12 Oct

Le Côté Châteaux n°43 consacré aux vendanges en rouge

C’est un numéro spécial et concentré, un peu comme le millésime, que vous allez retrouver ce samedi 14 octobre sur France 3 Noa. Jean-Pierre Stahl et Vincent Rivière sont allés à la rencontre des vignerons des châteaux Haut-Mâco et Beaulieu en Côtes de Bourg, Leroy-Beauval en Bordeaux Supérieur, la Rivière en Fronsac et La Grâce Fonrazade en Saint-Emilion. 5 entretiens agrémentés de reportages réalisés en septembre sur les vendanges et l’actualité du vignoble bordelais.

Hugues Mallet du château Haut-Macô

Avec ce numéro 43, vous allez partager ces instants de vendanges en rouge dans le bordelais. Pour ce numéro 43, nous allons vous donner un aperçu de ce millésime concentré, réalisé avec quelques épisodes de chaleur et de pluie.

Au château Haut-Macô, à Tauriac, Hugues Mallet jeune vigneron nous donne ses impressions : « on est content de vendanger et de rentrer de beaux et bons raisins; c’est vrai que le printemps a été pas mal sportif, il a fallu être très vigilant, pour protéger le végétal et ses fruits, on s’en est pas trop mal sorti, c’est vrai qu’il y a eu par-ci par-là quelques gros dégâts de mildiou, ça a été quelques parcelles localisées, mais à mon sens on va rentrer un beau millésime et on fera un très joli vin…. »

« Ça fait partie ne notre métier ces contraintes climatiques, c’est vrai que ça tombe dans une période économique un petit peu difficile, mais on sent qu’il y a un virage dans le vignoble bordelais dans la reconstruction des profils de vin, pour s’adapter aux nouveaux consommateurs et à leur goût… Il y a de la difficulté, elle existe…

Une année quasi subtropicale où la vigne a su se gérer, c’est une plante méditerranéenne, déjà ce sont les romains qui ont amené la vigne à Bordeaux, d’elle-même elle a la capacité à absorber et à subir des fortes chaleurs, elle n’a pas besoin d’énormément d’eau » Hugues Mallet vigneron château Haut-Macô

« Il a fallu faire attention à ne pas trop effeuiller, et a minima des côtés pas trop exposés au soleil, mais il y a eu quelques 36-37° qui ont pu échauder dans la dernière semaine d’août, mais cela reste anecdotique… »

« Cela fait presque 20 ans qu’on a des millésimes plutôt bons, ensoleillés et généralement des vendanges sous le soleil, cette dernière ligne droite nous apporte des raisins gorgés de soleil, de matière, des raisins concentrés avec des couleurs quitte révèlent rapidement dans les cuves, et très rapidement on a tout ce qui faut pour faire un bon vin… »

Durant ces vendanges vous pourrez voir que pour ceux qui recherchent de la main d’oeuvre, un prestataire de service a Michel Gomez a acheté un camping pour héberger décemment ses vendangeurs au camping de la Rivière,  à la limite de la Dordogne et de la Gironde….

L’autre entretien nous amène sur un domaine qui se relance, le château Beaulieu à Samonac en Côtes de Bourg, un château racheté par la famille Roueix qui souhaite redorer le blason de cette propriété, son directeur nous le présente: « Mr Roueix est un passionné, un amoureux des vins, on a un patron qui nous aide à faire du bon vin »,commente Victor Ribeiro.

Par ce jeudi 21 septembre jour de pluie, une pause a été observée pour la récolte comme en témoigne Nicolas Lafargeas responsable technique : « on a fait une grosse journée hier pour rentrer les merlots, la on commence les vinifications, avec ce processus de remontage et d’extraction, pour sortir la couleur et extraire les tannins… » « Sur les blancs secs on essaie de conserver la fraîcheur et le côté aromatique, fruits frais, fruits exotiques et agrumes…Et pour les rouges, révéler le fruit aussi, cette année nous avons fait un teste de vinification intégrale sur nos plus beaux merlots… »

Ce château qui produit en moyenne 70 000 bouteilles, avec une cuvée en blanc et 4 en rouge, essaie de se bouger : « il y a des difficultés mais encore des marchés à prendre, en 2 ans on a ouvert pas mal de marchés, en Asie, en Europe, en Amérique du Nord et là j’ai passé une semaine au Brésil et effectivement il ya des parts de marchés à prendre… » commente Victor Ribeiro.

