02 Mar

Bordeaux-Santiago : une jeune génération d’épicuriens du monde du vin et de la gastronomie part en quête d’authenticité et de terroir

Ils sont une dizaine de trentenaires bordelais. Ils ont soif de nature, de terroir et de rencontre. Leur objectif rapprocher Bordeaux de Santiago et vice-versa. Ils vont partir 3 semaines au Chili à échanger sur le vin, la gastronomie et l’authenticité. Un documentaire va retracer leur épopée et va s’intituler « De Terre et d’Hommes… »

Madeline Sénac et Alexandre Morin, l’agent commercial et le sommelier à l’origine du projet, ils incarnent « la nouvelle garde bordelaise » © Jean-Pierre Stahl

Attention, ils déménagent ! Ils sont jeunes, beaux, et déjà de grands professionnels, pointus dans leur domaine. A la base, ce sont deux pros du vin, qui aiment philosopher sur l’homme, la société, la gastronomie et le rapport au produit qui ont lancé ce fameux projet.

Madeline Sénac, agent commercial chez « le Vin l’Emportera », et  Alexandre Morin, sommelier professeur et consultant, me dressent le topo: ils vont partir au Chili pour 3 semaines et partir à la rencontre d’une bonne trentaine de bodegas et restaurants, notre « challenge pour nous c’est d’arriver avec une bouteille de vin par jour et par personne et d’échanger contre le gîte et le couvert. On a une quinzaine de producteurs qui nous hébergeront chez eux et des chefs que nous allons rencontrer. » 

« Notre projet s’appelle « de terre et d’Hommes – Du bord de l’eau de Bordeaux à Santiago au coeur des Andes. Il y a un véritable écho entre Bordeaux et le Chili. Le Chili a été conquis par les Epagnols au XVIe siècle et ce sont eux qui ont implanté les premiers cépages notamment le carménère. » En commun, Bordeaux et le Chili ont tout deux des terroirs d’exception, mais aussi des liens étroits qui ont été tissés. Mais leur démarche est surtout de rechercher l’authenticité, l’artisanat, les petits producteurs et petites pépites : ce qui pour nous est important, c’est « L’Homme au Service de la Nature », on sent Alexandre et Madeline empreint d’écologie et de respect de la nature : « ce qui nous intéresse c’est de valoriser le rôle de l’homme au service de la nature. » 

C’est un documentaire de 52 minutes réalisé par Arthur Sauvadon (Majordome Vidéo), avec le concours d’un preneur de son, qui « va mettre en lumière la force, le courage et l’authenticité des hommes, » dans le domaine du vin et de la gastronomie. « Ce n’est pas juste un kiffe entre épicuriens au Chili, on veut valoriser le terroir. Si tu veux avoir une expression sincère du terroir, elle doit passer par du travail artisanal. » On sent leur amour pour le pépites, loin des vins réalisés en grande quantité, presque de manière industrielle, non ce qu’il aiment c’est ce travail un peu à la manière bourguignonne, jurassienne ou champenoise.

« Pour s’imprégner de cette vision du terroir, qui nous semblait passéiste et s’intègre paradoxalement à notre recherche de modernité, les vignerons, producteurs, agriculteurs, artisans et gastronomes chiliens accueillerons un sommelier, un chef pâtissier, un chef cuisinier, une vigneronne, un caviste et un commerçant en vin à leurs tables, dans leurs champs et dans leurs vignes pendant 3 semaines. L’occasion de rencontres, de secrets échangés en murmure la nuit venue dans l’intimité du chai, des cuisines, à fond de cale, au coeur de la montagne… »

Cette expérience s’inscrit dans une démarche sincère de recherche de l’expression des terroirs, « on ne s’inscrit pas dans le Bordeaux bashing, on n’y va pas non plus pour faire du commerce, en tant que Bordelais, on veut montrer que Bordeaux évolue, on a vraiment une conscience en matière de production agricole, de vigne, mais aussi de production de maïs, d’avocat, d’élevage…on veut montrer qu’on est des précurseurs, que ça bouge énormément dans le sens d’une agriculture responsable, durable en matière d’environnement. »

Dans leur bateau, outre Alexandre Morin le sommelier dont c’est « plus qu’une vocation, un sacerdoce », il y a Madeline Sénac à la base juriste devenue agent commercial pour le Vin l’Emportera ou « quand la juriste épouse la justesse des terroirs ». Il y a aussi Arthur Fèvre le chef pâtissier du Pressoir d’Argent où il travaille avec Gordon Ramsay, Jean Gabriel Lavenne responsable en restauration, un ou une vigneronne (à préciser), Lénaïc Tevelle caviste, Yohan Caunegre passionné de café et torréfacteur, etc…Une jolie bande auto-qualifiée d’avant-garde de la gastronomie bordelaise pour qui le Chili sera cette terre d’accueil de ces épicuriens assoiffés de rencontres du 13 au 31 mars. Un match retour est prévu aussi à Bordeaux, dans une même démarche de troc et d’artisanat.

Si vous aussi vous souhaitez aider leur projet, un système de crowfounding, financement participatif a été mis en oeuvre avec pas mal de retours pour les mécènes privés qui pourront les aider. Il reste douze jours pour récolter 4000 euros pour boucler le budget qui permettra de payer du matériel de tournage et un drone.  Ils ont payé eux même leur billet d’avion et la location de deux vans pour leur road trip. Le budget total est d’un peu plus de 16000 euros.

En tout cas, cet échange intense d’un nouveau Bordeaux qui s’ouvre sur le monde, ça c’est une démarche qui plaît à Côté Châteaux.

TEASER « De Terre et d’hommes : Chili » from MAJORDOME VIDEO on Vimeo.

Pour en savoir plus : De Terre et d’Hommes – Du Bord de l’Eau au Coeur des Andes.

01 Mar

L’image du jour, les Vins de Bordeaux saluent le départ du maire de Bordeaux : « c’est Alain Juppé qui a fait de la marque Bordeaux, une marque  forte »

 Ce soir à la Cité du Vin, la filière des Vins de Bordeaux voulait marquer le coup: remercier Alain Juppé et dire un dernier « au revoir » au maire de Bordeaux. Alain Juppé a remis ce jour sa démission du poste de maire, avant de de faire son entrée le 11 mars prochain au Conseil Constitutionnel. Alain Juppé a été un réel ambassadeur du vin de Bordeaux, créant notamment la Fête du Vin en 1998 et la Cité du Vin en 2016. Un moment d’émotion partagé avec les acteurs de la filière, CIVB et Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin.

