23 Juin

Lafaurie-Peyraguey ouvre un somptueux Hôtel Restaurant Lalique dans le Sauternais

Cela va sans aucun doute faire parler de Sauternes partout dans le monde. Silvio Denz a eu cette idée de génie de consacrer un 1er cru classé 1855 en un hôtel-restaurant de prestige, signé Lalique. Un endroit magique qui témoigne de l’art de vivre à la française avec Jérôme Schilling comme chef du restaurant gastronomique. Il ouvre ce samedi 23 juin.

Lafaurie-Peyraguey sublimé par de nombreux panneaux de cristal Lalique © Jean-Pierre Stahl

C’est une renaissance à Bommes, en Gironde. Avec, au loin, son allure de château fort et ses 400 ans d’histoire, Lafaurie-Peyraguey ouvre le premier hôtel-retsaurant Lalique dans un 1er cru classé en 1855; ce projet, c’est le Silvio Denz qui l’a mûri depuis l’achat du château en 2014.

Silvio Denz, PDG de Lalique et propriétaire de Lafaurie-Peyraguey entouré d’Allan Sichel, président du CIVB et d’Olivier Bernard président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux © JPS

Lalique, pour moi, c’est l’excellence, c’est jouer la carte de l’excellence et ici on a un écrin, un hôtel qui est parfait pour cela, » Silvio Denz propriétaire de Lafaurie-Peyeraguey.

David Bolzan et Silvio Denz à l’entrée du château de Bommes © JPS

Silvio Denz a acquis la manufacture de cristal en 2008 et lui a redonné du lustre et une renommée internationale… Il s’est lancé en parallèle dans l’hébergement haut de gamme avec la villa Lalique et le château du Hochberg avant Lafaurie-peyraguey.

Une décoration confiée à Tina Green et Pietro Mingarelli, deux designers spécialistes de l’aménagement de yachts, mais pas seulement. ICe sont eux qui ont dessiné et fait réaliser tout l’ameublement du château et même le bar. Ils ont su jouer avec l’histoire, reprenant des bouchons de Bentley en cristal pour orner les fauteuils du bar, ou mettant en scène et en valeur des centaines de panneaux en cristal pour habiller le lieu.

Un mobilier incroyable avec ces mascottes en cristal qui reproduisent des bouchons de Bentley des années 20 © JPS

« La couleur que vous voyez ici est la couleur des grappes de raisin, le sol est de la couleur de la terre et de la vigne qui grandit, toute l’inspiration vient de cela et ce lustre-plafonnier Lalique rappelle la couleur des vins de Sauternes, » m’explique Tina Green designer.

« Femme, flore, faune, c’était les « 3 f » que René Lalique a utilisé dans beaucoup de ses oeuvres, il était très proche de l’Alsace, des vignes, il a créé beaucoup de carafes, de bouteilles, pour lui les vignes et les raisins, c’était quelque chose qui étaient omniprésents, » complète Silvio Denz.

Je cherche une synergie, une fusion entre le savoir-faire et le savoir-vivre à la française », Silvio Denz.

Christophe Noulibos, le directeur de l’Hôtel © JPS

Ce château viticole dispose désormais de 10 chambres et 3 suites que nous présente Christophe Noulibos. Le directeur de l’hôtel a exercé dans d’autres grands noms comme la Chèvre d’Or à Eze ou encore le Grand Hôtel de Saint-Jean-de-Luz.

Porte-fenêtre d’une suite donnant sur le vignoble de Lafaurie-Peyraguey © JPS

« Nous avons ici une décoration qui a été faite sur mesure, vous allez retrouver du mobilier avec des incrustation de cristal, du chêne poli, nos écrans plats qui sont encadrés d’un lustré or et chêne clair, » selon Christophe Noulibos directeur de l’Hôtel qui nous fait faire le tour des chambres et suites.

A la vinothèque que le public pourra visiter, avec dégustation © JPS

Silvio Denz s’est entouré d’une sacré équipe, avec David Bolzan ancien directeur d’une maison de négoce comme directeur général des Vignobles Silvio Denz, et Romain Iltis, chef sommelier de la Villa Lalique et meilleur ouvrier de France qui a réalisé la carte avec Adrien Cascio (le sommelier en titre) : une bible avec des milliers de références de vin dont certaines remontent jusqu’en 1893.

Romain Iltis a réalisé une carte incroyable à partir de la cave personnelle de Silvio Denz, mais avec bien d’autres pépites aussi © JPS

On a la chance d’avoir l’embarras du choix, avec 2500 références à la carte, on est parti à la base de la collection personnelle et familiale de Monsieur Denz qui est un grand passionné de Bordeaux. », Romain Iltis Chef Sommelier de la Villa Lalique

« Je connais Silvio depuis qu’il est arrivé à Bordeaux, je savais que c’était un fou de vin bien sûr. Alors voilà on le retrouve dans ce livre, à la carte, on l’a vu à la villa Lalique, on le voit ici et partout où il passera on le verra de la même façon », explique Michel Rolland le célèbre oenologue qui travaille avec Silvio Denz depuis le début à Faugères.

David Bolzan avec les élus de la région et Jean-Luc Gleyze, dégustant le SweetZ © JPS

Dépoussiérer l’image du Sauternes, c’est la grande idée qu’a eu David Bolzan, originaire lui-même de la région de Sauternes. C’est ainsi qu’à été lancé le SweetZ (avec un Z comme Denz et Zwitzerland) : « 6 centilitres de vin de Lafaurie avec 3 glaçons et un zeste d’orange et vous avez un breuvage absolument parfait en toute occasion, été comme hiver… » David Bolzan.

« Je trouve que c’est une manière peut-être beaucoup plus contemporaine de déguster du Sauternes, en tout cas beaucoup plus accessible pour les jeunes générations », commente Jean-Luc Gleyze le président du Conseil Départemental de la Gironde.

« De pouvoir amener le consommateur dans un lieu aussi prestigieux, aussi qualitatif et qui va passer un bon moment à travers ces vignes, avec un verre de Sauternes, on retrouve les fondamentaux : c’est la dégustation, le plaisir, l’art de vivre. » Fabrice Bernard de la Maison Millésima.

Collection des différents contenant de Faugères avec vue sur le chai de Mario Botha © JPS

Silvio Denz avait commencé à écrire son histoire singulière dans le vignoble de Saint-Emilion, en acquérant dès 2005 château Faugères où il fit construire un chai atypique gravitaire, un chai cathédrale, signé par l’architecte italien Mario Botha.

Claudio et Silvio Denz devant le château Faugères © JPS

J’adore Saint-Emilion, je cherchais durant 4 ans un château et je suis tombé sur château Faugères. Je cherchais surtout un grand terroir qui avait le potentiel d’être classé », Silvio Denz

Yann Buchwalter le directeur d’exploitation de château Faugères © JPS

Pour Yann Buchwalter, directeur d’exploitation:  « ce versant est » est éclairé par le soleil levant,  plus frais car à l’ombre l’après-midi. Nous avons de vieilles parcelles très qualitatives, qui ont plus de fraîcheur et un peu plus d’acidité. »

« Mario Botha a dit : premièrement, le chai est un outil de travail, et en même temps il voulait une tour, un symbole avec cette vue sur les chais, sur le château, sur les vignes. On a en globalité presque 100 hectares, avec la vue sur toute nos vignes », explique Silvio Denz.

Silvio et Claudio Denz, ce dernier gère Denz Weine à Zurich, maison d’enchères et de distribution de vin © JPS

Silvio Denz travaille depuis quelques années avec son fils Claudio à la tête d’une entreprise de distribution et maison de vente aux enchères à Zurich. Celle-ci vend non seulement les vins de Silvio Denz mais aussi de nombreux vins de Bordeaux à destination des restaurants.

Je suis très content de suivre ses pas, si j’y arrive. J’apprends tous les jours et c’est un plaisir de travailler ensemble, « commente Claudio Denz.

Le chef Jérôme Schilling (à droite), l’un des plus doués de sa génération © JPS

L’art de vivre à la française est aussi incarné par la cuisine du chef Jérôme Schilling. Ce jeune Alsacien de 35 ans a été chef exécutif durant 2 ans à la Villa Lalique. Villa qui a décroché 2 étoiles au Michelin avec le grand Georges Klein. Jérôme Schilling a appris auprès des plus grands comme Joël Robuchon ou Thierry Marx :

Bar de ligne arlequi et bergamote, avec un verre d' »insolite de Lafaurie » © JPS

« ça c’est un insolite de Lafaurie-Peyraguey, c’est une marinade réalisée avec le vin du château avec de la fleur de sureau, mes équipes l’on cueilli il y a un mois au sud gironde et le fait macérer pendant 3 jours au frigo, et je le sers avec un filet de bar. »

Le chef présentant son équipe, le soir de l’inauguration le 19 juin © JPS

Une cuisine créative et une nouvelle image de l’or de Sauternes qui devraient redynamiser ces vins liquoreux.

La team de Jerôme Schilling dans les cuisines © JPS

« On avait connu le Sauternes vin des tsars, vin des rois, même une barrique pouvait s’échanger contre une villa du bassin d’Arcachon, c’était il y a un peu plus d’un siècle… Ce sauternes qui est le vin le complexe, le plus riche était endormi et là un coup de jeune est en train d’arriver » Jean-Pierre Rousseau de la Maison  Diva

Le vin, c’est une passion, c’est un bonheur de passer du temps avec des amis, pour moi c’est un bonheur », Silvio Denz.

Avec une précision suisse, cet amoureux des vins de Bordeaux a réussi ce subtil exercice de style de marier l’histoire, ces fabuleux vins liquoreux et la pureté du cristal, en terre de Sauternes.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot, Eric Ddelwarde, Christophe Varone, Sarah Paulin et Isabelle Rougeot : 

28 Mai

« Des orages de grêle aux conséquences désastreuses »: 7100 hectares confirmés dont 3400 touchés à 80%

Les ODG, le CIVB et la Fédération des Grands Vins de Bordeaux ont tenu leur réunion de crise de 15h30 à 17h15 à Beychac-et-Caillau. L’état des lieux que Côté Châteaux vous a donné en primeur est confirmé : 7100 hEctares touchés par 2 épisodes de grêle les 21 et 26 mai.

Les surfaces grêlées atteignent 7100 hectares dont 3400 hectares à 80%, compromettant la récolte 2018 et aussi celle de 2019, lorsque les bois sont atteints.

  • Les secteurs les plus touchés sont Blayais/Bourgeais : 5500 ha, dont 3000 à plus de 80%;
  • Secteur Médoc : 1200 ha dont 400 à plus de 80%.
  • Secteur Entre-Deux-Mers : 400 ha
  • mais aussi Pessac-Léognan à estimer…

C’est le 3e épisode climatique important en 6 ans qui fragilise de plus en plus de petits vignerons, aussi des mesures sont envisagées par l’interprofession et les associations viticoles.

« Les mesures envisagées sont des mesures « classiques », je dirais, comme des reports d’échéances MSA, allègement voire dégrèvement des taxes foncières sur le non-bâti, » commentait Bernard Farges.

On demande des mesures fortes de la part de l’Etat, qui n’ont pas pu être mises en oeuvre en 2017, notamment la mobilisation de cautions par l’intermédiaire de la Banque Publique d’Investissements. » Bernard Farges vice-président du CIVB.

Cet après-midi, Jean-Luc Gleyze le président du Conseil Départemental s’est rendu à Bourg et à reignac dans le Blayais, il compte bien se montrer solidaire des viticulteurs par quelques mesures comme par le passé. Le Préfet de Région se rendra à Macau dans le Médoc mais aussi dans le Blayais et le Bourgeais.

Une réunion publique réunira aussi les vignerons victimes à 14h30 à Saint-Christoly de Blaye.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Dominique Mazères et Ines Cardenas

Grêle à Bordeaux : c’est encore pire que ce qu’on pensait, 7000 hectares touchés…

Bordeaux recense au fur et à mesure les dégâts. Ce matin, 7000 hectares ont bien été impactés, davantage que les 3000 à 5000 estimés hier matin. Une réunion de crise va avoir lieu cet après-midi à Beychac-et-Caillau avec la Fédération des Grands Vins, le CIVB et les appellations touchées.

Samedi, j’ai pu croisé des vignerons groggy, mais aujourd’hui c’est pire que ce qu’on pensait : 7000 hectares pour l’heure touchés par la grêle… mais cela pourrait être encore plus.

COTES DE BOURG ET BLAYE, LES PLUS IMPACTES

En Côtes de Bourg 40% de l’appellation, 2500 hectares ont été sévèrement impactés.

Dans le Blayais, même topo avec 1000 totalement rasés « C’est considérable », commente Michael Rouyer directeur de Blaye. « Berson, St Christoly, c’est ravagé. Reignac, Marcillac St Vivien également bien touchés. »

LE SUD MEDOC EGALEMENT

Mais il y a aussi le Médoc avec Macau,  Parempuyre et Ludon avec le château d’Agassac. Jean-LucZell, le directeur général me confie ce matin :« on est touché sur la partie la plus à l’ouest. 20 hectares fauchés, pas de récolte sur ces 20 ha cette année. Sur le reste, c’est plus où moins touché. On avait déjà tout ébourgeonné, épampré, on avait une belle récolte… » Malheureusement, c’était avant samedi 14h.

Samedi, c’était à pleurer, c’était la piscine dans les vignes », Jean-Luc Zell château d’Agassac.

A PESSAC-LEOGNAN DE GRANDS NOMS TOUCHES

Egalement Pessac-Léognan, château Brown est touché de 50 à 70% également le célèbre cru classé Smih Haut Laffite en partie touché.

Pour Jean-Christophe MAU directeur de Brown : « on va dire qu’aujourd’hui, ça va un peu mieux, mais hier et avant-hier on était un peu groggy ! Bon, c’est la nature. Tout le vignoble, 35 ha d’un seul tenant, a été touché. Maintenant il faut attendre un mois pour voir. On a du prendre de 50 à 70%; maintenant, il faut attendre. »

Pour Smith Haut-Lafitte, « pour l’instant c’est difficile à dire, mais samedi on a l’impression que c’était la nuit à ce moment là. » m’explique Fabien Teitgen, directeur technique. « On n’est pas comme à Bourg totalement haché, mais on on a des bois impactés, on ne sait pas trop ce que cela va donner. Nos 80 ha ont été touchés à des degrés divers. »  « Smith n’avait jamais été touché, en 25 ans c’est la première fois que je vois la grêle ici. »

LES EVENEMENTS CLIMATIQUES SE SUCCEDENT A BORDEAUX

La plaie du gel du 27 avril 2017 n’est pas encore refermée qu’arrive ce nouveau drame. Souvenez vous 39% de la récolte a été perdue l’an dernier avec l’une des plus faibles productions, enregistrées à Bordeaux, 3,6 millions d’hectolitres.

Les autres événements climatiques sont encore dans les mémoires comme la grêle de 2013 avec 15000 hectares touchés et celle de 2009 également.

REUNION DE CRISE AVEC LA FEDERATION DES GRANDS VINS ET LE CIVB

A 15h30, la Fédération des Grands Vins de Bordeaux, le Civb et l’ensemble des appellations touchées vont faire un état des lieux et évoquer les pistes habituelles de reports d’échéances bancaires de cotisations MSA ; voire d’autres aides peut-être du département ou de la région. Car de nombreux vignerons aujourd’hui à Bordeaux sont fragilisés.  Si la superficie du vignoble reste à 112000 hectares, le nombre de vignerons exploitants a été divisé presque 2 en 20 ans il n’en reste que 5800 à ce jour. 