Un reportage vous sera proposé sur la nouvelle campagne de promotion des vins de Bordeaux intitulée « Terroirs de Bordeaux: des rouges de toutes les couleurs » pour orienter et relancer la consommation auprès de nouveaux consommateurs et des jeunes, en associant vins de Bordeaux et mets, des associations simples lors d’apéritifs ou de repas sans chichis…

La suite de nos entretiens nous emmène à Saint-Sulpice-et-Cameyrac au château Leroy-Beauval, une pépite en Bordeaux Supérieur, révélée par Stéphanie et Alexandre Leroy, une grande famille du Nord. Elle est dirigée par Mathieu Richard (directeur général) et Xavier Leclerc (directeur commercial): « ils ont acheté la Chartreuse fin 2011 pour le caviar Sturia, et il y avait des vignes avec, et faire du vn pour eux c’était aussi un objectif, Alexandre et Stéphanie veulent remettre les lettres de noblesse à la propriété, ils ont refait la Chartreuse, sa toiture et on avait un ancien chai (pour le moment démoli), un nouveau chai vient d’être construit, premier millésime en 2022 et là c’est son 2e millésime, un second baptême en somme… »

  Avec Steve Subinlou, Xavier Leclerc nous propose de visiter ces installations de dernière génération, dignes d’un cru classé de Saint-Emilion non loin à vol d’oiseau…« La on a 60 cuves de 80 et 90 hectolitres, pour vraiment faire de la sélection parcellaire, en 2013 on a fait 200 forages sur l’ensemble de la propriété, aujourd’hui on a 42 hectares en production, et ça nous permet de comprendre au mieux le terroir, et pour comprendre au mieux ce terroir on a fait des forages dans le sous-sol, là où pousse la vigne… », selon Xavier Leclerc.

« C’est très important d’avoir un outil comme ça car on fait du parcellaire, par la qualité des vins; on a rentré les blancs, on a un bon quota, on a de bons jus, très fruités, sur des fruits un peu exotiques… », explique Steve Subinlou.

Juste à côté ce ce cuvier high tech, le chai à barriques, sous terre….: « notre chai se veut le plus passif possible, pour contrôler la température, et en étant sous terre on arrive à. avoir un chai totalement passif, et au niveau contrôle de température et d’hygrométrie, c’est beaucoup plus facile… »

Septembre est synonyme de vendanges, mais aussi de grand rassemblement populaire avec le 37e marathon du Médoc où cette année 8500 coureurs de 72 pays ont participé pour traverser 50 châteaux du Médoc, vous retrouverez ce grand moment dans un reportage…

Petit focus aussi sur les châteaux de la rive droite et notamment à Fronsac avec le château de la Rivière où nous attend Xavier Buffo, son directeur général: « là on est en pleine vendange de rouge, mais en cette journée pluvieuse on a arrêté la troupe, ça a commencé la semaine dernière et on en a encore pour 15 jours, on en profite au chais pour faire les remontages et soutirages aussi, travailler les blancs et rosés aussi qu’on a fait la semaine dernière…. »Les indicateurs sont au vert sur la qualité des raisins qu’on ramasse et qu’on va ramasser dans quelques jours… »

Petit clin d’oeil aussi à la coupe du monde de Rugby qui se déroule actuellement : « on s’est mis d’accord avec Jean-Pierre Rives pour pouvoir illustrer nos bouteilles par ses peintures, il a fait toute une série de lithographies autour du coq, l’emblème de ce sport et de la France, et ses belles lithographies on les a mises sur les bouteilles de rouge, de blanc et de rosé, c’est extraordinaire car on est en pleine actualité du rugby et c’est un clin d’oeil magnifique entre le vin le sport et la réussite…

Il nous racontera aussi cette belle visite de l’équipe roumaine qui participe à la coupe du monde et qui est venue visiter le château de la Rivière. Autre focus au Dôme à Saint-Emilion sur l’exposition du photographe Gérad Rancinan et de l’auteure Caroline Gaudriault, une expo en plein coeur du chai et de la réception de vendange…

Dernier rendez-vous à Saint-Emilion, au château la Grâce Fonrazade où nous attendent Bénédicte Simonet et François-Thomas Bon, les propriétaires. C’est un château qui renaît de ses cendres: « la Grace Fonrazade a une renaissance, on a démarré cette structure sur une coquille vide, cette propriété a cessé de produire du vin en 1985, tous les anciens chais étaient en ruine, la charpente était posée sur l’herbe, il y avait des pierres par terre, la maison de maître était encore début et durant quelques années on a eu des échanges avec les bâtiments de France (St Emilion classé Unesco oblige) et on tout reconstruit…

Moi j’étais viticulteur en Entre-Deux-Mers où on avait déjà réalisé le travail du bio depuis de nombreuses années, et en arrivant à St Emilion l’idée de faire autrement ne nous a pas traversé l’esprit…Et on l’a fait pour un choix environnemental vraiment… » François-Thomas Bon château La Grâce Fonrazade

La visite de cette propriété survient alors que le Roi Charles, emprunt d’écologie, est venu rendre visite à Bordeaux avec la reine consort, et François-Thomas nous confie le connaître : « j’ai fait mes études dans un collège militaire en Grande-Bretagne, et le Prince Charles à l’époque m’a remis mes gallons dans mon école de militaire… »

Le Roi Charles aura pu déguster au château de Versailles un Mouton-Rothschild 2004 au cours du dîner d’Etat avec le Président Macron, déguster aussi le vin d’une vigneronne prometteuse Noémie Tanneau du château St Ferdinand à la Cité du Vin et aussi un grand cru classé à Smith Haut Lafitte qu’il a visité avec la famille Cathiard.

