29 Août

Et voici « le musée universel du vin », la version chinoise de la Cité du Vin

C’est un bâtiment plus imposant que celui de Bordeaux, 18 000 m2 qui vont sortir de terre à Pékin. La Cité du Vin chinoise est portée par le gouvernement et un passionné de vin Weixing Tang, qui se sont inspirés de Saint-Emilion. Un projet porté par des architecte et scénographe français, avec les conseils et l’ingénierie des équipes de la Cité du Vin de Bordeaux. Ouverture le 1er mai 2024.

Le Musée Universel du Vin par le cabinet d’architecture parisien © Architecturestudio

Nom de code : « le musée universel du vin ». Et pourquoi pas la Cité du Vin version chinoise. L’édifice, inspiré de la Cité du Vin bordelaise édifiée dans le quartier bacalan qui a ouverte le 1er juin 2016, devrait voir le jour le 1er mai 2024, soit 8 ans après la version française.

C’est d’ailleurs un français qui l’a suggéré à un passionné de vin et de la France Weixing Tang : « le point de départ de ce projet, on repart 3 à 4 ans en arrière et on voit arriver le sénateur Gérard César avec un Mr chinois Mr Tang francophile, et qui a un vignoble dans le sud de Pékin qui s’appelle Bolongbao qu’il cultive en bio et qui fait partie des meilleurs vins chinois, et il arrive avec un projet pour sa propriété, et assez rapidement la ville de Pékin et le district de Fangshan sont intéressés par ce projet, et progressivement ce projet va prendre beaucoup d’ampleur, il va devenir un des projets d’une zone qui va être aménagée pour le tourisme… » commente Philippe Massol, directeur général de la Fondation pour la Cuture et les Civilisations du vin. D’un point de vue architectural, il y a aussi une petite inspiration avec Saint-Emilion avec sa fameuse Tour du Roy et son cloître…

Ce projet a pris de l’ambition, il va être plus important que la Cité du Vin, et c’est la ville de Pékin qui va être l’investisseur et ensuite la structure de Mr Tang va financer l’aménagement et ensuite exploiter le musée universel du vin à Pékin », Philippe Massol directeur de la Cité du Vin

« Il y a un fil rouge, rendre le vin accessible au plus grand nombre d’un point de vue civilisationnel et culturel, par contre cela va se représenter de manière différente car la culture chinoise n’est pas celle occidentale, un visiteur qui fait la Cité du Vin et le Musée universel du Vin ne dira pas j’ai fait 2 fois la même chose, il va vraiment vivre 2 expériences complétement différentes, l’une de l’autre.

La scénographie signée © Adeline Rispal

Ici il y a des univers thématiques, les univers là bas sont clairement identifiés car on rentre dans 5 espaces différents, le scénographe n’est pas le même ici c’est Cassonmann, là bas ce sera Adeline Rispal, donc deux pattes différentes. Et ici vu qu’un chinois ne passe que 20 minutes de visite, on a exclu tout ce qui était interactif avec de la profondeur, là bas le parcours il faut que cela aille extrêmement vite, donc on a exclu tous les grands spectacles qu’on a ici de 6 à 8 minutes, ce sont des choses qui n’existent pas, les audiovisuels les plus longs feront 2 minutes ».

© Atelier Adeline Rispal

Pour Jean-Marc Menant, directeur général France de la société Zhong Pu Hui Wine Village Construction, porteuse du projet du Village du Vin à Pékin, dont le Musée Universel du Vin  (partenaire de la Cité du Vin) : « le vin en Chine a trouvé un public depuis maintenant une vingtaine d’années, les consommateurs chinois sont très avides de connaissances, ils ont envie d’en savoir plus sur les terroirs, les modes de fabrication, la complexité des appellations, donc ce musée répondra à cela ».

© Adeline Rispal

Ce musée universel du vin cadre également avec la politique du gouvernement chinois qui souhaite davantage promouvoir le vin par rapport à l’alcool de riz le baiju dans un souci de santé publique.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Nicolas Pressigout et J.Ohndo

22 Août

Vendanges : les travailleurs handicapés mis à l’honneur au château La Garde

En Gironde, certains châteaux allient le travail et l’insertion. C’est le cas depuis plus de 5 ans au château la Garde qui fait appel aux travailleurs de l’ESAT Magdeleine de Vimont à Castres-sur-Gironde. 30 vendangeurs sur le pont depuis ce matin, très appréciés de tous.

