des balles de golf qui tombaient du ciel », nous explique Antoine Bonneaud, jeune vigneron de 29 ans. Il venait à peine de reprendre une exploitation en AOC Castillon Côtes de Bordeaux en 2010.

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L’association SOS Vignerons sinistrés avec le maire de Belvès © JPS

Et d’ajouter devant ses vignes meurtries: « j’ai été touché à 85 %, des pertes considérables (rendement 7,5 hectos à l’hectare), d’autant que les coûts de productions sont importants (130 000 euros pour lui) et les indemnisations extrêmement maigres (20 000 euros par les assurances). Ca me permet de couvrir 30 % des frais que j’ai actuellement. »

Une épreuve pour ce jeune vigneron méritant qui avait fait ses premières armes au Château l’ Angelus. Il cherchait à faire et fait de la qualité, vendant directement ses bouteilles  au particulier ou aux hôtels, cafés et restaurants (7 euros la bouteille). Et patatra…en pleine dégusation avec des clients, résidents dans ses chambres d’hôtes au Château Moulin de Bouty, le ciel lui tombe sur la tête…

Autre sinistré, Charles Faure, du Château Hyot-Beauséjour également en AOC Castillon, Côtes de Bordeaux: « je suis dans la vigne depuis 14 ans. » « 14 ans ? », lui fais-je répéter, oui j’avais bien deviné : »depuis l’âge de 14 ans ! ». Charles Faure, c’est ce vigneron de 66 ans dont  52 ans avec un sécateur…(ça peut laisser rêveur le commun des employés de bureau).

Il a encore l’envie, même s’il a passé le relais à son fils juste avant l’épisode de grêle. Mais c’est pour lui un crève-coeur de voir son fils qui s’en sort à peine…Il a été s’inscrire pour toucher le RSA. Il exploite 16 ha de vignes en Castillon, mais « depuis 2000, c’est dur, les cours ont chuté ! » L’an dernier, il n’a ramassé que 25 hectos à l’hectare. Et s’il venait à y avoir une autre calamité, comme un épisode de gel, qui pourrait encore menacer ce vignoble ce printemps… »là, j’arrête définitivement, c’est pas possible de s’endetter et de vendre la maison, et les biens qu’on a… »

1800 exploitations ont été impactées par ces épisodes dans la nuit du 26 au 27 juillet et du 2 août, 24 000 ha. Les plus touchés étaient 350 selon la préfecture, plutôt 500 d’après SOS Vignerons Sinistrés, qui précise qu’il y a un millier de vignerons pour lesquels c’est très difficile en ce moment.

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Au centre, la Présidente de SOS vignerons Sinistrés veut « retrouver un monde rural dynamique et joyeux » © JPS

Pour la Présidente de SOS Vignerons Sinistrés Florence Cardoso:  » Rien n’ a été fait, c’est un enfumage de mesurettes médiatisées, il faut absolument que les pouvoirs publics et notre filière prennent conscience de notre désarroi ! »

S’ils n’ont pas d’aides directes, Florence Cardoso ajoute « cela va se traduire par une cessation de nos activités, quand on va voir le banquier et qu’on est un peu fragilisé, c’est pas les banques qui vont nous aider…Il faudrait que l’interprofession puisse intervenir, que les pouvoirs publics réorientent leurs budgets pour nous aider directement. »

« On a décidé de ne plus se laisser faire, de retrouver nos territoires, on veut retrouver un monde rural dynamique et joyeux ! »

La manifestation des tracteurs est prévue demain matin aux environs de 9 h depuis Branne et Saint-Magne-de-Castillon. Ils prendront le chemin de la sous-préfecture de Libourne.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Bertrand Joucla-Parker

10 Mar

François Pinault investit à Saint-Emilion et Pomerol: « c’est un partenaire exceptionnel » selon Paul Goldschmidt « pour aller vers l’excellence ».

La 6ème fortune française investit dans trois domaines à Saint-Emilion, Pomerol et Lalande-de-Pomerol…Après s’être offert Château La Tour en 1993, François Pinault investit dans les domaines de la Baronne Guichard, une « participation minoritaire mais significative » selon Paul Goldschmidt propriétaire et co-gérant.

Chateau Siaurac et son orangerie

Le Château Siaurac (AOC Lalande-de-Pomerol) et son orangerie © « Château Siaurac and Co »

 Siaurac (AOC Lalande de Pomerol) , Vray Croix de Gay (AOC Pomerol) et Le Prieuré (AOC St.Emilion, cru classé) voici les trois châteaux prestigieux dans lesquels François Pinault a pris une participation avec Artémis Groupe. Des châteaux qui avaient déjà montré leur savoir-faire, des châteaux que le business-man va sans doute contribuer à améliorer davantage.

Savoir Vivre Vray Croix de Gay (2)« C’est une augmentation de capital, qui va nous permettre d’investir dans notre groupe. » D’emblée, le décor est planté par Paul Goldschmidt, propriétaire et co-gérant de « Château Siaurac and Co« . Ce n’est pas une simple opération financière mais une transformation des trois châteaux qui s’annonce…

« L’idée de base, c’est qu’on a des terroirs magiques, il faut qu’on aille plus loin dans la mise en lumière! », selon Paul Goldschmidt

« On a Pénélope Godefroy qui nous a rejoint comme directrice technique. Elle était durant 7 ans responsable des vignes au château Latour à Pauillac ».

Ch‰teau le PrieurŽ , Grand Cru ClassŽ ˆ Saint Emilion.

Château le Prieuré, grand cru classé de Saint-Emilion © « Château Siaurac and co »

« Nous avons une vision à très long terme » a poursuivi Paul Goldschmidt. Nous voulons amener nos vins à leur plein potentiel. On investit dans les 3 domaines pour qu’on ait des vins exceptionnels. » Ce que l’on recherche « c’est aller vers l’excellence et investir. »

Le château Siaurac compte 46 ha de vignes et commercialise à l’année 300 000 bouteilles de son premier vin et du second.

Le Prieuré produit 30 000 bouteilles (2/3 de premier vin et 1/3 de second), quant à Vray-Croix-de-Gay 15 000 bouteilles (2/3 de 1er vin et 1/3 de second).

 

09 Mar

« Saint-Emilion: un mystère de pierres »

Cap Sud-Ouest a réalisé un exceptionnel magazine sur Saint-Emilion, son histoire millénaire, et ses châteaux viticoles prestigieux, comme Ausone et Cheval Blanc.

image005Classée au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco, cette cité midiévale renferme ses secrets et des histoires insolites, que Cap Sud Ouest vous propose de partager. De la découverte de la cité à ses origines, en passant par ses catacombes jusqu’aux découvertes plus récentes de cette cité unique au monde, découvrez ces images époustouflantes vues du ciel avec le drone d’Eric Perrin et une plongée dans ces caves souterraines où la température reste quasiment la même toute l’année.

Côté vignobles, le légendaire château Ausone, le non moins célèbre Cheval Blanc ou encore Villemaurine et Guadet ont ouvert leurs grilles et leurs chais à Cap Sud Ouest. Une escapade à Saint-Emilion qui se termine au coeur de l’église monolithe du XIème siècle.

Si une avant-première est organisée mardi 18 mars sur invitation à 18h30 au château Soutard, en partenariat avec l’office de tourisme de saint-Emilion, la diffusion de « Saint-Emilion: un mystère de pierres » est prévue sur France 3 le 29 mars à 16h20. 

Par ailleurs, un autre Cap Sud Ouest mettra également à l’honneur les vieilles pierres dans « Lot-et-Garonne, Dordogne: le pays des bastides », le 5avril sur France 3 à 16h20, avec un voyage à Monflanquin en Lot-et-Garonne et à Monpazier en Dordogne.

Réalisation Martin Ducros.

