C’était lundi soir la remise des trophées des 19e Best Of Wine Tourism au Palais de la Bourse à Bordeaux. L’occasion de mettre en avant chaque année les meilleures initiatives en différentes catégories qui boostent l’oenotourisme en Nouvelle-Aquitaine…
Et pour couronner le tout, les lauréats des Best Of d’Or 2023 vont concourrir au niveau international, avec d’autres villes du réseau Great Wine Capitals pour tenter de décrocher le Best Of International à Mendoza en Argentine le 3 novembre prochain.
C’est en Terres de Graves, au sud de Bordeaux, qu’a commencé la légende du vignoble bordelais. 2000 ans d’histoire…N’hésitez pas à pousser les portes de ces châteaux qui vous accueilleront avec sympathie et surtout avec passion.
Les 15 et 16 octobre, de 10h à 19h, 68 châteaux vous ouvrent leurs portes : l’occasion d’entrer au cœur des chais et de vivre une expérience unique au lendemain des vendanges.
A chaque étape de votre parcours, vous allez découvrir un vigneron à travers des visites, des dégustations, ateliers et animations. Il vous va vous dévoile son histoire, son savoir-faire et les secrets de ses vins, rouges, blancs, secs ou liquoreux.
Enfin, les enfants ne sont pas oubliés car eux aussi, vont partir à la découverte des vignobles grâce aux nombreuses animations comme des jeux de pistes ou encore la découverte du vignoble en poney proposée durant tout le weekend.
La Cité du Vin reprend des couleurs…En cet été, elle a explosé les chiffres de fréquentations avec 105 000 visiteurs. Une bonne santé qui lui redonne de jolis reflets. 6 ans déjà qu’elle fait parler d’elle à Bordeaux et dans le monde, les touristes viennent de toute la planète pour la visiter. Dans ce numéro tout en saveurs réalisé par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne, vous allez découvrir les acteurs de la Cité du Vin, ses dernières actualités et même un musée universal du vin en Chine qui s’en inspire…
Bonjour et bienvenue à la Cité du Vin, vous ne connaissez pas cette jolie dame aux reflets dorés et argentés en Bord de Garonne ? Vous allez la découvrir, à l’instar de ce groupe de jeunes élèves en BTS viticulture-oenologie Richemond venus de Cherves en Charente… « C’est une carafe », selon Hector Milord qui essaie de deviner comment est venue l’inspiration des architectes d’XTU Anouk Legendre et Nicolas Desmazières….
« C’est assez emblématique comme structure, c’est bien pensé, c’est un très joli bâtiment en tout cas….« commente Féliz Vergnaud.
La fréquentation repart et elle repart bien, car juillet août c’est pour nous le record de fréquentation qui datait de 2017, donc on va cumuler 105 000 visiteurs…
On a une progression des Bordelais, des Européens, Italiens, Espagnols et Allemands à la Cité du Vin, donc on est tous très très content après ces deux années compliquées… », Philippe Massol directeur de la Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin
Pour bien se rendre compte de cette parenthèse, nous allons faire un flash-back avec cette période de crise sanitaire de 2020, ce 1er confinement, et la réouverture qui s’en est suivie le 19 juin 2020…
Petite déambulation dans le fameux parcours permanent au 2e étage, dont la scénographie est signée par les Anglais de CassonMann.
Philippe Massol revient sur les 20 modules à l’origine de la construction qui vont connaître prochainement une évolution :« dès le mois de novembre, on va avoir une évolution des contenus des modules qui vont changer…comme le banquet des hommes illustres qui va devenir ça tourne donc le vin et le cinéma…et le gros changement on ferme en janvier et on rouvre début février, là ça va permettre pour nous de toucher les modules où il y avait de la scénographie… On a ainsi un projet de renouvellement de 8 millions d’euros… »
La suite va vous emmener du côté en Chine où vous allez découvrir le projet de Musée Universel du Vin souhaité par Mr Tang un riche Chinois qui a voulu aussi sa Cité du Vin adapté au public Chinois.
