11 Fév

Le salon Vinomed est reporté aux 25-26 octobre 2021

Le salon des vins et de l’oenotourisme en Méditerranée est reporté et se déroulera les 25 et 26 octobre 2021 au Parc des Expositions de Montpellier si tout va bien… Un report de cette manifestation initialement prévue les 12 et 13 avril, report du à la situation sanitaire actuelle, bien sûr.

« La crise sanitaire se poursuit et les grands rassemblements ne sont toujours pas autorisés. Il nous est impossible dans ces conditions de maintenir l’édition de VINOMED qui était prévue les 12 et 13 avril 2021 et nous la reportons aux 25 et 26 octobre », précise Olivier Darras, Directeur Associé de Break Events Group. « Nous remercions nos clients et partenaires pour leur soutien et pour leur compréhension. L’équipe Break-Events reste mobilisée pour leur offrir une belle édition de VINOMED les 25 et 26 octobre 2021.

« VINOMED, salon régional et international, doit être un outil d’accompagnement des vignerons dans cette période difficile et en l’absence des autres rendez-vous majeurs de la profession. C’est pourquoi dès le 12 avril 2021 et jusqu’au salon (25 octobre) : le catalogue des exposants sera mis en ligne sur une plateforme intuitive permettant des prises de contacts directs, des demandes d’échantillonnage, et des réservations d’activités Oenotouristiques auprès des exposants de VINOMED. Cette présence des exposants en ligne d’avril à octobre sera accompagnée par une campagne de promotion».

09 Fév

Opération de solidarité des vignerons de Blaye avec les restaurateurs : « hâte de vous retrouver! »

Michaël Rouyer, directeur de Blaye – Côtes de Bordeaux évoque avec Côté Châteaux l’opération Blaye au Comptoir qui se tient traditionnellement début février à Bordeaux et qui a été reportée, du fait de la fermeture des restaurants. Il n’empêche, ce syndicat viticole, qui ne dort pas, a lancé une campagne de promo, d’affichage et de solidarité envers les restaurateurs intitulée « Vignerons & Restaurateurs : hâte de vous retrouver ! » Il est l’invité de Parole d’Expert.

 

Jean-Pierre Stahl: « bonjour Michäel Rouyer, comment ça va ? Avec Blaye au Comptoir annulé … »

Michaël Rouyer : « oui, Blaye au Comptoir a été annulé ou plutôt reporté ; on a un bon espoir de le faire au mois de juin, en espérant que les restaurants puissent être ouverts…et que l’on puisse y déguster un verre de Blaye-Côtes de Bordeaux. »

 On a eu une autre idée avec cette campagne d’affichage « Vignerons & Restaurateurs : hâte de vous retrouver ! », c’est un clin d’oeil aux restaurateurs qui souffrent en ce moment beaucoup plus que les viticulteurs. Ce sont des débouchés essentiels pour le vin. »

« En terme de communication, c’est aussi occuper le terrain, l’idée c’est de dire nous on ne lâche rien ! On espère bien donner rendez-vous aux habitués en juin. On avait déjà annulé Blaye au Comptoir Paris en novembre… Au niveau partenariats et dégustations, on peut dire qu’on est à l’arrêt depuis un an ! Cet été, on a pu faire des dîners dans les propriétés ou au Clos de l’Echauguette, mais depuis septembre le monde de l’événementiel est à l’arrêt. On avait malheureusement de gros partenariats avec le Pin Galant  ou le Casino Barrière pour des dégustations, et tout s’est enchaîné, avec aussi le marathon de Blaye qui devait avoir lieu en mai et qui est annulé. »

JPS : « Il y a malgré tout une manifestation qui va se tenir? »

Michaël Rouyer : « On est en train de réfléchir à une nouvelle version du Printemps des Vins le 10 et 11avril, elle devrait avoir lieu mais pas à la Citadelle de Blaye. On espère un format portes ouvertes dans les propriétés. Mais pour le moment, on n’a pas de visibilité sur le protocole en vigueur, et savoir si on pourra faire des dégustations sans masque. On est quand même un peu inquiet pour pouvoir maintenir ces portes ouvertes, mais il faut garder espoir. »

JPS : « J’imagine que ces derniers mois et en 2020 vous avez enregistré un recul des volumes commercialisés… ? »

En fait, on est tout-à-fait satisfait car en 2020 on a un niveau de sortie le même qu’en 2019. 185 000 hectolitres sortis des chais contre 177 000 fin décembre 2019, on est même à +5%.

