11 Juin

Le château Cheval Blanc plante des centaines d’arbres dans ses vignes légendaires

Pommiers, tilleuls, érables au milieu des vignes: durant la pandémie, le château Cheval Blanc, grand cru bordelais à la renommée mondiale, a accéléré sa démarche agroécologique et planté plusieurs milliers de végétaux pour assurer l’avenir face au réchauffement climatique, une petite révolution.

Le Château Cheval Blanc à Saint-Emilion © JPS

« Vous avez vu le héron? C’est la première fois qu’on en voit un sur cette pièce d’eau qui n’a que huit mois », s’émerveille Pierre Lurton, son directeur général. Comme les arbres et les herbes folles (trèfles, moutarde, lin…) dans les vignes, les poules, moutons et ruches au sein de la propriété s’inscrivent dans une démarche entamée il y a une dizaine d’années par le domaine, propriété de la famille Frère et de LVMH.

Durant le confinement, ce 1er grand cru de Saint-Emilion a donné un coup d’accélérateur et planté 3.000 végétaux dont 1.500 arbres dans ses vignes (qui en comptaient déjà 200), sous le regard de ses voisins de Pomerol, les non moins célèbres châteaux L’Evangile et Pétrus.

« On ne se réveille pas un matin en disant « tiens on va planter des arbres ». Cela fait plus de dix ans qu’on tâtonne », explique Pierre-Olivier Clouet, directeur technique de 41 ans. Les premiers tests ont ainsi été réalisés sur les parcelles du second vin, le Petit Cheval Blanc, moins exposé médiatiquement.

Puis est venu le tour de « l’intimidant domaine » Cheval Blanc. « On a des sols qui font des vins brillantissimes, feront-ils des vins aussi brillantissimes avec deux ou trois degrés de plus, j’ai des doutes », explique-il. D’où les arbres. « L’objectif principal c’est de ramener de la fraîcheur sur les parcelles » grâce à leur ombre, explique Juliette Combe, assistante viticole de 29 ans.

La plantation est composée à 50% de fruitiers (dont la production garnira la table du château) et 50% de forestiers (tilleul, érable, charme…) pour nourrir le sol et abriter oiseaux, insectes et chauve-souris.

L’arbre intéresse aussi pour son « travail sous-terrain ». « Il prélève ses nutriments et son eau dans le sol grâce à un champignon mycorhizien, des filaments qui vont coloniser les racines des arbres et les plants de vigne voisins », explique avec enthousiasme Pierre-Olivier Clouet.

« On organise un véritable réseau de partage des nutriments, le végétal qui a du mal à s’alimenter va être alimenté par son voisin. Ces champignons ont une importance majeure dans le cadre d’un réchauffement du climat » en jouant « le rôle de pompe à eau », selon lui.

Avant de planter, il a fallu arracher une centaine de pieds de vigne par hectare (un hectare compte entre 6.000 et 8.000 pieds). « Avant de se donner la permission d’arracher un pied de vigne de Cheval Blanc, il faut bien réfléchir à ce qu’on fait », reconnaît le directeur technique.

Avec une moyenne d’âge de 42 ans, la vigne compte des pieds datant de 1920 et certains millésimes atteignent plusieurs centaines voire milliers d’euros. Cheval Blanc, qui compte 45 salariés, n’est pas le premier à se lancer dans l’agroforesterie. Delphine et Benoît Vinet, qui se sont lancés en 2008 dans leur petit vignoble dans le Libournais, font figure de « pionniers »: « C’était un peu compliqué d’être considérés comme des beaux rêveurs », s’amuse aujourd’hui Delphine Vinet auprès de l’AFP.

« Ces châteaux connus qui se mettent à pratiquer l’agroforesterie et la biodiversité, ça nous réjouit parce qu’ils ont une visibilité. On sait comment ça se passe dans le monde viticole, si eux avancent, les autres ne se laisseront pas distancer », un bénéfice pour la biodiversité et pour les vignes, selon elle.

« On n’a rien inventé« , reconnaît Pierre-Olivier Clouet mais la nouveauté chez Cheval Blanc réside dans l’ampleur du projet, les 16 hectares (sur 39) passés en agroforesterie. En charge du suivi scientifique de l’aventure, Juliette Combe estime qu‘ »il va falloir laisser du temps aux arbres pour montrer que ce n’est pas un effet d’annonce ». « On a mis en place des indicateurs qu’on veut assez faciles, précis et comparables: les taux de matière organique, la stabilité structurale du sol…d’ici quatre, cinq ans on aura une première tendance« , explique la jeune ingénieure agronome.

AFP

08 Juin

Magazines « Côté Châteaux » : une saison magnifique en 2020-2021 sur France 3 NOA

Avec le numéro 24 diffusé en ce mois de juin sur France 3 Noa, Côté Châteaux revient sur cette saison belle saison de septembre 2020 à juin 2021. Une saison bien remplie avec 9 numéros : des focus sur les appellations de Saussignac, Sainte-Croix-du-Mont, Madiran ou encore des numéros spéciaux sur le réchauffement climatique, la crise de commercialisation avec le covid, les femmes du vin, l’anniversaire du classement des crus bourgeois, les nouveaux chais du Bordelais ou encore le boom du bio.

Côté Châteaux en janvier dernier, focus sur Madiran avec JP Stahl et Charles Rabréaud

Côté Châteaux, le magazine reflet des terroirs de Nouvelle-Aquitaine diffusé mensuellement sur France 3 NOA. Pour ceux qui ne les auraient pas vus et souhaiteraient les revoir, voici un petit tour d’horizon des magazines avant-gardistes, Côté Châteaux de 16 à 26 minutes de pur bonheur, tournés en Nouvelle-Aquitaine en 2020-2021 avec des smart-phones et montés sur première. Côté Châteaux un mag proposé et réalisé par Jean-Pierre Stahl, avec Sébastien Delalot, Charles Rabréaud et Alexandre Berne. Retrouvez les numéros 16 à 24 ci-dessous:

Côté châteaux n°16 sur NOA : un spécial « vendanges précoces et réchauffement climatique »

C’est un numéro tout chaud. Forcément avec la chaleur de ce printemps et de cet été, la vigne a eu une croissance assez exceptionnelle et les vendanges se sont annoncées plus tôt dans la saison. Eh oui, on peut se demander si le réchauffement climatique est bien là, Côté Châteaux a essayé d’y répondre et d’envisager les solutions à travers ses 3 reportages et ses 3 invités dans ce numéro spécial Vendanges Précoces en Bordelais. Un magazine réalisé en septembre par Jean-Pierre Stahl avec Charles Rabréaud.

Côté Châteaux n°17 : Saussignac la petite appellation du Bergeracois, petite par la taille mais grande par ses vignerons

Vous allez partir à la rencontre de ces vignerons du Bergeracois de la petite appellation de Saussignac, 35 hectares, qui produit du liquoreux mais aussi des vins de toutes les couleurs en Bergerac. Ce magazine de 16 minutes vont emmène de Monestier à Razac et Saussignac à la découverte de ce terroir magique, de ses hommes et d’un grand chef cuisinier. Réalisé en octobre par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot.

Côté Châteaux n°18 : un spécial Sainte-Croix-du-Mont avant les fêtes de fin d’année

Sainte-Croix-du-Mont en Gironde. Une petite appellation qui produit des vins liquoreux, petite par la taille mais grande par sa renommée séculaire. 311 hectares pour 35 vignerons tous autant passionnés, les uns que les autres, par la magie du botrytis cinerea. En novembre par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot.

Côté Châteaux n°19 : un magazine spécial crise du coronavirus et monde du vin

Avec Noël et Nouvel An, décembre est traditionnellement synonyme de fêtes. Mais cette année, décembre se ressent comme l’achèvement d’une année 2020 particulièrement difficile avec cette pandémie de coronavirus qui elle n’est pas encore arrêtée. Fort de ce ressentiment, Côté Châteaux a décidé de vous proposer un tour d’horizon des professionnels du monde du vin qui ont été touchés par cette crise de méventes tant en France qu’à l’étranger. Un magazine de 22 minutes réalisé en décembre par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot

Côté Châteaux n°20 : une émission spéciale Madiran pour bien débuter l’année

C’est une bouffée d’air frais, celui qui nous vient des Pyrénées. L’appellation Madiran au pied de ces montagnes ne manque pas de charme entre ses figures, ses châteaux, son célèbre cépage du sud-ouest le tannat et sa cave coopérative de Crouseilles. Côté Châteaux, Jean-Pierre Stahl avec Charles Rabréaud vous offrent en ce mois de janvier un dépaysement assuré et une découverte de cette appellation à cheval sur 2 régions, la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie, et 3 départements.

Les femmes du vin à l’honneur dans le N°21 de Côté Châteaux

Un numéro spécial Femmes du Vin à l’aube de la Journée Internationale du Droit des Femmes le 8 mars. Vous allez faire connaissance de jeunes vigneronnes, pour certaines fraîchement installées comme Noémie Tanneau à Lussac, ou à la tête de châteaux comme Céline Lannoye qui dirige Ambe Tour Pourret à Saint-Emilion et aussi les Crémants Célène à Bordeaux. Vous ferez la connaissance aussi de winemakers comme Axelle Courdurié à Croix de Labrie et d’Anne le Naour qui dirige CA Grands Crus. Un très joli numéro où Côté Châteaux vous fera découvrir Juliette Bécot à la tête du 1er cru classé Beau-Séjour Bécot. En février par Jean-Pierre Stahl avec Alexandre Berne.

Côté Châteaux n°22 spécial Crus Bourgeois, un an après leur nouveau classement

A la rencontre des Crus Bourgeois, un an après le nouveau classement établi pour 5 ans. Vous allez faire connaissance avec la jeune génération de vigneronnes comme Eléonore Pairault du château Corconnac et Alice de Courcel de Saint-Ahon, mais aussi rencontrer Pierre Cazeneuve qui a transformé Paloumey et qui conduit ce vignoble en bio, également les Cruse, une famille de femmes à la tête du château du Taillan, sans compter le domaine incroyable de Malleret avec son haras. Le tout agrémenté d’un entretien avec le Président des Crus Bourgeois Olivier Cuvelier et de sa cousine Sara au château Le Crock à Saint-Estèphe. Réalisé en mars par Jean-Pierre Stahl avec Alexandre Berne

Côté châteaux n°23, le magazine spécial nouveaux chais du bordelais

Une ode au design et une prouesse technique et architecturale. Côté châteaux vous emmène visiter le nouveau chai du château Valandraud avec Jean-Luc Thunevin et Muriel Andraud. A Saint-Emilion, vous découvrirez également le nouveau chai de Figeac avec une visite guidée par la famille Manoncourt. Autre visite guidée étonnante avec Véronique Sanders et le chai-jardin de Haut-Bailly en Pessac-Léognan mais aussi celui de Latour-Martillac en compagnie de la famille Kressmann. Enfin, Lynch-Bages vous étonnera par son chai tout en transparence avec Jean-Charles Cazes. En mai Sur NOA par Jp Stahl et Alexandre Berne.

Côté Châteaux n°24 spécial vignerons bio, c’est ce lundi 7 juin sur France 3 NOA

C’est le dernier numéro de cette saison 2020-2021, un numéro 24 riche en rencontres… Entre les portraits de Jean-Baptiste Duquesne, de Malika et Pascal Boueix ou encore les jeunes Anaïs et Bastien Pastourie et les entretiens avec les Lavau au château Bernateau, Alain Moueix à Fonroque et Béatrice Larribière et Gwenaelle le Guillou au château Trapaud, vous allez faire un joli tour d’horizon des vignerons bio de la région de Bordeaux. Un magazine de 26′ réalisé par Jean-Pierre Stahl avec Alexandre Berne

 

05 Juin

Portes ouvertes ce week-end des 5 et 6 juin dans les châteaux du Médoc

Les châteaux du Médoc fêtent les 30 ans de leurs portes ouvertes. D’habitude organisées en avril, ces portes ouvertes ont été reportées du fait de la situation sanitaire. Il n’empêche venez profitez en ce beau week-end de visites et dégustations parmi des crus classés, crus bourgeois ou crus artisans…

Ils ont été pionniers, c’était en 1991 que pour la première fois des châteaux se regroupaient pour organiser ces portes ouvertes. Dès la 3e édition, ils étaient des milliers à déferler dans le vignoble du Médoc et à pousser les portes des chais. Un succès qui ne s’est jamais démenti et qui revenait chaque année en avril, la date était même devenu un rendez-vous coulé dans le marbre, presque une institution jusqu’à cette fameuse épidémie que l’on connait en 2020 et 2021…

Ce rendez-vous organisé par le Conseil des Vins du Médoc et l’office de tourisme Médoc-Vignoble vous convie à des visites de propriétés, différentes animations, parfois musicales, des expos, et des dégustations dans les châteaux. Vous avez tellement le choix que le plus dur est de se dire je choisi lequel ou lesquels. Allez bon choix Madame, bon choix Monsieur, comme le disait Pierre Desproges, et passez du bon temps, avec l’ami modération bien sûr.