REGARDEZ ICI le magazine Côté Châteaux, réalisé par JP Stahl et V. Rivière sur la plate-forme Francetv

26 Sep

Un couronnement mérité pour Noémie Tanneau avec son château St Ferdinand dégusté par le Roi Charles III

C’est enfin la rançon de la gloire pour cette jeune vigneronne de Lussac installée depuis 2020 à Lussac. Sa cuvée Source millésime 2022 en bio a été dégustée vendredi par le roi Charles III à la cité du Vin. Enfin une visibilité pour cette jeune qui incarne la nouvelle génération de vignerons à Bordeaux.

« You’re simply the best », c’est un clin d’oeil de Noémie Tanneau avec la musique de Tina Turner. Elle a ainsi fêté hier  avec son équipe du château St Ferdinand cette reconnaissance royale, cet adoubement par le Roi d’Angleterre lui-même, qui a dégusté son vin à la Cité du Vin ce vendredi lors de son voyage d’Etat en France.

Côté châteaux l’avait su dès mardi dernier, lui rendant visite, à l’occasion d’un tournage pour le magazine Enquête de Région de novembre prochain sur la consommation de vin et comment Bordeaux se relance, puisque Noémie Tanneau incarne la nouvelle génération de vignerons. Et c’est tout naturellement en fin d’après midi vendredi que les followers sur Facebook ont pu découvrir son visage et son vin, la cuvée Source millésime 2022 effectivement dégustée par le Roi Charles III.

« Franchement, c’est inespéré, quand on part de rien, qu’on n’est pas du milieu du vin, et qu’au bout de 4 ans on travaille de manière acharnée, franchement on n’imaginais pas du tout… »

Je suis hyper émue, je suis fière de moi et de nous, de ma toute petite équipe et de ma famille qui me soutient vraiment », Noémie Tanneau vigneronne

Tout est parti d’un texto du CIVB : « en fait j’ai reçu ce texto : est-ce que ça te dit Noémie de faire goûter ton vin au Roi Charles ? Et moi, je réponds ce Roi Charles d’Angleterre là ? Ils me disent YES ! Et là je me dis c’est incroyable ! «  Noémie n’y croiyait pas : « j’ai cru que c’était une blague au début et en fait, ils m’ont sélectionné parce que j’ai eu le Trophée de la Vigneronne Engagée de l’Année, on était 300 vignerons à candidater et j’ai été élue la vigneronne engagée de l’année…

C’est vraiment une consécration car le Roi voulait déguster un vin engagé puisqu’il est très proche de la nature; et donc avec cette cuvée Source on veut montrer qu’on fait de nouvelles choses, dynamiques, le vin là est en conversion bio, sans soufre, montrer aussi que tout est possible » Noémie Tanneau

Aujourd’hui, la réalité l’a rattrapée puisqu’elle croule sous les mails et les commandes de curieux et de professionnels qui veulent découvrir cette cuvée : « comme je suis en agriculture biologique depuis 2021, c’était important pour moi d’aller jusqu’au bout et de réduire mon empreinte carbone, c’est étiquette en mélasse de canne à sucre, on n’a plus de capsule en aluminium, on a un bouchon 100% en liège, et on n’a pas de contre-étiquette, c’est une bouteille légère..Comme cela le consommateur peut se concentrer sur ce qu’il y a dedans…sur le vin, c’est très simple, très épuré, et c’est important de mlettre en avant le travail d’autres artisans, d’autres créateurs et la j’ai travaillé avec une lithographe belge… »

Encore bravo à Noémie Tanneau qui a réussi là à se faire connaître de la planète entière grâce à Charles III. Vive le King, vive la vigneronne.

25 Sep

Des joueurs des Fidji au château de Malherbes pour un élan de solidarité avec le club de rugby fidjien Eastern Saints Rugby

C’était samedi soir au château de Malherbes à Latresne le lancement officiel de la campagne de soutien au club de rugby Fidjien, les Eastern Saints Rugby. 3 joueurs internationaux de la coupe du monde, ainsi que Seremaia Bai ( 53 sélections internationales) étaient présents comme invités d’honneur. Le but aider ce club à s’équiper en tenues et matériel.

Les 3 joueurs fidjiens, Christophe Bedouet et Seremaia Bai © Château de Malherbes

C’est un bel élan de générosité qui était organisé ce samedi au château de Malherbes à Latresne en Gironde. Christophe Bedouet, son président, résume ainsi ce qui a motivé cette initiative qui a ému et surpris Seremaia Bai, ancien joueur international de Castres et de Clermont, aux 53 sélections : « c’est lui qui a fondé cette école de rugby, les Eastern Saints Rugby, dans l’esprit de rendre aux Fidjiens ce qu’ils lui ont donné… Ce club manque de fonds et c’est en ce sens qu’il y a un bel élan de solidarité bordelais… »

Le Eastern Saints Rugby, c’est en fait l’unique club de quartier de l’île, créé en 2020 par la famille Bai. Ouvert à tous et toutes, sans condition de niveau, traditionnellement le rugby se pratique dans les écoles et à l’université. Il veut offrir un lieu d’apprentissage du rugby et de partage de ses valeurs, un lieu sécurisant pour que les enfants puissent jouer et apprendre, et inculquer aux enfants le respect et les valeurs de solidarité et de bien vivre ensemble.

Aussi, quand Arthur, le cousin de Léo Chauvin jeune espoir de l’UBB est parti vivre à Suva avec ses parents, il s’est inscrit dans ce club…Il a tout de suite découvert la passion de tous ses membres mais aussi le manque criant de moyens…  Par solidarité, Léo Chauvin a expédié aussitôt plusieurs paires de crampons, de shots et t-shirts, une goutte d’eau dans un océan de besoins…

« Il s’est dit qu’on devait se fédérer pour essayer d’envoyer plus », commente Christophe Bedouet. Aussi, c’est ce qui a été fait auprès de nombreux clubs de la région : « il a été surpris de voir ce bel élan de solidarité des différents clubs de rugby bordelais pour soutenir cette action. Au château de Malherbes, on les a fait venir pour davantage de visibilité en  réunissant les différents clubs qui font la collecte, et le fait de les réunir autour d’un pot de l’amitié c’est sympa, ainsi en les fédérant et pour mieux promouvoir leur cause.

© château de Malherbes

« En plus au château de Malherbes on est partenaire de l’UBB Grands Crus depuis 2 ans. Ce qui nous plaît ce sont ces notions de partage et de générosité et on a ainsi voulu s’associer à eux pour leur lancement et dynamiser ainsi leur action. » Une cagnotte leetchi a été mise en place.

Le château de Malherbes est ce superbe château construit au XIVe par Guilhem de Malherbes, chevalier des croisades, qui représente aujourd’hui  12 hectares de vignes, doté d’un tout nouveau chai gravitaire.

Pour en savoir plus : Instagram : easternsaintsrugby
Facebook : Eastern Saints Rugby Club

Pour tout renseignement : partenariatesrc@gmail.com

12 Sep

Bordeaux : coup d’envoi général des vendanges en rouge

C’est parti depuis lundi pour les vendanges en rouge. Partout dans le bordelais, la récolte des merlots se précipite avec les températures caniculaires de la semaine dernière. Des vendanges précoces du au réchauffement climatique qui augure d’un millésime qui pourrait être bon. Un millésime en volume moins important du fait aussi du mildiou et d’un manque de jus. Reportage ce lundi au château Larrivet Haut-Brion et au château de Rochemorin.

Arrivée de la vendange au château Larrivet Haut-Brion © JPS

Un coup d’envoi général cette semaine pour la récolte des merlots comme ici au château Larrivet Haut-Brion.

Des merlots touchés de 10 à 15 % par le mildiou sur ces 52 hectares de cépages rouges. Il faut dire que la climatologie a été inhabituelle entre pluie, humidité et canicule.

François Godichon, à l’arrivée des merlots © JPS

A partir du mois de mai, on a eu des conditions météorologiques un petit peu compliquées, chaleur et humidité, un climat sub-tropical,  qui n’est pas typiquement classique dans la région, donc il y a eu une pression mildiou assez importante… François Godichon directeur d’exploitation du château Larrivet Haut-Brion

« On a réussi à la contenir, on a quelques traces de dégâts, mais ce qui nous sauve il y a une très belle sortie de récolte, cela a compensé. Mais derrière on a quelques petites attaques sur des zones spécifiques sur des parcelles qui manquent de ventilation… »

Au château, sur la table de tri, la vendange s’annonce plutôt belle. L’ensoleillement a permis de gagner en qualité et d’anticiper la récolte par rapport à un début d’été très frais. « C’est plutôt une belle surprise car on s’attendait à les vendanger un petit peu plus tard que ça et finalement la semaine dernière il y a eu un bel épisode de chaleur, cela a concentré les jus qui étaient pas mal dilués, donc on a des merlots qui ont un beau potentiel, on a des jolis tannins, ils sont légèrement concentrés là, avec quelques jours de forte chaleur, donc je pense qu’on part là sur un millésime de concentration… », selon François Godichon directeur d’exploitation du château Larrivet Haut-Brion.

Si les merlots ont été plus impactés par le mildiou sur certains terroirs du bordelais, en Pessac-Léognan on se satisfait de cette première récolte. Elle sera toutefois moindre en volume que des années fastes comme 2016…Comme en témoigne Jacques Lurton, viticulteur du château Rochemorin, et président du syndicat viticole de Pessac-Léognan:

Jacques Lurton, devant le château Rochemorin © JPS

Notre problème est plus quantitatif que qualitatif… Depuis 2 décennies, le réchauffement climatique permet à Bordeaux de faire des bons vins presque tous les ans, vraiment des années catastrophiques comme on en a eu dans les années 60 ou 70 on n’en a plus » Jacques Lurton président du syndicat viticole de Pessac-Léognan

« Il se trouve que le dérèglement climatique entraîne des problèmes de gelée de printemps, on a des problèmes de grêle, des problèmes de sécheresse, des problèmes cryptogamiques avec le mildiou comme cette année, donc on a un vrai problème quantitatif… », continue Jacques Lurton.

Les vendanges des rouges entre merlots, cabernets, malbecs et petits verdots devrait s’échelonner sur 3 semaines jusqu’à début octobre.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Floriane Pelé :

05 Sep

Grenat, rubis, pourpre ou carmin, « des rouges de toutes les couleurs » ou quand les vins de Bordeaux reboostent l’image de leurs vins rouges

« Terroirs de Bordeaux : des rouges de toutes les couleurs » C’est la nouvelle campagne du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux en ce mois de septembre pour relancer la consommation en France des vins rouges. Une campagne médiatique dans la presse magazine, mais aussi sur 7000 panneaux d’affichages et à la radio.

Florence Bossard, directrice marketing des vins de Bordeaux, et Christophe Chateau, directeur communication du CIVB, devant la campagne « terroirs de Bordeaux : des rouges de toutes les couleurs » © JPS

Genat, rubis, pourpre ou encore carmin… Bordeaux affiche ses couleurs de rouges avec une campagne dans la presse (plus de 30 titres magazines (news, gastronomie, art de vivre, suppléments de foire aux vins et de fêtes de fin d’année), mais aussi sur 7000 panneaux en Gironde et dans les grandes villes de France, sans compter 700 spots en radio.

Le but relancer la consommation de vin rouge, en baisse de 36 % ces 10 dernières années en grande distribution…

C’est un camaïeu de rouges à Bordeaux, il y en a qui sont plus classiques, il y en a qui sont frais et gourmands, d’autres légers, d’autres plus raffinés, et donc notre ambition, c’est vraiment de raconter cela à travers le prisme des couleurs », Florence Bossard, directrice marketing des vins de Bordeaux

« La consommation de vin rouge dans le monde était plutôt en baisse, parce que les gens vivent différemment, mangent différemment, et Bordeaux, c’est 85% de vin rouge », commente Christophe Chateau directeur communication du CIVB

Il était très important que pendant ce temps fort des vendanges et des foires aux vins, grosse période d’achat pour les vins de Bordeaux, on fasse un focus et on insiste auprès des consommateurs à venir et à revenir vers les rouges de Bordeaux, qu’ils connaissent pour partie mais pas en totalité et qu’ils vont consommer dans des occasions auxquelles ils n’auraient peut-être pas pensé », Christophe Chateau CIVB

Au salon des vignerons bio de Nouvelle-Aquitaine, BtoBio au Palais de la Bourse hier à Bordeaux, cette nouvelle campagne est plutôt bien accueillie, avec toujours un objectif primordial :

Pour l’instant, il faut batailler pour vendre, peu importe la couleur, il faut que le vin soit bon déjà », commente Gilles Nardou vigneron bio du château Clos Séric.

« La couleur, c’est la première approche, la porte vers le vin, si la couleur est belle, si la couleur est intense, forcément cela va nous donner envie de goûter… », selon Josée Baudouin micro-entrepreneuse, « Les Mots du Vin ».

