Luchey-Halde, en plein coeur de Mérignac, à deux pas de Bordeaux, et du CHU que l’on peut apercevoir depuis ce vignoble… C’est un vignoble agroécologique expérimental…Un vignoble où peuvent se former des élèves ingénieurs agronomes…
Dans ses rangs de vigne, on y trouve 17 élèves ingénieurs en 2e année de Bordeaux Sciences Agro :« je viens de la Champagne, j’ai mes parents qui sont Champenois, et je suis arrivé l’année dernière à Bordeaux Sciences Agro pour faire un cursus d’ingénieur agronome et j’ai intégré cette année pour faire un double diplôme, à la fois être ingénieur agronome et oenologue… » commente
Il y a aussi Marc en BTS agricole à Villenave d’Ornon : « moi, j’ai un bon poste, je suis porteur, on porte les caisses mais on a le temps de se reposer entre deux. On est une douzaine de ma classe à participer aux vendanges pour payer notre voyage de fin d’études… »
Tout a été arraché ici en 1920 pour devenir ici un terrain militaire. Replanté en 1999, ce vignoble sert désormais de site de formation. A terme, ces jeunes sont appelés à devenir chef de culture, maître de chai, directeur technique, consultant ou directeur général de domaine…« Ils ont l’opportunité, pendant cette période très active que constitue les vendanges et la vinification des vins, de pouvoir participer aux opérations et dons pendant 15 jours ils vont se former sur le terrain.
Bien qu’urbain, ce vignoble de 23 hectares est entouré de pas mal d’arbres et de nombreuses haies : « on est entouré d’un espace boisé de 4 hecatres, on a également un autre espace boisé de ce côté là, et c’est vrai que cela nous procure une certaine biodiversité… »
« Vous allez vous répartir dans différents ateliers, poursuit, certains iront au niveau du tri à la réception de vendanges et les autres vont descendre dans le chai pour les opérations de remontage. »
Des opérations de tri manuel menées par les étudiants et des ouvriers de chai : « là on enlève tous les restants de grappe, les feuilles, comme vous le voyez, il y a du boulot… »
Et du boulot, on n’en manque pas. Depuis 2015, 3 projets de recherche sont conduits ici par Bordeaux Sciences Agro… « Le fait d’être en contact avec des enseignants chercheurs en viticulture-oenologie régulièrement cela nous permet de suivre tout ce qui se passe en terme d’oenologie et viticulture ».
« Ce qui permet surtout pour nous de faire de bons vins, c’est qu’on a un très bon terroir ici, qui par chance a été préservé de l’urbanisation parce que c’était un terrain militaire, mais avant d’être un terrain militaire, c’était une exploitation viticole, assez côté de Mérignac, voire la plus cotée de Mérignac, le terroir ca joue beaucoup. »
Un terroir assez exceptionnel constitué de graves, de galets et de terres fines déposés par la Garonne.
A voir ce soir sur France 3 Aquitaine à 18H53 dans l’édition Bordeaux Métropole, réalisé par JPS, Guillaume Decaix et Charles Rabréaud:
En face de la Mission Haut-Brion, situé en plein coeur de Pessac et de Talence, en face de la Mission Haut-Brion, le mythique château Haut-Brion, 1er grand cru classé 1855…Ses vendanges ont commencé le 20 septembre sur les merlots et se poursuivent en cette fin septembre sur les cabernet-sauvignons. De la famille de Pontac au Prince Robert de Luxembourg, la légende continue de s’écrire au château Haut-Brion.
« C’est la 1ère année, c’est sympathique…J’habite, même pas à 20 mn en bus vers Pessac centre, centre donc c’est super…Tout le monde ici est sympa… », commente Mike Galopin de Pessac.
« C’est agréable, moi j’habite dans le Médoc, et ça change des châteaux et des vignes qu’on peut voir comme en campagne. En pleine ville, un château comme cela, c’est assez atypique », complète Cécile Legrand d’Arsac pour qui ce sont ses 4e vendanges ici.
Si Haut-Brion n’a pas trop gelé au printemps, un peu comme toutes les autres années, c’est que non seulement le château est en plein coeur de l’agglomération, mais surtout il possède ici un terroir envié de tous le bordelais, assez chaud, fait de graves avec un sous-sol argilo-calcaire qui lui confère aussi de la fraîcheur…
C’est le site qui est précoce, il y a un micro-terroir, et un terroir », Pascal Baratié le chef de culture du château Haut-Brion.
Et d’ajouter: « il y a trente ans, il y avait un portail ici, il y avait une maison bourgeoise et là nous sommes dans le jardin de la maison, c’est-à-dire que la valeur du terroir ici est telle qu’on rachète les maisons, pour replanter de la vigne. On fait faire marche arrière à l’urbanisme ici. »
Haut-Brion, ce sont 54 hectares de vigne et 30 pour la Mission… Haut-Brion, un nom qui résonne dans le monde entier, et dès le XVIe siècle avec la famille de Pontac qui a contruit le château, et Arnaud III de Pontac, qui a fait connaître Haut-Brion en Angleterre.
