03 Oct

Les vigneronnes de SO Femme & Vin dispensent des cours de vendanges pour les enfants

Pendant les vendanges, les vigneronnes de SO Femme & Vin, 1er réseau professionnel de femmes de vin du Sud-Ouest accueillent les enfants des écoles maternelles et élémentaires sur leurs exploitations pour leur faire découvrir le monde passionnant de la viticulture avec l’opération « Ecoles en vendanges »

Capture L’opération Ecoles en Vendanges a été lancée en 2013 à l’initiative du cercle national des Femmes de Vin. Elle consiste à accueillir des scolaires sur les exploitations pendant les vendanges pour faire découvrir la vigne aux enfants de manière ludique. Créée au printemps 2014 et ayant rejoint le cercle national dans la foulée, la jeune association SO Femme & Vi lancéee en mai 2014 à Bergerac, s’était avec plaisir pliée à l’exercice l’an dernier : près de 300 enfants des écoles maternelles et élémentaires du Sud-Ouest ont ainsi été accueillis sur les exploitations. Au moment de reconduire l’opération, les vigneronnes n’ont pas hésité.

« C’est un plaisir énorme que d’expliquer notre métier aux enfants », explique Gaëlle Reynou-Gravier, présidente de SO Femme & Vin et vigneronne au Domaine de Perreau à Saint-Michel-de-Montaigne. Ils s’intéressent vraiment, posent beaucoup de questions, souvent très pointues, et parfois cocasses : l’exercice n’est pas si simple ! ».

Si les vigneronnes apprécient ces moments de partage, elles ne sont pas les seules. Les enseignants comme les enfants s’en réjouissent eux aussi car l’opération permet d’aborder de manière amusante et originale un nombre important d’axes du programme scolaire. Ecoles en Vendanges est en effet une proposition pédagogique très complète. La visite du domaine pendant les vendanges est au cœur du dispositif bien sûr, mais SO Femme & Vin propose également de nombreux supports pédagogiques aux enseignants pour continuer à travailler sur le thème une fois de retour en classe. Et l’an dernier, certaines écoles sont revenues sur les exploitations en hiver et au printemps pour observer le cycle de la vigne dans son ensemble.

Cette année encore, une dizaine de domaines viticoles et d’écoles participeront à l’opération sur septembre et octobre dans les appellations Bergerac, Gaillac, Cahors, et Jurançon. « C’est une opération à laquelle nous tenons beaucoup. La viticulture est essentielle pour nos territoires : elle façonne les paysages, imprègne la culture et constitue une activité économique majeure qui fait vivre un grand nombre de familles. Pouvoir expliquer tout cela aux enfants nous paraît essentiel. ». Et puis Ecoles en Vendanges est aussi un bon moyen de contribuer au dynamisme de l’espace rural, un aspect qui tient à cœur aux adhérentes de SO Femme & vin : «En tant qu’agricultrices, nous avons un rôle à jouer dans l’animation du territoire et dans la préservation du lien social. Certaines des classes, voire des écoles qui participent à l’opération sont menacées de fermeture. Travailler avec elles et les mettre en avant sur nos réseaux sociaux est une manière de leur apporter notre soutien. ».

Avec So Femme & Vin.

02 Oct

A Reims, l’une des plus grandes champagnothèque du monde dans le quartier prisé du Boulingrin

A la demande du Club des Trésors de Champagne, le designer d’intérieur Carlos Pujol vient de signer une des plus grandes champagnothèque du monde dans le quartier prisé du Boulingrin à Reims.

La façade de © Trésors de Champagne à Reims

La façade de © Trésors de Champagne à Reims

Ici, point de marques prestigieuses… que des champagnes de terroir cultivés par des vignerons passionnés et exigents qui ont donc fait appel à Carlos pour concevoir cette jolie bulle !

Le résultat est singulier et, une fois n’est pas coutume, didactique ! À l’aplomb de leur situation géographique en champagne (matérialisée par une carte au sol), des magnums sur poulies montent et descendent au gré des visiteurs pour expliquer la genèse de chaque maison de champagne.

Dans cet écrin orné d’un plafond de bouteilles lumineuses, de panneaux décoratifs, de tapisseries et de mobliers sur-mesure, tout a été conçu pour comprendre la philosophie du Club… avant de déguster ces vins uniques, ou, si vous y êtes conviés, d’accéder à une session de dégustation dans les salons prévus à cet effet.

Pour voir les photographies,  cliquez sur © Trésor de Champagne by Carlos Designer

Pique Caillou et ces promeneurs du bois du Burck, une entente cordiale qui invite à l’évasion

C’est une singularité du château de Pique-Caillou: un domaine unique à Bordeaux ouvert sur la ville et ses promeneurs. La proximité du bois du Burck invite ainsi à la balade. Entre bois et vigne, certains s’évadent avec ce charme bucolique, d’autres ont les papilles qui s’éveillent avec son nectar.

Marie-Claude habite juste à côté à Mérignac, elle effectue des balades, deux fois par semaine, seule ou avec un groupe de randonneurs: « C’est très agréable parce qu’il n’y pas de circulation de voitures et puis on passe du bois aux vignes, c’est très intéressant ».

D’autres font leur footing plusieurs fois par semaine, comme : « le coin est sympa, c’est très agréable de se balader le long des vignes »

Marc de Mérignac, stoppé net dans son élan: « moi, c’est entre midi et deux heures trois fois par semaine, parce que je bosse. Le bois du burck est très agréable. Avec le château, ça se passe bien, on est pas très loin des vignes, on a de bonnes relations en réalité. »

Isabelle Calvet avec son chien Fidji © JPS

Isabelle Calvet avec son chien Fidji © JPS

Isabelle Calvet,propriétaire avec son mari, aime à se balader avec son chien à l’intérieur du domaine: « quand nous sommes arrivés en l’an 2000, c’est vrai que tout le monde s’était approprié Pique-Caillou et tout le monde se promenait partout, maintenant ils ont compris que la propriété était  habitée, ils passent pour rejoindre le bois du Burck mais cela ne nous gêne pas. Nous sommes content d’avoir du passage: on voit les joggeurs, on entend les clics clacs de la marche nordique, ça fait de l’animation, l’hiver on voit même des lampes frontales. »

Amandine Morillon, maître de chai, et Paulin Calvet, le propriétaire de Pique Caillou © JPS

Amandine Morillon, maître de chai, et Paulin Calvet, le propriétaire de Pique Caillou © JPS

Et tandis que les bruits de joggeurs se fondent dans le bois, le joli bruit de bouchon résonne dans la salle dégustation : « blanc 2013, on va regoûter ce Pique Caillou pour voir comment il évolue… Pas trop boisé, je trouve le sauvignon qui ressort bien là, » commente Paulin Calvet en compagnie d’Amandine Morillon, la maître de chai..

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Comme ces promeneurs, on peut jouer de cette métaphore et dire que Paulin Calvet a remis Pique Caillou en ordre de marche: « je pourrais dire que Pique Caillou était une belle endormie et ce que j’ai essayé tout simplement de faire c’est de la réveiller, pour obtenir les meilleurs vins possibles. »

Entre vignes, bois et vin, finalement tout le monde se retrouve dans cette évasion bucolique et gustative.

01 Oct

Gilles Savary défend le micro-climat de Sauternes face à la LGV : « On ne peut pas imaginer que la France fasse cet espèce de crime patrimonial »

Interviewé aujourd’hui à Sauternes, le député de Gironde Gilles Savary fait le point sur la LGV au sud de Bordeaux. Il souhaite une amélioration de la ligne actuelle par du cabotage quotidien et souhaite la préservation du micro-climat de Sauternes qui serait impacté par la LGV car « un climat on ne le reconstitue pas »

Gilles Savary, le député de la Gironde © Dominique Mazères - France 3 Aquitaine

Gilles Savary, le député de la Gironde © Dominique Mazères – France 3 Aquitaine

« Entendons-nous, je pense qu’il faut aller vers l’Espagne le plus rapidement possible et il faut améliorer Toulouse-Paris, c’est absolument essentiel, l’objectif n’est pas contestable. J’observe aussi que depuis 10 ans on travaille sur ces lignes, et depuis 10 ans à force de vouloir toit, on n’a rien ! Donc, ça risque de continuer encore 20 ou 30 ans ».

« Il y a deux problèmes : la priorité dans le sud de l’agglomération bordelaise, c’est la ligne actuelle entre Bordeaux et Toulouse. C’est une ligne de cabotage quotidien, de déplacement domicile-travail absolument vitale pour une population de plus en plus nombreuse, et qui va l’être encore plus de métropolisation de déversement de l’agglomération et ça on n’y échappera pas. On n’y échappera pas. Donc c’est illusoire de dire qu’on va régler ce problème par un TGV car il ne s’arrêtera pas dans toutes les gares à La Réole, à Langon, à Arbanats ».

Le château Rayne Vignau 1er cru classé de Sauternes © JPS

Le château Rayne Vignau 1er cru classé de Sauternes © JPS

« Et puis le deuxième sujet, c’est qu’on a mis en place une infrastructure extrêmement agressive qui est un triangle ferroviaire, un carrefour de lignes hautes vitesses avec des remblais considérables dans un endroit qui est probablement l’un des plus fragiles probablement de France parce qu’il produit un climat, et un climat personne ne sait comment on le détruit ou on le reconstitue. Ce n’est pas comme quand vous coupez des arbres, vous coupez 5 ha il faut les reconstituer ailleurs. Un climat on ne le reconstitue pas ».

Il dépend aussi des nappes profondes. On a beau nous dire, on fera cela uniquement en viaduc ce qui suffirait en soi à rendre la ligne grande vitesse totalement déficitaire vers Dax. Il est très clair qu’on touche là un patrimoine extrêmement fragile non reproductible, non substituable, qui fait le Sauternes. On ne peut pas imaginer que la France fasse cet espèce de crime patrimonial »

Le botrytis, cette pourriture noble ramassée, qui donne ces vins de Sauternes © Jean-Pierre Stahl

Le botrytis, cette pourriture noble ramassée, qui donne ces vins de Sauternes © Jean-Pierre Stahl

Est-ce à dire concrêtement que de grands châteaux comme Yquem, Guiraud, Suduiraut pourraient ne plus produire de vins liquoreux ?

« Je ne vais pas rentrer dans le romanesque, je n’en sais rien, ça veut dire simplement qu’il faut revoir la copie sérieusement si on ne veut pas qu’on reparle encore des lignes ferroviaires entre Toulouse et Bordeaux et entre Bordeaux et l’Espagne dans 20 ans. »

Car il se peut fortement qu’une bataille juridique soit engagée avec ces grands châteaux du Sauternais qui ne se laisseront sans doute pas faire. Une affaire qui risque d’aller jusqu’en Conseil d’Etat et de prendre quelques années. Les arguments concernant la formation de botrytis, cette pourriture noble qui donne ces vins de Sauternes, botrytis qui se développe grâce à la formation de nappes de brouillards dus au Ciron, ce cour d’eau étant lui-même rafraîchi par une hêtraie plusieurs fois millénaire, pourraient avoir un écho au Palais-Royal.

Interview réalisée par Jean-Pierre Stahl et Dominique Mazères :

30 Sep

Laurent Moujon et Wei Feng lancent un livre d’accords mets chinois et vins de Bordeaux

C’est une idée originale qui va faire le buzz : Laurent Moujon, créateur de la collection de guides « Bordeaux patrimoine mondial et ses routes des vins », a eu cette révélation de créer un livre de recettes de mets de 16 provinces chinoises associées aux vins de Bordeaux. C’était ce midi son lancement officiel depuis le Chapon Fin à Bordeaux. 300 pages à déguster pour ces longues soirées d’hiver…

Wei Feng, Laurent Moujon acec Sophie Gaillard-Meyral responsable oenotourisme à l'Office de Tourisme de Bordeaux © JPS

Wei Feng, Laurent Moujon avec Sophie Gaillard responsable oenotourisme à l’Office de Tourisme de Bordeaux © JPS

Elle est Chinoise et ne manque pas de charme, elle est aussi diplômé de Bordeaux Ecole de Management: c’est Wei Feng originaire de Pékin.

Lui est Bordelais, et déjà auteur et éditeur de « Bordeaux patrimoine mondial et ses routes des vins » (traduit en 12 langues), c’est Laurent Moujon.

Tous deux signent cette oeuvre et sont fiers de livrer ce matin une quarantaine d’ouvrages qui vont trouver une bonne place sur les présentoirs de l’Office de Tourisme de Bordeaux.: « on a travaillé durant un an et demi, on a dégusté plus de 300 vins,  on a noté et transpiré, nuits et jours, pour sortir ce livre d’ accords entre la cuisine chinoise et les vins de Bordeaux qui se marient très très bien car cette cuisine est si savoureuse »

« Nous avons en effet les recettes de Guangdang, Sichuan, de Pékin, et de Yunnan… En Chine pour la cuisine , comme pour les vins de Bordeaux, nous avons des styles différents », précise Wei Feng, co-auteur qui était chargée de trouver les chefs et les recettes, dans 16 provinces en Chine.

Ce livre intitulé « Bordeaux, alliance de ses vins avec la Cuisine Chinoise » vient d’être tiré à 2000 exemplaires pour la France en français et en chinois, et 8000 spécifiquement pour la Chine en anglais et en mandarin.

Christophe Château du CIVB avec les deux auteurs © JPS

Christophe Château du CIVB avec les deux auteurs © JPS

Un superbe ouvrage pour lequel 60 viticulteurs de Bordeaux ont apporté leur contributions, envoyant à l’équipe de Laurent Moujoun des échantillons pour le mariage de ces mets et de ces vins.

Un livre qui a reçu également le soutien du Conseil Interprofessionnel du vIn de Bordeaux comme le confirme Christophe Château: « l’objet est de montrer la diversité des vins de Bordeaux, la Chine est le 1er marché des vins de Bordeaux à l’export : on exporte 70 millions de bouteilles chaque année et Bordeaux est très connu par ses rouges… Nous, on souhaite montrer qu’il y a des blancs secs, des rosés et des blancs liquoreux et qu’il y a une gamme à l’intérieur des Bordeaux même à l’intérieur des rouges ».

Wei Feng et Laurent Moujon avec le chef sommelier du Chapon Fin Alexandre Morin © JPS

Wei Feng et Laurent Moujon avec le chef sommelier du Chapon Fin Alexandre Morin © JPS

Laurent Moujon est depuis quelques temps de tous les voyages des opérations Bordeaux Fête le Vin à l’étranger (Québec, Bruxelles et Hong-Kong) et est devenu un véritable ambassadeur de Bordeaux, de son patrimoine et de ses vins. « Je voyage en Chine depuis 3 ans et j’apprécie leur cuisine. Je voyage avec pas mal de viticulteurs et je me suis dit pourquoi pas faire un livre de recettes avec eux. Mais, je n’ai pas fait un mariage avec une recette un vin, mais une recette avec des vins, la particularité de ce livre vous donne beaucoup de pistes entre l’association des recettes et des vins de Bordeaux ».

Linda, Nicolas N'Guyen, Wei Feng et Laurent Moujon au Chapon Fin © JPS

Lina Fan, Nicolas N’Guyen Van Hai, Wei Feng et Laurent Moujon au Chapon Fin © JPS

Ce midi, les deux auteurs avaient convié des personnalités et la presse chinoise, ainsi que la presse spécialisée en vins et gastronomie au Chapon Fin pour le lancement officiel de leur livre. Parmi elles, Linda Fan, directrice du Clos des Quatre Vents à Margaux, qui a soutenu le projet de Laurent Moujon de bout en bout : « c’est un livre pour découvrir le secret des vins français avec la cuisine chinoise qui elle même a ses secrets car chaque région a sa spécialité… » Et de poursuivre : « je pense que ce livre va marcher car le vin français, c’est un vin très complexe et les chinois recherchent souvent des informations pour acheter un vin d’un château qui pourra se marier avec ces plats et dont ils seront assurés de la qualité. »

Nicolas N'Guyen et Maurent Moujon ont couché la recette sur l'esturgeon à la bordelaise dans le livre de recettes © JPS

Nicolas N’Guyen Van Hai et Maurent Moujon ont couché la recette sur l’esturgeon à la bordelaise dans le livre de recettes © JPS

Nicolas N’Guyen Van Hai, le chef du « Chapon Fin », figure en bonne place également dans ce livre de recette avec une proposition de recette du terroir: « moi, j’ai surtout proposé une recette typique du coin, pour que les chinois voient ce qu’on fait comme recette… On a proposé un esturgeon, qui vient d’une propriété avec laquelle je travaille qui s’appelle l’Esturgeonnière…car en même temps que j’achète du caviar pour le restaurant, j’achète aussi mes esturgeons que je fais abattre… »

Moujon 086« On a un poisson très gras avec l’esturgeon, avec une cuisson basse température, un esturgeon qu’on a laqué avec une sauce bordelaise, et on a repris tous les éléments de la sauce bordelaise les poireaux, les champignons, les oignons, qu’on a retravaillé en garniture à côté et qu’on a cuit de manière différente pour avoir une texture différente. » Ce filet d’esturgeon de Monsieur Berthomier à la Bordelaise était proposé en dégustation avec un Côte de Francs, château Le Puy 2010, présenté par Alexandre Morin dans une carafe à double décantation.

Une rencontre très intéressante avec l'Ambassade de Chine © JPS

Une rencontre très intéressante avec Madame Gao de l’Ambassade de Chine © JPS

Laurent Moujon et Wei Feng, ont pu apprécier cette journée bien remplie, avec également la rencontre presque inattendue de Mme Yuanyan Gao reçue au Club Chine à la Chambre de Commerce et d’Industrie place de la Bourse.

Laurent Moujon et Wei Feng © Jean-Pierre Stahl

Laurent Moujon et Wei Feng © Jean-Pierre Stahl

Ce « Ministre Conseiller Economique et Commercial » à l’Ambassade de Chine à Paris s’est dit très touchée par la remise de ce livre et aussi apprécier les vins rouges de Bordeaux. Il ne lui reste plus qu’à se plonger dans cet ouvrage pour découvrir la diversité des vins de Bordeaux.

Pique Caillou, l’un des 6 derniers châteaux dans l’agglomération de Bordeaux

Château Pique Caillou compte parmi les 6 derniers châteaux viticoles en ville, à l’intérieur de la rocade de Bordeaux, avec Haut-Brion, la Mission Haut-Brion, les Carmes Haut-Brion, Pape-Clément et Luchey-Halde. Tous les autres ont tantôt été vendus ou tantôt rasés pour ne laisser place qu’à des habitations ou d’autres aménagements. Pique-Caillou, un domaine qui a su rester zen.

Pique Caillou construit au XVIIIe e étendu au XIXe siècle © JPS

Pique Caillou, comme bon nombre de domaines viticoles, a été rattrapé par la ville. Toutefois, ce château de Mérignac a résisté, face à la poussée immobilière et aux voies de circulation qui traversent la propriété. C’est l’un des derniers des Mohicans à l’heure du béton-roi.

« C’est vrai que la propriété, d’une certaine façon, a été un peu saucissonnée mais en même temps un peu mise en valeur, on voit la propriété, on voit le château, en plus de cela les parcelles qui ont été sur l’emprise de la route n’étaient pas des parcelles de grand niveau qualitatif donc la perte est assez minime de ce côté là. »Et Paulin Calvet de poursuivre: « quand nous sommes finalement parvenus à un accord, nous avons pu récupérer des terrains non constructibles qui avaient été gelés par la communauté urbaine de Bordeaux et nous ont été cédés à un prix intéressant. »

« Il y a 70 ans, vous aviez beaucoup de viticulteurs encore et des domaines, souvent de taille modeste, qui existaient sur toutes ces communes qui enserrent Bordeaux : Villenave d’Ornon,Talence, Pessac, Mérignac, montant sur Caudéran voire Bruges…tous ces vignobles à part 6 ont tous disparus sous le béton ».

Isabelle et Paulin Calvet habitent Pique Caillou depuis 2000 © JPS

Isabelle et Paulin Calvet habitent le château Pique Caillou depuis 2000 © JPS

Pique Caillou a été construit au XVIIIe siècle par l’architecte La Clotte, en 1756, c’était à l’origine une sorte de maison de campagne, qui vivait de polyculture. Cette propriété a été achetée en 1947 (grand millésime) par la famille Denis, le grand-père d’Isabelle Calvet. Mr Denis avait ouvert des comptoirs en Indochine, créant ainsi la bière « 33 Export » ou encore le riz « Taureau Ailé »:

Isabelle Calvet avec un livre sur son grand-père, qui acheta Pique Caillou en 1947 © JPS

Isabelle Calvet avec un livre sur son grand-père, qui acheta Pique Caillou en 1947 © JPS

« Ce qui a permis que les vignes restent en place et que rien ne soit vendu, c’est que les propriétaires de l’époque, le grand-père et le père de ma femme, aient la chance d’avoir d’autres activités industrielles et commerciales qui leur permettaient de pouvoir vivre sans avoir besoin des revenus de Pique Caillou.C’était des  propriétés  qui étaient quelquefois déficitaires, régulièrement déficitaires et il fallait remettre au pot pour repartir. »

Aujourd’hui, le château de Pique Caillou est habité par la famille Calvet (depuis l’an 2000) ce qui n’est pas le cas de tous les châteaux.

Il a trouvé son essor comme beaucoup de propriétés du bordelais depuis 1982, sous l’effet du célèbre critique américain Robert Parquer qui, grâce à ses notes et à ses commentaires, a permis à toutes ces propriétés d’être bien mieux valorisées, et de faire ainsi face à la poussée immobilière.

29 Sep

Les Montgolfiades de Saint-Emilion fêtent leur 5e anniversaire du 16 au 18 octobre

Rendez-vous du 16 au 18 octobre 2015 à Saint-Emilion pour un bon bol d’air. Prenez un peu d’altitude en ce bas monde avec les 5e Montgolfiades, pour admirer le vignoble de Saint-Emilion et ses magnifiques châteaux.

Affiche-ST-Emilion-2015Pour cette 5e édition, la manifestation compte gonfler comme ses ballons et va prendre de l’ampleur et de la hauteur: elle propose en effet des animations pour tous sur le thème de la découverte du milieu aérien:

  • vols en montgolfières, accessibles au public sur réservation
  • spectacle de « night glow (son et lumière) le vendredi de 16 à 19h
  • démonstratrions et ateliers de cerf-volants sur le stade les après-midis
  • boutique de cerfs volants
  • conférence du général Michel Tognini, cosmonaute français et chef du centre européen des astronautes à l’Agence Spatiale européenne le dimanche après-midi

A signaler également, la présence de la montgolière accessible de « la Ferme du Ciel » qui permet de transporter des personnes à mobilité réduite. Il y a moins d’une dizaine de nacelles accessibles en France actuellement.

Tarif des vols découverte : 215 €/personne (190€ pour les habitants de Saint-Emilion) Enfants: 150 €. Vol VIP avec dégustation de Grand Cru Classé: 250 €.

Informations et réservations au 06 40 63 25 91 et www.saint-emilion-tourisme.com ou www.victoria-balloon-events.org

Dans les chais de Pique Caillou, la patte d’Amandine, l’oeil et le conseil avisés de Paulin et un élevage de 12 mois en barriques…

Alors que les vendangeurs continuent de s’activer à couper le raisin, Amandine Morillon réceptionne la vendange aux chais de Pique Caillou. Paulin Calvet surveille attentivement toutes les étapes. De la table de tri, au cuvier inox et jusqu’au chai à barriques, la vinification et la magie de Pique Caillou s’opère…

Retour de vendange au chai de Pique Caillou, avec un tri sur table vibrante © Jean-Pierre Stahl

Retour de vendange au chai de Pique Caillou, avec un tri sur table vibrante © Jean-Pierre Stahl

Les bennes se succèdent… Devant les chais du château Pique-Caillou, c’est l’arrivée de la vendange des merlots cette semaine-là, puis des cabernet-sauvignons la semaine suivante.

Après l’éraflage, les grappes subissent ici un tri sur une table vibrante. Ils sont 6 personnes qui retirent ainsi les quelques déchets verts restants pour ne garder que ces baies de raisin noir et mûr.

C’est Amandine Morillon, une Mérignacaise de 31 ans, qui surveille cette opération de tri, avec aussi le concours de Philippe Faraud, chef de culture.

Amandine Morillon et

Amandine Morillon, maître de chai, et Philippe Faraud chef de culture, au château Pique Caillou © Jean-Pierre Stahl

Elle est l’une des rares femmes maîtres de chais qui suit tout le travail de vinification. Le domaine est aussi suivi par Denis Dubourdieu et Valérie Lavigne qui viennent apporter leur technicité au niveau de la méthode: 20 à 25 jours de cuve à température de 25 à 28°, des remontages aérés très limités et un seul délestage qu’elle effectue ce matin-là:

« c’est une méthode d’extraction de la couleur et des tanins. Je vide ma cuve en fermentation entièrement dans une autre cuve et ensuite, une fois que ça sera vide,  on va renvoyer tout le jus par dessus le marc qui se sera déposé au fond de la cuve », explique Amandine Morillon.

Un lent travail de vinification qui passe encore par une macération post fermentaire d’une dizaine de jours à 30 ° et une fermentation malolactique en cuve.

Pique Caillou (série) 019Le 1er vin de la propriété va ensuite être élevé en barriques de chêne français, Paulin Calvet travaille avec 5 tonneliers différents. En ce moment, c’est encore le 2014 qui est en barriques…

Paulin Calvet : « 2014 ne sera pas un très grand millésime de Bordeaux mais sera un très bon millésime, sauvé par un été indien miraculeux qui a démarré le 29 août 2014 (grâce à septembre et octobre extraordinaires) on a eu une fin de saison exceptionnelle qui a fait en sorte que ce millésime naisse dans de bonnes conditions avec bonne maturité »

Amandine Morillon et Paulin Calvet © JPS

Amandine Morillon et Paulin Calvet dans le chai aux 250 barriques de Pique-Caillou 2014 © JPS

Quant à savoir ce qui est le plus important du terroir ou de la proximité de la ville et de cette atmosphère plus chaude, Amandine répond aussitôt « c’est le terroir qui est important, la ville ça n’a pas un impact important sur le goût du vin. Le fait qu’on soit en ville fait qu’on est un peu plus précoce que les autres à la campagne où c’est un peu plus frais qu’ici »

Caviste et serie Pique Caillou 260Et Paulin Calvet aime à citer la célèbre métaphore de son voisin Haut-Brion, bien connue dans le petit monde du vin: « ce que disait Jean-Bernard Delmas à propos d’Haut-Brion: « la ville de Bordeaux est le chauffage d’Haut-Brion; le terroir est là, mais il y a un petit effet micro-climat dû à la ville ».

Caviste et serie Pique Caillou 243Au terme de 12 mois d’élevage dans ces barriques renouvelées par tiers tous les 3 ans, ce sont quelque 70 000 bouteilles de 1er vin qui sortiront des chais de Pique-Caillou (pour le 2014), ainsi que pour le 2015 dont le rendement est à peu près le même de l’ordre de 40 à 45 hectolitres à l’hectare.

(à suivre demain…)

Regardez le 2ème épisode réalisé par Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Charles Rabréaud et Thierry Culnaert.

Denis Verneau sacré Master of Port 2016 à Paris

La nouvelle a été partagée par Philippe Faure-Brac (meilleur sommelier du monde 1982) dès l’annonce du résultat… C’est Denis Verneau qui vient de remporter ce soir le 16e titre de Master of Port 2016.

Denis VERNEAU - Maître Sommelier de La Mère Brazier de Lyon - élevé au rang de Master of Port © Lionel Blancafort

Denis VERNEAU – Maître Sommelier de La Mère Brazier de Lyon – élevé au rang de Master of Port © Lionel Blancafort

Devant un Jury d’experts, les 11 demi-finalistes du concours ont du répondre à une ultime salve d’épreuves de qualification durant les 48 dernières heures pour accéder à la finale qui s’est jouée entre les sommeliers Gaëtan Bouvier (La Villa Florentine – Lyon), Yann Satin (L’Hôtel Westminster (Le Touquet Paris Plage), Jean-Baptiste Klein (Le Clos des Sens – Annecy) et Denis Verneau (La Mère Brazier – Lyon).

Une dernière ligne droite qui a demandé beaucoup de concentration, d’analyse et de finesse tant à l’écrit que pendant les épreuves pratiques ou encore le grand oral qui s’est tenu au Cercle National des Armées en séance ouverte au public.

Denis © Philippe Faure-Brac

Denis Verneau ce soir reconnu comme master of port © Philippe Faure-Brac

C’est le seul et grand événement qui couronne l’excellence des Sommeliers Experts en Vins de Porto.

Le Syndicat des Grandes Marques de Porto, l’Union de la Sommellerie Française (UDSF) et l’Institut des Vins du Douro et de Porto organisaient   les épreuves finales pour décrocher le titre de la 16e édition du Grand Prix « Master of Port ».
La remise des prix s’est  déroulée à l’Ambassade du Portugal, ce lundi 28 septembre,  en présence de son Excellence l’Ambassadeur du Portugal, des Présidents de l’I.V.D.P. et de l’U.D.S.F., et de la Présidente du S.G.M.P.
CaptureIls étaient 11 dans cette dernière ligne droite dont 3  rhônalpins ( Gaetan BOUVIER / La Villa Florentine ( 69 – Lyon) / Denis
 VERNEAU / La Mère Brazier  / Jean Baptiste KLEIN / Le Clos des Sens (74 – Annecy), mais aussi 3 alsaciens ( Frédéric VONE / Le cours d’Alsace (67 – Obernai) / Stephane
 KNECHT / l’Atelier du Sommelier (67 – Niederbronn Les Bains) / Christine
LAUFFENBURGER / l’Atelier du Sommelier (67 – Niederbronn Les Bains), mais également un belge Antoine 
LEHEBEL / La Villa Lorraine (Bruxelles, Belgique),  et des parisiens Micaël
 MORAIS / Saint James (Paris 16e) / Lionel
 SCHNEIDER / Park Hyatt Paris Vendôme (Paris 1er) / Pierre 
VILA PALLEJA / Le Petit Sommelier (Paris 14e) et enfin Yann
 SATIN / L’Hôtel Westminster (62 – Le Touquet Paris Plage).
Pour cette 16e édition du Master of Port, pas moins de 55 postulants se sont manifestés pour tenter de décrocher une place en finale, dans une ambiance de passionnées. Et c’est finalement Denis Verneau (La Mère Brazier (69 – Lyon) qui a été sacré master of port 2016.
Crédit photos : Lionel Blancafort.