Allan Sichel et Alain Juppé pour un moment de remerciements échangés © Civb

Allan Sichel, le président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux, a d’abord tenu à rappeler qu’ « Alain Juppé a toujours eu une oreille bienveillante et attentive pour la filière viticole. Il a su, dès son arrivée, se rapprocher du négoce, des propriétés et des manifestations. Par ailleurs il a su comprendre filière, son fonctionnement, et les hommes et les femmes qui la font vivre. »

BORDEAUX, UNE RENOMMEE MONDIALE

Alain Juppé a donné à la ville « une renommée mondiale », tirant profit de ses deux passages au Ministère des Affaires Etrangères, de son poste de Premier Ministre, et de cette « sensibilité très forte à l’international », « et si nous bénéficions aujourd’hui de l’image et de la dynamique « Bordeaux la ville, Bordeaux le vin, » c’est grâce à Alain Juppé, c’est lui qui a rendu ces deux entités indissociables. »

Et le boss de la Maison Sichel de poursuivre : « c’est Alain Juppé qui a fait de la marque Bordeaux, une marque  forte, qu’il a valorisé au fil des années. » C’est clair que le placement Juppé était presque mieux qu’un placement en bourse, rajouterait Côté Châteaux, tant au niveau immobilier, qu’avec l’envolée en 20 ans des prix des vins de Bordeaux.

Et Allan Sichel de rappeler: « la transformation profonde de la ville initiée par Alain Juppé, avec ce vaste projet urbain qui a révélé la beauté et la modernité de notre ville.  Il nous a permis de ne plus tourner le dos à notre fleuve, de réunir les deux rives et de redécouvrir nos quais, avec notamment la façade historique du quai des chartrons intimement liée au monde du vin. »

BORDEAUX ET SA FETE DU VIN

« C’est Alain Juppé qui a eu l’idée de la Fête du Vin, il y a 20 ans, pour mettre le vin à l’honneur, et donner l’occasion aux vignerons, au contact d’un public enthousiaste, de mettre en valeur leur production et leur savoir-faire. » Un modèle qu’il a fait en sorte aussi de reproduire avec la copie de cette fête à l’étranger, en commençant par Hong-Kong, Québec, Bruxelles puis Liverpool.

BORDEAUX ET SA CITE DU VIN

« C’est Alain Juppé qui a aussi eu l’idée de la Cité du Vin, qui a ouvert ses portes en juin 2016. Il a su passer votre les réticences de certains, y compris au sein même de notre filière, puisque la Cité du Vin n’avait pas vocation à ne parler que des vins de Bordeaux. Mais aujourd’hui tout le monde salue le résultat, on parle des vins de Bordeaux et du monde et c’est comme cela que Bordeaux mérite le titre de « Capitale Mondiale du Vin », concluait Allan Sichel.

Et voici donc notre Sage de Bordeaux qui s’en va rejoindre d’autres sages du Conseil Constitutionnel. Un conseil, Mr Juppé ? Emmenez-leur quelques bouteilles de Bordeaux, histoire de continuer la promotion parisienne de ce nectar…

Côté Châteaux, qui ne dort pas, vous avait permis, en avant première, de vous rendre compte du legs d’Alain Juppé dans le précédent article le 19 février dernier, avec les réactions d’Allan Sichel, d’Olivier Bernard, de Stéphan Delaux et Sylvie Cazes, à retrouver ci-dessous.

Lire ou relire l’article :

Le legs d’Alain Juppé dans le monde du vin à Bordeaux : « très important, durable et structurant »

25 Fév

Côté châteaux : les femmes du vin à l’honneur dans le n°5

A l’occasion de la journée internationale du droit des femmes prévue le 8 mars, Côté Châteaux a choisi de consacrer un numéro spécial sur les femmes du vin. Un focus sur ces maîtres de chais, oenologues, vigneronnes, propriétaires, sommelières, le tou t conjugué au féminin pour ce grand numéro de Côté Châteaux diffusé à partir du 4 mars sur NoA. Une tendance à une féminisation qui se ressent de plus en plus dans le monde viti-vinicole à Bordeaux. 

La journée des femmes, comme son nom l’indique, ce n’est qu’une journée, le 8 mars. Mais pour Côté châteaux, c’est un peu restrictif et c’est désormais toute l’année dans le monde du vin.

A l’origine, il s’agissait d’une « Journée nationale de la femme » (National Woman’s Day), le 28 février 1909, célébrée aux Etats-Unis à l’appel du parti socialiste d’Amérique. Depuis elle s’appelle journée des femmes ou des droits des femmes, célébrée le 8 mars en France,  l’occasion de dresser chaque année un bilan sur la situation des femmes dans la société et de revendiquer plus d’égalité en droits.

Côté Châteaux a tendance à dire qu’aujourd’hui les inégalités s’estompent progressivement, même s’il reste de nombreux progrès encore à faire. Mais des métiers qui jusqu’ici étaient dévolus aux hommes, se retrouvent aujourd’hui pas mal pris par des femmes comme maître de chai.

Sandrine Garbay en est l’exemple type. Diplômée de l’Institut d’Oenologie de Bordeaux, titulaire d’un doctorat en sciences biologiques et médicales, elle est rentrée à château Yquem en 1994 pour travailler en tant que responsable de la qualité. Pendant quelques années, elle a travaillé aux côtés de Guy Latrille, maitre de chai durant 45 ans à Yquem, puis l’a remplacé en 1998, un rêve qui est devenu pour elle une réalité. C’était alors à l’époque une petite révolution dans un monde essentiellement masculin, une première maître de chai à la tête d’un cru classé 1855, et pas n’importe lequel, celui qui est en haut de la liste : Yquem 1er cru supérieur.

Ce n’était pas courant qu’il y ait des femmes maîtres de chais dans des domaines aussi prestigieux comme Yquem. J’ai été une des premières femmes maîtres de chais dans un grand cru de Bordeaux. Cela a été un grand bonheur et aujourd’hui une grande fierté », Sandrine Garbay maître de chai à Yquem.

Sandrine Garbay et Pierre Lurton dans la salle de dégustation d’Yquem © JPS

Depuis plus de 20 ans, elle participe à cette magie de révéler ces raisins botrytisés pour donner l’un des plus grands vins liquoreux au monde. Bien sûr, elle a à ses côtés une solide équipe : Antoine Depierre comme chef de culture, Francis Mayeur directeur technique et bien sûr Pierre Lurton, Pdg d’Yquem : « Sandrine Garbay est une amie de longue date, c’est l’ambassadrice idéale pour Yquem, elle apporte sa touche de féminité de précision et d’élégance. » C’est donc tout naturellement que Côté Châteaux a pensé à elle comme la révélation de ces 20 dernières années et a fait son portrait dans ce numéro 5.

