18 Fév

Ronan Laborde sur l’Union des Grands Crus de Bordeaux : « C’est une des associations dans le monde qui fait le plus parler d’elle »

Installé depuis mercredi après-midi dans le fauteuil de Président de l’UGCB, Ronan Laborde revient pour Côté Châteaux sur son parcours au sein de cette grande association et sur la notoriété de l’UGCB qui fait rayonner le nom et les vins de Bordeaux à travers la planète vin. Il est l’invité de Parole d’Expert ce mois-ci.

Ronan Laborde présentant en mars 2017 ses nouvelles installations qui peuvent contenir 900000 bouteilles © JPS

Jean-Pierre Stahl : « Ronan Laborde bonjour, revenons sur votre parcours au sein de l’Union des Grands Crus, cela fait combien de temps que vous en faîtes partie ? »

Ronan Laborde : « Château Clinet est membre depuis longtemps… Alors que l’Union des Grands Crus de Bordeaux a été créée en 1973, Clinet y est entré en 1986 et moi-même en 2003; j’ai fait quasiment tous les voyages de l’Union…

« Patrick Marotaux et Sylvie Cazes m’ont intégré dans l’Union à un poste qui s’appelait administrateur stagiaire car j’avais moins de 30 ans à l’époque et on n’avait pas le droit de vote, mais on participait aux débats. Ensuite, on nous a présenté pour entrer au conseil d’administration et être membre de plein droit. Après je suis monté au bureau, l’instance qui organise et prépare les travaux avec le Conseil d’Administration. J’étais auprès du Président, j’accompagnais ces deux dernières années Olivier Bernard, comme vice-président de la rive droite et l’ai soutenu autant que je le pouvais et notamment au sien de quelques commissions de travail. »

Le nouveau chai Clinet et Ronan by Clinet à Pomerol © JPS

JPS : « Quelle est aujourd’hui l’aura ou la notoriété qui entoure l’Union des Grands Crus de Bordeaux ? »

Ronan Laborde : « C’est une des associations dans le monde qui fait le plus parler d’elle… On organise 60 événements à l’année, quelques-uns en France mais aussi à l’étranger, on visite une quinzaine de pays chaque année ; on s’appuie sur les zones où il y a une consommation effective ou potentielle.

« On fait un tour d’Amérique du Nord, qui fait une dizaine de jours, on voyage également en Asie entre une à deux fois par an, mais aussi en Europe de manière plus « spot » : au Royaume-Uni, en Suisse, en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne… »

« Nous avons 134 membres au sein de l’association, on rassemble 80% des grands crus de Bordeaux. On a entre 100 et 122 qui participent à nos événements, les membres sont extrêmement mobilisés. »

Olivier Bernard et un fan du week-end de l’Union des Grands Crus en mai 2017 au Hangar 14 © JPS

JPS : « Quelle est la différence finalement entre l’UGCB et l’association des crus classés 1855, y a-t-il une rivalité, concurrence ou pas entre ces deux associations ? »

Ronan Laborde : « Non, il n’y a pas de problème ni de rivalité, il y a surtout une entente très cordiale entre toutes les associations bordelaise. Nous essayons de promouvoir tout ce qui correspond à un grand terroir de Bordeaux, nous parlons qualité et nos crus sont d’un très haut niveau. Nous avons dans notre associations une cinquantaine de crus classés 1855 (c’est un beau taux), il y a des crus classé mais aussi des « assimilés ». Pomerol en est l’exemple type, car il n’y a pas de classement. On laisse la porte ouverte à des crus qui n’ont pas été classés. L’association des crus classés 1855 protège la notion de classement historique. »

Simon Devavry, caviste, avec Eric Perrin du château Carbonnieux au week-end des Grands Crus en mai 2017 © JPS

JPS : « Quelles sont vos prochaines actions, j’imagine cela va être surtout ce grand rendez-vous des primeurs ? »

Ronan Laborde : « A court terme, il n’y aura que des changements marginaux, car l’Union travaille sur un calendrier prévu un an à l’avance, tout est calé : on part sur une prochain rendez-vous au Bénélux entre Bruxelles et Anvers notamment, puis il va y avoir ProWein et ensuite et surtout les primeurs.