Du vin à vendre, il y en a, 3,5 millions d’hectolitres de rouges produits en 2022 soit l’équivalent 464 millions de bouteilles (source CIVB)… 5100 vignerons de 32 appellations de Bordeaux en produisent, c’est 85 % de la production actuelle de Bordeaux, sur 91 600 hectares…

L’idée est donc de séduire à nouveau, le coeur de cible les 35-59 ans, voire de plus jeunes consommateurs, avec des  cuvées rubis (légères et fruitées), pourpres (fraîches et gourmandes), ou alors grenats (soyeuses et équilibrées) et carmins (raffinées et complexes).

« Les jeunes ne boivent plus de vieux vins, ils boivent des vins prêts à boire maintenant », commente Hervé Valverde, sommelier et patron du restaurant le Bistro du Sommelier. « Donc effectivement, cette démarche sur les nouvelles couleurs, on peut avoir une approche intéressante au niveau des nouveaux consommateurs… »

Et sur ces affiches, les différents rouges sont associés à des plats ou mets faciles à comprendre…

« A chaque occasion, on peut trouver un rouge de Bordeaux, un rouge bio, la cuisine internationale s’est démocratisée aujourd’hui, on a des sushis, on peut avoir des pom bowl vagan, beaucoup de choses différentes, on ne s’arrête plus à l’entrecôte traditionnelle bordelaise… » selon Pierre Heny Cosyns président des Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine.

En prime, les vignerons travaillent aussi sur le goût bien sûr avec des cuvées mono-cépages plus faciles d’approche parfois, ou aussi sur des étiquettes plus accrocheuses…

24 Août

Début des vendanges des blancs en Pessac-Léognan sous la canicule

Les vendanges en blanc ont démarré en ce début de semaine en Pessac-Léognan et de nombreux domaines ont accéléré la récolte mercredi et jeudi avec la canicule. Une récolte où les propriétés ont su adapter les horaires pour ménager les organismes des vendangeurs avec des vendanges dès 7 heures le matin et terminant en fin de matinée avec des températures trop importantes mercredi et jeudi. L’objectif était aussi d’obtenir les maturités optimales et de préserver les arômes et l’acidité des raisins. Reportage ce jeudi au châteaux de Couhins  et de Smith Haut Lafitte.

  Pas moins de 26° C ce jeudi au petit matin à Villenave d’Ornon (Gironde). Et un soleil de plomb qui se fait de plus en plus éprouvant pour les coupeurs et porteurs du château de Couhins (propriété de l’INRAE)… « C’est surtout les nuits, la température ne descend pas trop, mais ça va, ils nous font des journées raccourcies… », commente Guillaume Boyer coupeur.

« Oui c’est supportable, tant qu’on n’a pas le soleil, mais là après 11 heures, on va cramer, quoi… », commente Etienne Zerrouki, porteur.

Pour préserver les organismes, la récolte a démarré ici à 7 heures soit une heure plus tôt que d’habitude… Ces 22 vendangeurs se sont fort heureusement arrêtés à 11 heures où déjà 33° C étaient relevés à Bordeaux.

« L’idéal serait de commencer vers 4, 5heures du matin… C’est là où l’on a les températures qui commencent à devenir les plus basses, mais seulement il fait nuit et comme on vendange à la main, et qu’on trie, à la couleur, souvent, à l’aspect des raisins, il faut voir parfaitement les raisins… », selon Dominique Forget directeur du château de Couhins.

Au château Smith Haut Lafitte à Martillac (Gironde), une autre troupe ramasse ces sauvignons blancs. Tous se protègent du soleil et de la déshydratation comme en témoigne Isabelle coupeuse au château Smith Haut Lafitte: « On met les chapeaux, on boit de l’eau pour ne pas se déshydrater, autrement c’est très bien… »

 Face à cette canicule, le choix a été fait de stopper aussi la vendange en fin de matinée. Il faut par ailleurs protéger les arômes et la fraîcheur des raisins.

Ce sont des parcelles qui sont sujettes à souffrir de ces températures extrêmes, elles sont avec un joli équilibre, on a des très belles acidités qui sont préservées… Il faut les ramasser pour éviter d’altérer cette vendange, » commente Nicolas Poumeyrou chef de culture au château Smith Haut Lafitte.

Après un passage en chambre froide, les raisins sont triés et pressés le lendemain, conservés à 7°C . Et malgré les températures extrêmes de ces derniers jours, la qualité est bien là.

« C’est un millésime que j’appelle post moderne, c’est à dire définitivement marqué par le nouveau climat, qui est quand même un réchauffement qui nous donne des maturités qui sont meilleures qu’avant et qui nous permettent de faire beaucoup plus souvent des très grands vins… », Daniel Cathiard propriétaire du château Smith Haut Lafitte.

