22 Jan

Couchey, en Côtes de Nuit, va accueillir la 79e Saint-Vincent tournante les 28 et 29 janvier

Pour la deuxième fois de son histoire, Couchey va accueillir la fête de la Saint-Vincent tournante, célèbre fête vigneronne en Bourgogne. 90 sociétés vont défiler dans les rues de ce village de Bourgogne qui compte 90 hectares en AOC Marsannay, une manifestation de convivialité et de partage remise au goût du jour par la confrérie des Chevaliers du Tastevin

Prochaine Saint-Vincent à Couchey

Chaque année, c’est à la fin du mois de janvier que la Bourgogne célèbre Saint Vincent, le patron des vignerons. Les premières manifestations de la Saint Vincent apparaissent au Moyen Âge avec les Sociétés de Secours Mutuels des viticulteurs, créées dans le but d’aider les vignerons malades, dans l’incapacité de s’occuper seuls de leur vigne.

En 1938, la Confrérie des Chevaliers du Tastevin remet au goût du jour cette manifestation sous forme de fête: procession des confréries de Saint Vincent dans le village, Office religieux, intronisation des «vieux» vignerons et dégustations. La fête devient rapidement le temps fort des manifestations viticoles de la région et garde aujourd’hui encore ses principales valeurs basées sur la convivialité et le partage.

Les festivités débuteront le samedi matin avec le traditionnel défilé rassemblant plus de 90 sociétés de secours mutuels dans les rues du village, le tout, ponctué par une cérémonie solennelle au Monument aux mort rendant hommage aux défunts de Couchey avant la célébration de la messe en l’église de Saint-Germain d’Auxerre.

À l’issue de la matinée, les membres du Grand Conseil de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin procéderont à l’intronisation des anciens vignerons du village et le nouveau Grand Maître, Jean-François Curie annoncera le nom du prochain village qui accueillera la 80e édition de la manifestation en 2024.

Au cours du week-end, trois blancs, trois rouges et un rosé issus de l’appellation Marsannay seront mis à l’honneur auprès des dizaines de milliers de participants attendus.

À la fin de ce week-end de festivités, le Saint de Couchey sera accueilli pendant toute l’année au Château du Clos de Vougeot tandis que le Saint de la Confrérie sera reçu à Couchey jusqu’à l’année prochaine.

19 Jan

Crise de Bordeaux : négociants et courtiers font aussi face à la crise

La crise de mévente des vins de Bordeaux est structurelle et dure depuis un certain temps… Les vignerons sont les premiers touchés et l’ont fait savoir lors de la manifestation du 6 décembre et en remplissant l’enquête de la chambre d’agriculture. En parallèle, le négoce bordelais ressent cette baisse depuis des années, ce qui explique des achats qui ne se font pas. Les courtiers essaient de jouer leur rôle dans un contexte très difficile. Regardez l’analyse et l’adaptation du négoce de Bordeaux et de courtiers.

Chaîne d’embouteillage de la Maison Bouey © JPS

Quand on parle de crise viticole, bien sûr on pense avant tout aux petits vignerons qui vendent en vrac et aussi en bouteilles. Leurs ventes sont au ralenti depuis plusieurs mois et années. Ils essaient de s’en sortir et réclament aujourd’hui un plan d’arrachage primé concernant 15 000 hectares sur les 108 000 à Bordeaux.

Parallèlement les négociants font aussi face à la crise. A Bordeaux, les ventes ne cessent de baisser, certains négociants me parlaient des années fastes où il y a 15-20 ans « on vendait 6 millions d’hectolitres, là Bordeaux vend 3,8″… (3,83 source CIVB sur 12 mois à fin octobre 2022) (4,22 l’an dernier à la même époque (fin octobre 2021)). Le vrac paie le plus lourd tribu : -23% sur 12 mois contre -9% sorties tous vins.

Le constat est sévère, le Français ne boivent plus comme avant, « comme un trou » j’allais dire, 120 litres par an et par habitant en 1960 contre un peu plus de 40 litres de vin aujourd’hui… Divisé par 3 !

En cause, la disparition progressive d’anciennes générations fidèles au goût de ces petits vins de Bordeaux (tanniques, boisés, etc) remplacées par des jeunes qui boivent davantage de bière que de vin déjà et quand ils boivent du vin, les voilà plus exigeants (avec un goût plus sur le fruit, des vins plus légers, des vins en agriculture bio, des vins naturels, ou des vins de « vignerons » où on leur raconte une histoire) et changeants (partant pour goûter des vins de Loire, du Languedoc Roussillon, de Bourgogne, etc…et même d’autres pays du monde (au moins 90 pays producteurs de vin)

« Chaque fois qu’une génération ancienne disparaît, la nouvelle génération qui arrive consomme moins », explique Stéphane Lefebvre directeur général de la maison de négoce Bouey, une maison familiale. « En France, la consommation de vin va continuer à baisser et devrait se stabiliser à 25 litres par tête d’habitant d’ici une dizaine d’années », poursuit-il.

Stéphane Lefebvre directeur général de la maison Bouey © JPS

Aujourd’hui on veut des vins qui sont sur le fruit, sur le gourmand, on ne veut plus des vins trop sophistiqués avec beaucoup de tannins qu’on doit garder dans sa cave 10 ans, parce plus personne n’a de cave, ou très peu, et surtout pas à Paris », Stéphane Lefebvre directeur Maison Bouey.

Parmi les 300 maisons de négoce, Diva, sous pavillon chinois, explique aussi cette baisse par une chute des ventes en ChineCe 1er marché à l’export a sauvé Bordeaux durant 15 ans, mais depuis 3 ans l' »Empire du milieu » est la plus forte baisse des marchés des vins de Bordeaux exportés….

Sur les 12 derniers mois, -27% en Chine, -9% en général pour tout l’export… Avec comme autres baisses : -7% en Allemagne, -4% en Belgique, -9% en Grande-Bretagne, -4% au Japon et -4% aux USA.