« Concernant les primeurs, nous avons fait un travail pour mieux connaître les journalistes que nous accueillons… Nous avions un fichier de 200 journalistes et maintenant nous sommes à 350, en essayant de cerner la particularité de certains : il y a ceux qui analysent le vin, dont c’est le métier, il y en a d’autres qui parlent de l’actualité des primeurs et de l’aspect du vin, il y a aussi l’aspect économique de ce rendez-vous. Cela on ne va le changer.

Ronan Laborde présente ses nouvelles installations qui peuvent contenir 900000 bouteilles © JPS

L’accueil est très important car les journalistes portent le message partout dans le monde durant cette semaine des primeurs, aussi nous leur proposons et des dégustations et de se rendre dans les propriétés : cela nous tient à coeur de leur donner plusieurs opportunités pour déguster et découvrir les grands crus.

Lundi il y aura la dégustation des professionnels et des étrangers au Hangar 14 à Bordeaux, mardi mercredi et jeudi, ce seront des dégustations au sein des châteaux… »

Un programme qui s’annonce chargé et très passionnant pour Ronan Laborde, que suivra avec attention Côté Châteaux. Ronan Laborde qui précise par ailleurs qu’ « Olivier Bernard demeure vice-président de l’UGCB pour Pessac-Léognan, Graves, Sauternes et Barsac ». Bravo pour leur dévouement à tous les deux et autres autres membres de l’Union.

17 Fév

La Chine a réduit de 6% ses importations de vins en 2018

Les importations de vins par la Chine ont baissé globalement de 6% en valeur en 2018, illustrant le ralentissement de la croissance dans le pays, selon une estimation de la Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).

Globalement « en valeur, les importations chinoises de vin ont baissé de 6% » l’an passé, a indiqué Antoine Leccia, président de la Fédération, lors d’une conférence de presse à Paris. « Nous avons mis en place un observatoire de tous les vins étrangers dédouanés en Chine », pour pouvoir calculer une estimation précise des importations chinoises de vins, quelles que soient les routes commerciales empruntées par les marchandises (vente directe ou réexportation), a expliqué M. Leccia en substance.

« Le seul pays producteur qui a vu ses exportations progresser l’an passé vers la Chine est le Chili, car il n’y a plus de taxe sur les vins chiliens depuis 2016 grâce à un accord de libre échange entre les deux pays », a-t-il relevé.

Selon cet observatoire, l’Italie, la France et l’Espagne, les trois premiers pays producteurs du monde, et exportateurs, subissent des baisses, mais dans des ampleurs très différentes: le recul des importations chinoises s’élève ainsi à 3,5% pour les vins italiens, à -8,7% pour les vins français, et à -20% pour les crus espagnols, a dit M. Leccia.

En ce qui concerne la France, le recul est sensiblement moins important que la baisse de 14,4% sur les exportations directes de vins et spiritueux vers la Chine annoncée par la FEVS mercredi.

« Ceci s’explique car l’observatoire nous permet de prendre en compte tous les vins d’un même pays qui arrivent en Chine, et nous prenons donc en compte aussi bien les exportations directes de la France vers la Chine que les vins français qui transitent par Singapour, Hong Kong ou le Royaume-Uni et sont ensuite réexportés vers la Chine » a expliqué un responsable de la FEVS.

AFP.

16 Fév

Ronan Laborde succède à Olivier Bernard comme nouveau président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux

Ronan Laborde, le patron de Château Clinet à Pomerol, a été élu mercredi soir nouveau président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux. Un jeune président qui succède à un autre jeune dans sa tête Olivier Bernard, au terme de 2 mandats. Chapeau messieurs.

Ronan Laborde à Pomerol en mars 2017 © JPS

C’est la nouvelle génération de Bordeaux. Ronan Laborde est ce jeune propriétaire dynamique qui est à la tête de Clinet et de la marque Ronan by Clinet à Pomerol. Nous l’avions rencontré il y a deux ans pour la réalisation de notre magazine sur les nouveaux chais à Bordeaux.

Ronan Laborde s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs: Patrick Maroteaux et Sylvie Cazes l’ ont invité à faire partie de l’Union des Grands Crus de Bordeaux en 2003. L’UGCB, c’est cet organisme qui défend les grands crus de Bordeaux à travers des dégustations en France et dans le monde et qui a lancé le fameux week-end des Grands Crus au mois de mai, et qui l’an dernier avait été jumelé avec la gigantesque fête du vin.

C’est donc un président un petit peu plus jeune que le précédent, le très dynamique Olivier Bernard qui a rempli 2 grands mandats et mouillé le maillot comme on dit, qui prend les rênes de l’UGCB :  « nous souhaitons continuer les belles actions entreprises depuis des années. Les leviers d’amélioration sont marginaux, les comptes sont bons, les taux de participation aux événements également. Sur 134 membres, 111 étaient présents lors de notre dégustation parisienne cette semaine, 122 nous ont suivis à Londres et 100 aux États-Unis » a-t-il confié à Terre de Vins.

Ronan Laborde va faire ses premiers pas de président à l’occasion du grand rendez-vous international de la Semaine des Primeurs début avril : « nous proposons cette année une nouvelle formule pour les primeurs. Plus personnalisée, elle permettra aux journalistes de déguster les primeurs 2018 plusieurs fois et à leur rythme ». Bonne chance au nouveau président de l’UGCB.

A lire sur Terre de Vins, revoir également  le magazine sur les nouveaux chais du bordelais avec Ronan Laborde réalisé sur France 3 Aquitaine :

« Bordeaux, la métamorphose » : le magazine sur les nouveaux chais

15 Fév

Vins et alcools: en 2018, la France a exporté moins mais mieux

La France a atteint un nouveau record d’exportation pour ses vins et alcools l’an passé, avec 13,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’étranger, malgré une baisse globale des volumes  et des reculs sur certains marchés sensibles comme la Chine.

Le Cognac a une fois de plus tiré les exportations vers le haut, ici chez Hennessy © JPS

Entre les inquiétudes liées au Brexit, le « risque » de voir l’imposition de taxes sur le vin aux Etats-Unis, ou des « difficultés de négociation » sur des certificats sanitaires en Chine, l’année 2018 a été une année « pleine d’incertitudes politiques » pour les exportateurs, a déclaré Antoine Leccia, président de la Fédération des Exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), au cours d’une conférence de presse à Paris.

En volume, les exportations françaises de vins et spiritueux ont reculé de 2,7% l’an passé, les vins d’appellations non pétillants chutant de 9,8%, en grande partie en raison de la récolte « historiquement faible » de raisin en 2017 due à des problèmes climatiques.

En valeur néanmoins, le montant des exportations françaises a continué de bondir (+2,4%) par rapport à 2017, grâce notamment au cognac. La Fédération s’est ainsi félicitée de la « quatrième année consécutive » de hausse du chiffre d’affaires global, qui passe « pour la première fois » de son histoire au-dessus de 13 milliards d’euros.

Les vins et spiritueux constituent le deuxième poste d’excédent de la balance commerciale française, derrière l’aéronautique.

ANNEE COMPLIQUEE VOIRE DIFFICILE POUR BORDEAUX

Les cinq premiers marchés restent les Etats-Unis (3,2 milliards d’euros, +4,6%), le Royaume-Uni (1,3 milliard d’euros, -0,6%), la Chine (1 milliard d’euros, -14,4%), Singapour (901 millions d’euros, +8,3%) et l’Allemagne (878 millions d’euros, +4%).

Bordeaux, touché de plein fouet par la chute de moitié de la récolte en 2017 et la baisse des exportations de vins AOC, a vécu une année « compliquée » , voire « difficile », mais s’en est « plutôt bien sorti », a estimé Philippe Casteja, PDG du groupe familial Borie-Manoux qui possède dix châteaux (Saint-Emilion, Pomerol, Saint-Estèphe).

Selon lui, les baisses ont surtout touché les « entrées de gamme », alors que sur les grands vins, la moyenne des prix a « plutôt monté ».

A noter, la hausse de 1,3% en volume et de 5,3% en valeur des exportations de vins à cépages sans indication géographique.

Ces vins, réunis sous le label « Vins de France » lancé il y a dix ans, sont destinés à capter le marché d’entrée de gamme et à satisfaire les consommateurs anglo-saxons, dont le choix est déterminé plus par le cépage que par le terroir. « Ces vins sont excellents pour capter une clientèle d’entrée de gamme, mais malheureusement la France a procédé à beaucoup d’arrachages de vigne dans le Languedoc et risque maintenant de manquer de volumes » pour satisfaire ces marchés, notait un expert en marge de la conférence.

Au chapitre des succès, le cognac a réalisé une « très bonne année 2018 en volume
et en valeur », selon le PDG de Courvoisier Patrice Pinet, également président du syndicat des maisons de cognac. Le chiffre d’affaires export de la filière s’est élevé à 3,12 milliards d’euros (+1,7%).

« Aux Etats-Unis, le premier marché, cognac a envoyé 90 millions de bouteilles » (+5%), profitant « de la croissance américaine et de la mode des alcools bruns ».

Les ventes ont progressé de 5,9% vers l’Asie « avec des marges de progression importantes », a-t-il ajouté. Le cognac a aussi une « bonne dynamique » dans certains pays africains, comme l’Afrique du sud et le Nigeria.

Toute la filière du vin française reste néanmoins très inquiète sur l’évolution du Brexit « à 43 jours de la date fatidique », a souligné M. Casteja. « Les importateurs britanniques nous suivent depuis des centaines d’années, nous restons confiants dans nos relations d’intimité », a-t-il ajouté pour se rassurer.

AFP.

12 Fév

Philippe Faure-Brac, on boit ses paroles sur la vocation de sommelier : « c’est un métier de passion, réellement de passion, c’est juste un métier fantastique. »

Les sommeliers français étaient réunis dimanche et lundi à Bordeaux, l’Union Nationale de la Sommellerie tenait d’ailleurs son conseil d’administration au Mercure Mériadeck. L’occasion d’interroger son président et aussi meilleur sommelier du monde 1992. Philippe Faure-Brac est l’invité de Parole d’Expert pour Côté Châteaux.

Jean-Pierre Stahl : « Bonjour Philippe Faure-Brac. Comment se porte aujourd’hui la sommellerie française ? »

Philippe Faure-Brac : « La sommellerie française se porte bien, elle fête d’ailleurs cette année son cinquantième anniversaire. Cinq décennies d’histoire des fédérations de toutes les associations régionales. C’est une association qui reste extrêmement active, il y a plus de 1500 membres au niveau national ce qui est déjà une bonne chose ».

« Et puis surtout on intervient de plus en plus dans les écoles où les élèves sont en formation, pour présenter le métier, en travaillant avec le Ministère de l’Education nationale pour le référentiel de formation et c’est toujours une sommellerie qui est le repère au niveau international parce que beaucoup d’étrangers viennent en France pour se former auprès des sommeliers. »

 JPS :  » C’est dit-on un métier qui manque de bras ? »

Philippe Faure-Brac : « C’est un métier dans lequel il n’y a pas de chômage et où les bonnes volontés sont les bienvenues. C’est un métier passionnant et on s’aperçoit que cela donne une sorte de statut particulier : on arrive dans un restaurant et même dans une réception, on voit qu’il y a quelqu’un qui a la grappe… Spontanément, on a envie d’aller le voir, de discuter avec lui, de lui demander des conseils, on sait que c’est quelqu’un qui a de la culture…et qui a de la profondeur dans son explication, qui a du vécu souvent, donc c’est un vrai repère et il y a beaucoup de travail dans cet univers là. »

JPS : « Est-ce que c’est difficile d’acquérir toute cette connaissance ? »

Philippe Faure-Brac : « Cela peut des fois montrer que c’est une montagne inaccessible, mais c’est ce qui fait aussi la beauté de notre métier, c’est qu‘il n’y a pas de limite effectivement dans la connaissance. C’est difficile, peut-être, mais comme on dit : tout ce qui est difficile peut être aussi attractif. Et c’est vrai que la difficulté d’apprendre est une source de motivation voire d’épanouissement super intéressante. »

JPS : « Après il faut vraiment avoir la vocation parce qu’il y a des horaires, ce sont ceux de la restauration, de l’hôtellerie et forcément il faut avoir un peu cette mission de  » « moine-soldat » ?

Philippe Faure-Brac : « C’est un métier de passion, réellement de passion, donc on ne compte pas ses horaires, quand on finit le service on peut aller faire des dégustations, on peut se plonger dans un bouquin, on peut aller rencontrer des confrères, il n’y a pas trop de limite, il faut en avoir conscience et être très serein avec cette dimension là des choses, parce que c’est juste un métier fantastique ! C’est un métier où on se lève le matin et on a envie d’apprendre pour mieux partager, c’est ça vraiment la vocation de notre métier. »

Champagne: un recul de 1,8% en 2018

Le champagne accuse un léger recul sur l’année 2018 avec une baisse de 1,8% des ventes qui s’établissent à un peu plus de 300 millions de bouteilles vendues. Rien de dramatique, vues les hausses des années précédentes.

Les ventes de © champagne restent toujours importantes malgré ce léger recul

Les ventes de champagne ont atteint « près de 302 millions de bouteilles », soit »une baisse de 1,8% par rapport à 2017″, a annoncé le Comité Interprofessionnel
du Vin de Champagne (CIVC) qui estime le chiffre d’affaires à 4,9 milliards d’euros.

La France est en recul de 4,2% avec 147 millions de bouteilles. Avec 76 millions de cols, l’Union européenne se contracte légèrement de 0,9% tandis que les marchés hors Europe progressent de 2,1% à près de 79 millions de bouteilles.

Les exportations représentent désormais plus de la moitié des ventes totales, ce qui constitue selon le CIVC « un renversement de tendance par rapport au siècle dernier ».

Avec AFP.

11 Fév

La Sommellerie Française : une vocation et de nombreux débouchés !

Alors que l’Union Nationale de la Sommellerie Française tenait aujourd’hui son conseil d’administration à Bordeaux avec une centaine de grands sommeliers de l’hexagone, je vous propose ce focus sur ce métier qui manque de bras. Une profession qui par définition offre beaucoup de débouchés dans la grande restauration, mais aussi une profession qui s’ouvre chez les cavistes, bars à vin et dans la filière de l’oenotourisme. Exemple au lycée hôtelier de Talence.

Ils sont 16 jeunes prometteurs, âgés de 16 à 26 ans, inscrits à la section à la section sommellerie du Lycée Hôtelier de Talence. Tous ou presque ont déjà un premier parcours comme un bac pro en service ou bac technique en hôtellerie, suivi ou pas d’un BTS hôtelier.

Ce matin, c’est pour eux un exercice d’analyse sensorielle, pour lequel ces futurs sommeliers doivent trouver les caractéristiques à l’oeil, puis au nez avant la dégustation en bouche, avant de proposer d’associer ce grand vin blanc à 3 mets.

Théo Beaupère © JPS

« Je décèle d’abord des arômes de fruits à chair blanche, un peu de fraîcheur avec des notes zestées et beurrés. Là, on est quand même sur un vin très complexe… », commente Théo Beaupère 20 ans (qui a déjà suivi un bac pro service à Saumur et un BTS hôtellerie-cusisine). « Pour le marier, on ira sur de la langoustine, sur des saint-jacques poèlées avec de la truffe d’Alba, ou des beaux poissons comme des bars de ligne…des mets très travaillés ».

Tous ont la vocation pour suivre cette formation d’un an avec 4 stages (dans les châteaux pour les vendanges et les vinifications, puis chez les cavistes et bars à vin et enfin en restauration dans un grand restaurant ou chez un étoilé). Ils ont déjà un petit bagage après un CAP, un bac technique ou bac pro, puis pour certains un BTS dans le service, l’hôtellerie ou en cuisine.

