23 Fév

L’Entre-deux-Mers: une AOC pour ses rouges

Bien connus pour leur AOC (appellation d’origine contrôlée) sur leurs vins blancs depuis 1937, les vignobles de l’Entre-deux-Mers ont entamé les démarches pour étendre ce label aux vins rouges. Une commission d’enquête de l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) vient de se pencher sur le dossier début février.

Les Vins de L’Entre-Deux-Mers en dégustation en 2018 lors de Bordeaux Fête le Vin sur le Belem © JPS

« Si tout se passe bien, on espère obtenir l’AOC pour les rouges avant 2023 », a indiqué à l’AFP David Labat, président du syndicat de l’Entre-deux-Mers.

Le projet couvait depuis une vingtaine d’années mais les démarches n’ont été entreprises qu’en décembre 2019, selon la même source. Deux ans plus tard, le cahier des charges a été présenté au comité régional de l’INAO qui l’a « plébiscité », selon M. Labat.

« Les rouges représentent 85% de nos vignobles et les blancs seulement 15 % », dit le président, « le but est de se diversifier, d’obtenir une clarification et une vraie identité », ajoute M. Labat selon qui neuf millions de bouteilles de blancs AOC sont vendues par an.

Aujourd’hui, les rouges sont vendus sous l’appellation « Bordeaux et Bordeaux supérieur ». « Il y a un réel problème commercial », souligne le président du syndicat, « nous voulons valoriser nos vins à juste titre. Nos rouges se distinguent des autres par leur fraîcheur mentholée due à la climatologie et à l’influence des marées sur nos fleuves, c’est la zone la plus fraîche autour de Bordeaux », dit-il.

Avec AFP

Lire ou relire l’article de Coté Châteaux l’Entre Deux Mers voit rouge de juin 2021

18 Fév

Salon Wine Paris-Vinexpo: plus de 25.000 visiteurs après deux ans d’absence

Le salon du vin Wine Paris-Vinexpo, qui s’est tenu à Paris de lundi à mercredi, a attiré 25.739 visiteurs professionnels de 109 pays, ont indiqué jeudi les organisateurs qui n’en espéraient pas tant au vu des contraintes liées à la crise du Covid-19.

Après une édition 2021 reportée puis annulée, ces retrouvailles de la filière viticole ont accueilli plus de 25% de visiteurs supplémentaires par rapport aux 20.000 escomptés, dont 28% venant de l’étranger.

Des Belges, Néerlandais ou Italiens, mais aussi de nombreux Britanniques malgré le Brexit ou encore des Américains, soulagés de la suspension en 2021 des taxes
Trump imposées sur les vins européens deux ans plus tôt.

En 2020, le salon avait accueilli près de 30.000 visiteurs et 2.800 exposants. C’est « un bilan très positif », ont estimé dans un communiqué les organisateurs du salon, qui ambitionnaient de permettre aux viticulteurs de retrouver de la visibilité et relancer les échanges avec les acheteurs internationaux, après deux ans de pandémie.

Rodolphe Lameyse, directeur général de Vinexposium (organisateurs), s’était dit « soulagé » de voir cette troisième édition maintenue après une longue période d’hésitation dans un contexte sanitaire instable.

Sur les trois jours, 2.864 exposants ont été répartis sur quatre pavillons, dont trois dédiés aux vignobles français et un aux vins internationaux. Une trentaine de start-up de la « Wine Tech » ont aussi présenté leurs innovations destinées aux viticulteurs et viniculteurs.

Le prochain salon parisien se tiendra du 13 au 15 février 2023 et accueillera le concours du Meilleur Sommelier du Monde, pour la deuxième fois depuis la création de la compétition en 1969.

AFP

15 Fév

Commercialisation des vins de Bordeaux : 4,19 millions d’hectolitres soit 559 millions de bouteilles

Bordeaux a dévoilé aujourd’hui son bilan de commercialisation sur l’exercice août 2020 à juillet 2021. 4,19 millions d’hectolitres vendus, 18 bouteilles chaque seconde dans le monde. Pour un chiffre d’affaire de 4 milliards d’euros.

C’est un bilan contrasté, avec toujours une pandémie qui a été très présente, impactant les circuits de distribution, toutefois l’horizon s’est éclairci du côté des Etats-Unis avec la levée des taxes Trump à partir du mois de mars (+24% en volume et +67% en valeur), du côté exportations une hausse est enregistrée de +9% au global en volume et +30% en valeur avec Chine et Etats-Unis en tête des pays. Sur les 4,19 millions de vins écoulés, soit 559 millions de bouteilles, 55% ont été commercialisés en France et 45% à l’étranger. La production l’an dernier était en baisse de 14% avec 4,7 millions produits, avec des pertes dues au gel et au mildiou.

DECONSOMMATION ET RECUL DES VENTES EN GRANDE DISTRIBUTION

En France, la situation est moins réjouissante avec une déconsommation de vin rouge surtout dans la grande distribution et dans les restaurants qui ont été fermés plusieurs mois…Baisse de fréquentation, au profit des cavistes, du e-commerce, du drive, etc…

Ce sont les vins rouges entre 3 et 5 € qui sont fortement impacté par cette déconsommation selon une étude Kantar/Civb d’octobre 2019. Le recul des ventes dans la grande distribution est de 3% en volume avec 135 millions de bouteilles vendues , avec un chiffre d’affaire stable de 800 millions d’€. Bordeaux reste toutefois 1er en vignoble AOP et avec 24% en volume en GD.

Le bio en GD a connu aussi un recul de 6% (7,4 millions de bouteilles et 44 millions d’€)

A L’EXPORT, BORDEAUX ENREGISTRE +9% D’AUGMENTATION

En 2021, Bordeaux a exporté 1,89 millions d’hectolitres soit 252 millions de bouteilles (+9%) pour une valeur de 2,3 milliards d’euros (+30%). Parmi les continents les plus importants: 28% en Europe, 34% en Asie, 17 % en Amérique du Nord et 21% pour le reste.Avec comme principaux pays dans l’ordre: la Chine, les Etats-Unis, la Belgique, le Japon, le Royaume-Uni, l’Allemagne, et le Canada.

 

11 Fév

Wine Paris & Vinexpo Paris : du 14 au 16 février, le vin français vise à (re)conquérir les acheteurs

 Deux ans après la première édition du salon jumelé Wine Paris avec Vinexpo Paris, ce salon des professionnels du vin et des spiritueux revient dans un contexte encore de crise sanitaire avec 2800 exposants. 20 000 visiteurs sont attendus. Un rebond tant attendu pour la filière après cette période de turbulences, les exportations de vins et spiritueux ont progressé de 26,8% en 2021. De nombreux professionnels en tout cas seront présents, même si le négoce bordelais avait demandé son report au printemps.

22 vignerons des Côtes de Bordeaux en 2020 sur le salon pour aller chercher les marchés  © JPS

L’heure est aux retrouvailles pour les professionnels du vin attendus de lundi à mercredi au salon professionnel Wine Paris & Vinexpo, premier rendez-vous internationalde la saison après deux années de pandémie.

Les viticulteurs sont pressés de renouer avec les acheteurs internationaux afin de relancer leurs exportations, freinées depuis deux ans par les taxes américaines
et la crise sanitaire liée au Covid-19.

Après une période d’hésitation dans un contexte sanitaire instable, Rodolphe Lameyse, directeur général de Vinexposium, est « soulagé » de voir cette troisième édition maintenue.

Pau Roca, directeur général de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), est aussi « content » de la tenue du salon étant donné la « reprise aiguë de la consommation mondiale de vin et des marchés à l’export en 2021 ».

Vinexposium, né de la fusion de deux grands organisateurs de salons viticoles en France (Comexposium et Vinexpo), entend mettre en valeur tous les terroirs de l’Hexagone, et au-delà.

Quatre pavillons, dont trois dédiés aux vignobles français et un aux vins internationaux, tenteront de séduire un bouquet d’acheteurs et de professionnels du secteur.

Amateurs d’alcools forts ou de cocktails trouveront quant à eux un espace spécialement réservé aux spiritueux (plus de 120 exposants) et à la mixologie.

L’événement propose aussi des conférences et un espace dédié à l’innovation de la filière.

Les étrangers devraient représenter 20% des 2.800 exposants du salon, et environ 34% des visiteurs, une « réussite », selon Rodolphe Lameyse, « compte tenu de la pandémie qui complique toujours les déplacements entre les pays. »

Les Asiatiques seront les grands absents de ce rendez-vous, alors qu’ils incarnent le marché de l’avenir, selon M. Roca.

Rodolphe Lameyse se félicite cependant de la proportion de « purs acheteurs » escomptée, de l’ordre de 75 à 80% du visitorat.

Des pointures de la grande distribution comme Auchan, Leclerc ou encore les allemands Aldi et Lidl, comptent parmi les 20.000 visiteurs attendus (29.000 en 2020).

 « REBOND SPECTACULAIRE » 

Le secteur reprend son souffle après deux ans d’épidémie de Covid-19 et la suspension en mars 2021 des taxes douanières de 25% qui avaient été imposées à partir de 2019 par l’administration Trump sur certains vins puis spiritueux européens.

Selon le ministère français chargé du Commerce extérieur, les exportations de vins et spiritueux ont progressé de 26,8% en 2021, et même de 33,3% vers les seuls États-Unis, dépassant leur niveau pré-épidémique. De nombreux détaillants américains sont attendus. Selon Bernard Farges, président du Comité national des interprofessions des vins AOP et IGP (CNIV), ce « rebond spectaculaire » est porté par la hausse des exportations des produits de luxe tels que « le champagne, le cognac etles grands crus de Bordeaux ou d’ailleurs ».

PRODUCTION MEDIOCRE EN 2021

Le monde viticole déplore toutefois une production médiocre sur l’année 2021, les vignes ayant souffert des conditions météo en Europe. Avec de fortes gelées en avril, des pluies estivales, orages de grêle puis le fléau du mildiou, la France est le pays qui a « subi le plus durement les effets d’un millésime désastreux », selon l’OIV.

En 2021, l’Hexagone est descendu à la troisième place des pays producteurs de vins derrière l’Italie et l’Espagne. La France reste premier exportateur mondial
en valeur.

Au-delà de la menace climatique, la filière viticole s’inquiète de voir l’Union européenne durcir la réglementation sur les étiquettes de vin, en imposant notamment
une mention du risque de cancer posé par la consommation d’alcool.

D’ici-là, « il est grand temps de renouer le contact avec nos clients », déclare Bernard Farges. « Le vin, c’est aussi de la relation humaine. »

Toutefois, en raison du contexte sanitaire, les dégustations resteront statiques et le port du masque de rigueur lors des déplacements entre les stands.

Avec AFP

10 Fév

Ronan Laborde reconduit comme président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux

A l’occasion de la réunion du conseil d’administration qui se tenait ce jeudi 10 février, Ronan Laborde, 42 ans, le propriétaire de Château Clinet à Pomerol a été réélu ce 10 février comme président de l’UGCB.

Ronan Laborde, le président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux, lors des primeurs en juin 2020 © JPS

Non ce n’était pas la présidentielle qui fait tant couler d’encre en ce moment, mais Ronan Laborde aussi se présentait comme Emmanuel Macron, à sa succession… Le propriétaire de Château Clinet à Pomerol depuis 2003 a donc été réélu ce 10 février comme président de l’UGCB.

Président depuis 2019, il avait succédé à Olivier Bernard, ancien Président et propriétaire du Domaine de Chevalier. Il avait travaillé avec lui main dans la main durant 2 ans en tant que vice-président de la rive droite.

Je suis très heureux de la confiance témoignée parles membres de l’Union, pour poursuivre ma mission, et œuvrer à la grandeur etau rayonnement des Grands Crus de Bordeaux durant les prochaines années», Ronan Laborde

Engagé dans un contexte de crise sanitaire

Ronan Laborde n’a pas eu de chance mais comme bon nombre il a pris ses responsabilités en 2019 et a été confronté à la crise sanitaire où il a fallu continuer à promouvoir les Grands Crus de Bordeaux et les dégustations notamment lors de campagne primeurs revues et corrigées sur toute la planète vin: il y a donc eu des sessions de dégustations dans les grandes villes du monde, avec des envoi d’échantillons aux distributeurs et journalistes et en France dégustation à Paris et à Bordeaux dès le mois de juin 2020 quand cela a été à nouveau possible mais en comité plus restreint. L’UGCB a pu ainsi présenter les millésimes 2018 et 2019 dans les principaux pays consommateurs de vins.

L’accent mis sur la formation

A l’instar de Parcours Sup, l’UGCB a mis en place son « Parcours Grands Crus » en partenariat avec l’ISVV

Un programme de formation au Grands Crus de Bordeaux à destination des jeunes en sommellerie a ainsi été mis en place avec notamment les lycées hôteliers (mention sommellerie)

Une communication digitale au goût du jour

L’UGCB a lancé en 2020 Vintage by UGCB, un magazine digital consacré à l’actualité des membres de l’UGCB et de l’UGCB elle-même. L’UGCB a aussi financé la présentation de vins et d’appellations sur sa chaîne YouTube

Renforcer les liens avec la sommellerie française

L’UGCB est partenaire du concours ASI de meilleur sommelier du monde, un concours qui va se tenir en France en 2023, sous l’égide de l’UDSF et de son président Philippe Faure-Brac

Pour ce nouveau mandat de 3 ans, Ronan Laborde compte continuer à accroître ces liens entre les pros et les amateurs de vins du monde entier, continuer cette communication novatrice voire l’accélérer, tout en améliorant l’expérience immersive des grands crus vis à vis des pros et des amateurs passionnés.

