05 Avr
Archives de l'auteur : Jean-Pierre Stahl
04 Avr
Baisse de fréquentation sur la semaine des primeurs à Bordeaux : « -10 à -15 % selon l’UGC, les endroits qui ont des vins un peu moins côtés ont plus de casse au niveau des visiteurs, ça c’est sûr ! »
Baisse de fréquentation pour la semaine des primeurs. L’Union des Grands Crus de Bordeaux annonce – 10 à – 15 % pour leurs spots de dégustation. Certains endroits affichent nettement moins.
« Parker n’est pas venu cette année, parce que mal au dos », selon Olivier Bernard, le Président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux. C’est le plus illustre des absents de cette semaine de dégustation, le millésime n’aurait-il pas trouvé grâce à ses yeux ? Certains comme Jean-Luc Thuvevin assure qu’il viendra, mais un peu plus tard en mai.
« Ce millésime 2013 est peut-être un millésime d’opportunité », renchérit Olivier Bernard. « Il y aura des bonnes affaires à faire. Les gens sont arrivés ici on leur a dit que le film n’était pas bon. Finalement le film n’est pas mauvais, donc c’est l’agréable surprise, ils vont repartir de Bordeaux en se disant que ce millésime est un joli millésime. Ce sont des vins qui vont faire plaisir au consommateur dans les prochaines années, je n’ai aucun doute. »
« Sur les 250 marques de Bordeaux qui se vendent habituellement en primeurs sur un grand millésime, peut-être que cette année il y en a 100 ou 150 qui vont bien se vendre. Et peut-être qu’il va y avoir une centaine qui va avoir un peu plus de difficultés. Mais ces vins, qu’ils soient vendus en primeurs aujourd’hui, ou dans un peu plus d’un an ou deux ans au moment de la livraison, ils seront vendus. »
Les prix du millésime 2013 vont être raisonnables d’une manière générale, donc je n’ai aucune inquiétude sur le millésime ! »
Et Olivier Bernard de renchérir: « Ce qui est plus inquiétant, c’est le niveau de la production. Dans les propriétés, on a fait des petits volumes, donc on a des prix de revient élevé, un chiffre d’affaire qui est en baisse, donc on a cet effet de ciseau qui fait qu’on va sortir parfois des résultats négatifs. »
Le marché ne s’y trompe pas : « dans les dégustations des grands crus, il y a du monde, à 10 % près, dans les endroits qui ont été développés ces dernières années car tout le monde croyait qu’on pouvait vendre du vin en primeurs, mais les endroits qui ont des vins un peu moins côtés ont eu plus de casse au niveau visiteurs, ça c’est sûr ! »
Un négociant en vins de la place de Bordeaux nous confiait hier que pour lui « il y avait presque moitié moins de monde que pour les grands millésimes », les 2009 et 2010 présentés il y a respectivement 4 et 3 ans .
03 Avr
Adriana fait tourner les têtes à Beau-Séjour Bécot
Que d’excitation ces derniers jours…pas forcément pour le millésime 2013 ! Mais davantage pour la venue à Saint-Emilion d’Adriana Karembeu. Alors que certains n’avaient d’yeux que pour le top model, d’autres continuaient le business sans se tourner vers l’étoile. A chacun son diamant…
Le top model, Adriana Karembeu, a fait de l’ombre mercredi au millésime 2013. Vus sa taille et ses hauts talons, quoi de plus normal, et vu le millésime 2013, facile aussi. Quand on voit les regards envoutés et médusés des oenologues, importateurs et critiques, on comprend mieux comment elle s’est fait remettre « les Clés de Châteaux »…
Michel et Dany Rolland l’avaient invitée à l’occasion des vendanges 2013 qu’elle était venu faire au château Marjollia chez Philippe Porcheron (surtout pour le fun et les photos). Elle avait promis de revenir pour les primeurs au château Beau-Séjour Bécot, 1er cru classé de Saint-Emilion, où Michel et Dany Rolland présentaient les 150 vins qu’ils conseillent sous le nom « les Clés de Châteaux ». Entre Adriana et Michel Rolland s’est nouée une certaine complicité.