« Arnaud III de Pontac va mettre en place des techniques nouvelles de vinification et de vieillissement, cela va permettre de faire des vins qui vont être plus denses, plus riches, plus colorés, que les vins qui existaient jusque-là et qu’on va nommer les « new french claret », donc ce sont des vins plus soutenus… » explique Jean-Philippe Delmas directeur général délégué vin et propriétés Domaine Clarence Dillon.
« Et puis le fils d’Arnaud III de Pontac va avoir l’idée plus commerciale d’aller exporter le vin d’Haut-Brion en Angleterre en ouvrant une taverne… »ce qui va booster la reconnaissance et la vente des vins d’Haut-Brion et même la notoriété de tout Bordeaux.
Et comme un écho à ce passé glorieux, Haut-Brion ouvre aujourd’hui son pavillon catelan, un ancien chai restauré durant 4 ans dédié à l’oenotourisme avec une fabuleuse cave, où se pressent des amateurs étrangers et français… « C’est toujours un plaisir de venir à la source et de regarder ces belles bouteilles… », commente John un acheteur présent ce jour-là, résidant à Londres. « Il y a beaucoup d’amateurs qui viennent du monde entier, qui connaissent très bien l’histoire, les millésimes, qui dégustent très bien et qui sont très curieux de suivre les millésimes actuels, » Stanislas Evain, responsable de la cave du château.
Un pavillon dédié aussi aux réceptions et dégustations avec sa magnifique grande cave voutée où Jean-Philippe Delmas et Stanislas Evain le responsable de la cave dégustent un millésime 2017 du château.
« Pour un vin déjà si jeune, on a déjà beaucoup de douceur, le vin est déjà agréable, et c’est vrai que pour un vin est est encore un « bébé » c’est juste magique », commente Jean-Philippe Delmas.
L’idée, c’est de mieux recevoir nos visiteurs, et de les recevoir avec une vraie expérience, et ça c’est important que les gens aient une vraie émotion quand ils viennent visiter ici Haut-Brion », Jean-Philippe Delmas directeur général délégué.
A l’étage, le salon des dames et celui des gentilhommes avec leur galerie de portraits sont également prévus pour des séminaires, car Haut-Brion s’ouvre de plus en plus au grand public, amateurs ou grands connaisseurs, mais aussi aux professionnels.
(Cet épisode réalisé par JPS avec Guillaume Decaix et Charles Rabréaud est à voir dans Bordeaux Métropole à 18h53 sur France 3 Aquitaine ce mardi 12 octobre.)
Côté châteaux vous avait présenté le nouveau chai de Lynch-Bages au printemps, avant son inauguration. Le voici en action. Des vendanges exceptionnelles avec beaucoup de main d’oeuvre et d’équipements de dernières technologies au château Lynch-Bages à Pauillac.
8 h 30, des vendanges spectaculaires au château Lynch-Bages… Pour ramasser, l’or noir ces cabernet sauvignon qui font la renommée de ce terroir de Pauillac, une équipe de 200 vendangeurs en action, dont pas mal de fidèles, des locaux ou encore des Portugais originaire de la région du Nord du Douro.
« Cela fait 5-6 ans maintenant, dans la joie et la bonne humeur… », explique Charlie. « Ca se passe, bien il fait beau… », renchérit Chadé. « Je suis à la retraite maintenant depuis le 30 juin, et j’ai toujours voulu faire des vendanges, c’est pas mal et physique… »
Pour affronter ces 110 hectares de vigne, 3 troupes de 60 coupeurs, porteurs et 8 à la table de tri surélevée pour éliminer feuilles et baies de raisin pas mûres. « J’ai une formidable équipe autour de moi, parce que sinon le faire tout seul c’est mission impossible », commente Emile Kintzlé du Luxembourg
Si la récolte des merlots a débuté le 28 septembre, la fin des vendanges des cabernets et des petits verdots approche, prévue pour la fin de semaine...« Il faut faire vite, c’est vrai: cette année la météo est un peu capricieuse… Le raisin quand il approche de la maturité, la pellicule est fragile et on peut avoir des développements de champignons, notre premier parasite c’est le botrytis… », commente Nicolas Labenne, le directeur technique.
Et pour réceptionner cette vendange, un chai flambant neuf de 3000 M2 tout en transparence, signé par l’architecte bordelais Arnaud Boulain et Didi Pei, dont le père avait dessiné la Pyramide du Louvre.
« C’est notre 2e vendange ici. On a un peu essuyé les plâtres l’année dernière, cela fonctionne parfaitement cette année, avec des cuvons qu’on achemine du rez-de-chaussée à l’étage pour pouvoir encuver la vendange sans utiliser de pompe », commente Jean-Charles Cazes, co-propriétaire et directeur général.
Dans ce chai, 80 cuves tronconiques en inox pour faire du parcellaire... »Premières cuves de cabernet rentrées » commente Nicolas Labenne; « oui, c’est mûr, il y a du gras, belle couleur » complète Jean-Charles Cazes. Une technologie de pointe qui s’inscrit dans le XXIe siècle.
Voici le début d’une série d’histoire atypiques de châteaux en plein coeur de Bordeaux et de son agglomération, avec le château Haut-Bacalan. Une pépite proche de la rocade sur la commune de Pessac, avec un fameux terroir qui n’avait pas échappé à Montesquieu qui créa le domaine et le château en 1726; un château acheté et amélioré en 1998 par Charles-Henri Gonet, 7e génération de vignerons champenois. A voir le 11 octobre à 18h53 sur France 3 Aquitaine.
8 heures, 40 coupeurs et porteurs fin prêts pour ce 1er jour de vendanges de merlot, en ce 27 septembre au château Haut-Bacalan à Pessac en Gironde. Sur le pont cette équipe constituée par Laurent Placier de Vinum Vinea Services, une société prestataire basée à Libourne, constituée pour la majorité de bulgares sédentaires à Bordeaux.
« Cela s’annonce plutôt pas mal, parce que la météo est clémente, donc on espère qu’elle va rester clémente toute la journée », commente Laurent Placier gérant de Vinum Vinea Services.
Pour le propriétaire de ces 8 hectares, Charles-Henri Gonet, c’est une année particulière… Un peu de gel début avril, beaucoup de pluie en été, favorisant le mildiou mais une vendange sauvée. « On va y goûter un peu…hum, c’est bon, c’est bien sucré, le pépin est bien mûr, c’est bien, c’est bon à vendanger… »
Charles-Henri Gonet a acquis Haut-Bacalan en 1998, un vignoble et un château construit en 1726 par un illustre Girondin…« D’abord, il y a une belle histoire, il y a un certain Mr de Montesquieu qui a planté la vigne, et puis il en a fait son pied à terre, certains disent sa garçonnière…Et puis, j’ai trouvé le terroir sympathique, belle grave, en plein cœur de Pessac, c’était merveilleux ! »
Mais cette année, avec les aléas climatiques, la récolte sera plus petite, et elle nécessite beaucoup de tri au chai. « On trie bien, on retire tous les éléments végétaux qu’il peut y avoir surtout sur une année comme celle-ci où il y a eu du mildiou, des maladies, un peu de tout, il faut vraiment que ce qui arrive dans la cuve soit propre… »
La famille Gonet écrit dans le bordelais une nouvelle page de son histoire « bon on va aller goûter les 2020 quand même », car elle est en effet originaire d’Avize dans la fameuse côte des blancs, une famille de Champenois. « Comme disait papa, le 1er coup du matin, c’est le meilleur, beau bouquet, un petit peu de fraîcheur, de tension… », commente Charles-Henri Gonet. « Je suis moi, personnellement la 7e génération, la 8e génération arrive, et donc nous faisons du champagne dans les blancs de blancs, dans les grands crus depuis plus de 200 ans… » m’explique Frédéric Gonet, le frère de Charles Henri, co-propriétaire en champagne et propriétaire du château d’Eck.
Heureux de déguster le 2020, actuellement toujours en élevage barrique, un bon millésime…« Toujours intéressantes ces différentes barriques, qui nous permettent d’avoir une large palette arômatique pour après faire les assemblages… », commente à son tour Nicolas Signolle, de la 8e génération, fils de Sophie Signolle, la sœur de Frédéric et Charles-Henri Gonet.
« Le vin, c’est un voyage, à travers le monde, à Bordeaux, en champagne, il y a un champagne, un vin pour chaque instant…C’est quand même un moment d’échange avec quelqu’un qui est autour de vous, et même que l’instant soit plus ou moins grave, cela finit toujours bien… », conclue Charles Henri Gonet.
Si la production annuelle moyenne est de 40 000 bouteilles, le château Haut Bacalan ne devrait pas dépasser les 25 000 flacons pour le millésime 2021.
Une série réalisée par Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix et Charles Rabréaud, à retrouver à partir du 11 octobre à 18h53 sur France 3 Aquitaine et dans le prochain Côté Châteaux n°26 du 1er novembre à 20h05 sur France 3 Noa.
Au Château Certan de May, à Pomerol, une vingtaine de saisonniers accroupis dans les rangées de merlot, entament sécateur en main les vendanges de rouges dans le Bordelais qui, malgré le gel, la pluie et la maladie, espère bien sortir de la crise.
Sur le tapis roulant de triage avant la mise en cuve, quatre employées tamisent délicatement avec la paume de la main des raisins généreusement gonflés par les pluies estivales. Les pluies abondantes en juin et juillet ont donné des baies « 20 à 30% plus grossesque l’an passé », dit lundi le viticulteur Jean-Luc Barreau, propriétaire de cette exploitation familiale près de Libourne qui produit 30.000 bouteilles d’appellation Pomerol par an.
Relativement épargnées par le gel car situées sur un plateau et protégées par des éoliennes, ses parcelles devraient offrir une récolte légèrement en dessous de la moyenne, pour des vins « très agréables », « sans grande complexité » mais encore « incertains », tant la menace de la maladie – le mildiou- persiste, ajoute-t-il devant une benne remplie à ras bord de grappes de merlot.
Mais dans le Bordelais, tous n’ont pas eu cette chance, tant la météo « compliquée », « sans vrai printemps », et ses conséquences ont pesé sur les cultures, reconnait-il.
Gel tardif en avril, pluies amenant un mildiou « sévère » en début d’été, puis prolifération de la cicadelle ensuite – un insecte s’attaquant au feuillage – :
La tendance, c’est qu’on a perdu à peu près 25% par rapport à une récolte normale »Eric Hénaux, directeur général de la coopérative de Tutiac
Dans la région, le Sud-Gironde (Sauternais et Barsac), en blanc, ou les Graves, ont bien souffert des conditions extrêmes, tandis qu’en France, tous vignobles confondus, une récolte « historiquement basse » est attendue, avec une production en baisse de près de 30%, selon le ministère de l’Agriculture. Pourtant, cette météo anormale, grâce à un réchauffement en dernière partie de saison, pourrait in fine apporter un millésime de grande qualité pour les Bordeaux, pense Philippe Dulong, président du syndicat des oenologues de France pour la région sud-ouest.
Cet été globalement « frais » a procuré aux raisins « une acidité bien meilleure », qui va permettre « des vins agréables, plus fruités et plus aromatiques que les années précédentes », abonde cet oenologue spécialiste du Bordelais.
A ces promesses en saveur, s’ajoute une conjoncture favorable, qui laisse espérer aux vins de Bordeaux un rebond sur les marchés, notamment internationaux, après des années de souffrance.
Depuis un sévère épisode de gel en 2017 – alors responsable d’une chute de 40% de la production- les vins de Bordeaux et ses prix parfois élevés, ont peiné face à une évolution des modes de consommation et une baisse des exportations.
Mais selon le négociant Jean-Pierre Durand, le secteur est « confiant » pour la campagne qui démarre, notamment à l’international : en Chine, Bordeaux récupère peu à peu des parts de marché au détriment de vins australiens, « punis »par les tensions entre Canberra et Pékin, tandis qu’aux Etats-Unis, les taxes décidéespar l’ancien président Trump ont été suspendues.
Porté par une succession de « trois beaux millésimes » de 2018 à 2020 – le vignoblea déjà amorcé sa « reprise » dont « l’équilibre » reste « fragile », estime M. Durand, également co-président des affaires économiques du Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), qui regroupe les professionnels du secteur.
Selon lui, avec les promesses gustatives des vendanges actuelles et les volumes « plus disponibles » que ceux des autres régions françaises durement frappées cette année, les vins de Bordeaux auront « de belles cartes à jouer », pour, enfin, entrevoir une sortie de crise.
« Il ne reste vraiment pas grand-chose ». Pluie, gel, grêle, maladies… Dans les vignes de Bourgogne, les vendanges confirment le constat amer que, cette année, « tout s’est acharné » à engendrer des pertes catastrophiques allant « jusqu’à 95% ».
Au bout d’une parcelle située dans la prestigieuse appellation de Pouilly-Fuissé, la remorque garée sur le chemin boueux peine à se remplir de grappes de chardonnay. « Une année normale, elle est pleine vers 09h30 », explique Julien Cheveau, co-gérantdu domaine qui porte le nom de sa famille.
Aujourd’hui, alors que la pause de midi approche pour les vendangeurs, le tas de raisins blancs n’atteint toujours pas le haut de la benne. « On fait parfois tout un rang sans avoir besoin de vider son seau », déplore Aurélie Cheveau, belle-soeur de Julien et co-gérante du domaine familial de 20 hectares.
« On a eu les grosses gelées autour du 7 avril: jusqu’à moins 8 degrés. La vigne est finalement repartie mais on a eu un gros coup de grêle le 21 juin, qui a anéanti tous nos espoirs en 15 minutes. Et les fortes pluies en septembre ont mis une grosse pression sur les maladies. 2021, c’est l’année où tout s’est acharné », résume la
vigneronne.
« Il ne reste vraiment pas grand-chose. On ne va pas être loin de 95% de pertes sur certains secteurs », lâche l’exploitante, pointant avec son sécateur tantôt des feuilles de vignes hachées par la grêle, tantôt des grappes minuscules, où le beau jaune luisant du chardonnay a parfois laissé place à des baies violacées couvertes de poils blancs, trahissant une pourriture due à la pluie.
« Globalement », pour l’appellation de Pouilly-Fuissé, dans le sud de la Bourgogne, les pertes se situent « entre 70 et 90% », évalue Aurélie Cheveau, qui est également présidente de l’Union des producteurs de Pouilly-Fuissé (360 adhérents pour près de 800 ha).
A l’autre bout de la Bourgogne, le constat n’est guère meilleur. « Ici, j’ai perdu entre 75 et 80% », estime Ludivine Griveau, régisseuse des Hospices de Beaune, tandis que défilent devant elle les cagettes à demi-pleines de pinot noir vendangé sur la prestigieuse colline de Corton (Côte d’Or).
« Ailleurs, je vais au mieux avoir 50% de pertes », lâche Mme Griveau, responsable des 60 hectares de vignes des Hospices. « Cette année, j’ai commandé 35 fûts, contre120 à 150 normalement ».
Tandis que, sur l’ensemble de la France, la production de vin va chuter de 29% par rapport à 2020, pour s’établir à 33,3 millions d’hectolitres, selon le ministère de l’Agriculture, la Bourgogne semble encore plus touchée.
Dans cette région, « les rendements sont historiquement bas », estime François Labet, président du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB). On est globalement entre 30 et 50% de pertes mais il y a de gros écarts, avec 70 et 80% de pertes pour les blancs de la Côte de Beaune et -50% dans le Chablis et le Mâconnais ».
Le responsable dit « ne pas connaître d’endroit qui ait échappé au gel » et s’attend à une « pénurie » pour la cuvée 2021. « On va faire le plus petit millésime que la Bourgogne ait jamais faite », assureThiébault Huber, président de la Confédération des appellations et des vigneronsde Bourgogne (CAVB).
Mais la qualité pourrait bien venir compenser la faible quantité, espère Eric Pilatte, expert viticole indépendant, en évoquant « les belles journées depuis le 15 août », qui, avant les pluies, ont permis une belle maturation.
Cependant, au-delà de cette annus horribilis, c’est la répétition des dérèglements climatiques qui inquiète la profession. « Depuis 2010, on n’a eu que deux années sans problèmes majeurs: 2017 et 2018 », rappelle François Labet. « En 2019, on a eu une moitié de récolte, déjà en raison du gel. Si on a un an sur deux comme ça, on se demande ce que va devenir notre métier », s’inquiète Aurélie Cheveau.
C’est un projet d’envergure qui va se faire jour en 3 lieux mythiques de Bourgogne: Chablis, Beaune et Mâcon. Le 9 septembre dernier une cérémonie de pose de la 1ère pierre a eu lieu à Chablis. Un projet qui devrait voir le jour à l’été 2022.
La traditionnelle pose de 1ère pierre s’est traduite par une démarche originale de six coulages de béton de terre, issue des six vignobles du nord de la Bourgogne: l’Auxerrois, le Chablisien, le Jovinien, le Tonnerrois, le Vézelien et le Châtillonnais. Six bétonnières ont été nécessaires pour la réalisation des « Totems » qui seront ensuite exposés dans le jardin de la Cité.
A Chablis, le projet proposé par Correia envisage de restructurer le Cellier du Petit Pontigny, du 12ème siècle, en le complétant d’une extension contemporaine respectueuse du patrimoine, portant ainsi la surface à 900 m2 , avec un jardin invitant à la promenade.
A l’intérieur, la Cité,qui ne se veut pas un musée mais sera plutôt un lieu unique et innovant tourné vers l’expérience sensorielle des visiteurs, réalisé par le Studio Adeline Rispal , pour permettre au visiteur de bien appréhender la richesse, de la variété et de la subtilité des vins de Bourgogne.
Il prendra ainsi conscience que le vin est une affaire de temps, le temps qui fait, le temps qui passe, le temps court ou long, de plusieurs natures et à plusieurs échelles (civilisation, patrimoine, géologie, vinification, convivialité, passion…).
Vous l’attendiez, le revoilà ! Le magazine Côté Châteaux fait son grand retour sur France 3 Noa lundi 4 octobre à 20h05 avec ce numéro 25. Un magazine qui revient sur ce « satané millésime 2021 » qui a été et va être très difficile à produire, à cause du gel du printemps et du mildiou du début d’été. Retour sur ces aléas climatiques sur le vignoble bordelais entre Saint-Emilion, les Graves, Pessac-Léognan et les Côtes de Bourg et en Blaye Côtes de Bordeaux. Entretiens avec Jean-Jacques Dubourdieu du Clos Floridène et Paul Garcin du château Haut-Bergey. Une émission réalisée par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne.
« Récolter du raisin en 2021, c’est déjà un exploit ! On a passé 8 nuit à lutter contre le gel, le printemps a été horrible. Finalement on a du raisin, il est arômatiquement assez intéressant et les acidités sont très bonnes.. », Andrea Perrin, l’oenologue du château Carbonnieux résume à lui seul cette année horrible pour un vigneron. Partout en France le gel a été intense à Chablis, en Bourgogne, en Alsace, en Champagne et bien sûr dans le Bordelais. Les quantités de raisin et la récolte vont s’en ressentir. Les vignerons vont s’en souvenir de ce millésime 2021.
Nous nous retrouvons en ce 15 septembre avec Jean-Jacques Dubourdieu au Clos Floridène à Pujols-Sur-Ciron qui comme bon nombre de viticulteurs et d’ouvriers viticoles n’ont pas bien dormi en ce début avril 2021 : « eh oui, ça a été un printemps assez mouvementé, c’était les montagnes russes, avec un certain nombre de matinées très fraîches, bon ici à Clos Floridène on est habitué à cette lutte (contre le gel), on a des éoliennes depuis près de 25 ans, et puis on adapte nos méthodes culturales avec une taille plus tardive, donc globalement on a un peu de dégâts mais on a une récolte en blanc qui est un peu au dessus d’une moitié de récolte, ce qui pour une année de gelée est acceptable et à un niveau de qualité parfait bien sûr… Et puis après des conditions climatiques difficiles du 15 juin au 15 juillet, particulièrement humides où le mildiou a , pris aussi sa part.
Une année où il y a eu gel et mildiou, c’est un peu frustrant… Ici les pires matins, c’est descendu entre -6 et -7°C. 2021 va resté gravé dans la mémoire de tous les vignerons, du début du printemps jusqu’au début de la récolte on a tremblé à chaque instant… », Jean-Jacques Dubourdieu du Clos Floridène.
La suite de ce Côté Châteaux nous replonge dans ce combat dantesque qu’ont mené les vignerons de Saint-Emilion et notamment au château Grand Corbin Despagne avec François Despagne dans la nuit du 6 au 7 avril : « C’est une soirée angoissante, on est sur le pont depuis 10 heures, là il est 5h30 du matin, cela fait déjà 7 heures qu’on tourne, qu’on sonde dans les vignes à droite, à gauche, qu’on allume des feux, des foins, qu’on allume des bougies, avec aussi l’éolienne qui fonctionne déjà depuis 5 heures ». Tous avaient disposé des milliers de bougies comme au château Figeac, 1er cru classé de Saint-Emilion, 9000 bougies qui brulaient depuis 1 heure du matin, pour lutter contre cette gelée noire.« On considère qu’il faut une heure à -2° pour griller les bourgeons qui commencent à éclore. C’est vraiment une masse d’air qui arrive du pôle et qui se déplace sur une grande partie de la France et beaucoup de nos confrères vignerons ont aussi été touchés, »Frédéric Faye directeur château Figeac.
« On sait qu’on a une demi-récolte dans les tuyaux et ce ne sera déjà pas si mal, à la fin cela fait un millésime où il n’y aura pas beaucoup de vin. Cela ne veut en aucun cas dire qu’il ne sera pas qualitatif, et généralement bien au contraire car quand la vigne produit moins elle fait du bon vin, cela dit cela ne suffit pas à consoler le vgneron car cela intervient après les 3 derniers millésimes qui étaient des super millésimes 2018, 2019 et 2020, mais où on n’a pas produit énormément aussi. Donc depuis 2016, qui était l’année généreuse à Bordeaux, on n’a pas produit de millésime de manière confortable… Donc après le challenge où on s’est demandé si c’était vendre ou produitre, aujourd’hui, on se dit c’est sans doute produire et c’est une interrogation dans les années à venir pour toute la profession…
« Certains vignobles dans le monde se plaignent de manquer d’eau, nous à Bordeaux on est très loin de cette problématique, et c’est ce qui en fait un vignoble durable avec un vrai futur…Mais avec des aléas et une pression de maladies et notamment de mildiou… de plus en plus préoccupante et qui nous fait perdre chaque année plusieurs dizaines de milliers d’hectolitres et cela devient problématique pour tous les vignerons quelque soit leur niveau de valorisation… »
Le mildiou véritable plaie à Bordeaux, vous vous en rendrez compte aussi avec ce reportage dans les Côtes de Bourg : « on a le mildiou sur feuilles, donc on voit bien les taches d’huile, qui sporulent, c’est un champignon, avec la pluie cela va tomber sur les grappes et infecter les grappes. On voit bien sur un pied comme cela, il y a 70 à 80% de pertes », commentait en juillet David Arnaud du château Tour des Graves à Teuillac en Gironde.
Il a du effectuer 15 traitements à base de cuivre, des traitements qui ont souvent été lessivés par la pluie, avec plus de 300 millimètres d’eau tombés sur 2 mois. « On s’est battu tant qu’on a pu, on n’a pas de regret, on a fait ce qu’on a pu, mais la maladie a gagné. » Au château Peyreyre à Saint-Martin-Lacaussade en Blaye Côtes de Bordeaux, l’oenologue Jean-Luc Buetas n’en reviennait toujours pas: « moi, dans ma carrière, c’est la 1ère fois que je vois une année aussi pluvieuse sur la période végétative ! C’est une très grande inquiétude, on peut estimer 20 à 30 % de perte, on a la pression de la pluie et du mauvais temps qui est constante, ce qui nous amène à une inquiétude forte… », Jean-Luc Buetas du château Peyreyre.
