02 Mar

Vin’Ecoles au château Luchey-Halde : une foire aux vins produits par des lycées agricoles de France

Pour la troisième année consécutive le Château Luchey Halde organise une foire aux vins afin de valoriser et de proposer à la vente des vins, bières et spiritueux produits par 24 lycées agro-viticoles français regroupés en Groupement d’Intérêt Economique.

© le Château Luchey Halde à Mérignac

© le Château Luchey Halde à Mérignac

Le Château Luchey Halde est depuis 1999 la propriété de Bordeaux Sciences Agro, Ecole Nationale d’Ingénieurs Agronomes. Cet événement, appelé Vin’Ecoles, sera organisé et mis en place par un groupe d’étudiants de l’école, dans le cadre de leur formation et avec l’appui de l’équipe commerciale du Château. L’objectif premier de cette manifestation est de faire découvrir au public des produits issus de nombreux domaines et appellations d’exception. La volonté de valoriser les formations aux métiers de l’agriculture mais également les productions issues de ces établissements sont en effet les fondements de la création du GIE.

Vous pourrez découvrir  en famille, seul ou avec des amis ce qui se fait de mieux en terme de productions issues de lycées viticoles ! L’entrée, fixée à 5 euros, comprend un verre sérigraphié que vous pourrez conserver, et le libre accès à la dégustation de tous les produits proposés à la vente. Tout au long de cette journée, vous pourrez enfin poser un autre regard sur la viticulture et le vin, en assistant aux différentes animations orchestrées dans l’enceinte du domaine. Pas d’inquiétude pour les enfants, tout est prévu afin de les occuper et qu’eux aussi puissent découvrir et déguster des produits de terroir.

Foire aux vins au château Luchey Halde à Mérignac le 2 avril de 10h – 18h (17 Avenue du Maréchal Joffre, 33700 Mérignac)

01 Mar

Les militants anti-pesticides se font entendre : la préfecture de Gironde annonce renforcer l’encadrement de l’épandage de produits phytosanitaires

Cet après-midi, Marie-Lys Bibeyran a remis au Préfet de Gironde sa pétition avec 84600 signatures. Alors que les militants tenaient une tribune médiatique devant la Préfecture, cette dernière a annoncé prendre un nouvel arrêté préfectoral pour la campagne de traitement 2016. Côté châteaux a aussi mené l’enquête sur les mesures prises depuis plusieurs mois en côtes de Bourg.

Valérie Murat, de Génération Futures, devant la Préfecture © Jean-Pierre Stahl

Valérie Murat, de Génération Futures, devant la Préfecture © Jean-Pierre Stahl

Les lanceurs d’alerte, Marie-Lys Bibeyran et Valérie Murat, qui ont perdu un membre de leur famille à cause de cancers liés au pesticides, avaient appelé à un nouveau rassemblement devant la préfecture de Gironde ce mardi à 15h.

Marie-Lys Bibeyran à l'origine de la pétition © JPS

Marie-Lys Bibeyran à l’origine de la pétition © JPS

Ce sont un peu plus de trente militants et riverains de parcelles viticoles qui sont venus soutenir Marie-Lys Bibeyran avant son rendez-vous avec la préfecture. Celle-ci venait remettre la pétition qu’elle a lancé en septembre 2015 après l’affaire de Preignac, où l’INVS révélait un taux de cancers plus importants chez les enfants de l’école de Preignac qui jouxte des parcelles de vignes. Une pétition qui a recueilli 84600 signatures.

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Marie-Lys Bibeyran : « Je suis venu lui faire prendre conscience de la réalité du terrain en ce qui concerne l’exposition des enfants aux pesticides et de l’inefficacité des mesures pour l’instant appliquées comme l’adaptation des horaires, l’installation de haies ou de filets anti-pesticides. Elles ne sont pas suffisamment protectrices, c’est pourquoi je demande via la pétition que ces surfaces fassent l’object d’application de produits homologués par l’agriculture biologique. »

De son côté Dominique Techer, de la Confédération paysane explique : »il faut discuter raisonnablement maintenant et il ne faut pas dire on attend, on verra bien car au niveau de la santé des riverains et de l’image de nos appellations, pour moi, c’est juste une catastrophe aujourd’hui. »

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Alors que la préfecture recevait Marie-Lys Bibeyran, elle envoyait dans le même temps ce communiqué aux rédactions :

« L’Etat va renforcer l’encadrement de l’épandage de produits phytosanitaires dans les vignes

« L’épandage de produits phytosanitaires dans les vignes est autorisé. Les produits phytosanitaires utilisés sont soumis à des règles strictes d’autorisation à l’échelle nationale et européenne. La protection de la vigne constitue un enjeu majeur pour les viticulteurs dans le contexte climatique océanique de la Gironde propice au développement des maladies de la vigne.