C’est la reprise pour ces 30 travailleurs en situation de handicap de l’Etablissement et Service d’Aide par le Travail (ESAT) Magdeleine de Vimont à Castres-sur-Gironde, un coup d’envoi des vendanges en blancs au château la Garde à Martillac en Gironde; un travail important et aussi valorisant.

« C’est très facile, on met la main comme cela et puis on coupe comme ça pour ne pas se couper », explique Yannick, qui a commencé les vendanges il y a 25 ans déjà au château Crabitey « en 1997, ça date … » commente-t-il encore.

Sabrina : « nous faisons différentes activités au sein de l’ESAT qui sont assez sympathiques, moi ça fait 17 ans que j’y suis, on récolte donc la vendange, c’est assez simple, on coupe et on vide dans les cagettes, pour après mettre dans les cuves quand ce sera trié…Nous faisons plusieurs châteaux différents également. »

Tous sont majeurs et ont entre 18 et 60 ans, ils ont quelques « déficiences mentales légères ou moyennes, ou peuvent encore être autistes », selon Christophe Jussier chef d’atelier de l’ESAT Magdeleine de Vimont. Ce sont en tout cas des travailleurs professionnels, très motivés. Quelle est l’ambiance ici ? « Bonne, très bonne, le chef de culture est vachement sympa, on rigole bien, après il faut être sérieux au travail comme tout le temps… », commente Julien, habituellement sur les espaces verts, mais venu prêter main forte à la vigne.

C’est déjà une reconnaissance de leur activité, une professionnalisation de leur métier, puisque l’on met en place un ensemble de pratiques et de formations pour qu’ils puissent se professionnaliser dans ce métier qu’est la vigne, on le fait également sur le secteur du chai » Christophe Jussier ESAT Magdeleine de Vimont

Et de compléter :« Cela vient finaliser l’ensemble de toutes les pratiques qu’on met en oeuvre… On le sait 80 à 90% de la qualité d’un vin provient d’une qualité de vendanges donc pour eux c’est aboutir à un travail d’une saison qui se termine (car ils font aussi les travaux hivernaux et travaux en vert à la vigne) et qui va débuter par l’élaboration du vin aussi. On a aussi la possibilité de produire du vin sur l’ESAT… »

Cela fait 5 ans que ces travailleurs participent aux vendanges du château la Garde, qui compte 54 hectares (3,5 en blanc et 50,5 en rouge); ils effectuent ici un travail méticuleux.

Pierre Estorge, directeur d’exploitation du château La Garde, et Frédéric Bonnaffous, directeur des vignobles Dourthe © JPS

C’est vraiment un travail de grande précision qu’ils maîtrisent à merveille; ils ne vont pas très vite, mais nous c’est exactement le rythme que l’on recherche, parce qu’on est dans une dimension de précision qui doit correspondre au micro-parcellaire, et aux variations de terroirs que nous avons sur la propriété », selon Pierre Estorge, responsable d’exploitation du château La Garde.

Pour Frédéric Bonnaffous, directeur des Domaines Dourthe : « on a voulu depuis des années privilégier des gens en local et aussi l’ESAT qui proposait des travailleurs handicapés pour les travaux de la vigne, que ce soit au moment des vendanges mais aussi toute l’année parce que c’est aussi important pour arriver à fidéliser des équipes, il faut leur proposer du travail toute l’année… Et nous le principe de proposer du travail à des établissements d’insertion, c’est quelque chose qui nous tenait à coeur dans la vision qu’on a de l’entreprise aussi de l’insertion de l’entreprise dans son environnement… »

L’ESAT de Castres-sur-Gironde collabore ainsi avec 15 propriétés viticoles et s’est spécialisée depuis quelques années dans les travaux de la vigne et des espaces verts.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Sarah Colpaert :

19 Août

Vendanges : portraits croisés des petites mains de la vigne

On les appelle les petites mains de la vigne, ce sont des étudiants, retraités, travailleurs saisonniers ou étrangers. Tous méritent d’être à l’honneur, car sans eux il n’y aurait pas de vendanges… Rencontre ce matin avec ces salariés engagés pour un dur labeur, qui méritent et montrent l’envie de bien faire, avec un smic ou parfois un peu plus. Néanmoins, cela devient compliquer de recruter ces vendangeurs et travailleurs saisonniers.