La suite de ce Côté Châteaux n°25 nous emmène à Léognan au château Haut-Bergey, conduit en biodynamie depuis 2016. Paul Garcin nous explique en plein milieu des merlots sur des sables :« effectivement cette année cela a été une vraie bataille contre cette maladie qu’est le mildiou à cause de l’humidité… On a eu les deux, un peu de mildiou sur feuilles et un peu sur grappes. Il y a eu plusieurs phénomènes, le premier c’est qu’on a eu du gel, un coup de froid et c’est comme un homme quand on prend un coup de froid, après on est fragilisé et la vigne c’est pareil. »
‘ »Nous c’est vraiment sur ce cépage-là le merlot où c’est un peu plus dur sur la région, après la façon dont poussent les autres cépages fait qu’ils sont un peu plus tardifs et donc ils ont été naturellement plus protégés de ce gel. On est touchés, durement touchés, mais malgré tout on s’en sort un petit peu mieux que les autres régions, ce qui est un point positif pour nous, mais ce qui est très difficile pour tout le monde… »
« Néanmoins on va pouvoir vendanger, vendanger de jolies choses, on va avoir un joli millésime parce que quand on a des années où la vigne souffre un peu comme cela elle crée des antocyanes, elle est là pour se protéger donc cela fait des millésimes structurés, qui vont être intéressants, on av avoir une belle maturité, le soleil est avec nous cela va faire de jolies choses… »
Quant à savoir si c’est aussi facile de traiter en biodynamie, s’il n’y a pas plus de contraintes? Paul Garcin répond : « on a une contrainte on doit passer derrière les pluyies au plus tôt, et de manière à prévenir les pluies… Il faut toujours avoir un temps d’avance sur le contact de cette maladie avec nos feuilles. Donc il faut traiter le plus rapidement possible et le plus précocement possible pour protéger au maximum ».
Paul Garcin, qui incarne la nouvelle génération de vignerons répond également sur ce tournant que semble prendre la viticulture à Bordeaux à faire davantage de bio ou de biodynamie : « j’ai de plus en plus de copains qui se tournent vers ce type de travail, avec une vraie volonté de raviver Bordeaux, d’amener quelque chose de plus rieur, de plus enchanté dans le vin avec une vraie dynamique de dégustation, voire de consommation plaisir… »
Et de présenter sa cuvée Paul qu’il sort « sur des autres contenants que des barriques, sur des oeufs en béton, des choses en inox ou d’autres choses encore plus originales, donc on est vraiment sur les arômes les plus purs du fruit, plus facile à boire »…
Il y a toute une nouvelle génération de consommateurs qui se mettent à boire du vin, ils cherchent souvent des vins de lieux, des vins de vigenrons : « je crois qu’on cherche de plus en plus cette idée d’identité, il y a l’identité du terroir, mais aussi l’identité d’une personne derrière qui fait le vin, avec cette envie de signer des vins et de ne pas uniformiser, mais plutôt de rentrer dans cette idée de personnalité ! »
Regardez ici Côté Châteaux n°25 réalisé par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne :
Le temps d’une matinée, les Graves et Sauternes, associés aux offices de tourisme de ces territoires, proposent de vivre une expérience de vendangeur à l’occasion d’ateliers jusqu’au 16 octobre.
Attention de ne pas se couper les doigts… Non, vous croyez que coupeur c’est facile, eh bien pâs forcément, mais pour cela il faut y avoir goûté au moins une fois dans sa vie. Alors enfilez bottes ou baskets, prenez un sécateur et en route pour les rangs de vigne pour récolter des raisins de châteaux du bordelais…
Une belle occasion de voir l’envers du décor, de manger un pêu de cailloux ou de graves, et de participer in situ au labeur du vigneron dans les vignes et de voir la réception de vendange au chai.
– 9:30 : Accueil autour d’un café avec présentation de la propriété et des techniques de vendanges par minimum 1 encadrant vigneron.
– 10h00 : Accompagnement par un professionnel dans une parcelle de vigne pour 1h à 1h30 de vendanges. Selon la météo et la maturité des raisins, l’atelier pourra être concentré uniquement sur le travail au chai, également passionnant à cette période de l’année.
– 11h30 : Visite de la propriété & dégustation.
– 12h30 : En option, déjeuner convivial partagé avec les vignerons.
Conditions :
– Pour des raisons de sécurité, les ateliers vendanges sont ouverts aux participants ayant 14 ans minimum.
– Pour garantir un moment privilégié, 10 personnes maximum par atelier vendanges sont autorisées. Pas de minimum de participants requis.
– Merci de réserver minimum 48 heures à l’avance.
Tarifs :
– Atelier classique : 39€ par personne
– Atelier avec déjeuner et verre de vin inclus : 59€ par personne. Repas sous format pique-nique avec produits du terroir.
L’affaire de la prise illégale d’intérêts est en partie retombée devant le tribunal correctionnel de Bordeaux. Le procureur a requis 100 000 € d’amende assortie partiellement de sursis pour Hubert de Bouard et considère Mr Castéjà a été très en retrait. Les parties civiles se réjouissent de leur côté. Délibéré le 25 octobre.