« L’exposition à ces produits est un sujet de santé publique qui préoccupe les citoyens s’agissant des risques d’exposition pour les personnes sensibles comme les jeunes enfants.

« Dès 2014, le préfet de la Gironde avait pris des mesures par arrêté du 23 juin pour encadrer le traitement des vignes aux abords des écoles. Une distance minimale de 50 mètres avait été introduite par précaution. Le législateur a depuis introduit de nouvelles dispositions dans la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt pour compléter ces mesures et favoriser la mise en place de dispositifs de prévention et de protection.

« Un nouvel arrêté préfectoral sera prochainement soumis à la consultation du public, permettant de traduire concrètement les dispositions de la loi en Gironde, conformément aux orientations fixées par la ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer chargée des relations internationales sur le climat.

Des haies plantées à St Ciers de Cadenesse © JPS

Des haies plantées à St Ciers de Cadenesse © JPS

« Cet arrêté :

  • permettra d’étendre les mesures de précaution, au-delà des écoles, à d’autres établissements accueillant des enfants (crèches, haltes-garderies,…) ainsi que tout autre établissement pouvant accueillir des personnes vulnérables ;
  • favorisera l’implantation de dispositifs de protection notamment la plantation de haies ;
  • et encouragera le recours par les viticulteurs à des matériels limitant la dispersion des produits.

« Les maires auront un rôle à jouer pour la bonne mise en œuvre de ces mesures et leur adaptation au contexte local.

« Cet arrêté entrera en application pour la campagne de traitement de 2016″.

Les vignerons des Côtes de Bourg avec le maire de St Ciers de Cadenesse et la vice-président de la communauté de communes de Bourg

Les vignerons des Côtes de Bourg avec le maire de St Ciers de Cadenesse et la vice-président de la communauté de communes de Bourg

DES SITES SENSIBLES REPERTORIES, DES HAIES PLANTEES

Dans les Côtes de Bourg, des mesures ont déjà été prises suite à l’affaire d’intoxication des enfants et de l’enseignante à Villeneuve en mai 2014. Dès le 23 juin 2014, un premier arrêté préfectoral a été pris fixant des mesures à préserver les établissements scolaires du risque d’exposition aux produits phyro sanitaires;

Ici on a planté des haies à Saint-Ciers-de-Canesse, comme le montre le maire et la vice-présidente de la Communauté de Communes de Bourg Valérie Guinaudie : « un diagnostic a été réalisé par rapport à l’implantation des vignes et 1200 m de haies ont été implantées au mois de décembre autour de ces sites dits sensibles. »

35 sites ont été analysés pour l’ensemble des 15 communes de la CDC située en Côtes de Bourg, 24 présentent un rique car à moins de 50 m d’une parcelle de vigne et 13 communes de la CDC possèdent un site sensible.

Toutefois en attendant que les arbustes plantés poussent à près de 3 m de hauteur, il va falloir attendre au moins 4 ans, d’où la seconde mesure mise en place :

« UNE CHARTE DE BON VOISINAGE ».

Des vignerons comme Xavier Hoclet se sont engagés à adapter leurs horaires de traitements et à limiter la dérive des produits en optimisant le matériel de pulvérisation : »je traite soit très tôt le matin, soit après la sortie ou encore en dehors des heures d’ouverture de l’école. »

DECEPTION DE MARIE-LYS BIBERAN

Mais au sortir de la préfecture, Marie-Lys Bibéran estime ne pas avoir été entendue : elle écrit à Côté Châteaux: « ils restent sur la même ligne de conduite. Haies, filets anti pesticides, horaires adaptés, et application de pesticides conventionnels y compris CMR, le préfet ne s’estime pas compétent pour interdire l’application de pesticides conventionnels ou rendre obligatoire l’application de produits homologués bio et considère même que le lien entre pesticides et maladies n’est pas « scientifiquement avéré: autrement dit on ne change rien ».

Dans un communiqué envoyé le 3 mars, le Collectif Info Medoc Pesticides estime que « Le fossé se creuse entre les institutions viticoles et leurs concitoyens ». Le Collectif Info Médoc Pesticides considère ne pas avoir été écouté. Un communiqué ayant été envoyé à la presse alors même que l’entretien se terminait à peine. Mr le Préfet et les institutions viticoles balaient d’un revers d’indifférence et de déni les études scientifiques attestant des effets des pesticides sur la santé et plus particulièrement sur nos enfants (Mr le Préfet considère que le lien n’est pas scientifiquement avéré). Et le collectif d’inviter ses militants et sympathisants  à maintenir la pression sur le terrain.

Une nouvelle soirée-débat est déjà annoncée pour le 22 mars à 20h à Listrac Médoc (salle socio-culturelle).

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Didier Bonnet

Un monument de Bordeaux prend sa retraite : « Merci Bernard » !

C’est un peu la bible de France 3 Aquitaine. Bernard Bonnin tire sa révérence après 25 ans passés comme rédacteur en chef adjoint et ancien journaliste spécialisé en vin. Une fibre humaine avant tout.

Bernard Bonnin, Michèle Faure et Côté Châteaux © JPS

Bernard Bonnin, Michèle Faure et Côté Châteaux © JPS

Son AOC : Bordeaux. Ses cépages préférés: merlot et cabernets. Son nom : Bernard Bonnin.

A 64 ans, Bernard Bonnin tourne une nouvelle page de son livre. Un livre ? Non presque une encyclopédie. Catherine Julien, notre documentaliste peut en témoigner : « il est très cultivé et a plein de domaines de prédilection, parmi lesquels la viticulture et l’oenologie. C’est d’ailleurs un amateur de bons vins et de vins de garde, spécialiste des Bordeaux. »

Un monument, vous dis-je, celui des Girondins aux Quinconces pourrait presque en être jaloux. Il a suivi et commenté l’actualité sous l’ère de Jacques Chaban Delmas et également celle d’ Alain Juppé en tant que spécialiste politique, cotoyant auparavant les grandes heures de la Mitterrandie à Latche… Ouvert sur la politique, la justice, l’économie, les nouvelles tendances, bref tous les sujets de société. Il a créé la locale de Bordeaux à sa création.

Sylvie journaliste reporter d'images, Karine et Sarah monteuses et Bernard Bonnin JPS

Sylvie journaliste reporter d’images, Karine et Sarah monteuses et Bernard Bonnin JPS

Car il est comme ça Bernard, jusqu’au bout, jusqu’à cette édition du 19/20 du vendredi 26 février, il a été pro et comme le soulignait hier soir Claire Combes, Déléguée Régionale de France 3 Aquitaine : « tu as largement fait le job. Merci pour ton humanité et ta loyauté sans faille. »

Un journaliste impliqué qui a mouillé le maillot à de multiples reprises et notamment lors du Marathon du Médoc : « Bernard, oui, il a fait le marathon du Médoc, j’ai fait 18 km et il en a fait 25, mais à l’époque on faisait vraiment le marathon… » se souvient en plaisantant son complice de toujours, Alain Chollon (ancien Rédacteur en chef de France 3 Aquitaine et délégué régional de France 3 Poitou-Charentes), qui a partagé une bonne partie de sa carrière avec Bernard Bonnin.

Alain Chollon et Bernard Bonnin © JPS

Alain Chollon et Bernard Bonnin © JPS

Et de raconter ce périple qui les a mené ensemble en Chine en 1986, en tant que précurseurs, où « on a bien dégusté et fait découvrir les grands crus de Saint-Emilion à Hong-Kong. Je me souviens que nous avions rendez-vous dans un immeuble du style Empire State Building où il y avait une immense cave… Au retour, on a fait une heure d’émission. » Et Bernard Bonnin de confirmer : « oui, je men souviens, on a planté un pied de vigne au pied de la Grande Muraille de Chine et on a vécu les débuts de la viticulture en Chine. »

Bernard Bonnin a couvert la 1ère édition de Vinexpo Bordeaux, il a fait de nombreux reportages sur les Bordeaux notamment un magazine sur le millésime 1997 pour le national, il a réalisé un 13′ sur la fabrication du fameux « Mouton-Rothschild 2000 de la taille de la vigne jusqu’à l’assemblage »…sans parler d’autres reportages à ‘étranger sur les Vins de la Rioja ou du Portugal, produisant également un magazine Eurosud avec la TVE et la RTT; sans oublier également un reportage sur les Vins de Californie.

Quand Bernard Bonnin est devenu rédacteur en chef adjoint à Bordeaux en 1991, après une première partie de carrière de reporter en Picardie et en Aquitaine, Michèle Faure lui a succédé : « il est passé adjoint et j’ai hérité du vin et de l’architecture. Il connaissait tout le monde du vin et notamment les Cazes (Jean-Michel Cazes a été longtemps l’ambassadeur des vins de Bordeaux et Grand Maître de la Commanderie du Bontemps). En 1991, Bernard Bonnin présenta Michèle Faure à Sylvie et Jean-Michel Cazes qui géraient la propriété Pichon Longueville pour Axa. Elle réalisait ce jour-là un reportage sur Thierry Marx, un petit jeune cuisinier qui allait exploser et devenir le Grand Chef que l’on connaît.