Petit détour au salon de lecture où nous allons vous présenter Véronique Lemoine, la responsable scientifique à la Cité du Vin qui avait planché sur les contenus du parcours permanent et là a été consultée par le projet chinois : « quand on dit les contenus sur un musée, ce n’est pas seulement une histoire à raconter, c’est aussi une façon de mettre en scène donc c’est un grand travail collectif… »L’inspiration, certes elle existe mais c’est beaucoup de sources, beaucoup d’informations que l’on trouve dans les ouvrages et aussi chez les experts, spécialistes de la Chine, de l’histoire de la Chine, et spécialistes de la façon de déguster le vin à la chinoise… »
Instant privilégié partagé avec Régis Delthil qui nous dévoile la fabuleuse cave de la Cité du Vin Latitude 20: « la forme ronde a été designée par un architecte parisien qui s’appelle Laurent Karst qui a imaginé cet espace qui a de bonnes ondes, un côté assez magique, la forme ronde évoque les cuves, la couleur noir les caveaux on est dans l’ambiance ! C’est la plus grande cave du monde par le nombre de pays représentés, il y a 800 références de vin dont un peu moins de 500 originaires de 72 pays…. Ici on vend 60 % de vins Français, 40% de vins du monde t et parmi les vins français la majorité c’est Bordeaux…
L’occasion était trop belle de vous faire partager également ce reportage sur les foires aux vins…
En ce mois de septembre, c’est aussi la présentation de la nouvelle saison culturelle de la Cité du Vin avec ses rendez-vous habituels et avec de nombreux afterworks que nous présente Elodie Gratuze : « on a une très belle programmation en vue, à la fois sur les événements conférences mais aussi les afterworks du soir: chaque jeudi on aura une programmation au 1er étage, à la salle de dégustation, on aura des thématiques liés à des produits phares comme le fromage, la charcuterie, le chocolat ou encore le caviar, et on poursuit avec des régions mises en avant comme le Pays-Basque, du Poitou ou du Périgord… Et à l’approche des fêtes des astuces sur comment accorder les vins durant ces fêtes… »
La Cité du Vin, c’est une centaine de salariés et notamment Christophe qui a intégré la cité du vin en septembre… « C’est vrai que cela fait rêver puisque c’est un lieu multiculturel, international, les visiteurs sont libres de choisir un parcours libre ou individualisé… »
Au 7e étage, de ce superbe bâtiment de 55 mètres, on va retrouver Nicolas Lascombes, le directeur du 7 le restaurant panoramique de la Cité du Vin: « Bordeaux est le centre du monde pour le vin, la Cité du Vin est un événement lorsqu’elle est arrivée, et nous on est au sommet donc on reçoit des gens du monde entier, donc c’est un privilège...
Oui, cela fait rêver, c’est panoramique c’est comme si on était en haut d’un phare, c’est la Tour Eiffel de Bordeaux en quelque sorte… » Nicolas Lascombes le 7 restaurant panoramique
Et puis la visite du parcours permanent se termine comme chacun sait par une dégustation d’un vin du monde avec les sommeliers et notamment Catherine Haurie qui va vous faire découvrir ce panel de 20 vins offerts à la curiosité des visiteurs…
On ne pouvait pas conclure ce côté châteaux, sans la présidente Sylvie Cazes : « cela a été une formidable aventure pendant les 8 années qui ont précédé et puis depuis ce 1er juin 2016 une aventure extraordinaire car dès le départ nous avons reçu plus de visiteurs que nous envisagions, plus de 400 000 visiteurs par an, nous avons dépassé les 2 millions il y a quelques mois, et nous sommes très heureux. »
Le time-lapse de Philippe Caumes, photographe d’architecture de l’atelier Caumes, retrace ces travaux titanesques avec ces 300 pieux en bétons de 30 mètres de profondeur qui soutiennent l‘édifice de 9000 m3 de béton, et avec ces panneaux de verre et d’aluminium qui lui donnent un aspect unique…
« C’était un pari puisque quand on a vu ce bâtiment pour la première fois,tout le monde était très étonné, on se demandait ça va marcher ou ca va pas marcher c’était vraiment exceptionnel, quand vous regardez autour de vous vous voyez que cette structure est faite de 575 arches en lamellé-collé, chacun a un moule différent… C’est une véritable prouesse architecturale… » conclue ainsi Sylvie Cazes, la présidente de la Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin.