Jean-Pierre Rousseau, président de la Maison Diva © JPS

On a connu des années très fastes, 2012, 2013, à 2015, il y avait une demande énorme, et puis ça s’est tassé, évidemment le covid est passé par là et puis aussi la concurrence des vins étrangers qui ne font pas de cadeaux », Jean-Pierre Rousseau Président de Diva

Pourtant les courtiers aussi se retroussent les manches… « Ça c’est notre suivi où on a essayé de casé ce 2020…Au moins là on a un vin qui tient la route et on doit pouvoir le travailler par ailleurs », commente Charles Ripert en dégustation avec Thimothée Bouffard.

Ces intermédiaires entre les petits vignerons (qui travaillent aussi avec les moyens et grands crus classés), et le négoce cherchent en permanence des débouchés pour ces petits vins bien faits.

Thimothee Bouffard et Charles Ripert dirigeants du bureau Ripert © JPS

« On n’a pas arrêté de vendre du vin à Bordeaux. Il y a un marché, sauf que ce marché se réduit… », commente Charles Ripert secrétaire général du Syndicat des Courtiers de Bordeaux. « Cela fait peut être 20 ans qu’un vin est dans une enseigne, on faisait 100 000 bouteilles, après on n’en faisait plus que 80 000 et maintenant on n’en fait plus que 60 000 par an et le problème c’est les 40 000 restantes ! A Bordeaux, il y a des créneaux de distribution à retrouver, mais cela prendra du temps… »

Le Cuvier de la Maison Antoine Moueix-Jules Lebegue © JPS

A Bordeaux, Libourne ou Saint-Emilion, le négoce est mobilisé. Chez Antoine Moueix-Jules Lebegue par exemple on commercialise 15 millions de bouteilles à l’année, pas question de dormir…Du coup, on cherche aussi des acheteurs en dehors des marchés traditionnels de Bordeaux comme l’Europe ou les USA : 

« Nous sommes en permanence en train d’essayer d’ouvrir de nouveaux marchés, puisque Bordeaux a été essentiellement commercialisé en France et en particulier en grande distribution, et vous pouvez voir autour de vous certaines palettes à destination de l’Afrique, du Moyen Orient ou encore de l’Amérique du Sud… « 

Jean-Pierre Durand, président Maison Antoine Moueix-Jules Lebegue© JPS 

L’Afrique, le Moyen Orient ou encore l’Amérique du Sud… Ce sont de nouveaux marchés pour nous sur lesquels on se déploie le plus fréquemment possible pour aller conquérir de nouveaux marchés… »Jean-Pierre Durand, président de la Maison de Négoce Antoine Moueix-Jules Lebegue. 

Et pour séduire ces nouveaux consommateurs, on n’hésite plus à imaginer des étiquettes plus jeunes avec des têtes d’animaux, plus flashies couleur orange, ou originales avec des noms « rock » qui sont plus accrocheurs envers les jeunes, chez les cavistes, dans les bars à vins ou en grande distribution.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Laure Bignalet et Rémi Grillot :

06 Jan

Pour bien commencer l’année, voici le numéro 37 de Côté Châteaux spécial Bordeaux Tasting

Une bonne année à vous tous et aux amateurs de pépites… Côté Châteaux a choisi de mettre en avant ce grand rendez-vous de la dégustation de vins de  Bordeaux, de Champagnes, Cognac et autres spiritueux. Un bel engouement qui a réunit quelques 6500 personnes du côté de la place de la Bourse les 11 et 12 décembre dernier.

Le Côté Châteaux n°37 est consacré à Bordeaux Tasting, le grand rendez-vous de la dégustation des pépites de Bordeaux, de Champagne et d’ailleurs, place de la Bourse qui a rassemblé 6500 amateurs le week-end des 10 et 11 décembre dernier.

Un vaste succès populaire organisé par le magazine Terre de Vins pour cette 11e édition qui a retrouvé sa vitesse de croisière. Les amateurs en témoignent : « on vient déguster tout plein de bonnes choses… Et là on va aller voir les vins rouges, passer un bon moment avec des amis… » Oui c’est un rendez-vous dont on parle depuis un moment… Effectivement on l’a calé depuis plusieurs mois… »

Pour moi Bordeaux Tasting, c’est un rendez-vous entre amis où on déguste du vin, on découvre des vins qu’on n’aurait pas bu au quotidien…« , un habitué

« Cela fait 8 ans qu’on vient, entre copains, c’est une bonne journée qu’on partage… » Et Anne Melchior de faire déguster ses 2012 et 2018 du château Lamothe-Bergeron en Haut-Médoc : « ils sont curieux de découvrir, de déguster de nouveaux vins, voir ce qui se fait dans la région et connaître l’histoire des propriétés, c’est un beau week-end et de belles rencontres. »

C’est aussi  l’occasion de revenir sur la crise viticole qui secoue actuellement Bordeaux avec plus de 1200 vignerons qui ont manifesté le 6 décembre et réclament un plan d’arrachage primé. L’occasion d’en parler avec Xavier Leclerc directeur commercial du château Leroy-Beauval en Bordeaux Supérieur, lui-même était responsable du sourcing chez Auchan avant de devenir directeur commercial de Leroy-Beauval : « nous on est sur un terroir magique, en prix de sortie en rouge comme en blanc on est dans les 14€, prix public, et le rosé sort à 9€, et on s’aperçoit qu’il y a une demande dans cette catégorie de vin par le grand public qui est hyper importante à partir du moment où la qualité s’y retrouve… C’est vrai que j’arrive dans un secteur qui est en difficulté, voire très en difficulté, mais je suis là pour voir plutôt le côté positif, on ne veut pas se taire, la preuve c’est qu’on sait faire de très grands vins et même si le secteur est en difficulté, on doit pouvoir faire de très grands vins et pouvoir le dire… J’ai envie de fédérer un certain nombre de propriétés pour pouvoir se dire allez Bordeaux, c’est autre chose que le Bordeaux bashing et je pense qu’il va falloir vraiment se battre… »

Christophe Chateau directeur de la communication est également l’invité de ce numéro pour évoquer largement cette crise : « Bordeaux souffre aujourd’hui… Il y a deux phénomènes : déjà, la baisse de consommation en France : depuis une cinquantaine d’années la consommation de vin et notamment de vin rouge est en perpétuelle baisse, et forcément cela impacte les grandes régions de production de vin rouge dont Bordeaux. Et puis Bordeaux exportait énormément en Chine et la Chine est quasiment à l’arrêt ou au ralenti depuis 3 ans, donc nos deux premiers marchés sont en baisse et on a aujourd’hui un phénomène de déséquilibre entre l’offre et la demande… »

Quant à savoir s’il y a un million d’hectolitres en trop  ? « Non ce n’est pas tout-à-fait cela, la production moyenne sur les 4 dernières années c’est 4,3 millions d’hectolitres, et la commercialisation l’année dernière c’est 4 millions d’hectolitres donc on serait en sur production d’environ 300 000 hectolitres », poursuit Christophe Chateau. « On estime qu’il faut arracher environ 10% de notre vignoble. On est en train de mettre en place des plans stratégiques pour retrouver des équilibres offre et demande, notamment en réduisant l’offre avec de l’arrachage pour aider des gens qui sont en grande difficulté notamment des vignerons qui ont travaillé toute leur vie, qui veulent partir à la retraite et qui ont besoin d’être aidés pour partir décemment à la retraite…Donc on travaille là-dessus avec les pouvoirs publics, avec la région, avec l’Etat et avec l’Europe… » Oui mais pour l’heure en Europe les textes n’autorisent plus l’arrachage... « Oui, ils autorisent l’arrachage mais plus l’arrachage primé depuis 2008 donc il faut trouver de nouvelles solutions réglementaires pour aider ces gens à partir à la retraite… Malgré cela il ne faut pas oublier l’avenir, il y a 90% du vignoble dynamique, qui avance et on le voit à Bordeaux Tasting, les allées sont pleines avec plein de jeunes qui sont passionnés qui viennent déguster du vin… Donc il faut aussi travailler pour l’avenir, continuer à commercialiser et travailler sur des marchés prometteurs USA, Asie du sud-est ou encore l’Afrique marché assez dynamique aujourd’hui. »

Peut-être explorer aussi des marchés plus porteurs ceux des vins d’apéro blancs, rosés ou crémants ? « C’est déjà le cas, puisque la consommation de vin rouge est en baisse, les blancs les rosés, les crémants progressent, la production de crémants a été multiplié par 4 en 10 ans ».

Mais Bordeaux, c’est aussi un joli millésime 2022 qui va sortir des chais et peut-être permettre de relancer aussi les ventes de vin de Bordeaux comme vous le découvrirez aussi dans un reportage.

« Le millésime est très beau, cela redonne le moral aux vitis, en terme d’équilibre d’acidité, d’alcool, de buvabilité, de fraîcheur et de couleur tous les oenologues nous annoncent un millésime magnifique ! » Christophe Chateau du CIVB

La suite de ce Côté Châteaux nous emmène  à l’Ecole du Vin de Bordeaux qui a proposé durant ces 2 journées une petite vingtaine d’ateliers, permettant  une meilleure approche des goûts du vin et des associations mets et vins. « Là durant ces ateliers on a souhaité présenté le crémant de Bordeaux, car il y a un engouement sur ce produit qui est plébiscité, il y a aussi un effet de mode, il représente aujourd’hui 1% du volume mais avec une réelle augmentation…Blanc ou rosé, à l’occasion des fêtes il peut aussi remplacer le champagne ».  Et pour les professionnels, on vous propose de découvrir ce focus sur une formation très pointue sur la dégustation avec le DUAD, le diplôme d’aptitude à la dégustation…

Bordeaux Tasting c’était aussi la possibilité pour certains privilégiés de déguster des Bordeaux de Légende comme les châteaux Trolong Mondot, Pichon Baron et les Carmes Haut-Brion avec leurs directeurs lors d’une master class de haut vol. « Trolong-Mondot fait partie des vins assez mythiques à Saint-Emilion et on a surtout un terroir et un vin très très différent des autres et on est là aujourd’hui pour pouvoir le montrer… », affirme Aymeric de Gironde son directeur. Pour Pierre Montégut dir technique de Pichon Baron dans le Médoc à Pauillac : « c’est un grand terroir, avec un autre cépage, différent de mes 2 collègues, une autre expression des grands Bordeaux » Il y a aussi Guillaume Pouthier pour les Carmes Haut-Brion « On a la chance d’être intra-muros dans un clos avec une dimension atypique , singulière où se fait le grand vin… » Un focus fera également découvrir château Lascombes racheté par un milliardaire américain.

Enfin ce numéro se terminera à l’espace des champagnes avec 20 maisons de champagne réunies pour fêter cette nouvelle année. A consommer avec modération.

Regardez le Côté Châteaux n°37 Spécial Bordeaux Tasting : 

04 Jan

Crise viticole à Bordeaux : portrait d’un vigneron en difficulté

Bastien Mercier est en phase de reprise de l’exploitation familiale. Un challenge double car il reprend le vignoble de son père qui vient d’être placé en redressement judiciaire. Néanmoins le combat continue avec son projet de panneaux photovoltaïques et avec le collectif des vignerons. Témoignages poignants de Bastien et Daniel Mercier.

Bastien Mercier, au coeur du combat © JPS

Des vignerons dont l’horizon est en plein brouillard… A 34 ans, Bastien Mercier reprend l’exploitation de son père mais dans un terrible contexte de baisse de la consommation. D’habitude en janvier, il commence à tailler sa vigne, là il attend…

Sur 65 hectares de vigne, il y a une partie en fermage que nous allons devoir abandonner… Sur les 2 autres tiers, une partie sera vouée à l’arrachage…Et le dernier, on le garde car nous sommes en capacité de vendre à la clientèle particulière cette production… », Bastien Mercier vigneron à Camiran.