A ta santé Bernard © JPS

A ta santé Bernard © JPS

Bernard Bonnin, c’est aussi lui qui a proposé à votre serviteur de faire l’un de ses premiers magazines 13′ sur « l’oenologie et la standardisation du goût », quinze ans de collaboration avec lui sur les différents rendez-vous du monde viticole: vendanges, Vinexpo et Bordeaux Fête le Vin entre autres. Un témoin qui a été passé en douceur et en bonne intelligence avec Bernard Bonnin et Michèle Faure.

Si l’ensemble de la rédaction et de la technique lui a rendu hommage ce lundi 29 février, c’est bien parce que ce Bonnin le vaut bien. Un journaliste bordelais, très professionnel, emprunt de réactivité et d’humanité.

Vente aux enchères de la cave de Pierre Bergé

Pierre Bergé a mis sa cave à vins en vente aux enchères à Drouot, le jeudi 10 mars à partir de 19h. Plus de 180 lots, au total 3000 bouteilles et des flacons de légende.

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La vente aux enchères est prévue la semaine prochaine, le 10 mars à l’Hôtel Drouot, mais déjà elle fait parler d’elle.

Ce sont en effet 181 lots qui sont mis en vente, représentant quelques 3000 bouteilles. De nombreuses bouteilles de grands crus de Bourgogne et de Bordeaux, de grands flacons de Champagne mais aussi des vins de Porto et des eaux de vie.

Parmi les bouteilles remarquables : 19 Echezaux Grand Cru Domaine de la Romanée Conti 1990 estimation entre 18000 et 21000 €, mais aussi 12 bouteilles La Tâche Grand Cru Domaine de la Romanée Conti 1996. Mais aussi une bouteille de Champagne Heidsieck Monopole « goût américain » de 1907, rescapé d’une épave en mer Baltique, estimée entre 5000 et 6000 euros.

Drs flacons de Château d’Yquem sont estimés entre 1.500 et 1.800 euros, tandis que les magnums de Mouton Rothschild dans des millésimes de 1929 à 2001, devraient faire au moins 600 euros pièce. Des bouteilles de Margaux, Pauillac, Cheval Blanc, Château Talbot, Haut Brion et Pomerol sont aussi au catalogue.

L’ensemble est estimé à un peu moins de 550000 euros.  Les fonds seront reversés à la fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent.

Consultez ici le catalogue de la vente de la cave de Pierre Bergé.

29 Fév

Pesticides : « où est votre plan B » ou la lettre ouverte de la Confédération Paysane de Gironde

Demain à 16 h, Marie-Lys Bibeyran va remettre au Préfet de Gironde sa pétition qui a recueilli plus de 84000 signatures pour traiter en bio les vignes le long des écoles. En même temps elle a lancé un nouvel appel à manifester contre les pesticides juste avant devant la préfecture. De son côté, Dominique Techer de la Confédération Paysane a lancé cette lettre ouverte  aux responsables viticoles de Bordeaux.

Dominique Techer de la Confédération Paysane © Jean-Pierre Stahl

Dominique Techer de la Confédération Paysane © Jean-Pierre Stahl

« L’émission Cash Investigation a révélé au grand public, chiffres officiels à l’appui, que les appellations de Bordeaux sont parmi les plus gros consommateurs de produits cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR). Jusqu’à présent, vous, responsables élus ou cooptés des diverses institutions viticoles bordelaises, avez choisi de faire régner la loi du silence sur le problème des pesticides : silence sur les victimes, sur les dangers encourus par les utilisateurs et les populations voisines. Et la MSA refuse toujours, contrairement à la Sécurité Sociale, de communiquer les chiffres des maladies professionnelles. La Confédération Paysanne de Gironde a pourtant constamment attiré l’attention sur l’impasse de cette position de déni. Elle a aussi affirmé que les prix sacrifiés pratiqués sur les vins de Bordeaux ne permettaient sûrement pas les meilleures pratiques environnementales et sanitaires…

Aujourd’hui, la ligne de défense de l’omerta est morte. La carte de France de consommation des produits CMR est connue… et sera suivie de près chaque année. Les victimes n’hésitent plus à se faire reconnaître. Le ministre lui-même parle de « bombe à retardement » ! L’image des vins de Bordeaux est gravement abîmée et cela a déjà des conséquences commerciales. Des analyses de résidus de pesticides sont maintenant demandées par de plus en plus d’acheteurs de vins. Les appellations de Bordeaux ne peuvent plus se permettre de conflit avec les populations locales. Et en cas de problème, la responsabilité juridique reste toujours celle du vigneron.