Pour gagner des places à l’avant-première:

http://aquitaine.france3.fr/emissions/cap-sud-ouest/actu/assistez-aux-avant-premieres-cap-sud-ouest-st-emilion-et-pays-des-bastides.html-0

 

 

07 Mar

De la vigne à la vente, les vignerons indépendants mouillent le maillot tout ce week-end à Bordeaux

290 vignerons indépendants tiennent salon au parc des expositions de Bordeaux depuis ce matin et jusqu’à dimanche. Près de 30 000 visiteurs attendus par les vignerons représentants quelque 400 appellations.

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Etienne Grégoire, vigneron indépendant à Montagne en Gironde © Jean-Pierre Stahl

 

A Montagne en Gironde, Etienne Grégoire fait partie des vignerons indépendants depuis le début, depuis l’achat avec son père des 5,5 ha en AOC Saint-Georges-Saint-Emilion. A la tête du Château Trocart, il ne conçoit pas d’autre façon pour réussir.

Si on veut s’en sortir avec 5,5 ha, il faut vendre la grande majorité de la production en direct, du producteur au consommateur, selon Etienne Grégoire (vigneron à Montagne)

Sur le salon, c’est son épouse Marie qui va à la rencontre du consommateur. Elle participe d’ailleurs aux 10 salons des vignerons indépendants partout en France, pour proposer ses vins à un peu plus de 9 euros.

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Marie Grégoire fait déguster sur le salon de Bordeaux son château Troquart © JPS

Car c’est ce genre de prix qui accrochent les consommateurs qui recherchent de bonnes affaires à de bons prix entre 5 et 20 euros. C’est ce qui fait la force en plus de contact direct avec le vigneron qui ne pousse pas à la consommation, d’ailleurs des crachoirs sont prévus sur chaque stand.

Le salon de Bordeaux continue doucement mais sûrement son ascension passant à 24 000 visiteurs en 2012, puis 27 000 en 2013, et peut-être 30 000 cette année.

Pour Daniel Mouty, Président de la Fédération des Vignerons Indépendants d’Aquitaine : « il y a une véritable fidélisation, 80 % des clients reviennent », car ils reçoivent des invitations de la part des propriétés à qui ils ont acheté l’année passée.

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Alice et Mathieu apprécient la diversité sur le stand de Marc Seilly vigneron à Obernai en Alsace © Jean-Pierre Stahl

L’engouement vient également de la diversité des vins et vignobles représentés. Alice et Mathieu de Bordeaux recherchent d’autres vins, des « Alsace » ou des « Bourgogne », bref « des vins d’autres régions de France et des vins de plaisir ».

Marc Seilly, du Domaine Seilly, 15 ha de vignes en bio à Obernai en Alsace, leur fait découvrir son vin du « pistolet », un  Alsace unique où les 7 cépages sont assemblés: riesling, muscat, gewurtzraminer, pinot gris, pinot blanc et auxerrois. « On est les plus grands cavistes ici à Bordeaux », dit-il avec humour.

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Alain Sergenton, vigneron en Dordogne de père en fils mais aussi en filles © JPS

Il y a aussi les vignerons d’Aquitaine qui sont 50 cette année sur les 290 au total, comme Alain Sergenton qui en fait une affaire de famille: « mes deux filles et mes deux gendres travaillent avec moi et vont reprendre. Du temps de mon père, le domaine comptait 16 ha, aujourd’hui on en est à 80 ha et on est à fond dans l’oenotourisme à Pomport ». Un vigneron fier de l’être qui propose à la dégustation ses Monbazillac et vins de Bergerac avec des consommateurs enjoués.

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Joelle Chapel du club oenoligique « Ausone » avec Pierre Richard vigneron dans le Jura © JPS

Pour certains vignerons, ce salon a été un tremplin…Au démarrage, c’était pas facile pour Pierre Richard, vigneron au Vernois dans le Jura. Les gens de la région n’étaient pas ouvert aux « côtes du Jura », au « savagin », au « vin jaune », au « macvin » ou encore au « vin de paille ». Des vins très travaillés, 6 ans et 3 mois d’élevage pour le vin jaune, ou le raisin séchés sur des clayettes pour le vin de paille…Tout un programme. Des vins pourtant très appréciés par Joelle Chapel, qui va organiser prochaine une dégustation des vins du Jura avec son club oenologique « Ausone », le 28 avril prochain à Pessac. Ah, le vin jaune…le vin des rois…

(Bien sûr à déguster et à consommer avec modération.)