A l’embauche ce matin, Lisa est encore hésitante, elle se fait monter la manière de couper le raisin et de ne garder que le bon, en retirant parfois du pourri ou des baies desséchées. Lisa a 22 ans, elle est étudiante en master de l’intervention et du développement social et participe pour la première fois aux vendanges de Smith Haut Lafitte à Martillac en Gironde :

« c’est la première fois cette année, je fais les vendanges en tant que petit boulot d’été et en tant qu’étudiante, parce que j’en ai besoin… Cela permet d’aider mes parents à payer mon loyer, et à payer d’autres choses. »

« Cela représente une source de revenus et pour moi une avancée dans mon orientation pro car je vais faire des études en agronomie », commente Julien cet autre étudiant de 18 ans.

Au châteaux Carbonnieux à Léognan, on y trouve une poignée de retraités de 75 et même 80 ans comme Marie-Josée et Daniel. Malgré la pénibilité du travail et la chaleur, ils sont toujours là depuis plus de 20 ans, par envie, par habitude mais surtout pour compléter leur pension avec un salaire au niveau du smic (parfois un peu plus, avec le panier repas).

« C’est un apport au budget, et ce n’est pas plus désagréable qu’autre chose mais c’est surtout un apport au budget » commente Marie-Josée 75 ans; « je pense que je vais continuer un peu, mais pas longtemps (rire), mais enfin je diminue quand même mes journées surtout avec les chaleurs de cette année », commente Daniel 80 ans.

Dans ces vignobles, de nombreux saisonniers aussi des locaux mais aussi pas mal d’étrangers. Autrefois de la main d’oeuvre espagnole ou portugaise, désormais aujourd’hui davantage originaire des pays de l’Est comme ces bulgares sédentaires à Bordeaux Sylvia et Thiomir. « C’est bien, chaque année on vient pour travailler chaque saison ici »

« Il est clair que dans des régions plus éloignées de Bordeaux, c’est beaucoup plus compliqué de trouver du monde mais quelque part on sent un peu plus de tension depuis quelques années pour trouver du monde pour travailler dans les vignes que ce soit en saisons et même en vendanges, même si c’est un peu moins marqué en vendanges car il y a un peu ce côté magique des vendanges qui attire des gens, » selon Fabien Teitgen directeur général du château Smith Haut Lafitte.

Si certains châteaux continuent de recruter sur place, de plus en plus font appel à des entreprises prestataires de service…Et parfois les demandes peuvent être supérieures à l’offre.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Astrid Ferbos :

17 Août

Bordeaux : on vendange désormais à la mi-août…

C’est historique. Avec le réchauffement climatique, les vendanges se rapprochent de plus en plus de la mi-août. En Pessac-Léognan, les premiers sauvignons blancs ont commencé à être récoltés depuis ce mardi 16 août au château Carbonnieux à Léognan. Les châteaux Picque-Caillou, Luchey-Halde à Mérignac ont aussi démarré. Demain, au tour des vignobles André Lurton, de Latour-Martillac et Smith-Haut-Lafitte.

Pour Eric Perrin, ces vendanges figurent parmi les plus précoces ces 25 dernières années © JPS

On peut en rire, ou en pleurer. Mais finies les vacances tranquilles pour les propriétaires et leurs équipes de vendangeurs, tout s’accélère et il faut désormais planifier des vacances avant !

Imaginez plutôt, des maturités optimales le 12 août sur certaines parcelles… Le château Carbonnieux voulait donner son coup d’envoi vendredi dernier mais a du y renoncer du fait d’un manque de main d’oeuvre.