En redressement judiciaire depuis un mois, il prévoit d’implanter des panneaux photovoltaïques pour payer les dettes, car pas question pour lui d’y laisser la bâtisse.

« Ce chai date de 1837, plusieurs générations se sont succédées et ce que l’on redoute comme beaucoup d’agriculteurs c’est de perdre ce bien familial et historique… »

Chez les Mercier, depuis 5 génération non n’a pas peur d’affronter les crises et les aléas climatiques, mais celle-là est sévère.

J’ai foncé, j’ai bossé avec mon père et on a créé cela. Malheureusement aujourd’hui je vais souvent me recueillir sur la tombe de mon père, et quand je lui dis ce qui se passe cela me fout les glandes », Daniel Mercier vigneron.

Avant toute chose, ils paient leurs dettes, leurs créances, Bastien lui se paie un smic, pour son père Daniel c’est aléatoire… « Forcément c’est difficile de se dire comment on peut vivre quand on se verse un salaire sur deux…On en est là… »

« Il va falloir qu’on aille sur un arrachage parce que la consommation de vin baisse de plus en plus…. », renchérit Daniel…

Mais comme une lueur d’espoir des clients viennent à frapper à la porte pour acheter ces bons petits vins de Bordeaux à moins de 6 €… « On est venu passer les fêtes ici à Bordeaux… C’est très bien de venir voir notre région et puis surtout relancez Bordeaux parce que c’est très très dur… »

« Je ne savais pas qu’ils étaient en telle difficulté, c’est triste parce que c’est des vies entières, non ça me touche ça me fait mal au coeur… »

« Ca c’est la crème de la crème… » Dans les chais, encore trop de cuves pleines, la restauration, la grande distribution et les Chinois ont fait trop défaut ces derniers temps » « C’est fondu, c’est rond…ah ouais, ça sent bon… »

Il y a 3 ans, ils ont encore investi…« Regardez ça… On a avait l’intention de bien travailler de faire les choses bien comme il faut… » 10 cuves inox achetées d’occasion à une coopérative, une nouvelle station d’épuration, une station de lavage et des équipements plus modernes…

Daniel et Bastien Mercier, fiers de leur vin © JPS

« Maintenant on a un outil comme il faut pour travailler et c’est là que tout à coup on n’arrive plus à vendre le vin ! »

Les Mercier produisent en moyenne 3000 hectolitres de vin à l’année, une production, une passion qu’ils voudraient bien vendre et partager…

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix et Christophe Varone :

 

29 Déc

Crise viticole en Gironde : les vignerons toujours dans l’attente de l’arrachage primé…

Après la manifestation du 6 décembre qui a réuni 1200 vignerons à Bordeaux, une cellule de crise a été mise en place par la préfecture et depuis la chambre d’agriculture recense les viticulteurs en difficulté et leurs attentes jusqu’au 15 janvier. Sur le terrain la situation est toujours tendue, reportage avec le collectif des vignerons à Pujols.

Des centaines d’hectares à l’abandon… L’image de vignes en friches est saisissante. C’est un peu le symbole de cette crise viticole qui frappe durement les vignerons de Bordeaux… Car les fermages ne sont plus loués, car abandonnés et plus rentables, les cours du tonneau de 900 litres se sont effondrés (de l’ordre de 650 € actuellement), et même il n’y a plus de cotation. Bref le collectif des vignerons réclame plus que jamais l’arrachage primé de 15 000 hectares de vignes à Bordeaux...

J’ai des jeunes de 35-38 ans qui sont au bord du gouffre, les banques leur disent on ne peut plus rien pour vous, et « démerdez-vous… » Ils n’ont plus rien, ils sont au fond du sac, c’est un cri de détresse, la seule solution ce sera l’arrachage… » Didier Cousiney porte-parole collectif des vignerons

A Pujols, ils sont plusieurs vignerons à continuer tant bien que mal d’exploiter…A quasiment 65 ans, Frédéric Arino vit seulement avec un peu plus de 10000€ de revenu fiscal à l’année… Il voudrait arrêter, mais ne voit pas de repreneur et ne voit que l’arrachage de ses 19 hectares primés pour s’en sortir. Il vient de remplir le document sur internet envoyé par la chambre d’agriculture recensant les viticulteurs en difficulté et leur volonté, mais sans trop y croire…

« Je ne peux pas prendre la retraite dans la mesure où je n’ai pas de repreneur et trop de surface en vigne qui me reste pour pouvoir demander mes droits à la retraite », commente Frédéric Arino vigneron coopérateur à Pujols. « A partir de là, je suis devant un statu quo, je ne peux plus ni avancer, ni reculer, je ne peux que subir… »

La présidente de la cave coopérative de Sainte-Radegonde, Martine Vacher, est aussi dans la même situation où à 61 ans et à la tête de 12 hectares de vigne elle cherche un repreneur ou à louer ses vignes en fermage… Mais c’est difficile… Pas le choix, il faut continuer…

« C’est quand même un dilemne, ou alors il faut qu’on continue, mais si les cours du vin continuent à baisser, on ne va pas couvrir les frais… »

L’arrachage est déjà pratiqué à Bordeaux…Des retraités comme un voisin de Frédéric Arino, âgé de 75 ans, l’a fait juste avant les vendanges cette année mais à ses frais pour continuer à toucher sa retraite… Son fermier a abandonné les vignes… « il avait même proposé un fermage à zéro mais personne n’en voulait… »

« De voir cela, c’est horrible, c’est détruire son capital qui avait de la valeur et qui ne vaut plus rien maintenant… », selon Frédéric Arino

Le collectif espère une aide de l’Europe ou du gouvernement pour un arrachage primé… L’estimation est d’environ 150 millions d’euros pour Bordeaux… Il y a urgence… L’année 2023 s’annonce déjà très dure…

17 Déc

Les Pirates à l’abordage : 52 cuvées qui cassent les codes de Bordeaux !

Lancé il y a 3 ans, le groupe Bordeaux Pirate sur Facebook s’est depuis organisé en association « l’Union des Vignerons Bordeaux Pirate » en septembre dernier. Elle continue ce travail de valorisation des cuvées élaborées par des vignerons qui ont une patte, un savoir-faire. A l’heure où les Bordeaux sont en pleine crise, eux se démarquent et viennent d’élire leur cuvées Pirate 2023.

On devine un Corbeyran derrière cette dégustation des © Bordeaux Pirate

Le 28 novembre dernier, un jury de dégustation s’est réuni pour élire les cuvées Pirate 2023… Un jury éclectique sans vigneron bordelais, histoire d’être plus objectif;  un jury composé avec la sommelière Emily Seguy, un vigneron de Cahors Denis Bessières, un agent de vignerons Jérémy Neyrat, un caviste Luc Ertoran, un oenologue Nicolas Jamin, un auteur de BD Corbeyran, un autre caviste Julien Tessier, un journaliste Henry Clemens, un oenologue Maxime Debure, une caviste Sophie Arnaud, une journaliste Maelys Detrie et un maître de chai Damien Menzato… ).

Revoir le reportage sur le boom des vins de France avec Jean-Baptiste Duquesne fondateur des Bordeaux Pirates

Ce qui était avant tout noté et apprécié était la qualité organoleptique, ainsi que l’originalité. Une note moyenne été établie pour chaque vin, avec une pondération respective de 2 / 3 et 1 / 3 pour les critères ainsi retenus précédemment.

Le jury de la dégustation des © Bordeaux Pirates

Ce sont au total 52 cuvées qui ont été retenues et élues « Pirate » , sur 79 présentées pour cette dégustation 2023. Bravo pour cette belle initiative.

Voir ou revoir le reportage de la dégustation des Pirate à Paname en février 2020 pour Wine Paris :

LA LISTE DES CUVÉES 2023
POUR LES BLANCS :
  • Ovoid, Bordeaux, 2021, Château Haut Tellas  
  • Effect by Nokat – Sauvignon blanc, AOP Bordeaux BIO , 2021, Pure Line W&S  
  • Jeriko de Boutinet,IGP Atlantique, 2021, ChâteauBoutinet 
  • .Volcelest blanc, Vin de France, 2021, Domaine Jean-Yves Millaire 
  • 513 Sémillon, 2020, VDF, La Renouée
  • Embellie, VDF, 2021, Entre-Deux-Terres
  •  Métissage blanc, VDF, 2020, Ducourt Vins  
  • Sèm, Bordeaux, 2020, Vignobles Lopez 
  • Séric, VDF, 2021, Château Clos Séric 
  • Pot de terre blanc, VDF, 2021, Vignobles Gourgourio 
  • La Macération, VDF, 2020, Château Cazebonne 
  • L’aube de Chillac, VDF, 2021, Château Chillac 
POUR LES ROUGES :
  • Château Haut Tellas sans sulfite, Bordeaux Supérieur, 2020, Château Haut Tellas
  • S, Haut-Médoc, 2021, SKJ Domaines
  • Effect by Nokat, AOP Bordeaux rouge BIO , 2021, Pure Line W&S
  • La cuvée de nos pères, VDF, 2020, Château Chillac
  • Château Boutinet,Bordeaux Supérieur, 2020, ChâteauBoutinet
  • Loupiot, VDF, 2021, Domaine Jean-Yves Millaire
  • Volcelest rouge,Canon-Fronsac, 2019, Domaine Jean-YvesMillaire
  • L’autrement, Francs Côtes de Bordeaux, 2021, Domaine Haut Ventenac
  • Dans l’instant 2021, Bordeaux, 2021, Vignobles Mauro Guicheney
  • L’Echappée, VDF, 2019, Château Tire Pé
  • Tire Pé, Bordeaux, 2019, Château Tire Pé
  • Tire’Vin’ vite, Bordeaux, 2021, Château Tire Pé
  • L’Usufruit, Bourg, 2021, Clos du Notaire
  • [iconoKlaste], Bourg, 2021, Clos du Notaire
  • Les aigles d’Anthonic, Moulis en Médoc, 2021, Château Anthonic
  • M de Côts, Bourg, 2020, Vignobles Bergon
  • Métissage rouge, VDF, 2020, Ducourt Vins
  • PHi by EDMUS, Saint-Emilion, 2021, Château Edmus
  • Domaine de Chastelet, VDP Atlantique, 2017, Chastelet
  • A Chastelet, VDP Atlantique, 2016, Chastelet
  • Héritage, Bordeaux, 2021, Château Mallié Chante L’Oiseau
  • Excellence, Bordeaux, 2018, Château Mallié Chante L’Oiseau
  • Audace de Brunette,Côtes de Bourg, 2021, Expressiondes Domaines Corporandy
  • Bouchales 100%, Vin de France, 2016, Château de la Vieille Chapelle
  • Encore Soif Merlot, Bordeaux , 2020, Vignobles Chaigne et Fils
  • Encore Soif Malbec, Bordeaux, 2020, Vignobles Chaigne et Fils
  • La Clandestine de La Peyre, Vin de France, 2021, Château La Peyre
  • Château La Peyre « par nature », Bordeaux, 2021, Château La Peyre
  • Château Tour Calon Nature, Montagne Saint-Emilion, 2019, Lateyron
  • Comme en 1900, VDF, 2020, Château Cazebonne
  • Biographie, Bordeaux Supérieur, 2020, Vignobles Lopez
  • Cuvée Pauline, Bordeaux Supérieur, 2020, Château Clos Séric
  • Maison Blanche Nature, Montagne-St-Émilion, 2012, Vignobles Despagne Rapin

POUR LES ROSÉS :

  • La Colombine Vinum Clarum, VDF, non millésimé, Château Les Graves de Viaud
  • Clairet de Boutinet, Clairet de Bordeaux, 2020, Château Boutinet
  • Le Bonbon de Lestang, VDF, 2022, Vignobles Chaigne et Fils

POUR LES EFFERVESCENTS :

  • Bul’bonne, Petnat VDF, 2020, Château Cazebonne
  • Les demoiselles de Chillac, VDF, 2020, Château Chillac
  • Amélie Constant, Crémant de Bordeaux rosé, 2018,Vignobles Despagne Rapin

POUR LES LIQUOREUX :

  • Interstellar, VDF, 2020, Château La Peyre

14 Déc

A déguster, ce Côté Châteaux n°36 spécial Sauternes pour les fêtes….