LE CALENDRIER DES EVENEMENTS DE L’UNION DES GRANDS CRUS DE BORDEAUX

  • 14 février 2022 : Dégustation Millésime 2019 –WineParis & Vinexpo Paris
  • 14 mars 2022 : Dégustation Millésime 2019 –Bruxelles
  • 15 mars 2022 : Dégustation Millésime 2019 –Amsterdam
  • 21 mars 2022 : Dégustation Millésime 2019 –Paris
  • 25 28 avril 2022 : Semaine des Primeurs Millésime 2021 –Bordeaux
  • 17 19 juin 2022 : Week-end des Grands Crus –Bordeaux
  • 23 30 juin 2022 : Tournée Etats-Unis

01 Fév

Le syndicat viticole de Pessac-Léognan s’insurge contre le projet de parc photovoltaïque Horizeo à Saucats

 Le syndicat viticole de Pessac-Léognan vient de prendre une position ferme : il dit « non au projet de parc photovoltaïque Horizeo ! » qui devrait voir le jour à Saucats. Par un communiqué envoyé le 26 janvier il invoque une possible altération notable du climat. « On n’est pas contre le photovoltaïque », commente Olivier Bernard en charge du dossier au syndicat, mais « c’est en deux mots trop grand et trop près des vignes de Pessac-Léognan, car c’est venir empiéter sur le terroir de Pessac-Léognan. » Réponse d’Horizeo : « aucun phénomène microclimatique n’a pu être constaté à proximité immédiate de nos parcs solaires ». Une étude devrait être menée par l’INRAE.

Olivier Bernard et son fils Adrien du Domaine de Chevalier © JPS

Dans un communiqué non équivoque, le syndicat viticole de l’appellation Pessac-Léognan (créée en 1987) « s’insurge contre le projet Horizeo », contre l’implantation prochaine d’un parc photovoltaïque qu’il considère « trop près du vignoble et trop étendu… »

Olivier Bernard (propriétaire du Domaine de Chevalier) a été chargé par le syndicat et notamment Philibert Perrin de ce dossier. Un dossier qui sera sans nul doute évoqué à nouveau ce soir devant l’assemblée générale du syndicat. « En deux mots, c’est trop grand, trop près. Le parc s’installe à Saucats, à 5 ou 6 kilomètres de l’appellation Pessac-Léognan, certaines propriétés sont à moins que cela. Nous au Domaine de Chevalier, on se trouve à moins de 5 kilomètres de ce gros projet de 1000 hectares de panneaux photovoltaïques, de data-center, avec aussi production d’hydrogène…. Le photovoltaïque, on n’a rien contre, mais ces 1000 hectares d’un seul tenant c’est venir empiéter sur le terroir de Pessac-Léognan. Car il s’agit de 1000 hectares de forêt qui génèrent des conditions climatiques particulières, en forêt il fait plus froid en fait et pour nous les vins blancs ont énormément besoin de fraîcheur et c’est un sujet majeur. Alors que le réchauffement est un vrai sujet, là on enlève 1000 ha de bois…. » »

Dans son communiqué, le syndicat explique : « le projet, qui nécessite la suppression de pas moins de 1000 hectares de forêt, inclut en outre l’installation d’un certain nombre d’installations à risque… Bien qu’adhérant sans réserve au principe de l’énergie photovoltaïque, il relève que c’est sa dimension hors norme (le plus important d’Europe, prévoyant une amputation massive du massif forestier qui génère un risque grave pour l’environnement dont le vignoble fait partie intégrante.

« La conclusion, c’est trop grand, trop près car quand on installe un projet comme cela on part peut-être avec 200 hectares, mais on ne part pas avec  1000 hectares à 5 km de l’appellation Pessac-Léognan », commente Olivier Bernard.

1000 ha ça représente combien, c’est quoi l’élévation de température ? Notre micro-climat est lié intimement à cette forêt…Nos vins blancs ont besoin de fraîcheur, d’acidité, il ne faut pas que le réchauffement climatique soit accéléré par des mouvements comme celà. Que l’homme n’en rajoute pas. » Olivier Bernard syndicat de Pessac-Léognan.