Depuis elle s’est intéressée à l’art de la dégustation et elle a tenu promesse de revenir pour réhausser, vue sa taille, la campagne des primeurs à Saint-Emilion. Si elle a apprécié quelques vins bien faits, d’autres experts du monde du vin l’ont dégusté du regard…
Qui de la barrique ou d’Adriana valait son pesant d’or, la petite histoire ne le dit pas. En tout cas, ce fut un moment fort apprécié (de pure plaisir ?) qui a fait le tour de la toile sur Facebook chez Dany Rolland (remise des Clés de Châteaux) ou encore sur PurePeople qui lui a consacré un vrai roman photo (le diaporama vaut le détour avec un Michel Rolland dans tous ses états et on le comprend…)
Yquem 2013 : « c’est le grand vin du millésime. La grande réussite est à Sauternes » selon Pierre Lurton
Le millésime 2013 est incontestablement réussi…en liquoreux (et en blancs). Yquem et Pierre Lurton étaient fiers de présenter leur 2013, ce mercredi soir au Grand Théâtre de Bordeaux. Un millésime sur la fraîcheur et la complexité que le maître du domaine compare aux 2001 et 2007.
« Le malheur des uns fait le bonheur des autres », ainsi va la vie du 2013 où le roi botrytis a enchanté Sauternes mais a fait pleurer les rouges. Cette petite phrase, c’est Pierre Lurton qui me la confie, sur un ton plutôt humoristique qu’ironique, en avant propos de sa grande soirée Yquem au Grand Théâtre de Bordeaux.
Une soirée où toute la place de Bordeaux est présente, mais aussi des amateurs et acheteurs étrangers, sur invitations bien sûr. Avec comme grand chef Jean-Pierre Vigato, chef de l’Apicius à Paris
Le PDG d’Yquem poursuit « l’hétérogénéité de floraison a toujours craint pour les rouges », alors que pour les liquoreux, on peut dire que ça a profité à Yquem « dans un système complexe où le botrytis s’est développé à droite et à gauche. C’est une année à botrytis assez prolixe. On a fait 4 à 5 tris, en vendangeant du 28 septembre au 28 octobre. »
C’est un millésime de botrytis, avec ses arômes de rôti, d’abricot sec. Un millésime de fraîcheur: il faisait frais le matin et frais la nuit. Le 2013 a été arrosé aussi. La fraîcheur a maintenu l’acidité, il est très aérien avec un botrytis très précis. D’un grand équilibre. Les Sauternes, comme je les aime. Pierre Lurton, PDG d’Yquem.
On est allé dans la complexité…140 grammes de sucre résiduel, 4 grammes d’acidité et 13, 2 ° d’alcool.
Après les dégustations dans les dizaines et dizaines de spots de primeurs, les amateurs sont arrivés ce soir prêts à se laisser aller au rêve. Comme se plaît à le dire Pierre Lurton: « arrivé sur Yquem, c’est l’oasis où tu te complaît où que tu te trouves… »
Quant à savoir si on peut rapprocher ce 2013 d’autres millésimes d’Yquem ?
« On est très enthousiasmé par le millésime 2013 d’Yquem. C’est le grand vin du millésime. Cette année, la grande réussite est à Sauternes. » (à décripter dans tous les sens par rapport aux rouges et par rapport à 2012 puisque Yquem n’avait pas sorti de grand vin.)
80 000 bouteilles de 2013 sortiront des chais d’Yquem, une année plutôt moyenne en volume où la selection a été rude. Quant à son prix ? Trop tôt. En primeurs ? Sans doute. « Ca ne va pas être en tout cas l’envolée lyrique des prix » assure Pierre Lurton.
Regardez l’interview de Pierre Lurton, Pdg d’ Yquem, réalisée par Jean-Pierre Stahl et Didier Bonnet
02 Avr
Stéphane Derenoncourt sur le 2013: « ça manque de concentration, ce sera un millésime léger, charmant, qui se boira plutôt vite »
Il fait référence dans le monde du vin à Bordeaux et en France, Stéphane Derenoncourt, le self-made-man, à la tête de Derenoncourt Consultants, qualifie le 2013 de millésime moyen, léger, sur le fruit, qu’il faudra boire assez rapidement. Il revient également sur le lynchage qu’il a vécu après son interview dans le Figaro où il annonçait que château Malescasse ne sortait pas de 2013. Ce château n’est pas le seul à ne pas sortir de 1er vin, il a 10 absents à « la Grappe », sa dégustation en primeurs, essentiellement dus aux ravages de la météo et de la grêle. L’histoire lui donne raison et Côté Châteaux soutient les gens qui défendent leurs idées. Et peut importe si le système à du mal à entendre des vérités. Ses paroles se boivent car il est dans le juste !
Jean-Pierre STAHL: « Vous organisez au château la Gaffelière (1er grand cru classé B de Saint-Emilion) la dégustation des vins en primeur, des domaines pour lesquels vous êtes consultant. Est-ce que cette année, pour le millésime 2013, il y a des absents ? »
Stéphane DERENONCOURT: « On conseille à peu près 65 châteaux à Bordeaux, on a 10 absents. Souvent localisés dans les appellations de Côtes de Bordeaux et de l’Entre-deux-Mers parce qu’il y a eu des gros problèmes de grêle. Et aussi, par malchance, des gens ont été pris par le botrytis, souvent par des infections avec les orages du mois d’août. L’orage, c’est très jaloux ! Il y a des gens qui ont pris beaucoup d’eau et ça a été très compliqué de tenir l’état sanitaire, donc ils ont vendangé trop tôt et les vins n’étaient pas au niveau d’honorer leur étiquette, donc ils ne présenteront pas. »
« Mais bon an mal an, les gens qui sont là, il faut les saluer surtout dans les petites appellations, car c’est quand même un millésime qui demandait beaucoup, beaucoup de moyens. Et il fallait un travail dans les vignes impeccable, une prophylaxie impeccable, et tout cela c’est de la main d’oeuvre, quoi ! Donc souvent ces crus qui n’ont pas les moyens, c’est avec leur passion qu’ils ont réussi à aller au bout et à présenter des vins qui sont étonnants de qualité dans ce millésime ! »
JPS : « Certains ont qualifié ce millésime d’inégal (cf OIivier Bernard, Président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux), vous vous diriez quoi ? Moyen ? »
SD : » Moi, j’ai toujours dit que c’était un millésime moyen. C’est un millésime moyen. Il y a des réussites incontestables. Par bonheur, il n’exprime pas des notes végétales. On n’a pas des vins avec des goûts de poivron, de lierre ou de légumes.
« On est plutôt sur des vins plutôt fruités, des jolies acidités, parfois un peu marquées. Disons que le problème du millésime, c’est un petit peu la concentration, ça manque de concentration, ce qui fait que ce sera un millésime léger. Mais quand on est parti sur des extractions douces, des recherches d’équilibre, ça donne un millésime qui est charmant, qui se boira plutôt vite. »
« Mais il ne faut pas oublier que ce millésime représente l’identité et la force de Bordeaux: on fait beaucoup de médiatisation sur des millésimes exceptionnels, mais si l’on regarde, il y en a deux à trois par décennie. Ca veut dire que dans 70 à 80 % des cas, quand on ouvre une bouteille de Bordeaux, ce n’est pas un millésime exceptionnel.Si Bordeaux est là où il est est en termes de notoriété et de reconnaissance mondiale de qualité, c’est grâce aux petits millésimes.Donc voilà, il faut le raconter tel qu’il est, l’assumer tel qu’il est. Le fait d’avoir eu une campagne un peu mouvementée fait que les gens ressortent de la dégustation agréablement surpris, parfois même impressionnés par certains produits. Donc je ne pense pas que ce sera un accueil qui sera mauvais au contraire. »
JPS : « La campagne a été justement mouvementée avec Malescasse qui n’est pas sorti, vous qui avez ouvert le bal en vous exprimant là-dessus, ça a été difficile à vivre cela ? »
SD : » Ca a été difficile à vivre, car en fait c’est une interview dans le Figaro qui a été mal tournée pour moi ! Je devais communiqué sur la décision qui a été prise à Malescasse, qui était une décision complètement isolée dans le contexte. Ensuite on a parlé du millésime et j’ai choisi d’en parler avec une certaine sincérité, j’ai dit ce que j’ai vécu: c’est un millésime moyen. On avait des vins réussis mais la plupart du temps assez légers, et si on n’avait pas mis tout en oeuvre pour réussir ce millésime, et bien on aurait fait des vins parfois médiocres. »
