Il vient de paraître chez Hachette, le nouveau Guide du Routard est une invitation à la découverte du vignoble bordelais. Il met en lumière toute la filière oenotouristique de Gironde.
Ce guide du routard est le fruit d’un travail conjoint entre Gironde Tourisme et les Routes du Vin de Bordeaux, un boulot de 14 mois démarré avant la crise sanitaire du coronavirus.
Ce guide de 176 pages est une invitation au voyage, à la découverte de Bordeaux, mais aussi de ses territoires viticoles environnants, une région mythique où l’oenotourisme aujourd’hui est véritablement abouti avec de très nombreuses offres.
Ce guide vous propose ses coups de coeur, à commencer par la futuriste Cité du Vin, mais aussi le Musée du Vin et du Négoce au Chartrons à Bordeaux, le bar à vins du CIVB, une dégustation perché au château Rayne-Vigneau, etc…
Vous allez apprendre plein de choses avec une partie consacrée à l’histoire du vignoble, depuis la période romaine du Burdigala, jusqu’à nos jours, en passant par le XVIIe avec l’histoire insolite de la famille Pontac du château Haut-Brion qui ouvrit une taverne bar à vins à Londres, favorisant ainsi l’image des vins de Bordeaux auprès des anglais, on y évoque aussi la grandeur et décadence du vignoble au XIXe avec le classement des vins de 1855 et les maladies qui ont sévi mildiou et phylloxéra…Les nouveaux enjeux sont aussi passés en revue avec les premières caves ccopératives, les AOC, un renouveau du vignoble et un élan en faveur du bio avec les pionniers par les crus prestigieux Guiraud, Fonroque, Pontet-Canet. Le Guide évoque aussi la géographie et la géologie, les appellations et classements, les associations mets-vins et les personnages hommes illustres du Bordelais à l’instar de Montesquieu, qui fut l’un des plus grands propriétaires viticoles au XVIIIe et fut le père des Lumières et de la Révolution avec l’Esprit des Lois.
Le Routard vous emmène à travers Bordeaux, avec ses bonnes adresses de brasseries ou restos, de bars à vins, d’idée de sorties, mais aussi sur la route des Graves et Sauternes, en passant bien sur par les châteaux de Pessac-Léognan, et autres châteaux des Graves, les sites incontournables du Sauternais avec ses nombreux châteaux heureux de vous recevoir pour des visites suaves, et des déjeuners ou diners pour ceux qui ont ouvert un restaurant,…
C’est un Gironde Tour qui se poursuit avec l’Entre-Deux-Mers, les environs de Cadillac, Sainte-Croix-du-Mont, Créon, la Sauve… L’incontournable Cité Médiévale de Saint-Emilion vous fera plonger dans un passé millénaire, avec de très nombreux châteaux à visiter, ainsi que dans les appellations satellites de Saint-Emilion.
Il y a aussi Blaye et Bourg qui au nord Gironde ne manquent pas de charme, des châteaux qui méritent aussi que l’on pousse leurs portes, et puis il y a le fameux Médoc, connu du monde entier pour ses châteaux et son traditionnel marathon très festif.De Margaux à Saint-Estèphe, en passant par Moulis, Saint-Julien, de nombreuses idées avec des châteaux qui ont de fabuleuses histoires à vous raconter comme Castera plus de 400 ans qui se sont écoulés depuis ses premières ventes de vin avec traces et preuve à l’appui.
Le Routard « Oenotourisme en Gironde » aux éditions Hachette (14€) Inclus dans ce guide une application gratuite Scan Hachette et une carte du vignoble bordelais et une autre de Bordeaux.
Samedi, les meilleurs dégustateurs au monde ont rendez-vous à Martillac en Gironde. En jeu le titre mondial de meilleur dégustateur à l’aveugle, avec 12 vins du monde à découvrir. Les compétiteurs retiennent leur souffle.
SMITH HAUT LAFITTE APRES LARRIVET HAUT-BRION
La terre de Pessac-Léognan est un champ de bataille, une bataille de dégustateurs. Il y a 7 ans la Revue du Vin de France avait déjà organisé non loin de SHL le 1er championnat du monde au château Larrivet Haut-Brion, propriété de la famille Gervoson (il avait vu la victoire de l’équipe belge).
Cette année, c’est le magnifique domaine de Smith Haut-Lafitte, 78 hectares, propriété de la famille Cathiard,grand cru classé de Pessac-Léognan, qui accueille cette 8e édition. Un écrin qui compte 6 siècles et demi d’histoire, avec sa célèbre tour du XVIe siècle, ses magnifiques chais digne d’un temple du vin, sa tonnellerie et ses salles de réception.
Pour ce rendez-vous, les équipes se retrouveront déjà la veille pour faire connaissance, l’ambiance de partage et d’humilité et de convivialité sera de mise, dans le respect strict des règles sanitaires du moment.
UNE EPREUVE EN DEUX TEMPS
Dans un premier temps, la vingtaine d’équipes, composées chacune de 4 dégustateurs et d’un coach, devra identifier à l’aveugle 8 vins du monde…Elle devront deviner pour chaque vin le cépage principal, l’assemblage, le millésime, le pays de production, l’AOC, le nom du producteur et la cuvée, rien que cela !
La deuxième partie de l’épreuve n’accueillera que les 10 équipes ayant obtenu les meilleurs scores. Dans cette dégustation finale, elles se départageront sur 4 vins supplémentaires, pour décrocher le titre de Champion du Monde !
QUI POUR SUCCÉDER A L’EQUIPE DE FRANCE CHAMPIONNE DU MONDE ?
Dans cette compétition, la concurrence est rude, les Français se sont déjà plusieurs fois illustrés, mais ils ne sont pas seuls. L’an dernier, la France a été sacrée championne du monde, un deuxième titre comme en 2014 depuis la création de ce championnat, et peut-être un troisième ?