A voir ce 34e numéro de Côté Châteaux par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne : mercredi soir à 20h20 sur France 3 NOA et dimanche à 13h45 et 20h30 (sur les box Orange 339, SFR 455, Free 326, Bouygues 337, ou en direct sur internet France 3 NOA), mais aussi ici sur You Tube
C’est un travail minutieux et empirique qui est mené à Saint-Laurent-de-Médoc. Bernard Magrez et le château la Tour Carnet expérimentent sur la durée 84 cépages français, européens et mondiaux en réel sur leur terroir de graves médocaines. Des micro-cuvées suivies au fil du temps pour voir leur évolution à l’horizon 2050.
Le château la Tour Carnet : un sanctuaire qui expérimente les meilleurs cépages à l’horizon 2050… Le merlot ou le cabernet sauvignon majoritaires ici ont désormais sur deux parcelles des cépages expérimentaux comme voisins…
A chaque bout de rangs, des noms à l’accent méditerranéen comme le tempranillo de la Rioja espagnole, le néro d’avala cépage sicilien, ou encore le cépage Allicante ramassé ici en terre médocaine. « C’est un cépage français issu du croisement entre le petit bouchet et le grenache noir, croisement effectué en 1855, il est principalement cultivé dans le sud de la France, l’Espagne et le Portugal. Et donc du coup avec le réchauffement climatique il est intéressant d’étudier ce cépage du sud à Bordeaux…« commente Martin Clapaud adjoint au chef de culture.
La collection compte ici 84 cépages, une cinquantaine de rouge et une trentaine de blancs, étudiés en situation réelle comme cette année avec ces températures caniculaires qui augurent de celles qui seront monnaie courante en 2050. Outre les traditionnels merlot et cabernet, le malbec est ici réintroduit et étudié mais aussi toute cette collection de « cépages issus de tout le pourtour méditerranéen, donc des climats plus chauds plus secs que l’on étudie dans l’hypothèse que ces cépages pourraient apporter une réponse à l’adaptation au changement climatique de nos vignobles », selon Julien Lecourt responsable recherche et développement des vignobles Bernard Magrez.
« Le millésime 2022 d’après les prévisions météorologiques ressemblerait au millésime 2050. Et donc cela nous a permis cette année de caractériser d’un point de vue agronomique, on a regardé les rendements, la résistance au stress hydrique de tous ces cépages, les 84 cépages et maintenant on est en train de les vendanger, on va les vinifier à part et voir leur qualité oenologique se développer et voir si vraiment ils ont un intérêt dans le cadre de l’adaptation au changement climatique… »
A chaque rang correspond un cépage, des pieds de vigne qui bénéficient d’un système de chauffage si besoin (calqué sur ce squi se fait en aéronautique) pour voir leur réaction. Voici d’ailleurs le touriga nacional cépage portugais déjà introduit dans le cahier des charges des AOC de Bordeaux.
« C’est un cépage qui est plus tardif que les cépages qu’on a traditionnellement dans le bordelais et plutôt résistant aux maladies aussi…C’est pour cela qu’il a été sélectionné d’ailleurs et on est en train de l’essayer ici à plutôt grande échelle… », précise Julien Lecourt.
Dans le chai bien gardé d’expérimentation, ce sont 84 cuves thermorégulées de 1 à 4 hectolitres qui attendent chaque récolte identifiée avec un micro pressoir.