PAR ICI LA LISTE DES CHATEAUX QUI Y PARTICIPENT

04 Juin

Côté Châteaux n°24 spécial vignerons bio, c’est ce lundi 7 juin sur France 3 NOA

C’est le dernier numéro de cette saison 2020-2021, un numéro 24 riche en rencontres… Entre les portraits de Jean-Baptiste Duquesne, de Malika et Pascal Boueix ou encore les jeunes Anaïs et Bastien Pastourie et les entretiens avec les Lavau au château Bernateau, Alain Moueix à Fonroque et Béatrice Larribière et Gwenaelle le Guillou au château Trapaud, vous allez faire un joli tour d’horizon des vignerons bio de la région de Bordeaux. Un magazine de 26′ réalisé par Jean-Pierre Stahl avec Alexandre Berne à voir ce lundi 7 juin à partir de 20h05 sur France 3 NOA.

Pierrick et Karine Lavau, premiers intervenants du Côté Châteaux n°24 © JPS

On se retrouve à Saint-Etienne de Lisse, au château Bernateau, où Karine et Pierrick Lavau nous expliquent pourquoi ils se sont lancés dans le bio il y a presque 14 ans : « on a commencé à faire du bio au château Bernateau en 2007, pour des raisons environnementales, on voulait cultiver nos vignes d’une façon qui impacte moins l’environnement… On est rentré officiellement en conversion en 2009, et on a été certifié à partir de 2012 pour l’ensemble de nos vins… », explique Karine Lavau.

Pierrick Lavau nous éclaire sur ce que l’on entend par « faire du bio » : « c’est une autre façon de gérer les traitements, tout simplement, on est toujours dans du préventif, avec effectivement comme difficultés les prévisions météos qui ne sont pas toujours complétement fiables (avec pas mal d’intempéries) et il faut savoir s’adapter… Donc le bio, c’est une meilleure compréhension, effectivement utiliser le soufre et le cuivre quand on en a besoin, mais surtout faire en sorte que la plante puisse s’installer au mieux pour se défendre face à ces intempéries…

Etre en bio, cela a du sens ? Y-at-til une réelle demande de la part du consommateur ? « On observe effectivement aujourd’hui une réelle demande, au début il y avait une demande d’une clientèle particulière et pro très spécialisée, mais il y avait un petit peu une méfiance du reste des consommateurs… Maintenant, cela fait 3 à 4 ans que l’on observe un réel intérêt de la part des consommateurs… Nous on reçoit beaucoup de visiteurs à la propriété, et le bio fait partie des critères de choix quand les gens viennent chez nous pour une visite, car effectivement les gens se posent beaucoup de question sur ce qu’ils mangent et ce qu’ils boivent…et du coup on se rend compte que même dans le vin, il y a une vraie demande sur le bio… », commente Karine.

Au niveau des marchés, certains étaient plus matures que d’autres, aujourd’hui on sent que l’élan est beaucoup plus important : « quand on a commencé, les marchés qui étaient les plus matures étaient essentiellement au nord de l’Europe, mais aussi l’Allemagne qui s’était déjà plus intéressée à la contenance des produits,  ou aux résidus, aujourd’hui la France s’est aussi tournée là-dessus… Au grand export, on trouve désormais des pays peut-être moins traditionnels comme la Chine, le Japon qui était déjà un petit peu présent et les Etats-Unis…et même sur le centre de l’Afrique on peut avoir quelques demandes sur le bio. On voit que ce label, en tout cas, amène une certaine sécurité à l’export et même au grand export », ajoute Pierrick Lavau.

 

Parmi les pionniers du bio, on ne pouvait pas passer à Saint-Emilion, sans aller voir Alain Moueix, le propriétaire du château Fonroque, grand cru classé : « cela n’a pas été facile, car il y a toujours un peu d’inquiétude quand on se lance dans ce nouveau système, surtout qu’à l’époque c’était quand même moins répandu, donc on avait beaucoup moins de personnes avec lesquelles on pouvait discuter ou se rassurer en fait… Voilà, il y avait un peu de tout, certains étaient septiques, d’autres disaient bravo, y en a qui ne disaient rien et c’était mieux… »

Alain Moueix, dans son nouveau chai à château Fonroque © JPS

Pour moi, c’était une nécessité, c’est pour cela que je suis passé en bio, je ne l’ai pas fait par rapport aux autres, je l’ai fait par rapport à mes convictions, par rapport à la propriété, » Alain Moueix de château Fonroque

« Pour la partie agriculture biologique, il y a quand même beaucoup d’efforts, beaucoup de gens qui vont vers une remise en cause, même si parfois ce n’est que sur une partie, mais il y a quand même un mouvement… Pour ce qui est de la biodynamie, parce que nous sommes aussi certifiés en biodynamie, on est quand même un peu plus rare mais cela viendra ».

Et Alain Moueix de nous faire découvrir son nouveau chai tout juste livré : « nous avons d’abord refait la maison avec une structure d’accueil, pour organiser des réception, avec une salle de dégustation et des chambres qui sont mises à disposition des professionnels… On avait besoin de place et d’améliorer notre outil de production, donc on a choisi de conserver les bâtiments du XVIII pour l’élevage des vins, et de construire un nouvel outil pour les vinifications, donc un nouveau cuvier... »

L’idée était d’avoir un cuvier avec beaucoup de petites cuves, on passe de 13 à 27 cuves de vinification, de manière à pouvoir identifier chaque terroir, chaque partie de parcelle qui a sa propre identité, pour la vinifier en fonction. Et puis ensuite d’avoir des petites cuves qui permettent d’avoir des marcs moins compacts et des extractions plus douces…