« Dans le Figaro, il ont eu la « bonne idée » de mettre en Une « Bordeaux 2013 un mauvais millésime », donc évidemment les Bordelais, qui ont lu cet article, l’ont lu d’une manière un peu biaisée. Après, ça a été une interprétation sauvage dans tous les sens. Ca s’est enflammé. Car aujourd’hui, il n’y a pas que la presse, mais aussi les blogs et les réseaux sociaux. C’est parti dans tous les sens et j’ai été un peu l’homme à abattre pendant quelques temps. »
JPS : » Donc un millésime moyen, petit, mais agréable ? »
SD : « Exactement.Et un millésime hétérogène surtout où chacun doit se remettre à faire son boulot. Les gens qui achètent du vin doivent venir sélectionner, certainement le négoce aussi, ils doivent défendre des produits sur lesquels ils sont attachés. Pour la production, c’est un millésime blanc, pour arriver à présenter ce genre de vin, et même chez les petits, il y a des sélections monumentales ! La floraison était mauvaise, on part sur une petite récolte et en plus il a fallu dans la plupart des cas sélectionner beaucoup. Donc c’est un millésime qui a coûté tellement qu’il ne rapportera pas. Surtout dans un monde à deux vitesses, où quand on demande 30 % de réduction à un cru qui vend ses bouteilles entre 100 et 200 euros, ce n’est pas le même jeu que celui qui vend entre 5 et 10. Ca aussi, c’est souvent un amalgame qui se fait souvent à Bordeaux et qu’il faudrait reconsidérer ! »
01 Avr
Primeurs à Bordeaux: un « millésime assez moyen » qui ne déplace pas les foules
Décrié avant même sa sortie, le millésime 2013 est « inégal » pour les uns, « petit » pour les autres, « moyen » pour la majorité et « classique » comme le disent avec malice les Bordelais. Bref, ce n’est pas un millésime d’anthologie. Il y a de bonnes surprises et des déceptions.
On ne se bouscule pas cette année, comme en 2010 pour la sortie du 2009 ou encore pour le superbe millésime qui a suivi, le 2010. Inutile d’avancer comme les autres années qu’il y a 6 000 professionnels venus de toute la France et de l’étranger, car on ne les a pas vus (aussi nombreux que les années précédentes).
Ce matin pour la dégustation des 200 Crus Bourgeois du Médoc présentés au Château d’Arsac, il n’y avait que 500 pré-inscriptions, contre 650 il y a deux ans au même endroit pour le millésime 2011. Philippe Raoux, le propriétaire du Château d’Arsac, espère malgré tout « 1 500 professionnels » sur ces 3 jours.
Pour Laurent Gilbert, négociant à Bordeaux, à la tête de « Wine and Trust », ce millésime n’est pourtant pas à enterrer de suite, bien au contraire. » Les attentes sont tellement basses, la presse a été , je pense, et certains critiques, un peu rapide (s)…et j’ai été personnellement agréablement surpris. » Et de nommer ces pépites qui l’ont enchanté depuis lundi comme Pressac, Bellefont-Belcier ou Arsac…
Il faut dire que ce printemps frais et pluvieux a retardé la floraison, il y a eu pas mal de coulure, sans compter les orages de grêle durant l’été qui ont ravagé certains vignobles et il n’y a pas eu de véritable été indien, mais de la pluie fin septembre qui a précipité les vendanges et la pourriture…
Il y a 30 ans, il n’ y aurait sans doute pas eu de millésime. Franck Bijon, directeur technique du château Larose-Trintaudon affirme: « très honnêtement les progrès de la viticulture et de l’oenologie font qu’aujourd’hui, même dans des situations compliquées, et il faut dire que 2013 était compliqué, les viticulteurs sérieux font de bons vins. »
A Saint-Emilion, aux primeurs qui portent le joli nom évocateur de « la Grappe », c’était la queue à l’entrée vers 10h. Ici, pas de pré-inscription, c’est un peu plus décontracté. On est au château la Gaffelière, qui accueille Stéphane Derenoncourt, le self made-man consultant, qui conseille des dizaines et des dizaines de châteaux en France et quelques-uns à l’étranger.