C’est la passion tout d’abord, car moi je suis issue d’une famille épicurienne où l’on aime bien manger et bien boire. On a l’occasion de rencontrer beaucoup de gens, de travailler de beaux produits et des accords mets-vins très intéressants pour les gens. C’est et l’amour du métier, et l’amour du service », Maude Cohen.

Et Maude, 21 ans, (issue d’un bac techno en Hôtellerie à Lyon, puis d’un BTS hôtellier à Grenoble), de poursuivre : « les dégustations à l’aveugle sont d’autant plus intéressantes, cela nous permet de développer nos sens et de ne pas se faire des idées sur des cépages et sur des assemblages ».

Pour Hugo Fourt, 22 ans (qui a déjà effectué un bac techno en hôtellerie et un BTS hôtellerie et restauration) : « la 1ère qualité de sommelier, c’est d’être humble. Le sommelier a toujours été critiqué pour ses savoirs car les connaissances changent et appellations changent également chaque année, et la relation client bien évidemment ».

DidierJeanjean, avant tout la transmission des savoirs sur les terroirs © JPS

Ces jeunes sont promis à la sommellerie classique dans des grands restaurants étoilés notamment mais aujourd’hui il y a toute une variété de métiers : ils peuvent travailler chez des cavistes ou dans des bars à vin, le vin se sert aujourd’hui de manière différente de ce qu’on a connu avant, ils peuvent même se retrouver dans l’oenotourisme », Didier Jeanjean coordinateur de la section sommellerie.

A la fin de leur cursus 100% d’entre eux trouvent un job, car bon nombre ont déjà approchés durant leurs formation par de futurs employeurs.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Rémi Grillot : 

Collège de Parempuyre : une rencontre plutôt positive avec le département et la mairie

Le Collectif des Parents d’Elèves de Parempuyre a rencontré cet après-midi Christine Bost, vice-présidente du Conseil Départemental de la Gironde, et le Maire de Parempuyre, Béatrice de François, au sujet du projet de collège. L’entrevue a plutôt été fructueuse et dans le sens du maintien du projet en face des vignes prochainement en bio.

Ludovic Coutant, président du Collectif des Parents d’Elèves de Parempuyre © JPS

Ludovic Coutant ne cachait pas ce soir sa satisfaction : « la rencontre a été plutôt positive, suite à la décision de Mr Fayat de passer en conversion bio, le projet est maintenu en face des vignes. La fin de la construction devrait se faire dans 3 ans, ce qui permet au chateau de faire sa conversion. C’est aussi positif car nos enfants vont aussi rester au chaud durant tout le temps de la construction dans le collège actuel. »

« La prochaine étape va être de rencontrer Madame Lucas pour avoir connaissance du plan de conversion et nous assurer qu’il va y avoir vraiment une conversion et une labellisation qui va se faire ».

« On va aussi proposer de mettre en oeuvre une charte entre le château, la commune et le collectif afin que nous puissions avoir une information sur les traitements en cuivre et en soufre ». Les parents restent sur leur position, se réjouissent de la conversion annonce en bio et espèrent vivement cette rencontre avec le château. La suite au prochain épisode.

09 Fév

Un instant magique avec Jeffrey M. Davies : « à la découverte des grands cabernet-sauvignons de la Napa Valley

Il n’y avait que du beau monde hier soir à l’Univerre à Bordeaux. Jeffrey M. Davies avait convié la génération montante des grands vignerons du bordelais pour découvrir et déguster de grands vins de la Napa Valley. Un feu d’artifice d’arômes et de saveurs. 

Jeffrey M.Davies, Marielle Cazaux, Lisa Perroti-Brown, Romain Ducolomb, Guillaume Pouthier, Aymeric de Gironde, 2e rang : Karim Nasser, Jean-Cristophe Meyrou et Thomas Duclos © JPS