« On s’aperçoit avec le réchauffement climatique, que pour avoir une bonne maturité des tannins et de la couleur, on est quand même obligé d’attendre un certain temps, alors que les raisins avec la maturité technique c’est – à -dire le taux de sucre élevé et l’acidité assez basse lui avance énormément et plus vite avec le réchauffement climatique », « ce qui fait qu’on a un écart entre la maturité technique et la maturité phénolique… Cela nous oblige à ne pas vendanger au 15 août, ca serait très simple de vendanger quand le raisin fait 13° d’alcool et s’arrêter là, sauf qu’à ce moment là les tannins, les arômes, ne sont pas encore prêts…Donc c’est pour cela qu’on est obligé de vendanger à des dates qui avancent néanmoins mais qui restent éloignées… », selon Alix Combes, directeur du château La Tour Carnet.
Tous les 6 mois, ils vont déguster ainsi et regarder l’évolution des vins et de leurs qualités. Une chose est sûre, il faudra adapter le vignoble d’ici quelques années et introduire de nouveaux cépages.
C’est parti pour les premières tries dans le Sauternais. A Barsac et Sauternes depuis cette semaine on s’active pour un premier ou deuxième passage pour ramasser les baies botrytisées… Reportage aux châteaux Cantegril et Rayne Vigneau avec de grands faiseurs de Sauternes, Jean-Jacques Dubourdieu et Vincent Labergère qui nous expliquent la formation de cette pourriture noble, nécessaire aux grands Sauternes.
Du brouillard et de la chaleur… Au château Cantegril, la magie de Sauternes opère enfin, avec l’influence de ces cours d’eau tout proches… Ils apportent l’humidité nécessaire à la formation de la pourriture noble…
« A 9 heures, c’était juste massé sur la Garonne et le Ciron, et puis là cela commence à se diffuser partout…Donc,c’est cette hygrométrie qui fait que peu à peu le botrytis se développe…Et donc là vous avez un bon exemple de baie qui a été passeriée au démarrage et puis là ça commence à botrytiser… », commente Jean-Jacques Dubourdieu propriétaire de Cantegril et de Doisy Daëne.
Ce sont les premières coupes, les premières tries, comme on dit ici… Elles sont êtres successives, on va ainsi passer 3 à 4 fois, pour récolter les baies où s’installe progressivement le botrytis cinerea, pour donner ces vins liquoreux…
« Les belles après-midi, l’eau contenue dans le raisin commence à s’évaporer…Et c’est là que la baie se déforme et commence à devenir confite… », ajoute Jean-Jacques Dubourdieu.
Avec les pluies tombées la semaine dernière, au château de Rayne Vigneau l’impact de la sécheresse est moins flagrant…
« La sécheresse qu’on a eue sur le mois de septembre a décalé l’implantation du botrytis… Après on est à Sauternes, on sait attendre et on n’est que début octobre… », commente Vincent Labergère directeur du château Rayne Vigneau.
Dans les chais, le gros de la récolte va rentrer entre le 10 et le 20 octobre… Mais déjà, dans cette barrique, la première trie se déguste…. »C’est pas hyper complexe parce qu’il n’y avait pas trop de botrytis, mais en fait c’est très très bon… »
« Le plus dur à obtenir dans un Sauternes, c’est la fraîcheur… C’est faire d’un vin qui est puissant, qui est long en bouche, d’en faire un vin désaltérant, c’est à dire qui finit tout en délicatesse, tout en fraîcheur… », selon Vincent Labergère.