27 Mai

Grêle : entre 3000 et 5000 hectares de vignes très touchées en Gironde

24 heures après les violentes chutes de grêle, les vignerons pansent leurs plaies et les syndicats viticoles ont commencé à estimer les dégâts fort importants. Deux secteurs ont énormément payé : les Côtes de Bourg et le Blayais. Le Sud Médoc, Pessac-Léognan et quelques secteurs de l’Entre-Deux-Mers ont été en partie touchés.

Les dégâts hier en début d’après-midi en © Côtes de Bourg, dus à la grêl tout juste tombée…

En cette fin de matinée, Bernard Farges, le vice-président du CIVB, me confiait « on a une vision plus large mais pas encore très précise. « On peut dire qu’entre 3000 et 5000 hectares ont été très touchés. Il faut attendre pour avoir plus de précisions ».

« La zone la plus vaste, c’est le Blayais et le Bourgeais…Il y a également eu le Haut-Médoc (Ludon, Parempuyre, Macau), une partie de l’Entre-Deux-Mers (Pellegrue). Le vignoble charentais et celui de Cognac ont aussi été très touchés ».

La vraie différence avec ce qu’il se passait il y a 10 ans, on n’avait pas des orages de grêle aussi massifs », Bernard Farges Vice-Président du CIVB.

Et d’ajouter : « ce qui est terrible, c’est la succession d’événements, l’an dernier, l’année suivante, c’est dur ! Economiquement, cela va être compliqué et moralement aussi. »

26 Mai

Des vignes totalement hachées par la grêle en Côtes de Bourg

Les premiers constats effectués cet après-midi sont dramatiques. De nombreux domaines ont perdu la récolte à venir. Des bois sont meurtris pour deux millésimes. Les Côtes de Bourg estiment les dégâts à 1500 hectares touchés.

Une couche de grêlons intacts 2 heures après le drame dans la vigne des Côtes de Bourg © Jean-Pierre Stahl

Lansac ou Samonac, le haut de l’appellation des Côtes de Bourg est jonché de feuilles et branches cassées..

En suivant Didier Gontier et Stéphane Donze, le directeur et président de l’appellation, c’est un spectacle de désolation qui s’offre à nous: une route fume encore, 2 heures après cet amas de grêle qui n’a rien laissé sur les bois de vigne !

On est abasourdi par l’impact, par la gravité sur la récolte mais aussi sur celle qui va arriver derrière car on ne sait pas quels sont les bois qu’on pourra récupérer de la vigne », Stéphane Donze président de l’appellation

Lionel Lorente du château du Luc à Bayon commente avec eux cet épisode des plus violents : « c’est pire qu’en 2009, le même couloir de grêle qu’on a eu en 2009 mais avec des intensités plus fortes ».

En 10 minutes à 14 heures, de gros grêlons de 2 à 3 centimètres, très tranchants ont totalement haché la vigne à de nombreux endroits.

Stéphane Donze, Cyril Giresse et Didier Gontier, observant les dégâts © JPS

Cyril Giresse, du château Gravette Samonac, vient évaluer cette catastrophe en se tenant le visage… Ses 9 hectares de vigne, d’un seul tenant, sont totalement hachés.

Cela a duré 10 minutes à un quart d’heure, avec des grêlons très gros… Il y avait un vent assez violent, qui les projetait sur la végétation. Cela a été bref mais très, très fort », Cyril Ginesse

« On a d’autres vignobles à Bordeaux qui sont touchés aussi mais on a une Fédération des Grands Vins, on a une interprofession, un syndicat viticole et des collectivités qui seront là surtout dans ces moments difficiles ».

« On mettra tout en oeuvre pour les soutenir dans cet épisode violent », m’explique Didier Gontier directeur des Côtes de Bourg.

La solidarité devra jouer à plein, alors que bon nombre de vignerons à Bordeaux ont été fragilisés par le gel en avril 2017 où 40% de la récolte a été perdue.

Et pour résumer, Gérard Ginesse, le père de Cyril a lancé « belle apparence, petite abondance » disaient les anciens…la voix de la sagesse en cette fin de journée où la nature avait repris ses droits et où un soleil brillait, comme un pied de nez à tout ce qui venait de se passer.

Il y a toujours une lueur d’espoir, celle de se dire qu’au moins la France entière aura parler de cette fabuleuse appellation qui gagne à être plus connue et qui a des stocks à s’arracher en guise de solidarité avec les vignerons des Côtes de Bourg.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Delphine Roussel-Sax et Rémi Grillot :

La grêle est à nouveau tombée dans le bordelais avec de gros grêlons cette fois !

Encore des intempéries dont Bordeaux se serait bien passées. En cette fin de semaine, quelques vignes avaient déjà été impactées par un premier orage de grêle. Rebelote en ce début d’après-midi avec des grêlons de 2 à 3 cm…

Pour évaluer la taille des grêlons tombés durant 5 minutes © JPS

Ca suffit, n’en jetez plus ! Bordeaux a payé un lourd tribu en 2013 avec la grêle qui avait ravagé plusieurs milliers d’hectares, avec 1600 domaines touchés. A cette époque de nombreux châteaux avaient été fragilisés, certains ont même abandonné. Puis il y a eu le terrible épisode du gel d’avril 2017, avec 3 jours de gel intense les 21, 27 et 28 avril,  40% de récolte en moins et plus d’1 milliard et demi de pertes.

En ce début d’après-midi, un orage de grêle a sévi durant plus de 10 minutes avec des grêlons qui au fil du temps grossissaient pour s’amasser en couche compacte, les grêlons retrouvés étaient de 2 à 3 centimètres .

On croise les doigts pour souhaiter que les vignerons du bordelais ne soient pas trop touchés car cela risquerait d’être un drame absolu pour certains déjà mal en point.

« CATASTROPHIQUE » EN COTES DE BOURG, « BLAYAIS RAVAGE »

D’après les premiers retours, l’orage se serait abattu « de Bordeaux à Pauillac en passant par le blayais », selon Bernard Farges président des Bordeaux et Bordeaux Supérieur et vice -président du CIVB, qui me confirme un peu plus tard que « le Blayais est aussi ravagé ».

Michaël Rouyer , directeur des Vins de Blaye-Côtes de Bordeaux témoigne en cet fin d’après -midi : « dur, dur, c’est la catastrophe. Franck Jullion (le président) fait le tour des propriétés. Tout le sud de Berson, Saint-Christoly de Blaye, Marcillac, ça a pris aussi. En 2017, on avait eu 30% de volumes perdus, ça va être très compliqué pour certains. »

Didier Gontier, directeur des Côtes de Bourg, me donne l’état des lieux : « c’est catastrophique, complet…à Bourg, c’est haché… »; confirmation par une autre amie et connaissance de Côté Châteaux, Amélie Osmond du Clos du Notaire qui me confie « on a pris cher » avec une émotion non dissimulable.

D’autres comme Camille-Gaucheraud bien touchés par le gel en 2017 dans le Blayais n’a  « absolument rien » selon Freddy Latouche et c’est tant mieux. Pas tous les ans tout de même.

Et pourtant comme le rappelle Michaël Rouyer « il y avait une sortie de belles grappes, assez fournies. Un an après le gel, ces paysages de désolation, ça fait beaucoup ! »

25 Mai

Le Point spécial Bordeaux : focus sur les nouvelles fortunes du vin et le millésime 2017

Le Guide de Jacques Dupont est paru ce jeudi 24 mai, avec en couverture Silvio Denz. Il l’a présenté lors d’une soirée spéciale au Bistrot du Sommelier où l’ensemble des acteurs du monde du vin de Bordeaux étaient présents. 40 vignerons « coup de coeur » ont fait dégusté leur vin. Un numéro du Point, très riche, qui se focalise aussi sur les nouvelles fortunes du vin.

Gérard Linaires, le maître de chai de Mouton-Rothschild (1er CC), affiche un 18,5 et un coup de coeur, avec Jacques Dupont du Point © JPS

Cette année encore, Jacques Dupont et Olivier Bompas, les deux journalistes et critiques du Point, ont analysé, goûté, dégusté « une fois, deux fois et plus parfois en cas de doute » les vins de Bordeaux.  5 semaines en immersion dans le plus grand vignoble de France, en sous-marin, durant cette campagne de primeurs : « on a commencé par les dégustations syndicales à partir de la deuxième quinzaine de mars où tout a été dégusté à l’aveugle » puis on a eu trois semaines en avril  pour visiter les châteaux et faire les portraits de viticulteurs. Jacques a fait plutôt la rive droite et moi le Médoc », me précise Olivier Bompas, journaliste et sommelier.

Quant aux notes globales octroyées par le tandem sur le millésime 2017 : 15 pour les rouges du Médoc, de Fronsac et du coeur de Pomerol, 16 pour les blancs secs et les liquoreux.

Amélie Vergès de Castel la Rose, 27 ha en Côtes de Bourg (noté 15), et le château Fonbadet à Pauillac (15-15,5) © JPS

« Globalement, c’est une année compliquée à cause du gel, il y a eu tout un travail de tri, cela a influencé aussi sur l’assemblage. La rive gauche s’en sort un peu mieux que la rive droite où c’est plus disparate et moins homogène que sur la rive gauche », continue olivier Bompas; « des vins avec de la souplesse, de la fraîcheur, pas des tanins monstrueux, les vins avaient des profils de « buvabilité » déjà très agréables, avec pas trop d’alcool cette année »

Parmi les « appellations au top » pour Jacques Dupont et Olivier Bompas : « Saint-Estèphe, les crus bourgeois ou assimilés du nord-médoc, Bourg, Cadillac, Sauternes et Barsac non gelés. »

Jacques Dupont, Etienne Gernelle directeur du Point, et Olivier Bompas au Bistrot du Sommelier de Bordeaux © JPS

Hier soir, c’était au Bistrot du Sommelier de Bordeaux l’événement du monde du vin : la parution du Guide de Jacques Dupont inséré dans l’hedomadaire le Point spécial Bordeaux. 40 châteaux coups de coeur étaient présents dont Mouton-Rothschild qui n’a pas été impacté par e gel : « on n’a pas du tout été inquiété par le gel, c’est la chance de cette bande de Pauillac, entre estuaire et océan qui nous permet d’être protégé par cette calamité qu’est le gel. On a réalisé un 2017 avec beaucoup de fruit (fruits noirs, cassis, cerise noire), de la sucrosité, une belle fraîcheur. Beaucoup de précision sur les tanins et une formidable longueur », me commente Gérard linaires, le maître de chai de Mouton, 1er cru classé de Pauillac.

Pour  ces coups de coeur ? « Il y a bien sûr la qualité, mais aussi l’élan qu’on peut avoir en dégustant un vin, une vraie émotion avec un vin », Jacques Dupont

 « On fait aussi jouer la nouveauté, quand un vin est noté 15 dans une appellation et qu’il y a un nouveau, on le signale par un coup de coeur. On a aussi tendance à « favoriser l’ascenseur social » avec des jeunes qui démarrent et travaillent très bien, on a tendance aussi à leur mettre une coup de coeur. »

Charlotte et Valentin Généré Milhade de Vieux-Chaigneau © JPS

Dans cette dégustation du Point, il y a bien sûr de grands noms de châteaux mais aussi des découvertes fort sympathiques comme le château Vieux Chaigneau en Lalande-de-Pomerol. Charlotte et Valentin Généré Milhade, tous deux 30 ans, ingénieurs agronomes diplômés de Montpellier, ont racheté ce château avec ses 6 hectares en 2014. « C’était une propriété bâtie par un couple avant nous et qui voulaient le transmettre à un autre couple. Ils ne voulaient pas le vendre à un investisseur qui n’aurait pas habité la maison. On s’est marié en 2014 et c’est la même année qu’on a acheté la maison et les vignes, et depuis on s’en occupe tous les deux. » Si le 27 avril 2017, ils ont perdu 50% de leur récolte en une nuit, leurs vignes non touchées leur ont permis de faire un très grand vin, noté 15 et coup de coeur, assemblé à 90% Merlot, 7% cabernet sauvignon et 3% cabernet franc, un millésime assez frais, très équilibré » selon Valentin, « fruits noirs, bouche velouté » selon Jacques Dupont.

Anne Sophie Gillet du château Boutillon avec son compagnon Damien Pagès château Noaillac © jps

Autre belle rencontre, Anne Sophie Gillet du château Boutillon en Bordeaux Supérieur, qui présentait avec son compagnon Damien Pagès (château Noaillac),  sa cuvée Luigi (du nom de son grand père Luigi Filippi) : « un 100% merlot, élévé en barriques de chêne neuf. » Un joli millésime 2017, noté 15,5-16, (fruits rouge, bouche e prise de bois vin frais, et juteux, élégant bonne longueur, finale relevée ») avec un message sur la bouteille que son grand-père aimait répéter à souhait : « verser doucement, c’est là l’authenticité ». Un peu comme le blog Côté Châteaux qui cultive au quotidien l’authenticité et les vrais gens !

26 Avr

Timothée Bouffard : 30 ans de métier et le « spirit » de courtier en vins

Son rôle est souvent méconnu, mais c’est l’un des plus vieux métiers de la place de Bordeaux. La profession de courtier en vins est un métier d’intermédiaire entre le vigneron et le négoce, un rôle de conseil et de vente primordial pour les viticulteurs. Rencontre avec Timothée Bouffard et ses collaborateurs.

Thimothée Bouffard, du bureau Ripert, courtier en vins depuis 30 ans © JPS

Figure incontournable de Bordeaux, Timothée Bouffard est courtier en vins depuis déjà 30 ans.

C’est un métier plus que centenaire (édit de Saint-Louis en 1243), que l’on trouve dans bon nombre de régions viticoles, un métier que Timothée Bouffard exerce au sein du bureau Ripert à Bordeaux, un bureau de courtage familial depuis 3 générations.

Ce métier de courtier en vins est un métier d’intermédiaire entre le vigneron qui a du vin à vendre, comme ici au château Monbrison, propriété de Laurent Vonderheyden (15 hectares en AOC Margaux), et le négoce, qui cherche à acheter pour ses clients.

Un rôle primordial à chaque campagne de primeurs (spécificité bordelaise où les vins sont en vente avant d’être livrés), après avoir été dégustés lors de la fameuse semaine des primeurs début avril.

« On essaie d’être diplomate, autant que faire se peut, et puis on leur donne nos avis et c’est à eux à prendre la décision, parce que ce sont leurs vins, leurs productions, ils connaissent aussi leurs importateurs, leurs distributeurs », précise Timotée Bouffard.

« Avec l’ensemble des informations qu’ils peuvent avoir de par le monde maintenant, avec une information qui circule beaucoup plus vite, ils savent ce qu’ils peuvent faire ou ne pas faire, ou quelle est la fourchette de prix dans laquelle ils peuvent se trouver. »

Le courtier en vins a vraiment un rôle de conseiller tout au long de l’année, il est rémunéré à hauteur de 2% sur le montant des transactions. Le prix de chaque millésime dépend de la qualité, mais aussi des millésimes antérieurs.

Timothée Bouffard, le courtier en vins, avec le propriétaire de château Monbrison Laurent Vonderheyden

« On est obligé de trouver un espèce d’équilibre quelque part, non pas sur la quantité de vin que nous mettons en marché, mais sur le positionnement is-à-vis de notre consommateur, » commente Laurent Vonderheyden du château Monbrizon.

Stéphanie Robert est courtier de campagne, ici au château Tour des Graves © JPS

Stéphanie Robert, est également courtier en vins depuis 20 ans au bureau Ripert, qui compte 8 salariés et associés. Elle est plutôt courtier de campagne, elle s’occupe plus précisément des petites propriétés comme ici la Tour des Graves, en Côtes de Bourg.