Bio – béton, ce n’est pas antagoniste ? « Non , au contraire les cuves en béton ont l’avantage d’être moins sensibles à des perturbations  électromagnétiques, d’avoir plus d’inertie thermique et moi je préfère travailler sur le béton. Après quand on fait un cuvier en biodynamie, on a positionné les cuves là où c’était favorable, et on a aussi voulu avoir un éclairage naturel, on a voulu utiliser des matériaux nobles avec des ressources qui ne sont pas trop éloignées… Ces cuves en béton ont été construites spécialement pour nous, uniquement dans des jours qu’on qulifie de « fruit » ou « fleur » en biodynamie…

La biodynamie, c’est une manière de vivre, de penser, qu’on on la pratique depuis quelques temps, on a une sensibilité, un regard différent, cela dépasse le fait de faire du vin…

La biodynamie permet d’obtenir des vins qui sont sur la fraîcheur, donc même dans les millésimes chauds, on n’a pas de lourdeur, d’écrasement du au soleil, on a toujours des vins avec un fruit frais et une dimension florale qui est très développée », Alain Moueix du château Fonroque

Ce Côté Châteaux nous emmène également à la rencontre de Béatrice Larribière au château Trapaud à Saint-Etienne de Lisse qui outre le fait d’être en bio, continue de nouvelles expériences : « cette année nous devons planter de la syrah, du touriga nacional, du marselan, et ontva encore étendre nos sauvignons gris, pour étendre notre gamme en vins de France… » Preuve que ces vigneronnes continuent à innover…

Béatrice Larribière du château Trapaud et Gwenaëlle Le Guillou, directrice des Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine  © JPS

Gwenaëlle Le Guillou, directrice des Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine  confirme cet essor important avec près de 1700 exploitations en Nouvelle-Aquitaine : « aujourd’hui, on a presque 20 000 hectaress en bio et en conversion sur la région Nouvelle-Aquitaine… On en compte tous les ans de plus en plus, si on compte juste le territoire de la Gironde, on a 775 viticulteurs qui font le cahier des charges de la viticulture biologique et 245 se sont engagés sur la seule année 2020, donc on est sur un phénomène d’expansion important… On a un marché national qui représente aujourd’hui plus d’1,2 milliard d’euros, un consommation de vins bio qui augmente à tel point  qu’aujourd’hui le marché français représente une part importante de la consommation. On a même du mal à trouver des volumes pour pouvoir partir à l’export. »

Et n’oubliez pas Côté Châteaux Spécial Vignerons Bio, ce lundi 7 juin à partir de 20h05 sur France 3 NOA et ici sur You Tube:

Tour de France : hôteliers, restaurateurs et châteaux se frottent les mains à Saint-Emilion et Libourne

Les réservations vont bon train et sont en danseuses. On sent poindre le contre-la-montre le 17 juillet entre Libourne et Saint-Emilion, au lendemain de l’arrivée à Libourne. 2 jours dans la région pour lesquelles certains hôtels et chambres d’hôtes notamment dans les châteaux affichent déjà complets.

A Libourne, l’hôtel de la Tour du Vieux Port est déjà au aux couleurs du Tour de France. Son propriétaire José Guilmon a d’ailleurs vissé une casquette jaune rappelant le tour, caquette aussi aux couleurs des Logis de France, hébergeur officiel du Tour de France. Impossible de ne pas penser à l’événement avec aussi ces sets de table qui dévoilent le parcours du Tour de France 2021.

Son établissement, ses 15 chambres, ont été réservées, avant même l’annonce du tracé et de ces 2 jours à Libourne, par le journal l’Equipe et par la mairie de Libourne.

José Guilmon, de la Tour du Vieux Port à Libourne © JPS

On est complet sur une partie de la semaine du tour, puisque nous cumiulons à la fois la fête de la confluence et puis le tour et le 14 juillet qui tombe cette semaine-là, donc c’est une belle semaine en perspective... », José Guilmon de la Tour du Vieux Port.

A Saint-Emilion on se frotte aussi les mains. C’est le vignoble tout entier qui va être mis à l’honneur à l’occasion de ce  contre-la-montre le 17 juillet, 31 kilomètres au départ de Libourne, avec de superbes vues sur ce vignoble classé depuis 1999 au patrimoine mondial de l’humanité.

Le Clos des Jacobins, non loin du parcours du contre-la-montre © JPS

Les chambres d’hôtes comme les 5 du château du Clos des Jacobins, grand cru classé, ont été raflées aussi très rapidement comme me l’explique Thibaut Decoster, propriétaire.

Heureux d’avoir transformé depuis l’été dernier sa résidence, son château, en chambres d’hôtes pour répondre à une demande très importante d’hébergement, où traditionnellement avant la crise sanitaire plus d’un million de touristes se pressent à Saint-Emilion.

Thibaut Decoster du Clos des Jacobins © JPS

On a mis nos chambres d’hôtes en vente au mois de février, elles ont été prises en moins d’une journée. Il y a beaucoup, beaucoup de personnes qui recherchent des logement pour le Tour de France… »Thibaut Decoster, propriétaire du Clos des Jacobins.

Place de l’Eglise, rue Guadet, comme place du Marché au Bois, les hôtels, chambres d’hôtes, restaurants, se préparent :  « nous avons beaucoup de demandes, il nous reste toutefois encore des chambres de disponibles à l’auberge de la commanderie, comme au Logis de la Cadène… », précise Andresa Toscan, directrice de l’Auberge de la Commanderie et du Logis de la Cadène.

Andresa Toscan, directrice du Logis de la Cadène et de l’Auberge de la Commanderie © JPS

C’est très bien pour Saint-Emilion de recevoir le tour de France, cela va nous faire avoir du monde , j’espère pour la suite du mois, pour le mois d’août et pour la fin d’année également », Andresa Toscan, directrice de l’Auberge de la Commanderie et du Logis de la Cadène.

Pour la Cité Médiévale qui grouille habituellement au mois de juin de touristes étrangers, cette année encore pas mal absents comme l’an dernier, ce tour de France est une bouffée d’air, une relance de l’activité tant hôtelière qu’au niveau restauration.

« C’est le début de la saison touristique pour l’arrivée du tour de France, on espère que cela va durer après pendant les mois d’été mais aussi à l’automne », explique Emelimme Azra responsable communication de l’Office de Tourisme du Grand Saint-Emilionnais.