Un travail d’orfèvre depuis la vigne jusqu’au pressurage de ces raisins botrytisés pour obtenir ces légendaires Sauternes au bout de 18 mois d’élevage…
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Ludovic Cagnato et Xavier Granger :
C’est toujours un événement à Bordeaux : ce sont les fameuses vendanges de l’aéroport ! Cette 24e édition a mis à l’honneur cette année 50 chefs d’entreprises primées tout au long de l’année par les trophées et challenges portés par la CCI de Bordeaux. Des apprentis vignerons investis dans leur tâche…
C’est insolite, c’est un vignoble en plein coeur d’un aéroport ! 2 symboles de Bordeaux réunis en un même lieu : vin et tourisme… Depuis 24 ans, ces vendanges sont orchestrées par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux qui a souhaité planté une vigne pour accueillir les touristes au sortir de leur avion…
Pour Patrick Seguin, président de la CCI de Bordeaux : « d’abord, c’est le seul aéroport au monde à avoir des vignes plantées sur son territoire c’est quand même unique et c’est la représentation de Bordeaux… »
« L’idée était déjà originale à sa création et 25 ans plus tard, on a un vignoble qui est bien là et qui est en forme », commente Olivier Bernard propriétaire du Domaine de Chevalier et responsable de ces 15 ares de vigne plantés comme un grand cru classé ( à raison de 10 000 pieds à l’hectare)…
Pour ces 24e vendanges, 50 chefs d’entreprise lauréats des trophées et challenge de la CCI de Bordeaux cette année se sont essayés au métier de vigneron…« Celle-ci, je n’arrive pas à l’enlever, c’est très ferme et très dense », commente une responsable d’entreprise… « Epuisé, cela fait 5 minutes qu’on coupe, c’est fatiguant »; plaisante bien sûr Cédric Janvier de l’Hôtel de Sèze.
Une bonne ambiance pour récolter ce millésime 2022 cultivé en bio, sur un terroir de graves…
« Un magnifique millésime 2022, je pense que les vignerons peuvent être ravis, le millésime s’annonce exceptionnel »,selon Sylvain Boisvert directeur du Conseil des Grands Crus Classés en 1855. « Notre rôle est de préserver les traditions, c’est ce que l’on fait aujourd’hui« , commente de son côté le directeur de l’aéroport Simon Dreschel.
1200 bouteilles seront produites en appellation Bordeaux sous la direction du Domaine de Chevalier, dans le but de communiquer sur l’image de Bordeaux.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Jean-Michel Litvine et Robin Nouvelle :
C’était dans les tuyaux, c’est depuis dans le goulot et ça vient de sortir: Bordeaux Fête le Vin devient annuel. Prochaine manifestation du 20 au 25 juin 2023. La manifestation créée en 1998 était programmée en alternance avec la fête du fleuve. Les dernières manifestations avaient mixé un peu les deux manifestations. La crise sanitaire est venue perturber la bonne tenue sur 2 éditions de cette fête sur les quais de Bordeaux, c’est aujourd’hui un nouvel envol pour Bordeaux Fête le Vin qui l’été dernier a renoué avec son public. Côté châteaux vous avait proposé un magazine spécial: à revoir ici…
On s’en doutait… La ville était favorable, les vignerons, les restaurateurs et le CIVB aussi. Bordeaux Fête le Vin, ce sera tous les ans, qu’on se le dise ! Prochaine édition en 2023 du 20 au 25 juin, avec une séquence avant-première comme cette année à partir du 15 juin où les cavistes et restaurateurs seront associés à l’opération, avec des établissements aux couleurs de BFV et des vignerons présents qui feront déguster…
Cela me paraît plutôt pas mal, il y a un tel engouement, c’est plutôt sympa, on est ravi d’accueillir les touristes du monde entier », Benoît-Manuel Trocard de l’Ecole du Vin de Bordeaux
« Ce qui est bien c’est que cela va relancer les parties hôtellerie et restauration en amont. Et puis cela va redorer l’image des vins de Bordeaux, on en a bien besoin. L’Ecole du Vin participera avec de nouveaux ateliers, tous les ans on va se remettre en question. »
Christophe Chateau, commissaire général de Bordeaux Fête le Vin, confirme que la décision a été conjointe entre les CIVB, l’Office de Tourisme et la Ville de Bordeaux, mais « au final c’est Brigitte Bloch, la présidente de l’Office de Tourisme, qui a tranché ». « Tout le monde y était favorable. »
« Au départ il y avait une certaine incompréhension du public entre Bordeaux Fête le Vin et Bordeaux Fête le Fleuve, il avait du mal à faire la différence… On avait par ailleurs une demande pressante des tours opérateurs pour stabiliser l’événement et c’est ce qui a pesé. On est ravi, c’est une très bonne nouvelle pour le monde du vin.
C’est un événement fort à Bordeaux, on va faire une fête pour en faire un événement encore plus fort », Christophe Chateau commissaire général BFV
« Il y aura bien sûr la présence des grands voiliers, pour le moment on ne sait pas combien, mais depuis 2018 il y avait une vraie demande. Ces voiliers racontent l’histoire de Bordeaux, car les barriques étaient chargées depuis les quais de Bordeaux pour être expédiées dans le monde entier », complète Christophe Chateau.
Depuis 2018, Liverpool organisait une fête en amont début juin, pour l’heure on ne sait pas « c’est en train d’être voté du côté de Liverpool, qui doit accueillir par ailleurs l’Eurovision. »
Cette Fête du Vin affichera une image accessible, ouverte et engagée, avec une route des vins et ses 80 appellations de Bordeaux et de Nouvelle-Aquitaine le long des quais de Bordeaux entre le pont de Pierre et le hangar 14. Dès décembre des pass dégustations seront mis en vente avec des ventes « early birds » pour bien figurer au pied du sapin de Noël… Sapin de verre ou vrai sapin, ça c’est le petit clin d’oeil qu’on aime bien à Bordeaux.
C’est un profond malaise pour certains qui n’arrivent plus à vendre… Et pourtant, ils sont amoureux de leur métier. Fabien Ribéreau, fait partie de ces vignerons qui n’ont pas attendu un hypothétique plan d’arrachage que financerait l’Europe, de concert avec le ministère de l’Agriculture…Il a commencé à le faire, pour mieux valoriser ses vins qu’il vend en vrac au négoce et abaisser ses coûts de production et d’entretien de son vignoble. Néanmoins il garde son amour pour la vigne et continue à aller de l’avant. Le collectif des viticulteurs réclame un plan d’arrachage de 10 à 20% du vignoble à Bordeaux.
Un amas de ceps de vigne et de piquets en bois… Ce n’est pas de gaité de coeur que Fabien Ribéreau, vigneron de 49 ans, a anticipé et déjà arraché de beaux pieds de cabernet franc sur un beau terroir argilo-graveleux…
C’est triste car c’est de la vigne que j’ai planté avec mon papa quand il était encore de ce monde… », Fabien Ribéreau, vigneron du château Bellevue à Cadarsac.
« C’est toujours un crève-coeur, réduire la production oui bien sûr pour rééquilibrer les marchés l’offre et la demande, je pense que c’est du bon sens cela paraît être une bonne mesure, cependant c’est quand même un aveu d’échec…Et c’est très triste pour le vigneron, je ne suis pas encore à l’âge de la retraite… Je ne pensais pas prendre cette décision là un jour, contraint et forcé… Je l’ai fait à frais pour que cela ne me coûte pas trop cher, histoire de tenir un peu plus gagner du temps en espérant des jours meilleurs… »
Depuis le printemps dernier, Fabien Ribéreau a arraché 9 hectares de vigne… Trop cher à entretenir… Il lui reste 50 hectares et il continue fièrement son métier, c’est toute sa vie… Sa nouvelle récolte de Bordeaux, comme toujours il va la vendre au négoce mais malheureusement en dessous du prix de revient.
« Bien que les raisins aient souffert de la sécheresse, il y a quand même de très beaux raisins de très belle qualité, c’est une vendange prometteuse. Il faut savoir effectivement qu’on risque de la vendre à perte… Ce qui est regrettable, on fait le même travail que nos voisins qui sont dans le monde du luxe, des grands noms du bordelais, on fait strictement le même travail avec les mêmes terroirs, les mêmes cépages, mais nous on a l’impression que notre travail ne vaut rien… »
Aujourd’hui on est à peu près à 1€ le litre, mais j’ai des confrères qui ont vendu cette année pour faire de la place à 70 centimes le litre, c’est ridicule ! Pour pouvoir vivre convenablement, il faudrait qu’on arrive à des niveaux de prix de 1,5 à 2€ le litre, » Fabien Ribéreau vigneron.