Ce numéro de Côté Châteaux débute dans les Graves, avec la nouvelle génération de femmes qui émergent dans le monde du vin à Bordeaux. Nous sommes allés à la rencontre de Léa Rodrigues-Lalande, 28 ans, une tête bien faite et une tête bien pleine, qui fait rayonner le château de Castres. Elle travaille aux côtés de son père José depuis plusieurs années et s’occupe de la gestion, du marketing et de la représentation tant en France qu’à l’étranger des 4 propriétés de la famille dans les Graves et en Pessac-Léognan.

Léa Rodrigues-Lalande au château de Castres © JPS

Quand à savoir si aujourd’hui elle ressent encore une « ségrégation » vis-à-vis des femmes : « non, il n’y a plus de misogynie, les femmes sont très bien intégrées. A la rigueur, un femme jeune a peut-être un peu moins de crédibilité qu’une femme qui a un peu plus d’expérience, mais en tout cas nous sommes désormais bienvenues dans ce domaine-là. » Léa-Rodrigues Lalande s’apprête a participer à la grande semaine des primeurs : « on a recevoir la planète entière et cela va déterminer l’impact que va avoir le millésime 2018, et pour nous, c’est un superbe millésime. »

Sébastien Delalot et Jean-Pierre Stahl au château de Lusseau avec Bérangère Quellien et Gwenaëlle Le Guillou

Des femmes qui suivent également les grandes tendances du moment et qui pour certaines ont été aussi précurseurs dans le choix de passer en bio : Bérangère Quellien au château Lusseau nous raconte, non sans humour, les idées qu’elle a mis en place sur sa propriété familiale depuis 1870 à Ayguemorte-les-Graves. « La bérue déglingué, c’est mon surnom, j’en ai fait aussi une cuvée pour casser tous ces codes souvent un peu lourd dans le bordelais. »

Passer en bio, j’y pensais quasiment dès mon installation en 2001 afin de respecter le terroir et le côté plus paysan de notre travail de vigneron », Bérangère Quellien du château Lusseau.

Bérangère Quellien et Gwenaëlle Le Guillou au château Lusseau © JPS

Guenaëlle Le Guillou, directrice du Syndicat des vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine confirme cette tendance : « aujourdhui on compte 952 propriétés, sur 13000 hectares, en bio sur la région, ce qui eut dire qu’on a une offre très large, dans toutes les appellations et dans tous les types de vins. En 2017 on a enregistré une centaine de propriétés supplémentaires qui ont franchi le pas de l’agriculture biologique. Est-ce que les femmes sont plus sensibilisées ? Peut-être , on sent que les femmes sont aussi à l’écoute du consommateur qui recherche des vins plus respectueux de l’environnement. »

Autre exemple de réussite dans le bordelais, Sylvie Cazes, co-propriétaire de Lynch-Bages, et ancienne présidente de l’Union des Grands Crus de Bordeaux. Elle a acquis en 2014 château Chauvin et c’est là sur ce domaine que je commence son portrait : « avec mes enfants en 2014, nous avons acquis cette très jolie propriété de Chauvin, en particulier avec Julie Régimbeau qui s’occupe de la propriété avec moi. Chauvin est situé à côté de Pomerol et en face du ravissant village de Saint-Emilion. Nous sommes médocains à l’origine, mais nous avons été séduits par ces paysages magnifiques et ce très beau terroir de Chauvin. »

Sylvie Cazes présentant à la presse son château Chauvin © JPS

Et de présenter son cuvier et son chai à barriques : « nous produisions 50000 bouteilles de grand vin et 20000 bouteilles de 2e vin Folie de Chauvin qui tire son nom d’une maison qui se situait sur la propriété au XIXe siècle… » Deux femmes de caractère qui s’entendent très très bien et pour cause : « globalement, ça se passe assez naturellement entre nous, on travaille ensemble depuis 3 ans maintenant » confie Julie sa fille. « Le caractère le plus impressionant chez elle, c’est cette faculté d’aller au bout des choses, c’est cela aussi qui m’a été transmis. »

Sylvie Cazes a ce recul et cette expérience reconnue pour parler de l’histoire des femmes dans le monde du vin : « en fait, il y a toujours eu des femmes dans la vigne, premièrement pendant les guerres quand les hommes n’étaient pas là, et puis aussi au fil des successions, quand il n’y avait pas de garçon ou quand les garçons voulaient changer de métier. En troisième lieu, il était assez courant de voir des femmes dans des postes de commerciaux ou dans le marketing, que dans des postes echniques, mais aujourd’hui il y a plus de filles à la faculté d’oenologie que de garçons, et de plus en plus de femmes qui dirigent des propriétés et en particulier à Bordeaux. » 

Sylvie Cazes entourée de 2 de ses 3 enfants, Julie et Pierre Régimbeau © JPS

La suite du reportage va se poursuivre au Chapon Fin, le plus vieil et plus bel établissement historique de Bordeaux avec son décor de rocaille où tous les plus grands chefs d’Etat, rois, artistes se sont pressés. Car Sylvie Cazes est aujourd’hui propriétaire avec sa famille de ce bel établissement avec Nicolas N’Guyen Van Hai en cuisine et en cette mi-février elle fait découvrir ses vins et son actualité aux journalistes spécialisés dans le vin et la gastronomie à Bordeaux. Une femme de tête qui est aussi la présidente de la Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin, ce qui va tout naturellement nous emmener à la Cité du Vin pour terminer ce n°5 de Côté Châteaux.

Les femmes de la Cité du Vin avec notamment Marina Léon, médiatrice oeno-culturelle à gauche © JPS

Nous partagerons ainsi un instant magique avec Shiyu et Caroline Boutry, les deux cavistes-sommelières de Latitude 20, elle nous présenterons également leur fabuleux parcours et la cave toute en rondeur, aux 800 références dont 500 du monde et avec 12 000 à 14 000 bouteilles dans un meuble unique.

Shiyu et Caroline Boutry à la cave Latitude 20 © JPS

L’émission se terminera en apothéose au 8e étage de la Cité du Vin au belvédère avec Marina Léon, médiatrice oeno-culturelle et une délégation féminine de salariées de la Cité du Vin qui compte un personnel féminin à 70%. Vivent les femmes du vin !

A voir dès le 4 mars à 20h15 sur la chaîne NoA, Côté Châteaux Spécial Femmes du Vin réalisé par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot.