Stéphanie Robert, courtier en vins, avec David Arnaud, du château Tour des Graves © JPS

« On propose des lots en vrac, du vin en vrac à la citerne, on a aussi des demandes sur de la bouteille et du vrac rendu mise, c’est à dire que le négociant mandate un metteur en bouteilles sur la propriété pour conditionner lui même le vin » selon Stéphanie Robert.

David Arnaud, le propriétaire de ce château, vend entre 20 et 30% de ses 1500 hectolitres produits annuellement au négoce bordelais.

« On travaille ensemble depuis près de 10 ans, on se connaît, on s’est comment on réagit, elle elle connaît mes vins, c’est cela aussi qui est important », commente David Arnaud. « Pour faire le sourcing, il faut savoir où aller chercher quel type de vin on a besoin, c’est primordial pour son métier et même pour moi d’avoir cette relation-là. »

Sur le millésime 2017 où bon nombre de propriétés ont gelé, il pourrait y avoir une certaine tension sur les prix. le rôle du courtier est aussi de faire prendre conscience que les prix ne doivent pas s’envoler et être sans doute un peu en dessous des millésimes 2015 et 2016.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Robin Nouvelle et Véronique Lamartinière : 

07 Avr

Sting en guest star pour l’inauguration du château Monlot

Un moment unique comme il y en a peu dans le monde du vin. Sting reprenant son tube « Message In a Bottle » comme un clin d’oeil à Saint-Emilion qui voit l’une de ses propriétés achetée par l’actrice chinoise Zhao Wei renaître dans le petit village de Saint-Hippolyte. Un Saint-Emilion Grand Gru travaillé comme l’un des tous premiers crus classés de Saint-Emilion. Amazing !

Zhao Wei, l’actrice et chanteuse chinoise propriétaire de château Monlot © Jean-Pierre Stahl

             Zhao Wei, c’est cette grande actrice et chanteuse chinoise de 42 ans, qui a acquis château Monlot en 2011.

Elle souhaite élever ces 8 hectares de Saint-Emilion Grand Cru à cru classé de saint-Emilion prochainement, pour cela elle s’est entourée des meilleurs, Jean-Claude Berrouet l’ancien oenologue de Pétrus et l’ingénieur agronome français reconnu dans le monde Claude Bourguignon.

Jean de Cournuaud, le directeur technique du château avec Zhao Wei dans le chai à barriques © JPS

Les ambitions sont très fortes depuis le début on a démarré assez tôt les travaux de restructuration, pour hisser au plus haut sommet le vignoble du château Monlot, les ambitions sont telles qu’on pourrait un jour espérer être classé comme d’autres », Jean de Cournuaud directeur technique château Monlot

Et d’ajouter : « la décision d’acheter cette propriété est née des travaux faits à la fois par Claude Bourguignon sur l’analyse des sols et Jean-Claude Berrouet sur les potentialités oenologiques ».  

Zhao Wei et Hubert de Boüard er Jurat de la Jurade de Saint-Emilion, dans le cuvier du château © JPS

Quand j’ai acheté château Monlot, c’était déjà pour moi un rêve. Maintenant, je souhaite le faire partager, l’améliorer et le faire connaître au monde entier », Zhao Wei propriétaire de château Monlot

Sting et Zhao Wei une amitié dans le monde du vin et de la chanson © JPS

Monlot, c’est donc ce château dont le vignoble est en passe d’être restructuré mais aussi cette fabuleuse demeure restaurée et dont les chais ont été entièrement reconstruits dans les règles de l’art, comme s’ils avaient toujours existés, par l’architecte de Pétrus et d’Angélus, Jean-Pierre Errath: 

L’architecte Jean-Pierre Errhat, son épouse et et le président du Conseil des Vins de Saint-Emilion Jean-François Galhaud © JPS

« les Chinois aiment beaucoup la France, tous ceux que j’ai cotoyés, et ils ont une volonté de s’intégrer, de faire partie de la société de Saint-Emilion, et d’être loyal dans le travail du vin et dans le patrimoine à travers la demeure où il vont recevoir, habiter, comme autrefois où le château était la représentation de la propriété. »‘ m’explique Jean-Pierre Errath

Les men in black de Saint-Emilion Dominique Renard et Franck Binard (Saint-Emilion Jazz Festival et Conseil des Vins) avec Mr et Mme Jean-Luc Thunevin © JPS

Hubert de Bouard, le 1er Jurat,  a retracé l’histoire fabuleuse de cette légende de la pop anglaise à commencer par the beginning :« you were born in 51 », « I do, a good year » commentait l’artiste amusé.

Et d’énumérer une bonne partie de ses tubes qui ont marqué le monde entier pendant plusieurs décennies avec le groupe légendaire Police – « Roxanne » (1978), « message in a bottle », « walking on the moon » – avant d’entamer une brillante carrière solo où Sting s’est à nouveau illustré avec « Englishman in New-York » en 1987.

Nous sommes très honorés de vous accueillir dans la Jurade de Saint-Emilion en tant que vigneron d’honneur, Hubert de Boüard 1er Jurat

Hubert de Boüard, 1er Jurat, Sting le chanteur intronisé et Bernard Lauret le maire de Saint-Emilion © Jean-Pierre Stahl

Quant à savoir si c’est un grand honneur pour la star anglaise d’être intronisée dans la Jurade de Saint-Emilion :

 Je ne m’attendais pas à avoir un nouveau costume dont je rêvais mais je n’ai pas eu le chapeau, alors sans doute l’année prochaine en revenant…Mais bien sûr, je connais l’histoire de Saint-Emilion, de son vignoble et de faire partie de ceci est un grand Honneur », Sting

« Bien sûr j’apprécie les vins de Bordeaux et de Saint-Emilion, ce sont les meilleurs vins au monde ! », ajoute la star.