Du libournais au langonnais, il n’est pas rare de trouver désormais quelques vignobles à l’abandon en AOP Bordeaux ou en Entre-deux-Mers. Même si ce n’est pour l’heure qu’une infime partie. Ce sont souvent des fermages, des locations pour lesquelles les exploitants n’ont plus d’argent et ont baissé les bras. Pour le collectif de viticulteurs qui comptent des vignerons et des maires ruraux, il y a urgence… Ils ont lancé une pétition qui a déjà obtenu 800 signatures.L’arrachage va éviter la prolifération de maladies de la vigne, comme la cicadelle dorée ou le phylloxéra, et permettre à certains de prendre leur retraite quand il n’y a parfois pas de repreneur…
Cela fait quelques années qu’on alerte nos dirigeants qu’il y a trop de vin à Bordeaux, on le sait, il y a 1 million d’hectolitres de trop dans le département…Il faut qu’on adapte l’offre et la demande, donc il faut arracher…
Il faut arracher minimum 10 000 0 15 000 hectares pour rééquilibrer l’offre et la demande », Didier Cousiney porte-parole du collectif de viticulteurs.
« Nous regrettons le risque de drames humains car on sait très bien que la pression est très forte notamment des créanciers et de toutes les dettes qui pèsent de plus en plus sur le moral… Est-ce que la viticulture est un métier d’avenir pour eux tout le monde se pose la question », commente Bastien Mercier des vignobles Mercier viticulteur et maire de Camiran.. Et il y en a qui sont vraiment au bord du gouffre… « Oui car il y a une fierté paysanne qui fait qu’on parle très peu des problèmes, on les garde beaucoup pour soi, la pression monte et malheureusement ce qui arrive on le découvre trop tard… On a planté pendant des années, pour répondre à la demande, mais on n’a pas prévu pour demain… Aujourd’hui, il se passe quoi ? Les Français consomment de moins en moins de vin, une concurrence déloyale et beaucoup plus importante au niveau mondial avec des différence de traitement, des différences de normes, de production…
Aujourd’hui beaucoup de pays se sont mis à faire du vin, donc forcément le marché et la part bordelaise baisse… De ces conclusions, on repère qu’on a une surproduction, d’un peu plus d’1 million d’hectolitres supplémentaires… » « Et du coup l’offre étant supérieure à la demande, nous faisons tomber le prix du tonneau…Et aujourd’hui, les infrastructures ne peuvent plus vivre car elles sont en dessous du prix de revient. »
Beaucoup ont du mal à vendre, le prix moyen du tonneau de 900 litres à Bordeaux est de 1000€ mais les petits se plaignent d’un prix de 600-650 pour l’appellation générique Bordeaux qu’on leur offre quand il y a des offres… Didier Cousiney nous montre ses chais qui sont encore pas mal remplis… « Tu vois les cuves blanches là, 1, 2 , 3 , 4 , 5 pleines…Invendues, invendues… 1200 hectolitres en rouge… »
Les méventes en Chine, aux Etats-Unis avec la taxe Trump, et en France en grande distribution, ou chez les restaurateurs durant la crise sanitaire, ont affaibli Bordeaux qui s’est retrouvé en surproduction quand la production dépassait les 5 millions d’hectolitres. Mais ces dernières années, le gel, la grêle et le mildiou ont permis un certain rééquilibrage.
« C’est une situation très très difficile pour les viticulteurs, bien souvent ce sont des viticulteurs qui sont en fin de carrière,qui n’ont plus à cause des sacrifices qu’ils ont du faire à cause des années précédentes et des pertes de récoltes, ils n’ont plus les capacités financières pour évoluer… Et nous sommes à leurs côtés et réclamons obtenir des aides pour faciliter cette fin de carrière et cet arrachage de vigne d’environ 10% du vignoble », commente Allan Sichel président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux.
Pour permettre ce plan d’arrachage, l’Europe va devoir l’autoriser de nouveau; le dernier plan s’est arrêté en 2008, à l’époque 3500 hectares ont été arraché à Bordeaux.