LES DIFFUSIONS SUR NOA  : (Chaînes 337 sur Orange, 455 SFR, 326 Free et 339 Bouygues)

  • le 4 mars à 20h15 et 22H30
  • le 6 mars à 11h10 et 23h15
  • le 8 mars à 8h45, 20h15 et 23h15

Regardez Côté Châteaux N°5 Spécial Femmes du Vin réalisé par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot :

22 Fév

Le château de Pitray : un joyau néo-gothique en Castillon Côtes de Bordeaux

C’est un château qui surplombe les Côtes de Castillon, l’un des fleurons de l’appellation. L’étendard de la famille de Jean de Boigne y flotte. Une famille d’hommes illustres qui a écrit quelques pages d’histoire et de ce château en terre de Castillon.

Jean de Boigne espère transmettre à son tour les clés de Pitray plus tard à ses enfants © JPS

C’est le Comte Jean de Boigne qui m’invite à découvrir ce magnifique château à Gardegan-et-Tourtirac en Gironde : le château de Pitray, 600 ans d’histoire. Les origines de cette propriété viticole remontent à Jean de Las Symas dit Simard qui acheta une parcelle de vigne à son voisin de Saint-Emilion en 1466.

La construction du château féodal devait débuter au XVe siècle, un château qui a été détruit en 1860 puis reconstruit fin du XIXe au même emplacement pour lui donner la forme actuelle.

« Le château de Pitray est une propriété familiale depuis plus de 600 ans, je suis la 26e génération », commente Jean de Boigne. Vous pouvez voir dans cette pièce au mur des têtes de lions et les armoiries de la famille dont le nom complet est Simard de Pitray. »

Poussant la porte, dans le prolongement « là nous sommes dans la grande salle-à-manger…et vous pouvez voir ce bibelot au mur qui est la poupe d’un navire de guerre français qui s’appelait le Suffren (avec cette inscription « Dieu y Pourvoira »). « Suffren était un de mes ancêtres ». Le bailli Pierre-André de Suffren est l’un des plus fameux amiraux de l’histoire de France, reconnu pour sa bravoure, son instinct et son talent. Napoléon a d’ailleurs regretté de ne pas avoir eu un tel amiral dans sa marine pour contrer Nelson…« Le bailli de Suffren était un des amiraux de Lafayette qui est parti à la fin du XVIIIe siècle pour aider les Américains pour leur indépendance… »

Dans le vestibule, entrée principale du château trône fièrement le portrait du général Benoît de Boigne, commandant en chef de l’Armée des Mahrattes : « 6 générations au dessus de moi, un mercenaire qui est parti en Inde au XVIIIe siècle et qui pour un Prince Indien, le Maharadja Scindia a conquis tout le nord de l’Inde… », poursuit Jean de Boigne.

Dans le grand salon « voici un portrait du général de Boigne qui a fait construire le château actuel de Pitray, il a détruit le manoir en 1860 pour faire reconstruire dans le style Viollet-le-Duc le château actuel par l’architecte bordelais Blaquière, c’était pour lui une espère de stature pour montrer qu’il avait bien réussi. »

Dans les étages, le passage obligé par la tour pour admirer le magnifique travail des compagnons qui ont refait toute la toiture du château en 2016… « bienvenue sur un des points culminants de la Gironde… Je me souviens encore de mon grand-père qui disait oh la la il faut refaire le toit, et puis j’ai entendu mes parents dire oh la la il faut refaire le toit, j’ai donc refait ce toit, un peu grâce à la grêle de 2013, parce qu’une partie de l’assurance a payé la toiture, mais la plus grosse partie a été auto-fiancée par la vente de vin. Prêt pour recevoir la 27, 28 et éventuellement 29e génération de Pitray. »

Et Jean de Boigne est tout aussi fier de me dévoiler son chai à barrique et notamment sa fameuses cuvée : « voici les barriques dans lesquelles nous vinifions la Cuvée Madame , mon haut-de-gamme, en fait c’est une cuvée qui est composée exclusivement de raisins provenant de très vieilles vignes, la plus pure expression de mon terroir..Ce sont des vins assez concentrés, veloutés en même temps, et j’essaie de garder beaucoup de fruits pour exprimer la qualité du terroir ici qui est argilo-calcaire ».

Le château de Pitray produit selon les années entre 350000 et 400000 bouteilles, il possède 60 hectares, avec aussi les vignes qu’il a repris en fermage de son oncle, celles du château Castegens.

Le Comte Jean de Boigne, une rencontre passionnante au château de Pitray © NoA

« Tout est mis en bouteille à la propriété, cela part vers le négoce bordelais qui le distribue un peu partout et puis je vends un peu en direct par exemple en Angleterre, aux Etats-Unis, en Chine pas mal et je vends aussi en France en restauration et chez les cavistes. »

Voilà un grand vin de Castillon à découvrir et pour les amoureux d’histoire et de vieilles pierres, la possibilité de séjourner au château de Pitray qui fait aussi chambres d’hôtes, comme la comtesse de Ségur qui s’est inspirée du château de Pitray pour plusieurs de ses romans, venez vous ressourcer et chercher l’inspiration.

Regardez le reportage sur Pitray signé Jean-Pierre Stahl (à 11’40) dans l’émission Côté Châteaux N°4 sur Castillon réalisée avec Sébastien Delalot : 

30 Jan

Vin…solite : Lalique invente la barrique en cristal pour Lafaurie-Peyraguey

Une barrique tout en cristal remplie de Sauternes, pièce unique au monde qui a été commandée pour célébrer les 400 ans du château Lafaurie-Peyraguey. Elle orne désormais le chai de ce 1er cru classé de Sauternes à Bommes. Un hommage au savoir-faire de la célèbre cristallerie d’art Lalique associée au vin de Sauternes.

La barrique tout en cristal, remplie du 1er cru classé du © château Lafaurie-Peyraguey (photo Hervé Lefevbre)

Une barrique tout en cristal, rivets compris. A l’intérieur, 225 litres de Sauternes. Cette pièce unique au monde, signée des ateliers Lalique, orne depuis quelques semaines le château Lafaurie-Peyraguey en Gironde, dont elle célèbre les 400 ans.

La barrique, qui a la taille et la forme d’une barrique bordelaise, pèse près de 400 kilos une fois remplie du précieux vin liquoreux de Sauternes. Ses cerceaux sont en cuir.

Son fond transparent est illustré d’une reproduction d’une gravure de René Lalique de 1928 intitulée « Femme et raisin », qui figure également sur les bouteilles de ce premier grand cru classé en 1855.

Cette barrique, c’est 2 ans de préparation, 2000 heures de travail, c’est plusieurs centaines de milliers d’euros, c’est une oeuvre d’art, que le public va venir découvrir à Sauternes », David Bolzan, directeur des Vignobles Silvio Denz.