Reportage de Jean-Pierre Stahl et Olivier Prax.

06 Mar

Philippe Starck a dévoilé le nouveau chai des Carmes Haut-Brion: « c’est une lame » sortie des eaux !

Lancement en grandes pompes du chantier de nouveau chai du château les Carmes Haut-Brion à Bordeaux. « Un navire amiral »signé Philippe Starck, designer, et Luc Arsène-Henry, architecte. Les Carmes avaient été achetées en 2010 par Patrice Pichet, Pdg du Groupe Pichet.

20140306_133504Pour Patrice Pichet, propriétaire du château les Carmes Haut-Brion : « c’est un navire amiral, transportant nos vins aux quatre coins du monde ». Le Pdg du groupe de constructions immobilières Pichet aurait pu travailler avec ses équipes habituelles, mais il a voulu un projet marquant !

Cet ouvrage architectural unique ancrera dans le XXIème siècle l’histoire des Carmes Haut-Brion, seul château au coeur de la ville de Bordeaux. » selon Patrice Pichet, propriétaire.

Et d’ajouter: « je fonde beaucoup d’espoirs dans l’avenir du domaine. En 2010, c’était un achat coût de coeur (à 18 millions d’euros), aujourd’hui je peux dire que c’est un achat de raison. »

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La « lame » dessinée par Philippe Starck © Philippe Starck – Les Carmes Haut-Brion

Ce nouveau chai est un trait de crayon osé, au coeur d’un domaine marqué par l’histoire…En 1584, le seigneur de Haut-Brion a donné cette parcelle à l’ordre des Carmélites. Elles sont restées sur la propriété durant près de 200 ans.

C’est dire si Philippe Starck ne voulait pas trop en ajouter… » mon objectif était de ne rien faire avec un grand R. »

Il serait extrêmement facile de faire un bâtiment flamboyant pour montrer à quel point on serait des génies, Luc Arsène-Henry et moi-même, mais où serait la puissance du vin, la magie du vin ? Donc on a fait une lame en acier ! (Philippe Starck).

Après les discours des officiels, des maires de Pessac, de Mérignac et de Bordeaux, qui tous revendiquent, à juste titre, un bout de terroir des Carmes Haut-Brion, déchirées entre ces 3 communes, les pelletées officielles ont été lancées…avec Amélie Mauresmo, la championne de tennis, en vedette !

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Philippe Starck, Patrice Pichet et Luc Arsène-Henry © Jean-Pierre Stahl

Ce chai sera une cave passive thermo-régulée par l’eau, et en terme d’hygrométrie, et en température (pas besoin de climatisation…).

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Stéphane Derenoncourt, oenologue consultant pour la propriété, et Guillaume Pouthier, directeur de l’exploitation. © Jean-Pierre Stahl

Guillaume Pouthier, directeur de l’exploitation, précise : »Nos vignobles sont travaillés comme en bio et biodynamie, c’est une philosophie de travail ».

Quant à la conception du premier vin des Carmes Haut-Brion: ça doit être un vin équilibré, complexe, apte à vieillir, racé…et qui donne de l’émotion », pour Guillaume Pouthier

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C’est qui qui a la meilleure pelletée ? © JPS

 Depuis plus d’un an et demi, les Carmes et ses concepteurs travaillaient sur ce projet de 9 millions d’euros. « Une coque renversée fascinante » pour Alain Juppé, qui plaisantait de savoir si l’an prochain il pourrait l’inaugurer « si je suis toujours là » et « vous aussi s’adressant à ses « amis » politiques.

Michel Sainte-Marie s’enorgueillit d’avoir signé le permis de construire car « le chai est sur Mérignac ! » Et Alain Juppé de conclure que de toute manière, les Carmes Haut-Brion auront toujours pour adresse…Bordeaux.

Livraison en mai 2015, juste avant Vinexpo Bordeaux !