Michaël Rouyer : « on a fait un peu plus de vrac avec + 25% et -3% sur les ventes en bouteilles. Malgré tout on s’en tire pas mal et l’effet covid est beaucoup moins perceptible que pour d’autres appellations. Notre chance, c’est d’être très présent sur le marché français, et avec la clientèle en direct. On ne commercialise que 15% à l’export et dans le contexte actuel, c’est plutôt une chance ».

« Les gens qui avaient l’habitude de venir sur les salons ont commandé du vin lorsqu’ils étaient confinés. Ceux qui ont un bon fichier clients s’en sont sortis et à Blaye, il y en a beaucoup. C’est une catégorie qu’on n’a pas lâchée, et en grande distribution on a continué à vendre du vin. Après il y a eu certes la restauration en berne, mais c’est été c’est reparti très fort. Sur les marchés à ‘export, il y a eu un coup d’arrêt sur la Chine et les USA, même si la Chine repart, mais notre 1er marché export c’est la Belgique, et on peut faire confiance aux Belges pour vider leur cave… »

« Les chiffres sont globalement satisfaisants et en décembre la Maison du Vin de Blaye a enregistré +30%. Au final sur l’année, la Maison du Vin n’enregistre qu’une petite baisse de -10% alors qu’elle a été fermée 3 mois, c’est une belle performance. »

En 2020, on a franchi le cap, en 2021 on est un peu plus inquiet. On s’attend à une année compliquée, c’est sûr. On a misé sur 3 pistes :

  • le digital, avec une augmentation de +50% pour les commandes de notre boutique en ligne
  • de nouvelles vidéos pour notre boutique en ligne
  • en fin d’année on a fait une campagne radios avec RTL, Europe 1, Chérie Fm et Nostalgie qui nous a coûté 150 000 € et une campagne de communication-covid compatible avec cette campagne d’affichage là avec Vignerons & Restaurateurs : hâte de vous retrouver ! » D’une difficulté, on en a fait une solidarité, preuve qu’à Blaye on est malin… Mais on a tout de même hâte de retrouver le consommateur. »

Sondage Ifop – Vin&Société : 76% des Français estiment que leur consommation d’alcool à domicile est restée stable durant les deux confinements…

Qui l’eut cru ? Certains pensaient que la consommation avait explosé, notamment durant le 1er confinement, et finalement les 3/4 des français n’auraient pas modifié leur consommation à domicile…

Vin&Société a voulu mesurer l’impact du confinement sur la consommation de vin des Français. Ce sondage réalisé avec IFOP en novembre dernier auprès d’un échantillon de 1500 personnes de 18 ans et plus révèle que 75% des Français lors du 1er confinement et 77% lors du second n’ont pas changé leur consommation d’alcool à domicile par rapport à leurs habitudes. Lors du 2e, 16% reconnaissant avoir baissé et seulement 7% augmenté leur consommation.

Fort de ce constat qui relate également que 26% des Français auraient été abstinent à l’alcool durant les 2 confinements, 10% de plus qu’en tant normal, bizarre tou de même, Vin &Société considère que « nos concitoyens entretiennent une relation mature vis-à-vis de l’alcool ». Toutefois, pour ceux qui ont consommé, ce fut surtout à l’occasion d’apéritifs ou de bons repas. Le vin (72%) a été consommé en priorité devant la bière (31%) et les spiritueux (27%).

A noter que la consommation durant ces confinements s’est faite essentiellement à domicile car les bars, hôtels et restaurants étaient fermés, il est à noter aussi une baisse de 40 à 50% des ventes sur l’ensemble des circuits depuis le début de l’épidémie.

(L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)

06 Fév

Vignoble de Bordeaux : que d’eau, que d’eau, que d’eau…

Cette semaine aura été marquée par de très nombreuses inondations en Nouvelle-Aquitaine et particulièrement en Gironde, dans le Lot-et-Garonne et dans lesLandes. Quelques châteaux ont vu l’eau arriver à vitesse grand V dans leurs parcelles, notamment du côté de Barsac et dans le libournais. Témoignages de vignerons sous l’eau…

Dans les vignes du château de Rolland avec © Romain Garcia

Romain Garcia n’a que 31 ans, il venait juste de reprendre en mars 2020 le château de Rolland, 20 hectares à Barsac, mais déjà on peut dire que Dame Nature l’a plongé dans le bain et les joyeusetés des intempéries…

© Romain Garcia au château de Rolland

Après avoir subi une petite crue au mois de mai dernier, qui a amputé une partie de récolte, revoici cette semaine que « le Ciron a commencé à déborder, avec aussi un petit étang qu’on a sur la propriété, mais sans grande inquiétude… Mais avant hier, cela commençait à devenir critique, quand le Lot-et-Garonne est passé en rouge et que la Garonne est montée, on a vu l’eau passer au dessus de la digue, et là on s’est dit qu’il fallait faire quelque chose…

On a évacué les 250 brebis qui pâturaient sur la propriété, on a aussi sorti les voitures, c’est impressionnant, l’eau est passée au dessus de le D113 et on a eu jusqu’à 3 mètres au plus bas. Fort heureusement elle n’est pas arrivée jusqu’aux bâtiments et le matériel a été préservé », Romain Garcia du château de Rolland.

« Par rapport à la vigne, on va avoir du nettoyage, avec de nombreux débris, mais je ne pense pas que cela remette tout en cause. Depuis que je suis né, je n’avais jamais vu cela, c’est pourtant déjà arrivé, ce sont des crues centenaires…

Certains en ont profité pour faire un peu de ski nautique dans la vigne…

« Jeudi après-midi, l’eau est ainsi passée au-dessus de la digue à 15h30, à 16h on a évacué les brebis, en une heure de temps on avait 1,5 mètre d’eau et à 17h30 l’eau recouvrait la 113 », complète Romain Garcia.

© Olivier Fargues, du château la Bouade a ressorti sa vieille barque par ces temps-ci elle a prouvé son utilité

Olivier Fargues, co-gérant du château La Bouade avec Stéphane Wagrez, témoigne ce matin pour Côté Châteaux : « on a un ruisseau le Saint-Cricq qui prend sa source à Cérons, il se jette dans la Garonne, il est insignifiant la plupart du temps, mais avant hier la Garonne est rentrée dans le Saint-Cricq et on a eu de l’eau dans les parcellesLes bâtiments sont restés au sec par chance, cela s’est arrêté à 200 mètres du château et des chais. Avant on avait 20 centimètres, avant que l’eau ne passe par dessus la digue, l’eau est alors montée tout doucement, et heureusement que la digue n’a pas complètement pété… Moi, je suis pêcheur, et au château La Bouade on a une vieille barque, on l’a remise à l’eau tellement c’étaitspectaculaire…Il y avait 1,5 mètres sur la 113. La maintenant, cela ressent tout doucement. On a eu jusqu’à 2 mètres dans les vignes… »

« Des dégâts ? Je n’ai pas assez de recul, mais si on regarde les palus, la vigne n’en meurt jamais, je vais avoir un surplus de travail avec beaucoup de déchets et de sarments dispersés. Sur les 23 hectares du château La Bouade, il ne reste que 3 hectares que je peux travailler, le reste est sous l’eau.. ».

Quand l’eau va se retire, je vais sans doute garder encore de l’eau car c’est une cuvette et les nappes sont gorgées, je pense qu’on va avoir quelques difficultés au printemps , on risque d’avoir une pression maladies importante avec notamment le mildiou. Cela va dépendre des conditions climatiques du printemps », Olivier Fargues du château La Bouade.

© Olivier Fargues marchant sur l’eau…ou presque, dans ses vignes du château La Bouade

Entre Barsac et Cérons, les inondations sont de mise, d’autres secteurs ont été sacrément touchés cette semaine notamment du côté de La Réole et dans le Lot-et-Garonne.

« Après avoir gelé l’an dernier, c’est du harcèlement climatique, mais bon il faut être philosophe, notre stock est sauf et on a pu protéger les papiers et nos ordinateurs, alors qu’en 1981 l’eau était montée jusque dans les chais ! Cela prouve que la digue est très efficace aussi. »

En tout cas, Romain Garcia résume l’état d’esprit des vignerons victimes de ces inondations : « mieux vaut que cela arrive maintenant qu’au mois d’avril ou mai ! », tant que la vigne est endormie en cette période hivernale. Bon courage à tous.

04 Fév

Ouf, pour la Saint-Vincent le vin a tout de même été béni…

C’est une tradition dans de nombreuses régions viticoles, et particulièrement à Bordeaux. Chaque année le vin est béni par l’Archevêque à l’occasion de la Saint-Vincent, patron des vignerons. Evidemment en cette période d’épidémie, ce n’était pas gagné d’avance, mais si, la Commanderie du Bontemps a veillé à ce que cette tradition soit respectée avec masques et distanciation… Alléluia.

Le défilé des Commandeurs en l’Eglise Saint-Rémi de Bacalan avec l’Archevêque de Bordeaux © Commanderie du Bontemps

 Cette cérémonie dure depuis plus de 50 ans et est orchestrée de main de maître par la Commanderie du Bontemps. Elle débute traditionnellement par une messe et se poursuit par un déjeuner avec quelques 700 personnes où les vignerons, maîtres de chai, responsables techniques ou d’exploitation, sont mis à l’honneur et invités par les châteaux.

Malheureusement, cette année, l’organisation a été chamboulée, vous pensez bien à l’heure où les restaurants sont toujours fermés, il aurait été saugrenu de maintenir une telle manifestation, qui n’aurait d’ailleurs pas été autorisée.

Olivier Bernard n’a pas hésité à emplir le calice de l’Archevêque avec le vin nouveau © Commanderie du Bontemps

Il n’empêche la messe, elle s’est bien tenue avec les membres de la Commanderie du Bontemps et la petite barrique avec le vin de la nouvelle année a été bénie par Monseigneur Jean-Paul James, Archevêque de Bordeaux, assisté par le Père Francis Ayliès, en l’Eglise Saint-Rémi de Bacalan à Bordeaux. La Saint-Vincent honore Vincent de Saragosse, diacre et martyr du IVe siècle, qui est devenu le patron des vignerons.

Si cette année, la cérémonie a été célébrée en comité plus restreint, les vignerons espèrent que l’an prochain, le déjeûner pourra se tenir à nouveau, il alterne généralement entre le Médoc et les Graves, le Sauternais et Bordeaux.

03 Fév

Des bouteilles de vin de retour à Bordeaux après un voyage dans l’espace

Douze bouteilles de vin et 320 sarments de vignes sont arrivées lundi soir à Bordeaux après avoir passé respectivement quatorze et dix mois au sein de la station spatiale internationale (ISS) pour une expérience scientifique. Revenus le 13 janvier sur terre à bord du cargo Dragon de la société privée SpaceX, les sarments de vigne de merlot et cabernet sauvignon et les bouteilles ont ensuite été acheminés vers Bordeaux où ils seront comparés à des lots restés au sol dans les mêmes conditions de conservation.

« La mission WISE est le premier programme de recherche appliquée privé complet visant à tirer parti de l’environnement spatial pour relever les défis de l’agriculture de demain sur une Terre plus chaude avec moins d’eau potable », explique à l’AFP Nicolas Gaume, co-fondateur avec Emmanuel Etcheparre, de Space Cargo Unlimited, à l’origine du projet.

Dans l’ISS, les bouteilles de vin ont été conservées dans les mêmes conditions que sur terre, hormis la gravité. « Lorsque l’environnement terrestre est recréé dans l’espace comme sur l’ISS, le seul paramètre qui change par rapport à la Terre est la gravité quasi nulle. Cela expose la vie sur l’ISS à un stress immense », explique Nicolas Gaume. « Notre approche est que les divers éléments végétaux que nous exposerons à ce facteur de stress spatial développeront plus de résilience » à d’autres stress, comme ceux liés au changement climatique, souligne ce passionné. « Ce que nous apprenons dans le domaine viticole, nous prévoyons de le développer dans d’autres domaines agricoles », ajoute-t-il.

Le coût de cette opération menée en partenariat avec l’Institut des sciences de la vigne et du vin de Bordeaux (ISVV), l’université d’Erlangen (Allemagne) et le CNES n’a pas été communiqué. « L’équipe compte aujourd’hui une quinzaine de chercheurs impliqués dont la Pr Stéphanie Cluzet de l’ISVV en charge de notre principale expérimentation » et « le professeur Michael Lebert du département de biologie cellulaire de l’Université FAU Erlangen en Allemagne, un des plus grands spécialistes européens sur la recherche en agriculture spatiale », selon Nicolas Gaume.

Une dégustation privée du vin, dont le nom n’a pas encore été dévoilé, est prévue fin février à Bordeaux avec l’oenologue et agronome Franck Dubourdieu.

Une bouteille de vin avait déjà été envoyée dans l’espace en 1985 mais sans enjeu scientifique. C’était une petite bouteille de Lynch-Bages 1975, que le propriétaire Jean-Michel Cazes avait apportée à l’ex-spationaute Patrick Baudry qui embarquait dans la navette Discovery à Houston.

« Je n’avais pas l’ambition de contribuer à une expérience scientifique, mais plus simplement de faire parler du vin de Bordeaux« , reconnaît Jean-Michel Cazes qui avait « fait faire une étiquette spéciale » pour l’occasion.

La bouteille de Lynch-Bages n’a jamais été débouchée: elle trône toujours sur une étagère dans la salle à manger des Cazes.

AFP