Douze corps de métier ont été nécessaires pour la réaliser, l’assembler et la décorer dans la manufacture Lalique à Wingen-sur-Moder (Bas-Rhin).

© Hervé Lefevbre pour Lafaurie-Peyraguey

Cette pièce a été créée à l’occasion des 400 ans du château Lafaurie-Peyraguey, propriété du groupe Lalique et de son PDG Silvio Denz. « L’idée est d’en faire un objet d’exposition pour témoigner de cette convergence entre le cristal et le vin. Du cristal qui habille le vin, c’est une première mondiale », a indiqué à l’AFP le David Bolzan, directeur-général des Vignobles Silvio Denz.

« Elle est faite pour être en exposition car trop fragile et trop lourde pour être utilisée. Elle contient le  premier millésime que Silvio Denz a fait : 2013″, a-t-il poursuivi, et représente une « fusion entre l’or de Sauternes et le cristal d’Alsace », selon le groupe.

Cette pièce d’exception est exposée dans un des chais de ce château, qui abrite également un hôtel-restaurant de luxe. Elle a été bénie le 3 décembre 2018 par un prêtre, tout comme la chapelle jouxtant les chais. La barrique est la dernière née d’une série de pièces uniques en cristal exposées à la vinothèque du château dont une Impériale (bouteille de six litres) et une caisse transparente de six bouteilles.

Avec AFP

27 Déc

Le blog Côté Châteaux fête ses 5 ans et 2,2 millions de pages lues

Lancé fin décembre 2013, le blog Côté Châteaux est une aventure à lui tout seul. Au gré de l’actu de la vigne et du vin et du temps qui file, il trouve quelques minutes ou quelques heures chaque jour que Dieu fait pour vous informer. Abnégation, passion et information, ça rime et c’est tatoué au coeur de Côté Châteaux.

Bernard Magrez, Guy Charneau et Côté Châteaux à Bordeaux Tasting, le 16 décembre dernier © Jean-Bernard Nadeau

Première diffusion le 23 décembre 2013… 5 ans plus tard, ce sont 2650 articles publiés et près de 2 millions 200000 pages lues. Et même, une émission mensuelle sur NoA de 13 minutes, appelée Côté Châteaux, sur les Terroirs de Nouvelle-Aquitaine et réalisée avec Sébastien Delalot.

Parmi les articles qui ont cartonné en cette année 2018 :  les 100 meilleurs vins au monde selon le Wine Spectator (21877), Viticulture : la grêle a fait de nouveaux dégâts sur plusieurs secteurs du bordelais (10629), le vin le plus cher au monde : Richebourg Grand Cru d’Henri Jayer (8676) , Michel Chasseuil, le plus grand collectionneur de vin au monde (7779), Château Cos d’Estournel : la fameuse porte de Zanzibar incendiée (5129), la grêle à nouveau tombée dans le bordelais avec de gros grêlons cette fois (4910), Grêle: entre 3000 et 5000 hectares de vignes très touchées en Gironde (4382), Millésime 2018 : boudiou, tout ce mildiou ! (4101), Saga Rothshild : Camille, Philippe et Julien continuent d’écrire la légende de Mouton (3841), Traversée de l’Atlantique en tonneau, c’est l’idée originale qu’a eu Jean-Jacques Savin pour rejoindre les Caraïbes (3557), Silvio Denz s’apprête à ouvrir un majestueux Hôtel Restaurant Lalique au château Lafaurie-Peyraguey ( 3331), Grêle à Bordeaux : 7000 ha touchés c’est encore pire que ce que l’on pensait (3321), Lafaurie-Peyraguey ouvre un somptueux Hôtel-Restaurant Lalique dans le Sauternais (2733),Sting en guest star pour l’inauguration de château Monlot (2718), …

Merci à tous pour votre fidélité et l’intérêt que vous continuez à porter à Côté Châteaux. Plus de 5235 personnes sur Facebook, 2550 sur Twetter, plus de 2000 sur LinkedIn et 1000 sur Instagram suivent le blog.

Une bonne dose d’humanité, deux doigts …déjanté pour bien rester informé !

18 Déc

Focus sur le Pacherenc du Vic-Bilh, un moelleux de fête

C’est une petite appellation de 300 hectares, mais avec une sacré savoir-faire. Le Pacherenc vaut le détour au pied des Pyrénées, une idée de moelleux (et de blanc sec) à servir sur les tables de fêtes.

Clément Bousquet en pleine récolte du petit manseng © Jean-Pierre Stahl

A Arroses, petit village aux 145 âmes du Béarn, près de Madiran, la famille Bousquet cultive depuis 1745 au pied des Pyrénées ces raisins dorés : petit manseng, gros manseng, arruffiac et petit courbu, qui vont donner un vin moelleux sur un terroir d’argile graveleuse.

Ce n’est pas le botrytis qui est recherché ici mais le passerillage, des grains séchés par le vent, le soleil et le gel © JPS

Le but, c’est d’avoir des raisins qui soient mûris à la fois par le vent, le gel et le soleil…ce que l’on recherche, c’est non pas un goût de botrytis dans le raisin et le vin, mais un goût de fruits, les grains clairs ont un goût d’agrume et ceux qui ont une couleur plus foncée un goût de fruits confits », Clément Bousquet

Si les vendanges sont aussi tardives ici, c’est depuis un événement climatique : le gel de 1991 qui a repoussé les différentes tries. Depuis l’appellation, comme celle de Plaimont, a trouvé là son secret. Des vendanges quasiment en hiver pour les dernières tries.

Nathalie Bousquet, Roland Podenas, Denis Degache, Clément et Pierre Bousquet © JPS

« Il y a un contre-bourgeon qui s’est développé avec du retard, avec un cycle un peu plus long qui allait jusqu’à le fin novembre, et donc ils ont tenté le coup d’aller jusqu’au 31 décembre quand ils ont vu qu’au 1er décembre, le raisin était encore beau et joli », me raconte Roland Podenas président de la Cave de Crouseilles.

Le maître de chai Loïc Dubourdieu à la Cave de Crouseilles © JPS

Pacherenc, comme Madiran, est à cheval sur 37 villages et 3 départements et 2 régions. On produit ici sur ces 300 hectares 200 000 bouteilles de blanc sec et  650 000 de blanc doux ou moelleux. « On a ce côté mangue, de côté fruit mûrs ce côté abricot qui ressort », commente Loïc Dubourdieu maître de chai de la Cave de Crouseilles.

Chaque année, l’appellation le concours des Barriques d’Or où chaque vigneron sélectionne sa meilleure cuvée de Pacherenc blanc ou moelleux.