Aujourd’hui, beaucoup de viticulteurs se sentent fragilisés, après avoir utilisé des produits pourtant homologués et recommandés! Quelles pratiques adopter maintenant? Ce sera forcément plus coûteux. Comment avoir une exploitation viable dans ces nouvelles conditions avec des prix qui, déjà aujourd’hui, ne couvrent pas les charges ? Le modèle économique est en cause.

Chers responsables, il va falloir faire face à cette question des pesticides cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques que vous avez jusqu’ici contournée. Vous ne pouvez continuer à observer le silence ou à temporiser.

Le rôle d’institutions si coûteuses serait de donner des orientations claires et efficaces sur le changement de modèle technique et économique. Vous auriez pu anticiper en prenant en compte ce que disait la Confédération Paysanne de Gironde. Aujourd’hui, avec l’étendue du passif, il faudra agir dans l’urgence .

La balle est dans votre camp : Quel est votre plan B ? » selon Dominique Techer de la Confédération Paysane.

Relire et revoir en vidéo la réaction de Bernard Farges, président du CIVB, suite à la diffusion de Cash Investigation, ainsi que les mesures déjà mises en place et qu’il préconise.

28 Fév

Saint-Amour : le film à voir sans modération

Sa sortie est prévue mercredi prochain, le 2 mars. Mais déjà on en parle à l’occasion du salon l’Agriculture, puisque ce film raconte une histoire insolite de Bruno qui fait la route des vins…sans sortir du salon de l’Agriculture. Un film drôle réalisé par Benoît Delépine et Gustave Kervern avec des pointures du cinéma Gérard Depardieu et Benoît Poolvoerde.

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Le scénario : « Tous les ans, Bruno fait la route des vins… sans quitter le salon de l’Agriculture ! Mais cette année, son père, Jean, venu y présenter son taureau champion Nabuchodonosor, décide sur un coup de tête de l’emmener faire une vraie route des vins afin de se rapprocher de lui. Et s’ils trinquent au Saint-Amour, ils trinqueront bien vite aussi à l’amour tout court en compagnie de Mike, le jeune chauffeur de taxi embarqué à l’improviste dans cette tournée à hauts risques entre belles cuvées et toutes les femmes rencontrées au cours de leur périple… »

Le Saint-Amour est avant tout une très belle appellation du Beaujolais : un cru au nom charmeur, le plus septentrional des crus du Beaujolais, presque exclusivement situé en Saône et Loire. Il donne des vin fins et équilibrés, il est l’expression  du cépage gamay, avec une robe rubis et des arômes de kirsch, d’épices et de réséda. Découvrez ici les vignerons de Saint-Amour.

(l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)

Regardez la bande-annonce de Saint-Amour (réalisation Benoît Delépine et Gustave Kervern)

 

La Géorgie et son « vignoble invité » à la Cité du Vin : la vigne y est cultivée depuis 8000 ans !

La Cité du Vin va accueillir de nombreuses expositions à l’intérieur du batiment. La première, consacrée à la Géorgie, est très certainement l’un des plus vieux vignoble au monde car la vigne y est cultivée depuis 8000 ans. Ce jeudi la fondation pour la culture et les civilisations du vin a signé avec les autorités géorgiennes un contrat de coorganisation.

La signature entre les membres de la Fondation et les autorités géorgiennes ce jeudi. © La Cité du Vin

La signature entre les membres de la Fondation et les autorités géorgiennes ce jeudi. © La Cité du Vin

La Cité du Vin est gérée par la Fondation pour la culture et les civilisations du vin, une fondation reconnue d’utilité publique créée en décembre 2014. Elle a pour but : la défense, la valorisation et la transmission de la dimension culturelle du vin, c’est à dire qu’elle va rendre accessible ce patrimoine universel et vivant au plus grand nombre. Pour se faire, cette fondation va proposer, au delà de son parcours permanent, un regard renouvelé et pluridisciplinaire dans ses différents espaces au sein de la Cité

DEUX EXPOSITIONS ARTISTIQUES PAR AN

La Cité du Vin proposera aux visiteurs une programmation culturelle variée qui comprendra:

  •  deux expositions artistiques par an,
  • une exposition d’été autour d’un vignoble invité,
  • des conférences scientifiques et événements culturels en lien avec les civilisations du vin,
  • des ateliers de dégustation et
  • un centre de documentation.

