03 Jan

Une immense perte pour le Liban: Serge Hochar du château Musar est décédé dans un accident en mer

Serge Hochar, PDG de Château Musar, président de l’Institut de la Vigne et du Vin, et ancien patron de l’Union Vinicole du Liban (UVL) est décédé le 31 décembre à 74 ans d’un accident en mer, alors qu’il était en vacances avec sa famille à Acapulco au Mexique.

Serge Hochar

Serge Hochar Pdg du © Château Musar au Liban www.chateaumusar.com

Noel Wehbe, sommelier-consultant qui était venu se former à Worldsom à Bordeaux, m’a appris ce matin cette terrible nouvelle pour le milieu viti-vinicole au Liban: la disparition de son ami Serge Hochar, l’une des plus grandes figures des vins du Liban, pays où la France a toujours gardé des liens étroits.

C’est une perte immense, car cet homme a consacré sa vie à la renaissance du vignoble libanais et sa reconnaissance sur la scène internationale.

Serge Hochar est l’homme qui a lancé les vins du Liban dans le monde. Pour moi, c’était un maître » Zafer Chaoui, actuel président de l’UVL et PDG de Château Ksara.

Sur son blog, la chroniqueuse anglaise, Jancis Robinson a rendu dès le lendemain du drame cet hommage appuyé : « Serge était beaucoup plus qu’un simple vigneron ou la force vive derrière l’un des châteaux les plus réputés du Liban. C’était quelqu’un de très spirituel, qui était loin cependant d’être un ascète, un homme très positif en fait. Toujours très drôle, il donnait l’impression de comprendre en profondeur la nature humaine. J’ai toujours beaucoup aimé être en sa compagnie. Lorsque nos chemins se croisaient, nous parlions de beaucoup d’autres choses que du seul vin. »

Un choc terrible… une grande perte…On a perdu un grand homme, remarquable par son énergie, sa volonté et son charme.Il va rester toujours une référence mondiale une étoile pour les grands vins de Liban », Noel Wehbe sommelier et auteur du journal du vin – Liban

Fondé en 1930, par le père de Serge Hochar, Château Musar est devenu l’une des plus belles success-stories du Liban au tournant des années 1980. Ce succès, Musar le doit à son PDG, Serge Hochar, qui a repris les rênes de cette cave, située à Ghazir, à la fin des années 1950. L’une des grandes intuitions de Serge Hochar est d’avoir compris l’importance des exportations pour les vins du Liban. Quand la guerre de 1975 éclate, Musar vend 75 % de sa production localement. Vingt ans plus tard, c’est l’exact opposé : la part des exportations est passée de 5 à 75 % entre 1975 et 1995.

Il avait réussi à faire connaître mondialement son vin, alors que son pays était en guerre.Il a réussi aussi à promouvoir à travers le monde la notoriété des vins du Liban avec aujourd’hui plus d’une quarantaine de producteurs. Serge Hochar avait par ailleurs suivi des études à la faculté d’oenologie de Bordeaux avec comme tuteurs Jean Riberau et Emile Peynaud.  

Nous adressons à sa famille et au Liban nos sincères condoléances.

Avec L’Orient-Le Jour et le Journal du Vin -Liban.

A lire également: Le Liban, ce petit pays producteur de vin, prometteur…

2015 : l’année de la femme dans le monde du vin

« Women of the Vine »: les femmes de la vigne se réuniront du 13 au 15 mars prochains dans la Napa Valley pour le premier symposium global dédié aux femmes du vin.

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Fini ce monde entièrement masculin…Les femmes ont eu le droit de vote en 1918 en Angleterre, en 1945 en France, elles sont plus que majoritaires dans les promotions de l’Ecole Nationale de la Magistrature (entre 70 et 80% à chaque promotion) et les voilà qui vont devenir les décideuses de demain dans le milieu du vin (c’est déjà le cas dans de nombreuses propriétés). Et pourquoi pas ?

Les femmes, professionnelles du vin, ont donc rendez-vous du 13 au 15 mars 2015 dans la Napa Valley pour leur premier symposium exlusivement féminin.

Women of the Vine (les femmes de la vigne) va permettre à ces managers et responsables d’échanger leurs idées et leurs points de vue sur la manière de tenir des domaines et de les gérer au mieux.

Notre objectif est de permettre aux professionnelles de tous les horizons de la filière vitivinicole de se rencontrer, de travailler, de collaborer et de créer…» Deborah Brenner, Women of the Vine.

De nombreuses personnalités sont prévues afin de partager leurs expériences professionnelles. Vous pouvez encore vous inscrire et trouver les informations sur le site de Women of the Vine.

02 Jan

Célébrez la 19ème Percée du Vin Jaune, les 31 janvier et 1er février à Montigny-Les-Arsures dans le Jura

Un événement unique, à la hauteur de ce nectar qu’il célèbre: le vin jaune. Elevé en barrique 6 ans et 3 mois, il viendra remplir ces fameux clavelins, ces bouteilles de 62 cl de vin jaune qui demeure après évaporation de la fameuse « part des anges ».

Affiche_Percee_2015La Percée du Vin Jaune, c’est avant tout découvrir et partager une ambiance. C’est une expérience rare que celle de vivre deux jours dans une énergie et une atmosphère festive, faite de rencontres et de bonne humeur.

40 000 personnes réunies le temps d’un week-end par l’amour du vin, déambulent un verre à la main dans les rues d’un village richement décoré. C’est ainsi l’occasion pour 70 vignerons jurassiens de faire déguster leur production au public. La Percée c’est aussi une fête itinérante, chaque année la manifestation se déroule dans un village différent.

Cela n’arrive qu’une fois par an et c’est en Franche-Comté, dans le Jura que cela se passe.

Le samedi 31 janvier & dimanche 1er février 2015

Les Ambassadeurs des Vins Jaunes vous attendent à Montigny-Les-Arsures pour célébrer la 19ème Percée du Vin Jaune.

Cette année, le parrain n’est autre que Franck Ferrand, chroniqueur dans l’émission « Au cœur de l’histoire », sur Europe 1.

Découvrez tout le programme de la Percée !

01 Jan

Paul Bocuse, le monument de la gastronomie française, vous souhaite ses meilleurs voeux pour 2015

« Monsieur Paul » a créé la surprise hier soir à Collonges-au-Mont-d’Or dans les cuisines de son célèbre restaurant gastronomique l’Auberge du Pont de Collonges. A près de 89 ans, il a enfilé son tablier et coiffé sa toque de grand chef pour présenter ses voeux pour l’année 2015. Entouré de sa fidèle  brigade, Paul Bocuse a dévoilé son repas de fête à en faire saliver plus d’un…

Paul Bocuse entouré de sa fidèle brigade © France 3 Grand Lyon

Paul Bocuse entouré de sa fidèle brigade © France 3 Grand Lyon

« Très bonne année et bonne santé », c’est ainsi et très simplement que Paul Bocuse a adressé ses voeux par l’intermédiaire de la locale du Grand Lyon de France 3 Rhône-Alpes.

Aux fourneaux, Christophe Muller qui en ce 31 décembre s’est réveillé du bon pied et s’est dit:  »

j’ai de la chance, c’est mon 23e réveillon chez Paul Pocuse, c’est toujours spécial ». Christophe Muller chef cuisinier chez Paul Bocuse

Paul Bocuse © France 3 Rhône Alpes

Et  d’égrainer le menu savamment préparé et qui est toujours la fierté de la gastronomie française, concocté avec des vins qui aussi sont le fleuron de nos régions viticoles: « Le menu ce soir ? « cromesqui de volaille avec une petite sauce au vin jaune, soupe aux truffes, coquilles saint-jacques sauce au champagne avec des pommes soufflées, ensuite on a gratin de homard, puis lièvre à la royale aux noisettes de chevreuil aux pommes et aux groseilles… » et pour le dessert ? Frédéric Truchot, le chef pâtissier détaille: « un entremet pour le nouvel an c’est une tradition ici, on est sur une base feuillantine avec une crème de marron, des marrons marinés au whisky avec du Baileys au milieu ! »

On fait la fête, c’est formidable, les produits sont exceptionnels ! » Paul Bocuse « cette année, on va attaquer 50 ans de trois étoiles ! »

Toujours la pêche « Monsieur Paul » qui s’apprête à fêter ses 89 ans le 11 février prochain, né en 1926 à Collonges-au-Mont d’Or, son berceau qu’il n’a jamais quitté. Côté Châteaux tire son chapeau à cette grande Toque de la Gastronomie Française. Bonne année Monsieur Paul.

Visitez le site officiel de Paul Bocuse et son Auberge du Pont de Collonges

Regardez le reportage de nos confrères de France 3 Rhône-Alpes

 

31 Déc

Happy New Year from Côté Châteaux

Bonne Année à toutes et tous. Puisse 2015 vous apporter santé, bonheur et prospérité. Avec une pensée particulière pour ceux qui sont encore dans les difficultés.

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Michel-Jack Chasseuil a chez lui le « patrimoine de la France » © Nicolas Tucat/AFP

2014 s’achève. 2015 commence. L’année qui se termine aura été riche en actualités. Des articles que vous avez suivis avec attention, comme Michel-Jack Chasseuil, le plus grand collectionneur victime d’odieux cambrioleurs, lu par 4879 personnes, mais aussi les adieux à Philippine de Rothschild (3868), Philippe Sereys de Rothschild dans les pas de sa mère (3342), la saga Lurton (2825) et Bernard Magrez et Joël Robuchon le tandem de l’excellence (2489). (en cliquant sur les titres vous pourrez relire ces articles)

Le plus grand collectionneur de vins au monde a été sequestré chez lui durant deux heures

De nombreux reporters lors des obsèques de Philippine de Rothschild © JPS

Obsèques de Philippine de Rothschild: « tu vas nous manquer, salut l’artiste ! »

la Baronne Philippine de Rothschild et ses deux fils Julien et Philippe © Domaine de Baron’Arques

Philippe Sereys de Rothschild dans les pas de sa mère, la Baronne Philippine…

La « saga Lurton » bientôt sur France 3 Aquitaine

L’équipe de l’excellence avec © Joël Robuchon et Bernard Magrez

Bernard Magrez et Joël Robuchon, le tandem de l’excellence ouvre bientôt son grand hôtel-restaurant à Bordeaux

Côté Châteaux, le blog sur l’actu au quotidien de la vigne et du vin, vous a offert plus de 600 articles en 2014 dont la moitié ont été repris sur d’autres sites. Merci d’avoir manifesté de l’intérêt à Côté Châteaux qui referme cette année avec 230 000 pages lues ou vues en France et ailleurs dans le monde. Merci pour vos messages d’encouragements qui vont m’aider à poursuivre ma passion et cette tâche de bénédictin…

Happy New Year 2015 !

30 Déc

2014: l’année de la relance des vins de Bordeaux

Les Vins de Bordeaux s’affichent partout dans le monde avec leur campagne « the more you look, the more you discover » en anglais et « il y a tant à découvrir » pour la version française. La promotion se fait en 4X3 dans le métro de Londres comme à New-York ou Tokyo, ainsi que dans la presse écrite et sur internet.

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La campagne des Bordeaux dans le métro de Londres © Christophe Roux

Si 2013 fut l’annus horribilis pour Bordeaux, 2014 a marqué un nouveau départ: partout dans le monde, les Vins de Bordeaux mènent une campagne d’affichage « il y a tant à découvrir » et ça se voit comme ici dans le métro de Londres. Une promotion qui accompagne les vins en vente et anticipe la sortie du fameux millésime 2014 attendu en dégustation pour les primeurs fin mars 2015.

Merci à Christophe Roux, web éditeur à France 3 Aquitaine pour son clin d’oeil à Côté Châteaux: « a little hello to @cotechateaux from #London to #Bordeaux #theplacetobe « 

En 2014, un air de fête pour le champagne qui renoue avec la croissance

+ 1% de hausse avec 308 millions de bouteilles vendues. La Champagne a de nouveau le sourire. Le chiffre d’affaire devrait progresser de + 3% pour s’établir à 4,5 milliards d’euros.

Les voyants sont à nouveau au vert. D’après Reuters et Les Echos, les expéditions sont attendues en légère hausse en volume (+1%) cette année, aux environs de 308 millions de bouteilles, après un recul de 1,2% en 2013, selon les estimations de plusieurs professionnels du secteur.

Le chiffre d’affaire devrait lui aussi signer la deuxième meilleure année de son histoire et progresser d’environ 3% à 4,5 milliards d’euros, grâce aux marchés britanniques, américains et australiens, s’approchant du record historique de 4,56 milliards signé en 2007.

 L’année 2014 est une année de reprise, avec une hausse modeste en volume mais la confirmation d’une meilleure valorisation à l’export« , Bruno Paillard, PDG de Lanson BCC (Lanson, Boizel).

La production de champagne devrait augmenter de 1% pour s’établir à 308 millions de bouteilles © France 3 Champagne

Toutefois la France (1er marché du champagne avec 55% des volumes vendus en 2013), s’apprête à signer sa quatrième année de baisse pour cause de marasme économique. Une baisse qui devrait être compensé par un redressement en Europe. 

La France devrait être le seul marché en baisse cette année » Jean-Marie Barillère, président de l’Union des Maisons de Champagne

Jean-Marie Barillère estime le recul en France entre 2% et 3%. Le champagne devrait surtout bénéficier d’une reprise des ventes au Royaume-Uni, son premier marché d’exportation (une bouteille de champagne sur 10 y est vendue). Après deux années difficiles, les ventes se sont redressées grâce à de bonnes performances dans les restaurants et les bars de Londres ainsi que chez les cavistes haut de gamme de la capitale.Les ventes sont également reparties à la hausse en Allemagne et les tendances semblent s’être stabilisées en Europe du Sud, notamment en Italie après un décrochage de 14 % en 2013.

Plus les bulles sont fines, meilleur est le champagne © JPS

Plus les bulles sont fines, meilleur est le champagne © JPS

Le grand export (hors Union européenne) devrait quant à lui battre de nouveaux records de chiffre d’affaires grâce à une progression des volumes aux États-Unis, portés par la reprise de l’économie, mais aussi au Japon ou en Australie, et par des prix moyens plus élevés. « Le modèle de croissance en valeur tiré par le grand export confirme sa pertinence« , note Thibault Le Mailloux, porte-parole du Comité interprofessionnel des vins de champagne (CIVC).

Au cours des dix dernières années, la consommation mondiale de vin a augmenté de 4%, tandis que celle des vins effervescents a grimpé de 30% pour atteindre 15,4 millions d’hectolitres (soit environ 2,05 milliards de bouteilles), selon l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV).

Avec les Echos et Reuters.

29 Déc

Vinexpo: les nouveautés annoncées pour l’édition 2015

Le salon mondial du vin et des spiritueux dédié aux professionnels va se relooker quelque peu avec un site réaménagé et des services accrus : les organisateurs préparent plusieurs nouveautés du 14 au 18 juin 2015 pour ce Vinexpo Bordeaux au Parc des expositions. 

Des espaces thématiques s’installeront dans les allées du salon : free tastings pour découvrir les rosés, vins effervescents et vins doux, espace digital, atelier d’accords mets et vins… L’occasion de mettre pour la première fois à l’honneur la gastronomie, avec la venue de chefs étoilés et de sommeliers prestigieux.

Vinexpo compte également proposer de nouveaux services, tant aux visiteurs qu’aux exposants. Un service de prises de rendez-vous personnalisés permettra aux uns et aux autres d’exprimer leurs besoins et leurs recherches, l’équipe du salon prospectant ensuite dans son portefeuille de décideurs afin d’organiser des rendez-vous ciblés.

Après 22 h, le rendez-vous sera donné à l’ensemble des participants qui souhaitent développer leur réseau professionnel pour quatre soirées festives. Baptisées The Blend, elles se dérouleront au Hangar 14.

12 bons plans de Bordeaux selon Bettane et Desseauve

Parmi les 6800 producteurs vignerons de Bordeaux, il n’y a pas que des vins excessivement chers . Le guide « Bettane+Desseauve » 2015 n’hésite pas à sortir une liste de 12 vins parmi les meilleurs rapports qualité prix en Bordeaux, Côtes de Bordeaux, Entre-deux-Mers et Loupiac.

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Petit rappel, les grands crus classés de Bordeaux ne reflètent pas la grande majorité des vins de Bordeaux. 2 à 3 % sont excessivement chers et ne s’adressent qu’à des élites mondiales. Toutefois ces grandes écuries continuent de faire rêver la planète entière et leurs vins sont souvent exceptionnels. Il existe par ailleurs une multitude de petits vins bien faits dont Bettane et Desseauve ont réalisé une petite sélection dans leur guide 2015.

Tous se situent dans une fourchette de prix oscillant entre 6,90 € et 9,80 €, ce sont de « petits Bordeaux » qui selon le guide Bettane+Desseauve 2015  » méritent le détour et pourquoi pas d’être servis sur une table de fête…Car il en faut pour tous les goûts et tout le monde n’a pas les moyens de sortir des 1ers crus et crus classés…

Château La raz Caman Blaye Côtes de Bordeaux 2011 – 16/20 Joli nez de cerise, tannins robustes bien enrobés, longue finale mentholée. Très agréable.

Château Lavenceau Divine Cuvée Blaye Côtes de Bordeaux  15/20 Robe profonde, grand volume de bouquet sur le fruit noir, bouche ample et gourmande aux tannins mûrs et souples, finale intensément aromatique. Une découverte.

Château Marjosse blanc Bordeaux 2013 16/20 Splendide blanc : nez complexe, expressif, offrant une grande pureté de fruit et une exquise minéralité, que l’on retrouve dans une bouche franche, riche, ample, tendue par une excellente fraîcheur. Le summum de l’élégance.

Dourthe N°1 blanc Bordeaux 2013 15/20 Idéalement vinifié, il offre un nez pur, intensément fruité, doté de notes florales et anisées, une bouche très agrumes, charnue et très fraîche.

Château Frachet cuvée Prestige Bordeaux supérieur 2012 15,5/20 Magnifique nez riche et complexe, exprimant un fruit très épanoui, des notes de freesia et de résineux, bouche fondante, charnue, avec des arômes persistants et une longue finale fraîche. Très raffiné.

Terra Burdigala Roc de Jean Lys Bordeaux Supérieur 2011 15/20 Charnu et gourmand, avec un fruité généreux, voici l’archétype du « petit » bordeaux moderne et souriant, attendant avec impatience une viande grillée dans un bon bistrot !

Château de Birot Cadillac Côtes de Bordeaux 2011 15/20 Bouche pleine et riche, des tannins encore très jeunes mais droits, qui assurent une bonne tenue, de la fraîcheur et un bon équilibre. Un bordeaux classique comme on les aime.

Bernard Magrez Château Guerry Côtes de Bourg 2011 15,5/20 Volume solide, truffé, gourmand, très représentatif de son appellation

Château Haut-Guiraud Côte de Bourg 2011 15/20 Dans un style très digeste, les tanins sont gourmands et ronds avec ce qu’il faut de coulant et de fraîcheur. Finale sur des notes de fruits rouges.

Château de Francs Les Cerisiers Côte de Francs 2011 15/20 Fruit un peu plus ferme qu’habituellement mais fraîcheur et équilibre impeccables.

Château Bonnet blanc Entre-Deux-Mers 2013  15/20 Beaucoup de caractère et une grande buvabilité pour cet entre-deux-mers friand et charmeur, qui exprime toute la rondeur du sémillon, balancée par une très grande vivacité en finale. Le fruit est harmonieux, mûr et frais à la fois, la minéralité perçue est exquise.

Château du Cros Château Ségur du Cros blanc Loupiac 2011 15,5/20 Pur, noble, avec des notes d’acacia, encore très jeune mais aussi très prometteur. Une grande bouteille de liquoreux qui ira loin.

Pour en savoir plus sur la sélection Bettane+Desseauve

(l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)

28 Déc

Patrimoine : plus de 2000 ans d’histoire du vignoble à Bordeaux

C’est l’identité des Graves : l’origine des Bordeaux qui remonte à l’époque romaine. Ces romains n’avaient pas choisi ce terroir par hasard car situé le long de la Garonne, avec une grande perméabilité due à la richesse en graviers et galets. Un développement qui s’accentua au Moyen-Age sous l’impulsion d’Aliénor d’Aquitaine avec un commerce florissant avec les Anglais. Une histoire du vin de Bordeaux dont la page sera réécrite à la Révolution…

Amphores retrouvées à Bordeaux au 1er siècles avant JC, au Musée d'Aquitaine © Jean-Pierre Stahl

Amphores retrouvées à Bordeaux au 1er siècles avant JC, au Musée d’Aquitaine © Jean-Pierre Stahl

Au 1er siècle avant Jésus Christ, c’est la conquête de la gaule par Jules César et les Romains (58-52 avant JC). C’est à cette époque que vont se développer les vignobles proches de Burdigala (Bordeaux). Ce développement suit l’invasion romaine et notamment les axes fluviaux (vallée du Rhône, de la Saône, et sur l’axe de Narbonne à Bordeaux).

La boisson traditionnelle des Gaulois était la cervoise (bière d’orge ou de blé) et très peu de vin était jusqu’alors produit en Gaule. Les Romains dans un premier temps vont importer leur vin, mais très rapidement chercheront à le produire sur place car le coût était trop honéreux.

A la fin du 1er siècle, il y a déjà un vignoble constitué aux environs de Burdigala, un vignoble lié à la présence du port qui permet l’exportation de vin.

Henry Clemens nous rappelle l'histoire de la présence romaine sur ce trroir de Graves © JPS

Henry Clemens nous rappelait en septembre l’histoire de la présence romaine sur ce terroir de Graves © JPS

Les Romains ont importé la culture de la vigne que les gaulois se sont empressés de développer et de récupérer, on date l’existence de la première vigne à Bordeaux il y a plus de 2000 ans, sur un territoire entre la Brède et Pessac » Henry Clemens, ancien directeur des Graves de Bordeaux. Ce vin produit alors a acquis très vite une grande renommée car « c’était le troisième meilleur vin du monde romain connu »

C’est donc ici aux portes de Burdigala que s’est développé ce vignoble. Aujourd’hui on compte 240 domaines et châteaux en AOC Graves et 80 en AOC Pessac-Leognan. des viticulteurs qui continuent d’exploiter ce terrroir fait de galets roulés, d’argile et de sable:

Arnaud de Butler propriétaire du château Crabitey © JPS

Arnaud de Butler propriétaire du château Crabitey © JPS

Ici on a des sols magnifiques pour la culture de la vigne. Des sols drainants sur plus de 40 m de profondeur qui permettent un drainage parfait. L’autre raison c’était la proximité avec la ville de Bordeaux et avec la Garonne pour permettre au vin d’être transporté un peu partout »,Arnaud de Butler propriétaire du Château Crabitey.

Des amphores romaines et des gobelets du Ier siècle avant JC ont été retrouvées lors de fouilles  allées de Tourny à Bordeaux. Anne Ziéglé, conservateur au Musée d’Aquitaine, chargé de l’Antiquité, explique: « ils ont créé leurs propres amphores qui étaient des amphores à fond plat comme toutes les amphores gauloises mais avec leurs caractéristiques précises. Et ils ont exporté leur propre vin qui a acquis une renommée très rapidement très importante puisque c’était le 3e meilleur vin du monde romain connu ! »

Durant la période troublée du Haut-Moyen-Age, les invasions vont quelque peu anéantir le vignoble. La culture de la vigne et le savoir-faire seront conservés dans les monastères notamment. L’essor du vignoble va se faire avec le second mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri Plantagenêt, futur roi d’Angleterre. L’Aquitaine devient alors une province anglaise et le vin de Bordeaux trouve dès lors énormément de débouchés en Angleterre (qui devient le marché principal).

Loïc de Roquefeuil devant son château de Castelneau © JPS

Loïc de Roquefeuil devant son château de Castelneau © JPS

« Les Anglais ont été durant trois siècles d’occupation de grands amateurs et même les premiers consommateurs de vins de Bordeaux (jusqu’à une vingtaine d’années encore)« , précise le vicomte Loïc de Roquefeuil, propriétaire à Saint-Léon en Gironde du château de Castelneau dont la partie la plus ancienne remonte au XIVe siècle. « Il y a toujours eu ce commerce avec eux qui était organisé et protégé par les rois d’Angleterre. »

Clairet ou rouge, c'est à la Révolution qu'il y a eu cette inversion...selon Loïc de Roquefeuil © JPS

Clairet ou rouge, c’est à la Révolution qu’il y a eu cette inversion…selon Loïc de Roquefeuil © JPS

Mais à l’époque le vin qui se commercialisait et qui était bu n’avait pas du tout l’apparence du vin rouge d’aujourd’hui:  » c’était du claret » en anglais, du clairet en français qui se buvait comme aime à le rappeler Loïc de Roquefeuil. Grand producteur et amateur de clairet à Saint-Léon, Loïc de Roquefeuil raconte comment ce vin était obtenu: « ces raisins rouges, on ne les presse pas, on les laisse dans la cuve s’accumuler les uns sur les autres. Et comme ça va macérer, le jus qui est éclaté de ces peaux va rester en contact avec ces peaux. C’est la macération pelliculaire comme on l’appelle maintenant. C ava donner énormément de goût, de rondeur, de fruit ! »

C’est seulement à la Révolution que ce vin des aristocrates sera mis de côté au profit du vin de presse, qui était le fond de cuve laissé au bas peuple. C’est ainsi qu’est né le vin rouge de Bordeaux qui va supllanter le clairet. Quand au commerce, il restera florissant avec le monde anglo-saxon jusqu’à une période récente. Napoléon III réclamera d’ailleurs un classement en 1855, qui sera établi sur la notoriété et les prix. Classement toujours en vigueur aujourd’hui.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et de Didier Bonnet

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