Malgré les crises sanitaire et économique, la 160e vente des Hospices de Beaune (Côte d’Or) a établi dimanche un nouveau record avec une « pièce de charité » vendue à un Chinois 780.000 euros, un montant inégalé dont le produit ira entièrement aux hospitaliers victimes du Covid-19.
« Dans le monde entier, les hospitaliers ont laissé leur santé et parfois leur vie pour nous. Aux Hospices civils de Beaune, près de 100 professionnels ont été contaminés et l’un d’entre eux, Marie-Cécile, n’est plus là », a lancé François Poher, directeur des Hospices, dans un discours-préambule aux plus anciennes enchères caritatives de vin au monde, entamées vers 14H00. « Aujourd’hui, vous êtes là pour eux », a-t-il ajouté, avant que le chanteur Marc Lavoine, parrain des enchères intervenant en visioconférence, ne déclare les enchères « officiellement ouvertes », déclenchant une succession de chiffres et de coups de marteau.
Après quelques heures d’adjudications, la « pièce de charité », (un fût de 228 litres soit 288 bouteilles), dont la vente était destinée aux hospitaliers affectés par le Covid, était adjugée 780.000 euros, pulvérisant le précédent record de 2015 (480.000 euros), franchi après les attentats à Paris.« On aimerait rendre hommage à tous les soignants, en France et dans le monde, qui luttent jour et nuit contre cette épidémie »,a déclaré l’acheteur, un Chinois qui a voulu conserver l’anonymat et avait donné mandat à la maison Bichot, traditionnellement le premier acheteur de la vente. « On va surmonter cette épreuve humaine »,a ajouté l’acheteur chinois sous un concert d’applaudissements.
Pour pousser les enchères, Marc Lavoine avait accepté de donner une guitare au vainqueur de l’enchère et de déjeuner avec lui. « Les soignants que nous avons applaudis
au printemps, je ne les oublie pas », avait-il déclaré. « C’est avec beaucoup d’émotion que je souhaite remercier chaleureusement les généreux acheteurs et donateurs de la célèbre pièce de charité » qui a atteint un montant « historique », a réagi Frédéric valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF).
« 55.000 agents hospitaliers ont été touchés par le virus mais ce chiffre est largement sous-évalué. 18 sont morts, mais c’est également sous-évalué », avait indiqué peu avant la vente Denis Valzer, administrateur du Comité de gestion des oeuvres sociales (CGOS) des établissements hospitaliers publics, chargé de distribuer le produit de la vente de la pièce de charité.
Six cent trente fûts étaient mis aux enchères et le résultat total de la vente ne devait pas être connu avant tard dans la soirée. Mais le surprenant record a balayé les craintes des Hospices de voir la vente ternie par la crise et les atermoiements concernant sa tenue.
Face à la commissaire priseur Cécile Verdier, les rangs étaient en effet clairsemés dans les Halles de Beaune. Initialement prévue le 15 novembre, puis suspendue, à nouveau autorisée et enfin reportée à ce dimanche, la vente est certes une miraculée du Covid-19 mais les règles de distanciation ont limité à 171 le nombre des acheteurs présents sur place, contre 600 habituellement.
Environ 140 acheteurs étaient cependant connectés par téléphone ou internet et une trentaine d’autres ont signé des enchères écrites, précise Aline Sylla-Wallbaum, directrice générale du pôle Luxe chez Christie’s, qui organisait la vente. « L’un dans l’autre, la participation est bonne », a-t-elle affirmé.
L’an dernier, les enchères avaient totalisé 12 millions d’euros (sans les frais). L’ensemble des fonds, outre le produit de la « pièce de charité » qui va traditionnellement à une oeuvre caritative séparée, sert à financer les investissements et travaux en cours de l’hôpital d’un millier de lits géré par les Hospices, une institution fondée en 1443 pour venir en aide aux « pauvres malades ».
Une raison d’être philanthropique largement confirmée par l’actuelle pandémie; « Le contexte sanitaire donne à cette vente une portée symbolique sans précédent », souligne ainsi François Poher, directeur des Hospices civils de Beaune.
Avec Noël et Nouvel An, décembre est traditionnellement synonyme de fêtes. Mais cette année, décembre se ressent comme l’achèvement d’une année 2020 particulièrement difficile avec cette pandémie de coronavirus qui elle n’est pas encore arrêtée. Fort de ce ressentiment, Côté Châteaux a décidé de vous proposer un tour d’horizon des professionnels du monde du vin qui ont été touchés par cette crise de méventes tant en France qu’à l’étranger. Un magazine de 22 minutes réalisé par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot à voir lundi 14 décembre à 20h15 sur France 3 NOA
Ils sont ainsi vignerons, cavistes, restaurateurs, négociants, ou encore gérants de bars à vins, tous ont été impacté à des degrés divers par la covid-19, directement ou indirectement, avec des commandes parfois à l’arrêt et la fermeture de leur établissement. Certains souffrent terriblement, d’autres vont sans doute réussir à surmonter cette crise, mais au prix d’adaptations, d’ajustements, de licenciements parfois. 62 000 faillites d’entreprises pourraient intervenir en France en 2021, tous secteurs confondus.
Ainsi pour le 1er reportage de ce magazine, j’ai suivi Benoît Manuel Trocard, vigneron à Fronsac, qui a décidé dès le 1er confinement de miser sur la livraison à domicile sur la région bordelaise, pour s’en sortir, « une question de survie » comme il dit, pour continuer à vivre de son travail, car il a cette passion chevillée au corps étant issu d’une très vieille famille bordelaise les Trocard, vignerons depuis 1628. Un joli challenge, où chaque semaine, lui ou sa collègue sillonne l’agglomération pour apporter sur le pas de la porte les cartons de 6 bouteilles aux clients, avec les règles sanitaires de distanciation et muni de son gel hydro alcoolique. Un bel instant de partage et une démonstration que le mental est plus fort que tout en ces périodes où les commandes ont chuté pour bon nombre de producteurs de la région de Bordeaux et d’ailleurs aussi.
Pour le 1er entretien, nous sommes allés à la rencontre de Jacques Lurton, président des vignobles André Lurton, qui avec 300 hectares de vignes en Entre-deux-Mers et 600 au total, s’est lui-même adapté à cette crise de marché. Premier constat, la grande distribution a été plutôt un marché porteur car les super et hypermarchés sont toujours restés ouverts, les vins de la famille ont aussi réussi à l’export à limiter la casse, mais il y a eu comme pour tous les viticulteurs une baisse conséquente des commandes par toute la filière HCR, les hôtels, cafés et restaurants qui ont été fermés pendant 5 mois de l’année 2020 et ce n’est pas fini.
Les vignobles André Lurton ont décidé au terme du 1er confinement de lancer une boutique en ligne, alors que précédemment ils vendaient mais par le biais de sites de vente en ligne traditionnels. C’est ainsi que cette boutique en ligne a vu le jour au début de l’été dernier, permettant ainsi aux clients en France de se fournir en direct via ce site, une mini-révolution en somme…profitant d’offres aussi pour être compétitifs.
Un grand vide avec cette clientèle désespérément absente au bar à vins du CIVB
Parmi les secteurs qui ont payé un lourd tribu, celui des bars et de la restauration. A Bordeaux, on en compte plusieurs centaines qui sont bien impactés par ces fermetures à répétition. Parmi eux, un emblème en plein coeur du triangle d’or, le bar à vins du CIVB, géré par Guillaume Gresta. Un moment poignant partagé avec lui dans ce lieu qui respirait jusqu’ici la joie de vivre et la découverte par les amateurs de vin et les touristes qui fréquentaient assidument l’endroit à l’heure de l’apéro…
Aujourd’hui, ce lieu mythique est totalement vide avec des employés mis au chômage partiel. Sur l’année ce sera entre 60 et 70% de moins de fréquentation, 50 à 60000 clients en moins. Une fermeture qui va encore durer, on parlerait d’une réouverture des bars qu’au 1er février. Un coup dur alors que l’établissement avait redonné un coup de neuf et avait totalement changé le mobilier. A travers ce focus, Christophe Chateau pour le CIVB reviendra sur l’impact de ces fermetures et de la conjonction de différents facteurs qui ont touché la filière durant cette année avec la taxe Trump aux USA, les difficultés en Chine, le Brexit en prime de la crise du coronavirus.
Petit arrêt au Bistro du Sommelier, un endroit traditionnellement couru des amateurs de vin et de gastronomie tenu depuis près de 35 ans par Hervé Valverde, sommelier qui avait commencé sa carrière chez Dubern ou encore à l’Elysée du temps du président Giscard Destaing.
Il nous reçoit juste après avoir lancé la vente à emporter, un nouveau challenge pour lui et son chef Christophe Richard, mais néanmoins beaucoup d’investissements humains pour finalement une formule pas si rentable. Il va se livrer sans détour sur cette crise qui touche de plein fouet tous les restaurateurs. Ce lundi est prévue une manifestation à Paris de ces professionnels qui réclament la réouverture de tous ces établissements qui se meurent à petit feu, d’autant que le ministre de l’économie Bruno Lemaire ne voit pas de réouverture avant le 20 janvier…
Il nous reçoit au lendemain de la déclaration du Président Macron qui a annoncé des mesures de compensations financières : « Tous les bâtiments qui resteront fermés administrativement se verront verser 20% de leur chiffre d’affaires si cette aide est plus avantageuse que les 10 000 euros versés dans le cadre du fonds de solidarité. Cette aide exceptionnelle sera maintenue jusqu’au 20 janvier ». Des aides qui sont certes bienvenues mais souvent en deçà des charges très importantes qui pèsent sur toutes ces entreprises, comme nous l’explique encore Hervé Valerde.
Le dernier portrait de ce magazine vous amène à faire connaissance avec Thomas Noël, un caviste qui tient depuis un an et demi le Wine Shop à Fronsac avec son épouse Alexandra. Lui aussi a été impacté car traditionnellement il avait une belle clientèle de touristes. Autant dire durant le 1er confinement, cela a été plutôt difficile, après durant l’été il a pu voir revenir les touristes et a pu compter fort heureusement sur une sacrée clientèle d’habitués et notamment du monde du vin qui sait apprécier chez lui des flacons de vignerons, souvent sur allocations.
Un instant privilégié où vous allez toucher de près la passion qui l’anime, son franc parler, sa bonhommie et son envie de partage. Il va aussi raconter son histoire de son autre boutique la Maison des Millésimes à Paris qui se situe boulevard Saint Germain et qui a été radicalement touchée par l’absence de touristes étrangers dans la capitale, une cave qu’il compte relancer en la revoyant de fond en comble selon le même modèle qu’il a créé à Fronsac et l’appeler le Wine Shop Paris.
Enfin, nous terminerons ce numéro spécial par une rencontre tout aussi intéressante avec Robert Cottin, PDG de la Maison Dubos et de la Vinothèque de Bordeaux. Il nous raconte ce coup d’arrêt durant le 1er confinement où la Vinothèque est restée fermée, pour jouer le jeu de combattre la propagation du virus. Vinothèque qui s’est adaptée pour le second en restant ouverte avec des horaires moins étendus que d’ordinaire, avec aussi un système de livraison à vélo Delivino, mais aussi un drive en passant commande par téléphone ou en click and collect en passant commande sur le site. Noémie Lavigne à ses côtés, la directrice de la Vinothèque, nous explique fort heureusement que le site a été pour eux un lien toujours très vivant avec la clientèle qui a eu tendance à commander via internet. Une Vinothèque qui a vu durant cette période de morosité sa fréquentation certes baisser mais qui elle n’a pas baissé les bras et a décidé de s’adapter à ces nouvelles formes de consommation et avec une Vinothèque renouvelée dès janvier.
Un Côté Châteaux qui n’oubliera pas de souhaiter avec Robert Cottin et Noémie Lavigne à ses téléspectateurs et fidèles followers du web de passer de bonnes fêtes de fin d’année, en dégustant une bouteille d’un 1er cru classé de Sauternes, Rabaud Promis qui a su aussi innover, avec les larmes de Rabaud, pour conquérir une nouvelle clientèle, notamment de jeunes ou féminine, avec un vin plus facile à déguster à l’apéritif que parfois un Sauternes traditionnel.
Carpe Diem et passez de joyeuses fêtes de fin d’année.
Côté Châteaux n°19 spécial coronavirus et monde du vin, ce lundi 14 décembre à 20H15 sur France 3 NOA (sur les box Free 326, SFR 455, Bouygues 337, Orange 339, ou sur internet France 3 NOA en direct): réalisé par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot:
Les 5/6, 12/13 et 19/20 décembre, 34 châteaux de Pessac-Léognan vous accueillent pour préparer avec vous vos fêtes de fin d’année. Une idée originale de découvrir les domaines et d’acheter quelques pépites à déguster en famille ou entre amis.
Habituellement les châteaux de Pessac-Léognan ouvrent leurs portes le 1er week-end de décembre, mais là vue la conjoncture liée au covid-19 et aux méventes que ces châteaux ont subies durant ces périodes de confinement où les bars et restaurants étaient fermés et donc n’étaient pas à l’achat, le syndicat viticole de Pessac-Léognan a décidé d’organiser non pas un mais 3 week-ends de portes ouvertes : ce week-end des 5/6, amis aussi les 2 suivants les 12/13 et 19/20 décembre. C’est aussi et surtout pour étaler les flux car ce type de week-end est d’habitude très fréquenté selon Philbert Perrin président du Syndicat Viticole de Pessac-Léognan qui se souvient que l’an dernier Carbonnieux par exemple avait reçu 5000 personnes, cette année ce sera nettement moins:
Ce sont des Portes Ouvertes révisées, sur 3 week-ends, pour étaler les flux. 34 châteaux sont ouverts et non des moindres comme Smith Haut Lafitte, Haut-Bailly, Latour-Martillac, La Louvière ou encore Carbonnieux » Philbert Perrin président du Syndicat Viticole de Pessac-Léognan.
Ce sont donc 34 châteaux qui sont sur le pont durant ces 6 jours pour permettre aux amateurs de vins de préparer leurs cadeaux et repas de Noël et de Nouvel An. « Nous ne proposons pas de visite de chais, mais les boutiques sont ouvertes, et on peut échanger et parler de nos métiers ». Il n’y aura que quelques rares dégustations, certains châteaux n’en font pas, d’autres quelques-unes selon un protocole très strict.
Au moins ces portes ouvertes ont le mérite d’existe, ce alors même que le confinement n’est pas encore levé (le 15 décembre), toutefois ces châteaux répondent à la réglementation comme tout commerce qui a pu réouvrir depuis une semaine. Tout se fera bien sûr dans le respect des règles d’hygiène liées à l’épidémie actuelle de coronavirus.Tout
Juste avant les fêtes de Noël, voici une idée originale que vous soumet en exclu Côté Châteaux: offrez donc un lot de vin au profit d’une oeuvre caritative, la Fondation Bergonié; vous pourrez acquérir ainsi un grand flacon, une caisse de vin, ou un séjour dans le vignoble, ou tout simplement faites vous plaisir en participant à cette vente aux enchères qui ira au profit de la Fondation Bergonié, adossée au centre de lutte contre le cancer de Nouvelle-Aquitaine.
La Fondation Bergonié, vous connaissez ? C’est cette fondation créée il y a une dizaine d’année par Josy Reiffers, directeur de l’Institut Bergonié, aujourd’hui disparu. Elle est adossée au centre de lutte contre le cancer de Nouvelle-Aquitaine, il en existe 18 en France de ce type dont le plus connu est l’Institut Curie à Paris. Bergonié est un centre qui soigne bien sûr le cancer et prend en charge des cas compliqués pour essayer de donner davantage de chances de survie.
Régulièrement une quarantaine d’entreprises soutenaient la Fondation Bergonié mais ces derniers temps ont été plus difficile comme me l’explique Marina Mas, directrice de la Fondation Bergonié : « l’idée, c’est d’essayer de mettre en place une nouvelle mécanique pour lever des fonds dans un contexte où certaines entreprises sont très touchées, notamment dans l’événementiel ». L’an dernier, la Fondation avait pu organiser son traditionnel dîner de gala avec le chef Michel Guérard et organiser une petite vente aux enchères durant le dîner d’une vingtaine de lots de vin, là ce n’a pas été possible. Aussi pour pallier cette absence, la Fondation a contacté une centaine de châteaux qui a répondu présent et offert une ou des bouteilles ou séjours oenotouristiques en vue de cette vente caritative.
Ainsi seront proposés à la vente un magnum de Pétrus 2009, 6 bouteilles de Pavie pour chacun des millésimes 2010,2012 et 2016, un magnum de Cheval Blanc en 2011, un magnum d’Angélus 2012, 6 bouteilles de château Latour, un magnum de Lafite-Rothschild 2009, un double magnum d’Yquem 2010 ou encore 6 magnums de Lafon-Rochet 2009…
Cette vente devrait permettre à la Fondation de réaliser ses objectifs dans l’accompagnement des patients en amont et en aval de la maladie, l’acquisition de nouvelles technologies et de matériels de pointe, et de rechercher des nouvelles pistes thérapeutiques.
La vente aux enchères de ces 117 lots en ligne sera réalisé avec Drouot Online et Interencheres, avec Eric Lacombe commissaire priseur de l’Hôtel des Ventes des Chartrons à Bordeaux, le 17 décembre à 18 heures.
Ethic Drinks, une nouvelle boîte de « négoce vert » bordelais a décidé de reverser 100% des ventes de son site ethicdrinks.fr durant ce 2e confinement à la Fondation des Hôpitaux de France.
Ethic Drinks est une start-up bordelaise lancée en 2019 par Michaël Alborghetti, avec comme philosophie d’être « le premier négoce vert de France », en choisissant des matières 100% recyclées et recyclables. Cette boîte s’est engagée auprès de l’association WWF et de son club Entreprendre pour la planète.
« Ethic Drinks, on est à Bordeaux aux Quinconces et on existe depuis 1 an et demi », commente Michaël Alborghetti pour Côté Châteaux; « on vend des vins bio ou en agriculture raisonnée, avec une logistique et un packaging respectueux de l’environnement; on n’utilise pas de plastique, on analyse toutes les matières sèches, en minimisant le carbone au niveau de toutes les bouteilles, et notamment pour la commercialisation à l’export : on va d’ailleurs envoyer nos vins en bateau à voile pour les USA, avec les chocolats Cemoi. L’idée c’est de pérenniser tout ce que fait le vigneron à la vigne, dans notre métier de négociant, avec toute la logistique et une partie sur internet ».
« Ce mois-ci on a décider de reverser 100% du chiffre d’affaire hors taxe à la Fondation des Hôpitaux de France, on a signer une convention de mécénat avec eux, au début on avait pensé leur donner des bouteilles, et puis on s’est dit que c’était mieux de reverser 100% des ventes ». Tous les confinés peuvent ainsi se régaler tout en faisant un beau geste. Disons que cette start-up a du nez car à l’heure où l’on parle beaucoup d’environnement, où on voit bien une sensibilisation des gens pour sauvegarder la plan!ète (qui se traduit dans les urnes comme à Bordeaux notamment): proposer des vins bios ou en agriculture raisonnée, tendre vers le zéro carbon, supprimer les pratiques, ou promouvoir pourquoi pas le vegan…ça parle à pas mal de nouveaux consommateurs ou des consommateurs qui ont le souci de préserver l’environnement.
Quant à savoir si cela marche ? « Oui, ça marche bien, les commandes vont bien, comme on n’est pas vieux, on a créé la société en octobre 2019, on a commercialisé déjà 120 000 bouteilles », commente Michaël Alborghetti son directeur qui aujourd’hui emploi 5 personnes. Bon courage et bon vent comme on dit. Une belle initiative en tout cas.
Le « Palmarès Castillon » devait se tenir le 27 mars à Paris chez Lavinia. Reporté du fait du 1er confinement, ayant toutefois fait une 1ère sélection sur 100 vins dégustés le 27 février, les organisateurs ont décidé de maintenir cet événement à l’automne et ce durant le 2e confinement, en plein coeur de l’appellation au Domaine de l’A à Sainte-Colombe, chez Stéphane Derenoncourt, en tant que professionnels, avec les règles de distanciation et dans deux salles de dégustation…
S’il y en a bien un qui se réjouit de l’événement et de ce report, c’est le chef étoilé Tanguy Laviale, du restaurant Garopapilles à Bordeaux, puisque du fait de la fermeture actuelle de son établissement, il a ainsi pu être présent et membre du jury :
Pour cette édition du Palmarès Castillon, on n’a peut-être pas le gratin des cavistes ou dégustateurs parisiens habituels, mais là on a la crème de la crème régionale, Mathieu Doumenge journaliste de Terre de Vins ou encore Thomas Noel caviste très en vogue à Fronsac.
Sur les 27 derniers vins en lice, ils doivent en donner 2 par catégorie : « on a le côté frais et fruité (pour la première catégorie), d’un vin qui sera peut-être un vin d’entrée de gamme, ensuite pour la 2e d’un vin gourmand et séducteur avec une cuvée plus travaillée, plus de puissance, plus de longueur et enfin pour la dernière et 3e catégorie des vins qui sont charpentés plus travaillés qui seront issus des plus grands terroirs de l’appellation ».
Tous sont jugés sur le millésime 2017, un millésime par facile à Bordeaux où 40% de la récolte avait été perdue dans le bordelais du fait du gel (surtout du 28 avril) :
2017, une année assez difficile pour le vigneron car grosse perte avec le gel du printemps, malgré tout on a de très jolis vins car l’appellation est sur des plateaux et des coteaux », Yann Todeschini, vice-président du syndicat viticole de Castillon-Côtes de Bordeaux.
Car cette appellation de 2300 hectares compte 230 vignerons qui ne manquent pas de savoir-faire et de caractère : « il y a ici un tissu familial, artisan, plein d’amour de son travail qui existe et ces gens la on les connaît peu » commente Stéphane Derenoncourt ;
Quand on parle de bio ou de biodynamie à Bordeaux, on nous parle de Palmer ou de Pontet-Canet, ce qui est très bien, ça reste microscopique dans l’univers des crus classés, à Castillon c’est 25 % de l’appellation qui s’est engagée dans le bio » Stéphane Derenoncourt
Et à la mi-journée, les résultats sont tombés, donnés par le maître des lieux Stéphane Derenoncourt…
Dans la catégorie frais et gourmands, sont récompensés les châteaux le Petit Picoron et Beynat, dans la catégorie Gourmands et Séducteursles châteaux de Belcier et Brisson et enfin dans la catégorie Puissants et étonnants Roquevieille cuvée excellence et château d’Aiguilhe.
Voici une idée originale: deux bouteilles-carafes Lalique pour un 1er cru classé de Sauternes et l’autre un cru classé de Saint-Emilion. Et une boîte en bois précieux pour les accueillir. Une idée signée Silvio Denz.
Encore une idée ingénue, associer de beaux flacons à de grands vins. Une idée signée par la cristallerie alsacienne Lalique pour les vins des châteaux Lafaurie-Peyraguey dans le Sauternais et Péby-Faugères dans le Saint-Emilionnais, l’ensemble étant présidé ou propriété par le Suisse Silvio Denz.
C’est une idée originale tant pour ce 1er cru classé de Sauternes, ce vin liquoreux remarquable de 2016 de Lafaurie-Peyraguey, que pour ce cru classé de Saint-Emilion, en rouge et pour le millésime 2016 également, pour Péby-Faugères que d’offrir un flacon en cristal avec son bouchon, ainsi qu’une boîte en guise d’écrin en bois précieux pour renfermer ces trésors…
La forme de ces deux bouteilles-carafes s’inspire de la fameuse calandre Bugatti, bolide mythique qui fut aussi produit en Alsace, à quelques encablures de la célèbre cristallerie Lalique.
Produites seulement en séries limitées à 25 exemplaires, chacune, ces carafes risques de s’arracher; nul doute que des acheteurs fortunés vont essayer de se ou de faire plaisir à Noël avec ces coffrets et idées originales.
Une fois les vins dégustés, les bouteilles serviront ainsi de carafes et les coffrets pourront devenir des caves à cigares… What else ? Bien vu.
Les Fêtes de Noël approchent, elles auront certainement une saveur particulière du fait de la crise épidémique que l’on vit actuellement. Toutefois, il faut aussi se projeter dans l’avenir et penser à offrir un cadeau original. Voici des idées d’ateliers de dégustations que propose l’Ecole du Vin de Bordeaux. C’est toujours assez original et cela plait généralement aux participants, alors…
Savoir choisir le vin pour sa soirée pizza, maîtriser la palette des accords les plus gourmands, mettre des mots sur ses goûts, devenir incollable sur les arômes… autant de réponses pratiques apportées aux débutants comme aux initiés par l’École du Vin de Bordeaux.
Ici pas de cours magistral ni de professeurs, mais uniquement des experts passionnés – vignerons, œnologues, maîtres de chais… – qui aiment faire explorer l’incroyable terrain de jeu des vins de Bordeaux. De 2h à 1 journée, en salle de dégustation ou en cuisine, le soir ou le week-end, une multitude d’ateliers immersifs parmi lesquels puiser pour faire un cadeau original et made in Bordeaux !
L’école créé sans cesse de nouveaux ateliers pour proposer des expériences hors des sentiers battus, décomplexés et riches de sens. Petite sélection d’escapades œnologiques :
Les inédits
LEV(A)IN ET LA PIZZA[Série limitée] Mettre la main à la pâte, aux côtés du chef Bartolo Calderone de la pizzeria Capperi, pour se familiariser avec les techniques de panification et de dégustation d’un vin et enfin comprendre une étape clef, la fermentation ! Un atelier incontournable pour réussir de délicieuses pizzas à la maison et les accorder sans complexe.[110 €]
BORDEAUX TONIC[Afterwork] Emprunter les codes de la mixologie pour maitriser les 5 saveurs – sucrée, salé, acide, amer, umami – et comprendre la notion d’équilibre dans un vin comme dans un cocktail. Une opportunité de sublimer tous les vins frais de Bordeaux grâce à des assemblages inattendus.AvecClementSargeni,fondateurdeCancan,lespeakeasydeBordeaux. [49€]
Deux incontournables
VIN & FROMAGES Casser les codes pour sublimer les fromages : sec, frais, pâte molle, pressée, chèvre, vache, persillé. [49 €]
CHOCO BORDEAUX Explorer les multiples points communs entre le vin et le chocolat avec la complicité de Thierry Lalet, maître chocolatier de la Maison Saunion. [49 €]
L’intemporel
INITIATION Les essentiels des vins de Bordeaux et de la dégustation en 2h ! [32 €]
Si Côté Châteaux vous avait présenté il y a un mois « Couleur Vigne », lors de sa sortie, Côté châteaux est allé cette fois rencontrer Nicolas Lesaint, le vigneron auteur de cette fabuleuse BD, réalisée en aquarelle. Le directeur du château de Reignac livre ce qui l’a poussé à dessiner et écrire cette histoire romancée… Une histoire qui fait s’attacher à deux personnages et au travail difficile de saisonnier et de vigneron au quotidien dans la vigne.
Quand le vigneron passionné du château de Reignac (à Saint-Loubès en Gironde) tutoie la fibre poétique du dessinateur. Cela donne Couleur Vigne. Des couleurs automnales, bien sûr, mais aussi des 4 saisons que dépeint Nicolas Lesaint car sa BD raconte le labeur du vigneron sur une année dans une vigne de l’Entre-Deux-Mers.
Ce que j’ai vraiment souhaité, c’est expliquer notre quotidien. Il y a le terroir et l’humain, et l’humain est extrêmement important dans l’utilisation de ce terroir-là et chaque décision va impacter la production du vin que l’on va faire… Et surtout, on dépend des conditions climatiques, des éléments« , Nicolas Lesaint
Réalisée en aquarelle, sur 217 planches, Couleur Vigne est une BD romancée avec Martin comme personnage principal; un gars cabossé par la vie, qui retrouve du travail grâce à Pierre, un petit vigneron de l’Entre-Deux-Mers, qui lui remet ainsi le pied à l’étrier et va même lui offrir un hébergement, le temps qu’il se refasse.
On croise beaucoup de saisonniers dans notre profession et qui ont souvent des histoires très particulières, avec pour certains des traumatismes personnels, tant professionnels qu’humains.C’est un mélange de plusieurs personnages que j’avais pu croisé dans mon travail à Reignac, entre autres et d’un personnage Angel, un papy espagnol qui vivait dans sa voiture ».
« Martin, il incarne la personne qui ne connait rien au vin et qui découvre nos problématiques,donc j’ai voulu que des professionnels se retrouvent concrètement dans les dessins que j’ai pu faire car il y a des détails très techniques sur notre quotidien comme le carassonnage ou la taille de la vigne.
Je voulais aussi que des personnes qui n’y connaissent rien, à la fin de cette histoire-là, puissent dire j’ai compris le processus au cours de la saison ».
Cette 1ère BD publée par les éditions girondines Féret a été tirée à 3000 exemplaires. Nicolas Lesaint en a déjà commencé une autre inspirée davantage du travail de vinification au chai, avec aussi une séquence en Bretagne…A suivre…
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Dominique Mazères :
The Day After… 24 heures après les résultats qui ont donné plus de 270 grands électeurs à Joe Biden pour être élu Président des Etats-Unis, les Américains et le monde du négoce français pensent à se retrousser les manches pour repartir sur de nouvelles bases, espérant la suppression des taxes Trump sur les produits français et notamment le vin, comme mesure de rétorsion suite au bras de fer européen sur Airbus et Boeing.
Ils ont tenu ce matin à se revoir, à fêter avec café, thé et croissants la victoire de Joe Biden. Ces 3 Américains qui vivent depuis près de 20 ans à Bordeaux commentent cette victoire et les conséquences de celle-ci sur une normalisation des rapports entre les USA et la France, et l’Europe.
« Après toutes les heures que l’on a attendues, c’est un soulagement », explique Desiree Padovani professeure à l’INSEEC, école de commerce de Bordeaux. « Un soulagement que ce soit fini et qu’on puisse avoir un futur, plus optimiste pour tout le monde, pour le commerce, pour les familles et pour les Etats-Unis, pour que les Etats-Unis soient unifiés. »
« Nous avons besoin d’un Président qui ne soit pas charismatique, qui va inspirer les passions des deux côtés, je pense que Biden c’est cette personne…Il est calme, il est plus posé, pas trop politicien, plus ce vieux monsieur Américain, qui peut peut-être calmer le jeu entre les fragmentations de notre société, » commente pour sa part William Moore (originaire de Louisville dans le Kentucky), également professeur en commerce et commerce vin et spiritueux à l’INSEEC Bordeaux.
« Sur le côté international, nous avons besoin de lui, Mr Trump n’avait pas une politique internationale rationnelle, et nous avons besoin de reconstruire la position des Etatas-Unis dans le monde. Pour le monde du vin, pour le monde des fromages et des produits français, cela va augmenter les ventes car les gens vont y avoir accès…et en plus cela va devenir compétitif au sein des Etats-Unis. »
Pour Jana Kravitz (originaire de New-York), en charge de relations publiques et relations presse pour VinAnimus, c’est aussi un sentiment tout-d’abord de « soulagement tellement c’était tendu…
C’est le soulagement de mon coeur, parce que je vais retrouver mon pays. C’est le bonheur, mais surtout soulagement énorme et puis on doit travailler maintenant » Jana Kravitz.
« Peut-être que je suis l’Américaine optimiste, mais concernant les taxes sur les vins, on va arrêter ces tarifs qui n’ont pas raison d’être, je pense que c’était malveillant et maintenant les gens sont libres de réagir, libre de négocier ».
Pour Hortense Bernard qui gère Millésima, caviste à New-York :
On espère que Joe Biden va enlever déjà ces tarifs, qui ont été installés sur les vins français, qui freinent énormément les ventes, cela a eu un impact assez important… Et aujourd’hui, on pense vraiment que cela va être une des premières choses que Joe Biden va faire… », Hortense Bernard Millésima New-York.
« On reçoit de nos clients beaucoup de messages, des soutiens qui nous disent c’est bon on va pouvoir relancer tout cela et ça va changer et ils ont vraiment envie de voir ces changements. Car dans la vie quotidienne avec l’ère Trump il y avait une instabilité, qui à court terme pouvait être positive relancer les marchés mais sur du long terme était épuisante, avec une volatilité une incapacité à savoir ce qui allait se passer demain…Donc aujourd’hui cela va être plus fluide, entre les USA et la France on sera sur la même longueur d’ondes que ce soit en termes d’écologie, de tarifs ou d’avancer ensemble. »
Pour Anthony Moses de la maison de négoce Twins qui commercialise beaucoup avec les Etats-Unis :« à titre personnel, je suis très satisfait pour l’avenir du monde et ce merveilleux pays qui avait une image quelque peu détestable sous Trump, j’espère qu’avec Biden cela va réunifier le pays ».
« Maintenant pour le business, Trump était plutôt libéral avec des taxes plutôt faibles. Il y avait malgré ces 25% une partie des vins (de + de 14° d’alcool) qui n’était pas taxée. Rien ne dit qu’avec Biden les taxes vont baisser…J‘ai entendu aujourd’hui que l’Europe risquait de taxer à hauteur de 4 milliards d’euros des produits américains, on n’est donc pas sorti d’affaire…Par ailleurs, il faut qu’on arrive à garder un dollar relativement fort, c’est important, il a un peu glissé ces derniers jours, il ne faudrait pas qu’il glisse davantage, car c’est pénalisant pour le business. Concernant les taxes sur les vins français, on peut fonder quelques espoirs dans des négociations plus sereines, mais on ne s’attend pas à ce que ce soit une priorité… Après, on a appris à faire avec… »