La Fondation pour la culture et les civilisations du vin développera également des actions en dehors de La Cité du Vin, notamment par l’octroi de bourses de recherche et de création, des éditions d’ouvrages numériques ou papier, et le soutien à tout projet entrant dans ses champs de compétences.

Les kvevris sont des jarres en terre cuite enterrées dans le sol et dont la contenance est généralement de 300 à 800 litres © drink the world

EXPOS « VIGNOBLE INVITE » : LA GEORGIE OUVRE LE BAL EN JUILLET – AOUT 2017

Chaque année, un territoire viticole aura la possibilité de présenter une exposition culturelle dans les espaces d’exposition de La Cité du Vin, pendant une durée de 6 semaines. Ce vignoble sera placé sous l’angle culturel et civilisationnel avec la présentation d’objets patrimoniaux authentiques (œuvres d’art, objets).

Pour sa première exposition en juillet/août 2017, la Fondation a retenu la Géorgie, un des berceaux de la viticulture mondiale. La vigne y est cultivée depuis 8000 ans. Les traditions agricoles et viticoles les plus anciennes, comme la vinification en qvevris (vastes jarres de terre cuite) – une pratique maintenant listée au Patrimoine mondial de l’Unesco- y sont encore vivantes. C’est aussi un vivier de cépages originaux autochtones. Vigne et vin sont célébrés dans tous les arts : la poésie, la littérature, la musique, l’architecture, la peinture… Cela se traduit aussi bien à travers les objets liés à l’élaboration et à la dégustation du vin, par exemple les céramiques décorées de grappes de raisin, statuettes de bronze représentant des personnages buvants, cornes à boires du Musée archéologique de Tbilissi, qu’à travers les tableaux naïfs du peintre Pirosmani .

LE VIN EST OMNIPRESENT EN GEORGIE

La plus vieille jarre au monde © sommeliers-international.com (6000 – 4000 avant J.C.

Quand deux Georgiens se rencontrent, ils se disent : comment va ton vin ? En Géorgie le mois d’octobre est « gvinobistve », soit le mois du vin. Les liens entre vin et religion sont très forts, le vin occupant une place importante dans les célébrations orthodoxes.  La tradition religieuse relate que Sainte Nino évangélisa la Géorgie avec une croix faite de ceps de vigne. Pour de nombreux Géorgiens, le vin demeure un lien avec Dieu. Traditionnellement, les familles conservaient dans leur Marani (leur cave) un ou plusieurs qvevris de vin sacramentel (le vin Zedashe, rouge exclusivement) destiné à être offert aux églises et monastères orthodoxes pour les besoins du culte, dont on prenait grand soin.Le monastère d’Alaverdi, un des domaines monastiques phares, est devenu un centre de diffusion des connaissances sur la vinification traditionnelle. De très anciens sarments de vigne gainés d’argent découverts dans des tombes marquent aussi la place de la vigne et du vin dans cette société.

EN GEORGIE, LE VIN EST COMPAGNON DE LA FETE : VIVE LE « SUPRA »

Tout évènement est prétexte à l’organisation d’un banquet géorgien, appelé supra. Cette pratique alliant le boire, le manger et les toasts rituels est actuellement unique au monde. En écho au symposion grec antique, un maître de cérémonie, le tamada, dirige le déroulement du supra : il lance les discussions, porte de multiples toasts sur l’amour, la vie, Dieu… le banquet de Platon est toujours vivant en Géorgie.

Panorama de Tbilissi en Georgie ©

Panorama de Tbilissi en Georgie © sommeliers-international.com

On chante beaucoup entre les toasts (les chakrulo sont de magnifiques chants polyphoniques masculins sans instruments d’accompagnement), on boit aussi beaucoup : les Géorgiens ont remis au goût du jour les cornes à boire antiques, dont la contenance peut atteindre jusqu’à deux litres et que l’on ne peut reposer tant qu’elles ne sont pas vides. L’art de vivre géorgien était fameux au XIXème siècle : Alexandre Dumas qui voyagea en Géorgie participa à maints supras, Offenbach fit chanter l’amour du vin dans les Georgiennes. La Géorgie dispose ainsi de tous les atouts pour incarner la première région invitée de La Cité du Vin.