Emmeline Azra de l’Office de Tourisme du Grand-Saint-Emilionnais © JPS

On sent qu’il y a un vrai engouement pour le vélo depuis plusieurs mois en France, et donc le tour ne fait que renforcer cette demande et cette envie de profiter de la Cité médiévale à l’occasion du passage du Tour de France », Emmeline Azra Office de Tourisme du Grand Saint-Emilionnais.

Tous espèrent donc que les touristes étrangers, sans doute absents cet été comme l’été dernier, seront avantageusement remplacés par la clientèle française et ses touristes de l’hexagone.

02 Juin

L’Entre-Deux-Mers voit rouge…

Le syndicat de l’Entre-Deux-Mers a récemment adopté en assemblée générale l’ouverture du cahier des charges de l’AOC Entre-Deux-Mers à la production également de vin rouge. L’Entre-Deux-Mers qui avait comme slogan « grand vin blanc par nature » se tourne également vers le rouge car de plus en plus de vignerons de cette appellation en produisent. Initialement commercialisé en appellation Bordeaux, ce rouge le sera désormais sous l’appellation Entre-Deux-Mers dès la validation de l’INAO. 

Les Vins de L’Entre-Deux-Mers dégustés en 2018 sur le Belem © JPS

C’était un serpent de mer et dans l’Entre-Deux-Mers, quoi de plus naturel que de bouger les lignes (d’eau)… Allez on ne va tout de même pas chercher une autre métaphore mais tout de même, celle de la véraison est belle, quand le raisin blanc passe au rouge… Eh bien l’Entre-Deux-Mers n’a pas forcément choisi d’abandonner ses très bons vins blancs couronnés chaque année par le concours Top Vin, mais compte bien faire reconnaître son appellation comme grande productrice de vin rouge également.

Les vins finalistes du Top Vin 2021 à la Sauve © syndicat d’Entre-deux-Mers

Ce projet déjà voté en conseil d’administration en décembre 2019 a été entériné en assemblée générale extraordinaire le 8 avril au château de Castelneau. A 93%, les adhérents ont adopté cette reconnaissance de ce savoir-faire des vins rouges, oubliée lors de la mise en place de l’AOC en 1937. L’objectif est de coller davantage à la réalité du terrain, où l’on voyait de plus en plus de rouges produits dans cette appellation et ainsi fixer le territoire géographique de production des vins rouge en une référence qualitative.

A l’heure où Bordeaux subit aussi une petite crise de commercialisation pour ses petits vins, mais pas que, cette nouvelle initiative conquérante va sans doute marquer des points et les esprits et se traduire en de la valeur ajoutée et une reprise des ventes. Ce sera sans doute une meilleure visibilité auprès des particuliers, des négociants, chez les cavistes et dans les restaurants.

31 Mai

La Cité du Vin de Bordeaux souffle les bougies d’un nouvel anniversaire : 5 ans déjà et 1,7 million de visiteurs

La Cité du Vin est aujourd’hui l’un des emblèmes de Bordeaux, un musée interactif qui explique le vin depuis ses origines en Géorgie jusqu’à nos jours avec le commerce du vin qui depuis Bordeaux ou d’autres pays se faisait par voie maritime… Une Cité du Vin qui présente tous les vignobles du monde dans leur diversité et propose toujours à la fin de la visite une dégustation au Belvédère d’un vin français ou étranger.

Nicolas Desmazière (architecte de la Cité du Vin XTU), Sylvie Cazes et Philippe Massol (Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin) et Anouk Legendre (architecte -XTU de la Cité du Vin), le jour de l’inauguration © jps

En 5 ans, on peut dire que l’eau a coulé sous les ponts, notamment du Pont Chaban ou de Pont de Pierre, car le pont Simone Veil, on l’attend toujours. Quant à  la Cité du Vin, elle est toujours là et fête aujourd’hui ses 5 ans…Même si ce jour n’est pas forcément à la fête avec une fréquentation plutôt faible, due à 7 mois de fermeture et à une reprise timide.

Il n’empêche, Côté Châteaux est là pour rappeler les anniversaires et marquer le coup, car 5 ans ce n’est pas rien ! Philippe Massol, directeur général de la Fondation qui gère la Cité du Vin commente pour le blog : « ce sont 5 très très belles années, quand on regarde derrière... Mais c’est vrai que l’image est un peu noircie comme pour tous les anniversaires lorsqu’il se passe quelque chose...(qui vient perturber). On n’a pas prévu une grande fête car cela n(‘aurait pas été bien compris. Néanmoins, les personnes qui étaient là à l’ouverture y pensent. »

C’était en effet  le 31 mai 2016 son inauguration par François Hollande, une inauguration en grandes pompes donc avec le Président de la République, le maire de Bordeaux Alain Juppé, le président de la Région Alain Rousset et tout un parterre de mécènes et représentants du monde du vin.

Cette Cité du Vin, on l’a doit faut-il le rappeler, aux architectes du cabinet parisien X-TU Anouk Legendre et Nicolas Desmazière, qui ont dessiné le batiment et supervisé tous les travaux, mais aussi aux scénographes anglais de CassonMann qui ont réalisé le Parcours Permanent et ses 20 modules au 2e étage.

Sylvie Cazes devant la Cité du Vin en avril 2016 © Jean-Pierre Stahl

C’est très émouvant 5 ans, 5 ans d’une grande réussite », Syvie Cazes présidente de la Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin

Voir ou revoir le magazine sur la genèse de la Cité du Vin écrit et réalisé par Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Eric Delwarde, Xavier Granger, Francis Lassus-Lalanne et Véronique Lamartinière pour France 3 Aquitaine.   

ENGOUEMENT DE LA FILIERE VIN ET ATTRAIT TOURISTIQUE SELON SYLVIE CAZES

« On peut noter deux phénomènes durant ces 5 années », poursuit Sylvie Cazes pour Côté Châteaux : l’engouement de l’ensemble de la filière, c’est un outil pour eux avec un rôle aussi fédérateur, et d’autre part l’attrait touristique… En 5 ans, on a compté un peu plus d’1, 7 million de visiteurs dont 70 % de touristes. Ce qui est intéressant c’est que 20% des visiteurs reconnaissent venir à Bordeaux pour surtout visiter la Cité du Vin. Cela sert vraiment d’attraction pour la ville. Tout le monde du vin peut être très fier aujourd’hui, on est très heureux, les Bordelais se la sont aussi appropriés ».