Ces dernières années, ces millésimes marqués par le réchauffement climatique sont toutefois moins importants en volume, à cause du gel de printemps et de quelques épisodes de grêle et de mildiou l’été.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Laure Bignalet, Boris Chague :

17 Août

Premiers coups de sécateurs dans le bordelais pour le crémant

C’est parti pour les vendanges dans le Bordelais. Hier et aujourd’hui, les premiers coups de sécateurs ont été donnés pour les vendanges de Louis Vallon en Gironde. Des vins effervescents qui s’en sortent mieux actuellement que les rouges avec une augmentation de 12% de la demande, et 10 millions de bouteilles produites à Bordeaux dont 2 par Louis Vallon.

Début de récolte des merlots pour le crémant © Dominique Mazeres – France 3

« C’est une production qui évolue nettement car elle correspond aux nouveaux modes de consommation », d’emblée le ton est donné par Dominique Furlan, président de la Cave Coopérative Louis Vallon et Président de la section crémant de l’ODG Bordeaux.

Dès hier, le coup d’envoi a été donné sur ces parcelles de merlot pour 3 semaines de vendanges réalisées pour produire du crémant de Bordeaux. Ce matin à Pujols en Gironde, notre équipe a rencontré ces producteurs comme Claudine Laborie pour qui « ça se passe très bien, ces vendanges manuelles dans une parcelle de merlot, 100% merlot, après on fera les cabernets francs et les blancs… Pour faire un bon crémant, il faut de la bonne vendange, de beaux raisins et après c’est le savoir-faire à la cave… »

Claudine Laborie, en train de couper sa belle récolte de merlots © DM

Fort heureusement ici ses 18 hectares ont été plutôt épargnés par le mildiou : « nous on n’a pas trop été embêtés par le mildiou, sûrement qu’on est plus ventilé ici sur les côteaux « 

Toutefois, il a fallu s’adapter avec cette forte poussée de mildiou qui a touché 90% des domaines à des degrés très divers, comme le confirme Thimothée Visentin « il y a eu beaucoup de changement dans l’été et d’affectation parcellaire, avec notamment des parcelles qui étaient prévu en crémant et qui n’ont pas pu aller jusqu’au bout, donc on a du changer d’affectation et on s’est attelé à sélectionner les parcelles les plus adaptées pour cela », commente Thimothée Visentin  de la Cave Louis Vallon.

Car il ne s’agit pas de passer à côté de la demande du consommateur qui ces dernières années est très volatile et boude un peu plus les vins rouges, pour se reporter sur des vins d’apéritif comme les blancs secs, les rosés ou les crémants : « le nouveau public recherche des produits effervescents qui sont des produits festifs et peuvent se consommer à tout moment de la journée », selon Dominique Furlan.

Regardez le reportage de Gladys Cuadrat, Dominique Mazères: 

En 20 ans on est passé de 2 millions à 10 millions de bouteilles produites à Bordeaux, « notamment la dernière année, Bordeaux s’identifie comme une région viticole où on a un potentiel de production qui reste à développer sur les effervescents, donc les opérateurs investissent le bassin de Bordeaux pour le développement d’effervescents de qualité… », commente Dominique Furlan.

Dominique Furlan, président de la Cave Louis Vallon © DM France 3

Il y a un exemple à suivre notamment avec le crémant d’Alsace dont la production s’approche des 40 millions de bouteilles, « c’est le même type de mode de production avec la méthode traditionnelle, le même procédé que nos collègues champenois, simplement nous n ‘avons pas les mêmes terroirs ni les mêmes cépages… On ne joue pas dans la même cour que le champagne mais le crémant de Bordeaux s’inscrit dans un effervescent de qualité, abordable, avec un rapport qualité-prix excellent. On gagne des parts de marché sur les effervescens AOP de qualité, voilà dans quoi on s’inscrit, mais la champagne c’est un autre monde, en partie le monde du luxe dans lequel on ne s’inscrit pas. »

C’est donc une production qui augmente en volume dans le contexte compliqué des vins tranquilles aujourd’hui, « beaucoup de producteurs pensent produirent des crémants mais c’est une production qui demande beaucoup de logistique, en terme de matériel, des contenants spéciaux, un mode de pressurage adapté, donc il ne faut pas produire sans avoir un aperçu de l’aval, du débouché… Nous on a décidé de se lancer dans les crémants de Bordeaux parce qu’on y croyait et on a anticipé les futurs modes de consommation… », ajoute Dominique Furlan. Louis Vallon vise une production de 4 millions de bouteilles de crémant en 2025.

Interview de Dominique Furlan de la Cave Louis Vallon dans le 12/13 sur France 3 Aquitaine par Vincent Dubroca avec Dominique Mazeres: 

16 Août

Bordeaux : quand les viticulteurs bio font face au mildiou…

Le mildiou cette année 2023 est particulièrement sévère et touche selon la chambre d’agriculture 90% des exploitations. En conventionnel ou en agriculture bio, aucun vigneron n’est épargné et a du faire face au mildiou. Certains s’en sont mieux tiré que d’autres, focus sur les vignerons bio de Bordeaux.