SOS vignerons et Florence Cardoso essaient d’accompagner au mieux ces viticulteurs et les incitent à se diversifier en misant davantage sur l’oenotourisme et en demandant des aides aussi en ce sens.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Laure Bignalet, Christophe Varone et Thierry Culnaert
Déjà propriétaire de Batailley et Lynch Moussas, 5e crus classés 1855 dans le Médoc, la famille Castéja vient de racheter à Millésima et à la famille Bernard Peyrabon cru bourgeois supérieur.
Le château Peyrabon était dans les mains de Millésima, filiale du groupe Bernard, depuis 1998. Une propriété que les Bernard n’ont jamais cessé d’améliorer pour l’amener au rang de Cru Bourgeois Supérieur du Haut-Médoc. Cette cession à la famille Castéja va permettre à Millésima de se recentrer sur le e-commerce.
De son côté le groupe BCAP, famille Casteja, va continuer à améliorer cette propriété. Ce sont désormais plus de 300 hectares de vignes qui sont détenus par la famille Castéjà en Pauillac, Saint Estèphe, Saint-Emilion et Pomerol. BCAP c’est aussi 3 Maisons de Négoce Borie-Manoux, Mähler-Besse et A.de Luze, et 2 sites de e-commerce: LaGrandeCave.fr et 1jour1vin.com
Des images forts sympathiques ce matin de bambins de maternelles qui ont participé aux vendanges du clos de l’Echauguette à Blaye. Une tradition perpétuée par le syndicat viticole de Blaye qui exploite ce vignoble de 15 ares depuis 50 ans au coeur de la Citadelle construite par Vauban.
« Bienvenue à tous au Clos de l’Echauguette…Aujourd’hui, vous allez vendanger, c’est la première fois pour tout le monde ? Ouiiii…. »Des petits de maternelle dans le rôle de vrais vignerons… Ces 21 enfants de l’école Grospierre de Blaye attendaient de moment depuis longtemps. « On va ramasser des raisins…avec les mains… »
« Qui veut couper là ? » A 4 ou 5 ans, certains ont déjà la technique mais pas question de leur donner pour autant un sécateur… « Ce sont des petits ciseaux, à bouts ronds, donc on essaie de couper les raisins en plusieurs parties… », commente Cédric Grossard de la Maison des Vins de Blaye.
Et direction le tombereau pour déverser la précieuse récolte de merlot… « C’est quand même un grand moment pour eux car cela fait quand même deux ans qu’ils n’ont pas pu participer à ces vendanges donc c’est une euphorie pour tout le monde », commente leur professeur Clément Cheyroux de l’Ecole Grosperrin de Blaye.
Moment d’émotion aussi et d’échanges avec Guy Bénéteau, 93 ans, l’ancien président de l’appellation et du syndicat viticole de Blaye. « Quand le vignoble a été planté, j’ai fait beaucoup de fête et même intronisé plusieurs ministres ici dans la confrérie de Guyenne » « C’est un très beau projet, une très belle initiative de Guy, puisque le Clos est toujours là et on peut voir l’effervescence qu’il y a autour de ces vendanges. Et pour nous c’est une très belle visibilité : une parcelle de vigne dans un bâtiment inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, cela permet de faire connaître et rayonner notre appellation à travers le monde… », commente Thibaut Layrisse, directeur des Vins de Blaye.
En plus c’est un très grand gage de qualité dans cette parcelle de vigne et dans cette vendange, le Clos de l’Echauguette que l’on vend uniquement à la Maison des Vins de Blaye est ce que l’on fait de mieux en terme de qualité, sur l’appellation, c’est un vignoble qui est en agriculture biologique depuis 2016. » Thibaut Layrisse, directeur des Vins de Blaye.
C’est lui qui est à l’origine de ce projet avec le maire de l’époque en 1968; un vignoble de 15 ares planté en plein coeur de la citadelle Vauban, et qui a vu le jour en 1972.
Et ce sont des souvenirs à jamais gravés pour ces vignerons en herbe, remerciés par une haie d’honneur à leur sortie, par leurs aînés…