Revivez l’épopée de la construction en 18 chapitres racontée et réalisée par Jean-Pierre Stahl, avec Guillaume Decaix, Eric Delwarde, Xavier Granger, Francis Lassus-Lalanne et Véronique Lamartinière pour France 3 Aquitaine. Découvrez le magazine ci-dessous :

 

LA FREQUENTATION EN QUESTION

En 5 ans la Cité du Vin a enregistré un peu plus de 1 million 700 000 visiteurs, ce qui finalement est en dessous des prévisions au démarrage car les organisateurs tablaient lors du lancement sur 450 000 visiteurs à l’année. Ce qui avait été le cas ou qusiment sur les 2 premières années. Bien sûr, la crise sanitaire et le coronavirus sont passés par là et ont marqué un coup d’arrêt sur le tourisme des étrangers notamment, avec de très longues périodes de fermetures. « Sur 2020, nous avons comptabilisé 152 000 visiteurs, nous avons vécu 15 mois difficiles, complète Philippe Massol;  « sans compter encore les mois à venir, en 2021 on risque de faire pareil, car c’est vrai que la clientèle étrangère remplit la Cité,  c’est à dire qu’en 2 années, on aura fait peut-être les 3/4 d’une année normale ».

Les médiateurs accueillant les premiers visiteurs  le 1er juin 2016 à 9h © JPS

LES PROJETS A VENIR : DEJA UN TARIF REDUIT POUR LES BORDELAIS

« On va remettre en place pour nos 5 ans le prix réduit pour les Bordelais (habitants de Bordeaux et de la Métropole à 10€) jusqu’à la fin du mois d’août, pour qu’il y ait des gens qui profitent de cet anniversaire. Tous les projets ont malgré tout pris du retard, et ce qu’on avait prévu de faire cette année, a été décalé à l’année prochaine, du fait du chômage partiel…

« Nous proposons depuis la réouverture l’exposition « Boire avec les Dieux », c’est une très très belle exposition, avec 3 oeuvres contemporaines, hyper facile à appréhender, très grand public, avec une belle mise en lumière et de belles couleurs. Souvent on est sur de l’archéologie romaine et là on est sur de l’archéologie grecque en lien avec le Musée d’Athènes ».

« Nous avons aussi mis en place une signalétique revisitée, beaucoup plus efficace dans le Parcours Permanent et on projette de mettre en place une signalétique secondaire qui va permettre d’expliquer sans regarder le compagnon de voyage. Fin juin, début juillet, il y aura une mise en place d’une nouvelle application pour ceux qui veulent la télécharger avec beaucoup plus de choses et la possibilité de personnaliser son parcours. Pour l’année prochaine, une nouvelle ère digitale avec de nouveaux terminaux , pouvoir se géolocaliser, savoir ce qu’il reste à faire… »

Anouk Legendre et Nicolas Desmazières, de XTU, les deux architectes de la Cité du Vin

« Les grands changements sont prévus pour 2022, on va commencer à faire bouger la scénographie: à bord va par exemple laisser place à l’expérience sur une année de vigneron, l’attraction vin et amour sera remplacée par un spectacle qui va expliquer les arômes, de manière sensorielle, on va aussi faire évoluer la table des terroirs par grands types de terroirs,… »

QUELQUES RENDEZ-VOUS:

A ne pas louper: un grand entretien le 3 juin à 19h avec Carole Bouquet, rencontre avec l’architecte Anouk Legendre le 8 juin à 19h, des ateliers vins du monde le 10 juin à 18h30, champagne 17 juin à 18h30, le partage du vin à table  le 22 juin avec Ariane Massenet, Franck Ferrand, Emmanuel Perrodin à 19h…

Que de belles initiatives pour relancer ce bel édifice. Bon anniversaire à la Cité du Vin.

Pas mal même sous la grisaille © Jean-Pierre Stahl

Revivez ici l’inauguration de la Cité du Vin sur France 3 Aquitaine en direct durant près de 2 heures le 31 mai 2016 (émission présentée par Marie-Luce Rigout, proposée par Claire Combes, réalisée par Gilles Cousin, avec Jean-Pierre Stahl et Karim Jbali les journalistes en direct de l’inauguration de la Cité du Vin)

28 Mai

Jean-Baptiste Duquesne, la patte du vigneron en biodynamie au château Cazebonne

Voilà un vigneron qui a un joli savoir-faire, une patte. Même s’il n’est pas tout jeune, ce nouveau venu, grand amateur de vin depuis des années incarne la nouvelle génération de vignerons de Bordeaux avec une sacrée personnalité. A la tête du château Cazebonne, à Saint-Pierre-de-Mons, Jea-Baptiste Duquesne s’est lancé non seulement dans le bio, mais aussi la biodynamie. Il sort actuellement une dizaine de cuvées et en promet bientôt le double. Empêcheur de tourner en rond il a créé Bordeaux Pirate sur Facebook  « des vins en dehors des sentiers battus. » Il veut aussi remettre à la page les cépages d’autrefois. A découvrir aussi dans le prochain magazine Côté Châteaux le 7 juin sur France 3 NOA.

Jean-Baptiste Duquesne, vigneron au château Cazebonne © JPS

Jean-Baptiste Duquesne, un personnage, un vigneron un vrai. Embeded dans sa voiture , Jean-Baptiste Duquesne  m’emmène sur la partie surélevée de son terroir de Cazebonne… « Là, on va sur la parcelle de Couet, une parcelle où on a replanté 8 cépages oubliés, d’autrefois, qui étaient plantés au XIXe siècle,et c’est une parcelle où on devrait faire la 1ère récolte cette année…

« Là on est sur notre terroir de Cazebonne, sur ce qu’on appelle la croupe, c’est notre plus beau terroir de graves sur cette parcelle; c’est là qu’on a décidé de surgreffer 2 cépages d’autrefois…le mancin et le castets. On voit qu’on a nos premières grappes avec des repousses car ce sont des pieds qui ont gelé… Le mancin des palus était un très beau cépage d’autrefois en Médoc, tardif et qui aujourd’hui donne des choses très fines ».

Jean-Baptiste Duquesne sort un livre en juin « Bordeaux, une histoire de cépages aux éditions BBD sur les cépages historiques de Bordeaux :

J’ai identifié 52 cépages qui existaient dans les vignes à Bordeaux au XIXe siècle, en fait le vigneron il avait une palette, une palette de peintre énorme pour faire ses vins… », Jean-Baptiste Duquesne vigneron.

