Les sommeliers de Bordeaux avaient rendez-vous aujourd’hui du côté de Bordeaux Lac pour Exp’Hôtel, le salon de la restauration, de l’hôtellerie et des métiers de bouche. Leagh Barcley du Chapon Fin a remporté l’épreuve.
Un petit concours avait lieu aujourd’hui à Exp’Hôtel, le grand rendez-vous des professionnels de l’Hotellerie et de la Restauration. Parmi les disciplines à l’honneur, bien sûr la sommellerie pour laquelle le CIVB avait oraganisé un Trophée Michel Rolland.
C’est au final au Leagh Barkleydu restaurant le Chapon Fin qui s’est imposé devant Dimitri Nalin? 2e de la Grande Maison (Pierre Gagnaire-Bernard Magrez) et enfin devant Alexandre Morin, 3e ancien chef sommelier du Chapon Fin et du Point Rouge. Bravo à tous les 3. Le vainqueur a gagné un séjour d’une semaine à Hong-Kong pour les 20 ans de Vinexpo Asie.
Le monde du vin a appris avec douleur et regret le décès de Patrick Maroteaux, à l’âge de 67 ans, il était propriétaire du fameux château Branaire-Ducru. Olivier Bernard, le président de l’UGCB, Hervé Grandeau le président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux, Allan Sichel, président du CIVB, et Jacques Dupont lui rendent hommage.
Patrick Maroteaux est arrivé à Bordeaux, comme le souligne Olivier Bernard, « après une première vie professionnelle et industrielle dans le sucre. Sa famille a racheté le château Branaire-Ducru, 4e cru classé, en 1993 et à l’époque il ne connaissait à l’époque pas grand chose au monde du vin ».
Pour autant, on va lui confier la présidence de l’Union des Grands Crus de Bordeaux de 2000 à 2008. Dès le départ, il s’est beaucoup engagé :
C’était un homme avec beaucoup de qualités humaines, des principes, des valeurs et un engagement reconnu très tôt », Olivier Bernard président de l’UGCB.
Retrouvez Patrick Maroteaux dans ce reportage de Jean-Pierre Stahl sur le week-end des Grands Crus de Bordeaux qu’il avait créé en 2005 :
« Depuis plus de 20 ans, Patrick Maroteaux a donné sa vie à Branaire Ducru. Il est devenu passionné par ce métier. On lui a ensuite confié la présidence de l’appellation Saint-Julien, il aimait donner de son temps, de son énergie, c’était un fédérateur, il aimait bien rassembler autour d’idées fortes », me confie Olivier Bernard depuis le Japon, où il est en tournée en Asie avec 96 grands crus de Bordeaux durant 10 jours.
Hervé Grandeau s’incline également devant ce grand homme : « la Fédération des Grands Vins de Bordeaux est en deuil, on a une pensée très émue pour lui et sa famille. On a beaucoup appris de Patrick Maroteaux, c’était un membre du conseil d’administration. Il était très engagé au sein de la Fédération et il y représentait les Communales du Médoc pour lesquelles il prenait la défense et il portait une attention toute particulière. »
Patrick Maroteaux était un érudit, quelqu’un de brillant, il nous éclairait sur de nombreux sujets avec un certain recul, » Hervé Grandeau, président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux.
Pour Allan Sichel, le Président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux : « C’est très triste, tout le monde a appris cela avec beaucoup d’émotion. C’est quelqu’un qui laissera des traces, il était apprécié de tous les opérateurs qui l’ont côtoyé. Il nous avait présenté François-Xavier, son fils, qui va lui succéder. »
« Patrick était très apprécié de la filière, lui-même venait d’une autre filière, celle du sucre. Il a appris très vite et s’intéressait de tout ce qui se passait. Il a toujours eu un esprit collectif. »
Il a toujours été très impliqué, n’hésitait pas à bousculer un peu, quand il parlait c’était toujours pertinent, il avait cette fraîcheur de pensée et ce dynamisme », Allan Sichel président du CIVB.
Mon confrère et ami Jacques Dupont, journaliste et critique du Point, se rappelle surtout de ses débuts :« je l’ai connu quand il s’est installé. Il avait tout le confort et venait de l’industrie du sucre où il avait aussi été président de la filière. Il a décidé de changer de vie, dans le Médoc des années 80, pas aussi fun qu’aujourd’hui. Et reprendre Ducru n’était pas très facile. On pensait que c’était un type qui investissait et n’allait pas s’en occuper. Mais il posait des questions et savait ce qu’il voulait faire comme type de vin. On était content de se voir et de discuter ensemble.
Il sortait de l’argile de la Brie et s’est fondu dans les Graves, il est devenu un Médocain pur jus », Jacques Dupont du Point.
« C’était un organisateur, un vrai chef d’entreprise, il n’a pas fait flambé son vin, il l’a géré comme un placement intelligent.C’est quelqu’un que j’aimais beaucoup et qui a doublement réussi. Et de savoir que son fils François-Xavier allait être là et reprendre, ça lui a fait du bien. C’est une sacrée réussite, c’est la projection vers l’avenir qui me semble formidable. »
Et Olivier Bernard de me rappeler : « c’est lui aussi qui a eu l’idée que l’Union des Grands Vins de Bordeaux rejoigne comme mécène bâtisseur la Cité du Vin. C’était quelqu’un de tourné vers les autres. » Patrick Maroteaux était originaire de Picardie et « il aura marqué le paysage de Bordeaux par son ouverture d’esprit. A Bordeaux, on a aussi besoin des gens qui arrivent de l’extérieur, des gens solides, avec des valeurs et notamment familiales. »
« Jeudi, on va monter à Séoul en Corée du Sud une petite cérémonie de recueillement, le jour de son enterrement, en mémoire de Patrick », conclue ainsi Olivier Bernard le président de l’UGCB.
Côté Châteaux présente ses plus sincères condoléances à sa famille.
La cérémonie religieuse aura lieu le jeudi 23 novembre à 10h30, en l’église de Saint-Julien-de-Beychevelle (33).