Avec La Cité du Vin (un concept de XTU Architects)

Pour aller plus loin : SI LA GÉORGIE M’ÉTAIT CONTÉE par Sommeliers International et L’art du Kvevri par Drink the World

A lire également Patrimoine : plus de 2000 ans d’histoire du vignoble à Bordeaux

27 Fév

Concours général agricole : 16 638 échantillons de vins en compétition

16 638 échantillons de vins en compétition présentés par 3846 producteurs au Concours Général Agricole de Paris cette année 2016, avec 3147 jurés vins. En 2015, 3741 vins ont été médaillés.jurés vins. En 2015, 3741 vins ont été médaillés.Concours-Gnral-Agricole-Paris

Rigueur, traçabilité et qualité

Le Concours Général Agricole des vins est une référence dans le monde viticole. Il est reconnu pour son impartialité, conséquence d’un processus rigoureux de présélections en région et de sélections à Paris et la valeur de ses résultats. C’est le concours qui compte le plus grand nombre de candidats et d’échantillons en compétition.

L’ensemble des vins participants au concours sont prélevés de MANIÈRE ALÉATOIRE par un agent de la Chambre d’Agriculture (ou mandaté par elle) dans le STOCK COMMERCIAL OU DIRECTEMENT EN CUVE. Les vins sont ensuite anonymés en vue de la présélection et de la finale.

Tout est mis en œuvre pour assurer la traçabilité des échantillons à l’aide notamment de codes-barres et de tables de correspondances informatisées entre les numéros d’inscription et les numéros d’anonymat. Des analyses et des échantillons témoins conservés pendant 1 an qui permettent de vérifier la conformité des échantillons et de comparer les vins présentés au concours et ceux commercialisés portant la médaille du concours, si nécessaire.

Le jugement des vins

Les échantillons sont soumis à l’appréciation de JURÉS POSSÉDANT UNE HAUTE EXPERTISE TECHNIQUE ET GUSTATIVE DES VINS leur permettant de déceler les arômes caractéristiques, de noter les qualités et les typicités pour une même catégorie. Ils peuvent être sommeliers, œnologues, producteurs, représentants des syndicats de vignerons ou encore consommateurs avertis. Une table de dégustation est composée de 6 jurés et en moyenne 15 vins sont dégustés lors de la finale. Chaque juré note les différents vins sur la base de critères organoleptiques prédéfinis. C’est la synthèse de leurs avis qui détermine l’attribution éventuelle de médailles aux meilleurs vins. LEUR JUGEMENT EST SOUVERAIN ET NE PEUT ÊTRE REMIS EN CAUSE PAR LES ORGANISATEURS OU PAR LES CANDIDATS.

Les jurys attribuent les médailles selon les niveaux de qualité. Les médailles d’or, d’argent et de bronze ne récompensent pas les 1ers, 2eme e et 3eme comme en matière sportive mais un niveau de qualité. Les jurés ont la possibilité de ne pas attribuer de médailles si le niveau de qualité des vins présentés n’est pas jugé suffisant.

Avec le Concours Général Agricole.

Le Président François Hollande chahuté au salon de l’agriculture

Le Président de la République a été fraîchement accueilli à l’ouverture du salon de l’agriculture. Entre sifflets et applaudissements, le Président continue sa visite et ses entretiens pour apaiser la colère des agriculteurs. Certains ont démonté le stand du Ministère de l’Agriculture, les CRS ont du intervenir.

La tension est palpable ce matin au salon de l'agriculture autour de François Hollande © AFP JOEL SAGET

La tension est palpable ce matin au salon de l’agriculture autour de François Hollande © AFP JOEL SAGET

Le malaise ce matin est bien visible et audible au salon de l’agriculture qui a ouvert à 9h. De nombreuses pancartes et slogans de revendications ont été déployés un peu partout sur les différents stands, notamment par les Jeunes Agriculteurs. Une tension palpable certains éleveurs n’hésitant pas à scandé « Hollande démission »…

Le chef de l’Etat, qui lors de ses dernières visites au salon avait plutôt un bon contact avec le monde paysan à Paris, passant de longues heures à déguster les produits des terroirs et notamment l’an dernier un vin de Bergerac pour lequel il avait lancé « c’est de la bombe », est cette fois malmené.

François Hollande est arrivé peu avant 7 h, il a été accueilli par le président de la FNSEA. Peu de temps après, il a pu apercevoir des éleveurs avec des t-shirts noirs sur lesquels était inscrit « je suis éleveur, je meurs. » Xavier Beulin, le président de la FNSEA lui a glissé: «Vous arrivez dans un contexte difficile. Un contexte de crise profonde. Elle dure».

