02 Nov

Disparition de Jean Gautreau, grand Monsieur du Médoc qui avait révélé un Sociando-Mallet « inclassable »

Jean Gautreau est décédé hier à l’âge de 92 ans. C’est une figure du Médoc. A la tête du château Sociando-Mallet, il avait réussi à en faire une étiquette et un vin que les amateurs s’arrachaient, sans que ce château ne soit classé.

Jean Gautreau « extrêmement sympa, chaleureux, qui reconnaissait tout le monde », ici avec Jacques Dupont et Pierre Arditi lors de la dégustation du Point en mai 2015 © Jean-Pierre Stahl

Ceux qui l’ont connu, ont forcément été marqué par ce qui se dégageait de cet homme, un homme qui en imposait non par sa position, mais davantage par sa sagesse, sa droiture, la chaleur et la passion qu’il aimait faire partager autour du vin. Il n’y a qu’à regarder la photo que j’ai prise de lui lors de la fameuse dégustation du Point de Jacques Dupont en 2015 au Bistro du Sommelier. Tout est dit.

« Ce n’est pas quelqu’un issu du sérail du vin, moi il me fait penser un peu à François des Ligneris, mais côté Médoc… » commente Frédéric Lot, professionnel du vin. « C’est quelqu’un qui a toujours été droit dans ses bottes, il a toujours refusé d’appartenir aux Crus Bourgeois et pour les 1855, il n’était pas classé. C’est un vin qui compte dans le Haut-Médoc et le Médoc en général »

Jean Gautreau, né en avril 1927 à Lesparre dans le Médoc, a eu un parcours atypique : son père était dans les assurances, et lui a d’abord été sportif avant de se mettre au courtage et au négoce du vin« il a d’abord été joueur de tennis, un vrai joueur qui avait fait les 1/2 finales de Rolland Garros en juniors, ensuite il a commencé par le négoce du vin surtout en Belgique et aux Pays-Bas. »

Une réussite qu’il doit à lui seul, comme aime à le rappeler Jacques Dupont, journaliste et critique du Point, qui l’ a bien connu et à qui il avait confié comment s’étaient passés ses déb :uts de négociant (cf le POINT): « je ne voyais pas un grand avenir dans le vin de table. Un jour, j’ai rempli une 2 CV camionnette et je suis parti vendre des grands crus en Belgique. Cinq ou six ans après, j’étais devenu le premier sur ce marché, » expliquait Jean Gautreau . Et Jacques Dupont de retracer l’achat de Sociando-Mallet à Saint-Seurin-de-Cadoune: «  à tel point que l’un de ses clients le charge de trouver une propriété à acheter pour l’un de ses amis. « Sociando appartenait alors à l’ancien président du syndicat viticole de Marrakech. Il venait de mourir, j’ai envoyé une note à l’acheteur belge, qui ne m’a jamais répondu, et j’ai acquis cette propriété pour 250 000 francs en 1969, surtout pour le point de vue qu’elle offrait sur la Gironde. »

C’était un grand personnage, il voyait loin, il avait ce côté vigneron et négociant et a su en faire la synthèse. C’était un grand vigneron qui n’a jamais cédé aux sirènes de faire dans la sur concentration. Il a toujours fait des vins équilibrés, fins », Jacques Dupont journaliste au Point.

« Il a fait du Bordeaux buvable, agréable et à la fois tannique, qui passe bien dans le temps, il n’a jamais fait des vins qui dépassent les 15°,à l’heure où l’on parle du réchauffement climatique. » Et de rappeler alors que ses voisins ramassaient des raisins très mûrs, avec des rendements moins importants, lui ramassait tout, et cela montre aujourd’hui que ses vins sont se gardent bien.

Pour Frédéric Lot : « Jean Gautreau a compris assez vite la force de la marque, au delà de appellation, c’était quelqu’un de visionnaire et de gonflé. Il en a fait un terroir de fou, un super terroir en bord d’estuaire, un vigneron super bon. Voilà ce avec quoi il a joué durant plus de 50 ans, il a signé 50 millésimes, avec une édition spéciale en 2018 pour son 50e. De 5 hectares au départ, il en a fait un grand domaine. Il a aussi su s’entourer de gens compétents ».