Et pour aller plus loin écoutez et regardez ces interviews de Philippe Stark, designer, Luc Arsène-Henry, architecte et Patrice Pichet propriétaire du château Les Carmes Haut-Brion réalisées par Jean-Pierre Stahl et Cristèle Arfel

Accords mets et vins à Vinipro: so sweet…Bordeaux

Durant les 3 jours du salon Bordeaux Vinipro, les stands rivalisaient d’originalité. Aux environs de midi, des accords mets et vins étaient proposés avec les vins moelleux et liquoreux des « Sweet Bordeaux ».

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Frédéric Lafon, le chef de l’Oiseau Bleu à Bordeaux en plein show de son savoir-faire de mets relevés pour accompagner ces vins liqoreux © Jean-Pierre Stahl

 Imaginez-vous faire une repas uniquement avec des vins moelleux ou liquoreux ? Pour certains, cela paraît mission impossible. Et pourtant…

Côté Châteaux a goûté pour vous ces petites verrines de » tartare de blonde d’Aquitaine à la mayonnaise de wasabi », relevé d’abricots secs, de gingembre confits, de coriandre et quignons de pain…un délice !

En suivant, une noix de joue de porc confite au lait de coco et au curry rouge…

Et pour terminer ? Un quasi de veau cuit à basse température, à 53 ° C, grillé à la plancha et servi avec un gastrique de tomates.

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Frédéric Lafon à gauche, Arnaud Chedhomme de la « Charcuterie Bordelaise » et Sophie Lafon, sommelière à l’Oiseau Bleu.

Voilà ce que proposait Frédéric Lafon, chef d’un restaurant gastronomique à Bordeaux, l’Oiseau Bleu. Un show auquel se sont succèdés, Frédéric Montemont chef de l’Estacade à Bordeaux et Pascal Nibodeau, le chef étoilé au guide Michelin pour le Grand Hôtel de Bordeaux, qui représentait le Pinasse Café, adresse prisée du Cap Ferret.

Et pour accompagner ces mets une jolie variété de « Sweet Bordeaux », avec un Château d’Arche 2007, dans la fraîcheur et dans des arômes subtils et pas trop sucré. La « charcuterie bordelaise » était partenaire de cette opération qui a créé une animation certaine durant ces trois jours.

 

05 Mar

Les plâtres ont été essuyés, Bordeaux Vini sera encore plus pro dans deux ans !

 La première édition de Bordeaux Vinipro s’est refermée ce soir. Plus de 6 000 professionnels ont arpenté les allées du salon. C’est peu mais il fallait bien débuter, les présents n’ont pas été déçus, les absents ont eu tort.

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A 18h30, mercredi soir, les organisateurs ont annoncé 6053 visiteurs pendant les trois jours de salon, dont 8,1% de visiteurs étrangers en provenance d’une vingtaine de pays. Le président du salon, Eric Dulong tablait sur 4000 à 5000 au démarrage lundi.

Il faut dire que ce salon a été très rapidement lancé, en moins de 5 mois. Et c’est un petit exploit. Seulement 230 châteaux étaient présents, c’est assez faible alors que 400 étaient pressentis, puis 250 à 300 annoncés lors de la conférence de presse de présentation au bar à vin du CIVB. Il faut qu’ils jouent le jeu davantage.

Le look du salon et les couleurs n’étaient pas si mal, pour un salon qui est très nettement moins cher que Vinexpo, et où le prix moyen du stand est de 2000 euros.