« Un cépage qui a plus d’acidité, qui est plus tardif, à 5% dans l’assemblage, il va me redonner de la fraîcheur, des équilibres, alors qu’avec le réchauffement climatique on a des vins qui montent en alcool avec des acidités qui baissent. Donc je veux retester ces cépages, les vinifier pour retrouver des possibles…. »

Les 40 hectares du château Cazebonne sont certifiés bio et biodynamie depuis le millésime 2020 : « dans le bio, il n’y a pas de produit de synthèse, on a droit au soufre et au cuivre, et après on travaille avec un certain nombre de plantes qu’on dynamise, qui vont permettre d’amplifier l’effet du cuivre pour limiter les doses…Nous notre combat, c’est de tenir à moins de 3 kilos de cuivre par hectare, et par an. »

« Le débat de dire, j’ai supprimé des produits de synthèse, j’ai supprimé le glyphosate ce n’est pas un débat suffisant. »

En fait pour moi, le vrai outil de mesure qui devrait être l’outil de mesure dans le bio, c’est pour cela qu’on est en biodynamie, ce serait un outil de mesure de la vie des sols…

Et de montrer: « là dedans, il y a de la vie, il y a de la vie là dedans, c’est cela notre métier et notre mission…Le sol, c’est quelque chose de vivant, il y a énormément d’oligo-éléments, cela ne se résume pas à de la potasse et de l’azote, pour nourrir une plante. Il y a beaucoup d’interaction dans ce sol, de symbiose, avec les champignons, avec les micories, qui permettent d’apporter à la plante ce dont elle a besoin… »

C’est alors la découverte de son chai, oh non pas un chai grandiose, mais un grand chai d’élevage et d vinification que me laisse à penser à ces endroits où l’on faisait des vins de garage… »Voilà notre modeste chai d’élevage… Globalement, on utilise la barrique sur notre grand vin, on ne veut pas des vins trop marqués par le bois, on veut des vins qui sont éclatants de fruits, qui ont de la fraîcheur, et des vins qui doivent être gourmands dès leur première année de consommation…Aujourd’hui, on vend notre 2019 et cela se goûte super bien ».

« L’amphore, elle a les mêmes vertus, elle est poreuse, on choisit nos amphores en fonction de leur porosité, donc on peut choisir des amphores qui sont cuites autour de 800° versus des amphores qui sont cuites autour de 1200° de cuisson. Et plus elles vont être chauffées à une température élevée, moins elles vont être poreuses et plus elles vont ressembler à une porcelaine. C’est ce qu’on cherche sur les amphores et sur nos parcellaires, c’est de revenir à la pureté du fruit, sans aucune aromatisation par le bois… »

« Là c’est notre cuvée entre amis 2020 qu’on vient de mettre en bouteilles…J’ai tendance de traaviller les blancs sur la richesse, sur la maturité avec des dates de vendanges poussées, assumées, en ayant des acidités qui baissent mais avec beaucoup plus de gourmandise au niveau des vins…

Avant tout, je crois que c’est cela qui est important, c’est refaire les vins qu’on aime…Quand on a une passion à communiquer, qu’on aime ce qu’on fait, qu’on aime ses vins, eh bien ça marche quoi !

Jean-Baptiste Duquesne, un savoir-faire à Saint-Pierre de Mons © JPS

« De plus en plus, on ne vend pas du vin, on vend une histoire…Pourquoi ce terroir, pourquoi ce raisin, pourquoi j’ai fait des choix oenologiques, des choix de vendanges, on a fait une fermentation en amphores, on a fait 2-3 mois d’amphores, et après on a fini le vin en barriques… Tout de suite la couleur est beaucoup plus jaune foncé et or… »

Je veux que mes clients me disent 15 jours ou un mois après, ta caisse je l’ai ouverte et les 6 bouteilles, je les ai bues, parce que c’était bon quoi ! »

Retrouvez le portrait réalisé par votre serviteur de Jean-Baptiste Duquesne dans le magazine de 26 minutes Côté Châteaux n°24 spécial Bio le 7 juin à partir de 20h05 sur France 3 Noa :

24 Mai

La Bastane: un coup de jeune au château entre bio et oenotourisme

Anaïs Bernard et Bastien Pestourie ont acheté le château La Bastane à Rions. Un château qu’ils conduisent depuis leur achat en agriculture bio depuis 2017 et qui est certifié bio depuis le millésime 2020. Rencontre avec ce jeune couple déterminé. Un portrait à retrouver dans le prochain Côté Châteaux diffusé le 7 juin sur France 3 NOA.

Anaïs et Bastien Pestourie du château La Bastane © JPS

Au château La Bastane à Rions en Gironde, Anaïs et Bastien un jeune couple de vignerons m’accueillent sur le perron du château : « bienvenue Jean-Pierre, bienvenue à la Bastane, on accueille actuellement des hôtes en chambre d’hôtes, ils sont actuellement au petit déjeuner…  » « On voulait venir vers Bordeaux et se retrouver entourés de vignes…et pourquoi pas déguster du vin bio…tout en ayant la possibilité d’avoir une chambre d’hôtes, donc nous sommes ici depuis hier et profitons des bienfaits de la région », commente Saveria Talbot arrivée avec son compagnon de région parisienne.

« Hier soir bien sûr, ils ont fait une petite dégustation de nos vins qui sont en bio depuis 2017…On fait différents vins rouges, un blanc sec très minéral, du rosé, du crémant rosé… », ajoute Anaïs Bernard.Des vins que ces hôtes ont pu apprécier et commander avant de repartir…

Bastien Pestourie me montre alors la fabuleux panorama  : « on peut s’arrêter ici parce qu‘on comprend bien pourquoi on appelle les Côtes de Bordeaux… Nous on a voulu s’installer sur ce 1er côteau qui part de la Garonne, et qui remonte jusqu’au sommet ici...Il y a 35 millions d’années, on retrouve des traces de bord de mer ici, avec des fossiles d’huîtres, des calcaires à astéries, des graves qui ont été déposées au dessus… » Et Anaïs de montrer ce terroir très riche et complexe avec encore ces cailloux de fer, « un minerai aurait été exploité sur la propriété ces cailloux en plus de drainer ont l’avantage de maintenir la chaleur donc on a une meilleure maturité et moins de variation de température…

