Le secrétaire général de la FNSEA Jérôme Despey a déclaré lundi attendre du ministre de l’Agriculture « une écoute attentive » et « des réponses adaptées », au moment où la viticulture est touchée par une récolte historiquement faible due aux aléas climatiques.
« Ce que nous attendons, ce sont des exonérations fiscales et de cotisations sociales au vu de l’ampleur des sinistres climatiques de cette année », a souligné M. Despey, lors d’une conférence de presse organisée à Lattes (Hérault). Il a aussi appelé l’État à payer « ses dettes à l’égard des producteurs », évoquant des retards de versements de subventions remontant à 2015.
M. Despey a dit souhaiter « faire le point » sur des mesures de soutien avec le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert, attendu à Montpellier lors du SITEVI, salon mondial pour les filières vigne-vin, olive, fruits et légumes, qui se tiendra du 28 au 30 novembre.
En région Occitanie, « c’est la plus petite récolte depuis l’après-guerre », a souligné M. Despey, viticulteur dans l’Hérault. Et si la qualité du millésime 2017 est au rendez-vous, « la perte du potentiel de production ne sera jamais compensée par le prix », a-t-il estimé.
« Ça va créer des situations de trésorerie très difficiles en 2018 », a-t-il ajouté. Selon M. Despey et Guilhem Vigroux, président de la commission viticulture de la FRSEA Occitanie, le bassin Languedoc-Roussillon va perdre au minimum 240 millions d’euros sur la récolte 2017.
Le secrétaire général de la FNSEA a également souhaité que le dispositif de « contractualisation » évoqué dans le cadre des États généraux de l’alimentation soit développé pour toutes les filières de production afin de gérer la volatilité des cours. Il a aussi plaidé pour la mise en place d' »une stratégie concernant le partage de l’eau », plus particulièrement en Languedoc-Roussillon, évoquant la création de nouvelles retenues afin de stocker l’eau en cas de fortes pluies.
Les deux responsables ont enfin appelé les agriculteurs à s’assurer contre les aléas climatiques, alors qu’actuellement seulement 20% des vignes sont assurées au niveau national. Avec la sécheresse récurrente, « les mentalités sont en train d’évoluer » sur ce point, a assuré M. Vigroux.
En Languedoc-Roussillon, les vendanges se sont terminées précocement. Les sévères gelées au printemps dans l’Aude et l’Hérault, ainsi que les phénomènes de coulure (chute des fleurs ou des jeunes fruits) observées dans le Gard ont fortement impacté la récolte, tout comme la sécheresse qui règne depuis six mois sur la région.
La production 2017 en Languedoc-Roussillon est estimée à 10,35 millions d’hectolitres, contre 12,4 millions en 2016 (-16%).
AFP