Cela fait 22 ans qu’Olivier Chatenet a converti son domaine le château du Moulin de Lagney en agriculture biologique. Comme bon nombre il a du faire face au mildiou, ses parcelles ont été touchées de l’ordre de 5 à 30% à Saint-Christophe-des-Bardes en Gironde.

« Le mildiou attaque d’abord le feuillage et ensuite avec l’humidité, il y a des repiquages et des contaminations sur la grappe… « , commente Olivier Chatenet.

Les bio n’utilisent pas les produits phyto pharmaceutiques mais traitent avec du sulfate de cuivre, des traitements très réguliers qui nécessitent une attention de tous les instants… « Les pluies lessivent cette pellicule de produit, et donc c’est une porte ouverte pour le champignon », continue Olivier Chatenet.

2018, 2020 et 2021 avaient déjà été des années compliquées avec le mildiou… Le président des vignerons bio de Nouvelle-Aquitaine se veut toutefois rassurant. Ils ne sont qu’une poignée à envisager de quitter le label ou à avoir annoncé arrêter définitivement l’activité

« On a des vignerons qui s’en sortent très bien, voire mieux que certains conventionnels sur certains secteurs, et puis on a des zones où la lutte a été tellement difficile que les pertes de récolte sont plus que conséquentes, mais cela ne remet rien en cause au niveau du label, la qualité n’est pas liée à la perte de quantité suite à une grosse perte suite au mildiou, «  selon Pierre Henri Cozyns

En Gironde, les surfaces de vignes bio ont été multipliées par 3 en 10 ans; aujourd’hui, à Bordeaux, 25 300 hectares sont engagés en bio, dont 9600 certifiés et 15 700  en conversion. (160 000 hectares en France dont 90 000 certifés) 1247 exploitations sont engagées en bio en Gironde.

Et en cette fin de semaine, on apprend que le maire de Bordeaux va apporter son soutien aux viticulteurs fragilisés et va se déplacer ce lundi 21 août au château Peybonhomme-Les-Tours, à Cars chez Rachel et Guillaume Hubert, avant de tenir un point presse sur l’exploitation du château Grand Launay du Président des Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine et de visiter le Château Monconseil-Gazin Jean-Michel Baudet, ex-président de Terra Vitis.

10 Août

La Revue du Vin de France : son tour de France des grands vins à moins de 25€

C’est un numéro spécial, un numéro d’été exceptionnel de la RVF. En  kiosque tout l’été, ce numéro a déniché 1400 grands vins de France de 5 à 25 €, « un cocktail d’émotions à prix canon » pour sillonner les meilleures pépites de France.

C’est un numéro savoureux, pensé et écrit comme un véritable guide à destination des amateurs.

Ce numéro, que j’ai découvert à mon retour de vacances et qui est toujours en kiosque, vous convie à la découverte des appellations de France et permet à tous les passionnés de trouver les pépites de l’été !

Des vins plaisir, de partage entre amis ou en famille à lire et à se procurer chez les meilleurs cavistes près de chez vous ou en vacances. Ce sont ainsi 1400 grands vins qui sont proposés par la RVF à moins de 25€;

09 Août

Malgré une forte poussée du mildiou dans le bordelais, la France pourrait redevenir producteur n°1 de vin au monde

Agreste, l’Agence de la statistique, de l’évaluation et de la prospective du ministère de l’Agriculture, a annoncé hier une prévision de production estimée entre 44 et 47 millions d’hectolitres de vin. Un volume qui pourrait faire repasser les français devant les Italiens qui enregistreraient une baisse de 14% de récolte avec 43 millions d’hectolitres estimés et l’Espagne de 12% avec un peu plus de 36 millions d’hectolitres attendus.

Vendanges 2022 en Pessac-Léognan © JPS

Selon l’Agreste, dépendant du Ministère de l’Agriculture, la production viticole s’établirait entre 44 et 47 millions d’hectolitres pour la campagne 2023; ce ne sont que des estimations au 1er août, mais elles donnent ,néanmoins une tendance qui tend à confirmer que cette production s’établira dans la moyenne de 2018-2022.

Bien évidemment le mildiou qui touche 90% des exploitations à des degrés divers dans le Bordelais selon la Chambre d’Agriculture de Gironde devrait ramener à davantage de prudence. En Languedoc et Roussillon, les volumes pourraient être impactés aussi par une sécheresse persistante. Toutefois selon l’Agreste « la situation dans les autres vignobles reste globalement favorable, les sols ayant été rechargés en eau dans la plupart des bassins. »