Ce dîner-dégustation est une idée de génie que Jeffrey Davis avait eue lorsque j’avais tiré le portrait à Xavier Leclerc, le Monsieur Vin du Groupe Auchan, à l’occasion des foires aux vins de septembre sur le sourcing de la grande distribution dans le bordelais. Malheureusement Xavier Leclerc ne pouvait être des nôtres hier soir : « cette idée est venue d’un déjeuner avec JP et Xavier, on a essayé de la mettre en oeuvre en décembre, mais elle n’a pas pu se faire, on s’est rabattu sur février. J’en ai parlé à Lisa Perroti-Brown (rédactrice en chef du Wine Advocate) qui m’a dit je suis à Bordeaux début février, oui j’aimerais bien venir et amener quelques vins, et notamment le 1er… » Un grand blanc 2014 de la Sonoma « la Proportion Dorée » de Morlet Family Vineyards, un assemblage de 60% sémillon, 32% de sauvignon blanc et un peu de muscadelle. Un grand blanc de Californie boisé à la robe vieil or, et aux arômes d’agrumes, citron, orange, chèvrefeuille qui selon Robert Parker le compare à un Haut-Brion Blanc. Et il lui a donné la note maximale de 100.

LA GENERATION MONTANTE DE BORDEAUX

La soirée s’annonçait de haute voltige avec comme comité de dégustation de grands vignerons du bordelais parmi lesquels on pouvait croiser Guillaume Pouthier des Carmes Haut-Brion, Romain Ducolomb de Beychevelle, Aymeric de Gironde de Troplong Mondot, Marielle Cazaux de la Conseillante, Jean-Christophe Meyrou des Vignobles K, des directeurs généraux ou techniques de ces grands châteaux. Parmi les pointures également Thomas Duclos oenologue consultant chez Oenoteam. Avec bien sûr en chef d’orchestre Jeffrey M. Davies, de la Maison de Négoce Signature SelectionS, l’un des meilleurs dégustateurs, un Américain échoué depuis des années dans le bordelais, un puits de science sur les propriétés de Bordeaux et de la Napa Valley, qui a un réseau impressionnant avec pour le seconder durant cet instant magique son collègue et associé Karim Nasser.

Cette dégustation de plus de 4 heures a été orchestrée comme un feu d’artifice, avec des tirs simultanés de 2 à 3 grands flacons, pour accompagner chaque plat. Même si la couleur dominante était le rouge, les sensations passaient par des instants d’étonnement, en passant par l’enchantement en milieu de bouche, et en finale une retombée souvent heureuse, mais aussi parfois avec une note preignante de bois.

Le puits de science Jeffrey M.Davies nous contait l’histoire de ces domaines prestigieux dont certains comme Carter, un peu plus de fraîcheur du fait de sa situation et de son exposition. « Carter Cellars, a été créé en 1998 par Mark Carter. Il partage le même « winemaker », Mike Smith, avec Myriad Cellars, Quivet Cellars, et quelques autres étiquettes ».

DE GRANDS VINS DE LA NAPA VALLEY

L’étonnement de ces grands vins de Californie passe tout d’abord par cette comparaison avec les vins de Bordeaux sur ces cépages communs de calernet sauvignon. La Californie bénéficie d’un ensoleillement et d’un climat qui se traduit par des maturités optimums, souvent plus abouties, mais aussi avec un degré l’alcool important entre 14 et 15°( que l’on retrouve aussi de plus en plus dans le bordelais). Cette « terre d’abondance » (traduction de Napa dans la langue des Indiens Wappo) répartie sur plus de 16000 hectares bénéficie de micro-climats avec des écarts de température importants entre le jour et la nuit qui favorisent la bonne maturité. Les sols sont différents de ceux du bordelais oscillant entre de la lave volcanique et des cendres, mais aussi composés de de sédiments des marées de la baie de San Francisco.

La salve de trois vins de Las Piedras Vineyard, (façonnés par Fait Main, Myriad, et Schrader) , était étonnante par ces arômes de fruits très envoûtants, entre mûres écrasées et de cassis, aux couleurs intenses entre bordeaux et violet. Un Carter « Beckstoffer Las Piedras Vineyard » de 2015 exceptionnel noté 98. « Las Piedras aurait été planté dans les années 1840 par un dénommé Edward Bale. Il était ainsi le premier vignoble planté dans ce qui est devenu aujourd’hui l’appellation (AVA) de St. Helena. Beckstoffer l’a acquis en 1983 et l’a planté avec deux clones de Cabernet Sauvignon. Situé en pied de côte des Mayacamas, toujours au sud-ouest de St. Helena, il tire son nom de son sol composé de petits cailloux. 8.9 hectares ».

