A compter du 12 janvier, la taxe américaine qui ne s’appliquait que sur les vins qui titraient moins de 14° d’alcool va être étendue à tous les vins français. Un nouveau coup dur, alors que certains avaient réussi à éviter cette taxe. Réaction de Georges Haushalter, vice-président du Négoce Bordelais, dans le 12/13 de France 3 Aquitaine.
Tous les vins de Bordeaux vont être concernés. « Jusqu’à présent, nos vins qui titraient plus de 14° d’alcool n’étaient pas taxés mais à partir du 12 janvier prochain, ce sera tous nos vins, il n’y aura plus d’échappatoire… La situation était déjà dramatique, elle sera vraiment catastrophique », commentait ce samedi midi Georges Haushalter vice-président du Négoce Bordelais.
Le marché américain constitue le 2e marché à l’export pour les vins de Bordeaux avec 200 millions d’euros, derrière la Chine et Hong-Kong 500 millions, et devant le Royaume-Uni avec 195 millions.
Nous avons déjà perdu 1/3 de nos affaires aux Etats-Unis, sur les 12 derniers mois et nous nous apprêtons à subir un deuxième choc, ce sera probablement aussi grave » Georges Haushalter vice président du Négoce Bordelais.
« C’est d’autant plus ennuyeux que c’est un marché rémunérateur qui achète les vins les plus hauts de gamme et profitables pour nos vignerons… », ajoutait Georges Haushalter. Aujourd’hui, Bordeaux ne peut pas absorber ce surcoût de 25% :
Et d’ajouter :« Pour absorber ces 25%, il faudrait qu’on baisse de 33% le prix de nos vins pour compenser cette taxe, évidemment c’est inabordable, nous ne pouvons pas le faire. Donc nous allons encore en subir les conséquences. Nous demandons au gouvernement depuis plus d’un an de compenser ce préjudice dont nous ne sommes pas responsables, parce que cela vient d’un conflit avec l’aéronautique mais nous ne sommes pas entendus, nous n’avons aucune aide pour le moment, et donc c’est notre filière qui est en train d’être détruite avec des parts de marchés perdues...qui seront extrêmement coûteuses à rattraper dans un marché extrêmement concurrentiel et très changeant comme celui des Etats-Unis ».
Un marché qui ne cesse de subir des lourdeurs administratives avec en prime le Brexit, la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne : « c’est un frein de plus, mais nous ne sommes pas inquiets fondamentalement parce que le marché britannique aime les vins de Bordeaux depuis des siècles…donc à long terme, il ne devrait pas y avoir d’impact, surtout du fait de l’absence de taxe douanière, mais effectivement il y aura des complications administratives et je pense que les premiers mois vont être difficiles et vont contribuer à encore ralentir nos exportations. »
Regardez l’interview de Georges Haushalter par Hélène Chauwin sur le plateau du 12:13 de France 3 Aquitaine le 2 janvier 2021: