02 Juin

L’Entre-Deux-Mers voit rouge…

Le syndicat de l’Entre-Deux-Mers a récemment adopté en assemblée générale l’ouverture du cahier des charges de l’AOC Entre-Deux-Mers à la production également de vin rouge. L’Entre-Deux-Mers qui avait comme slogan « grand vin blanc par nature » se tourne également vers le rouge car de plus en plus de vignerons de cette appellation en produisent. Initialement commercialisé en appellation Bordeaux, ce rouge le sera désormais sous l’appellation Entre-Deux-Mers dès la validation de l’INAO. 

Les Vins de L’Entre-Deux-Mers dégustés en 2018 sur le Belem © JPS

C’était un serpent de mer et dans l’Entre-Deux-Mers, quoi de plus naturel que de bouger les lignes (d’eau)… Allez on ne va tout de même pas chercher une autre métaphore mais tout de même, celle de la véraison est belle, quand le raisin blanc passe au rouge… Eh bien l’Entre-Deux-Mers n’a pas forcément choisi d’abandonner ses très bons vins blancs couronnés chaque année par le concours Top Vin, mais compte bien faire reconnaître son appellation comme grande productrice de vin rouge également.

Les vins finalistes du Top Vin 2021 à la Sauve © syndicat d’Entre-deux-Mers

Ce projet déjà voté en conseil d’administration en décembre 2019 a été entériné en assemblée générale extraordinaire le 8 avril au château de Castelneau. A 93%, les adhérents ont adopté cette reconnaissance de ce savoir-faire des vins rouges, oubliée lors de la mise en place de l’AOC en 1937. L’objectif est de coller davantage à la réalité du terrain, où l’on voyait de plus en plus de rouges produits dans cette appellation et ainsi fixer le territoire géographique de production des vins rouge en une référence qualitative.

A l’heure où Bordeaux subit aussi une petite crise de commercialisation pour ses petits vins, mais pas que, cette nouvelle initiative conquérante va sans doute marquer des points et les esprits et se traduire en de la valeur ajoutée et une reprise des ventes. Ce sera sans doute une meilleure visibilité auprès des particuliers, des négociants, chez les cavistes et dans les restaurants.

31 Mai

La Cité du Vin de Bordeaux souffle les bougies d’un nouvel anniversaire : 5 ans déjà et 1,7 million de visiteurs

La Cité du Vin est aujourd’hui l’un des emblèmes de Bordeaux, un musée interactif qui explique le vin depuis ses origines en Géorgie jusqu’à nos jours avec le commerce du vin qui depuis Bordeaux ou d’autres pays se faisait par voie maritime… Une Cité du Vin qui présente tous les vignobles du monde dans leur diversité et propose toujours à la fin de la visite une dégustation au Belvédère d’un vin français ou étranger.

Nicolas Desmazière (architecte de la Cité du Vin XTU), Sylvie Cazes et Philippe Massol (Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin) et Anouk Legendre (architecte -XTU de la Cité du Vin), le jour de l’inauguration © jps

En 5 ans, on peut dire que l’eau a coulé sous les ponts, notamment du Pont Chaban ou de Pont de Pierre, car le pont Simone Veil, on l’attend toujours. Quant à  la Cité du Vin, elle est toujours là et fête aujourd’hui ses 5 ans…Même si ce jour n’est pas forcément à la fête avec une fréquentation plutôt faible, due à 7 mois de fermeture et à une reprise timide.

Il n’empêche, Côté Châteaux est là pour rappeler les anniversaires et marquer le coup, car 5 ans ce n’est pas rien ! Philippe Massol, directeur général de la Fondation qui gère la Cité du Vin commente pour le blog : « ce sont 5 très très belles années, quand on regarde derrière... Mais c’est vrai que l’image est un peu noircie comme pour tous les anniversaires lorsqu’il se passe quelque chose...(qui vient perturber). On n’a pas prévu une grande fête car cela n(‘aurait pas été bien compris. Néanmoins, les personnes qui étaient là à l’ouverture y pensent. »

C’était en effet  le 31 mai 2016 son inauguration par François Hollande, une inauguration en grandes pompes donc avec le Président de la République, le maire de Bordeaux Alain Juppé, le président de la Région Alain Rousset et tout un parterre de mécènes et représentants du monde du vin.

Cette Cité du Vin, on l’a doit faut-il le rappeler, aux architectes du cabinet parisien X-TU Anouk Legendre et Nicolas Desmazière, qui ont dessiné le batiment et supervisé tous les travaux, mais aussi aux scénographes anglais de CassonMann qui ont réalisé le Parcours Permanent et ses 20 modules au 2e étage.

Sylvie Cazes devant la Cité du Vin en avril 2016 © Jean-Pierre Stahl

C’est très émouvant 5 ans, 5 ans d’une grande réussite », Syvie Cazes présidente de la Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin

Voir ou revoir le magazine sur la genèse de la Cité du Vin écrit et réalisé par Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Eric Delwarde, Xavier Granger, Francis Lassus-Lalanne et Véronique Lamartinière pour France 3 Aquitaine.   

ENGOUEMENT DE LA FILIERE VIN ET ATTRAIT TOURISTIQUE SELON SYLVIE CAZES

« On peut noter deux phénomènes durant ces 5 années », poursuit Sylvie Cazes pour Côté Châteaux : l’engouement de l’ensemble de la filière, c’est un outil pour eux avec un rôle aussi fédérateur, et d’autre part l’attrait touristique… En 5 ans, on a compté un peu plus d’1, 7 million de visiteurs dont 70 % de touristes. Ce qui est intéressant c’est que 20% des visiteurs reconnaissent venir à Bordeaux pour surtout visiter la Cité du Vin. Cela sert vraiment d’attraction pour la ville. Tout le monde du vin peut être très fier aujourd’hui, on est très heureux, les Bordelais se la sont aussi appropriés ».

Revivez l’épopée de la construction en 18 chapitres racontée et réalisée par Jean-Pierre Stahl, avec Guillaume Decaix, Eric Delwarde, Xavier Granger, Francis Lassus-Lalanne et Véronique Lamartinière pour France 3 Aquitaine. Découvrez le magazine ci-dessous :

 

LA FREQUENTATION EN QUESTION

En 5 ans la Cité du Vin a enregistré un peu plus de 1 million 700 000 visiteurs, ce qui finalement est en dessous des prévisions au démarrage car les organisateurs tablaient lors du lancement sur 450 000 visiteurs à l’année. Ce qui avait été le cas ou qusiment sur les 2 premières années. Bien sûr, la crise sanitaire et le coronavirus sont passés par là et ont marqué un coup d’arrêt sur le tourisme des étrangers notamment, avec de très longues périodes de fermetures. « Sur 2020, nous avons comptabilisé 152 000 visiteurs, nous avons vécu 15 mois difficiles, complète Philippe Massol;  « sans compter encore les mois à venir, en 2021 on risque de faire pareil, car c’est vrai que la clientèle étrangère remplit la Cité,  c’est à dire qu’en 2 années, on aura fait peut-être les 3/4 d’une année normale ».

Les médiateurs accueillant les premiers visiteurs  le 1er juin 2016 à 9h © JPS

LES PROJETS A VENIR : DEJA UN TARIF REDUIT POUR LES BORDELAIS

« On va remettre en place pour nos 5 ans le prix réduit pour les Bordelais (habitants de Bordeaux et de la Métropole à 10€) jusqu’à la fin du mois d’août, pour qu’il y ait des gens qui profitent de cet anniversaire. Tous les projets ont malgré tout pris du retard, et ce qu’on avait prévu de faire cette année, a été décalé à l’année prochaine, du fait du chômage partiel…

« Nous proposons depuis la réouverture l’exposition « Boire avec les Dieux », c’est une très très belle exposition, avec 3 oeuvres contemporaines, hyper facile à appréhender, très grand public, avec une belle mise en lumière et de belles couleurs. Souvent on est sur de l’archéologie romaine et là on est sur de l’archéologie grecque en lien avec le Musée d’Athènes ».

« Nous avons aussi mis en place une signalétique revisitée, beaucoup plus efficace dans le Parcours Permanent et on projette de mettre en place une signalétique secondaire qui va permettre d’expliquer sans regarder le compagnon de voyage. Fin juin, début juillet, il y aura une mise en place d’une nouvelle application pour ceux qui veulent la télécharger avec beaucoup plus de choses et la possibilité de personnaliser son parcours. Pour l’année prochaine, une nouvelle ère digitale avec de nouveaux terminaux , pouvoir se géolocaliser, savoir ce qu’il reste à faire… »

Anouk Legendre et Nicolas Desmazières, de XTU, les deux architectes de la Cité du Vin

« Les grands changements sont prévus pour 2022, on va commencer à faire bouger la scénographie: à bord va par exemple laisser place à l’expérience sur une année de vigneron, l’attraction vin et amour sera remplacée par un spectacle qui va expliquer les arômes, de manière sensorielle, on va aussi faire évoluer la table des terroirs par grands types de terroirs,… »

QUELQUES RENDEZ-VOUS:

A ne pas louper: un grand entretien le 3 juin à 19h avec Carole Bouquet, rencontre avec l’architecte Anouk Legendre le 8 juin à 19h, des ateliers vins du monde le 10 juin à 18h30, champagne 17 juin à 18h30, le partage du vin à table  le 22 juin avec Ariane Massenet, Franck Ferrand, Emmanuel Perrodin à 19h…

Que de belles initiatives pour relancer ce bel édifice. Bon anniversaire à la Cité du Vin.

Pas mal même sous la grisaille © Jean-Pierre Stahl

Revivez ici l’inauguration de la Cité du Vin sur France 3 Aquitaine en direct durant près de 2 heures le 31 mai 2016 (émission présentée par Marie-Luce Rigout, proposée par Claire Combes, réalisée par Gilles Cousin, avec Jean-Pierre Stahl et Karim Jbali les journalistes en direct de l’inauguration de la Cité du Vin)

28 Mai

Jean-Baptiste Duquesne, la patte du vigneron en biodynamie au château Cazebonne

Voilà un vigneron qui a un joli savoir-faire, une patte. Même s’il n’est pas tout jeune, ce nouveau venu, grand amateur de vin depuis des années incarne la nouvelle génération de vignerons de Bordeaux avec une sacrée personnalité. A la tête du château Cazebonne, à Saint-Pierre-de-Mons, Jea-Baptiste Duquesne s’est lancé non seulement dans le bio, mais aussi la biodynamie. Il sort actuellement une dizaine de cuvées et en promet bientôt le double. Empêcheur de tourner en rond il a créé Bordeaux Pirate sur Facebook  « des vins en dehors des sentiers battus. » Il veut aussi remettre à la page les cépages d’autrefois. A découvrir aussi dans le prochain magazine Côté Châteaux le 7 juin sur France 3 NOA.

Jean-Baptiste Duquesne, vigneron au château Cazebonne © JPS

Jean-Baptiste Duquesne, un personnage, un vigneron un vrai. Embeded dans sa voiture , Jean-Baptiste Duquesne  m’emmène sur la partie surélevée de son terroir de Cazebonne… « Là, on va sur la parcelle de Couet, une parcelle où on a replanté 8 cépages oubliés, d’autrefois, qui étaient plantés au XIXe siècle,et c’est une parcelle où on devrait faire la 1ère récolte cette année…

« Là on est sur notre terroir de Cazebonne, sur ce qu’on appelle la croupe, c’est notre plus beau terroir de graves sur cette parcelle; c’est là qu’on a décidé de surgreffer 2 cépages d’autrefois…le mancin et le castets. On voit qu’on a nos premières grappes avec des repousses car ce sont des pieds qui ont gelé… Le mancin des palus était un très beau cépage d’autrefois en Médoc, tardif et qui aujourd’hui donne des choses très fines ».

Jean-Baptiste Duquesne sort un livre en juin « Bordeaux, une histoire de cépages aux éditions BBD sur les cépages historiques de Bordeaux :

J’ai identifié 52 cépages qui existaient dans les vignes à Bordeaux au XIXe siècle, en fait le vigneron il avait une palette, une palette de peintre énorme pour faire ses vins… », Jean-Baptiste Duquesne vigneron.

« Un cépage qui a plus d’acidité, qui est plus tardif, à 5% dans l’assemblage, il va me redonner de la fraîcheur, des équilibres, alors qu’avec le réchauffement climatique on a des vins qui montent en alcool avec des acidités qui baissent. Donc je veux retester ces cépages, les vinifier pour retrouver des possibles…. »

Les 40 hectares du château Cazebonne sont certifiés bio et biodynamie depuis le millésime 2020 : « dans le bio, il n’y a pas de produit de synthèse, on a droit au soufre et au cuivre, et après on travaille avec un certain nombre de plantes qu’on dynamise, qui vont permettre d’amplifier l’effet du cuivre pour limiter les doses…Nous notre combat, c’est de tenir à moins de 3 kilos de cuivre par hectare, et par an. »

« Le débat de dire, j’ai supprimé des produits de synthèse, j’ai supprimé le glyphosate ce n’est pas un débat suffisant. »

En fait pour moi, le vrai outil de mesure qui devrait être l’outil de mesure dans le bio, c’est pour cela qu’on est en biodynamie, ce serait un outil de mesure de la vie des sols…

Et de montrer: « là dedans, il y a de la vie, il y a de la vie là dedans, c’est cela notre métier et notre mission…Le sol, c’est quelque chose de vivant, il y a énormément d’oligo-éléments, cela ne se résume pas à de la potasse et de l’azote, pour nourrir une plante. Il y a beaucoup d’interaction dans ce sol, de symbiose, avec les champignons, avec les micories, qui permettent d’apporter à la plante ce dont elle a besoin… »

C’est alors la découverte de son chai, oh non pas un chai grandiose, mais un grand chai d’élevage et d vinification que me laisse à penser à ces endroits où l’on faisait des vins de garage… »Voilà notre modeste chai d’élevage… Globalement, on utilise la barrique sur notre grand vin, on ne veut pas des vins trop marqués par le bois, on veut des vins qui sont éclatants de fruits, qui ont de la fraîcheur, et des vins qui doivent être gourmands dès leur première année de consommation…Aujourd’hui, on vend notre 2019 et cela se goûte super bien ».

« L’amphore, elle a les mêmes vertus, elle est poreuse, on choisit nos amphores en fonction de leur porosité, donc on peut choisir des amphores qui sont cuites autour de 800° versus des amphores qui sont cuites autour de 1200° de cuisson. Et plus elles vont être chauffées à une température élevée, moins elles vont être poreuses et plus elles vont ressembler à une porcelaine. C’est ce qu’on cherche sur les amphores et sur nos parcellaires, c’est de revenir à la pureté du fruit, sans aucune aromatisation par le bois… »

« Là c’est notre cuvée entre amis 2020 qu’on vient de mettre en bouteilles…J’ai tendance de traaviller les blancs sur la richesse, sur la maturité avec des dates de vendanges poussées, assumées, en ayant des acidités qui baissent mais avec beaucoup plus de gourmandise au niveau des vins…

Avant tout, je crois que c’est cela qui est important, c’est refaire les vins qu’on aime…Quand on a une passion à communiquer, qu’on aime ce qu’on fait, qu’on aime ses vins, eh bien ça marche quoi !

Jean-Baptiste Duquesne, un savoir-faire à Saint-Pierre de Mons © JPS

« De plus en plus, on ne vend pas du vin, on vend une histoire…Pourquoi ce terroir, pourquoi ce raisin, pourquoi j’ai fait des choix oenologiques, des choix de vendanges, on a fait une fermentation en amphores, on a fait 2-3 mois d’amphores, et après on a fini le vin en barriques… Tout de suite la couleur est beaucoup plus jaune foncé et or… »

Je veux que mes clients me disent 15 jours ou un mois après, ta caisse je l’ai ouverte et les 6 bouteilles, je les ai bues, parce que c’était bon quoi ! »

Retrouvez le portrait réalisé par votre serviteur de Jean-Baptiste Duquesne dans le magazine de 26 minutes Côté Châteaux n°24 spécial Bio le 7 juin à partir de 20h05 sur France 3 Noa :

24 Mai

La Bastane: un coup de jeune au château entre bio et oenotourisme

Anaïs Bernard et Bastien Pestourie ont acheté le château La Bastane à Rions. Un château qu’ils conduisent depuis leur achat en agriculture bio depuis 2017 et qui est certifié bio depuis le millésime 2020. Rencontre avec ce jeune couple déterminé. Un portrait à retrouver dans le prochain Côté Châteaux diffusé le 7 juin sur France 3 NOA.

Anaïs et Bastien Pestourie du château La Bastane © JPS

Au château La Bastane à Rions en Gironde, Anaïs et Bastien un jeune couple de vignerons m’accueillent sur le perron du château : « bienvenue Jean-Pierre, bienvenue à la Bastane, on accueille actuellement des hôtes en chambre d’hôtes, ils sont actuellement au petit déjeuner…  » « On voulait venir vers Bordeaux et se retrouver entourés de vignes…et pourquoi pas déguster du vin bio…tout en ayant la possibilité d’avoir une chambre d’hôtes, donc nous sommes ici depuis hier et profitons des bienfaits de la région », commente Saveria Talbot arrivée avec son compagnon de région parisienne.

« Hier soir bien sûr, ils ont fait une petite dégustation de nos vins qui sont en bio depuis 2017…On fait différents vins rouges, un blanc sec très minéral, du rosé, du crémant rosé… », ajoute Anaïs Bernard.Des vins que ces hôtes ont pu apprécier et commander avant de repartir…

Bastien Pestourie me montre alors la fabuleux panorama  : « on peut s’arrêter ici parce qu‘on comprend bien pourquoi on appelle les Côtes de Bordeaux… Nous on a voulu s’installer sur ce 1er côteau qui part de la Garonne, et qui remonte jusqu’au sommet ici...Il y a 35 millions d’années, on retrouve des traces de bord de mer ici, avec des fossiles d’huîtres, des calcaires à astéries, des graves qui ont été déposées au dessus… » Et Anaïs de montrer ce terroir très riche et complexe avec encore ces cailloux de fer, « un minerai aurait été exploité sur la propriété ces cailloux en plus de drainer ont l’avantage de maintenir la chaleur donc on a une meilleure maturité et moins de variation de température…

Conduire son vignoble en bio nécessite beaucoup de travail à la vigne et de la main d’oeuvre : « en ce moment, c’est l’épamprage, c’est la période qui est importante en bio, où on enlève à la main les pousses de vigne qui sont en trop. C’est important d’éclaircir pour que les raisins mûrissent bien, qu’ils ne  pourrissent pas et qu’ils atteignent une bonne maturité… »

S’en suit une séquence dégustation avec Anaîs et Bastien au château La Bastane: « ça, c’est un vin sans sulfite, bio, qu’on a commencé l’année dernière : naturiste, un vin parce qu’il n’a rien pour le protéger et qui est à nu, c’était aussi un clin d’oeil au Médoc, d’où je viens et où les premiers camps naturistes ont été lancés à Montalivet… »

Anaïs Bernard et Bastien Pestourie produisent à l’année 30 000 bouteilles en bio et du vin bio en vrac également. Bastien Précise, « ce vin est sans sulfite, mais on a fait aussi un gros travail sur nos autres cuvées, sur lesquelles on utilise des sulfites, mais on a baissé nos doses par 3 quasiment, en dessous des quantités limites, qui sont imposées, même en bio… »

« Bien que sans sulfite, c’est quand même un vin qui mérite un peu d’aération, c’est bien d’ouvrir la bouteille 30 minutes avant de la boire pour qu’elle s’oxygène un peu et que le vin libère encore plus d’ârômes… »

Un reportage tout en saveur à retrouver dans le Côté Châteaucx n°24 le  le 7 juin sur France 3 NOA à 20h05

 

23 Mai

Lescaneaut : Malika et Pascal Boueix, un couple de vignerons de Castillon en bio depuis plus de 10 ans

Ce couple de vignerons de Saint-Magne-de-Castillon conduit son vignoble en mode bio depuis 2009 et désormais fait le choix de la biodynamie. Je vous propose de faire connaissance avec Malika Faytout-Boueix et Pascal Boueix du château Lescaneaut qui seront dans le Côté Châteaux n°24, diffusé sur France 3 Noa le 7 juin prochain.

Pascal Boueix et Malika Faytout Boueix du château Lescanaut © JPS

« Bonjour Jean-Pierre, bienvenue au château Lescaneaut, je suis Malika Faytout-Boueix et voilà Pascal mon mari, nous sommes vignerons ici au château et en bio depuis 2009 »... Par une belle journée à réjouir les grenouilles du châteaux, ce couple de vignerons me présente leur vignoble sous quelques giboulées de mai… « Ca c’est un pied qui a été gelé cette année, là ce sont des bourgeons gelés, bizarrement les bourgeons qui sont juste à côté sont repartis, enfin cela nous arrange, donc on pensait être un petit peu plus gelé que cela mais c’est en train de repartir… » m’explique Pascal Boueix devant un pied de vigne.

Leur vignoble de 8,8 hectares est planté à 75 % merlot, 15% de cabernet sauvignon, 10% de cabernet franc. Un vignoble qui est certifié bio depuis le millésime 2009.

« Le fait d’être en bio, cela signifie zéro produit chimique, pour faire très simple. On a droit à des produits, des produits organiques, mais pas d’insecticide, pas de désherbant, en revanche beaucoup de travail du sol pour enlever les herbes… » Et de montrer ce sol vivant : « la base du vin, c’est cela, un sol grumeleux, pour avoir un sol vivant, en forme, avoir une vigne en forme, et avoir des bons raisins et quand on a des bons raisins après c’est presque facile de faire du vin… » « Depuis 20 ans qu »on fait du vin, je trouve que tout le monde s’y met de plus en plus; maintenant à Castillon, on est 25% de bios, tous les jeunes qui s’installent ont plutôt cet état d’esprit, c’est plutôt pas mal pour le futur… » Et de faire remarquer à Pascal « t’es encore jeune toi  ! » « Si je suis encore jeune, oui il me reste encore 30 à 40 ans à travailler dans les vignes, jusqu’à 90 ! Tu seras là aussi pour nous filmer peut-être  ! » Bien évidemment…

Pascal, souvent en bermuda, me fait visiter son chai qui n’a rien à voir avec ces chais clinquants que j’ai pu vous faire découvrir récemment, mais bien sûr ce n’est pas aussi les mêmes budgets : « nous on a réalisé ce chai en 2002, 2003, quand on s’est installé, on a voulu un chai très pratique…Ce sont des cuves toutes simples en ciment, mais avec une très grande ouverture d’un mètre, on mouille le chapeau d’en haut à la main, cela permet d’arroser très facilement et de faire les vinifications très facilement dans ce genre de cuves. »

Et de déguster à la barrique le millésime 2019 toujours en élevage : « nous à Castillon, on a majoritairement du merlot et donc Castillon, c’est pareil 75% de merlot, le reste en cabernet sauvignon et cabernet franc… » « C’est le 2019 là, on fait un élevage 18 mois, il y a vraiment de bons arômes de fruits noirs, un panier de fruits noirs et rouges, avec un léger toasté… C’est un vin avec des tannins déjà soyeux, avec de la gourmandise… », commente Malika.

« Lescaneaut, c’est un domaine familial, de mon côté, il y a des vignes tout autour de Lescaneaut, c’est planté sur une veine de graves, ma grand-mère, la fille de la rivière, puisqu’il y a la Dordogne juste là, elle a épousé le fils des côteaux », explique Malika dans cette vieille demeure familiale. « C’est vraiment une belle histoire de famille entre la fille de la rivière et le fils des côteaux… »

Malika et Pascal, incarnent à leur tour une belle histoire de famille, elle psychologue et lui architecte, ils se consacrent beaucoup à leur passion et mènent quasiment à eux seuls le domaine qu’ils ont orienté en bio dans les années 2000, avec une certification en 2009;  « là, on va même un peu plus loin en faisant de la biodynamie. Il se trouve qu’on fait du vin, mais les vignes ce n’est pas la priorité, la priorité c’est la maison, c’est les champs, c’est les arbres, c’est l’éco-système en fait, les vignes en font partie et donc il faut préserver cet éco-système. »

Une belle rencontre à découvrir dans le n°24 de Côté Châteaux sur France 3 Noa, le 7 juin prochain à 20h05.

Le retour de Confluent d’Arts en juillet avec Catherine Ringer : un concert qui va donner une bouffée d’air frais à la Rivière

C’est enfin une bonne nouvelle, après avoir été reporté de juillet à septembre 2020, le Festival Confluent d’Arts va bel et bien se tenir les 1er, 2 et 3 juillet prochains avec comme invitée vedette Catherine Ringer qui va enchanter le parc du château de la Rivière le jeudi soir avec les standards des Rita Mitsouko. Le feu vert a été donné. La réaction pour Côté Châteaux de Xavier Buffo, directeur général du château de la Rivière.

Xavier Buffo, en janvier 2020, était fier de présenter Catherine Ringer à l’affiche de Confluent d’Arts qui devait se tenir en juillet 2020, finalement l’accouchement s’est fait un an après, à cause de la crise sanitaire © JPS

Confluent d’Arts, un festival artistique qui mélange les arts : concerts de musique, théâtre, cinéma en plein air, expo d’artistes et dégustations de vin. Confuent d’Arts, un festival populaire qui a trouvé ses marques et un public fervent. Il faut dire que la programmation de ses têtes d’affiche a de quoi séduire :  Thomas Dutronc en 2019, Goran Bregovic en 2018, et Yuri Buenaventura en 2017... Et voici donc Catherine Ringer cette année, sans son compagnon Fred Chichin, disparu, mais à qui elle rendra bien sûr hommage avec tous ses fabuleux tubes écrits et joués ensemble durant plusieurs décennies.

On est super content, Catherine Ringer c’est le 1er juillet, au lendemain du lever du couvre-feu le 30 juin. On risque d’être le 1er festival de Gironde à se tenir ce jour-là. Tout le monde en a envie, le public, les artistes et nous… » Xavier Buffo directeur du château de la Rivière.

Il est vrai que la partie n’était pas encore gagnée, ce malgré le déconfinement progressif avec la réouverture cette semaine des terrasses, puis le 9 juin des établissements restos en intérieur notamment et puis la fin du couvre-feu  qui sera ramené de 21h à 23h le 9 juin puis en théorie supprimé au 30 juin. « On était inquiet, il fallait avoir l’autorisation de la sous-préfecture de Libourne, il a fallu adapter les protocoles sanitaires aux spectacles et je pense qu’on a répondu aux attentes. Pour le concert de Catherine Ringer le 1er juillet, on aura un maximum de 2000 personnes, assises, il n’y aura pas de restauration sur place, pas de food-trucks comme les autres années, on conservera une buvette mais avec un sens de circulation, les gens pourront donc consommer… Mais il y aura aussi une obligation de présenter un pass sanitaire, avec une première vaccination au minimum ou des tests de moins de 72 heures, vérifiés par la protection civile avant la billetterie; c’est une mesure forte. »

Et d’ajouter : « pour les autres concerts où on a généralement moins de 1000 personnes, on a moins de contraintes, et bien sûr également pour le cinéma en plein air… Là d’un point de vue financier, toutes les places étaient déjà vendues, l’équilibre va être un peu compliqué avec ces mesures sanitaires, ces mesures supplémentaires car on aura quelques recttes en moins, mais on avait pris un peu d’avance sur les précédentes éditions. Enfin  tous les partenaires ont joué le jeu, avec des aides de la mairie de la Rivière et de la mairie de Libourne, ainsi que nos partenaires privés, c’est top. »

RETROUVEZ ICI TOUTE LA PROGRAMMATION ET LES RENSEIGNEMENTS SUR CONFLUENTS D’ARTS 2021 LES 1, 2 et 3 JUILLET

 

20 Mai

Le Marathon des Châteaux du Médoc ne se tiendra pas en septembre prochain mais en 2022…

C’est une bien triste nouvelle pour un événement aussi populaire. Mais la sagesse et la situation sanitaire ont une fois de plus obligé les organisateurs à devoir annuler le Marathon du Médoc prévu initialement le 11 septembre 2021, pour le renvoyer au 10 septembre 2022.

Ambiance village gaulois avec le groupe Assurantourix & Band au château Pédesclaux au kilomètre 22 à Pauillac en septembre 2019 © JPS

Est-ce la date du 11 septembre qui est malheureuse, en tout cas cette année encore, après une annulation en septembre 2020, le marathon du Médoc 2021 est annulé et reporté: « nous y avons longtemps cru, mais le protocole sanitaire à mettre en place est incompatible avec l’esprit festif de notre manifestation. Tout comme l’an passé, cette promesse, une nouvelle fois, ne pourra pas être tenue le 11 septembre 2021. Et d’ajouter: « nous pensons évidemment à nos bénévoles, à nos partenaires, à nos prestataires, à nos coureurs, à toute la situation médecine pour qui la situation n’est pas simple en ce moment, mais promis, on sera de retour en 2022 ! »

Les organisateurs ne manquent pas d’humour puisqu’ils avaient envisagé ces report successifs comme une trilogie cinématographique après le thème « le Médoc fait son cinéma », en 2020, en 2021 ils avaient annoncé comme Aliens « le Médoc, le retour », finalement ce sera « le Médoc contre-attaque » comme dans l’Empire contre-attaque dans Star Wars…pour cette 36e édition.

Allez, on y croit tous pour septembre 2022, les mesures économiques ont été prises pour pérenniser l’épreuve, avec toujours cette fabuleuse ambiance et ce grain de folie. Pour ceux qui ont déjà payé leur inscription en 2020 ou 2021, elle retira valable en 2022 ou pour une prochaine. Allez continuez à vous entraîner et vive le Marathon des Châteaux du Médoc.

 

Imaginer « la viticulture du futur », une impérieuse nécessité pour la recherche

Changement climatique, nouvelles maladies, transition écologique: la viticulture française va devoir répondre à des « défis majeurs » dans les prochaines années, ont souligné mercredi l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement et l’Institut français de la Vigne et du Vin qui travaillent main dans la main à trouver des solutions. Le PDG de l’Inrae Philippe Mauguin et Bernard Angelras, président de l’IFV, ont signé un nouvel accord de partenariat pour la période 2021-2030, pour « bâtir la viticulture du futur ».

Image d’illustration © JPS

Partenaires depuis plus de vingt ans, les deux instituts comptent ainsi renforcer leur coopération en mettant « plus largement en commun leurs synergies, en mutualisant leurs connaissances, compétences et dispositifs », a souligné Bernard Angelras, président de l’IFV, lors d’une visioconférence.

Si les vignerons sont habitués à se battre contre diverses maladies affectant la vigne et à affronter les aléas climatiques, ils sont confrontés depuis quelques années à des menaces grandissantes qui devraient s’intensifier dans les prochaines décennies.

« Vigneron dans les Costières de Nîmes, je peux témoigner que les effets du changement climatique sont bien là et se font sentir depuis plusieurs années dans le vignoble », a déclaré Bernard Angelras.

ADAPTER LES PRATIQUES CULTURALES

Gel en avril sur presque toute la France, été caniculaire en 2020, épisodes de grêle répétés chaque année, inondations récurrentes: « tous ces événements montrent à quel point il est devenu impératif d’adapter nos pratiques culturales« , a-t-il dit.

Les deux instituts travaillent depuis plusieurs années à créer des cépages et des porte-greffes plus adaptés au changement climatique. En sélectionnant par exemple des variétés qui bourgeonnent plus tardivement dans l’année pour éviter les dégâts liés au gel, ou bien des variétés résistantes à la chaleur.

L’ennemi, ce sont aussi les maladies. Après des années de travail de sélection, les deux instituts sont parvenus à créer des variétés résistantes à l’oïdium et au mildiou, deux champignons bien connus, néfastes pour la vigne. Mais de nouvelles maladies se répandent, comme le virus du court-noué, et les chercheurs ont du pain sur la planche pour trouver une riposte variétale.

Parallèlement, la viticulture doit prendre le tournant de la transition écologique en réduisant notamment l’usage des produits chimiques et il lui faut s’adapter aux nouvelles attentes des consommateurs.

Grâce aux projections sur l’évolution des bassins viticoles français à horizon 2050, « on a des pistes pour dire aux vignerons comment ils peuvent combiner une réponse avec de l’innovation variétale, des itinéraires techniques, des pratiques de taille, des pratiques oenologiques pour avoir des vins de la plus haute qualité possible et des vignobles qui utiliseront beaucoup moins de produits phytosanitaires », a estimé Philippe Mauguin.

Avec AFP

16 Mai

A l’aube de l’été, rendez-vous aux portes ouvertes des Estivales de Pessac-Léognan les 12 et 13 juin

Le 19 mai, les Français vont pouvoir à nouveau profiter de déjeuners en terrasses ; moins d’un mois plus tard, les Girondins et amateurs de vin et de patrimoine auront rendez-vous le week-end des 12 et 13 juin dans les châteaux de l’appellation Pessac-Léognan pour l’opération des Estivales. Des déjeuners champêtres auront lieu le samedi, sur réservation. A noter dans vos tablettes bien sûr.

Cette année, les châteaux revivent et fondent de nouveaux espoirs. Ce sont 29 châteaux de l’Appellation Pessac-Léognan qui vous proposent de faire visiter leur vignoble et leur patrimoine durant 2 jours, les 12 et 13 juin prochains.

De 10h à 19h, les propriétaires et responsables de ces domaines crus classés de Graves ou non classés, vous proposeront des visites, des ateliers d’animation pour découvrir le travail de vigneron et de nombreuses dégustations de leurs vins blancs et rouges renommés.

Le. samedi 12, des déjeuners champêtres seront organisés dans certains châteaux, si la météo est clémente, c’est en général un bon moment à vivre et à partager entre amis ou en famille avec les vignerons ou les accompagnants des propriétés.

Pour réservez des places ou pour tout renseignement, contactez le syndicat viticole de Pessac-Léognan au 05 56 00 21 90 ou par mail à info@pessac-leognan.com

15 Mai

Un avant-goût du Tour de France 2021 : Bernard Hinault intronisé par la Jurade de Saint-Emilion

La Jurade a tenu à rendre hommage au « monument » du cyclisme français, Bernard Hinault quintuple vainqueur du Tour de France, Champion du Monde, le cycliste aux 250 victoires. Il a été intronisé Pair au sein de la Jurade de Saint-Emilion en cette fin de matinée, pour non seulement l’honorer, mais aussi en clin d’oeil au prochain Tour de France dont la 20 étape un contre-la-montre sera disputée entre Libourne et Saint-Emilion le 17 juillet.

Habitué des maillots jaunes, Bernard Hinault a cette fois-ci enfilé la robe rouge et blanche de la Jurade de Saint-Emilion. Une émotion pour lui, mais j’allais dire aussi pour tous les français présents dans l’assistance, salle des Dominicains à Saint-Emilion en Gironde : les Jurats, bien sûr, le maire du village, un Bernard lui aussi, mais également le monde du vin et les journalistes. Car Bernard Hinault fait partie du patrimoine de la France.

Ainsi pour Alain Naulet, le maître de cérémonie, qui fait du vélo tous les jours, 160 à 180 bornes par semaines pour s’entretenir :

Bernard Hinault, c’est le Monument, c’est le Monument ! Avec autant de victoires sur tous les tours, la Vuelta, le Giro et le Tour de France, c’est synonyme de grand champion. C’est une époque que j’ai bien connue, il nous a fait rêver… » Alain Naulet de la Jurade

Franck Binard, le directeur du Conseil des Vins se souvient aussi de cette période: « en 1980 j’avais 8 ans, j’étais sur les bancs de l’école mais aussi devant la télé à regarder le tour. Bernard Hinault, c’est l’un des plus grands champions de tous les temps. 250 titres remportés, c’est un exemple pour de nombreux cyclistes d’hier et d’aujourd’hui. »

Bernard Hinault, pour moi c’est le vainqueur 5 fois du Tour de France, il a égalé Anquetil, pour moi il fait partie des plus grands cyclistes mondiaux, et en plus il est français, on est très fier, cocorico ! « , Jean-François Quenin du château de Pressac

Eh oui, car comme le rappelait Alain Naulet dans son discours d’intronisation, Bernard Hinault c’était la gagne : « tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie, la course n’est ni gagnée, ni perdue ». Et de dégainer son fabuleux parcours qui l’a mené de sa Bretagne natale Yffiniac jusqu’au podiums sur les Champs-Elysées…

« Le plaisir de dominer les autres vous prodiguait une jouissance mentale et vous permettait de serrer les dents sur la douleur. Vous attribuez vos performances à vos aptitudes physiques, à votre goût de la compétitivité et à votre moral de tueur ». Et de rappeler aussi ce qu’il disait : « sans une bonne équipe, comme vous le disiez, vous n’auriez pas remporté toutes ces victoires. « 

Une énorme carrière, un sacré parcours, Alain Naulet presque en danseuse sur son pupitre, n’ a pas ménagé sa peine, sa sueur, sous sa robe, pour rappeler en une petite demi-heure son histoire française avec ses 5 victoires sur le tour avec de sacrés concurrents comme Laurent Fignon ou encore Joop Zoetemelk, qui a réussi a gagné un tour, car Bernard s’était retiré sur blessures en 1980. (un souvenir pour moi jeune qui créchait dans l’hôtel de l’équipe Mercier à Morzine pour regarder l’arrivée du tour). Son surnom que lui avait donné ses amis coureurs il l’aimait bien : « vous avez vite apprécié ce surnom de blaireau qu’on vous avait donné, quand on connaît l’animal…Et de lui faire dire « quand on m’emmerde, je rentre dans mon trou, et quand je sors je mords… » (Rires de Bernard Hinault).

Et Bernard Hinault d’apprécier ce long discours, car Bernard a toujours été comme un étendard un meneur de bataille, un conquérant qui annonçait ce qu’il allait faire et qui tenait parole. Alors aujourd’hui, il commente ainsi cette intronisation à l’aube du prochain tour de France :

Cela fait toujours plaisir, en plus ce n’est pas n’importe où, c’est dans de très grands vins et je leur dis merci. C’est de l’émotion, oui comme à chaque fois que l’on reçoit un diplôme ». La consécration d’une carrière bien remplie  ?, je lui demande. « Je pense », me répond-il avec des rires…Bernard Hinault.

Autre moment fort celui avec l’artiste de Royan Milcko Stack qui est venu lui remettre un tableau qu’il a peint en hommage au champion :

Jai toujours été fasciné par ce champion au potentiel hors norme, mais aussi par l’homme, sa détermination, son courage, son audace, sans oublier sa droiture », Milcko Stack artiste peintre.

Il y a quelques années l’artiste peintre, sculpteur de Charente avait demandé l’autorisation à Bernard Hinault de « pouvoir créer une oeuvre à son image… » Il a accepté spontanément et pour moi, c’est une belle faveur ». « Tu nous as fait craquer, je suis intimidé face à toi, parce que tu es un gars extraordinaire et un gars abordable. Merci Bernard d’avoir ce tempérament et d’être ce que tu es… »

François Despagne présentant son château Grand Corbin Despagne à Bernard Hinault

Et de dévoiler ce tableau avec à gauche Bernard Hinault, en danseuse sur son vélo, avec le maillot de champion du monde, puis au centre Bernard les bras levés avec le maillot de champion de France sur un fond d’hexagone, et enfin ce visage : « la gagne dans la rage, son regard de tueur, de gagneur, s’il vous a dans le collimateur, il ne vous lâche pas… »

 

Bernard Hinault ne s’attendait pas à retrouver ses victoires en bouteilles © Franck Binard

« Bernard Hinault, c’est un sportif hors norme… », complète François Despagne, lui aussi un grand coureur mais dans ses vignes, après le gel, où il a été durant 3 nuits sur le pont, à combattre le gel à coup de bougies et d’éolienne…François, il est comme moi, en admiration, « Bernard Hinault, c’est toute mon enfance… » Arrête François, tu vas finir à lui donner un coup de vieux. C’est qu’il a encore de l’énergie Bernard, à 66 ans et des conseils à prodiguer.

C’est chez François Despagne que Bernard Hinault a été invité à déjeuner et à découvrir ce cru classé de Saint-Emilion. Il incarne « le courage, la volonté, il dit ce qu’il va faire et il fait ce qu’il dit… Il a ce bon sens paysan » ajoute François Despagne qui sait que Bernard Hinault a monté en 1983 un élevage avant même sa fin de carrière pro sur le vélo, même s’il a toujours continué à donner des conseils et commentaires lors des tours de France qui ont suivi…

François Despagne lui a fait visiter son cuvier et ses chais, lui expliquant qu’il a commencé à passer en bio en 2004, parmi les premières échappées de vignerons, même si c’est très exigeant sous ce climat bordelais avec toutes ces pluies…Il a poursuivi l’expérimentation en passant tout le vignoble en 2010, avec une certification bio obtenue en 2013.

François Despagne n’a pas manqué de monter sur le podium aussi celui de la générosité, faisant non seulement goûter au champion un fabuleux millésime de 1961, proche de la date de naissance de Bernard Hinault, mais aussi en lui offrant une caisse de Grand Corbin Despagne avec les millésimes correspondant à chaque victoire du champion sur le Tour de France : 1978, 1979, 1981, 1982 et 1985.

En tout cas, merci Bernard, pour nous avoir tous fait rêver !

(Un reportage à voir dans le numéro 24 de Coté Châteaux le 7 juin prochain à 20h05 sur France 3 NOA.)