C’est donc hier que la troupe de 50 coupeurs et porteurs a commencé à s’activer dans les rangs de vigne et à récolter ce millésime 2022; un millésime parmi les plus précoces avec 1997, 2003, 2011 et 2020…

« On a été surtout très inquiet avec les 4 épisodes de canicule cet été, en se disant la vigne va souffrir, on va connaître enfin du stress hydrique et regardez la vigne est restée très verte, aujourd’hui les baies, c’est sûr, sont un peu plus petites que d’habitude, mais d’un point de vue aromatique et qualité, on est plutôt content », témoigne Eric Perrin du château Carbonnieux.

A Mérignac, le château Luchey-Halde a démarré ce matin… Même si la vigne a montré ces derniers jours quelques signe de souffrance, les 130 millimètres tombés en juin ont été salvateurs et ont donné des réserves en eau suffisantes pour affronter les 2 premiers épisodes de canicule. En revanche, les degrés mesurés témoignent d’une année chaude.

« Il y a un fort degré potentiel alcoolique, nous c’est notre premier jour de vendange, je pense qu’on va ramasser des blancs qui vont être entre 13 et 14 degrés, ce qui est très très élevé, pour nous »,, Pierre Darriet directeur d’exploitation de Luchey-Halde

Avec ces vendanges avancées, les équipes vont savoir maîtriser les équilibres sucres et acidité au chai. Toutefois des questions se posent sur certains cépages pour les années à venir.

« Nos cépages commencent à connaître pour certains leurs limites, comme le sauvignon, le merlot… On voit bien que la sécheresse, les degrés alcooliques commencent à créer des soucis, on va devoir prendre des mesures certainement au niveau de la conduite de la vigne et au niveau de l’irrigation… » Andrea Perrin oenologue et maître de chai au château Carbonnieux.

Cette année l’appellation Pessac-Léognan a eu une dérogation pour pouvoir arroser la vigne, peu l’ont fait, mis à part sur les jeunes plants.

En tout cas les vendanges des blancs risquent ici de se terminer début septembre et pour les rouges démarrer fin août et s’échelonner jusqu’à fin septembre, début octobre en Pessac-Léognan.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix et Sarah Colpaert :

29 Juil

Incendies en Gironde : 1000 places pour le match d’ouverture de l’UBB et des bouteilles de vin offertes aux pompiers girondins

C’est un élan de solidarité qui se poursuit avec les pompiers de Gironde et d’autres départements qui ont sauvé de nombreuses habitations et la forêt des Landes de Gascogne. Le CIVB et l’UBB ont décidé de les remercier à leur manière en offrant 1000 bouteilles et 1000 places pour le match de rugby Bordeaux-Toulouse; le syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur collecte aussi d’autres bouteilles pour les pompiers girondins.

Grâce au professionnalisme des 3000 pompiers mobilisés durant plus de deux semaines sur le front des incendies de La Teste et de Landiras en Gironde depuis le 12 juillet, aucune victime n’est à déplorer et des communes entières ont été épargnées par les flammes. 20 800 hectares ont toutefois brûlés, mais comme le soulignait lundi la Préfète de Gironde, Fabienne Buscio, le bilan aurait pu être pire 50 000 hectares de plus de forêt auraient pu brûler. Si 5 habitations ont été détruites (ainsi qu’une discothèque, un restaurant et 5 campings), 2870 maisons ont pu être sauvées par les pompiers, ce qui représente des efforts considérables.

Allan Sichel, président du CIVB, et Laurent Marty, président de l’UBB, dans un communiqué commun ont déclaré:

Nous nous associons pour remercier ces hommes et ces femmes exemplaires, et saluer leur courage, leur dévouement, leur ténacité, malgré des conditions d’intervention dantesques », Allan Sichel CIVB et Laurent Marty UBB

Aussi « le club de rugby de l’Union Bordeaux Bègles (UBB) leur offrira 1000 places pour le match d’ouverture de la saison, Bordeaux-Toulouse, le dimanche 4 septembre. Un tour d’honneur des pompiers avant le coup d’envoi donnera au public l’occasion de les applaudir et de les remercier.’

De son côté le CIVB, a décidé d’offrir aux pompiers girondins 1000 bouteilles de vin, et le syndicat viticole de Bordeaux et Bordeaux Supérieur a décidé aussi de se mobiliser et fiat un appel à ses adhérents afin de collecter d’autres bouteilles et de les distribuer directement dans l’ensemble des caserne de la Gironde. « N’hésitez pas à déposer un carton de 6 bouteilles à l’accueil du syndicat et un carton de remerciement avant le 26 août » selon la lettre d’information du Syndicat des Bordeaux.

28 Juil

Vignoble de Bordeaux : les premiers stigmates de la sécheresse…

Ce n’est pas encore dramatique, mais par endroits la sécheresse se fait bien sentir avec des blocages des baies, quelques feuilles sèches et marrons… 2 épisodes de canicule de juin et juillet en sont la cause, un autre est à venir la semaine prochaine. Le manque d’eau de cet hiver et du printemps est désormais accentué. Même si le système racinaire de la vigne est très profond, les jeunes vignes souffrent et pourraient décrocher… Reportage à Génissac et Galgon.

Mathieu Jabouin devant ses pieds de merlots de 10 ans qui souffrent du manque d’eau © JPS

Des feuilles prématurément sèches et marrons… Pour Mathieu Jabouin, vigneron à Génissac en Gironde, la sécheresse se fait déjà cruellement sentir sur ces pieds de merlots âgés de 10 ans. Sur ce terroir de grave très drainant, la température en plein soleil a pu dépasser les 55° durant les épisodes les plus chauds, aussi ces quelques pieds de vigne qu’il nous montrent risquent de ne pas aller au bout et donner de récolte…

« On voit ici ces feuilles vertes commencent juste à flétrir, ça c’est des rescapées, après elles deviennent comme cela, elle évapore de l’eau que contient la plante et puis après, une fois qu’elle est complétement sèche, on le voit, on l’entend, elle tombe, donc c’est un automne prématuré, sauf que là on a besoin de toutes les feuilles pour faire la photosynthèse et pour aller jusqu’au mois de septembre pour la récolte », commente Mathieu Jabouin du château Le Tros.

Le manque d’eau se traduit par un phénomène de blocage… La baie ne grossit plus, elle a peu de jus voire se déssèche (phénomène de raisin de corinthe visible sur certaines baies)…

4600 pieds de malbec plantés mi-juin chez les vignobles Gabard, il a fallu en replanter 1/3 aussitôt desséchés © JPS

Seuls les jeunes plants peuvent être arrosés (car il est interdit d’arroser la vigne, sauf dérogation) comme ici ces malbecs à Galgon, tous les 3-4 jours. 4600 ont été plantés mi-juin, mais 1/3 n’a pas résisté. Pour Stéphane Gabard, président du syndicat viticole Bordeaux et Bordeaux Supérieur, cette sécheresse est pire que 2003…

Pour Stéphane Gabard, la sécheresse serait pire que celle de 2003 © JPS

« La sécheresse de 2003 avait été une canicule sur le mois d’août, là on a déjà eu un épisode caniculaire avec des températures à plus de 40° sur le mois de juin, on a eu un deuxième épisode sur le mois de juillet et là quelque soient les modèles météo on n’a pas de prévision de pluie sur 15 jours ou 3 semaines, sachant que sur le mois de juillet on a eu 0 millimètre de précipitations, donc on est vraiment dans un phénomène plus sévère que 2003 et surtout beaucoup plus précoce », selon Stéphane Gabard.

De jeunes plants de malbec qui n’ont pas résisté au premier épisode de sécheresse de juin, qu’il a fallu remplacer © JPS

Depuis 2017, le gel, la grêle; le mildiou et quelques épisodes de sécheresse ont diminué la production de vin à Bordeaux (2017: 3,5 millions d’hectolitres, 2018 : 5 m , 2019: 4,9 m ; 2020: 4,4 m et 2021: 4 m hl) alors qu’elle dépassait traditionnellement les 5 millions d’hectolitres (même lors de la sécheresse de 2003 : 5,5 m hl).

Le salut pourrait venir de pluies espérées en août, qui pourraient regonfler les bais de 25 à 30 %), (et en ce moment de matinées plus fraîches) car comme le veut le célèbre adage août fait le mou.