 C’est le n°36 de Côté Châteaux, un numéro qui ne pouvait être que festif, à l’aube des fêtes de Noël et Nouvel An. Avec Alexandre Berne, je vous propose ce joli tour d’horizon entre les châteaux Caillou, Cantegril, Doisy-Daëne, Rayne-Vigneau, La Tour Blanche et Lafaurie-Peyraguey…

Château Caillou, cru classé de Barsac © JPS

Voici un numéro qui va vous donner le liquoreux à la bouche… Ce Côté Châteaux n° 36 tourné entre deux averses début novembre, à la fin des tries.

Avec Alexandre Berne nous sommes allés à la rencontre de la famille Pierre qui détient depuis 1909 le château Caillou un grand cru classé 1855, Jean-Noël nous retrace l’histoire de ce domaine familial acheté par son arrière-grand-père et qu’il manage avec son frère Sébastien, c’est la 4e génération au manettes… Et la maman Marie-Josée de faire découvrir cette cuvée spéciale de 2001 sur des vieilles vignes qui ont plus de 100 ans, « une très très belle cuvée qui peut se déguster en fin de repas comme un digestif, elle a une telle complexité aromatique, c’est comme un vin de méditation… »

Marie-Josée et Jean-Noël Pierre de château Caillou © JPS

Et question méditation à Barsac les vignerons sont pas mal soignés avec ce terroir remarquable avec pas mal de fraîcheur…

On a à Barsac un sous-sol argilo-calcaire qui nous permet de faire des vins très complexes, dans la finesse et dans la fraîcheur… », selon Jean-Noël Pierre du château Caillou

Cette année a été particulière car le botrytis a eu du mal a démarrer : « cette année, oui cela a été très compliqué, même si on a fait les blancs secs au 15 août, pendant tout septembre le botrytis avait beaucoup de mal à s’installer, enfin des jours de pluie sont arrivés et là c’était le bonheur, avec aussi du très beau temps et le botrytis est enfin arrivé… »

Voilà et pour bien comprendre comment s’opère cette magie de la pourriture noble, vous pourrez voir ou revoir ce reportage réalisé début octobre au moment des premières tries aux châteaux Cantegril et Rayne-Vigneau…

L’occasion était toute trouvée pour rencontrer le co-président de l’appellation Barsac Sauternes, Jean-Jacques Dubourdieu au château Doisy Daëne, acheté par son arrière-grand-père en 1924 Georges Dubourdieu…

Sauternes Barsac, ce sont 140 vignerons répartis sur 1800 hectares et 5 communes », Jean-Jacques Dubourdieu président de l’ODG Barsac Saiuternes

Au niveau du millésime 2022 et de la production : « on est dans la moyenne, on espérait beaucoup au début, à la fin on est sur un rendement entre 10 et 15 hectolitres à l’hectare, et ici à Doisy Daene on est entre 17 et 18 donc c’est notre moyenne décennale… »

Quant à savoir si Sauternes revient sur le devant de la scène, en dehors des périodes festives de fin d’année : « oui ça revient, on est en nette augmentation, l’apéritif ça a été l’âge d’or de nos vins, le dessert c’est quelque chose d’assez moderne dans le mode de consommation de nos vins, mais aussi  le fait de consommer au verre du Sauternes à l’apéritif dans toute la mouvance bars à vins, et nos vins liquoreux avec du salé notamment s’accordent particulièrement bien… »

Et pour se rendre compte de ce nouvel engouement pour Sauternes, vous aurez droit à un reportage de Taliane Elobo et Guillaume Decaix à l’occasion des portes ouvertes des 10, 11 et 12 novembre à Sauternes.

Petit focus au château La Tour Blanche en compagnie de Miguel Aguirre, directeur d’exploitation, et de Philippe Pelicano le maître de chai qui nous expliquent ces soutirages : « les fermentations du millésime 2022 viennent de se terminer et on est en train de mettre au clair les vins qu’on vient de réaliser pour les préparer progressivement aux événements primeurs courant mars… », explique Philippe Pelicano.

« Chaque année, c’est un enjeu, un nouveau challenge, en faisant les plus beaux raisins jusqu’au 15 septembre et après c’est au petit bonheur la chance en fonction des conditions climatiques… », selon Miguel Aguirre. Il y a eu certaines années d’ailleurs où il n’y a pas eu de production, « des années où le botrytis a été très capricieux et n’a pas pu s’installer comme nous on souhaitait… »

Miguel Aguirre et Philippe Pelicano du château La Tour Blanche © JPS

Et ces deux sympathiques vignerons de nous faire découvrir la nouvelle boutique or et noir du chateau La Tour Blanche pour une dégustation des millésimes 2014 et 2004:  « l’oenotourisme est un axe de développement et c’est vrai qu’on a cet outil aujourd’hui qui est fabuleux pour accueillir dans de belles conditions nos clients et surtout leur faire vivre un moment d’émotion…' »

La dernière partie de ce côté châteaux nous mènera au Château Lafaurie-Peyraguey, à la rencontre du chef Jérôme Schilling, 2 étoiles au Guide Michelin depuis mars dernier avec son restaurant Lalique au sein du château et devenu Meilleur ouvrier de France en novembre à Grenoble. Un grand chef originaire d’Alsace…

