15 Oct

Claire Chazal et Christophe Lambert, parrains de la 155e vente des vins des Hospices de Beaune

Le Millésime 2015 des Hospices de Beaune s’annonce « abondant et de belle qualité », après trois années de récoltes à la baisse. Il sera mis aux enchères le 15 novembre avec Claire Chazal et Christophe Lambert comme parrains. Il y a aura du Highlander dans cette édition !

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Sous le ministère de Christie’s, le résultat de la plus célèbre vente aux enchères de vin au monde, sera consacré à l’institution hospitalière des Hospices de Beaune fondée au XVe siècle par Nicolas Rolin, chancelier du duc de Bourgogne.

Le domaine viticole des hospices s’étend aujourd’hui sur 60 hectares de grands crus (Pommard, Volnay, Mersault, Chassagne-Montrachet, Corton, Pouilly-Fuissé, Mazis Chambertin…).

Le millésime 2015 est très prometteur. La météo a frôlé la perfection. On a eu la chance de pouvoir attendre que tout se parachève avec beaucoup de finesse et de pureté. Les raisins ont été très murs et très sains »,  Ludivine Griveau, première femme maître des chais des Hospices de Beaune.

« Les blancs sont cristallins avec une belle richesse aromatique en coeur de bouche. Les rouges ont de très beaux tanins murs, corsés et charpentés qui laissent présager de belles perspectives de garde », a ajouté le nouveau régisseur du domaine qui a succédé à Roland Masse, parti à la retraite. « Je ne suis pas la seule femme régisseur de domaine viticole. il y a même des domaines exploités de père en fille. Il est temps d’admettre en France qu’on recrute pour une compétence », s’est réjouie Ludivine Griveau, 38 ans.

La vente des Hospices de Beaune qui mobilise de nombreux acheteurs étrangers, proposera 575 pièces de vin de 48 cuvées, contre 534 l’an dernier. Les blancs représentent 117 pièces, les rouges 458. Chaque pièce (tonneau) contient 228 litres. Les amateurs se disputeront aussi 8 pièces d’eau de vie de marc et de fine de Bourgogne.

Cette année, la « pièce des présidents » sera un Corton Renardes Grand cru spécialement assemblé, au profit de l’Institut Curie contre le cancer et de la Fondation pour la recherche sur les accidents vasculaires cérébraux.

L’an dernier, la vente des Hospices de Beaune a enregistré un nouveau record avec 8 millions d’euros (frais d’enchères compris), une hausse de 28% par rapport à 2013 malgré une production en baisse.

Les enchères se sont notamment envolées pour un tonneau de Clos de La Roche Grand cru, adjugé 74.900 euros les 228 litres, un prix jamais atteint pour une pièce des Hospices de Beaune.

Avec AFP

14 Oct

Trophée des Grands Crus de Graves : le Palmarès 2015 !

Lundi 12 octobre 2015 s’est déroulée à la Maison des Vins de Graves (Podensac, Gironde) l’édition 2015 du Trophée des Grands Crus de Graves. A l’issue d’un après-midi de dégustation par un jury de professionnels, les prix ont été remis à l’ensemble des 25 lauréats.

GRAVESChaque année depuis maintenant 18 ans, l’appellation des Graves sélectionne, dans chacune des trois couleurs de l’appellation – Graves rouges, Graves blancs et Graves supérieures (liquoreux et moelleux) – les vins qui se distinguent par leur niveau qualitatif.

Pour cette édition 2015, le jury, présidé par Eric Boschman, sommelier belge et chroniqueur du vin renommé, revêtait une forte dimension internationale, autour de Rick Stein, chef du restaurant The Seafood Restaurant à Padstow (Royaume-Uni), et personnalité médiatique britannique, de Jane Anson, correspondante bordelaise du Decanter Magazine, de Gavin Quinney, chroniqueur pour Jancis Robinson et Liv-Ex, Charlie Stein, négociant londonien, et Marc Vanel, journaliste spécialisé pour le journal belge Le Soir. Nathalie K. (Nathventures) et Patrick de Mari (Greta Garbure), blogueurs réputés et spécialisés dans le vin, étaient également présents au sein du jury. L’univers professionnel du vin était également bien représenté dans le jury, avec de nombreux courtiers, cavistes, négociants et acheteurs de la région comme Angèle Warin (La Cave des Carmes), Christine Darmuzey (sommelière), Fabrice Matysiak (Auchan), Charles Ripert (Maison Ripert), Christophe Bescond (Maison Lillet), Maxime Claeys (Maison Chevrot-Gilbert), Patrick Jeanneret, Jean-Marc Hennard, Philippe Chabert (Les Grands Chais de France), Olivier Bergia (Seignouret Frères).