L’équipe de France n’est pas une équipe de novices, certains participent pour la 5e fois, ils ont déjà décroché le titre de champion de France et même le sésame ultime ils sont devenus champions du monde l’an dernier en 2019: Christophe Boyet (club culture et vins de France (Corbeil Essonnes)), Emmanuel Olive (même club de Corbeil Essonnes), François Breteau (club tire-bouchon attitude-Gironde) et Chistian Collin (club les Vins du Vingt à Morlet en Bourgogne. Tous les 4 se complètent bien, certains étant spécialistes et amateurs de rieslings alsaciens et alllemends, d’autres de vins espagnols et italiens, d’autres encore de vins bourguignons et de la vallée du Rhône, d’autres enfin de la Vallée de la Loire ou bien encore de Bordeaux.
Dans cette épreuve, ils seront coachés par Jacky Camus des Ardennes et du club vins découvertes, fin connaisseur de champagnes et de vins d’Alsace, amateur de Chablis et de Bordeaux, lui aussi champion du monde 2019.
C’est un grand technicien de la vigne, ingénieur agronome, qui dirige le château de Reignac, qui s’est lancé un pari: écrire une BD inspirée de son travail au quotidien et sur une année à la vigne. Ce grand gaillard, père de Reignyx qui cache en lui un poète, un dessinateur, ancien blogueur, mais aussi animateur des réseaux sociaux, vient d’accoucher d’un nouveau personnage Martin qui découvre à travers une histoire originale le travail d’une année pour réaliser un millésime…Couleur Vigne, Couleur Vécu…
Nicolas Lesaint est un garçon attachant, au propre comme au figuré: attachant les astes, mais aussi rêveur et la tête dans les astres. Non seulement, il a fait des études pointues en tant qu’ingénieur agronome à l’Ensat Toulouse, non seulement il manage de main de maître depuis 2009 le château de Reignac à Saint-Loubès, propriété d’Yves Vatelot, mais aussi il réalise constamment de superbes photos pour les réseaux sociaux dans ses vignes, des photos avec des baies à qui il ajoute des yeux, il a créé il y a quelques années un petit personnage lui aussi attachant, Reygnyx à qui il a donné une sacré identité, lui faisant commenter l’actualité du monde du vin, mais voilà Nicolas nous sort aujourd’hui une BD de plus de 200 pages aux éditions Feret…A croire qu’il a du temps ce garçon… Non, je rigole, il est presque superactif, ça bouillonne constamment dans sa tête, il a du génie, des idées à revendre, à un moment il avait créé son propre blog qui était très suivi, puis s’est recentré sur des vidéos très simples et explicites sur le travail à la vigne et son actualité….
Là, depuis 2 ans, il planche sur des dessins et un personnage qui l’a fortement inspiré qu’il a baptisé Martin. C’est à la fois très intéressant sur le job au quotidien de vigneron et avec un véritable scénario. « J’ai lu les 1ères BD sur la viticulture avec « les Ignorants » d’Etienne Davodo et « Come Prima » d’Alfred, mais je voulais vraiment donner mon idée de la viticulture qui me correspond et donner une histoire dans l’histoire avec un petit gars Martin ».
« Martin est inspiré d’un saisonnier Angel qu’on a bien connu, un papy super de 70 balais, qui avait perdu son commerce et on s’est dit on va le faire travailler. Il a du arriver en janvier 2013 ou 2014, il faisait plutôt froid -5 à -6°, et mon chef d’équipe de l’époque m’a dit qu’il dormait dans sa voiture, et bien sûr par ces températures cela n’était pas concevable, on lui a demandé et finalement il a fini par lâcher le truc: il n’avait plus de logement. A l’époque cela m’a inspiré un billet sur mon blog qui a eu beaucoup d’impact auprès des vignerons de France, certains voulaient lui offrir un poste de tractoriste…J’ai appelé mon boss et lui ai expliqué sa situation, il m’a dit on va le loger tranquillement pendant 6 mois le temps qu’il se refasse… »
« C’est un peu l’histoire de Martin aussi, on part de là et on va le faire travailler et découvrir la viticulture, on le ramène à la vie, par et à travers la viticulture », grâce à son ami Pierre, le tout en coloration manuelle, à l’aquarelle. A travers ces deux personnages, le lecteur va se prendre à l’histoire et comprendre et apprendre les étapes du travail à la vigne fonction des saisons, depuis la taille de la vigne et les bois à tirer, en passant par la pousse, avec des cauchemars par rapport à la grêle de 2013, jusqu’à la vendange et la vinification au chai… En passant par de vraies scènes de vie, avec des canons, des soirées de vignerons et les primeurs aussi au passage…
Au démarrage de cette BD, « on part de son traumatisme avec des planches en noir et blanc et puis petit à petit il va y avoir des touches de couleur, avec notamment la rencontre d’un rouge-gorge, et puis à la fin tout est en couleur… »
« Cela a été un peu un hasard que cela aboutisse, au début je l’ai fait pour moi tout seul et puis une amie m’a convaincu de faire partager ce travail en projetant ces planches lors d’un concert de rock à Cabara, et puis j’ai mis des planches sur Facebook, et un copain m’a dit c’est trop top.Il faut que tu avances et quand j’ai eu une centaine de planches, il m’a fait rencontrer un responsable de BD qui trouvé cela génial, comme BD à l’ancienne, du dessin, au coloriage et passant par le texte, je faisais tout. »
« J’ai par la suite rencontré Stéphane Zittoun qui venait de reprendre le Féret et il a trouvé cela sympa d’éditer pour la 1ère fois en 200 ans d’existence la 1ère BD du Féret. J’ai avancé à un rythme tranquille, cela m’a pris 2 ans, j’ai eu une totale liberté et un vrai respect de mon travail. J’ai dessiné au total 217 planches, plus la couverture et d’autres essais de couverture, en prévente déjà 900 BD se sont vendues sur 3000 tirées. »
Nicolas Lesaint ne va pas s’arrêter en si bon chemin, bien sûr il va assurer la promotion de sa BD qui sort officiellement le 9 octobre, avec des séquences de dédicaces à droite et à gauche, mais déjà il a un autre projet en tête : « »je suis en train d’en faire une autre avec un oenologue de la région qui navigue dans le Libournais; il va croiser Pierre, le personnage va découvrir qu’il a été adopté, et cela va l’emmener vers Ouessant », car Nicolas a son jardin caché, il est tombé amoureux des paysages bretons et prend plaisir à s’y rendre assez souvent.
Un grand bravo à Nicolas Lesaint pour cette nouvelle aventure, Reygnyx n’a qu’a bien se tenir…il a maintenant de la concurrence et en interne. « Reygnyx est en sourdine pour l’instant, c’est Martin qui prend toute la place… »
C’est un nouveau Côté Châteaux tout en saveur que je vous propose le 19 octobre à 20h15 sur NOA. Vous allez partir à la rencontre de ces vignerons du Bergeracois de la petite appellation de Saussignac, 35 hectares, qui produit du liquoreux mais aussi des vins de toutes les couleurs en Bergerac. Ce magazine de 16 minutes vont emmène de Monestier à Razac et Saussignac à la découverte de ce terroir magique, de ses hommes et d’un grand chef cuisinier. Réalisé par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot.
Allez je vais vous mettre l’eau ou plutôt le vin doux à la bouche. En cette période d’automne, à mi-chemin entre les rouges qui viennent d’être récoltés et des liquoreux qui commencent à l’être par tries successives, je vous emmène en Dordogne…
Bienvenue à Saussignac, cette petite appellation intimiste mais oh combien réputée. Petite par la taille avec seulement 35 hectares de vigne, elle ne compte aussi que 23 vignerons qui occupent pas mal le devant de la scène de ce Côté Châteaux n°17.
S’il est bien un personnage truculent, attachant, charismatique et surtout vigneron, c’est Pascal Cuisset avec qui Côté Châteaux a décidé de débuter ce numéro. J’ai rencontré sous la flotte ce grand gaillard, « vigneron du Sud-Ouest » comme il aime se définir, d’abord dans sa cuisine, pour prendre un café, se réchauffer (9° ce matin-là), faire connaissance avec ses chiennes dont Yquem, cela ne s’invente pas, sa passion pour la tauromachie et l’entrecôte…« T’aurais pu venir un autre jour », me dit-il, lui qui nettoie sa machine à vendanger qui ronge son frein et attend de continuer sa tache dans ses 55 hectares de vigne à vendanger ce qu’il reste de merlots et de cabernets sauvignons…
Le 2020 ? Ce millésime est dans la continuité des précédents, à savoir des hivers très doux, des risques de gel au printemps, été très sec, fortes chaleurs et précocité puisqu’on a commencé le 25 août à vendanger, cela ne nous était jamais arrivé »Pascal Cuisset Domaine des Eyssards.
« On a eu la chance d’avoir un peu de pluie au mois d’août, ce qui a permis de rentrer des sauvignons de très belle qualité, cela fait des secs de très belle facture, les moelleux idem et pour les rouges, les quelques pluies qui sont arrivées au bon moment nous permettent d’avoir des rendements corrects et de très jolie qualité dans des états sanitaires parfaits. »
Pour s’occuper durant cette pluie diluvienne, Pascal Cuisset et son équipe mettent en bouteille la cuvée prestige du château en 2018, une équipe un peu particulière puisque tous font partie de la banda In Vino Veritas, banda officielle des vins de Bergerac, qui envoie du bois…Instant privilégié où il m’explique que son vin est essentiellement destiné à la restauration, cette dernière « a été bien l’été, mais là avec les nouvelles mesures c’est un peu plus inquiétant pour nos clients et pour les ventes aussi. »
Et puis vient la séquence dégustation, oh non pas de toute la gamme, mais un bel échantillon avec déjà son Bergerac 2019, un blanc sec assemblage de sauvignon blanc, dont il produit 180 000 bouteilles, qu’il commercialise un peu partout, pas mal à l’export avec notamment le Japon, « où on s »‘éclate car on y juge les vins sur le rapport qualité-prix et pas sur leur origine, le seul pays où j’ai ma tête en 4 par 3 dans une cave… » Puis viennent ses cuvées de mono-cépâges « les Francs » 100% cabernet franc, ou Sementhal 100% cabernet sauvignon (« sur les fruits mûrs, un cabernet sauvignon qui sent la piperade ça m’inspire pas trop » me dit-il avec humour): « avec 55 hectares on est obligé de multiplier les offres et le marché est toujours demandeur de nouveautés. L’idée est de faire une carrière en ne faisant pas tout le temps la même chose »;
Flavie Cuisset est d’ailleurs dans les traces de son père car elle a voulu planter 2 hectares de pinot noir pour faire un effervescent et un autre mono-cépage…Ils sont comme cela les Cuisset, ils s’amusent.
Faire du vin, c’est d’abord faire du raisin, et là on cooconne le vignoble de A jusqu’à Z » Pascal Cuisset
Des vins d’une majesté, d’un goût royal, à tel point qu’il est référencé et fournit régulièrement les dîners de charité à la cour royale d’Angleterre, avec un joli portrait du Prince Charles qui trône dans sa salle de dégustation. God Save the Cuisset.
Et puis c’est presque une dynastie cette famille Cuisset car il sont 5 à exploiter des vignes à Saussignac. Le magazine se poursuit avec un bel entretien avec Thierry Daulhiac, qui a épousé une Cuisset, il est vigneron bio à Razac-de-Saussignac depuis 2003, certifié depuis 2008 et même en biodynamie depuis 2010. Pour lui ces vendanges sont déjà terminées : « on a eu une précocité phénoménale, 15 jours à 3 semaines d’avance, à partir du moment où on a du beau temps on a des états sanitaires exceptionnels, derrière de belles vinifications, même si l’été les vignes ont quand même un peu souffert, quelques après-midi où cela pouvait monter à 35 à 38°, c’est vrai il y a quand même eu des effets de grillures (surtout sur les jeunes plants), mais c’est un très très beau millésime », mais avec une quantité moins importante.
Avec lui nous allons goûter ses Saussignac, jeunes et vieux millésimes, une appellation qui se défend face à Sauternes ou Monbazillac :
Saussignac, c’est une appellation de liquoreux qui fait partie de ces grands noms d’appellations de liquoreux dans le monde, il n’y en a pas tant que cela, qui ont les cépages, qui ont le terroir et le savoir-faire pour faire des liquoreux » Thierry Daulhiac du château le Payral.
« A Saussignac, sur nos calcaires, on a toujours de belles acidité, de belles fraîcheurs, qui font que nos vins tiennent très très bien dans le temps. »Quant à la sucrosité de ces vins, Thierry Daulhiac s’est adapté aux consommateurs qui recherchent toujours « du light », « le consommateur ne veut plus dans l’alimentation ces produits avec trop de sucre, à la propriété par exemple je suis revenu à des concentrations moindres…pour avoir des choses beaucoup plus fines, légères avec plus de fraîcheur, et à boire beaucoup plus rapidement pour profiter de ces fruits frais »
Thierry Daulhiac va nous expliquer également son parcours dans le bio initié il y a presque 20 ans, une transformation de son vignoble qui vise un respect de la nature et des sols avec la biodynamie, un parcours suivi également par un autre jeune vigenron dont j’ai tiré le portrait à Saussignac.
Samuel Cuisset (encore un…), est âgé de 34 ans, il est à la tête du châteaux les Miaudoux, 35 hectares de vigne et prune en bio et biodyynamie. Il vient à me montrer ce qu’il donne à manger à ses sols : « ça ce sont des graines d’avoine, que je vais mélanger avec tout un tas d’espèces, féveroles, pois, vesse, etc...pour semer dans les vignes et faire un couvert végétal, de l’engrais vert qui va fertiliser le sol… »
Séquence où il déguste aussi avec son oncle le millésime 2019 à la barrique, « on a déjà une belle expression de fruits rouges, de cassis de mûres »….une cuvée en bio : « le bio est porteur, le conventionnel n’est pas porteur du tout », selon lui, il vend ses vins 1500 hectolitres (600 en rouge, 500 en blanc sec, 200 de liquoreux et 150 de rosé) sur « le marché français, en Dordogne et départements autour, avec aussi pas mal de marché historiques à l’export…Le gros de notre clientèle, ce sont des cavistes ou des magasins spécialisés en bio. »
Au beau milieu des vignes, Olivier Roches du château Le Tap nous montre ses raisins qui ne sont pas encore botrytisés mais vont commencer à l’être : « le cahier des charges de notre appellation(depuis 2005) est très restrictif, puisqu’on ramasse minimum à 17°, aucune technique de soustraction, de concentration, ce n’est que sur pied, il faut vraiment attendre l’installation du botrytis ou du passeriage pour pouvoir concentrer les graines.
Quant à la commercialisation, « à la mi-mars jusqu’à fin avril, cela a été compliqué, on s’est posé beaucoup de questions, mais juin juillet et août ont été de très très bons mois, depuis mon installation depuis 19 ans, ce sont mes 3 meilleurs mois. Preuve que les touristes et notamment les touristes français étaient bien présents en Dordogne et ont consommé…
La fin de ce Côté Châteaux nous amène au château des Vigiers où le chef étoilé Didier Casaguana du restaurant les Fresques nous propose une jolie association met-vin de Saussignac:
Un ris-de-veau braisé au vinaigre de figues, accompagné d’un foie gras poelé, avec mousseline de topinambour mi-fumées, pour essayer d’amener un peu d’acidité au vin de Saussignac, un peu de gras avec ces produits de saison, et le côté fumé se marie très bien avec le vin de Saussignac, » commente Didier Casaguana.
« Des ris-de-veau avec du liquoreux, c’est quelque chose qu’on ne connaît pas, puisque les liquoreux on les met souvent en entrée sur du foie gras ou en dessert, là il y a avec ce ris-de-veau qu’il a proposé et nos vins, il y a une belle fraîcheur, une belle acidité, avec le côté sucré cela relève bien… » commente pour sa par Olivier Roches.
Bref un numéro 17 de Côté Châteaux, très dense avec de l’authenticité, du goût et des saveurs, comme j’aime vous les proposer.
Côté Châteaux n°17 spécial Saussignac, à voir à partir du lundi 19 octobre sur France 3 NOA.
Regardez ce magazine spécial Saussignac ici sur You Tube réalisé par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot:
2019, un millésime encore pas mal, en attendant les répercussions probable de la pandémie sur 2020 ou plutôt 2021, les résultats affichés de la tonnellerie française sont stables. Les 58 adhérents à la Fédération des Tonneliers de France ont ainsi vendu 658 000 unités pour un chiffre d’affaires de 494,4 millions d’euros.
Le marché de Cognac a été encore porteur en 2019 et donc les ventes de fûts neufs en France ont augmenté de 4,9%, alors que les marchés à l’export, qui représentent 65% en volume, affichent une légère baisse de 2,2%. La nouveauté pour ce millésime 2019, c’est l’engouement pour les barriques de gros volumes, ce qui explique une hausse de 4,5% en valeur. Le marché domestique augmente de 8,6% et les ventes export de 2,7%.
LE TOP 5 DES MARCHES:
La France en tête (35% en volume, 32% en valeur),
les Etats-Unis (28% en volume, 30% en valeur),
l’Espagne (8% en volume, 7% en valeur),
l’Australie et l’Italie (6% en volume, 6% en valeur, dans ces deux pays).
Nous avions redouté que 2019 soit une année difficile, notamment en raison des incendies en Californie puis en Australie, mais les résultats en Europe sont venus compenser les baisses sur ces marchés, Jean-Luc Sylvain, Président de la Fédération des Tonneliers de France.
PROGRESSION EN EUROPE ET SEVERE CHUTE EN CHINE
Les marchés européens confondus montrent une progression de 3% en volume et 8% en valeur, tandis qu’à l’exception de la Nouvelle-Zélande, ceux de l’hémisphère Sud connaissent tous un repli sur cet exercice. Quant au marché chinois, il est en net recul (- 27% en volume).
Quant aux grands contenants, cuves et foudres de plus de 700 litres, ce sont 1 810 unités qui ont été vendues (- 3%), alors qu’en 2018 il y avait eu une hausse conséquente de 21%
QUID DE LA CRISE SANITAIRE STABLE EN 2020, CHUTE EN 2021
« Malgré la crise sanitaire, nous nous attendons à ce qu’il en soit de même en 2020, nos clients ayant toujours à coeur d’offrir à leurs vins les meilleures conditions d’élevage. En revanche nous sommes beaucoup plus inquiets concernant 2021. Nombre d’entre eux vont être confrontés à des difficultés de trésorerie dues à la chute de leurs ventes. Il est peu probable qu’ils soient en mesure de nous passer les mêmes commandes, » a précisé Jean-Luc Sylvain, le Président de la Fédération des Tonneliers de France.
Cela risque d’être un moment historique et poignant demain à château Bonnet. La vente de la collection de véhicules anciens et de véhicules militaires qui appartenait à André Lurton, disparu l’an dernier à l’âge de 94 ans. André Lurton avait rassemblé des véhicules qui avaient appartenu à la famille et des engins de la seconde guerre mondiale à laquelle il a participé sur la fin de la guerre. Une vente réalisée par la Maison Artcurial. Interview pour Côté Châteaux de son fils Jacques Lurton.
Jean-Pierre Stahl : « Bonjour Jacques, alors c’est demain le grand jour ? »
Jacques Lurton :« Oui, demain c’est le grand jour, le jour de la vente de 15 heures à 18 heures, sous le marteau de l’équipe d’Artcurial. Depuis 3 jours, ils sont là pour faire une présentation des véhicules dans 3 hangars différents, il y en a beaucoup et c’est la collection de papa…
Tout a été remis au goût du jour, nettoyé, installé. C’est une collection dont on ne savait pas trop quoi faire, on a alors décidé de s’en séparer, on l’a mise en vente et on se rend compte qu’il y a beaucoup d’engouement.C’est une belle collection, mais pas forcément trop chère, il y a certes quelques gros lots comme les tanks. C’est assez populaire, abordable, vraiment assez sympa… »
JPS: « Et il avait rassemblé par mal d’engins militaires de la seconde guerre mondiale ? »
Jacques Lurton :« Oui, c’est une collection en 3 parties: il y a d’bord les véhicules anciens qui ont appartenu à la famille, notamment à Léonce Récapet (le grand-père d’André Lurton dont il était très proche et qui avait acheté notamment château Bonnet à Grézillac (cf lire histoire)), à sa femme aussi, à notre grand-père et grand-mère mais aussi à papa. Et puis il y a eu aussi d’autres coups de cour de papa… »
« Il y a aussi la collection militaire. Il s’est fait plaisir en achetant des trucs auxquels il a été confronté à la fin de la guerre, car il s’est engagé comme bon nombre de français dans l’armée pour combattre, il a fait notamment les Ardennes. Il avait quelques Jeep car il était conducteur d’un commandant, mais aussi des chars d’assaut dans lesquels il avait pris place à un moment, un véhicule amphibie et même un véhicule Volkswagen de transport d’officiers allemands. »
Et puis il y a aussi une autre collection agricole: il avait racheté tous les tracteurs qu’il a eu dans sa vie et parfois des véhicules d’origine, une machine à vapeur, la 1ère moissonneuse-batteuse et puis il y a toute la partie machines à vendanger qu’il a eues dont la première de la région du Sud-Ouest en 1972 une « Chisholm Ryder », qu’il avait faite venir des USA. Je la garde pour exposer à château Bonnet, c’est une pièce de musée, que l’on va repeindre mais qui n’est pas dans la vente, elle restera à Bonnet.
JPS : « J’imagine que c’est une belle vente ? Combien est estimé l’ensemble ? »
Jacques Lurton : « Oui c’est une belle vente qui devrait être au-dessus de 1,5 millions d’euros… »
JPS : Et ce n’est pas un crève-coeur de s’en séparer ? »
Jacques Lurton : « Papa ne nous a jamais préparé ou intéressé à cette collection, de temps en temps il sortait de veilles et belles voitures pour des occasions, notamment pour des mariages, mais il ne nous a jamais impliqué.
« C’était parfois dans un état assez vieux, poussiéreux, dans des hangars… Pour nous, c’était une évidence de la vendre. Et depuis que le catalogue a été constitué, on s’est attaché à ces véhicules, on a fini par s’imprégner de cette histoire, par la force des choses. Il y a 2 ou 3 petites choses qu’on va essayer de racheter. Artcurial est très confiant, il y a un très très gros intérêt. Cela promet d’être une belle vente, bien sûr il restera des choses non vendues que l’on gardera et fera revivre…La voiture de notre arrière-grand-père Léonce Récapet, on a décidé de la perdre. »
« Il a passé 2 à 3 décennies à rechercher ces véhicules, avec une historienne Hélène Brun-Puginier. »C’est impressionnant l’engouement des acheteurs potentiels, c’est dommage que notre papa ne nous ait pas intéressé à cela. »
Lancée à l’été 2019, l’appli mobile d’iDealWine a été précurseur en matière d’authentification et de traçabilité des grands vins, en intégrant les bouteilles à plus forte valeur dans son application WineDex, basée sur la blockchain et la technologie RFID. Aujourd’hui elle enregistre sa 2500e bouteille sur cette application WineDex.
L’appli WineDex par iDealWine
Ce sont plus de 2 500 bouteilles qui ont été rentrées sur la blockchain par iDealwine. Un projet mené en partenariat avec la société Synvance, acteur de référence du conseil en technologies.
« Ce service n’en est encore qu’à ses débuts, mais ce sont déjà plusieurs centaines de personnes à travers le monde qui en bénéficient en ayant téléchargé l’application et qui peuvent ainsi tracer leurs précieux flacons, accéder à leur certificat d’authenticité. », commente Benoît Gancel, Responsable des Projets Techniques chez iDealwine.
Très récemment, l’équipe expertise d’iDealwine a apposé la 2 500e pastille WineDex (tag RFID inviolable) sur une bouteille de petrus 1993, l’intégrant ainsi dans l’application d’authentification et traçabilité des grands vins. Une belle réussite dans un procédé appelé à se développer. Désormais, toutes les bouteilles proposées à la vente sur iDealwine et dont la valeur estimée est supérieure ou égale à 600€ bénéficient de cette garantie supplémentaire. Ces bouteilles sur lesquelles on appose la puce WineDex font l’objet d’un soin particulier, certains points de contrôle supplémentaires sont faits pour rentrer dans la blockchain un descriptif encore plus détaillé (repérage des marqueurs anti-fraude sur les étiquettes, photos complémentaires sur tous les points de détail y compris des éventuels défauts de la verrerie…) ; au total, ce sont plus de 90 champs qui viennent détailler le flacon.
WINEDEX.IO : LA TECHNOLOGIE MODERNE POUR LUTTER CONTRE LA CONTREFACON
L’objectif est de garantir l’authenticité des bouteilles, pour se faire la sécurité et la traçabilité de grands vins est ainsi assurée.
Concrètement, « les bouteilles sont équipées d’un TAG RFID inviolable qui permet de garantir de manière permanente le lien entre la bouteille de vin et les informations contenues dans la blockchain« Cyrille Jomand, Président Directeur Général d’iDealwine.
Lors de l’expertise des bouteilles, chaque détail de l’analyse, toutes les photos du flacon, mais aussi les informations sur la provenance du vin (hors informations confidentielles sur le nom du vendeur) sont renseignées en base et liées à la puce RFID de la bouteille via un code barre unique. Les pastilles s’autodétruisent si elles sont enlevées et ne peuvent être positionnées sur un autre flacon. En voilà un concept qui est fort judicieux.
iDealwine entend généraliser son système unique dans le monde du vin; à terme, ce système pourrait favoriser une véritable dématérialisation des échanges de vin et la « tokenisation » des actifs financiers du vin, WineDex ayant vocation à devenir le DEX (Decentralised Exchange) de référence pour le vin », annonce iDealWine.
C’est un numéro tout chaud. Forcément avec la chaleur de ce printemps et de cet été, la vigne a eu une croissance assez exceptionnelle et les vendanges se sont annoncées plus tôt dans la saison. Eh oui, on peut se demander si le réchauffement climatique est bien là, Côté Châteaux a essayé d’y répondre et d’envisager les solutions à travers ses 3 reportages et ses 3 invités dans ce numéro spécial Vendanges Précoces en Bordelais. Un magazine réalisé par Jean-Pierre Stahl avec Charles Rabréaud. A voir dès demain soir à 20h15 sur France 3 NOA.
A bien y réfléchir, une seule idée s’est imposée à moi en ce mois d’août. Bon sang, mais c’est bien sûr, ce sont déjà les vendanges à la mi-août ! Ni une, ni deux, je me suis dit qu’il fallait vivre ce moment et consacrer le prochain numéro 16 de Côté Châteaux (qui fait sa rentrée) à un magazine spécial « Vendanges Précoces et Réchauffement Climatique » de 20 minutes qui va être diffusé demain soir à 20h15 sur France 3 NOA.
Le coup d’envoi des vendanges en blancs a été donné le 17 août en Pessac-Léognan et le 18 à Léognan… Mon premier reportage a été réalisé à la fraîche dès 7 heures au château Carbonnieux qui a lancé sa troupe de vendangeurs à l’heure du laitier où le ciel se pare de rouge-orangé. Le tournage a lieu le 24 août (eh oui, jour de mon retour de vacances) avec les frères Perrin, Eric et Philibert, très heureux de démarrer cette belle semaine de vendanges de sauvignon. Des vendanges qui cette année ont une saveur particulière, marquées par la crise sanitaire et les mesures qu’il a bien fallu prendre pour la sécurité de tous. Ainsi des masques ont été distribués aux vendangeurs et des casques avec visière protectrice pour les porteurs, un camion plate-forme a été aménagé avec une énorme citerne d’eau et des distributeurs de savon et de gel hydro-alcoolique pour permettre au bout des rangs de se laver régulièrement les mains. Les distances sont aussi respectées dans les rangs de vigne avec des coupeurs qui ne se font pas face.
Ce sont les 4e vendanges les plus précoces qu’a connues Eric Perrin depuis ces 25 dernières années : il y a eu 1997, 2003, 2011 et aujourd’hui 2020. L’état sanitaire de la vigne et les sauvignons affichent une maturité optimale, avec de belles acidités et de bons arômes, préservés avec une récolte réalisée de bonne heure, ici à partir de 7 heures, certains ont même déclenché des vendanges bien plus tôt à 5 heures du matin, car les après-midi sont trop chaudes encore dépassant les 30°C.
Au chai, son fils Andrea oenologue et maître de chai surveille l’arrivée des bennes, une belle récolte qui rentre, avec aussi un travail important à la table de tri. Après une séquence dégustation aux différentes cuves des premiers jus en fermentation avec Andrea at son frère Marc, voici une autre séquence chargée en émotion dans le chai de blancs avec la dégustation d’un millésime solaire avec Eric, Philibert, Andrea et Marc Perrin…
La suite de ce Côté Châteaux réalisé par votre serviteur avec Charles Rabréaud nous transporte au château Haut-Bailly le 9 septembre, où nous couvrons les premiers coups de sécateurs dans ce châteaux prestigieux de Pessac-Léognan, propriété qu’avait acquise l’américain Bob Wilmers, banquier amoureux de la France et de ses vins (aujourd’hui tenue par son fils).
Nous allons interroger Véronique Sanders la directrice générale du Domaine sur la précocité de ces vendanges. Certes ce sont des vendanges en rouge très précoces, mais elle-même en a connu plusieurs depuis son arrivée en 1993 à la tête du domaine, et elle s’est plongée dans un ouvrage et l’histoire des vendanges dans le Bordelais, où l’on voit qu’il y avait déjà eu par le passé des vendanges précoces comme en 1822 ou 1865,… et bien d’autres.
C’est l’occasion d’évoquer avec elle la problématique du cépage merlot qui va avoir du mal dans les années qui viennent à supporter ce réchauffement climatique, la solution sera sans doute de privilégier les cabernets, mais aussi le rôle du terroir qui finalement peut arriver à garder de la fraîcheur, la question de l’irrigation comme en Napa Valley n’est pas encore d’actualité, même si certains réfléchissent à cette solution.
L’objectif étant bien sûr de continuer à réaliser ici comme partout dans le bordelais des vins fins, et de maîtriser les degrés d’alcool.
Cette question de l’adaptation des vignerons à ce climat changeant est bien sûr de plus en plus d’actualité mais en prime elle touche tout le monde.
Aussi j’ai trouvé intéressant de donner la parole aux vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine qui tenaient leur salon de dégustation en ce 31 août à la Faïencerie de Bordeaux pour faire déguster leur millésime 2019 qui avait aussi connu deux épisodes caniculaires en juin et juillet l’an dernier.
Bérangère Quellien du château Luseau, Pierre-Henri Cosyns du château Grand Launay, Pascal Boueix du château Lescaneault, ou encore Laurent Cassy président des Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine, répondent sans détour à ces adaptations et à l’effeuillage qui ces dernières années est beaucoup moins intéressant.
Autre grand invité de ce numéro tout en saveurs, Jean-Jacques Dubourdieu qui a aussi lancé ses vendanges le 9 septembre au château Reynon à Beguey en Gironde.
Le fils du grand professeur d’oenologie Denis Dubourideu, disparu en 2016, va évoquer également ces changements climatiques et ce virage dans l’encépagement qu’il va falloir opérer dans les années qui viennent.
Ici la propriété a déjà anticipé avec davantage de cabernets mais aussi 15% de petit Verdot… Jean-Jacques a même réalisé une cuvée 100% petit Verdot, « Hommage à Denis Dubourdieu » qui avait souhaité réintroduire ce cépage bordelais plus tardif pour répondre aux changements qui allaient se dessiner et à la complexité des vins de Bordeaux.
Ce qui m’a amené tout naturellement à rencontrer Loïc Pasquet qui remet en avant les cépages oubliés de Bordeaux, des cépages d’avant phylloxéra en franc de pied à Landiras.
Il mène son vignoble à la manière d’un OVNI pour certains à Bordeaux mais apparaît pour d’autres comme un génie, un ingénieur qui a mené une réflexion avec le castets, le saint-macaire, mais aussi le tarnay, des cépages historiques de Bordeaux plus tardifs que le merlot, très intéressants avec des goûts de fruits incroyables (surtout le tarnay) qui pourraient être une réponse au réchauffement climatique dans les prochaines années.
Une réflexion et une vision à méditer qui s’appuient sur les cépages plantés autrefois à Bordeaux avant que le merlot ne devienne le cépage roi plus productif aussi mais en passe de poser problème aujourd’hui.
L’autre expertise intéressante pour conclure ce magazine est celle du professeur Cornelis van Leeuwen, professeur de viticulture à l’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin et à Bordeaux Scinces Agro. Il mène avec les équipes de l’ISVV et de l’INRAE des expérimentations sur 50 cépages à Bordeaux pour voir leur adaptation avec les hausses de température et par rapport à la sécheresse.
On le retrouve en pleins prélèvements, 200 opérés chaque semaine en ce mois de septembre pour voir les bonnes maturités et quand il faudrait donner le coup d’envoi par la récolte de chaque type de cépage. Il nous confirme également que les cabernets sauvignon et franc vont pouvoir être une réponse dans les années à venir mais aussi pourquoi pas des cépages méditerranéens, comme le Touriga Nacional, produit dans la Vallée du Douro au Portugal, qui déjà est autorisé à hauteur de 5% maximum en appellation Bordeaux et Bordeaux Supérieur. Ce qui peut aussi faire bondir certains puristes.
En tout cas le réchauffement climatique est bien là, les observateurs et scientifiques envisagent une augmentation de 2° à l’avenir, avec des changements qui vont s’imposer à nous tous et aux vignerons. Certaines zones de production plus au nord pourraient se développer énormément, notamment les vins dans le Val de Loire. On a vu de plus en plus de vignerons se lancer dans la production de vins effervescents en Grande-Bretagne et pourquoi pas de vins rouges… L’été sera chaud, l’été sera chaud…une chanson qui pourrait revenir en boucle…
Côté Châteaux n°16 spécial « vendanges précoces et réchauffement climatique », réalisé par Jean-Pierre Stahl avec Charles Rabréaud. A voir à partir de lundi 21 septembre à 20h15 sur France 3 Noa et à voir ici:
Le chef triplement étoilé à Paris comme à Courchevel est arrivé ce midi à la Table de Pavie (anciennement Table de Plaisance) pour prendre ses marques avec la brigade du restaurant. Une amitié de 22 ans le lie avec la famille Perse, Chantal, Angélique et Gérard, les propriétaires de cet hôtel restaurant. Il promet de hisser très haut les couleurs de sa cuisine et de la gastronomie française au coeur de la Cité Millénaire.
Saint-Emilion, son clocher, ses vins et bientôt son Pape de la Gastronomie…
Yannick Alléno apprécie particulièrement les vins de Saint-Emilion
A 51 ans, Yannick Alléno, ce chef triplement étoilé à Paris (le Pavillon Ledoyen) et à Courchevel (Le 1947-Cheval Blanc) compte bien décrocher d’autres étoiles pour la Table de Pavie, propriété depuis 2000 de la famille Perse, à la tête également depuis 1998 de Château Pavie, 1er cru classé A de Saint-Emilion.
« Pour moi c’est une grande émotion parce que avec la famille Perse on se connaît depuis 22 ans maintenant, et puis à plusieurs reprises on a faillit travailler ensemble… Cela ne s’est jamais fait pour des raisons X ou Y, familiales ou d’opportunité professionnelle, et enfin cela se fait… », me confie Yannick Alléno sur la terrasse de l’Hôtel Restaurant au pied du clocher de Saint-Emilion, qui surplombe le village avec en toile de fond les vignobles et la Tour du Roy du XIIe siècle.
Je suis très fier et très heureux de cette collaboration, car c’est une des plus belles maisons de France et on va en faire la plus grande table de France.Et puis je suis amateur de vin et d’être à Saint-Emilion au coeur de ce qui se fait de plus beau, me ravit » Yannick Alléno chef de la Table de Pavie.
Gérard Perse est très heureux de pouvoir compter sur ce talent de la gastronomie française : « les gens qui réussissent, j’ai une profonde admiration pour ces gens-là.Ce n’est pas gratuit… Oui il y a une éducation derrière commente Yannick Alléno, reconnaissant des valeurs inculquées par ses parents. « Là, c’est énormément de travail et une remise en question journalière. »
Pour moi dans ma tête, c’est le plus grand chef aujourd’hui. Historiquement, il y avait Joeël Robuchon, mais aujourd’hui c’est lui », Gérard Perse, propriétaire Hôtel de Pavie et Château Pavie.
« C’est un chef talentueux, très sympathique, je pense qu’avec lui on va franchir une étape supplémentaire, pour nous, pour les équipes et pour Saint-Emilion. Le village est connu pour le vin dans le monde entier, s’il pouvait être connu aussi pour sa gastronomie, cela serait top, » confie Chantal Perse propriétaire de l’Hôtel et la Table de Pavie.
Le chef parisien Yannick Alléno remplace ainsi le chef breton Ronan Kervarrec, présent depuis plus de 4 ans et qui avait obtenu 2 étoiles dès son arrivée avec sa brigade pour la Table de Plaisance.
Pour sa première prise de contact, Yannick Alléno, arrivé avec son chef exécutif Gérard Barbin, veut avant tout bien connaître les producteurs de Gironde et du Sud-Ouest pour sublimer leurs produits.
« Bienvenue à Saint-Emilion, avec ce que vous avez fait à Paris et à Courchevel, plus cela tirera Saint-Emilion vers le haut, plus cela va rebondir sur tout un territoire. Là vous allez, vous régaler ici », commente le maire Bernard Lauret, venu saluer le grand chef à l’occasion de son arrivée.
« La patte Alléno, elle est assez simple : j’ai créé un nouveau process de sauces, c’est une patte française, moderne, axée sur les sauces, c’est l’axe du plaisir ultime,évidemment que je compte apprendre à cette brigade…Et vous verrez ce sont des goûts inédits que l’on va proposer à notre clientèle » Yannick Alléno
Yannick Alléno sera présent plusieurs jours par mois, il va mettre en place rapidement sa carte ainsi qu’un chef qui va le seconder. L’objectif est d’aller chercher des étoiles mais aussi déjà le macaron vert du Michelin, créé cette année, qui couronne le « manger mieux ».
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Jean-Michel Litvine et Stéphanie Plessis:
Le chef Ronan Kervarrec qui a décroché depuis 2016 2 étoiles au guide Michelin pour l’établissement de la famille Perse, et était pressenti pour faire partie du cercle très fermé des 3 étoiles, a finalement décidé de rejoindre sa Bretagne natale, pour relancer un établissement, un choix familial. Yannick Alléno, ami de la famille Perse, chef aux 3 étoiles au Pavillon Ledoyen et au 1947 -Cheval Blanc à Courchevel, va aussi faire partager une jolie cuisine gastronomique sans nul doute très étoilée dans les mois qui viennent. Et pour donner une nouvelle dynamique : l’Hostellerie de Plaisance devient l’Hôtel de Pavie et la Table de Plaisance la Table de Pavie.
« C’est une nouvelle aventure, le dernier chapitre du livre…Je rentre en Bretagne, je m’installe, on a acheté avec mon épouse un restaurant avec 5 chambres d’hôtes le Saison-les Patios » me commente Ronan Kervarrec, le chef qui jusqu’à ce week-end était aux fourneaux de la Table de Plaisance. Je l’avais découvert dès son arrivée en juin 2016 à l’Hostellerie de Plaisance à Saint-Emilion. Un surdoué de la cuisine qui d’emblée afficha la couleur et après avoir décroché 2 étoiles à la Chèvre d’Or à Eze-Village, il vint à décrocher directement 2 étoiles au bout de 6 mois d’exercice pour l’établissement de la famille Perse, situé à côté du clocher de la ville millénaire.
« L’histoire sera plus cohérente avec mon pays natal, chez moi en Bretagne, là où il y a de l’iode. Cela s’est fait très très vite. On reprend le Saison, restaurant étoilé depuis 17 ans, créé par David Etcheverry, à Saint-Grégoire près de Rennes. Avec mon épouse, on va faire un travail de rafraîchissement et on voudrait ouvrir à la mi-décembre ».
« A l’Hostellerie de Plaisance, on a fait un gros travail tous ensemble durant 5 ans; il va y avoir une continuité, Yannick saura faire, c’est huilé, sur des rails, avec l’appui de la famille Perse pour remettre tout cela au goût du jour. La maison est posée, sereine. Avec Yannick Alléno, on se connaît bien, il y a beaucoup de respect entre lui et moi, on partage les mêmes sentiments, tout le monde est content, il n’y aura pas de tension entre les équipes, c’est du velours, ça c’est top. »
Dans un communiqué envoyé vendredi Chantal Perse a tout d’abord tenu à remercier Ronan Kervarrec en ces termes : « tout d’abord, nous remercions Ronan pour son magnifique travail durant ces années à nos côtés et nous lui souhaitons beaucoup de réussite dans ses projets ! Nous souhaitons la bienvenue à Yannick, et sommes très heureux de commencer cette nouvelle aventure professionnelle avec lui. Nous avons de nombreux projets à venir, qui, nous sommes convaincus, pourront voir le jour rapidement grâce à sa créativité et son savoir-faire »
Yannick Alléno, le nouveau chef de la Table de Pavie (anciennement Table de Plaisance) de son côté a commenté : « Je remercie la famille Perse pour sa confiance, cette collaboration signe une amitié de plus de 20 ans et un grand respect professionnel entre nous ! Ce n’est un secret pour personne, le terroir du Sud Ouest est une mine d’or et une véritable source d’inspiration, pour nous, les Chefs. Mon travail sera de sublimer les produits locaux en y apportant mon expertise et ma passion ».
Très sympathique avec son successeur dont on annonce l’arrivée ce mercredi 16 septembre, Ronan Kervarrec poursuit : « Yannick est hyper touchy, c’est un créateur de nouveautés, il va faire déplacer les foules, il va faire briller Saint-Emilion à l’international, c’est ce qu’il y a de mieux, et je dis ça d’ami à ami, les gens qui travaillent avec lui vont apprendre autre chose. »
Quant à cet élan, sur lequel Ronan Kervarrec avait tant misé, il ne s’avoue pas déçu, content d’avoir décroché depuis son arrivée ces 2 étoiles. Quant aux 3 étoiles: « peut-être que ce n’était pas le bon moment pour ces étoiles, ce sont les gens qui disaient qu’on était proche, cela aurait pu tomber comme ne pas tomber. »
Une chose est sûre, entre ces 2 là, le talent et la volonté d’atteindre le perfection les anime. Encore de grands moment à partager avec eux à Saint-Emilion ou en Bretagne.