Cette année, « on a 80 vins à la dégustation, ce ne sont que nos clients » confie-t-il. Du chablis aux côtes du Rhône, de la Toscane au Marcoc (tiens justement au Maroc c’est un très beau millésime frais, ça a été un avantage pour eux, en Toscane, très bon également…)
Les châteaux de Bordeaux qu’il conseille sont traditionnellement au nombre de 65 présents, mais cette année il en manque 10 qui n’ont pas sorti de 1er vin pour les primeurs. « Pas mal de propriétés n’ont pas eu de chance, pour elles la qualité été trop médiocre pour honorer leur étiquette. »
Finalement pour ceux qui sont venus aux primeurs, « ils sont agréblement surpris car il y a eu une information assez précoce et juste de la situation. »
C’est un vin léger, qui manque de puissance, de soleil. Mais quand les vins sont légers, ils sont plus faciles à goûter. Les gens qui ont fait des extractions softs, des élevages moins boisés ont tiré leur épingle du jeu. » Stéphane Derenoncourt
Et Stéphane Derenoncourt de continuer: « c’est une millésime assez moyen. Il a demandé beaucoup d’investissement dans la vigne et un peu de chance. C’est la froideur du printemps qui a condamné le millésime. Ce qui fait le Bordeaux ici c’est l’été indien, mais on ne l’a pas eu… »
Malgré tout Stéphane Derenoncourt est satisfait des vins présentés et notamment des petits comme Jean Faux dans l’Entre Deux Mers. Au niveau fréquentation, » il y a eu plus de monde que ce qu’on croyait. On était blindés dimanche et hier lundi ».
Dans le centre de Saint-Emilion, aux primeurs chez Thunevin, dans son célèbre garage (cf « les vins de garages »), il y a un dédale de petits et plus grands producteurs qui présentent leur 2013.
L’ami de Robert Parker nous dit « c’est un peu bizarre des primeurs sans Parker ». C’est la première fois depuis le début des années 80 qu’il n’est pas venu, il faut dire qu’il a fait une tournée en Asie, toutefois, nous confie-t-il, « il devrait passer en mai… »
Est-ce que nos clients vont vouloir l’acheter en primeurs ? Ca on peut s’imaginer que ce sera difficile voire impossible, sauf pour les 30 à 50 grandes marques. Pour la qualité des vins, il y a longtemps qu’à Bordeaux on sait faire avec des petits millésimes. » Jean-Luc Thunevin, propriétaire de Valandraud et négociant en vins
Les Chinois, et certains américains, ont déjà annoncés ne pas être intéressés par ce 2013 en primeur. Reste à lui souhaiter une destinée qui pourrait s’apparenter au 2007. Il avait également été décrié à l’époque, on disait « ah ces années en « 7 » comme 1997 ! » Aujourd’hui, c’est un millésime que l’on redécouvre, pas si mal au contraire. A la différence près: les professionnels annoncent qu’il faudra boire vite le 2013 ! Mais pas façon alcool de riz !
Et pour ceux qui recherchent l’étonnement en 2013, on pouvait également le trouver chez Thunevin, où de sympathiques chinoises qui manient bien la langue française proposaient de fabuleux thés de la région de Pu’Er à la dégustation.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Didier Bonnet.
31 Mar
Amandine Giret pour le Château Côtes de Rigaud remporte le Prix Raisin 2014
C’est un prix destiné à promouvoir les jeunes talents et ceux qui produisent des vins de bon rapport qualité-prix. Avec deux célèbres noms comme parrains: Olivier Dauga et Jean-Pierre Xiradakis.
Créé en mars 2012, par Olivier DAUGA (consultant et Faiseur de vin®) et Jean-Pierre XIRADAKIS (restaurateur à Bordeaux), le prix raisin récompense un jeune viticulteur de moins de 40 ans.
Son objectif: faire découvrir un excellent rapport qualité prix et un jeune vigneron de talent dans une des appellations de Bordeaux.
Après avoir consacré Frédéric BORDERIE du Château Les Gravières de la Brandille en 2012 pour l’AOC Bordeaux Supérieur puis Amélie DURAND du Château Doms en 2013 pour l’AOC Graves, le Prix Raisin récompense cette année Amandine GIRET, 31 ans, jeune viticultrice dans l’AOC Puisseguin Saint-Emilion pour son Château Côtes de Rigaud 2011 (prix public départ chai : 10 euros TTC).
La dégustation anonyme réalisée le 17 février dernier à la Maison du Vin de Saint-Emilion par un jury de 7 dégustateurs a salué la qualité de ce vin équilibré et complexe avec un joli nez présentant des notes de fruits murs et une très belle structure veloutée en bouche.
Plusieurs parrains très engagés accompagneront Amandine GIRET tout au long de l’année dans de nombreux domaines :
– Olivier DAUGA offrira à la gagnante une année de conseils de conduite du vignoble, de
technique et de vinification,
– Jean-Pierre XIRADAKIS inscrira les vins de la propriété à la carte du Restaurant « LaTupina » et dans ses 4 autres établissements de la rue Gourmande à Bordeaux ;
– Jean-Christophe VARRON prodiguera des conseils dans l’utilisation des barriques et bois oenologique et la Tonnellerie VINEA offrira une dotation de 3 barriques ;
– Benoît RICAUD DUSSARGET aidera Amandine GIRET à commercialiser ses vins en les proposant aux clients de sa société Le Monde des Crus ;
– SPEECHMARK BORDEAUX, représentée par Brinda BOURHIS, directrice de l’agence proposera 2 journées de formation sur un thème à définir ou des traductions de 5000 mots (fiches techniques, site web…) ;
– L’Agence CLICTOUT DEV, représentée par Frédéric JOUFFREAU, spécialisée dans la réalisation de sites internet offrira un site administrable, clé en main.
30 Mar
Soirée inaugurale d’Angélus : « vigneron, je suis et je le revendique profondément », Hubert de Boüard
Angélus brillait de tout son éclat de 1er grand cru classé « A ». Une soirée inaugurale en grandes pompes à Saint-Emilion pour l’ouverture de la semaine des primeurs.C’était hier la consécration finale au terme de deux années de travaux dantesques.
« A » comme Angélus. « A » comme Apogée…
Hubert de Boüard et sa famille ont forgé l’image du château durant des dizaines d’années. Du symbole de la cloche sur l’étiquette, au carillon installé sur son campanile, l’Angélus sonne désormais à 7 heures, midi et 19 heures, rappelant une vieille tradition qui remonte ici au XVème siècle. L’Angélus aujourd’hui, c’est beaucoup plus qu’une sonnerie, c’est un retentissement mondial, avec hier encore des importateurs asiatiques et américains présents.
Comme » béni des dieux », le temps était de la partie à Angélus. Un petit 18 °C et un superbe coucher de soleil, de quoi donner l’envie aux invités d’immortaliser l’instant par des « selfy » ou autres clichés. Une atmosphère qui tranchait du tumulte de ces dernières semaines avec la sortie du livre Vino Business et alors qu’Hubert de Boüard attaque son auteure en diffamation.
Les quelques privilégiés asiatiques étaient invités à visiter le château qui a fait peau neuve après 24 mois de travaux, pour un coût global de 9 millions d’euros. Guidés par Bong Tram, la ravissante vietnamienne embauchée depuis un an et demi, elle leur montre le jardin intérieur entièrement repensé, puis les emmène dans la grande salle de dégustation avec sa vieille cheminée en pierre, et de part et d’autre, deux écrans géants qui passent en boucle le travail des fondeurs de cloches de la célèbre fonderie Paccard en Haute-Savoie. C’est elle qui a fondu les 18 cloches installées sur le campanile et qui sonne l’angélus mais aussi des dizaines d’hymnes nationaux (en fonction des invités de marque).
Au deuxième étage, le fumoir…Une atmosphère très cosie où l’on peut admirer une magnifique charpente réalisée par les compagnons du devoir…Sur la table, cave à cigares, bas-armagnac et un grand livre rouge… »The James Bond Archives » de Paul Duncan, le livre absolu des fans…car Hubert de Boüard est non seulement fan, ce qui explique la musique de « Skyfall » qui tourne en boucle, mais aussi il a réussi le pari d’immortaliser dans « James Bond » son vin Angélus, ainsi planétairement vu et reconnu.
Alors que les people commencent timidement à arriver, Jean Bernard Grenié, le cousin d’Hubert de Boüard, accueille les Cathiard, autre célèbre famille qui a fait de Smith Haut Lafitte une réussite exemplaire en Pessac Léognan, comme complexe oenotouristique et centre de vinothérapie avec les Sources de Caudalie.
Jean Bernard Grenié a d’ailleurs rendu hommage à ces « familles, propriétaires, importateurs, architectes qui nous accompagnent depuis 30 ans et au-delà. »
« Notre génération, la 7ème, s’est rendue à l’évidence: il fallait repenser l’outil de travail. 24 mois de travail en tout. Vous pouvez apprécier la beauté le résultat tant au niveau de la pierre et du bois. »
« En accèdant au 1er rang « A », on a eu la récompense suprême. Nous allons conforter notre nouvelle place. Nous pouvons envisager sereinement le passage à la 8ème génération ». Jean Bernard Grenié
C’est vrai que la transformation d’Angélus est de très grande qualité, menée par les architectes Arnaud Boulain et Jean-Pierre Errath (ancien architecte des bâtiments de France), avec comme inspiration de s’incrire dans la tradition du paysage Saint-Emilionnais classé par l’UNESCO au patrimoine mondial.
« Quand on a regardé Angélus depuis le château de Bellevue (autre propriété de la famille de Boüard), on s’est dit qu’il fallait étirer le château pour lui donner une image » confie Arnaud Boulain. Et quelle image, presque les Hospices de Beaune…en plein Saint-Emilion. Il faut dire qu’Hubert de Boüard (jeune) a pas mal passé de temps en Bourgogne et apprécié cette autre grande région viticole.
La nef avec cette coque de navire inversée est de toute beauté. « Les bois ont 150 en moyenne, certains plus de deux cents ans… ils ont été datés de l’époque de l’arrivée de la famille de Boüard de Laforest en 1780 à Saint-Emilion. 450 m3 sur le projet et 1km 200 de petits bois », ajoute Arnaud Boulain.
A l’extérieur, un petit spectacle « son et lumière » était projeté sur la façade d’Angélus et mis en scène par Eric Le Collen, qui travaille également sur le projet de Cité des Civilisations du Vin à Bordeaux. « On a choisi des cloches et des moines, à projeter sur cette architecture hospices de Beaune »
Et pour que cette cérémonie soit aussi une fête et un succès, les « people » étaient presque légion : outre Bernard Montiel et Joël Dupuch, les régionaux de l’étape, sans parler d’Alain Rousset le président du Conseil régional, les acteurs François Berléand, François-Xavier Demaison et l’humoriste-acteur Patrick Timsit étaient les « big VIP » de la soirée.
Après avoir laissé son cousin, Jean-Bernard Grenié, ouvrir le bal des discours, puis sa fille Stéphanie (qui excelle en mandarin) à qui le flambeau est déjà transmis, Hubert de Boüard a tenu à remercier tous ses collaborateurs: « pour nous c’est la passion de la vigne et du vin. On n’est pas là par hasard. Il y a eu beaucoup de travail et de pression. Et s’il brille, c’est parce qu’Angélus, c’est une vrai équipe. »
On dit que je fais de la communication… 2014 est mon trentième millésime. Cela permet de s’imaginer que la vie va vite. Quand j’avais 7 ans, mon père m’avait offert un sécateur…Quand on dit que je ne suis pas vigneron…Vigneron, je connais, et je le revendique profondément ! » dixit Hubert de Boüard
« J’ai eu la chance de découvrir la Bourgogne et j’ai pris le goût de la Bourgogne ». Au menu hier soir, il avait retenu un « Corton Charlemagne », « Bonneau du Martray 2005 » d’une fraîcheur et d’une minéralité exquise. Puis un Angélus 2001, double magnum, d’une tension, d’une fraîcheur et d’une minéralité et verticalité (avec un hommage rendu au cabernet franc par HDB) qui a retenu toute l’attention de mon voisin de droite alors qu’à gauche on appréciait davantage la complexité et la rondeur d’Angélus 2005, presque 50 % merlot, 50% cabernet franc. Sans oublier cet inoubliable Vin de Constance 2007, autrefois apprécié par Napoléon à Sainte-Hélène…
Hubert de Boüard ne manqua pas de rendre hommage à son amie et « jumelle » (car née en juillet 56 comme lui) Christine Valette-Parienté, propriétaire de Troplong Mondot, 1er cru classé B de Saint-Emilion, décédée ce samedi à la suite d’une longue maladie.
29 Mar
Qui ne peut, ne peut…sauf en liquoreux !
Pour le millésime 2013, l’heure n’est pas à la vantardise…sauf peut-être pour les liquoreux. S’il y en a qui ont profité de cette année pourrie, dans tous les sens du terme, ce sont eux ! (car la pourriture noble, c’est leur fond de commerce…)
Et oui, les Suisses ont des dictons qui souvent en disent long. D’origine vaudoise, et avec l’accent s’il vous plaît, « qui ne peut, ne peut ! » résume en fait le point de vue de notre confrère Jacques Dupont, pour qui « la nature a toujours raison » et ce 2013 « honnêtement est un petit millésime ». En rouge en tout cas.
Car en blanc et en liquoreux, l’année ne sera pas à oublier très vite. Les « Sweet Bordeaux » osent déjà se vanter, avant leur grande semaine de dégustation.
Voici en résumé leurs impressions qu’ils nous ont livrées en cette fin d’année 2013, à partager, à l’aube des « primeurs »:
« Sur la rive gauche, les pluies de septembre ont précipité la botrytisation des raisins accélérant ainsi la première trie. Les raisins récoltés présentent une belle acidité et une belle vivacité. Selon Henri Ducourneau, œnologue à Cadillac, « la deuxième trie des raisins devrait être très intéressante en raison du retour de l’anticyclone qui va permettre une botrytisation plus lente, des raisins dorés et confits et donc des jus très concentrés ».
L’été ensoleillé a permis de rattraper le retard causé par le climat maussade du printemps et le millésime 2013 s’annonce d’ores et déjà d’une meilleure qualité que le 2012.
Sur la rive droite, le développement du botrytis a été plus lent ce qui augure des vins d’une très grande qualité et d’une très grande concentration. « Les vendanges ont débuté sur les sols graveleux-sablonneux de la rive droite, sur les pentes sud-ouest, les sols argileux commenceront vraisemblablement vers le 15 octobre » commente Mme Jacoby Sourdes du laboratoire œnologique de Podensac. « Même si nous avons de petits rendements, nos vins seront nets et bien réussis. Nous attendons encore les premières récoltes sur la rive droite mais il y a également un beau potentiel » affirme Jean Médeville du Château Fayau à Cadillac.
Des jus très purs
Les jus récoltés sont très purs et très propres. « Nous avons des arômes de fleur blanches, d’acacia et de tilleul qui traduisent la noblesse de la botrytisation. Les jus présentent également une très belle concentration et un très bel équilibre » conclut Mme Jacoby Sourdes.
« Sur ce millésime 2013, les appellations de liquoreux vont avoir de bons vins et se démarqueront des autres appellations de Bordeaux qui ont connu plus de difficultés » précise Philippe Dejean, Président de l’Union des Liquoreux de Bordeaux.
Un beau millésime à venir pour les Sweet Bordeaux ! »
Un millésime 2013 à déguster en primeurs pour les 5 000 professionnels du monde du vin et la presse spécialisée au Château Cantegril à Barsac le 31 mars de 11h à 18h !
28 Mar
Martin Bouygues inaugure le nouveau chai de Montrose : 7 ans de prières pour une cathédrale
Ce matin, le château Montrose a inauguré son nouveau chai inspiré de nos cathédrales gothiques… avec 11 mètres de hauteur. Ce cru classé 1855 de Saint-Estèphe, propriété de Martin Bouygues a subi une cure de jouvence au terme de 7 années de travaux.
Des travaux d’Hercule ou presque. Imaginez plutôt, il a fallu creuser, décaisser, de l’ordre de 5 à 6 mètres.
Ce projet pharaonique a été confié à l’architecte Bernard Mazières et à M.Gremond, architecte des Bâtiments de France. Un chai qui en impose car 11 mètres séparent aujourd’hui le sol du plafond.
« Tout a été fait pour privilégier le développement durable », a précisé préalablement Hervé Berland, directeur de la propriété.
L’eau à 14 degrés est captée en profondeur et alimente en énergie la totalité des infrastructures du château, selon le principe de géothermie.
Un château qui garde également son classicisme XVIIIème et qui vise l’excellence selon la volonté de Martin Bouygues, le PDG du Groupe Bouygues et propriétaire du château Montrose.