A sa famille, à sa fille Sylvie qu lui a succédé et à ses proches, Côté Châteaux présente ses plus sincères condoléances.

Pour en savoir plus sur le château de Sociando-Mallet et jean Gautreau : ici le site officiel

01 Nov

La production mondiale de vin en baisse de 10% en 2019 du fait de la météo

La production de vin a baissé de 10% dans le monde en 2019, en raison de conditions météorologiques défavorables, du gel à la sécheresse, notamment dans les trois principaux pays producteurs, Italie, Espagne et France, selon une estimation publiée jeudi par l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV).

Des merlots ramassés dans le bordelais, photo d’illustration © JPS

Cette année, les vignerons du monde entier ont produit entre 258,3 et 267,4 millions d’hectolitres de vin (hors jus et moûts), soit 262,8 M hl en moyenne, contre 294 M hl en 2018, selon une estimation basée sur 28 pays et 85% de la production mondiale.

Après un volume de production exceptionnellement élevé en 2018, la production 2019 est revenue au niveau moyen de la période 2007-2016 à l’exception de 2013”, OIV

Dans l’Union européenne, les volumes ont baissé de 15% par rapport à ceux de l’an passé : 156 millions d’hectolitres contre 182,7 M hl.

Des trois premiers pays du vin, l’Espagne a le plus souffert, avec un recul de 24% de sa production à 34,3 millions d’hectolitres.

Cela s’explique principalement par des conditions météorologiques aléatoires” explique l’OIV : “un printemps très froid et pluvieux suivi d’un été extrêmement chaud et sec”.

L’Italie, dont la production a reculé de 15%, à 46,6 M hl, garde son titre de premier producteur mondial de vin en volume.

En France, deuxième pays, les volumes ont aussi reculé de 15%, à 41,9 millions d’hectolitres.

Le Portugal, avec 6,7 M hl en 2019, est “le seul pays de l’Union européenne à réaliser une production de vin plus importante que l’année précédente (+10%), au-dessus de 4% de sa moyenne quinquennale ».

AFP

31 Oct

Des vendanges très féminines en Blaye Côtes de Bordeaux

Elles sont vigneronnes et ne manquent pas de charme. Elles ont posé et ont été immortalisées en pleine vendanges des rouges et en plein travail. Preuve que les femmes sont non seulement très pros et en plus ne manquent pas d’originalité.

Corinne Chevrier Loriaud du château Bel Air La Royère © Corinne Couette

L’appellation Blaye Côtes de Bordeaux est toujours à la pointe de l’originalité : ainsi elle a publié durant ces vendanges des photos de vigneronnes à peine mises en scène dans leur vigne ou dans leur chai, sur un ton décalé.

Marion Reculet du château Le Camplat © Corinne Couette

Le résultat est très sympa, une façon de valoriser le travail des femmes qui font le vin…

Sandrine Haure du château l’Haur du Chai © Corinne Couette

Et Dieu sait qu’il y en a de plus en plus dans le Blayais, le Bordelais et dans le monde viticole.

Valérie Eymas du château La Rose Bellevue © Corinne Couette

Le tout en révélant leur féminité avec humour et autodérision sur les comptes Facebook et Instagram   

Alexia Eymas du château Maison Neuve © Corinne Couette

Ces photos sont d’autant plus « vraies » que c’est une vigneronne qui en est à l’initiative ! Bravo les filles ! Go on !

30 Oct

Saint-Emilion: les châteaux Figeac et Cormeil-Figeac gardent leurs noms en appel

Le château Figeac, premier grand cru classé de Saint-Emilion qui attaquait un de ses voisins pour qu’il ne porte plus son nom, a perdu mardi son procès à Bordeaux contre le château Cormeil-Figeac. Mais il a remporté quand même une demi-victoire, celle de garder le droit d’utiliser son propre nom, menacé lors du jugement en première instance.

Le © château Figeac à Saint-Emilion

La famille Manoncourt, qui exploite les marques « château de Figeac » et « château Figeac », contestait le droit de porter le nom de Figeac aux châteaux Cormeil-Figeac et Magnan-Figeac appartenant à la famille Moreaud. Elle avait déjà poursuivi pour le même motif plusieurs châteaux voisins, gagnant tous ses procès.

La cour d’appel a cette fois estimé qu‘ »historiquement, les parcelles de Cormeil et Magnan ont appartenu à la famille Cazes/Carles, alors propriétaires du grand domaine originel de Figeac, par la suite démembré au gré de plusieurs cessions ». Me Caroline Lampre, avocate de Cormeil-Figeac et Magnan-Figeac, a estimé que les droits de son client « ont été reconnus, qu’il n’avait pas créé ce nom ex-nihilo, qu’il existait depuis plus d’un siècle ».

Elle a espéré que cette décision marquerait « un frein pour tous les grands châteaux qui parfois mènent une campagne d’épuration un petit peu abusive à l’encontre de voisins qui sont souvent depuis très longtemps en coexistence avec eux ». Vincent Fauchoux, avocat de la famille Manoncourt, a dit qu’ils allaient « étudier sereinement l’opportunité d’un pourvoi en cassation », précisant que ses clients étaient quand même « satisfaits » du reste du jugement: « la validité de notre image et la qualité de notre domaine ». Car en novembre 2016, le tribunal de grande instance de Bordeaux avait décidé que les deux parties, y compris donc le plaignant, devaient perdre leurs marques.

« Nos marques, « châteaux Figeac » et « château de Figeac » sont parfaitement valables en dépit des contestations émises contre elles depuis plusieurs années (…) et notre exploitation est parfaitement conforme à la réglementation », a-t-il souligné. Car la cour d’appel est revenue sur l’interdiction faite aux plaignants d’utiliser eux-mêmes le nom Figeac. Le TGI avait justifié sa décision en expliquant que l’exploitation n’avait pas pu prouver qu’elle respectait toutes les règles de la vinification séparée pour ses différents vins (le premier vin étant le meilleur). Cette fois-ci, la cour d’appel a estimé que « l’ensemble des jus entrant dans la composition du premier vin (…), second vin (…) et troisième vin (…) proviennent exclusivement de raisins récoltés sur les parcelles intégrées à l’assiette foncière du domaine du château de Figeac et sont vinifiés sur le domaine. »

« Aucune obligation légale ou réglementaire n’exige une vinification séparée des premiers, second et troisième vins d’un même domaine », a-t-elle poursuivi, permettant ainsi à château Figeac de garder son célèbre nom.

AFP

Saint-Emilion: Foster signe un nouveau chai « le Dôme »

C’est sans nul doute un chai qui va faire parler de lui, comme précédemment celui de Cheval Blanc signé par de Portzamparc ou de la Dominique par Jean Nouvel… A Saint-Emilion, l’architecte britannique Norman Foster signe un nouveau chai original « le Dôme », le même archi qui a signé le chai livré en 2015 du mythique château Margaux.

Une forme originale qui peut laisser penser à une soucoupe volante © Norman Foster – château Teyssier

A Saint-Emilion, les chais marquants continuent de faire leur apparition. Tout le monde a encore en tête la double vague réalisée par Christian de Portzamparc pour abriter les quelques 50 cuves en béton et le chai à barriques du mythique Cheval Blanc (propriété de Bernard Arnault), 1er cru classé A, puis le chai aux reflets rouges de Jean Nouvel pour le château la Dominique propriété de la famille Fayat, avant qu’il ne réalise une oeuvre circulaire au château la Grâce Dieu des Prieurs….Tout ceci pour dire que, malgré l’inscription au Patrimoine Mondial de l’Humanité, cela bouge tout en respectant l’aspect global des paysages.

Cette fois, c’est le britannique Norman Foster qui va s’illustrer avec « le Dôme ». Ce nouveau chai appartient à son compatriote Jonathan Maltus (château Teyssier à Saint-Emilion et en Californie World’s End), qui lui permettra ainsi de présenter un de ses vins, « Le Dôme », au nouveau classement de Saint-Emilion en 2022.

Les vues et le paysage ont toujours été les premiers protagonistes du design. Le process de vinification est amené au coeur du bâtiment et l’étage supérieur apporte un espace flexible pour que les visiteurs puissent se réunir et déguster le fabuleux vin de ce terroir » Norman Foster

Une vue panoramique depuis le futur chai de © Norman Foster – château Teyssier, avec un plafond en bois d’un diamètre de 40 mètres.