Instant magique s’il en est, ce début de soirée où flotte une ambiance quasi religieuse quand Sting se fraye un passage entre les tables pour sasir une guitare et interpréter son fameux tube « Message In a Bottle » comme un écho aux vins de Bordeaux et certainement un hommage aux vins de Saint-Emilion et au château Monlot.

Une Soirée unique dans le monde du vin, où d’autres grands artistes chinois, se sont produits pour célébrer le nouveau visage de château Monlot en la personne de Zhao Wei.

Standing ovation pour le show !

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot, Eric Delwarde, Ines Cardenas et Christian Arliguié :

07 Mar

Success story de Millésima New-York sous l’impulsion de la charmante bordelaise Hortense Bernard

Une Bordelaise a réussi a se faire une jolie place sur le marché américain : Hortense Bernard manage Millésima USA. Elle est à la tête d’une superbe cave sur la 2e Avenue, dans l’Upper East Side. Une enseigne qui met en avant avant tout les Bordeaux et vins français mais aussi des vins d’autres régions viticoles du monde entier.

Hortense Bernard à la conquête du marché américain © JPS

Hortense Bernard à la conquête du marché américain © JPS

Hortense Bernard a réalisé son rêve américain. A 35 ans, cette Bordelaise diplômée de l’école de commerce EDHEC est partie à New-York il y a quelques années pour conquérir le marché US. Opération réussie, elle dirige Millésima USA et propose de nombreux vins français et de Bordeaux, dans sa cave dans le quartier de l’Upper East Side.

IMG_5336« Je suis arrivée il y a 7 ans déjà, mon premier choc culturel a été de voir des clients entrer dans la boutique et demander un « chardonnay », explique Hortense Bernard. « En France d’habitude on demande par exemple un Bourgogne blanc ou une région viticole, ici c’est vraiment le cépage (qui est demandé), cela implique aussi une région comme la Californie pour le chardonnay. Cela a été un peu difficile pour moi de m’habituer à cette grosse différence. »

Une superbe cave avec plus de 50% de visn français Bordeaux, Bourgogne, Etc mais aussi des vins italiens, californiens, d'Amérique du sud, d'A frique du Sud, d'Autriche, d'Allemagne, ...

Une superbe cave avec plus de 50% de vins français de Bordeaux, de Bourgogne, ou d’aiileurs, mais aussi des vins italiens, californiens, d’Amérique du Sud, d’Afrique du Sud, d’Autriche, d’Allemagne, …

Situé sur la 2e avenue, Millésima a obtenu sa licence après de nombreuses démarches et avec une concurrence qui a essayé de contrer son installation. Cela n’a pas découragé Hortense Bernard qui a réussi a ouvrir cette antenne américaine de Millésima. L’autre difficulté qu’elle a  pu rencontrer, comme n’importe quel revendeur, c’est le mode de fonctionnement avec ses règles américaines propres, c’est-à-dire que c’est un système tripartite avec des intermédiaires.

Un bureau à l'arrière de la boutique au milieu des caisses, original et bon pour l'inspiration © JPS

Un bureau à l’arrière de la boutique au milieu des caisses de vin, original et bon pour l’inspiration © JPS

« Techniquement il y a un tiers système, l’importateur, distributeur et le retailer, et on ne peut pas importer ou distribuer, donc on est obligé d’avoir des partenaires qui vont faire cette importation pour nous. Pour ce qui est de Bordeaux, on travaille avec un importateur en direct qui va faire venir les vins de nos chais. »

IMG_5337Aujourd’hui, Hortense Bernard est confiante vis-à-vis du marché américain, où l’on consomme seulement 14 litres par an et par habitant en moyenne contre 45 litres en France pour se donner une idée. La marge de progression, vu le nombre d’habitants est donc considérable.

« Les consommateurs américains ont vraiment envie de découvrir, envie de s’intéresser et ils ont tout à apprendre. Ce n’est pas comme nous, on apprend le vin dès qu’on est jeune à table, c’est important de marier le vin et les bons repas. Ici à travers le vin, ils découvrent aussi les arts de la table, apprennent à apprécier un bon repas avec le vin, quel vins choisir pour faire des accords mets et vins. »

Hortense Bernard, la manager de Millésima New-York © Jean-Pierre Stahl

Hortense Bernard, la manager de Millésima New-York © Jean-Pierre Stahl

Depuis 23 ans le marché du vin aux Etats-Unis n’a jamais cessé de croître, ce qui laisse présager pour Millésima et Hortense Bernard de belles perspectives : « c’est un marché en pleine croissance, il y a vraiment une part de marché à prendre tous les jours à chaque endroit des USA, c’est un marché extrêmement grand avec tellement de lois différentes. Mais c’est beaucoup plus difficile de livrer partout aux USA que de livrer en Europe où c’est très simple ou beaucoup moins compliqué. » Mais Hortense Bernard est persuadé que le marché américain va considérablement se développer et comme elle le dit tès bien, « il se peut qu’un jour Millésima USA devienne plus important que Millésima en Europe ».

Reportage de Jean-Pierre Stahl et Guillaume Decaix :