03 Mai

Gel à Bordeaux : le constat un mois jour pour jour après le gel d’avril

3 avril dernier, les vignerons constataient un épisode douloureux à Bordeaux. Un gel dépassant parfois les -5° plusieurs nuits d’affilées. En ce 3 mai, Côté Châteaux revient dans les rangs de vigne évaluer les dégâts avec les vignerons. Reportage au château Thieuley dans l’Entre-Deux-Mers et à Galgon chez le président des Bordeaux et Bordeaux Supérieur…

Un mois jour pour jour après le gel et ces -5°C enregistrés ici dans l’Entre-Deux-Mers, Sylvie Courselle vigneronne au château Thieuley constate les stigmates encore très importants sur ces pieds de merlot… « Là c’est un bourgeon qui était juste sorti, et qui a cramé, voilà… »

Ce sont surtout les extrémités des astes qui ont été sérieusement touchés… « A un mois du drame, comme vous pouvez le voir sur ce pied de merlot, vous voyez que certains bourgeons sont partis et d’autres sont comme ceux-ci noircis et ne repartiront pas. On pense déjà qu’on part avec un bon -30% au global…« , commente Sylvie Courselle.

Chez les Bordeaux et Bordeaux Supérieur, 10, 20, 30 et même 40% de pertes par endroits selon le président du syndicat Stéphane Gabard. Aujourd’hui la pousse de la vigne présage d’une assez bonne récolte, en tout cas plus importante que lotrs des épisodes de gel de 2021 et 2017. Néanmoins le contexte économique reste difficile.

« Nous avons les complications de l’économie qui se mêle un petit peu à nos problèmes climatologiques… » selon  Stéphane Gabard président des Bx et BX Sup.

« Nous avons une hausse des matières premières comme chaque Français la connait au quotidien. Donc notre métier devient très compliqué avec peut-être un moral un peu atone, avec une commercialisation qui est un peu compliquée surtout sur le marché français. »

Au château Thieuley, si les cépages blancs précoces ont bien été impactés, les soeurs Courselle Marie et Sylvie ont réussi à sauver l’essentiel avec une taille de la vigne plus tardive. « On a taillé après le gel, au mois d’avril et cela a permis de sauver cette récolte au moins sur les 5 hectares de merlot que nous avons taillés si tardivement », commente Marie Courselle. « Donc là elle commence à peine à sortir, elle se réveille et là on a toutes les inflorescences qui sont là … Une potentielle récolte très jolie… »

Pour tous, l’horizon semble s’éclaircir car il ne devrait pas y avoir de nouvelle gelée d’ici les saints de glace…