Les visiteurs arriveront par une allée traditionnelle plantée d’arbres pour découvrir ce chai circulaire étonnant semi-enterré. Avec une vue à 360 degrés sur les vignobles d’Angélus ou Canon, ce chai circulaire devrai se fondre dans le paysage inscrit au patrimoine mondial par l’Unesco.

Et Norman Foster d’ajouter « la connexion visuelle directe entre l’intérieur et l’extérieur, la dégustation et la production du vin, crée un espace unique et unifié pour Le Dôme ». Un Dôme et chai toujours très « hype »qui sera inauguré au printemps 2021.

Lire ou relire :

« Bordeaux, la métamorphose » : le magazine sur les nouveaux chais

Voir le magazine « Bordeaux,  la métamorphose » sur ses nouveaux chais réalisé en avril 2017 par Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Christophe Varone et Emmanuel Cremese :

29 Oct

Fédération des Grands Vins de Bordeaux : Jean-Marie Garde succède à Hervé Grandeau

Hier, lors d’un Conseil d’Administration de la FGVB , Hervé Grandeau, démissionnaire, a cédé son fauteuil de Président à Jean-Marie Garde qui a été élu à 90% des voix. Des représentants d’ODG avaient demandé à ce que le poste soit remis en jeu, vu notamment le contexte commercial défavorable à Bordeaux.

Hervé Grandeau sur le stand des Bordeaux et Bordeaux Supérieur lors de Bordeaux Fête le Vin en 2018 © JPS

Dans un communiqué envoyé hier, la Fédération des Grands Vins de Bordeaux a annoncé l’élection d’un nouveau président à la tête de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux, structure qui regroupe 24 ODG de Bordeaux et représente ses 5800 vignerons. Il s’agit de Jean-Marie Garde, précédemment secrétaire général de la FGVB et président de l’ODG Pomerol.  

Cette élection s’est tenue suite à la démission d’Hervé Grandeau, qui en juillet dernier était reparti pour un nouveau mandat. Mais c’était sans compter un mouvement de protestation qui était monté crescendo jusqu’à la semaine dernière, où par courrier plusieurs présidents d’ODG demandaient à ce que le mandat de président soit remis à l’ordre du jour du prochain conseil d’administration.

Hervé Grandeau a été condamné avec son frère Régis en juin dernier par le tribunal correctionnel de Bordeaux à 6 mois de prison avec sursis pour « tromperie » et « falsification » de 5 900 hectolitres de vin entre 2010 et 2014, Hervé Grandeau a souhaité se confier à Côté Châteaux et estime avoir été « condamné sans vraiment pouvoir me défendre, on a fait un exemple du président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux, on a coupé un symbole ».  

Hervé Grandeau se défend d’être ni « un voyou, ni un fraudeur, qui a cherché à s’enrichir«   : « à aucun moment je n’ai été pris à défaut, je n’ai simplement pas eu la vertu d’anticiper suffisamment une réglementation qui se mettait en place, une réglementation sur la mise en place de registres sortie en 2013, mais j’ai été contrôlé sur 2010, 2011 et 2012. La mise en place de ces registres n’était pas effective ni à Bordeaux, ni ailleurs, quasiment personne ne tenait ces registres, malgré une recommandation européenne. Et puis on a suspecté que mes raisins de l’AOC avaient servi à faire du vin de table, ils ont essayé de prouver que j’avais mis des excédents d’AOC dans les vins de table, qu’ils disent falsifiés. Mais le même pied de vigne peut faire du Bordeaux en AOC, du Rosé, du Clairet et du vin de table. »

Même si cela a pu choquer, « mes pairs, mes collègues m’ont réélu le 1er juillet à 75% et ont décidé de ne pas se porter partie civile dans ce procès, car je leur ai expliqué mon dossier d’une limpidité totale. Après ma condamnation, tout le monde m’a soutenu et conseillé de ne pas faire appel, ce qui ne m’a pas servi. Mais aussi si en 2e instance, le jugement avait été plus sévère, financièrement les banques ne m’auraient plus soutenu et ma famille était usée de tout cela. »