Interrogé via Skype, Mathieu Le Grelle directeur du développement chez Engie et porte-parole d’Horizeo explique que le débat public est clos depuis le 9 janvier, il a duré 4 mois où chacun a pu donner son avis, s’exprimer au travers de questions de cahiers d’acteurs, d’initiatives partenariales…« Nous regrettons que des positions aussi tranchées soient prises avant la réalisation de l’étude scientifique qui aurait pu nous éclairer, le projet Horizeo est situé à 5 km du vignoble de Pessac-Léognan, des inquiétudes ont été formulées lors du débat public, nous avons rencontré l’AOC Pessac-Léognan et eu écho de ces inquiétudes… Mais on doit vous avouer qu’elles nous surprennent un petit peu eu égard au constat qu’on peut faire sur des parcs solaires existants, dans le Médoc ou à Cestas (300 hectares avec une technologie de panneaux solaires beaucoup plus dense qu’Horizeo)…

Aucun phénomène microclimatique n’a pu être constaté ni ne nous a été remonté des riverains à proximité immédiate de nos parcs solaires…Et par analogie sur l’aire urbaine de Bordeaux (25 fois plus grande qu’Horizeo), beaucoup de vignobles sont à proximité et on ne constate pas de perturbation du régime microclimatique, et il y a de très très grands châteaux » Mathieu Le Grelle d’Horizeo

Et Olivier Bernard de rappeler ses retours d’expérience de l’autre implantation à Cestas : «A Cestas, il y a déjà 300 hectares de panneaux et il y a des couloirs d’air chaud qui montent de cet endroit l’été…Je peux vous dire, parce que nous avons un aérodrôme, les planeurs jouent souvent des courants ascendant d’air chaud au dessus de Cestas… La forêt a été installée aussi pour des raisons hydrauliques, chaque pin pompe plusieurs m3 d’eau, on nous demande aussi de faire des bassins de rétention d’eau chez nous et là je n’ai pas vu de dossier de gestion de l’eau dans le projet. Les forêts par ailleurs nous épargnent lors des épisodes de grêle et ont aussi cette utilité ».

Quant au dialogue avec le syndicat, Mathieu Le Grelle : « On s’est engagé avec la profession viticole au cours du débat de mener à bien cette étude sur le micro-climat, qui devrait être porté par l’INRAE… On a proposé que la profession viticole participe à l’élaboration du cahier des charges. Ces études devraient pouvoir rassurer…  Nous avons convenu qu’il fallait plus de rigueur scientifique pour analyser les éventuels impacts d’un parc solaire sur le régime microclimatique et donc nous sommes en lien avec Météo France et l’Inrae pour envisager des études sur des parcs solaires existants et projeter sur Horizeo… »

 

Le siège de l’INRAE à Villenave d’Ornon en Gironde © JPS

De son côté l’INRAE a été saisie d’une étude sur le bilan carbone de ce projet, et a « participé à pas mal de réunion de débat public, aux cours desquels les impacts possibles sur le climat, l’hydrologie et l’ennuagement on été levé », commente Denis Loustau directeur de recherches à L’INRAE de Villenave d’Ornon. « On a fait une étude bibliographique sur le impact que pouvaient avoir de grands parcs solaires de ce type là sur ces facteurs de l’environnement, mais on n’a pas trouvé suffisamment de références dans ce contexte forestier et de climat tempéré pour pouvoir donner des réponses catégoriques sur les impacts que cela peut avoir… »

Donc à ce stade, « on se pose les questions sur ce que vont être les interactions climatiques entre ce parc photovoltaïque, la forêt qui est autour et à distance à 5 kilomètre le vignoble.

Denis Loustau directeur de recherches à l’INRAE © JPS

Ce qu’on voit dans la littérature scientifique il semble assez improbable qu’il y ait des aspects significatifs, de l’implantation de ce parc, à la fois en terme de températures, de vent, de précipitations, néanmoins sachant qu’il ya une incertitude à ce niveau là on a proposé à la région Nouvelle-Aquitaine de mettre en place un projet de recherche sur 3 ans, pour mesurer, vérifier ces impacts là… » Denis Loustau INRAE

Prochaine étape le 9 mars où la commission particulière du débat public « va rendre son rapport, après synthèse de toutes les questions, réponses et sollicitations exprimée dans le cadre du débat, ce n’est qu’ensuite que nous pourrons mener à bien notre travail pour envisager les suites à donner sur le projet Horizeo,  qui devrait arriver d’ici juin », conclue Mathieu le Grelle. Le planning théorique de construction évoqué lors du débat est prévu pour 2025 et 2026.