Au mois de juin, après élevage on organise une dégustation à l’aveugle et on va sélectionner parmi ces 30 à 40 barriques les meilleures, les mieux notées ; cela se traduit ensuite par la vente aux enchères de nos barriques d’or du Pacherenc sec et moelleux le 1er lundi du mois de novembre », Denis Degache directeur de la Cave coopérative de Crouseilles.

Le chef Daniel Martineau du restaurant Le Terroir au Prieuré de Madiran © JPS

Et en décembre, le Pacherenc n’est pas oublié sur les tables de fêtes comme ici au restaurant le Terroir au sein du Prieuré à Madiran :

« J’ai préparé un petit carpaccio de courgettes et saint-jacques, c’est vraiment un accord qui va bien ensemble, cela fait partie du terroir… »selon le chef Daniel Martineau. 

« En bouche, on retrouve cette fraîcheur que l’on a au nez, beaucoup de vivacité, » complète Loïc Dubourdieu.

 

Un accord foie gras, figue, radis noir, pain d’épice avec un Pacherenc 2015 © JPS

« C’est très concentré au nez, très concentré en bouche, on a des arômes de mangue, de fruits très mûrs… », commente Rolland Podenas sur sa cuvée spéciale « Barriques d’Or » réalisée au lieu dit le Paradis sur le village d’Aydie.

Roland Podenas et sa cuvée des Barriques d’Or réalisée au lieu-dit « le Paradis »…on y est © JPS

« Le vin de Pacherenc continue de bien s’associer avec du foie gras et avec un plat qui est un petit peu épicé, donc cela va donner encore plus de saveur à l’assortiment met-vin. »

Bonnes Fêtes à tous.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Christophe Brousseau et Olivier Pallas :

17 Déc

Monbazillac à la fête… pour le deuxième numéro de Côté Châteaux

Le Monbazillac est ce fameux vin liquoreux qui va sans doute agrémenter les tables de fêtes en cette fin d’année 2018. « Côté Châteaux », l’émission sur les terroirs sur NoA, vous propose de mieux faire connaissance avec cette appellation créée en 1936, à travers une émission de 14 minutes. Nous irons à la rencontre de jeunes vignerons, de la cave coopérative, et vous proposeront une alliance met et vin digne d’un repas de fête . 

Guillaume Barou, la nouvelle génération des vignerons de Monbazillac © Jean-Pierre Stahl

C’est un peu un cadeau de Noël que vous fait Côté Châteaux. Un peu comme ce don de Dieu aux moines Bénédictins. Présents depuis le XIe siècle à Bergerac, ils avaient oublier de vendanger sur ces coteaux de Monbazillac et c’est ainsi qu‘ils découvrirent la pourriture noble, le Botrytis Cinerea, qui fait toujours la fierté des vignerons de Monbazillac.

 

L’équipe de choc, Sébastien Delalot et Jean-Pierre Stahl en plein coeur de l’appellation Monbazillac © GB

Dans ce second numéro de Côté Châteaux, je vous emmène en pleine récolte de ces grappes de raisins atteintes de botrytis cinerea, ce champignon synonyme de pourriture noble, avec les gens du cru, mais aussi avec le directeur de la cave coopérative Gilles Bartoszek et la présidente de la cave Sylvie Alem.

Des vendanges par tries successives (3 à 4), réalisées de septembre à novembre, plus tardives cette année sur ce domaine et emblème de l’appellation, le château de Monbazillac, acheté en 1960 par la cave coopérative.

Nous irons à la rencontre également de Guillaume Barou, 39 ans, qui incarne la nouvelle génération de vignerons : il s’est installé grâce à la cave coopérative et il  nous dira tout sur sa passion du botrytis et sur ce vin liquoreux : « quand on est Périgourdin et qu’on cultive le terroir, on découvre ce champignon qui est unique, exceptionnel. Et c’est tout aussi unique d’amener ce champignon à se développer pour faire les meilleurs vins, c’est passionnant »

Guillaume Barou et Gilles Bartoszek dans le cuvier inox de la cave coopérative © JPS

Pour être un bon vigneron, il faut être passionné, parce que c’est un métier de patience, il faut observer, travailler rigoureusement, c’est avant tout un métier de passion », Guillaume Barou vigneron.

Nous évoquerons également avec lui cette baisse de consommation, car après guerre quelque 100 000 hectolitres étaient produits et aujourd’hui c’est quasiment moitié moins, 63 000 hectolitres (8 400 000 bouteilles) en 2016.

 Avec mon collègue Sébastien Delalot, nous continuerons notre découverte par la cave coopérative qui représente 750 hectares sur les 2200 de l’appellation, et une production de 4 millions de bouteilles dont 3 millions de vin liquoreux de Monbazillac. Nous arpenterons les cuviers avec ses gigantesques cuves inox de 300 à 1000 hectolitres, mais aussi le chai à barriques.

Avec Gilles Bartoszek, le directeur de la cave coopérative, nous évoquerons les marchés qui se développent notamment à l’export : « nous avons des marchés traditionnels que sont les pays voisins comme la Grande-Bretagne, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, mais aussi le marché nord-américain et le marché asiatique qui se développe. »

Des vins de Monbazillac qui ont connu un essor dès le XVIIe siècle avec la Hollande, car avec la révocation de l’Edit de Nantes, de nombreux protestants avaient trouvé refuge en Hollande et avaient contribué à vendre leurs vins sur ces marchés-là. Une page d’histoire que nous contera Elena Lipatova, guide au château de Monbazillac.

Sylvie Alem, présidente de la cave coopérative de Monbazillac © JPS

Ce château c’est le fleuron de l’appellation, il domine la vallée de la Dordogne et où que vous vous trouviez en France, les Français vous diront qu’ils connaissent Monbazillac, non seulement à travers le vin mais aussi son château » Sylvie Alem présidente de la cave coopérative.

Le chef étoilé Damien Fragette et Romain Claveille du château Haut Bernasse © JPS

Après un petit détour par la Maison du Vin et du Tourisme où la production de 24 vignerons indépendants de Monbazillac est exposée, nous parlerons avec Romain Claveille du château Haut Bernasse de la question de sucrosité dans le vin : « nous sommes à la recherche du nouveau consommateur, nous cherchons aussi à avoir moins de sucre et à composer avec les cépages (que sont le sémillon, le sauvignon blanc et gris et la muscadelle) des vins plus appréciables et moins chargé en sucre ».

Enfin, nous vous mettrons l’eau à la bouche avec Damien Fagette le chef étoilé de la Tour des Vents qui proposera un accord met et vin avec le château Haut Bernasse. Des moments riches en générosité, en humain et en rencontres.

