17 Sep

Pontet Canet : la famille Tesseron fête les 10 ans de certification du domaine en biodynamie

Voilà près de 17 ans que Pontet Canet (5e cru classé 1855) a fait le choix de la biodynamie. Alfred Tesseron (dont le père Guy avait acheté le domaine à Pauillac en 1975) a décidé dès 2004 de s’orienter vers une viticulture plus propre, plus proche de la nature, avec Jean-Michel Comme son directeur technique qui l’a suivi durant plusieurs années. Ses 81 hectares sont désormais certifiés en biodynamie depuis le millésime 2010.

Alfred et Justine Tesseron © JPS

Il y a des arômes merveilleux, c’est l’expression vraiment d’un terroir, l’expression la plus pure et ça c’est quelque chose de merveilleux », Alfred Tesseron propriétaire du château Pontet Canet

Pour célébrer l’événement,  la famille Tesseron a invité 3 meilleurs sommeliers du monde (Philippe Faure-Brac 1992, Olivier Poussier 2000 et Andreas Larsson en 2007), les plus grands commentateurs en vin et journalistes spécialistes de la presse viticole de France et anglo-saxonne. L’occasion est trop belle de leur montrer leur nouvelle tisanerie, là où ils fabriquent leur préparation a base de plantes telles l’osier, l’ortie, la camomille…

 

Philippe Faure Brac Meilleur sommelier du Monde 1992 © JPS

Si la nature a mis des plantes autour du vignoble, ce n’est pas le fait du hasard, il y a juste une sorte d’auto-protection,  les plantes communiquent, parlent entre elles, rien n’est fait au hasard… » Philippe Faure Brac Meilleur sommelier du Monde 1992

Si aujourd’hui les 81 hectares sont en biodynamie, c’est aussi une réalité dans la bouteille. Les 10 millésimes réalisés depuis 2010 sont ainsi dégustés par les plus grands critiques en vin, comme Michel Bettane :

 

Michel Bettane du Magazine Bettane + Desseauve © JPS

« C’est un vin plein ! C’est un vin plein qui est encore relativement discret, il est pur, il est net, il n’est pas encore complétement épanoui, il y a encore de la réserve, c’est la règle du jeu avec les grands Médocs, il faut du temps…. » (à propos du 2010)

Michel Rolland l’oenologue conseil avec Alfred Tesseron © JPS

Et pourtant le choix du bio ou de la biodynamie n’est pas toujours évident sous un climat océanique comme en Gironde… « C’est plus risqué et surtout à Bordeaux. A Bordeaux, on a une influence océanique très forte… », commente Michel Rolland l’oenologue du château depuis 22 ans. « On est toujours sur la corde raide à cause du climat, c’est la que le bio qui a moins d’action sur le mildiou devient un petit peu dangereux, maintenant les vignes c’est sûr deviennent résistantes avec le temps ».

Aujourd’hui, les sommeliers et cavistes de la nouvelle génération sont aussi très tournés vers les vins en biodynamie…

 

Olivier Poussier, meilleur sommelier du monde 2000 © JPS

« Moi mes plus grandes émotions que j’ai eues sont issues de travail biodynamique, mais dans un travail soigné et  un élevage soigné, cependant il m’arrive de trouver des vins bio ou biodynamiques qui ne soient pas à la hauteur de mes espérances, on ne peut pas faire de généralité comme cela. Par contre, il est évident que la proportion de vins issus de ces cultures est plus importante sur la carte des vins et dans la mouvance des consommateurs », selon Olivier Poussier, meilleur sommelier du monde 2000.

Justine, Alfred et Noé Tesseron © JPS

La biodynamie s’accélère, elle n’en est encore qu’à ses débuts mais déjà les superficies en bio en Gironde ont doublé en 10 ans