Comme l’a rappelé le procureur à la fin de son réquisitoire, « le trafic d’influence est puni au maximum de 5 ans et 500 000 € d’amende, or s’il y avait eu des agissements dans les décisions, s’il y avait eu des malversations et agissements dans les délibérations, je n’aurais pas hésité », affirme le procureur. Mais le dossier semble être bien retombé par rapport à l’instruction et aux différents rebondissements, notamment devant la chambre de l’instruction:
« A l’examen du dossier, de nos débats, je n’ai pas su trouver de trace d’agissements de Mr de Bouard et Casteja, d’actes positifs… » confie d’emblée dans son réquisitoire Jean-Luc Puyo le procureur de la République. D’où cette « peine d’amende de 100 000 euros partiellement assortie en partie du sursis, » réclamée pour Hubert de Boüard.
Toutefois le procureur retient « des participations parfois dynamiques à ce long processus d’élaboration, où souligne t il Mr de Bouard est le président de l’ODG qui a eu influence à la mise en place de ce classement...Mr de Bouard rentre dans le cadre de la prise illégale d’intérêt ».
De son côté, l’avocat d’Hubert de Bouard, Antoine Vey a réitéré les affirmations de son client devant le tribunal concernant son rôle à l’INAO : « j’étais présent, mais je n’ai pas voté et pas participé »
« S’il a été choisi personnae intuitu pour siéger à l’INAO par le ministère, c’est parce qu’il était dynamique, c’est pour cela qu’on choisit les membres de l’INAO. Quel pouvoir il avait sur les autres membres de l’INAO : zéro. »
Et Me Vey de confier à la sortie de l’audience :« Rien n’a été démontré quant à la participation de Mr de Bouard dans une décision, qui aurait pu influencer le classement. Le tribunal va rendre sa décision je ne suis pas là pour anticiper la décision du tribunal… Je rappelle simplement que déjà ces réquisitions sont à des années lumières de ce dont Mr de Bouard est accusé dans la presse depuis des années et que rien dans ce dossier encore une fois remet en cause son intégrité, donc on a demandé au tribunal de prononcer une relaxe. »
Dans sa plaidoirie, le matin Me Eric Morain, avocat des châteaux déclassés: « même s’ils n’ont pas pris part au vote, ils auraient du se retirer de l’intégralité des débats, à Nuit Saint-Georges un propriétaire l’a fait pour ne pas être juge et partie… »
« C’est un ressenti positif, bien sûr, le fait que le procureur de la République qui défend l’intérêt général, ait demandé une peine pour Hubert de Bouard, est une conclusion favorable et qui va dans notre sens« , confie Pierre Carle propriétaire de Croque-Michotte.
« D’abord rendons hommage aux parties civiles qui ont porté ce combat pendant 9 ans, à leur dignité, à leur sérénité et à leur colère qu’ils ont exprimé mais avec beaucoup beaucoup de retenue hier…à leur douleur également. C’était un réquisitoire qui a considérablement réconforté les parties civiles avec la justice, on a des réquisitions de condamnation et de culpabilité à l’égard de Mr Hubert de Bouard, c’est un énorme pas… », selon Eric Morain.
Concernant Philippe Castéja, le Procureur Puyo a considéré qu’il « était bien plus en retrait » durant ces 5 réunions auxquelles il a participé. « Je dois dire que pour Mr Casteja je m’interroge, je ne trouve pas d’agissement frauduleux, je ne trouve pas de preuve déterminante de culpabilité », laissant son sort « à l’appréciation du tribunal ».
Des poursuites qui semblent bien retomber comme le laisse entendre également Me Jean-Yves Le Borgne qui a pu faire une plaidoirie aux intonations envolées concernant la discussion sur les tickets de métro qui justifient les heures de départ de son client des réunions de l’INAO, (tickets dont le dossier lors de l’instruction laissait supposer qu’il les auraient ramassés par terre, ironise-t-il), argumentant qu’il a bien payé ses billets de RER et billets d’avion et que ses justificatifs le prouvent et prouvent les heures de départ…
« Il n’y a aucune preuve que mon client ait participé aux travaux de l’INAO, préparatoires et aux votes concernant le classement de Saint-Emilion…A partir de là on peut avoir tous les soupçons du monde, un soupçon ne constitue pas une charge solide, c’est la raison pour laquelle je n’ai fait que reprendre la position de l’accusation, du ministère public, qui avait lui même constaté la défaillance, la pauvreté d’éléments susceptibles d’accuser Philippe Castéja. … Je ne veux pas faire quelque pari que ce soit sur la décision du tribunal mais je regarde la suite avec confiance, ce ne sera que le reflet de ce que le Procureur de la République et moi avons évoqué ce matin ».
Les avocats de la défense ont donc demandé la relaxe de leur client. Le jugement a été mis en délibéré au 25 octobre.