L’Alsace est dans mon coeur et ma région natale, évidemment, c’est une grande fierté, 80 % de mes chefs étaient MOF donc c’est pour moi une grande fierté et un honneur de pouvoir rentrer dans leur famille« , Jérôme Shilling

Depuis 4 ans, au sein de Lafaurie-Peyraguey 1er grand cru classé 1855, il est devenu le « cuisinier des vignes » comme il aime à se définir, en jouant du Sauternes sous toutes ses formes et textures depuis le végétal, la macération, les sarments, les pépins et marcs de raisin, mouts, verjus, une créativité de tous les instants…

Jérôme Schilling, chef 2** au Guide Michelin et MOF © JPS

« On me qualifie de cuisinier des vignes, finalement ma cuisine est toujours axée sur tous les tenants et aboutissants du monde viticole, que j’associe avec ma cuisine, pour pouvoir avoir du sens à ce que l’on fait tous les jours et être de bon sens avec le lieu et l’histoire que l’on porte »

Regardez le Côté Châteaux n°36 Spécial Sauternes réalisé par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne :

Diffusion sur France 3 NOA le 14/12 à 20h30, vous pourrez le voir aussi les 18/12 à 13h45 et 20h30, le 19 à 20h10 et le 23/12 à 0h50. Puis le 24/12 à 12h30 et 20h00, ça c’est Noël… le 26/12 à 20h10 et le 28/12 à 3h20 sur France 3 NOA

13 Déc

Un nouveau succès populaire: Bordeaux Tasting a rassemblé 6 500 amateurs pour sa 11e édition

Retour en 10 images sur cette 11e édition de Bordeaux Tasting, ce week-end place de la Bourse…Un nouveau succès populaire à vivre dans le prochain Côté Châteaux de janvier.

Samedi 10 et Dimanche 11 décembre, Bordeaux Tasting a rassemblé plus de 6 500 amateurs de vins, des épicuriens venus de Bordeaux, de son agglomération, de toute la Gironde et de Nouvelle-Aquitaine. Le palais de la Bourse était noir de monde, des queues à l’extérieur se sont formées devant les spots de dégustation de spiritueux au Musée de Douane et de champagne au Pavillon Patrimoine Mondial…

Un événement installé depuis plus de 10 ans et qui hormis la parenthèse des épidémies de covid a toujours rencontré un énorme succès variant de 6500 et parfois même 8000 personnes.

« Entrer à Bordeaux Tasting, c’est comme partir en week-end dans une ville européenne. Il faut un peu préparer son séjour, idéalement déguster les vins blancs en premier, les champagnes, les grands invités venus d’ailleurs et finir par une balade au fil des spiritueux. »

Il ne faut pas se ruer sur les grandes étiquettes mais flâner comme on flâne dans les ruelles de Venise ou de Soho et dénicher les pépites non classées qui font aussi la réputation de Bordeaux. Les valeurs sûres, les grands crus classés, viendront très logiquement valider et récompenser votre parcours et démontreront, au final, que Bordeaux tient son rang. Et qu’en les dégustant, on fait vraiment « waouh »… » , Rodolphe Wartel, directeur de Terre de vins

Ces amateurs et connaisseurs ont pu venir à la rencontre de quelques 200 propriétés de Bordeaux et d’autres régions viticoles pour déguster quelques jolis flacons parmi quelques 600 références.

Au total, ce sont 5 masterclass dont celle des 3 Bordeaux de légende et 23 ateliers de dégustations dont 19 réalisés par l’Ecole du Vin de Bordeaux qui ont également animé ce week-end.

Une organisation signée Terre de Vins et une machine bien huilées que vous découvrirez dans le prochain Côté Châteaux de janvier avec de nombreux reportages d’actualité et des intervenants des plus intéressants.

07 Déc

Après la manifestation des vignerons, une « cellule de crise » est ouverte en Gironde

Une « cellule de crise » sera ouverte la semaine prochaine en Gironde pour venir en aide à la filière viticole, dont plusieurs centaines d’acteurs ont défilé mardi à Bordeaux pour dénoncer leur « misère » face à une crise de surproduction.

La manifestation, qui a rassemblé 700 personnes selon la police, plus d’un millier selon les organisateurs, visait à obtenir un « plan social » sous la forme d’une prime à l’arrachage de vignes.

« Ce n’est pas possible », a-t-on répondu en préfecture, où une délégation a été reçue. Celle-ci a obtenu, en revanche, l’ouverture d’une cellule de crise qui mettra autour de la table, dès la semaine prochaine, services de l’Etat, Région, Département, collectif de vignerons, interprofession et organisme de gestion des vins de Bordeaux, Chambre d’agriculture et Mutualité sociale agricole (MSA).

« C’est une véritable avancée », s’est félicité un porte-parole des viticulteursau sortir de la réunion. « On a pris en considération notre souffrance, la Chambre d’agriculture va recenser toutes les exploitations en difficulté et trouver des solutions au cas par cas », a-t-il ajouté en invitant ses collègues à se signaler.

La manifestation, une première depuis 2004, s’est déroulée dans le calme. « Viticulture abandonnée, misère dans le Bordelais », « 1.000 viticulteurs en moins = 10.000 chômeurs en plus », « Boire un canon, c’est sauver un vigneron », pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants, accompagnés de nombreux élus et parlementaires locaux, dont ceux de la majorité.

Le plus grand vignoble AOC de France, avec ses 110.000 hectares cultivés dont 85% en rouge, est en plein marasme, exception faite des grands crus qui échappent à la crise.

Ce sont les appellations Bordeaux et Bordeaux supérieur, les plus importantes en volume pour le rouge, qui souffrent le plus de l’effondrement des prix, en particulier pour le vin vendu en vrac, et de la surproduction évaluée à un million d’hectolitres.

Une minute de silence a été observée devant le CIVB, l’interprofession locale, où un mannequin « Stop au suicide » a été pendu à un arbre. Les producteurs en difficulté reprochent à l’organisme d’avoir tardé à réagir face à la crise.

