14 Déc

Vins de Bordeaux : rebond à l’export mais des « difficultés » persistantes

Les vins de Bordeaux ont souffert en 2021 de « difficultés commerciales » liées à des volumes de vente et des prix « trop faibles », malgré un fort rebond des ventes à l’export, a indiqué l’interprofession, réunie en Assemblée générale à Bordeaux lundi.

Vendanges en septembre 2021 © JPS

« Parmi les éléments douloureux, rappelons nos difficultés commerciales et notre niveau de vente en volumes de vins toujours trop faible, particulièrement en France, tout comme des prix en rayon ou sur le marché du vrac, indignes pour notre filière », a déclaré le président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) Bernard Farges, en introduction de l’AG.

L’année 2021 a été « marquée par des soubresauts, (…) et des chocs parfois brutaux » comme le gel tardif en avril, qui a entraîné une récolte « presque nulle » sur de nombreuses exploitations du vignoble, a relevé M. Farges, sans toutefois donner d’estimations sur la production de la campagne actuelle, qui sera évaluée en début d’année prochaine.

Selon le CIVB, en 2020-21, l’indicateur commercial des sorties de propriété avait atteint 4,2 millions d’hectolitres (Mhl), en hausse de 9% par rapport à la campagne précédente.

A l’export, avec 1,94 Mhl expédiés d’octobre 2020 à octobre 2021, les ventes des vins de Bordeaux ont progressé en volumes de 15% par rapport à la même période l’an passé. Ce dynamisme est porté par les marchés chinois (+35% en Chine continentale et +13% à Hong Kong) et américains (+29%), après la levée par Washington des taxes contre les vins français, a précisé le CIVB. « Nous avons rebondi partout, sur nos marchés traditionnels comme sur des marchés mineurs », s’est félicité M. Farges, évaluant à 2,3 milliards d’euros l’ensemble des exportations cette année, soit une hausse de 36% en valeur.

Côté millésime, il s’attend à un cru 2021 « de bien meilleure qualité à celle déjà envisagée » avant les vendanges, qui viendra s’ajouter aux « stocks » des « deux belles
années » 2019 et 2020, « utiles pour alimenter les marchés ».

M. Farges s’est également satisfait de la labellisation RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) de 13 viticulteurs et négociants du Bordelais début décembre, en profitant pour critiquer une filière parfois « incapable » d’empêcher « des actes de dumping de telle ou telle de nos entreprises ». La démarche, s’appuyant sur la norme internationale de référence ISO 26.000, vise à commercialiser, d’ici 2030, 30% des volumes du Bordelais avec un label RSE ad hoc, « Bordeaux cultivons demain ».
AFP