« On m’a dit on te soutient, mais par contre cela nous pose problème que tu te maintiennes à la présidence de la FGVB. 2/3 me soutenaient, je me suis donc maintenu durant l’été il ne se passe pas grand chose, après ce sont les vendanges et en octobre, j’ai reçu le courrier de certaines ODG pour qu’on reparle en conseil d’administration de la présidence. Je ne pouvais pas continuer vue la conjoncture, la difficulté commerciale des vins de Bordeaux, il fallait une énergie forte pour sortir de cette conjoncture.J’ai choisi de laisser ma place et de ne pas tricher ni avec moi ni avec mes collègues. C’est aussi une parole retrouvée. »

Jean-Marie Garde, président de l’ODG Pomerol, devient Président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux © JPS

C’est donc Jean Marie Garde, le président de Pomerol, qui prend la présidence de la FGVB : « Jean Marie Garde est quelqu’un de très bien qui va apaiser, c’est mon secrétaire général qui me succède, le conseil d’administration souhaité à l’unanimité que je reste dans les instances. Sur le fond, il a été dit très fortement on pourrait tous être à ta place. A aucun moment, je n’ai voulu frauder, ceux qui connaissent le métier de vigneron le savent ».

Alors que les discussions ont été quelque peu mouvementées hier, le calme va sans doute revenir après cette tempête automnale… Certains responsables d’ODG frondeur ont pu commenter « on a accepté un homme consensuel, un homme qui devrait apaiser les querelles. »

De grands dossiers attendent le nouveau président Jean Marie Garde, également membre de la CNAOC en charge notamment des questions fiscales. Ces grands dossiers sont bien sûr la question de la nouvelle taxe de 25% sur les vins français imposée par les USA, les conséquences du Brexit et d’une manière générale la baisse de commercialisation des vins de Bordeaux en Chine, mais aussi au niveau de la grande distribution en France.

Bon courage et bonne chance.

28 Oct

Champagne : des vendanges 2019 de bon augure, malgré le réchauffement climatique

Alors qu’en Champagne, les vendanges se sont bien passées, le volume et la qualité sont au rendez-vous de cette récolte 2019; ce malgré le réchauffement climatique, avec des record de température fin juillet de près de 43°C.

 Photo d’illustration  © JPS

Pour le Syndicat Général des Vignerons de la Champagne (SGV), la vendange 2019 est de « bon augure » : « malgré une forte hétérogénéité, la Champagne devrait dépasser en moyenne les 10.000 kg à l’hectare, volume proche du rendement économique nécessaire pour alimenter le marché ».

La vigne a connu à l’approche de la vendange « une dynamique de maturation exceptionnelle offrant des moûts dont l’équilibre entre acidité et taux de sucre ainsi que la concentration aromatique sont de très bon augure pour les futures cuvées ». Par ailleurs, la « Champagne a connu cette année son record absolu de température avec 42,9° enregistrés le 25 juillet. Ce réchauffement est jusqu’alors bénéfique pour la qualité de nos vins ».

AFP

27 Oct

Portes Ouvertes tout ce week-end à Fronsac et Canon Fronsac

Profitez de ce beau week-end de fin octobre pour découvrir les deux appellations soeurs Fronsac et Canon Fronsac, à deux pas de Libourne en Gironde. Une trentaine de châteaux ouvrent leur chais et vous feront découvrir leur savoir-faire et leurs vins.

Je suis sûr que vous en avez déjà entendu parler, Fronsac et Canon Fronsac sont des appellations soeurs ou jumelles, le long de la Dordogne, sur des plateaux et des coteaux argilo-calcaires.

Ces deux appellations ont une riche histoire commune, qui remonte depuis l’occupation romaine, ljusqu’à la présence du Duc de Richelieu qui acquit le Duché de Fronsac en 1663, en passant par la construction d’un «castrum» par Charlemagne dès 769.

Leurs terroirs magnifiques qui manquent souvent dit-on de notoriété par rapport à Saint-Emilion, tout proche, sont de qualité, constitués de plateau calcaire et de molasse du Fronsadais (terroir argilo-calcaire); leurs vins sont produits avec un encépagement majoritairement merlot. Ces deux appellations sont parmi les plus anciennes de France, l’AOC Fronsac a été créé en 1937 et Canon Fronsac en 1939.

Ces grands châteaux vous parlent sûrement, ils sont ouverts samedi et dimanche de 10h à 18h: château de la Rivière, château de la Dauphine, château Gaby, château Barbey, Labory… Les vignerons qui font ces vins sont passionnés et ne demandent qu’à vous faire partager leur passion et savoir-faire.