Au cours d’une soirée ouverte à de nombreux professionnels, à la presse et aux observateurs de l’actualité du vin, Eric Boschman et Dominique Guignard, président du Syndicat Viticole des Graves, ont remis les diplômes de lauréats à l’ensemble des châteaux ci-dessous.

« Si notre appellation constitue l’origine des Bordeaux, elle est aussi l’originale des vins de Bordeaux, puisqu’elle est la seule à proposer des vins sous trois couleurs : rouge, blanc et moelleux. Le Trophée des Grands Crus de Graves est ainsi une occasion de souligner la richesse de notre production, tant par sa diversité que par sa qualité. Je tiens à féliciter les vingt-cinq Grands Crus de Graves sélectionnés aujourd’hui. Ils deviennent désormais les ambassadeurs de notre savoir-faire, de notre passion et de notre territoire. » a déclaré Dominique Guignard à l’issue de la remise des prix.

Avec Vins de Graves

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Le Nao Victoria est arrivé dans le port de la lune à Bordeaux

Un bateau mythique a accosté dans la capitale mondiale du vin. A Bordeaux, le bateau espagnol, Nao Victoria, est une réplique de celui qui, le premier, boucla un tour du monde au 16e siècle, sous le commandemant de Ferdinand Magellan.

NaoVictoria_carre_5Le premier tour du monde à la voile de 1519 à 1522 a été une des plus grandes aventures nautiques de l’histoire.
Après plus de trois ans de navigation à la voile et de souffrance, à bord du bateau espagnol Nao Victoria, le 8 Septembre 1522, dix huit hommes conclurent ce premier tour du globe sous l’autorité du Capitaine Juan Sébastian Elcano. Ils ont été les premiers à traverser les plus grands océans du monde et ont fait connaître la dimension réelle de la terre.
Ils furent les seuls survivant de « L’Armada de la Route des Epices ». Cette expédition composée de 5 navires et 243 membres d’équipage avait quitté Séville le 10 Août 1519 sous le commandement de Ferdinand Magellan.De 2004 à 2006, la réplique de la « Nao Victoria » a reproduit la première navigation autour du monde dans le but de promouvoir la contribution aux découvertes des navigateurs espagnols.

Visites ouvertes au public :
Plus de 120 m2 à visiter, sur différents ponts, avec exposition à bord (panneaux, vidéo…)
Du mercredi 14 au dimanche 18 octobre, tous les jours de 10h à 18h.
Tarifs : 4 € adulte, 2 € enfant de 7 à 14 ans, gratuit enfant de moins de 7 ans.

Remboursement des billets réservés pour les 11, 12, 13 octobre, auprès de la fondation. Contact : Sole Gea Shaw, Tél. : 07 89 70 68 73, Courriel sole@fundacionnaovictoria.org

Privatisation du navire
Possibilité pour des institutions, des entreprises ou des particuliers de privatiser le navire en soirée (de 19h à 23h) pour des réceptions, avec ou sans traiteur.
Contact : Sole Gea Shaw, Tél. : 07 89 70 68 73, Courriel sole@fundacionnaovictoria.org

Visites spéciales scolaires et universitaires
De 10h à 14h en semaine, toutes les 30 mn, maximum de 40 participants.
Gratuit pour les enfants de moins de 7 ans et les enseignants, 2 € pour les plus de 7 ans
Réservation du créneau horaire par mail : sole@fundacionnaovictoria.org
Règlement en ligne sur www.naovictoriashop.org ou sur place.

Les premières images du Nao Victoria à Bordeaux par Thierry Julien

La consommation de vin relancée en France !

Selon l’étude quinquennal réalisée par France Agrimer, la part des non consommateurs de vin recule au profit des consommateurs occasionnels en 2015. Depuis 20 ans, France Agrimer annonçait année après année une baisse de la consommation en France, ce qui chagrinait les viticulteurs et réjouissait les hygiénistes. La tendance s’inverse.

Le rosé de la Solitude, un vin d'apéritif prisé par les nouvelles consommatrices © JPS

Le rosé de la Solitude, un vin d’apéritif prisé par les nouvelles consommatrices © JPS

« Allez viens boire un p’tit coup à la maison Y a du blanc, y a du rouge du saucisson  Et Gillou avec son p’tit accordéon  Vive les bouteilles et les copains et les chansons », cette chanson de Bézu, ces dernières années, avait un goût bouchonnée, la revoilà d’actualité. En effet, les gens qui consomment occasionnellement du vin augmentent de plus en plus, ils sont 51 % à reconnaître boire de façon occasionnelle et 16% de manière régulière, 33% ne boivent pas du tout. C’est donc un net recul qui s’amorce puisqu’ils étaient 37 % de non consommateurs en 2010.

Les consommateurs occasionnels fréquents boivent 1 à 2 fois par semaine du vin. Il y a ainsi 37 % des français qui consomment du vin de manière au moins hebdomadaire. Cette proportion augmente par rapport à l’enquête de 2010 où elle ne représentait qu’un tiers de la population (33%).

consovinEn 2015, pour la première fois depuis 1995, la part des non consommateurs de vin recule au profit des consommateurs occasionnels. Les personnes ne déclarant pas consommer de vin représentent un tiers de la population. Toutefois, il semblerait que cette donnée soit plus faible. En effet, certaines personnes ne considèrent que les vins tranquilles lorsqu’on leur pose la question sur leur consommation de vin (par exemple, le Champagne n’est souvent pas considéré comme du vin). Le pourcentage des consommateurs réguliers (consommant du vin tous les jours ou presque tous les jours) se stabilisent après une baisse régulière depuis 1980.  

La méthodologie: l’enquête est effectuée en face à face à domicile auprès de 4030 personnes représentatives de la population française âgée de 15 ans et plus (l’échantillon de l’enquête est construit selon la méthode des quotas).

L’étude France Agrimer

Hommage à Pierre Galet, intronisé par la Commanderie du Bontemps Médoc et Graves, Sauternes et Barsac

C’était ce jeudi 8 octobre un vibrant hommage à Pierre Galet, à l’occasion d’un diner organisé par Liber Pater sur le thème du goût. La Commanderie de Bontemps de Médocs et Graves, de Sauternes et Barsac l’a intronisé dans les règles de l’art.

CapturePierre Galet est l’un des plus grands ampélographes au monde.  Il peut distinguer d’un coup d’œil la feuille du chardonnay de celle du cabernet. A 95 ans, il a passé sa vie à recenser et décrire près de 10 000 cépages à travers la planète. Du Brésil à l’Afghanistan (son triomphe personnel) et du Caucase au Liban, il a arpenté les vignobles, cueillant çà et là une feuille, minutieusement séchée entre les pages d’un journal à l’arrière de sa voiture, ou de son vélo, afin de constituer la seule encyclopédie mondiale des cépages existante à ce jour.

Le geste est précis, le verbe aussi et les bons mots se bousculent avec les meilleurs souvenirs quand l’ampélographe Pierre Galet parle des cépages qu’il a répertoriés. En tant que contrôleur de la Protection des végétaux, il est chargé de mettre sur pied le contrôle des bois et plants de vigne. Cette tâche aboutit en 1956 au début de la publication de Cépages et Vignobles de France, un ouvrage répertoriant et décrivant les cépages cultivés à l’époque en France. En 1967, il publie sa thèse de doctorat, intitulée Recherches sur les méthodes d’identification et de classification des Vitacces des zones tempérées, décrivant les vignes spontanées qu’il a répertoriées dans plusieurs pays.

Olivier Bernard, le président de l'Union des Grands Crus de Bordeaux, avec Pierre Galet © Commanderie du Bontemps

Olivier Bernard, le président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux, avec Pierre Galet © Commanderie du Bontemps

Il s’impose dans les années 50 comme un expert en ampélographie. En 1979, il  publie un Précis d’ampélographie pratique dans l’État de New York, régulièrement réédité et mis à jour.

Son Dictionnaire encyclopédique des cépages, édité chez Hachette en 2000, est l’ouvrage de référence en matière de description des cépages, et inclut notamment les illustrations de son Précis d’ampélographie pratique. Une remise à jour, le Dictionnaire encyclopédique des cépages et de leurs synonymes, vient d’être rééditée en 2015 grâce à une collecte de crowdfunding qui a été un vrai succès. On ne peut parler exhaustivement de son dévouement à la cause des cépages, des terroirs, des vignerons, tout simplement pour la raison qu’il continue et n’a surement pas fini d’enrichir et de surprendre.

13 Oct

Affaire d’épandages à Villeneuve : « la Sepanso ne poursuit pas la viticulture, elle poursuit la bêtise ! »

L’avocat de la Sepanso, François Ruffié, s’exprime et conteste le classement pour infraction insuffisamment caractérisée de l’affaire de Villeneuve du 5 mai 2014. Un appel est en cours devant le parquet général. Les faits, témoignages et constats sont éloquents et plaident en faveur de poursuites dans cette affaire, qui avait ému la France entière.

François Ruffié, avocat de la Sepanso © JPS

François Ruffié, avocat de la Sepanso, avait déposé plainte contre X, aujourd’hui il fait appel de la décison de classement pour infraction insuffisamment caractérisée © JPS

Ce 5 mai 2014, le directeur de l’école avait déjà croisé une machine en action lors de l’entrée en cours à 8h20. Puis à d’autres moments de la matinée, lors de la récréation, et en début d’après-midi. On peut même dire en croisant l’ensemble des témoins que les traitement étaient forts nombreux.

A tel point que la récréation de 10h a dû être écourtée: « L’épandage s’est fait contre l’école à un moment où les enfants étaient dehors, les enseignants ont été obligés de rentrer précipitamment les élèves 2 fois, le matin et entre midi et deux. Il y a des témoins qui disent que les enfants mettent les mains sur le grillage et ils ont les doigts bleus ou verts avec des traces de produit. »

L'école de Villeneuve-de-Blaye en question © France Aquitaine

L’école de Villeneuve-de-Blaye en question © France Aquitaine

La suite, on la connaît: dès la récréation du matin, à 10h25,  certains élèves se disent incommodés par les odeurs désagréables et se plaignent de picotements dans les yeux.  Dans l’après-midi, c’est alors une nouvelle séquence émotion: à 13h20, l’institutrice a « la tête qui tourne » et a « une vision trouble. » Elle n’est pas seule, de nombreux élèves, au total 23, vont se plaindre également de maux de tête, vertiges, douleurs abdominales, nausées, gorges et yeux irrités ! L’institutrice est alors emmenée aux urgences à l’Hôpital de Blaye, elle va se sentir mal durant deux jours…

Et François Ruffié de poursuivre : »Le lendemain, l’inspecteur d’académie qui se rend sur les lieux dit qu’il y a des odeurs caractéristiques de produits phytosanitaires. Et d’autre part il y avait du vent, il y avait beaucoup de vent, à partir de la mi-journée on est très au-delà des 19 km/h de vent qui autorisent l’épandage, donc effectivement il ne fallait pas épandre ce jour-là ».

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La station météo de Mérignac a relevé ce 5 mai 2014 des rafales à plus de 20 km/h, or par arrêté du 12 septembre 2006 du code rural L 253-1 les produits ne peuvent pas être utilisés en pulvérisation ou en poudrage (car l’utilisation est strictement réglementée à un degré d’intensité inférieur ou égale à 3 sur l’échelle de Beaufort (de 12 à 19 km/h)

La Sepanso ne s’oppose aux traitements, aux principes de la viticulture, mais là ça a été fait n’importe comment. La Sepanso ne poursuit pas la viticulture, elle poursuit la bêtise ! » François Ruffié, avocat de la Sepanso.

Marie-Lys Bibeyran a alncé une pétition qui a recueilli prsè de 13 000 signatures © JPS

Marie-Lys Bibeyran a alncé une pétition qui a recueilli prsè de 13 000 signatures © JPS

A Listrac-Médoc, Marie-Lys Bibeyran, salariée viticole dont le frère est décédé des suites d’un cancer après avoir pulvérisé pendant 35 ans des pesticides, milite pour arrêter les traitements le long des écoles, ou au pire traiter ces parcelles qui jouxtent les écoles en bio : « cette pétition, je l’ai lancée le 26 septembre et elle compte à ce jour 12828 signatures…  Pourquoi cette pétition ? Parce que sur le terrain il y  a urgence, on va d’études en études, d’enquêtes en enquêtes, mais sur le terrain les pulvérisations sont tourjours là, les enfants sont toujours exposés et concrêtement il n’y a rien qui change. »

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En tant que salariée agricole, elle avance une alternative : « Les affaires de Villeneuve et de Preignac nous prouvent qu’il y a un problème; la seule solution admissible serait de cultiver en bio toutes les zones agricoles a proximité immédiate non seulement des écoles mais de toutes les infrastructures qui accueillent des enfants sportives et culturelles ».

Et François Ruffié ne comprend pas l’attitude du directeur de la Draaf Aquitaine. La Draaf dans un premier temps a fait ces nombreux constats cités ci-dessus, et puis au final le directeur  écrit « il n’est pas possible d’attester formellement de la réalité et de la matérialité de l’infraction », ce que le parquet a traduit par la suite par ce classement.

Nous avons sollicité la préfecture, la Draaf, aucun commentaire à faire, juste un mail rappelant la position de la préfecture l’an dernier et l’arrêté pris:

Arrêté préfectoral pris l'an dernier

Arrêté préfectoral pris l’an dernier

Depuis l’incident, il n’y a plus de traitement dans les vignes durant les heures de classe . L’école est prévenue par la mairie lorsque les parcelles sont traitées, après la classe.

Nous avons aussi sollicité une interview de Madame le Maire, propriétaire de l’un des deux châteaux mis en cause, en vain.

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La balle est désormais dans le camp du Parquet Général qui devra dire s’il y a lieu de poursuivre ou non, et si ces élèves et cette institutrice ont été pris de malaises comme par enchantement….

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et de Pascal Lécuyer

Sauternes : une appellation qui envoie du bois !

Sauternes n’a pas attendu la LGV pour se rebooster. Depuis longtemps, un mouvement de fond est engagé dans cette appellation pour redynamiser son image tant au niveau de ses vins que du tourisme. Côté Châteaux vous dévoile cette nouvelle vitalité de Sauternes.

Stéphane Wagrez, du château la Bouade © Jean-Pierre Stahl

Stéphane Wagrez, du château la Bouade © Jean-Pierre Stahl

Au château la Bouade à Barsac, Stéphane Wagrez incarne la nouvelle génération de vignerons de Sauternes…

La formation du botrytis © JPS

La formation du botrytis © JPS

En 2009, il a repris la gérance de ce domaine de 25 ha avec Olivier Fargues, chef de culture, et tous deux ont relancé cette propriété qui n’avait pas vraiment bougé depuis 30 à 40 ans. Ce coup de jeune, Stéphane Wagrez l’impulse également à travers deux organismes :  en tant que président de la commission promotion de l’ODG Barsac-Sauternes mais aussi membre du bureau des Sweet Bordeaux (l’association qui regroupe 11 appellations qui produisent des vins liquoreux et vins doux).

et Stéphane Wagrez, les deux gérants du château La Bouade

Olivier Fargues et Stéphane Wagrez, les deux gérants du château La Bouade © JPS

Stéphane Wagrez : « On essaie de faire des vins beaucoup plus accessibles, abordables , autant oenologiquement, gustativement parlant que au niveau du prix. On sait faire des vins très riches, très complexes, très aromatiques qui sont donc un peu plus chers puisqu’on a beaucoup moins de rendement pour faire ce style de vin, mais aujourd’hui, de plus en plus nous produisons des vins plus légers, plus fins, plus sur le fruit ; la liqueur est présente mais elle n’est pas dominante. Pratiquement tous les châteaux aujourd’hui ont compris que faire des grands vins, très arômatiques, c’était très bien pour des concours ou avoir de bonnes notes, mais que le public s’intéressait à des vins plus faciles à déguster. Donc pratiquement tout le monde aujourd’hui a une cuvée traditionnelle et une cuvée plus légère. »

La nouvelle Maison du Vin de Barsac © JPS

La nouvelle Maison du Vin de Barsac © JPS

En plein coeur de Barsac, en face de l’église, la Maison du Vin a rouvert le 31 juillet 2015, après 7 mois de travaux. Paul Krucker l’a transformée en bar à vins où l’on peut aussi se restaurer… Un coup de jeune tout en conservant sa fonction première de mettre en avant les vins produits par l’appellation Sauternes qui rayonne sur 5 communes : Barsac, Bommes, Fargues, Preignac et Sauternes.

Sauternes 023Il propose en outre une vaste gamme de Sauternes oscillant entre 13 et 25 €, avec des millésimes parfois anciens, et aussi avec des innovations quant au contenant:

Paul Krucker, le gérant de la nouvelle Maison du Vin de Barsac © JPS

Paul Krucker, le gérant de la nouvelle Maison du Vin de Barsac © JPS

Paul Krucker : « on parle surtout de packaging, un peu plus tape à l’oeil avec des coffrets de 25 cl qui permettent de consommer cela à deux ou tout seul, des coffrets rappelant certains grands produits dans les parfums ou dans les alcools aussi, tout cela pour essayer de varier l’offre et de montrer aux gens que Sauternes est une appellation qui bouge, qui se réveille ! »

Une vieille pub pour laquelle on apposerait aujourd'hui: l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération © JPS

Une vieille pub pour laquelle on apposerait aujourd’hui: l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération © JPS

L’âge d’or de Sauternes correspond surtout à l’après-guerre, où l’on dégustait allégrement ce vin liquoreux à l’apéritif, les dimanches et pour toutes les grandes occasions comme les anniversaires. Dans les années 50 – 60, outre les grands châteaux, il y avait aussi pas mal de petits vignerons : entre  250 et 300 (certains avaient des petites parcelles), mais aujourd’hui il y a eu un phénomène de concenration : on compte désormais 170 viticulteurs sur 2 200 hectares.

La famille Meslier, propriétaire depuis 1972 du château Raymond Lafon © Jean-Pierre Stahl

La famille Meslier, propriétaire depuis 1972 du château Raymond Lafon © Jean-Pierre Stahl

Parmi les propriétés qui demeurent familiales le château Raymond-Lafon, tenu depuis 1972 par la famille Meslier : « tous les 1ers crus sont autour de nous » confie Pierre Meslier, tout en citant ses illustres voisins « Yquem, Rabaud-Promis, Rayne-Vignau, Lafaurie-Peyraguey et Suduiraut ».

Sauternes 057Pierre Meslier avait recréé ce vignoble qui a appartenu à Raymond Lafon vers 1850 et qui fut maire de Sauternes, il est aujourd’hui exploité par ses enfants Jean-Pierre, Marie-Françoise et Henri Meslier.

Pierre Meslier, Marie-Françoise et Jean-Pierre Meslier © JPS

Pierre Meslier, Marie-Françoise et Jean-Pierre Meslier © JPS

Jean-Pierre Meslier commente la légère perte de vitesse de la consommation en France du Sauternes : « c’est une question de mode, c’est tout, je pense que la mode reviendra. On est tres optimiste, nos vins sont toujours là et à la hauteur. On sait qu’il n’y aura pas de problème. On développe justement de nouveaux marchés notamment vers l’Asie et je pense que ce sera très positif ! » Un Sauternes remarquable, très exigent car en 2012, il n’y a pas eu de 1er vin car pas assez qualitatif. La production ici est en moyenne de 25000 bouteilles à l’année.

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Didier Galhaud et son épouse Pascale ont fait revivre l’office de dégustation de Sauternes © Jean-Pierre Stahl

Longtemps laissé à l’abandon, l’office de dégustation à Sauternes vient d’être réhabilité dans les règles de l’art, ses célèbres lettres en façade ont été repeintes par René Damême. Pascale et Didier Galhaud ont acheté la bâtisse en 2011 et viennent de terminer les travaux. Un projet assez exceptionnel car ils proposent 4 chambres d’hôtes en plein coeur de Sauternes, avec le verre de l’amitié pour accueillir les arrivants. Ils vont également faire des ateliers d’accords mets et vins de Sauternes, dans la partie cuisine aménagée au rez-de-chaussée.

Quatre chambres d'hôtes ont été aménagées dans cette vieille bâtisse et dans l'annexe © JPS

Quatre chambres d’hôtes ont été aménagées dans cette vieille bâtisse et dans l’annexe © JPS

Didier Galhaud : « ma femme Pascale va donner des cours de démonstration culinaire toujours en rapport avec le Sauternes, comment le boire, avec quoi, le marier au mieux en allant sur des choses un petit peu nouvelles comme la cuisine épicée, outre le traditionnel foie gras. »

L'auberge des vignes, tenue par © JPS

L’auberge des vignes, tenue par Arnaud Riotte © JPS

Juste en face, un établissement qui s’est inscrit dans le paysage de Sauternes et qui marche fort : l’Auberge des Vignes, relancée par Arnaud Riotte en 2005 avec ses entrecôtes ou côtes de boeuf saisies dans la vieille cheminée au-dessus de la braise.

Château Lafaurie-Peyraguey acheté par Silvio Denz, le Pdg de Lalique © JPS

Château Lafaurie-Peyraguey acheté par Silvio Denz, le Pdg de Lalique © JPS

Les touristes en cette période d’été indien sont encore nombreux à venir à Sauternes, comme en témoigne ce groupe de Chinois. Xavier¨Planty, le président de l’ODG Barsac-Sauternes confirme: « L’autre jour j’ai eu, pour la première fois, un Ghanéen qui est venu à château Guiraud. Sinon, on a énormément de gens qui viennent d’Amérique du Sud, c’est assez surprenant : Brésil, Argentine, Chili. Enormément d’Américains et d’Anglais aussi. Et vous voyez, là les Chinois que l’on voit passer… Le Japon, cela faisait longtemps, mais la Chine il faut reconnaître que c’est devenu notre 1e pays à l’exportation. »

Les Chinois viennent de plus en plus nombreux à Sauternes © Jean-Pierre Stahl

Les Chinois viennent de plus en plus nombreux à Sauternes © Jean-Pierre Stahl

A moins d’une LGV qui pourrait fortement endommager le micro-climat et la formation de brouillards matinaux qui favorisent le botrytis, Sauternes n’est pas prête de s’éteindre. Ses 26 crus classés font parler de cette appellation partout dans le monde.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Dominique Mazères, suivi de la chronique de Frédéric Lot : 

12 Oct

Côté Châteaux lance deux nouveaux rendez-vous : « art… dit vin » et « mets & vins »

Voici deux nouvelles rubriques que vous pourrez suivre au fil de l’actualité, des portraits et des rencontres du blog. De l’architecture avec la création de chais designs, du savoir-faire à la française avec des créateurs qui s’inspirent du vin ou des barriques, des expositions associées aux châteaux et bien sûr les accords mets et vins , et les dernières nouvelles sur la gastronomie qui fait une part belle au vin.

Le château des Seigneurs de pommyers (propriétaire Sandrine Piva) se voit décerner le trophée Top Vin 2015 © Jean-Pierre Stahl

Le château des Seigneurs de pommyers (propriétaire Sandrine Piva) s’est vu décerner le trophée Top Vin 2015, une scuplture réalisée par Rémi Denjean © Jean-Pierre Stahl

Derniers posts en date : château Margaux qui a lancé son nouveau chai signé Norman Foster, Pape-Clément qui s’est associé à Baccarat pour sortir une carafe unique en cristal, Rémi Denjean qui tranforment les barriques en siège, tables et luminaires…vous pourrez désormais les retrouver sous la rubrique « ART…DIT VIN » (en haut à droite dans les rubriques, ou en bas à droite en vignette).

Linda, Nicolas N'Guyen, Wei Feng et Laurent Moujon au Chapon Fin © JPS

Linda, Nicolas N’Guyen, Wei Feng et Laurent Moujon au Chapon Fin, présentant le guide « Bordeaux, alliance de la cuisine chinoise et de ses vins » © JPS

D’un autre côté, Laurent Moujon et Wei Feng qui lancent leur guide « Bordeaux, alliance de la cuisine chinoise et de ses vins », château Carbonnieux qui forme aux accords vins et fromages chaque fin de mois, les châteaux du Bordelais qui ouvrent de plus en plus de restaurants, tous trouvent logiquement leur place, bien rangés, dans la nouvelle rubrique « METS & VINS »

Côté Châteaux pour vous servir… des nouvelles toujours plus succulentes et enrichissantes autour du vin et de son petit monde !

L’Italie, le pays à l’honneur du prochain Vinexpo Hong-Kong

Vinexpo Hong Kong, l’événement international leader des vins et spiritueux, met l’Italie à l’honneur de sa prochaine édition qui se tiendra du 24 au 26 mai 2016 au Hong Kong Convention and Exhibition Centre. L’Italie est le 2ème pays le plus représenté à Vinexpo, après la France.

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16 700 acheteurs de 24 pays sont attendus à Vinexpo Hong-Kong, pour 3 jours de découvertes et de dégustations sur les stands de 1 300 exposants.

Avec  la France et l’Espagne, l’Italie est l’un des plus gros acteurs de la production de vin dans le monde. C’est aujourd’hui, le 2ème pays le plus représenté à Vinexpo, après la France. En plaçant un focus sur la production italienne, le salon apportera un éclairage sur la diversité des vins et spiritueux italiens, en organisant de nombreux évènements (conférences, dégustations, animations), dont le programme sera dévoilé dans les mois à venir.

« Vinexpo est le partenaire de la filière. Son objectif est de mettre en avant la grande diversité des vins et des spiritueux du monde et développer les opportunités de business à l’international » explique Guillaume Deglise.

 « Mettre un pays à l’honneur à Vinexpo, rendre hommage à sa production et ses spécificités, tout en l’aidant à accroître sa notoriété et ses ventes en Asie, font parties des missions de Vinexpo »,  Guillaume Deglise, directeur général de Vinexpo.

Un acteur incontournable de la filière

1er exportateur mondial de vin en volume, 1er ou 2ème producteur en alternance avec la France suivant les années, 3ème pays consommateurs de vins en volume, l’Italie est un grand pays viti-vinicole.

Depuis quelques années, l’exportation est devenue extrêmement importante pour les producteurs de vins italiens, passant de 197 millions de caisses de 9 litres en 2009 à 204 millions en 2013 (soit 2,44 milliards de bouteilles), principalement vers les pays du Nord de l’Europe et l’Amérique du Nord.

Aujourd’hui la Chine importe également de plus en plus de vins italiens : 4,54 millions de caisses de 9 litres de vins italiens s’exportent chaque année vers l’Empire du Milieu, plaçant l’Italie comme le 5ème fournisseur de vin de la Chine et 6ème à Hong Kong. Les opportunités de développement restent considérables. Etre mis en avant à Vinexpo Hong Kong leur apportera une visibilité supplémentaire pour gagner des parts de marchés.

Regardez le clip de © Vinexpo Hong-Kong 2016

11 Oct

Plus de 12 000 soutiens à la pétition pour traiter en bio et hors présence des enfants les zones agricoles le long des écoles

La prise de conscience continue, elle s’amplifie même… ce malgré certaines décisions de classement sans suite dans l’affaire de Villeneuve de Blaye. Marie-Lys Bibeyran qui a perdu un frère, pour avoir traité durant plus de 30 ans des vignes avec des pesticides, adresse cette pétition à Ségolène Royal et aux représantants de l’Etat. Voici en substance sa requête.

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« La France est la troisième consommatrice mondiale de pesticides, la première en Europe ! 

Ainsi la viticulture française occupe-t-elle 3.6% de la surface agricole mais utilise à elle seule 20% des pesticides employés en France ! La vigne est traitée une douzaine de fois, au rythme d’un traitement tous les 10-14 jours, entre le 20 avril et le 10 septembre. 80% des pesticides utilisés sont des fongicides,dont certains sont classés cancérigènes possibles.

Salariée agricole devenue lanceur d’alerte sur les pesticides suite au décès de mon frère d’un cancer, alors qu’il travaillait depuis plus de trente ans dans les vignes, j’ai mené des actions locales pour sensibiliser professionnels et particuliers aux dangers de ces bombes chimiques à retardement, plus particulièrement sur les enfants.

En effet, les cancers pédiatriques augmentent, parmi lesquels des tumeurs cérébrales, des leucémies…

Villeneuve (33), mai 2014, les élèves d’une école située à proximité de vignes sont victimes d’une intoxication aigüe, suite à l’épandage de pesticides (Article du Parisien).

05 août 2015, publication d »un rapport de l’ARS et de l’INVS suite à 9 cas de cancers pédiatriques dans le sauternais, dont 4 sur la commune de Preignac, dont l’école est située à quelques mètres d’une parcelle de vignes.

Les faits remontent à novembre 1999. Lucas avait 5 ans et demi. Nous vivions depuis 2 ans environ à Preignac, petit village du sud-gironde, faisant partie intégrante de l’appellation Sauternes-Barsac.. Alors que Lucas traverse une période inflammatoire (rhinopharyngite ou angine/bronchite…)….Le verdict tombe : Leucémie aigue lymphoblastique.Toute l’insouciance, la naïveté, s’envolent d’un coup. Remplacés par la terreur, l’incompréhension, la confusion, la culpabilité, la prostration, les questions…(info medoc pesticides)

Que ce soit l’arrêté préfectoral du 23 juin 2014 ou la loi sur l’avenir de l’agriculture votée à l’automne 2014, la législation se limite actuellement à l’interdiction de l’application de pesticides pendant que les enfants sont dans l’enceinte de l’établissement scolaire, ou à l’installation de filets anti- pesticides dont l’efficacité reste à prouver, ou de barrières végétales. Aucune de ces mesures ne supprime l’exposition, la ligne de conduite des pouvoirs publics et de la profession étant de chercher quelle est la meilleure parade pour tenter de limiter cette exposition, sans envisager de la supprimer. Or, toute exposition aux pesticides, qui plus est lorsqu’il s’agit d’enfants, est dangereuse pour la santé, à court et long terme (rapport Inserm).

Lorsque des pesticides sont appliqués sur les vignes proches, quelques heures maximum avant l’arrivée des enfants, ces derniers pénètrent dans une zone imprégnée de résidus de pesticides, bien avant le terme du délai de ré-entrée appliqué aux salariés agricoles. A l’heure où le ministère de l’agriculture envisage justement de faire porter les Equipements de Protection Individuelle à tous les salariés durant toute la saison de traitement, il est temps de prendre des mesures de protection à l’égard de nos enfants.

Je cite l’exemple de la viticulture mais toutes les cultures sont problématiques dés lors qu’elles sont traitées avec des pesticides. 

Traitement uniquement avec des produits homologués pour l’agriculture biologique et en dehors de la présence des enfants, de toutes les zones agricoles situées le long des écoles et des infrastructures sportives et culturelles.

Mesures qui ne viendraient pas compromettre la survie économique de l’agriculture, mais sont aujourd’hui gage d’une cohabitation sereine entre le monde agricole et ses concitoyens.

Pour exemple, la Charte qui fut signée le 02 mai dernier à Listrac-médoc, commune de 2500 habitants et 700 hectares de vigne, entre le château Liouner propriété de Mr Pascal Bosq, Marie-Lys Bibeyran et les associations de parents d’élèves (charte). Par cette Charte, Mr Bosq s’est engagé à traiter en Bio ses parcelles jouxtant l’école maternelle, le stade et la salle socio culturelle et uniquement en dehors de la présence des enfants.

Nos enfants doivent être protégés des effets des pesticides sur leur organisme en formation, pour cela ils ont besoin de notre mobilisation ».

par Marie-Lys Bibeyran. (Pétition réalisée avec le soutien de l’Alerte Médecins Pesticides  AMLP , 18, rue Séverine 87000 LIMOGES)