11 Sep

La question du réchauffement climatique pour le vignoble de Bordeaux : « sous le soleil exactement… »

C’est une question récurrente, qui se fait de plus en plus pressante ces dernières années. Les températures et la sécheresse sont davantage pris en compte par les vignerons et les chercheurs de l’ISVV, Bordeaux Sciences Agro et de l’INRAE. Cette année figure parmi les 3 plus précoces pour les vendanges de ces 20 dernières années.

Un printemps très doux, un été très chaud, et la vigne s’est annoncée plus tôt que de l’accoutumée, « sous le soleil exactement ». Pour les rouges, les vendanges ont démarré en Pessac-Léognan le 7 septembre et ici au château Smith Haut-Lafitte mercredi 9 septembre. Seuls 2011 et 2003 avaient enregistré des dates un peu plus précoces.

L’hiver et le printemps très chaud, avec des températures qui ont battu des records de chaleur en février par exemple 12°de moyenne au dessus de la normale ! Cet été a été aussi très chaud frôlant quelques jours les 40° à Bordeaux sans toutefois battre le record de 2019 avec 42,6°.

Ces températures et ce soleil ont eu comme effet de faire souffrir les jeunes vignes du fait de leur faible système racinaire, sans parler du phénomène de grillure sur les baies qui a pu être observé ici ou là.

Fabien Teitgen, directeur du château Smith Haut Lafitte © JPS

« Ce sont les jeunes vignes, des vignes qui ont 3, 4, 5 ans, qui marquent le plus par rapport à la sécheresse parce que les racines ne sont pas encore descendues profondément dans le sol.. » précise Fabien Teitgen directeur de Smith Haut-Lafitte.« En été on a souvent des feuilles qui jaunissent, qui ont tendance à tomber, et ensuite on a des baies qui sont toutes petites, qui manquent d’eau en fait…Sur les jeunes vignes il y a ce problème car les racines ne sont pas bien enracinées, par contre sur les vieilles vignes l’ensemble du vignoble est tout vert, les baies sont plutôt grosses cette année, on a pris 60 millimètres au mois d’août ce qui a vraiment aidé la vigne…et on voit que les vieilles vignes fonctionnent très bien ».

A Villenave d’Ornon en Gironde, à l’Institut Supérieur de la Vigne et du Vin en collaboration à avec l’INRAE, on étudie depuis 2009 le comportement de 50 cépages par rapport à la chaleur…« Effectivement, le climat est en train de se réchauffer et la vigne est très sensible au climat, pour des questions de qualité et de rendement il faut que les viticulteurs s’adaptent à cette nouvelle situation et une des possibilités pour s’adapter à des températures plus élevées c’est de regarder quels sont les cépages qui réagissent le mieux à ces fortes températures« , explique Cornelis Van Leeuwen professeur de viticulture à l’ISVV et à Bordeaux Sciences Agro.

Dans cette optique Agnès Destrac, ingénieure d’études à L’Institut Nationale de la Recherche Agronomique, Laura Tabuteau en 2e année de master ingénieur agronome ESA et Léa Friot en Master 2 international vigne et vin, effectuent chaque semaine quelques 200 prélèvements sur les différents cépages (4 sur les 50 cépages différents) pour étudier la maturité et les jus de ces raisins en laboratoire à l’ISVV.

Avec le réchauffement climatique la maturité est de plus en plus précoce et cela n’est pas bon pour la qualité, le vin est beaucoup mieux quand les raisins mûrissent fin septembre que quand ils murissent au mois d’août, quand cela mûrit en août les vins sont déséquilibrés et vins trop alcoolisés et donc il faut malgré le réchauffement climatique maintenir la maturité fin septembre.

« Alors à l’intérieur des cépages qui existent à Bordeaux, on a un cépage relativement tardif, c’est le cabernet sauvignon, et donc une solution, c’est d’augmenter la proportion de cabernet sauvignon dans l’encépagement bordelais.Mais au delà de 2040 ou 2050 cela ne va peut-être pas suffire, et donc il faut aussi réfléchir à l’introduction des cépages encore plus tardifs qui pourraient convenir à des températures encore plus élevées au cours de la 2e moitié du siècle: on teste notamment des cépages du bassin méditérranéen qui poussent aujourd’hui dans des conditions chaudes et sèches comme un cépage portugais le tourigua nacional, c’est un cépage qui est utilisé dans la région du Douro… »

Entre le laboratoire où les maturités des différents cépages sont étudiées attentivement et la serre, la recherche avance… Ici on observe la problématique de la sécheresse sur ces jeunes plants en pots avec un système de goutte à goutte et une pesée…

« Là aussi le choix du pied de vigne et du porte greffe a son importance, car au niveau des porte greffe il y a une grande différence de résistance à la sécheresse », précise encore Cornelis Van Leewen.

Sur le terrain, les grands techniciens de la vigne s’adaptent en permanence sur le mode cultural de la vigne comme en témoigne Fabien Teitgen : « on se sent un petit peu démuni face à cela car c’est quand même une dimension qui nous dépasse, mais on a fait un certain nombre de choses« , explique Fabien Teitgen de Smith Haut-Lafitte : « par exemple ici il y a une dizaine d’années, on rognait 30  centimètres au dessus des fils du haut et des piquets pour avoir beaucoup de feuilles pour faire des bonnes photosynthèses pour avoir beaucoup de maturité de raisin… Aujourd’hui pour éviter que la vigne ne transpire, car la vigne transpire avec ses feuilles, on a réduit la hauteur et on est à une dizaine de centimètres au dessus du fil de manière à avoir moins de surface foliaire pour perdre moins d’eau. Et ensuite on utilise des tisanes de plantes comme de la camomille pour calmer des plantes qui ont des stress hydriques ».

Une chose est sûr en 2050, le vignoble de Bordeaux n’aura plus forcément la même physionomie. Tout le monde s’accorde à penser que le merlot plutôt majoritaire à Bordeaux sera supplanté par les cabernets voire d’autres cépages méditerranéens.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Ludovic Cagnato : 

10 Sep

Les Vignobles Ducourt remportent le Grand Prix d’Or « Innovation et Avenir » des Vignobles Engagés

C’est une heureuse nouvelle pour les vignobles Ducourt et notamment les frères Jérémy et Jonathan qui mènent depuis 6 ans des expérimentations sur des cépages hybrides, résistants aux maladies. Ils ont réussi à prouver qu’ils arrivaient à diminuer par 10 les traitements de leurs vignes. Ils ont été récompensés lundi soir à la Cité du Vin par un Grand Prix d’Or « Innovation et Avenir » des Vignobles Engagés. Ce sont les vignerons du mois…

Jonathan Ducourt, dégustant son blanc Métissage, en mars 2019 © JPS

Jean-Pierre Stahl : « Salut Jonathan, alors heureux ? Vous avez remporté  le Grand Prix d’Or des Vignobles Engagés décerné par Terre des Vins ? »

Jonathan Ducourt : « Cela fait effectivement plaisir d’être reconnu par tout ce qui est interprofession, région et journalistes, sur le travail que l’on fait sur les variétés résistantes depuis 6 ans. »

JPS : « Des variétés dont vous avez démontré qu’il était possible de les cultiver à Bordeaux… »

Jonathan Ducourt : « Ce sont des cépages résistants, des hybrides constitués à partir de merlots, de cabernets, de sauvignons blancs avec des vignes sauvages, d’autres variétés vitis, qui amènent de la résistance aux champignons…En faisant ainsi ces croisements, on arrive à trouver un descendant à la 5e ou 6e génération qui fait un bon raisin qui est désormais résistant. C’est assez répandu, dans de nombreux pays mais pas en France car on continue à travailler sur les appellations et les cépages emblématiques. Dans d’autres pays, comme l’Allemagne, la Suisse, le Canada, ils se posent moins de questions car ils sont moins sur les appellations que nous. Ils sont plantés en variétés internationales et en hybrides. »

JPS : Il y a une diminution flagrante des traitements phytosanitaires ? »

Jonathan Ducourt : « On fait effectivement 1 ou 2 traitements par an, par saison et on le fait en bio, avec du cuivre. Au lieu de faire 8 à 10 passages, on en fait presque 10 fois moins. Cela réduit beaucoup. A la fin tu as des raisins sains, un rendement correct et pas de maladies. On est content au niveau qualitatif, cela fonctionne. Au niveau vignoble, le challenge c’est de les faire connaître, surtout tu pars avec des cépages inconnus…

JPS : « Et donc le vin ainsi produit, vous l’avez baptisé Métissage, pourquoi ? »

Jonathan Ducourt :  « Métissage, c‘est un mélange en fait, comme c’est un mélange de variétés, on trouvait cela sympa de le retrouver dans le nom de la marque, et en plus en anglais cela sonne bien. »

Regardez le premier reportage effectué par Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer en 2016 avec Jeremy Ducourt :

JPS : « Combien d’hectares avez-vous passés en cépages résistants ? »

Jonathan Ducourt : « Aujourd’hui, à Bordeaux, on a 13,5 hectares de cépages résistants, hybrides. On a de jeunes vignes comme d’autres plus anciennes en production, on fait du vin avec les vignes qu’on a planté il y a 6 ans. On avait eu des débuts assez compliqués, avec notamment le gel de 2017. On produit 15 000 bouteilles de blancs (cépage sauvignac) et 25 000 de rouges (cabernet jura). Les nouvelles variétés sont le muscaris et le sauvignier gris.

JPS : « Cette expérimentation risque d’être dupliquée ? »

Jonathan Ducourt :  « Ce qui est intéressant, c’est que les gens se mettent à tester de nouvelles variétés, ils réfléchissent comment adapter leur terroir au climat à Bordeaux. On a fait des émules, qui ont planté par ci par là. petit à petit, on a un petit groupe de gens qui testent ainsi d’autres variétés. »

Lire ou relire également l’article de mars 2019 : Cépages résistants à Bordeaux : l’expérimentation est déjà menée chez les Vignobles Ducourt

Voir ici la présentation du trophée Bordeaux Vignoble Engagé chez les Ducourt

Regardez le reportage réalisé en mars 2019  par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot

09 Sep

Millésime 2020: une production de vin en légère hausse en France, bousculée par le climat

Un peu plus de vin que l’an passé, mais des niveaux de production contenus surtout pour les appellations: l’année viticole 2020 en France devrait surtout rester marquée par le démarrage très précoce des vendanges dû au climat, a indiqué mardi le ministère de l’agriculture. La production viticole 2020 de l’hexagone devrait s’élever à 45 millions d’hectolitres, en hausse de 6% par rapport à celle de 2019 et de 1% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, selon Agreste, le service statistiques du ministère de l’Agriculture.

Démarrage ce mercredi des vendanges des merlots au château Reynon à Beguey en Cadillac Côtes de Bordeaux © JPS

Elle est en hausse sur l’ensemble des bassins par rapport à l’année passée, qui a été l’une des plus basses depuis cinq ans, à l’exception des vins du sud-est, touchés par la sécheresse, dont la production prévue de 4,75 millions d’hectolitres accuse un recul de 6% par rapport à 2019 et de 8% par rapport à la moyenne quinquennale.

Bien qu’en légère augmentation annuelle (+2%), les volumes de vins sous appellation d’origine (AOP), qui constituent la grande majorité du vignoble français, devraient être inférieurs à leur niveau moyen sur cinq ans (-2%), selon Agreste.

Certaines interprofessions de bassins ont en effet décidé de fixer leur niveau de production en appellation plus bas qu’en 2019, en raison d’un marché économique dégradé par la crise du Covid-19 et les conséquences des taxes américaines imposées depuis octobre 2019.

Les vendanges ont démarré en août dans presque tous les bassins et présentent une avance « remarquable » par rapport à 2019. Dans le Grand-Est, les premières vendanges établissent même le record de précocité de leur histoire. Ceci s’explique par un printemps à la seconde place des plus chauds depuis 120 ans et par un hiver relativement doux, souligne Agreste.

Didier Fage, président des oenologues de France, estime la qualité très bonne cette année, avec « une belle tenue, un jus très aromatique et un potentiel très élevé », mais souligne que les rendements seront « très différents selon les domaines » en raison de la sécheresse et du stress hydrique qui ont bloqué en certains endroits le développement des plantes.

AFP

08 Sep

L’automne des vins et des livres : 3 samedis d’animation pour faire bouger Saint-Emilion

Alors que de nombreuses manifestations ont été annulées comme le Saint-Emilion Jazz Festival ou encore Philosophia, Christophe Bordet et sa société « Bass and Fast Productions » ont imaginé occuper la place du clocher, l’antenne et le net via les réseaux sociaux 3 samedis durant les 19, 26 septembre et 3 octobre pour montrer que malgré le coronavirus Saint-Emilion continue d’exister. Pensez-donc, la Cité Millénaire n’est pas prête de disparaître tout de même…

« Il y a le Covid, mais Saint-Emilion n’est pas mort, ni d’ailleurs la culture à Saint-Emilion ! », par ces mots Christophe Bordet, journaliste et producteur pour la société Bass ans Fast Productions, veut montrer que Saint-Emilion n’a pas abandonné, ni baissé la garde, malgré cette épidémie qui a bouleversé les habitudes, les vacances des touristes étrangers et les manifestations qui ont été annulées les unes après les autres.

« C’est en faisant une émission radio la deuxième semaine du déconfinement qu’un château m’a dit qu’à Saint-Emilion la situation était compliquée, l’ensemble des acteurs de la Cité n’ont pas pu communiquer, que ce soit les propriétaires de châteaux, viticulteurs, ou responsables d’associations culturelles comme Philosophia et le Saint-Emilion Jazz Festival….Alors je me suis dis qu’il fallait faire quelque chose…3

« On s’est dit qu’on allait construire 2 heures d’émission, avec un studio radio et en video mobile, le tout en direct et en présentiel sur la Place du Clocher de Saiont-Emilion, en digital, sur les réseaux sociaux et sur une chaîne You Tube. Le Conseil des Vins est partie prenante, la ville aussi, ainsi que France Bleu Gironde ».

Tout cela a vite pris forme, et donc le 19 septembre ce sera Babeth de Rozières, chef cuisinière originaire de Guadeloupe qui sera l’invitée vedette de cette émission « L’automne des vins et des livres » avec de nombreux viticulteurs mis en avant, l’autre parrain le 26 septembre sera Jack Lang, ancien Ministre de la Culture sous la Présidence de François Mitterrand, l’art sera au coeur de cette émission avec de nombreux artsisans d’art qui exposeront ce week-end là à saint-Emilion et le 3 octobre André Bercoff pour parler de vins dans le monde, avec notamment les méventes sur les USA en ce moment.

Voilà donc une idée originale pour reparler de Saint-Emilion, de sa Cité millénaire et de ses paysages, dont on a fêté l’an dernier les 20 ans de l’inscription UNESCO au Patrimoine Mondial de l’Humanité, et bien sûr de ses vins.

07 Sep

Début des vendanges en rouge dans le Bordelais : une précocité rarement vue au Domaine de Grandmaison

2020 l’année du vin, mais surtout de la précocité. Alors que les premiers coups de sécateurs ont été donnés dès le 17 août pour les blancs à Bordeaux, voici cette semaine le début des vendanges en rouge pour plusieurs domaines. Grandmaison ouvre le bal dans l’appellation Pessac-Léognan ce matin.

Des merlots ramassés précocément en Pessac-Léognan © JPS

Des merlots à maturité 10 jours plus tôt. Au Domaine de Grandmaison, 19 hectares, à Léognan, ce millésime 2020 rime avec précocité.

Les blancs ont été récoltés avec un début de bvendanges le 26 août. Rarement vu, selon Roger Lieballe, chef d’équipe ici au château depuis plus de 30 ans.

Cela doit faire 5 ans, on avait commencé fin août, mais là c’est quand même une première-là. Cette année on a gagné à peu près douze jours, c’est énorme. Je pense que dans les années à venir il faudra vendanger la nuit » Roger Lieballe, chef d’équipe

L’hiver et le printemps très doux ont accéléré le cycle végétatif de la vigne, gagnant ainsi jusqu’à 3 semaines au printemps. Une avance ralentie en juin et cet été…Quant aux fortes chaleurs et au stress hydrique, ils ont été compensés par un sol argilo-calcaire qui a su garder de la fraîcheur…

François Bouquier devant son château de Grandmaison à Léognan © JPS

On recherche un équilibre du raisin, certes le sucre augmente de façon plus importante qu’avant. Heureusement les autres éléments constituants du raisin sont là aussi l’acidité, les polyphénols… Il faut s’attacher à ramasser un raisin à bonne maturité pour garder son caractère fruité qui par la suite donnera plus de buvabilité au vin », François Bouquier Domaine de Grandmaison

Pour François Bouquié, 2020 a quelques similitudes avec le millésime 2019, qui continue son élevage en barriques. Celui-ci a connu aussi de fortes chaleurs dès le mois de juin 2019...

Ne pas se laisser se laisser griser par le soleil, il faut ramasser au bon moment pour éviter de faire des vins qui seraient trop concentrés et trop riches », François Bouquier Domaine de Grandmaison .

De nombreux domaines en Pessac-Léognan, à Pomerol ou encore à Saint-Emilion, vont démarrer cette semaine les vendanges en rouge pour les plus précoces. Certains, comme le Domaine de Grandmaison, pourraient avoir fini de ramasser leurs cabernets avant début octobre… Du jamais vu dans le Bordelais.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Ludovic Cagnato et Sarah Colpaert : 

06 Sep

Corbeyran dévoile son dernier tome Châteaux Bordeaux N°10

Il est sorti, il est tout chaud. Châteaux Bordeaux tome 10 est en vente dans les bacs depuis mercredi, 40 000 exemplaires édités par la Maison Glénat, écrit par Corbeyran et dessiné par Espé. Côté Châteaux vous propose une interview exclusive du papa de Châteaux Bordeaux dans sa rubrique Parole d’Expert.

Jean-Pierre Stahl: « Salut Corbeyran, tu sors donc un tome 10 de Châteaux Bordeaux, ce depuis mercredi, quelle en est l’histoire cette fois-ci ? »

Corbeyran : « Ce tome 10 inaugure une 2e saison, qui démarre… On est, au niveau temporalité, à une dizaine d’années plus tard. Les choses ont beaucoup évolué dans la vigne en 10 ans et donc cela se passe de nos jours.

« Alexandra Baudricourt a eu beaucoup de succès avec son vin, elle a gagné un peu d’argent et a investi dans le vignoble, un peu partout dans de nombreuses appellations du bordelais; et donc après le Médoc, on va la retrouver du côté de Fronsac, de Sauternes, et de Blaye…Il y aura donc 3 albums pour cette nouvelle saison. Alexandra est confrontée à des problèmes de pollution dans une parcelle, elle est plongée dans des pulvérisations sauvages, elle va avoir maille à partir avec des riverains et la justice…Et surtout, elle va rencontrer un étrange personnage, patron d’un grand groupe, qui va être un peu son éminence grise et elle va se rapprocher de lui…Il sait beaucoup de choses, plus qu’elle, notamment au niveau commercialisation des vins, c’est une relation étrange qui va s’instaurer avec lui… »

Corbeyran devant son oeuvre et son succès : Châteaux Bordeaux en désormais 10 volumes, ici en septembre 2018  © JPS

JPS : « Châteaux Bordeaux, c’est véritablement une BD qui a décoiffé…On peut dire que c’est un gros succès… »

Corbeyran : « Absolument. Il y a un sticker sur la couverture: il y a marqué 500 000 lecteurs, c’est pas mal ! Toujours chez Glénat, toujours avec Espé au dessin et c’est une trilogie, une deuxième saison sous forme de trilogie. »

A Kirwan, avec Philippe Delfaut directeur du château qui a fait déguster le 2017 à Corbeyran en septembre  2018 © JPS

JPS : « Parmi l’ensemble des tomes, il y en a certains qui ont mieux marché ? »

Corbeyran : « Oui, d’une manière générale, c’est toujours le tome 1 qui marche le mieux, et après il y a une espèce d’escalier…C’est sûr le tome 9 par exemple s’est un peu moins bien vendu que le tome 1, qui est toujours en tête des ventes… »

« Début du tournage d’un documentaire pour la chaîne « Voyage ». Le thème est simple : aborder une région (en l’occurrence le bordelais) à travers une bande dessinée (en l’occurrence Châteaux Bordeaux) «  © Corbeyran

JPS : « Là en ce moment, il y a une télé qui réalise un documentaire pour la chaîne Voyage sur Bordeaux, le vin, les gens du vin, et ce document s’est en partie inspiré de Châteaux Bordeaux ? « 

Corbeyran : « Le doc, c’est la découverte d’une région à travers une BD, en l’occurence Châteaux Bordeaux. En fait j’ai donné une liste de noms au réalisateur qui va rencontrer ces personnages que l’on retrouve dans Châteaux Bordeaux: ainsi on va retrouver Jean-Pierre Xiradakis qui va marcher et pique-niquer dans les carrelets, Allan Sichel avec son château et ses chevaux, Fabien Teitgen de Smith, Olivier Dauga dans un domaine et Michel Rolland dans son labo. C’est ainsi une espèce de boucle, ils m’ont pas mal donné d’infos pour écrire la BD et là je leur rend la parole…C’était une super ponctuation pour cette aventure. »

Châteaux Bordeaux est sorti dans les bonnes librairies et boutiques de BD © Corbeyran

JPS : As-tu encore d’autres projets en BD sur le vin ? »

Corbeyran : « Oui, Vinifera est en cours. 2 autres tomes sortent au mois d’octobre. On va ainsi continuer la collection Vinifera. »

Châteaux Bordeaux, tome 10 – Le groupe, chez Glénat par Corbeyran et Espé, dans toutes les bonnes librairies et boutiques de BD

Lire ou relire sur Côté Châteaux: « 9e et dernier opus de Châteaux Bordeaux : la success story de Corbeyran, inspiré par les vins de Bordeaux »

Revoir le reportage sur Corbeyran et son succès de Châteaux Bordeaux en septembre 2018, par Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Boris Chague et Christian Arliguié suivi de son interview en plateau par Cendrine Albo :

05 Sep

Le cognac Frapin célèbre ses 750 ans

Ah, le bel âge! Plus fort que Jeanne Calment, la famille Frapin célèbre ses 750 ans à Cognac. Une famille dont est issu le célèbre écrivain François Rabelais et qui a créé le Cognac Frapin au XIXe siècle. L’occasion de marquer le coup.

© Cognac Frapin

Il y a 750 ans, la famille Frapin, dont est issu François Rabelais né en 1494, s’installait dans la région de Cognac à Ségonzac. Pour célébrer l’événement, elle commercialise 21 flacons d’un même cognac, correspondant aux 21 générations qui se sont succédé depuis 1270 en Grande Champagne.

« C’est la première fois que la famille accepte de commercialiser ce type de cognac », souligne le maître de chai Patrice Piveteau.

Ces flacons sont issus d’une dame jeanne du chai paradis, le plus vieux et prestigieux, appelé « Pierre Frapin », du nom de celui qui a créé la marque Cognac Frapin au XIXe siècle.

« Avec des notes de muscats, de vieux porto… ce n’est pas des descripteurs que je retrouve dans la gamme. Ca laisse supposer que c’est un très vieux cognac », précise M. Piveteau.

Avec AFP.

04 Sep

Annulation du salon Vinitech-Sifel de décembre : encore un « crève-coeur », « dramatique » pour la filière et l’économie

« Bordeaux, c’est morne plaine », confie aujourd’hui Eric Dulong qui voit ses salons s’annuler au fur et à mesure au Parc des Expositions. « Un crève coeur pour la tonnellerie Demptos qui se rend depuis 24 ans au salon Vinitech. Le corollaire de tout cela, c’est aussi des annulations en cascade ou des tableaux d’occupation d’hôtels qui demeurent désespérément vide. « Dramatique », pour Laurent Fournier président de l’UMIH de Gironde.

La Tonnellerie Demptos à Saint-Caprais-de-Bordeaux © JPS

C’est la 1ère fois en 24 ans que Demptos sera absente du salon Vinitech de décembre, comme une vingtaine d’autres tonnelleries de Gironde, et pour cause le salon est annulé ou reporté en 2022. Pas évident pour cette tonnellerie girondine quasi-bicentenaire (créée en 1825 à Saint-Emilion, et depuis 40 ans à Saint-Caprais-de-Bordeaux) qui fabrique quleques 30 000 fûts ou barriques par an dont plus de la moitié pour l’étranger.

C’est  un crève-coeur, il va falloir qu’on se réorganise et qu’on s’adapte… C’est forcément un manque d’opportunités, déjà de rencontres, de retours et d’échanges avec les utilisateurs, cd’un moment convivial, oui c’est un manque pour nous », François Witasse directeur tonnellerie Demptos et président des Maîtres Tonneliers du Sud-Ouest.

C’est morne plaine au Parc des Expositions de Bordeaux, ici traditionnellement 350 événements y sont organisés à l’année, il n’y en a plus que 10% environ en 2020. Après l’annulation du grand sommet France-Afrique qui devait se tenir début juin 2020, des congrès des HLM et des expert-comptables, voici l’annulation de Vinitech-Sifel. Sur ce salon quelques 900 exposants y étaient attendus, 45 000 visiteurs dont 1/4 d’étrangers pour admirer les dernières technologies de la filière viti-vinicole et des producteurs de fruits et légumes.

Eric Dulong, président de CEB © jps

La grosse incertitude qui pèse sur tout nos événements, c’est ce qui explique 90 sinon 95 % de nos annulations: c’est l’incertitude sanitaire et des mesures administratives qui nous sont imposées ou seront imposées, et aujourd’hui on est dans un grand flou qui ne nous permet pas d’être rassuré », Eric Dulong Président de Congrès et Expositions de Bordeaux.

Impossible pour les clients du salon et de Congrès et Expositions de Bordeaux d’investir sur des campagnes promotionnelles très coûteuses. Vinitech Sifel, c’est 7 millions d’euros de chiffre d’affaire, avec les autres salons cela se chiffre à des dizaines de millions qui cette année ne pourront pas rentrer dans les lignes de compte. Ces annulations en série sont aussi un manque à gagner pour les hôtels et restaurants bordelais et de toute la Gironde.

Laurent Fournier, président de l’UMIH 33 © JPS

Aujourd’hui les hôtels sur septembre, octobre sont occupés à hauteur de 20 à 30 %, alors qu’habituellement ils sont remplis de 90 à 95%, voire complets;donc c’est très anxiogène pour nos entreprises, mais ce n’est pas le seul volet qui manque au tableau, ce sont aussi les touristes étrangers et de plus en plus de monde en télétravail » Laurent Tournier président de l’UMIH 33.

Tout le monde se souvient de l’annulation ou report de Bordeaux Fête le Vin, l’événement phare du mois de juin, des reports successifs du salon des vignerons indépendants de Bordeaux pour au final le reporter à mars 2021 si tout va bien, pas simple en ce moment pour la filière et le tourisme d’affaire. On espère que tout reparte d’un bon pas, car là ça commence à malheureusement à craindre pour toute l’économie.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot : 

02 Sep

Echos de champagne : entre espoirs de grande qualité et boom des musées

Tout semble s’annoncer sous les meilleurs auspices (de Beaune) en Champagne fondant des espoirs de grande qualité selon le service technique du Comité Champagne. La Champagne qui se jette désormais à corps perdu dans l’oenotourisme avec l’ouverture de 4 musées dédiés à l’univers du champagne.

 VERS UNE GRANDE QUALITE

Archives champagne  © JPS

« Vers une superbe trilogie 2018-2019-2020? » s’interroge le service technique du Comité Champagne. « Chaleur, sécheresse, précocité, forte dynamique de maturation, excellent état sanitaire : les années se suivent avec d’étonnantes similitudes et caractéristiques qui, il faut bien l’avouer, nous font perdre nos repères habituels« , souligne-t-il, notant que « 2020 présente d’étranges ressemblances avec le merveilleux millésime 2019 ».

« Comme l’an passé, les raisins présentent davantage d’acidité et moins de teneur en sucre équivalent. La synchronisation des maturités technologique et aromatique ne sera sans doute atteint qu’avec des richesses en sucre élevées, proches ou supérieures à 10% pour le chardonnay et le meunier », explique le service technique.

LE BOOM DES MUSEES DANS LA MARNE

Après avoir longtemps boudé les vertus de l’oenotourisme, la Marne viticole s’y jette désormais à corps perdu.

Pas moins de quatre musées consacrés à l’univers du champagne ont ouvert ou vont ouvrir dans les prochains mois. A Châlons-en-Champagne, l’espace oenotouristique de la famille Carbot accueille déjà depuis le 14 août ses premiers visiteurs.

A Aÿ-Champagne, c’est en 2021 qu’ouvrira, dans un ancien centre de pressurage de la maison Pommery, un musée du vin sur le thème de l’interprétation sensorielle du champagne.

Commencé en 2011, Epernay est en train de boucler un vaste projet de musée du vin et d’archéologie régionale. La ville termine la réhabilitation du majestueux château Perrier. Classée monument historique, cette invraisemblable bâtisse du XIXe siècle aux styles architecturaux divers et aux 96 pièces proposera plusieurs thématiques : de la découverte de la formation du paysage et du vin de champagne aux collections de mécènes locaux. Ouverture prévue cet automne.

Reims n’est pas en reste avec un projet de cité du champagne sur le modèle de la Cité du vin de Bordeaux.

Avec AFP

31 Août

Malgré le contexte de covid-19, le Cognac mise sur un rebond

 Contrairement aux années précédentes, le rendement de la filière Cognac a été revu à la baisse dans le contexte de la pandémie Covid-19 qui se répercute sur ses exportations, mais l’interprofession se dit à moyen terme confiante.

Barriques de Cognac chez Hennessy © JPS

Le Bureau National Interprofessionel du Cognac se dit « confiante dans un scénario de rebond conforté par des signes encourageants de consommation émanant de ses principaux marchés », Chine et Asie, ou encore la résistance du marché américain.

Ce rendement a été fixé à 12,80 hectolitres d’alcool par hectare pour la récolte 2020, résultat d’une décision collective des viticulteurs et des négociants, avec un besoin estimé à 860.022 hectolitres pour cette même année, inférieur de 9,5 % aux prévisions d’avant crise sanitaire, selon le Bureau national interprofessionnel du cognac, précisant que le cognac est exporté à 98%.

Ce rendement s’appuie sur un potentiel de récolte estimé à 105 hl/ha, qui place la campagne 2020-2021 dans la moyenne décennale (108 hl/ha) et avec un bon état général du vignoble. La date indicative des vendanges est annoncée pour la semaine du 7 au 13 septembre.

Les conditions climatiques du printemps et de l’été ont conduit à une précocité de la vigne de plus d’une semaine par rapport à la moyenne des dix dernières années.

Avec AFP