Le collectif « Viti 33 » voudrait arracher au moins 15.000 hectares de vignes, avec une prime de 10.000 euros/hectare. « On demande un plan social car le Bordelais n’arrive plus à vendre son vin », a déclaré à l’AFP son président, Didier Cousiney.

« La législation européenne ne le permet pas », a-t-on expliqué en préfecture, mais « d’autres pistes vont être étudiées » pour venir en aide à la filière, comme l’utilisation des fonds d’aide européens à la ruralité (Feader).

Dans le cortège, la chute de l’export vers la Chine, les taxes américaines, la baisse de la consommation en France, la hausse des coûts de production et la mauvaise réputation des vins de Bordeaux étaient mises en avant pour expliquer la crise actuelle.

Alors qu’un vigneron sur deux approche des 60 ans, la question de la retraite et de la transmission préoccupe nombre d’entre eux, comme Frédéric Salagnac, qui exploite 73 hectares à Sauveterre-de-Guyenne (73 hectares) avec ses deux filles. « C’était prévu qu’elles reprennent mais on ne va pas leur mettre un boulet au pied, aujourd’hui on ne vit plus de nos vignes », déplore-t-il. « Depuis trois ans, c’est l’enfer, on est au bout du rouleau. »

AFP

06 Déc

Bordeaux : les vignerons crient leur détresse et réclament un plan social d’arrachage de la vigne

C’est un cri du coeur qu’ils ont exprimé toute la journée à Bordeaux. Désespérés de ne plus vendre leur vin, ils réclament un plan d’urgence en 2023 maximum pour les aider à arracher au moins 10% du vignoble de Bordeaux en surproduction. Plus d’un millier de vignerons ont défilé et manifesté devant le CIVB, la Région Nouvelle-Aquitaine et la Préfecture de Gironde.

Des vignerons au bord du gouffre… Ils ont choisi de hisser ce pendu devant l’interprofession, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux, en guise de symbole, pour dire leur désarroi de ne plus vendre de vin et notamment en vrac (40% de la production est ainsi écoulée à Bordeaux via le négoce bordelais).

La baisse des sorties de chais ces 3 derniers mois est vertigineuse -32% pour le vrac…!

On ne vend plus rien, l’avenir est complétement bouché, les structures elles sont dans dans système où on va exploser ! », Jean-François Pellet vigneron à Daignac

« Les chais sont pleins, c’est pour cela qu’on est là, c’est pour cela aussi que le prix baisse, » commente Danièle Moncla exploitante d’un domaine familial de 30 hectares à Capian.

Patrice et Franck Baratin © JPS

J’avais un fermage en bonne et due forme, avec un fermier qui avait un contrat de 9 ans… Et la personne a abandonné mes vignes, du jour au lendemain sans aucun préavis, selon Franck Baratin 68 ans, accompagné de son frère Patrice 75 ans. »

Venus de toute la Gironde, des dizaine de tracteurs et plus d’un millier de vignerons. Tous réclament l’arrachage de 15 % de vigne à Bordeaux, avec une aide de 10 000 euros à l’hectare arraché.

« Quand vous êtes acculé et que vous n’avez plus la possibilité de payer vos fournisseurs, votre banque pour les emprunts, de payer vos charges sociales et que tout le monde vous tombe dessus, qu’est-ce qu’il vous reste, il y arrive un moment où tout le monde ne résiste pas à la pression, » commente Bastien Mercier vigneron et maire de Camiran.

Didier Cousiney, l’organisateur et porte-parole du collectif des vignerons © JPS

On réclame un plan social, pour nous sortir de l’ornière…Cela fait plusieurs mois qu’on le dit, ca fait 18 ans qu’on vend notre vin à moitié prix, à 50% de son coup de revient, on a plié le dos, courbé l’échine et raclé les fonds de tiroir et aujourd’hui on est au bout on ne peut plus… », Didier Cousiney porte-parole du collectif des vignerons.

Il y a 10 ans, la consommation de vin rouge était nettement plus importante, elle a baissé de 30%. Bordeaux produisait plus aussi et a perdu 1 million d’hectolitre de vente en 10 ans aussi.(Moins de 4 millions vendus aujourd’hui). Aussi les aides d’arrachage de la vigne seraient bienvenues, mais pour cela il faut revoir les textes européens…

« Il y avait un outil qui existait au nouveau européen avant 2008, qui n’est plus en place aujourd’hui. On souhaiterait nous Bordelais le voir renégocier… Pour autant ce sujet n’est pas encore ouvert pour l’instant… », commente Bernard Farges vice-président du CIVB.

« Les autres pays peuvent nous accuser de concurrence déloyale donc il faut qu’on trouve cet espace de dialogue ce qui peut prendre beaucoup de temps, » selon Nathalie Delattre Sénatrice du Mouvement Radical.

Mais du temps, ils n’en n’ont pas beaucoup… En 2023, certains risquent de mettre la clé sous la porte. Le collectif a eu comme remontée d’information que 500 exploitations seraient en difficulté aujourd’hui. (Bordeaux compte 5300 exploitants viticoles). Aussi ils interpellent l’Etat et la Région…

« Nous on interviendra sur la partie installation, reconversion et accompagnements, parce que là on a le droit d’intervenir… », selon Alain Rousset venu à la rencontre des vignerons après l’entrevue avec Didier Cousiney et la délégation. Pour ces viticulteurs, le gouvernement doit faire pression sur Bruxelles, à moins d’aider directement la filière « Il va falloir qu’on soit sur des fonds d’Etat donc à un moment donné il faut qu’on ait des mesures d’urgence… » selon Dominique Techer porte-parole de al Confédération Paysanne.

Et comme un avant-goût de ces 10000 à 15 000 hectares à arracher, de nombreux ceps de vigne ont été déposé devant ces institutions…

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Thibaut Grouhel, Charles Rabréaud suivi de l’entretien de Didier Cousiney porte-parole du coillectif des vignerons avec Sandrine Papin dans le 19/20 de France 3 Aquitaine: