16 Mar

« Vin de paille » contre « vin paillé »: le vin de paille vient de gagner…

Une fois de plus c’est une histoire de chapelles, presque cloche-merle. Mais il en va de la reconnaissance de noms, comme la bataille autrefois autour du Champagne que seule la Champagne aujourd’hui peut revendiquer. Là il s’agit de ce nectar, le vin de paille, emblème du Jura. Les Corrèziens doivent abdiquer malheureusement pour eux leur vin paillé.

vin_paille_140312 La société de viticulture du Jura avait avancé un « caractère confusant » de la mention “vin paillé” par rapport à celle de “vin de paille” usitée par ses producteurs.

Nous sommes toujours intervenus pour défendre nos producteurs, insiste le directeur de la société de viticulture du Jura, Daniel Cousin. Il n’était pas question de laisser s’installer la confusion dans l’esprit du consommateur. »

Quant au syndicat du vin paillé de la Corrèze, il se plie à la décision du conseil d’État, tout en regrettant de voir s’éteindre une tradition vieille, selon lui, de plus de 200 ans.

Une décision qui va avoir des conséquences pour la vingtaine de  producteurs corréziens qui sortent 50.000 bouteilles chaque année.

« Le projet de vin paillé a été relancé en 1999, la première production date de 2003. Aujourd’hui, on repart une quinzaine d’années en arrière », pour Dominique Pessoz.

 Le syndicat des viticulteurs corréziens espère négocier avec l’INAO, l’institut national des appellations d’origine, pour continuer à vendre le vin paillé jusqu’au millésime 2011.

Pour ce qui est de trouver un nouveau nom ou une marque commerciale, les producteurs vont en discuter lors de l’assemblée générale du syndicat, le 25 mars.

Regardez le reportage de France 3 Limousin de Thierry Girault et Morgane Tregouet

Intervenants : Jean-Louis Roche, président du syndicat du vin ppaillé de la Corrèze et Jean Mage, président de la fédération des vins de la Corrèze

Autre sujet de France 3 Franche-Comté de d’Isabelle Forboteaux et Hugues Perret

Intervenants: Alain Baud ,viticulteur, et ancien président de la Société de Viticulture du Jura, Daniel Cousin directeur de la Société de Viticulture du Jura et Jean-Louis Roche président du syndicat du vin paillé de la Corrèze

 

14 Mar

Exportations des vins de Bordeaux: la Chine chute…

Une baisse substantielle de – 16 % en volume vers la Chine et – 23 % vers Hong Kong plombe le bilan dressé, hier à Paris par le CIVB, de l’export des vins de Bordeaux: – 2 % en volume et – 6 % en valeur.

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La baisse du marché chinois vue par DIVA et Jean-Pierre Rousseau, directeur associé @ Thierry Julien – France 3 Aquitaine

« Le marché chinois a besoin de souffler », selon Bernard Farges le Président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux, qui confirme que « le marché avait une progression exponentielle depuis 2005″

L’exemple le plus flagrant, c’est celui de D.I.V.A.la maison de négoce bordelaise, désormais sous pavillon chinois (détenue à 70 % par un Chinois). Jean-Pierre Rousseau, directeur associé, avoue avoir enregistré une baisse de 50 % du chiffre d’affaire vers la Chine l’an dernier. (Fort heureusement, la part du marché export en Chine a été ramenée chez DIVA de 70 à 30 %).

Les explications sont simples et données par Jean-Pierre Rousseau avec son oeil d’expert: «  Il y a eu un engouement en Chine énorme, ça a été un raz-de-marée. Comme on dit les arbres ne montent pas au ciel, mail là ils sont allés très très haut, ils ont dépassés les gratte-ciels les plus hauts de  Poudong, le quartier d’affaire de Shangaï. La vague retombe c’est relativement logique. »

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Les dirigeants chinois ne peuvent plus offrir en cadeaux des coffrets de luxe de grands crus classés, leur gouvernement leur interdit © France 3 Aquitaine, lors de Vinexpo 2013

Il faut dire que le gouvernement chinois a freiné tout net la politique et la culture de cadeaux de grand luxe et notamment de crus classés, en particulier chez les fonctionnaires et ceux qui dépendent de l’Etat.

Grâce au marché Chinois, qui a enregistré des progressions jusqu’à 3 chiffres, le marché des vins de Bordeaux a pu rester à flots et se revigorer après la crise financière de 2008.

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Allan Sichel vice-président du CIVB et Président de la Fédération des Négociants en Vins de Bordeaux © Thrierry Julien- France 3 Aquitaine

Bordeaux exporte 25 % de ses volumes sur la Chine, ça représente un volume conséquent et c’est important qu’on ait plutôt une diffusion mondiale. Justement, il serait dangereux d’être beaucoup plus dépendant que cela de la Chine ! » selon Allan Sichel Vice-Président du CIVB.

Christophe Reboul Salze, Président the « Wine Merchant », enfonce le clou: « ça correspond à des exportations de vins qu’on a vendu, il y a une an, deux ans, avec le système de primeurs. Ce qu’il y a de certain, c’est que la baisse de commandes sur le marché actuel est supérieure à 50%

Pour ce dirigeant d’une grande maison de négoce à Artigues-près-Bordeaux qui a exporté jusqu’à 50% en Chine de 2009 à 2011:  » ils se retrouvent avec beaucoup de stocks et il y a beaucoup moins d’intérêt en ce moment. Il va leur falloir du temps pour digérer ces stocks. Ensuite, ça va redémarrer sur des bases plus saines, avec des gens mieux formés et des sociétés mieux capitalisées, plus spécialisées, je pense. »

« Seul point positif, les volumes expédiés vers l’Union Européenne sont en hausse de 5 % (1,03 Mhl) (mais baisse de 6 % en valeur). Vers l’Asie et l’Amérique du Nord, le repli est de 7 % en volume et 6 % en valeur.

En France, la baisse des ventes dans la grande distribution où 1 bouteille sur 2 est achetée, continue avec 190 millions de bouteilles (-3 %) pour un chiffre d’affaire de 906 millions d’euros (-1%).

L’année 2013 a vu l’inversion du ratio de stocks, amplifiée par une faible récolte 2013 estimée à 3.87 millions d’hectolitres (-27 % par rapport à 2012).

C’est surtout un choc brutal pour ceux qui n’ont pas de stock, d’autant qu’il y a en ce moment une remontée des cours de l’ordre de 25 % avec un tonneau vendu 1250 euros.

(Source bilan chiffré par le CIVB)

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Thierry Julien.

Interviews de Jean-Pierre Rousseau co-associé de DIVA et Allan Sichel, Vice-Président du CIVB.

Regardez l’interview de Christophe Reboul Salze, Président de « the Wine Merchant »

 

13 Mar

Vino Business fait des vagues…

Le livre d’Isabelle Saporta « Vino Business » est à peine sorti, jeudi 6 mars, qu’une plainte en diffamation a été déposée contre Albin Michel et son auteure par Hubert de Boüard et ses avocats. Ce dernier affirme dans son communiqué: « Isabelle Saporta accuse dans son ouvrage, de manière totalement infondée, le propriétaire du Château Angélus ».

Côté Châteaux a comme politique de laisser les choses se décanter…comme un bon vin mais aussi de traiter en urgence quand l’actu le commande. En l’occurence, ce livre n’a pas d’urgence en soit car il se présente comme une enquête sur des états de faits soit-disant constatés sur plusieurs années (comme les prix à l’hectare qui ont explosé à Pomerol, mais ce qui est rare est cher) avec des fois des portes ouvertes enfoncées (les financiers ont fait grimper les prix) car des sujets ont déjà été traités maintes fois par les JT. Mais tout de même, c’est un condensé de thèmes qui portent à polémique. Là où ça devient urgent, c’est que depuis hier, un dépôt de plainte pour diffamation s’est invité dans cette histoire, il faut bien dire, pas bien claire à la base entre les deux protagonistes. L’objet du tournage (car c’était un tournage initialement) n’était pas celui annoncé au personnage principal du livre, ni d’ailleurs le livre lui-même. Voilà pour l’à propos. Qui a tort qui a raison, la justice le dira prochainement.

Isabelle Saporta a lancé jeudi dernier son livre « Vino Business », un titre accrocheur, qui déjà a été tiré à 30 000 exemplaires (255 pages chez Albin Michel, 19 euros), et qui  envisage déjà un retirage. Depuis « ça remue » nous a confié Chantal Mamou Mani, son attachée de presse chez l’éditeur.

Isabelle Saporta a commencé à lancer son livre par une interview accordée à Thomas Sotto, dans la matinale d’Europe 1, normal, puisqu’elle est journaliste chroniqueuse à Europe 1 depuis peu, avant d’avoir exercé à RMC, Francer Inter, auprès de Jean-Pierre Coffe, et à Mariane. Elle réalise par ailleurs des documentaires, et tiens justement un qui s’appelle « Vino Business » qui sera diffusé en prime-time sur France 3, « entre mai et septembre » (elle ne savait pas).

Isabelle Saporta

Isabelle Saporta © Albin Michel

Jointe ce matin, par téléphone, Isabelle Saporta nous déclare:  » j’ai enquêté pendant deux ans, et plus précisément, puisque vous allez me poser la question, auprès d’Hubert de Boüard, je l’ai suivi un an, très régulièrement, pour les besoins d’un documentaire diffusé en prime sur France 3. » (de mars à décembre 2013)

Un quart du livre concerne le classement de Saint-Emilion: « je savais que ça allait enflammer les esprits, les enjeux financiers sont colossaux ! »

« J’avoue que la virulence des attaques…j’ai été attaqué en tant que femme, sur ma personne, ça a été d’une virulence énorme. Tous les porte-flingues sont montés au créneau…Quand une femme fait une enquête, on a le droit de la traiter de salope ! »

« D’ailleurs, poursuit-elle, il y a une excellent papier dans le point »: « Vino business, le bruit et la fureur » par Jacques Dupont.

mais aussi un autre papier de notre autre confrère César Compadre de Sud-Ouest: « un livre bouchonné au parfum d’approximation »

« Il (Hubert de Boüard) m’a fait savoir qu’il voulait attaquer par différents canaux. Il voulait faire un référé pour l’interdire, finalement, il ne l’a pas fait. La plainte ? Je ne suis pas étonnée qu’elle arrive, mais étonnée qu’elle arrive aussi tard. Je lui ai transmis le livre très tôt. J’ai fait un travail de journaliste, j’ai fait jouer le contradictoire. »

Tout le monde savait pourtant qu’il y avait ce classement de Saint-Emilion qui était attaqué !  

« Je suis presque soulagée qu’elle soit arrivée. Maintenant elle est là. Les faits que j’avance sont solides. »

Depuis la parution, Isabelle Saporta a été invitée de nombreux plateaux pour la promo et le brûlot qu’elle livre:  » c’est un sujet magnifique, qui intéresse le grand public, et effectivement il y a une système de classement mis à mal. C’est normal que cela intéresse les gens. Moi, je porte les dysfonctionnements du système. Ils savaient à qui ils avaient affaire, puisque j’ai écrit « le livre noir de l’agriculture chez Fayard ». Qu’est-ce qu’ils croient que toute la presse est courtisane ?!? Non, je fais mon boulot. »

Hubert de Boüard, co-propriétaire d’Angélus à Saint-Emilion.

Hubert de Boüard, que nous avons contacté également ce jour, nous a confirmé qu’il déposait plainte en diffamation avec ses avocats conseils habituels Jean-François Dacharry de Bordeaux et Jean-Yves Dupeux du barreau de Paris.

Une plainte en diffamation à l’encontre de la publication « Albin Michel » mais aussi de son auteure Isabelle Saporta.

Hubert de Boüard nous relate les circonstances de sa rencontre et de l’acceptation du tournage avec Isabelle Saporta: « D’abord, elle m’a suivi en disant que c’était une émission « une année dans les vignes d’un vigneron », à aucun moment elle ne lui a annoncé l’autre titre, le but qu’elle suivait, ni qu’elle allait en faire des choux gras: « je ne savais pas qu’elle allait écrire un livre… » J’ai accepté avec tout mon coeur le tournage. » Trahi ? Sans doute, la couleur n’a pas été annoncée de cette manière. Pour l’heure, Hubert de Boüard veut essayer de « laisser retomber la pression médiatique » et s’exprimera un peu plus tard nous confirme Stéphanie Prunier, partner associée chez Havas worldwide Paris.

« Hubert de Boüard est complétement clair sur cette histoire et elle (Isabelle Saporta) raconte n’importe quoi, mais on en apportera la preuve », précise Stéphanie Prunier.

 Dans son communiqué, Hubert de Boüard précise: « au regard des informations erronées contenues dans le livre Vino Business, le propriétaire du Château Angélus a déposé plainte du chef de diffamation publique contre son auteure Isabelle Saporta et son éditeur. » 

« Dans le cadre du renouvellement du classement 2012 des crus de l’AOC Saint-Emilion grand cru, toutes les garanties ont été apportées pour assurer son impartialité :  
le classement a été mené par des organismes certificateurs indépendants. La Commission du classement Saint-Emilion était constituée de personnalités expertes étrangères à ce terroir dont l’impartialité était garantie par une déclaration d’indépendance. »

« Les critères d’évaluation et le système de notation figuraient dans le règlement. Ils étaient donc connus de tous, y compris des candidats. Le règlement de classement a été homologué par les ministères de l’Agriculture et de l’Economie, puis publié au Journal officiel. »

« Autant d’éléments qui démontrent qu’Isabelle Saporta accuse dans son ouvrage, de manière totalement infondée, le propriétaire du Château Angélus. »

12 Mar

« Ami, entends-tu le coeur du vigneron, comme il saigne… », le chant des partisans façon vignerons « oubliés »

50 tracteurs, 200 vignerons sont sortis des vignes pour protester et dire qu’ils sont des « oubliés ». Ni le gouvernement, ni les collectivités locales, ni l’interprofession ne leur sont venus en aide de manière significative après les orages de grêle de 2013.

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Quel avenir pour ce fils de vigneron ? © Jean-Pierre Stahl

Ils se sont donnés rendez-vous à Branne et à Saint-Magne-de-Castillon vers 9 heures, ce matin. Certains le visage marqué par des années de labeur à la vigne, d’autres au contraire, la frimousse toute lisse d’un avenir qui aurait pu être prometteur. Deux petits bouts, fils de vignerons, dont l’un porte fièrement une pancarte « en grève » devant une énorme et vieille machine à vendanger (preuve qu’à Bordeaux tous ne roulent pas sur l’or!)

20140312_092645En file indienne, les tracteurs et camionnettes ont effectué une opération escargot, puis un concert de klaxons devant la sous-préfecture de Gironde pour saluer les aides tant attendues depuis la visite dans les vignes sinistrées le 30 Août dernier de Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture. Un arrêt de plus de deux heures à Libourne, avec une succession d’interventions sur une estrade installée sur la place centrale en face de la Mairie aura au moins permis au brouillard persistant à laisser place à un soleil rayonnant. Preuve que les choses peuvent s’arranger…

Au retour, la délégation reçue par le sous-préfet a dressé le topo : « remontez-moi l’information, car nous ne savons rien », selon Loïc De Roquefeuille, vice-président de SOS vignerons Sinistrés, qui s’exprime sur l’estrade. Et il poursuit sur l’entretien de 45 minutes avec le représentant de l’Etat. « On est prêt à faire quelque chose mais à ce jour, on n’a reçu qu’un seul dossier. Allez vers les banques, les garanties, c’est l’Etat qui va vous les donner. L’Etat pourrait être là comme caution auprès des banques. » Pour SOS Vignerons Sinistrés, ils seraient 500 vignerons en grandes difficultés. Aussi ils se disent que la prochaine fois, il va falloir être plus nombreux et parler un peu plus fort. « La prochaine étape, ce sera le préfet ! »

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Paul Cardoso, l’un des vignerons « oubliés » sinistrés en pleine discussion avec le député PS Florent Boudié © JPS

Les élus de Libourne sont tous là, le maire PS, Philippe Buisson, mais aussi le député UMP, Jean-Paul Garraud, qui se présent contre lui, et Florent Boudié, l’autre député PS qui a toujours, aussi, une oreille attentive et est monté au créneau pour les défendre, quitte à se faire taper sur les doigts par François Hollande, car c’est bien connu, il n’y a plus d’argent dans les caisses de l’Etat.

Les aides directes de l’Etat sont insuffisantes, il faut inventer un système de solidarité nationale, ici en Gironde et partout ailleurs en France qui permet de pallier cette difficulté, dans l’urgence ! », selon Florent Boudié Député PS de Gironde.

20140312_110041Au chapitre des absents, l’interprofession, en l’espèce le CIVB. Mis à part un drap hissé sur la vendangeuse « vengeresse » où il est inscrit « Farges dégage » (un slogan qui rappele les printemps arabes, pas forcément du meilleur goût mais cela traduit le désarroi), pas de représentant du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux.

Le CIVB ne souhaite plus répondre à leurs critiques.

20140312_110121Lors d’une réunion en décembre, le Président du CIVB leur avait précisé qu’il était réglementairement « impossible d’utiliser les caisses du CIVB pour des aides directes », Bernard Farges a écarté la possibilité de toute baisse des CVO. Avec la petite récolte qui s’annonce (3,9 millions hectolitres) et la baisse des sorties de chais, le budget du CIVB se trouverait déjà amputé de 4 millions d’euros pour 2014.

Toutefois le vice-président de SOS Vignerons, Loïc de Roquefeuil souhaite « même s’ils ne nous donnent pas d’aides directes, au moins qu’on nous supprime momentanément les taxes, la Mariane  sur les capsules qui représente 25 centimes sur chaque bouteille. »

 Et d’entonner en coeur à la fin de leur rassemblement le chant des partisans façon vignerons sinistrés: « amis entends-tu le coeur du vigneron comme il saigne ! »

Reportage Jean-Pierre Stahl et Bernard Hostein-Aris

 

 

 

 

11 Mar

Le jour des « oubliés »: « on n’a rien touché, c’est de l’enfumage ! », selon la Présidente de SOS Vignerons Sinistrés

Le jour des « oubliés », c’est demain. « SOS Vignerons Sinistrés » a convié ses adhérents et tous les vignerons victimes des orages de grêle de l’été dernier à manifester en tracteurs depuis Branne et Saint-Magne-de-Castillon jusqu’à la sous-préfecture de Libourne en Gironde.

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Antoine Bonneaud a été grêlé à hauteur de 85 % à Belvès © Jean-Pierre Stahl

Un véritable enfer, je vous dis ! La nuit du 2 août (2013), ce n’est pas l’abolition des privilèges (cf la nuit du 4 août 1789) car cela fait bien longtemps que des privilèges, ces vignerons, ils n’en ont plus ! Certains n’arrivent même pas à se sortir un Smic, quand d’autres se sont inscrits au RSA…

Belvès fait partie des communes les plus touchées de Gironde lors de l’épisode de grêle le 2 août 2013. Un épisode douloureux avec « des grêlons gros comme des balles de golf qui tombaient du ciel », nous explique Antoine Bonneaud, jeune vigneron de 29 ans. Il venait à peine de reprendre une exploitation en AOC Castillon Côtes de Bordeaux en 2010.

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L’association SOS Vignerons sinistrés avec le maire de Belvès © JPS

Et d’ajouter devant ses vignes meurtries: « j’ai été touché à 85 %, des pertes considérables (rendement 7,5 hectos à l’hectare), d’autant que les coûts de productions sont importants (130 000 euros pour lui) et les indemnisations extrêmement maigres (20 000 euros par les assurances). Ca me permet de couvrir 30 % des frais que j’ai actuellement. »

Une épreuve pour ce jeune vigneron méritant qui avait fait ses premières armes au Château l’ Angelus. Il cherchait à faire et fait de la qualité, vendant directement ses bouteilles  au particulier ou aux hôtels, cafés et restaurants (7 euros la bouteille). Et patatra…en pleine dégusation avec des clients, résidents dans ses chambres d’hôtes au Château Moulin de Bouty, le ciel lui tombe sur la tête…

Autre sinistré, Charles Faure, du Château Hyot-Beauséjour également en AOC Castillon, Côtes de Bordeaux: « je suis dans la vigne depuis 14 ans. » « 14 ans ? », lui fais-je répéter, oui j’avais bien deviné : »depuis l’âge de 14 ans ! ». Charles Faure, c’est ce vigneron de 66 ans dont  52 ans avec un sécateur…(ça peut laisser rêveur le commun des employés de bureau).

Il a encore l’envie, même s’il a passé le relais à son fils juste avant l’épisode de grêle. Mais c’est pour lui un crève-coeur de voir son fils qui s’en sort à peine…Il a été s’inscrire pour toucher le RSA. Il exploite 16 ha de vignes en Castillon, mais « depuis 2000, c’est dur, les cours ont chuté ! » L’an dernier, il n’a ramassé que 25 hectos à l’hectare. Et s’il venait à y avoir une autre calamité, comme un épisode de gel, qui pourrait encore menacer ce vignoble ce printemps… »là, j’arrête définitivement, c’est pas possible de s’endetter et de vendre la maison, et les biens qu’on a… »

1800 exploitations ont été impactées par ces épisodes dans la nuit du 26 au 27 juillet et du 2 août, 24 000 ha. Les plus touchés étaient 350 selon la préfecture, plutôt 500 d’après SOS Vignerons Sinistrés, qui précise qu’il y a un millier de vignerons pour lesquels c’est très difficile en ce moment.

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Au centre, la Présidente de SOS vignerons Sinistrés veut « retrouver un monde rural dynamique et joyeux » © JPS

Pour la Présidente de SOS Vignerons Sinistrés Florence Cardoso:  » Rien n’ a été fait, c’est un enfumage de mesurettes médiatisées, il faut absolument que les pouvoirs publics et notre filière prennent conscience de notre désarroi ! »

S’ils n’ont pas d’aides directes, Florence Cardoso ajoute « cela va se traduire par une cessation de nos activités, quand on va voir le banquier et qu’on est un peu fragilisé, c’est pas les banques qui vont nous aider…Il faudrait que l’interprofession puisse intervenir, que les pouvoirs publics réorientent leurs budgets pour nous aider directement. »

« On a décidé de ne plus se laisser faire, de retrouver nos territoires, on veut retrouver un monde rural dynamique et joyeux ! »

La manifestation des tracteurs est prévue demain matin aux environs de 9 h depuis Branne et Saint-Magne-de-Castillon. Ils prendront le chemin de la sous-préfecture de Libourne.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Bertrand Joucla-Parker

Des Racines donnent des Ailes aux Chartreuses en bord de Garonne

Mercredi, l’émission des Racines et des Ailes a réalisé un magazine « Sur les rives de la Garonne »: dans le Bordelais, le fleuve a favorisé le commerce du vin. Au 18ème siècle, il a fait la richesse de nombreux négociants à Bordeaux qui ont construit de magnifiques propriétés dans le vignoble : les chartreuses.

Sur les rives de la GaronneDes Pyrénées espagnoles où elle prend sa source, au vaste estuaire de la Gironde où elle se jette, la Garonne parcourt plus de six cents kilomètres à travers le Comminges, l’Agenais ou l’Entre-deux-Mers. Un long voyage au cours duquel le fleuve évolue. L’apport de ses affluents, comme la Neste, l’Ariège, le Tarn et le Lot, modifie le visage de la Garonne, sculpte les paysages.

A bord d’un hélicoptère, Didier TAILLEFER part en Espagne pour faire des photos aériennes de l’une des principales sources du fleuve : le Trou du Toro. Un site exceptionnel, au pied du massif de la Maladeta, où la Garonne disparaît sous terre avant de réapparaître au Val d’Aran. Une énigme géologique résolue par Norbert CASTERET en 1931.

Au cœur des Pyrénées, la Garonne donne naissance à un jardin de Cocagne : le Comminges. Dans le village de Huos, Rémy MARTIN a aménagé un verger-potager bio sur un ancien méandre du fleuve. Le sol regorge encore des galets dragués par le cours d’eau. Une véritable richesse pour les cultures.  Mais la Garonne est aussi célèbre pour ses crues parfois dévastatrices. Dans le village de Villeneuve-de-Rivière, Aurélie PAUMARD s’occupe de l’entretien des rives. Avec son équipe, elle nettoie les berges très endommagées par les récentes inondations. Un travail important pour redonner au fleuve son visage sauvage.

De nombreuses marchandises transitaient par la Garonne, ce qui en faisait un des axes de développement commercial majeur. Le bois de mature pour la marine de Louis XIV, le marbre destiné à Versailles et les produits agricoles, dont le célèbre pruneau d’Agen, étaient transportés sur le fleuve.

La ville d’Agen en est l’un des plus illustres exemples. Pendant des siècles, le fleuve contribue au développement de la ville. Mais la Garonne l’a aussi bouleversée, à cause de ses crues. Avec Bertrand LAGRANGE, marin naviguant sur le canal latéral à la Garonne, Bertrand SOLES, historien, Stéphane THOUIN, architecte, et Clément BOISSON, spécialiste des pruneaux d’Agen, nous allons découvrir l’histoire d’une ville intimement liée à celle de la Garonne et qui cache encore quelques trésors.

Dans le Bordelais, le fleuve a favorisé le commerce du vin. Au 18ème siècle, il a fait la richesse de nombreux négociants à Bordeaux qui ont construit de magnifiques propriétés dans le vignoble : les chartreuses. La plupart avaient vue sur la Garonne. L’historienne Adeline FALIERES nous emmène découvrir les plus belles d’entre elles.
A Loupiac, Jean LAPOUJADE et l’historien David SOUNY sont en quête de sites insolites. Ils sont invités à Sainte-Croix-du-Mont pour découvrir une spectaculaire falaise d’huîtres qui date de l’ère tertiaire.

Au sud de Bordeaux, le fleuve continue de faire vivre les riverains. Eleveuse de moutons sur une île comme Sarah Dumigron, ou pêcheur d’anguilles  comme Laurent Bajolle, chacun perpétue un art de vivre au bord du fleuve. Sur la rive gauche de la Garonne, un autre joyau : le château de Montesquieu. Edith Ouy et José Desfilis se battent pour préserver la mémoire de l’homme de lettres.

La Garonne se jette dans l’estuaire de la Gironde, dominé par l’imposante citadelle de Blaye, construite au 17ème  siècle par Vauban. C’est de là que part un convoi plutôt insolite : une aile d’Airbus A380 qu’il faut transporter jusqu’à Langon, en aval de Bordeaux. Défi majeur du trajet: le passage du pont de pierre, particulièrement bas et étroit, le pilote n’a que quelques minutes pour passer…

Ce pont est le premier à avoir été construit dans la ville, mais le plus impressionnant, c’est le pont d’Aquitaine régulièrement inspecté par Annie Monnier et Sébastien Born qui doivent grimper tout en haut des piliers pour s’assurer de sa sécurité…

10 Mar

François Pinault investit à Saint-Emilion et Pomerol: « c’est un partenaire exceptionnel » selon Paul Goldschmidt « pour aller vers l’excellence ».

La 6ème fortune française investit dans trois domaines à Saint-Emilion, Pomerol et Lalande-de-Pomerol…Après s’être offert Château La Tour en 1993, François Pinault investit dans les domaines de la Baronne Guichard, une « participation minoritaire mais significative » selon Paul Goldschmidt propriétaire et co-gérant.

Chateau Siaurac et son orangerie

Le Château Siaurac (AOC Lalande-de-Pomerol) et son orangerie © « Château Siaurac and Co »

 Siaurac (AOC Lalande de Pomerol) , Vray Croix de Gay (AOC Pomerol) et Le Prieuré (AOC St.Emilion, cru classé) voici les trois châteaux prestigieux dans lesquels François Pinault a pris une participation avec Artémis Groupe. Des châteaux qui avaient déjà montré leur savoir-faire, des châteaux que le business-man va sans doute contribuer à améliorer davantage.

Savoir Vivre Vray Croix de Gay (2)« C’est une augmentation de capital, qui va nous permettre d’investir dans notre groupe. » D’emblée, le décor est planté par Paul Goldschmidt, propriétaire et co-gérant de « Château Siaurac and Co« . Ce n’est pas une simple opération financière mais une transformation des trois châteaux qui s’annonce…

« L’idée de base, c’est qu’on a des terroirs magiques, il faut qu’on aille plus loin dans la mise en lumière! », selon Paul Goldschmidt

« On a Pénélope Godefroy qui nous a rejoint comme directrice technique. Elle était durant 7 ans responsable des vignes au château Latour à Pauillac ».

Ch‰teau le PrieurŽ , Grand Cru ClassŽ ˆ Saint Emilion.

Château le Prieuré, grand cru classé de Saint-Emilion © « Château Siaurac and co »

« Nous avons une vision à très long terme » a poursuivi Paul Goldschmidt. Nous voulons amener nos vins à leur plein potentiel. On investit dans les 3 domaines pour qu’on ait des vins exceptionnels. » Ce que l’on recherche « c’est aller vers l’excellence et investir. »

Le château Siaurac compte 46 ha de vignes et commercialise à l’année 300 000 bouteilles de son premier vin et du second.

Le Prieuré produit 30 000 bouteilles (2/3 de premier vin et 1/3 de second), quant à Vray-Croix-de-Gay 15 000 bouteilles (2/3 de 1er vin et 1/3 de second).

 

Bernard Solans, reconduit comme président de la Fédération des Coopératives Vinicoles d’Aquitaine

Bernard Solans, réélu à la présidence © PayssudLe conseil d’Administration de la Fédération des Coopératives Vinicoles d’Aquitaine, réuni le 3 mars 2014, a élu son Président.
M. Bernard SOLANS a été reconduit dans cette fonction.
La FCVA rassemble 50 caves coopératives de la région Aquitaine. Elles vinifient 25 % de la production régionale et regroupent près de 6 000 vignerons.
En plus de la reconnaissance et de la défense des spécificités des caves coopératives, les principaux chantiers en cours sont :
 Poursuite de la restructuration des outils de vinification. Depuis 2000, à volume vinifié constant, le nombre de caves coopératives a été réduit de 30 % ;
 Organisation de la mise en marché vrac ;
 Approche collective du marché export ;
 Développement des certifications dont, notamment, « qualité », « traçabilité », « développement durable » et « RSE » ;
 Formation des salariés ;
 Transmission du foncier en viticulture ;
 Attractivité de la coopération viticole ;
 Communication et information sur l’organisation coopérative.

Source: FCVA

09 Mar

Portes ouvertes à Saint-Emilion

 Du jeudi 1er au dimanche 4 mai 2014, réservez votre week-end à Saint-Emilion : le temps n’est plus un frein pour profiter d’une belle échappée dans le vignoble de Saint-Emilion !

images4jours d’évènement   4appellations 4heures de train de Paris  4 0 minutes de Bordeaux

Les viticulteurs des appellations de Saint-Emilion, Saint-Emilion Grand Cru,  Lussac Saint-Emilion et Puisseguin Saint-Emilion ouvrent les portes de leurs Châteaux.

UN PROGRAMME A LA CARTE DU JEUDI 1ER AU DIMANCHE 4 MAI 2014

 Plus de 70 châteaux de Saint-Emilion, Lussac Saint-Emilion et Puisseguin Saint-Emilion ouverts avec de nombreuses animations,

 Une Ecole du Vin pour se former à la dégustation et découvrir les Grands Crus Classés de Saint-Emilion,

 Un Dîner Vigneron, samedi 3 mai au cœur de la cité médiévale,  Des jeux concours.

Renseignements complémentaires sur www.vins-saint-emilion.com et à la Maison du Vin de Saint-Emilion Tél : 05.57.55.50.55

« Saint-Emilion: un mystère de pierres »

Cap Sud-Ouest a réalisé un exceptionnel magazine sur Saint-Emilion, son histoire millénaire, et ses châteaux viticoles prestigieux, comme Ausone et Cheval Blanc.

image005Classée au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco, cette cité midiévale renferme ses secrets et des histoires insolites, que Cap Sud Ouest vous propose de partager. De la découverte de la cité à ses origines, en passant par ses catacombes jusqu’aux découvertes plus récentes de cette cité unique au monde, découvrez ces images époustouflantes vues du ciel avec le drone d’Eric Perrin et une plongée dans ces caves souterraines où la température reste quasiment la même toute l’année.

Côté vignobles, le légendaire château Ausone, le non moins célèbre Cheval Blanc ou encore Villemaurine et Guadet ont ouvert leurs grilles et leurs chais à Cap Sud Ouest. Une escapade à Saint-Emilion qui se termine au coeur de l’église monolithe du XIème siècle.

Si une avant-première est organisée mardi 18 mars sur invitation à 18h30 au château Soutard, en partenariat avec l’office de tourisme de saint-Emilion, la diffusion de « Saint-Emilion: un mystère de pierres » est prévue sur France 3 le 29 mars à 16h20. 

Par ailleurs, un autre Cap Sud Ouest mettra également à l’honneur les vieilles pierres dans « Lot-et-Garonne, Dordogne: le pays des bastides », le 5avril sur France 3 à 16h20, avec un voyage à Monflanquin en Lot-et-Garonne et à Monpazier en Dordogne.

Réalisation Martin Ducros.

Pour gagner des places à l’avant-première:

http://aquitaine.france3.fr/emissions/cap-sud-ouest/actu/assistez-aux-avant-premieres-cap-sud-ouest-st-emilion-et-pays-des-bastides.html-0