Pas besoin forcément d’investir énormément dans des stands très chers (sinon on retombe dans du « Vinexpo »). Les exemples donnés par les « Bordeaux et Bordeaux Sup » ou encore les « Crus Bourgeois » sont sobres et pas chers, avec de longues tables drappées de blanc pour la dégusation et juste deux beaux chandeliers achetés chez un antiquaire par Frédérique de Lamothe pour réhausser le tout et « ça le fait ! »

La date du salon, en revanche n’était sans doute pas la bonne. Eric Dulong réfléchit à une autre. Il l’a confiée hier à  « monviti.com »…

Dans deux ans, nous aurons plus de temps pour préparer l’événement et il faudra réfléchir à une date plus propice à la venue des acheteurs. Nous songeons déjà à coller Bordeaux Vinipro à Vinisud, voire à commencer notre salon sur la dernière journée de Vinisud, mais c’est une réflexion que nous allons mener avec les organisateurs de Vinisud » selon Eric Dulong

Mais pour Côté Châteaux, il faut sans doute éviter les périodes étalées de vacances scolaires où la France tourne au ralenti comme fin février  et jusqu’à mi-mars.

Vinipro était déjà programmé une semaine juste derrière Vinisud, et on a vu ce premier résultat.

Pourquoi ne pas tenter une organisation à la veille de la campagne des primeurs fin mars, à partir du mercredi et enchaîner le dimanche et lundi les primeurs, cela permettrait à des entreprises qui viennent de l’étranger ou de partout en France d’amoindrir les coûts de transports (billets d’avion, etc) et de concentrer sur une période de 5-7 jours un énorme évènement à Bordeaux, ce d’autant que le millésime 2013 des « vins frais » (blancs, rosés et liquoreux) y était présenté en primeur…

Regardez l’interview bilan d’Eric Dulong par Bordeaux Vinipro TV

 

 

Les petits ont tout à gagner avec Bordeaux Vinipro

Les Bergerac, mais aussi les Duras ou encore les Bio d’Aquitaine peuvent tirer les marrons du feu avec ce nouveau salon des Bordeaux et Vins du Sud-Ouest. Dans des gammes de prix de 4 à 15 euros, ils intéressent les cavistes, restaurants et brasseries.

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Les Bergerac et les Duras à Bordeaux Vinipro © Jean-Pierre Stahl

C’est son premier salon à Gaëlle Reynou-Gravier. Avec ses parents, elle exploite deux domaines en AOC Bergerac et Montravel: le château Marot et le Domaine de Perreau, au total 22 ha (4 ha en blancs et 18 ha de rouges). Ses marchés, ce sont 50 % commercialisés en France entre les cavistes et restaurants et 50 % à l’export, essentiellement en Belgique et Grande-Bretagne. C’est totalement le profil des acheteurs du salon qui recherche des vins pas trop chers, entre 4 et 10 euros c’est encore mieux…

Après avoir occupé plus de 1200 m2 à Vinisud la semaine dernière où Bergerac (24), Duras (47), Buzet (47) et Marmande (47)étaient réunis, les Bergerac font à nouveau cause commune avec les Duras. Duras, ce sont 200 vignerons (120 qui travaillent en coopératives et 80 indépendants) qui cultivent sur 1600 ha.

On propose nos vins en tarifs grossistes entre 3 et 6 euros, donc effectivement on a de bons rapports qualité-prix, mais il y a aussi de nombreux Duras qui sont à plus de 10 euros et qui marchent très bien aussi », selon Delphine Vazeux du Domaine La Belle à Loubès-Bernac.

Les Vins Bio d’Aquitaine, 717 producteurs dont 100 en Bergerac, ont aussi leur carte à jouer. Il y a une clientèle en recherche de produits estampillés bio, sans pesticides, qui espèrent boire « plus sain ». Ainsi Daniel Bellugue, qui fait partie du groupement des producteurs bio d’Aquitaine et aussi adhérent des vignobles de Bérac, exploite 11 ha avec son château les Tertres du Plantou; il a eu un bon contact avec les visiteurs professionnels.

Parmi ces petits, le château Kalian en Aoc Montbazillac a eu la surprise de voir son vin selectionné parmi les 3 derniers retenus sur 36 liquoreux du millésime 2013 par le meilleur sommelier du monde Andreas Larsson.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Guillaume Decaix

Intervenants: Gaëlle Reynou-Gravier, château Marot (Bergerac), Delphine Vazeux, Domaine de la Belle (Duras) , Vincent Bergeon, Directeur CIRVB, et Daniel Bellugue, château Tertres du Plantou (Bergerac Bio)