Regardez le dossier réalisé l’an dernier sur Fronsac, par Jean-Pierre Stahl sur le blog :

Focus sur Fronsac, l’un des grands terroirs de Bordeaux

26 Oct

L’institution bordelaise, le Chapon Fin, dévoile son nouveau chef Cédric Bobinet

Jeudi soir, le plus vieux restaurant de Bordeaux, datant de 1825, a présenté son nouveau chef cuisinier Cédric Bobinet, l’ancien second, qui remplace Nicolas N’Guyen Van Hai. La propriétaire du Chapon Fin et également de château Chauvin, Sylvie Cazes, avait invité le monde du vin, les amis et habitués pour leur dévoiler la cuisine du chef, accompagnée de ses vins.

Sylvie Cazes, propriétaire du Chapon Fin et de château Chauvin, et Cédric Bobinet le chef cuisinier © JPS

Ce n’est pas que ça sent Noël, mais à très exactement deux mois du réveillon, on pense déjà chapon…et même au Chapon Fin. L’institution bordelaise remonte à 1825, ça ne nous rajeunit pas tout cela… Elle possède un décor original fait de rocaille, « décor qui date de 1901 et qui a vu défiler tous les talents, têtes couronnées (Alphonse XIII d’Espagne ou encore Edouard VII d’Angleterre) et hommes politiques » (Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, et bien sûr Alain Juppé) comme le soulignait Sylvie Cazes, sous la baguette en 1901 du chef Joseph Sicard (chef qui obtint 3 étoiles en 1933).

« Le Chapon Fin voulait revenir à ses racines », aussi inutile de chercher bien loin, l’image qui sera désormais déclinée de ce restaurant sera celle d’un fier chapon coiffé d’un haut de forme...bien vu. Et puis, l’un des plats mis en avant par le nouveau chef est totalement inspiré de l’ancien chef avec ce « filet de boeuf « diplomate, avec ses quenelles de volaille et mousse de pomme de terre »

Et Sylvie Cazes de présenter à tous le chef et son équipe : « Cédric Bobinet, 32 ans, est originaire de Vendée, il a effectué sa formation à Saint-Michel du Mont Mercure et il a décroché le titre de « Meilleur Apprenti de France ». Il a été Parisien « au Taillevent » et Sylvie Cazes de rappeler cette petite phrase que lui a confiée Alain Ducasse : « ah, il a été chez Taillevent durant 10 ans, donc il sait cuisiner… »

Cédric Bobinet me décline ainsi son parcours : « j’ai repris le Chapon Fin au 1er septembre, j’y suis rentré en 2017, en tant que second de cuisine auprès de Nicolas N’Guyen. J’ai fait deux apprentissages puis je suis monté à Paris au Taillevent durant 10 ans, de 2007 à 2017, dans l’équipe d’Alain Soliveres, 2** au Guide Michelin »

Le nouveau chef va chercher « une identité forte dans la restauration, une identité marquée » avec son équipe constituée de 5 cuisiniers et un chef pâtissier Mehdi Al Khadir.

Laure de Lambert Compeyrot (château Sigalas Rabaud), Sylvie Cazes (Chapon Fin et château Chauvin), Suzan Mustacich (Wine Spectator), Petrus Desbois (château Saint-Georges) © JPS

« Ici, on va mettre en avant une cuisine bourgeoise, axée sur le goût, vraiment sur les plats authentiques, même parfois oubliés comme des tourtes de gibier, actuellement je réalise une tourte aux risde veau et écrevisse, je vais proposer du lièvre à la royale, de la lamproie à la bordelaise, que des bonnes choses du bordelais, un peu délaissées, c’est aussi ce que Sylvie Cazes a envie d’avoir, » m’explique Cédric Bobinet.

La mise en avant du terroir et des recettes d’antan, sans doute un peu revisitées, c’est l’empreinte que le Chapon Fin veut aujourd’hui donner, avec aussi les vins de Bordeaux, non seulement les vins de Sylvie Cazes, qu’elle a fait déguster l’autre soir (Folie de Chauvin 2016, 2015 et 2009 de Chauvin) mais aussi plutôt que du champagne pourquoi pas un crémant de Bordeaux de la maison Louis Vallon pour ce cocktail dînatoire. Un Chapon Fin qui se refait un nouveau plumage dans la tradition du lieu, avec sans oublier la fabuleuse cave de l’établissement qui regorge de beaux et vieux flacons comme Château Yquem 1928, Pétrus 1986 ou Lascombes 1955.

