30 Oct

Saint-Emilion: les châteaux Figeac et Cormeil-Figeac gardent leurs noms en appel

Le château Figeac, premier grand cru classé de Saint-Emilion qui attaquait un de ses voisins pour qu’il ne porte plus son nom, a perdu mardi son procès à Bordeaux contre le château Cormeil-Figeac. Mais il a remporté quand même une demi-victoire, celle de garder le droit d’utiliser son propre nom, menacé lors du jugement en première instance.

Le © château Figeac à Saint-Emilion

La famille Manoncourt, qui exploite les marques « château de Figeac » et « château Figeac », contestait le droit de porter le nom de Figeac aux châteaux Cormeil-Figeac et Magnan-Figeac appartenant à la famille Moreaud. Elle avait déjà poursuivi pour le même motif plusieurs châteaux voisins, gagnant tous ses procès.

La cour d’appel a cette fois estimé qu‘ »historiquement, les parcelles de Cormeil et Magnan ont appartenu à la famille Cazes/Carles, alors propriétaires du grand domaine originel de Figeac, par la suite démembré au gré de plusieurs cessions ». Me Caroline Lampre, avocate de Cormeil-Figeac et Magnan-Figeac, a estimé que les droits de son client « ont été reconnus, qu’il n’avait pas créé ce nom ex-nihilo, qu’il existait depuis plus d’un siècle ».

Elle a espéré que cette décision marquerait « un frein pour tous les grands châteaux qui parfois mènent une campagne d’épuration un petit peu abusive à l’encontre de voisins qui sont souvent depuis très longtemps en coexistence avec eux ». Vincent Fauchoux, avocat de la famille Manoncourt, a dit qu’ils allaient « étudier sereinement l’opportunité d’un pourvoi en cassation », précisant que ses clients étaient quand même « satisfaits » du reste du jugement: « la validité de notre image et la qualité de notre domaine ». Car en novembre 2016, le tribunal de grande instance de Bordeaux avait décidé que les deux parties, y compris donc le plaignant, devaient perdre leurs marques.

« Nos marques, « châteaux Figeac » et « château de Figeac » sont parfaitement valables en dépit des contestations émises contre elles depuis plusieurs années (…) et notre exploitation est parfaitement conforme à la réglementation », a-t-il souligné. Car la cour d’appel est revenue sur l’interdiction faite aux plaignants d’utiliser eux-mêmes le nom Figeac. Le TGI avait justifié sa décision en expliquant que l’exploitation n’avait pas pu prouver qu’elle respectait toutes les règles de la vinification séparée pour ses différents vins (le premier vin étant le meilleur). Cette fois-ci, la cour d’appel a estimé que « l’ensemble des jus entrant dans la composition du premier vin (…), second vin (…) et troisième vin (…) proviennent exclusivement de raisins récoltés sur les parcelles intégrées à l’assiette foncière du domaine du château de Figeac et sont vinifiés sur le domaine. »

« Aucune obligation légale ou réglementaire n’exige une vinification séparée des premiers, second et troisième vins d’un même domaine », a-t-elle poursuivi, permettant ainsi à château Figeac de garder son célèbre nom.

AFP

Saint-Emilion: Foster signe un nouveau chai « le Dôme »

C’est sans nul doute un chai qui va faire parler de lui, comme précédemment celui de Cheval Blanc signé par de Portzamparc ou de la Dominique par Jean Nouvel… A Saint-Emilion, l’architecte britannique Norman Foster signe un nouveau chai original « le Dôme », le même archi qui a signé le chai livré en 2015 du mythique château Margaux.

Une forme originale qui peut laisser penser à une soucoupe volante © Norman Foster – château Teyssier

A Saint-Emilion, les chais marquants continuent de faire leur apparition. Tout le monde a encore en tête la double vague réalisée par Christian de Portzamparc pour abriter les quelques 50 cuves en béton et le chai à barriques du mythique Cheval Blanc (propriété de Bernard Arnault), 1er cru classé A, puis le chai aux reflets rouges de Jean Nouvel pour le château la Dominique propriété de la famille Fayat, avant qu’il ne réalise une oeuvre circulaire au château la Grâce Dieu des Prieurs….Tout ceci pour dire que, malgré l’inscription au Patrimoine Mondial de l’Humanité, cela bouge tout en respectant l’aspect global des paysages.

Cette fois, c’est le britannique Norman Foster qui va s’illustrer avec « le Dôme ». Ce nouveau chai appartient à son compatriote Jonathan Maltus (château Teyssier à Saint-Emilion et en Californie World’s End), qui lui permettra ainsi de présenter un de ses vins, « Le Dôme », au nouveau classement de Saint-Emilion en 2022.

Les vues et le paysage ont toujours été les premiers protagonistes du design. Le process de vinification est amené au coeur du bâtiment et l’étage supérieur apporte un espace flexible pour que les visiteurs puissent se réunir et déguster le fabuleux vin de ce terroir » Norman Foster

Une vue panoramique depuis le futur chai de © Norman Foster – château Teyssier, avec un plafond en bois d’un diamètre de 40 mètres.

Les visiteurs arriveront par une allée traditionnelle plantée d’arbres pour découvrir ce chai circulaire étonnant semi-enterré. Avec une vue à 360 degrés sur les vignobles d’Angélus ou Canon, ce chai circulaire devrai se fondre dans le paysage inscrit au patrimoine mondial par l’Unesco.

Et Norman Foster d’ajouter « la connexion visuelle directe entre l’intérieur et l’extérieur, la dégustation et la production du vin, crée un espace unique et unifié pour Le Dôme ». Un Dôme et chai toujours très « hype »qui sera inauguré au printemps 2021.

Lire ou relire :

« Bordeaux, la métamorphose » : le magazine sur les nouveaux chais

Voir le magazine « Bordeaux,  la métamorphose » sur ses nouveaux chais réalisé en avril 2017 par Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Christophe Varone et Emmanuel Cremese :