C’est ça Côté Châteaux, l’accent mis sur le terroir et l’humain. Carpe Diem et Bonnes Fêtes à tous.

LES DATES DE DIFFUSION SUR NOA (339 sur Orange, 455 sur SFR, 326 sur Free et 337 sur Bouygues) :

  • 22/12 à 14H30
  • 23/12 à 18h45
  • 24/12 à 9h45
  • 26/12 à 19h30
  • 28/12 à 17h30
  • 29/12 à 20h30
  • 30/12 0 7h45, puis 12h00, 19h45
  • 31/12 à 00h15 et 10h40
  • 03/01/19 à 9h15 et 20h45
  • 04/01/19 à 17h45

Regardez Côté Châteaux sur Monbazillac, réalisé par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot, ci-dessous :

10 Nov

Nouvelle tendance : ces vignerons qui débarquent à Bordeaux et ouvrent leur bar à vin

C’est « un château en ville » qui a ouvert le bal il y a un an rue Saint-James. Aujourd’hui, Tutiac ouvre un tout nouveau Bar à Vin également central à Bordeaux : le Tutiac Direct Wine Bar. Comment ces vignerons décident de faire bouger les lignes et se diversifient. Côté châteaux vous dévoile leur démarche.

Le chef Frédéric Coiffé, Laurent Querion, Arnaud Courjaud vice-présidents de Tutiac, et Damien Malejacq responsable marketing © JPS

Attention, c’est une machine de guerre qui a décidé de frapper fort en ouvrant ce jour le Tutiac Direct Wine Bar, le premier bar à vin de coopérateurs en France. En circuit court, en direct !

L’ouverture était annoncée depuis plusieurs mois sur la vitrine cours Alsace-Lorraine © JPS

Tutiac, c’était jusqu’à récemment cette coopérative aux 450 adhérents, 4000 hectares de vignes, qui produit 220000 hectolitres, soit 30 millions de bouteilles à l’année.

Le lieu est vraiment proche de l’un des emblèmes de Bordeaux © JPS

Mais Tutiac s’est rapproché des caves d’ Unimédoc, de Lugon et de Sauternes, ce qui lui donne encore plus de puissance: « aujourd’hui, on produit 320000 hectolitres, l’équivalent de 40 millions de bouteilles… »

Au centre Eric Hénaux, le directeur de Tutiac, entouré de l’équipe du Wine Bar © JPS

Avant on produisait du vin de Blaye en vrac, puis du Blaye en bouteilles, et désormais on produit du vin dans 15 appellations de Bordeaux, on veut être une marque qui soit crédible sur la place de Bordeaux« , Eric Hénaux, directeur de Tutiac.

Bar à vin et caviste en même temps © JPS

« Tutiac compte désormais 650 viticulteurs sur 6000 hectares, on impacte la vie de 1500 familles ».

Cela faisait un moment que cette idée originale d’ouvrir un bar à vin central à Bordeaux leur trottait dans la tête.Tout s’est fait rapidement depuis février et en quelques mois, un superbe bar à vin traversant entre le Cours Alsace Lorraine et la place qui donne sur la Porte Cailhau, a vu le jour, un investissement de 500000 €.

« On a fait appel à l’agence Versions qui a réalisé les magasins pour Comtesse du Barry, on essaie à chaque fois de s’appuyer sur des gens dont c’est le métier ».

Après avoir réalisé son marathon de soirées inaugurales avec les salariés (mardi la 1ère à laquelle Côté Châteaux participait en primeur), les clients, les journalistes, les étudiants de Kedge, c’est aujourd’hui le grand jour, l’ouverture au grand public.

C’est le 1er bar à vin de coopérateurs en France. Un projet un peu fou. On veut toujours être en avance sur les tendances, avec un rapport qualité-prix juste. C’est du circuit court en plein coeur de Bordeaux. » Damien Malejacq responsable marketing.

Cela va être un bar à vin de producteurs, ce sont des vignerons qui sont derrière ce projet là. Tutiac affiche quelque 50 références, auxquelles s’ajoutent une quarantaine d’autres caves coopératives d’autres régions viticoles comme Vinovalie, Alliance Loire, Nicolas Feuillate, ou Wolfberger (2 à 3 référence par coopérative) : « ce sont les vins de coop…ains » me précise Eric Hénaux.

Le chef Frédéric Coiffé participe à cette nouvelle aventure de Tutiac © JPS

Derrière le zinc, il y a aussi un chef Frédéric Coiffé, avec pour objectif de « changer de la restauration traditionnelle, même si à midi il y aura un menu du marché à 16€, on ne va travailler qu’avec desd poroducteurs du Sud-Ouest comme les produits de Louis Ospital, d’autres aussi de la charcuterie Sylvain Andrieux, etc… mais c’est ici le vigneron la star. Il va y avoir des vignerons partout, avec des portaits accrochés au mur et avec un écran plat qui va projeter le travail de ces vignerons coopérateurs. » Des vignerons, qui tous affichent au minimum un label de développement durable HVE2 ou HVE3. « On veut montrer avec les vignerons de Tutiac que ce projet est possible et servir de modèle aux autres vignobles français », poursuit Damien Malejacq.

Cette démarche est assez innovante, même si depuis plus de 10 ans, ils ont compris qu’il fallait aller chercher le goût du consommateur, là ils vont chercher l’amateur de vin, qui ne fait pas toujours la démarche de se rendre dans les propriétés ou à la cave coopérative.

Le but, il est là, c’est de partager avec le consommateur, comment ça se passe à la vigne, comment on fait du vin, c’est vraiment de l’échange à 100%

Estelle Roumage, la première à avoir eu l’idée de rapprocher son château de Bordeaux © JPS

La pionnière a tout de même été Estelle Roumage, 5e génération de vignerons dans l’Entre-Deux-Mers. Avec son château Lestrille, elle a décidé de s’implanter juste à côté de la Grosse Cloche, rue Saint-James, en créant « un château en ville », un nom original où tout est dit.

Dans son chai à barriques, la vigneronne Estelle Roumage au château Lestrille à Saint-Germain-du-Puch © JPS

Estelle Roumage avait pourtant de quoi s’occuper avec ses 45 hectares de vignes à Saint-Germain-du-Puch où elle produit la moitié en blanc et rosé et l’autre moitié de vin en rouge (en cuve, en barriques et avec une cuvée supérieure le Secret de Lestrille, 100% merlot élevé en barriques de chêne, en bois neuf).