Conduire son vignoble en bio nécessite beaucoup de travail à la vigne et de la main d’oeuvre : « en ce moment, c’est l’épamprage, c’est la période qui est importante en bio, où on enlève à la main les pousses de vigne qui sont en trop. C’est important d’éclaircir pour que les raisins mûrissent bien, qu’ils ne  pourrissent pas et qu’ils atteignent une bonne maturité… »

S’en suit une séquence dégustation avec Anaîs et Bastien au château La Bastane: « ça, c’est un vin sans sulfite, bio, qu’on a commencé l’année dernière : naturiste, un vin parce qu’il n’a rien pour le protéger et qui est à nu, c’était aussi un clin d’oeil au Médoc, d’où je viens et où les premiers camps naturistes ont été lancés à Montalivet… »

Anaïs Bernard et Bastien Pestourie produisent à l’année 30 000 bouteilles en bio et du vin bio en vrac également. Bastien Précise, « ce vin est sans sulfite, mais on a fait aussi un gros travail sur nos autres cuvées, sur lesquelles on utilise des sulfites, mais on a baissé nos doses par 3 quasiment, en dessous des quantités limites, qui sont imposées, même en bio… »

« Bien que sans sulfite, c’est quand même un vin qui mérite un peu d’aération, c’est bien d’ouvrir la bouteille 30 minutes avant de la boire pour qu’elle s’oxygène un peu et que le vin libère encore plus d’ârômes… »

Un reportage tout en saveur à retrouver dans le Côté Châteaucx n°24 le  le 7 juin sur France 3 NOA à 20h05

 

23 Mai

Lescaneaut : Malika et Pascal Boueix, un couple de vignerons de Castillon en bio depuis plus de 10 ans

Ce couple de vignerons de Saint-Magne-de-Castillon conduit son vignoble en mode bio depuis 2009 et désormais fait le choix de la biodynamie. Je vous propose de faire connaissance avec Malika Faytout-Boueix et Pascal Boueix du château Lescaneaut qui seront dans le Côté Châteaux n°24, diffusé sur France 3 Noa le 7 juin prochain.

Pascal Boueix et Malika Faytout Boueix du château Lescanaut © JPS

« Bonjour Jean-Pierre, bienvenue au château Lescaneaut, je suis Malika Faytout-Boueix et voilà Pascal mon mari, nous sommes vignerons ici au château et en bio depuis 2009 »... Par une belle journée à réjouir les grenouilles du châteaux, ce couple de vignerons me présente leur vignoble sous quelques giboulées de mai… « Ca c’est un pied qui a été gelé cette année, là ce sont des bourgeons gelés, bizarrement les bourgeons qui sont juste à côté sont repartis, enfin cela nous arrange, donc on pensait être un petit peu plus gelé que cela mais c’est en train de repartir… » m’explique Pascal Boueix devant un pied de vigne.

Leur vignoble de 8,8 hectares est planté à 75 % merlot, 15% de cabernet sauvignon, 10% de cabernet franc. Un vignoble qui est certifié bio depuis le millésime 2009.

« Le fait d’être en bio, cela signifie zéro produit chimique, pour faire très simple. On a droit à des produits, des produits organiques, mais pas d’insecticide, pas de désherbant, en revanche beaucoup de travail du sol pour enlever les herbes… » Et de montrer ce sol vivant : « la base du vin, c’est cela, un sol grumeleux, pour avoir un sol vivant, en forme, avoir une vigne en forme, et avoir des bons raisins et quand on a des bons raisins après c’est presque facile de faire du vin… » « Depuis 20 ans qu »on fait du vin, je trouve que tout le monde s’y met de plus en plus; maintenant à Castillon, on est 25% de bios, tous les jeunes qui s’installent ont plutôt cet état d’esprit, c’est plutôt pas mal pour le futur… » Et de faire remarquer à Pascal « t’es encore jeune toi  ! » « Si je suis encore jeune, oui il me reste encore 30 à 40 ans à travailler dans les vignes, jusqu’à 90 ! Tu seras là aussi pour nous filmer peut-être  ! » Bien évidemment…

Pascal, souvent en bermuda, me fait visiter son chai qui n’a rien à voir avec ces chais clinquants que j’ai pu vous faire découvrir récemment, mais bien sûr ce n’est pas aussi les mêmes budgets : « nous on a réalisé ce chai en 2002, 2003, quand on s’est installé, on a voulu un chai très pratique…Ce sont des cuves toutes simples en ciment, mais avec une très grande ouverture d’un mètre, on mouille le chapeau d’en haut à la main, cela permet d’arroser très facilement et de faire les vinifications très facilement dans ce genre de cuves. »

Et de déguster à la barrique le millésime 2019 toujours en élevage : « nous à Castillon, on a majoritairement du merlot et donc Castillon, c’est pareil 75% de merlot, le reste en cabernet sauvignon et cabernet franc… » « C’est le 2019 là, on fait un élevage 18 mois, il y a vraiment de bons arômes de fruits noirs, un panier de fruits noirs et rouges, avec un léger toasté… C’est un vin avec des tannins déjà soyeux, avec de la gourmandise… », commente Malika.

« Lescaneaut, c’est un domaine familial, de mon côté, il y a des vignes tout autour de Lescaneaut, c’est planté sur une veine de graves, ma grand-mère, la fille de la rivière, puisqu’il y a la Dordogne juste là, elle a épousé le fils des côteaux », explique Malika dans cette vieille demeure familiale. « C’est vraiment une belle histoire de famille entre la fille de la rivière et le fils des côteaux… »

Malika et Pascal, incarnent à leur tour une belle histoire de famille, elle psychologue et lui architecte, ils se consacrent beaucoup à leur passion et mènent quasiment à eux seuls le domaine qu’ils ont orienté en bio dans les années 2000, avec une certification en 2009;  « là, on va même un peu plus loin en faisant de la biodynamie. Il se trouve qu’on fait du vin, mais les vignes ce n’est pas la priorité, la priorité c’est la maison, c’est les champs, c’est les arbres, c’est l’éco-système en fait, les vignes en font partie et donc il faut préserver cet éco-système. »

Une belle rencontre à découvrir dans le n°24 de Côté Châteaux sur France 3 Noa, le 7 juin prochain à 20h05.