Le Chef de l’Etat, qui a été hué par moments, a déclaré aux journalistes et aux agriculteurs :

La colère, je l’entends, je la comprends, » François Hollande, Président de la République

Et d’expliquer : « Je suis venu pour entendre, y compris les cris de douleur, de souffrance. Il va falloir prendre au niveau européen des mesures pour la régulation des marchés… » Ce matin, il a consacré une bonne partie de sa matinée à écouter les doléances lors d’ une table ronde avec une vingtaine de représentants des différentes branches du monde agricole. 2 pistes de mesures seront envisagées : en France, il a annoncé la révision de la loi qui régit les règles entre la grande distribution et les agriculteurs, et au niveau de l’Union Européenne il souhaite revoir l’étiquetage des produits transformés.

Stéphane Le Foll, le Ministre de l’Agriculture a estimé : »Siffler le président de la République pour moi ce n’est pas acceptable. En même temps on était parfaitement conscient qu’à l’occasion de l’inauguration de ce salon un certain nombre d’agriculteurs, d’éleveurs en particulier, allaient souhaiter exprimer la colère qu’ils ressentent« .

Le Président Hollande a finalement quitté le salon au terme de 6 heures de visite, la plus courte de toutes ses visites sur le salon de l’agriculture sous son quinquennat.

La video de l’arrivée sous tension du Président de la République par FrancetvInfo

26 Fév

Tour de France : les viticulteurs de l’Aude debouts sur les freins face au vin officiel qui sera chilien

C’est un peu la nouvelle qui fait tache…(de vin ?) Oui mais chilien. Non pas que Côté Châteaux ait à redire sur ces vins chiliens qui peuvent être de bonne facture, mais plutôt parce que les vignerons de l’Aude et Jeunes Agriculteurs sont vent debout contre ce choix de la société du Tour de France qui a choisi un vin chilien pour être partenaire officiel. Les viticulteurs de l’Aude ont déjà appelé à bloquer la grande boucle.

C'est ce pinot noir chilien choisi comme partenaire du tour de France qui a provoqué un tollé dans l'Aude © France 3 Languedoc Roussillon

C’est ce pinot noir chilien choisi comme partenaire du tour de France qui a provoqué un tollé dans l’Aude © France 3 Languedoc Roussillon

La cuvée a pourtant un nom évocateur : « Bicicleta », produite par le Chilien Cono Sur. Elle a été sélectionnée parmi les partenaires du Tour par l’organisateur Amaury Sport Organisation (ASO) pour être vin officiel du Tour de France 2016.

Alors que ce n’est pas une première puisque le groupe était déjà partenaire en 2014 et présent sur les trois premières étapes anglaises, puis en 2015, mais là  le contrat passé entre ASO et Cono Sur s’étend désormais jusqu’en 2017, ce qui a mis les nerfs à vifs des vignerons de l’Aude dans un premier temps puis du syndicat des Jeunes Agriculteurs audois qui juge inacceptable le choix d’un vin du nouveau monde. Ils menacent d’ailleurs de bloquer l’étape Carcassonne-Montpellier.

Il est inacceptable de laisser les dirigeants du Tour de France faire la publicité pour  un vin chilien (…). Nous connaissons la difficulté à laquelle font face tous les agriculteurs. (…). Il faut que le Tour de France soutienne les producteurs par des partenariats avec des produits français et non étrangers », selon les Jeunes Agriculteurs.

Le sénateur socialiste de l’Aude Roland Courteau avait enfourché sa bicyclette de défenseur des terroirs français et alerté le patron du tour Christian Prudhomme de la « très grande émotion et de  »l’incompréhension  suscitées par ce choix ».

Les organisateurs ne nous ont pas prévenu, c’est pour cela qu’on est dans une colère noire. On trouve cela scandaleux parce que le Tour de France est une vitrine de notre patrimoine culturel, sportif et économique. », Frédéric Rouanet, le président du syndicat départemental des vignerons de l’Aude.

Côté châteaux a joint hier Amaury Sport Organisation qui n’a pas répondu encore à sa demande de commentaires.

Le Tour aura lieu du 2 au 24 Juillet. Il passera notamment par Carcassonne où les vignerons de l’Aude se sont donc positionnés. Dans la région Aquitaine il est prévu une étape Pau/Bagnères-de-Luchon.. Les viticulteurs de Jurançon, de Madiran proches, et pourquoi pas de Bordeaux, pourraient rallier le mouvement de leurs collègues. Affaire à suivre.

Avec France 3 Languedoc-Roussillon et AFP

Ecoutez la réaction de Frédéric Rouanet, le président du syndicat départemental des vignerons de l’Aude :