Regarder le reportage de Jean-Pierre Stahl et Karim Jbali :

12 Juil

Yann Arthus-Bertrand inaugure son expo « vignerons » à la Cité du Vin de Bordeaux

« Instant d’émotion hier soir pour les vignerons de Blaye qui ont pu apprécier le travail du génie de la photo qui sait mettre l’humain en avant et avant tout. Il a tenu à être là, ce mec engagé pour la survie de la planète, ce témoin de l’évolution du climat et de la sauvegarde de la planète. Bravo Yann pour cette belle restitution.

« Le vin, c’est la FRANCE, c’est le goût de la terre… » dixit Yann Arthus-Bertrand …

Yann Arthus-Bertrand a réalisé de nombreux reportages, documentaires et notamment la Terre Vue du Ciel est un photographe émérite qui a sillonné la planète Terre et a pris conscience de l’urgence climatique et des dangers pour la planète.

C’est en toute amitié et humilité qui a répondu à l’invitation des vignerons de Blaye de venir les immortaliser, enpréambule de son film « France une histoire d’amour… »  

Il a voulu ainsi partir à la rencontre des français et de leur fibre, afin de les restituer le plus fidèlement possible…. Et ainsi de relater une réflexion d’une viticultrice qu’il a adoré , sur le ton de l’humour, « mon mari est moche sur la photo, mais mon chien est bien… »

 

Et ainsi de relater une réflexion d’une viticultrice qu’il a adoré , sur le ton de l’humour, « mon mari est moche sur la photo, mais mon chien est bien… »

 

Regardez le reportage lors de son shooting photo à Blaye en novembre dernier. Côté Châteaux y était: lire ou relire :

Yann Arthus-Bertrand en Gironde : « une histoire d’amour » avec les vignerons du Blayais

Regardez le reportage par Jean-Pierre Stahl et Guillaume Decaix :

11 Juil

Allan Sichel nouveau président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux

C’est de tradition, au CIVB on alterne la présidence entre un viticulteur et un négociant. Cette fois ci c’est une double tradition car Allan Sichel succède à Bernard Farges, après avoir déjà succédé à Bernard Farges déjà en 2016.

Allan Sichel à gauche au Hangar 14 pour la dégustation de l’Union des Grands Crus en avril 2019 © JPS

A la tête de la Maison Sichel depuis 1998, Allan Sichel célèbre négociant de la place de Bordeaux (qui compte 300 maisons de négoce) redevient président du CIVB; ce n’est pas une première pour lui car il a déjà été élu en 2016, un certain 11 juillet déjà. Sans doute la même date en l’an de grâce 2022 a du inspiré le même dénouement, en ce 11 juillet l’assemblée générale a donc réélu Allan Sichel comme nouveau président. Il succède à Bernard Farges, qui lui même a déjà effectué 2 mandats (non successifs bien sûr).

Bernard Farges et Allan Sichel  en 2016 à la Cité du Vin © Jean-Pierre Stahl

Allan Sichel, comme Bernard Farges, connaît bien les dossiers, ayant déjà été président de la Fédération des Négociants de Bordeaux et de Libourne de 2010 à 2016, puis président du CIVB de 2016 à 2019, et vice-président de 2019 à 2022. Certains regretteront un manque de changement de têtes nouvelles, mais bon, l’assemblée générale est souveraine et a parlé.

Allan Sichel, Président du CIVB © Jean-Bernard Nadeau

Des enjeux importants vont être à l’ordre du jour de cette nouvelle présidence comme la relance de la commercialisation des vins de Bordeaux en perte de vitesse sur certains marchés, les défis du changement climatique, le virage vers une transition environnementale ou écologique, et des dossiers épineux comme la superficie du vignoble de Bordeaux, faut-il ou non la réduire…? Bon courage à la nouvelle équipe.

08 Juil

Bordeaux : une nouvelle équipe au Bistro des Vignerons de Tutiac

C’est un peu un cheval de Troie en terre bordelaise. Le bistro des Vignerons de Tutiac, qui regroupe 520 vignerons,  dont Côté Châteaux avait suivi son implantation non loin de la porte Cailhau est un bar à vins-brasserie tenue par les Vignerons de Tutiac. L’équipe a été remodelée avec un nouveau chef et un nouveau manager.

Vous ne le connaissez peut-être pas encore mais le jeune chef de 27 ans Bastien Castagne a pris les commandes de la cuisine des Vignerons de Tutiac à Bordeaux, il se propose de vous faire découvrir une « cuisine brute et franche mais raffinée aux couleurs végétales ».

Fils d’une maman cuisinière à Banyuls, Bastien Castagne s’est formé auprès des meilleurs, notamment Jean Sulpice à l’auberge du père Bise à Talloires et a aussi exercé comme chef gastronomique en Australie au sein d’un restaurant japonais Blanca à Sydney, mais aussi dans un resto aux couleurs de l’Italie.

Nul doute qu’il va faire preuve d’imagination au Bistro des Vignerons tout en mettant en avant la cuisine du Sud-Ouest.

Quant au nouveau Manager, il s’agit de Laurent Mars, qui a grandi du côté de Fronsac, au domaine familial Haut-Merley. Devenu barman dès 19 ans, il a choisi cette voie et a travaillé notamment comme maître d’hôtel aux villas du Lagon, un 5 étoiles à la Réunion, puis 11 ans en Polynésie dans un autre bel établissement. Passant par l’île de Ré ou encore en Suisse, nul doute qu’il saura faire partager sa passion du vin et du service aux clients du Bistro des Vignerons de Tutiac, pour faire découvrir les vins de Tutiac présents dans 15 appellations de Bordeaux.

Adresse 10 rue du Palais à Bordeaux, 05 57 88 22 42 , le bistrovignerons@tutiac.com

 

07 Juil

Après les incidents climatiques, la chambre d’agriculture de la Gironde lance un fond de solidarité exceptionnel

Après les terribles épisodes de grêle de juin et notamment du 20 juin, la Chambre d’Agriculture de la Gironde vient d’annoncer qu’elle lançait un fonds de solidarité exceptionnel afin d’intervenir rapidement envers les plus touchés, avec une rapprochement pour fédérer les initiatives publiques et privées. Voici en substance le communiqué de la Chambre d’Agriculture.

« 14 000 : c’est le nombre d’hectares touchés par les épisodes de grêle en Gironde au mois de juin. Maraîchage, fourrage, vigne, forêt, céréales, légumes de plein champ, vergers : aucune culture n’a été épargnée.  

Pour certains agriculteurs, impossible de remettre leurs cultures en production immédiatement, faute de trésorerie pour ré-acheter semences et plants. Pour déblayer les serres, pour acheter du matériel. D’où l’urgence à leur apporter une aide financière.  

C’est pourquoi la Chambre d’Agriculture de la Gironde lance un fonds de solidarité exceptionnel destiné à ceux dont la trésorerie ne permet pas de faire face aux premiers travaux suite aux sinistres.

Faire vite pour permettre de redémarrer

La Chambre d’Agriculture propose des critères d’intervention liés aux dépenses de redémarrage immédiat de l’activité agricole en complément des mesures nationales.

La gestion de ce fonds, destiné à fédérer l’ensemble des initiatives et éviter un éparpillement des dispositifs, associera l’ensemble des contributeurs, les services de l’Etat et tous les syndicats agricoles. Quant à son usage, il fera l’objet d’un contrôle strict sous la responsabilité de la Chambre d’Agriculture en tant qu’Etablissement Public.

Sauvegarder l’agriculture girondine

« Alors que la crise du covid et la guerre en Ukraine ont remis la question de la souveraineté alimentaire au centre des préoccupations et des questions géo-politiques, il est essentiel de soutenir la production agricole locale » rappelle Jean-Louis Dubourg, Président de la Chambre d’Agriculture de la Gironde. Et d’ajouter qu’il faut « tout mettre en œuvre pour maintenir et développer les exploitations du département ».  

La priorité porte aujourd’hui sur les éleveurs, qui doivent trouver des solutions pour assurer l’alimentation de leurs troupeaux. Les maraîchers également, dont les installations ont été pour beaucoup détruites. Et bien entendu les viticulteurs, dont certains étaient déjà dans une situation économique très fragilisée ».  

Avec Chambre d’Agriculture de la Gironde