Bonne chance au chef et à son équipe pour ce nouveau challenge.

25 Oct

1er Vinexpo Shangai : un marché asiatique à fort potentiel à (re)conquérir

Durant 3 jours s’est tenu Vinexpo Shangai, du 23 au 25 octobre au Shangai World Expo Exhibition & Convention Center. L’occasion pour les acteurs français de la filière vin et spiritueux, et notamment bordelais, d’aller à la conquête de nouveaux horizons ou à la reconquête de marchés en berne ou perdus face à une concurrence mondiale de plus en plus farouche.

Xavier Carreau à Vinexpo Shangai © Laurent Moujon

Ce Vinexpo Shangai n’a pas l’envergure de Vinexpo Hong Hong qui a déjà 20 ans d’existence, mais il a le mérite de s’attaquer au marché de la Chine intérieure et de l’Asie-Pacifique en général.

Ce sont ainsi 260 Wineries qui ont ainsi participé à ce Vinexpo Shangai, des exposants issus de 19 pays producteurs de vins et spiritueux. Des vins issus de France, d’Italie, d’Espagne, du Chili, d’Australie, d’Afrique du Sud, d’Allemagne et d’Argentine…

© Laurent Moujon

Parmi les Bordelais ayant fait le déplacement, Xavier Carreau des Vignobles Bayle Carreau, qui a confié ses impressions à mon ami Laurent Moujon : « je suis très surpris de la qualité des visiteurs : de bons professionnels. Le marché devient mâture avec une nouvelle clientèle également ».

Les visiteurs sont venus de Pékin, Wuhan, Chengdu, et bien sûr Shangai…  bref assez large rayon d’action.

Si le marche chinois représente 20 % de son activité, « il faut le travailler régulièrement en venant sur place d’où la création d’un Gie qui regroupe 5 vignerons pour la promotion et une offre de Vins diversifiés et complémentaires de 3 à 15 euros. Le marché a un bon potentiel, il est plus sérieux et plus professionnel.  Les clients sont réguliers ».

Le Dîner de Gala Vinexpo avec 300 convives © Laurent Moujon

Si l’image des vins de Bordeaux en Chine a perdu de sa superbe, ils gardent une place dans le cœur de la clientèle chinoise avec des vins de qualité. Néanmoins, il faut se retrousser les manches pour retrouver de nouvelles opportunités, de nouveaux marchés en Chine qui depuis plus d’un an et demi est un marché en berne pour Bordeaux.

Le jour d’ouverture VinexpoShanghai : un énorme cube de glace avec Vinexpo empli de vin et de baijiu, comme pour symboliser l’uNion de la France et de la Chine. Au centre Rodolphe Lameyse, directeur de Vinexpo and Pascal Faugère, Directeur General de la  CCI Bordeaux Gironde © Vinexpo – Marcartemi

Mercredi, une dégustation exceptionnelle a eu lieu avec les Domaines Baron de Rothschild Lafite: avec les Carruades de Lafite (2nd vin), le château Duhart-Milon, et l’icône le château Lafite Rothschild, un château très prisé et aussi beaucoup copié par le passé…Une nouveauté du groupe a été aussi présenté à la dégustation le Long Dai 2017, le vin chinois de Lafite Rothschild.

Marc Almert, meilleur sommelier du monde 2019 (à droite) © Vinexpo

Lors de ce Vinexpo, Marc Almert, meilleur sommelier du monde 2019 a animé le Vinexpo Challenge, une dégustation à l’aveugle de 8 vins sélectionnés parmi les exposants du salon. Autre moment fort, une Battle de la nouvelle génération des meilleurs sommeliers du moment avec Martin Bruno (meilleur sommelier d’Argentine 2017), Raimonds Thomson (meilleur sommelier d’Europe 2017) et Wataru Iwata (meilleur sommelier d’Asie 2018), avec une dégustation de 3 vins rouges et 3 vins blancs dans chacune un cépage différent. L’occasion de partage de connaissances et de grands moments avec un public de connaisseurs.