De grands vignerons, oenologues et dégustateurs de Bordeaux… sur un excercice californien © JPS

Parmi les grands vins encore dégustés ceux du vignoble appelé « Dr. Crane qui se trouve au sud-ouest de St. Helena, il appartient aussi à Andy Beckstoffer, grand propriétaire de vignes dans la Napa Valley. Andy l’a acheté en 1997 et l’a replanté en 1998 avec Cabernet Sauvignon, Petit Verdot, et Cabernet Franc. 8.5 hectares. Aujourd’hui, il vend les raisins de cet illustre vignoble à de nombreux « wineries » dont Myriad et Realm qui sont très heureux de pouvoir les avoir. Il tire son nom du Dr. George Belden Crane qui l’a planté à l’origine en 1858. Il est ainsi le plus ancien vignoble toujours en exploitation dans toute la Napa Valley », commente Jeffrey M.Davies. Et de compléter : « Andy Beckstoffer est également propriétaire 36 hectares (dont 33.6 sont plantés) du célèbre vignoble appelé To Kalon à Oakville. Il l’acquis en 1993. Mondavi, UC Davis, et la famille Macdonald sont également propriétaires de To Kalon. Il a été planté à l’origine par Hamilton Crabb en 1868 et est ainsi le deuxième vignoble le plus ancien de la Napa Valley à toujours être exploité. Il a été replanté en 1994 avec Cabernet Sauvignon and Cabernet Franc… »

Des vins de garde, d’une exceptionnelle jeunesse même ce 2007 semblait ne pas avoir bougé… Et pour terminer un petit Beaulieu Vineyard « Georges de Latour » de 1970 Une réserve privée qui donnait encore à rêver, avant de terminer sur une note plus bordelaise avec ce fabuleux Suduiraut « Crème de Tête » de 1989. Un bouquet final impressionnant, avec dans le rôle de l’artificier en chef Jeffrey M. Davies, le plus frenchy des Américains de Bordeaux, un gentleman du flacon. Thanks for this moment   Mister Jeffrey.

 

08 Fév

Disparition de Georges Vigouroux, le pionnier du Malbec à Cahors

Le monde viticole pleure la disparition d’un grand vigneron qui a redoré le blason de Cahors en remettant le Malbec sur le devant de la scène. Ses obsèques auront lieu ce lundi 11 février.

Georges Vigouroux, l’homme du Malbec et de Cahors © famille Vigouroux

Georges Vigouroux est décédé jeudi dernier à l’âge de 83 ans. Producteur et négociant dans le Lot, il a été un farouche artisan de la reconstruction du vignoble de Cahors depuis les années 70. Il avait ainsi replanté un vignoble sur le domaine de Haute-Serres, sur un terrain caillouteux dont peu de monde pensait qu’il allai en faire quelque chose et aujourd’hui c’est devenu un fleuron de l’appellation, un très grand vin recherché sur les tables de grands restaurants. Une destinée incroyable car il a aussi repris en 1983 les rênes du superbe Château de Mercuès pour en faire un hôtel de grand luxe Relais&Châteaux, très prisé  notamment des Américains.

Par sa volonté et son déterminisme, il a largement contribué à la réputation et aux exportations à l’étranger des vins de ses domaines Haute-Serres, Mercuès, mais aussi de l’appellation, au Canada, aux Usa, en Chine et en Europe. Bertrand-Gabriel Vigouroux a rejoint son père dans les années 90, ensemble ils ont présidé à la destinée du groupe. Georges Vigouroux s’est progressivement effacé pour transmettre ce qu’il avait mis en place. Le groupe Vigouroux géré par son fils comprend ces deux châteaux et s’étend désormais l’international avec des vignes plantées en Argentine. Côté Châteaux présente ses plus sincères condoléances à la famille et à ses amis de Cahors.

Les obsèques de Georges Vigouroux seront célébrées lundi en la cathédrale Saint-Etienne de Cahors à 10 heures.