Une ambiance de chai avec ces tonneaux comme table, avec Joël Bureau, Diane et Jacqueline © JPS

Estelle Roumage a repris cette propriété familiale créée par son arrière-grand-père en 1901, au moment où celle-ci fêtait son centenaire en 2001. Depuis elle a su la faire avancer, améliorer encore la qualité de ses vins et se remettre totalement en question : « on a au château une boutique qui fonctionne bien, mais parfois les bordelais ne viennent pas jusqu’à nous alors on est venu à eux ».Et depuis le 1er décembre 2017, elle a su aménager un petit nid douillet réalisé par un brillant architecte de Libourne, Alain Arnaud, où elle propose, pour agrémenter ses vins, des planches de légumes et fruits frais, de charcuteries et fromages, mais aussi des assiettes d’huîtres,… servies par Mathieu Bureau et Jan Braun. Un château en ville qui a réussi à trouver ses marques et qui est ouvert du mercredi au dimanche midi, avec ses formules qui plaisent.

On a du mal à attirer les bordelais, et on s’est dit puisque eux ne se déplacent pas vers nous, à nous de nous déplacer vers eux…Ce n’est pas un bar à vin classique, c’est vraiment le château qui s’est déplacé en ville. C’est un plus que l’on apporte, le côté local et en direct. » Estelle Roumage, château Lestrille.

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Alain Arnaud, Guillaume Puyo et Marie-Pierre Cosquier

Mes grand-parents étaient viticulteurs, et je retrouve ici l’ambiance, cela a un côté magique », Alain Arnaud.

L’originalité, c’est non seulement de trouver tous les produits du château Lestrille, de pouvoir les déguster à moindre coût en mangeant (avec une licence 2), de voir accroché au mur toute l’histoire de la famille Roumage dans la vigne depuis Eugène l’ancêtre.

 

Estelle Roumage et sa team Mathieu Bureau et Jan Braun de « un château en ville » © JPS

Et puis comme dit Estelle, cela permet de mieux passer certains moments délicats dans le vigne, car avec toutes ces intempéries, en 5 ans elle a perdu quasiment une récolte et demi. Pareil, pour Tutiac qui a perdu 30% avec la grêle du 26 mai dernier, « on a perdu 60000 hectolitres », selon Eric Hénaux.

Une nouvelle tendance et de belles initiatives saluées par Côté Châteaux, le blog du vin, qui prends le pouls de l’actu viticole.

Et pour être complet, le tout premier à avoir lancé l’idée, c’était François des Ligneris, du château Soutard qui avait ouvert l’Envers du Décor à Saint-Emilion, repris depuis par la famille Perse et Ronan Kervarrec.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Xavier Granger, suivi de la chronique de Frédéric Lot :

27 Oct

Château Latour nous dit tout sur sa certification bio

Château Latour revient sur sa certification bio annoncée en début de semaine et répond aux questions de Côté Châteaux. Merci à Hélène Genin, directrice technique de château Latour, pour ses réponses publiées dans le blog du vin et la rubrique Parole d’Expert.

La fameuse tour du château éponyme et les chais en fond © Jean-Pierre Stahl

JPS :  » Depuis quand le Château Latour a-t-il engagé ses premières expérimentations en bio et s’est-il décidé à entamer les démarches de certification ? »

Château Latour : « Les premiers essais en bio ont démarré en 2009 sur des îlots à forte sensibilité maladie et notamment botrytis. Les surfaces ont ensuite été progressivement augmentées pour atteindre la totalité de l’Enclos (47ha) en bio en 2015 (soit la totalité des surfaces pouvant produire du Grand Vin). Le passage sur l’intégralité du Domaine (93 ha) s’est fait en 2016 avec le début de la démarche de certification. »

JPS : « pourquoi avoir souhaité devenir un vignoble bio, est-ce l’avenir, pour répondre à une demande du consommateur, pour préserver la santé de tous (consommateurs, ouvriers viticoles, riverains) ? »

Château Latour : « sur ce sujet, nous sommes dans un processus de transformation continu.

Dès 2007, nous avons expérimenté le passage en bio dans notre vignoble de Bourgogne, le Domaine d’Eugénie et gagné en expérience de ce que ce type de conduite impliquait.

A Château Latour, nous avions déjà réduit l’utilisation des produits phyto sanitaires au strict minimum depuis plus de 20 ans. L’amélioration des connaissances, d’une part, associée à une forte prise de conscience des enjeux environnementaux et sociétaux, d’autre part, et une volonté très forte de la famille Pinault de transmettre ce vignoble aux générations futures dans les meilleures conditions possibles nous a fait accélérer cette démarche.

En parallèle la santé de nos salariés est évidemment une priorité et cette évolution peut y contribuer directement. »

JPS : « ce passage en bio est-il vraiment plus contraignant, risqué (par rapport à l’attaque notamment de mildiou cette année) et a-t-il un vrai surcoût ? »

Château Latour : « Le passage en bio implique effectivement une réorganisation complète du travail à la vigne et une forte mobilisation de nos vignerons sur la période à risque.

Les périodes de très fortes pressions , comme celle que nous avons vécue cette année, nécessitent d’être très bien équipé et d’avoir une équipe vigne fortement impliquée, en veille permanente sur l’ensemble du vignoble et très réactive pendant les phases délicates (y compris les week-ends !).

Il implique aussi que nous sortions d’une certaine « zone de confort » et que nous nous remettions en question pour mener efficacement ces campagnes de lutte ».

JPS : « aujourd’hui certifié bio, allez-vous tendre vers la biodynamie ? »

Château Latour : « Nous pensons que le bio est un passage obligé mais n’est en aucun cas un aboutissement. Nous croyons vraiment en l’intérêt de la biodynamie pour nous permettre notamment d’améliorer la résistance aux pathogènes de nos ceps à travers l’amélioration de l’équilibre de la plante. Avec la réduction probable des doses de molécules autorisées en bio à l’avenir, il nous paraît important de continuer en parallèle à travailler sur des solutions alternatives. »

JPS : « au final, est-ce l’avenir de la viticulture aujourd’hui ? »

Château Latour : « Comme nous le précisons plus haut, nous sommes dans un processus de transformation continue qui ne s’arrête certainement pas aujourd’hui avec notre certification.

Nous allons continuer à évoluer en améliorant nos connaissances sur le végétal, sa conduite et son environnement, en accompagnant la recherche sur les nouveaux produits, leur dosage et leur application, et en utilisant au mieux les nouveaux outils qui seront probablement développés pour l’efficience de ces traitements (détection, analyse, application mécanisée,…).

L’objectif étant de produire des très grands vins par des pratiques naturelles, dans un contexte de développement durable et à faible impact environnemental. »