11 Mar

L’Union des Grands Crus de Bordeaux confirme aujourd’hui la tenue des primeurs à Bordeaux, avec des mesures de précaution

L’Union des Grands Crus de Bordeaux tenait cet après-midi son assemblée générale au château Pape-Clément à Pessac en Gironde. L’occasion d’aborder avec ses membres le rendez-vous des Primeurs. Ceux-ci vont bien se tenir, mais avec quelques bouleversements. L’accent va être mis sur les dégustations, des signalétiques, gels hydro-alcooliques et certaines distances seront respectés, les soirées seront annulées, pour se recentrer sur les fondamentaux à savoir ces dégustations dans les propriétés et avec l’UGCB. 

Ronan Laborde, le président de l’UGCB au sortir de l’AG ce soir  © Jean-Pierre Stahl

Le château Latour-Martillac s’apprête à recevoir dès le lundi 30 mars et jusqu’au jeudi 2 avril quelques 500 professionnels, ou peut-être un peu moins, chaque jour pour déguster ici 50 propriétés de Pessac-Léognan, puis 17 grands crus du mardi au jeudi.

Le château Latour-Martilac va accueillir la dégustations des vins de Pessac Léognan le 30 mars et de l’UGCB les 3 autres jours © JPS

La famille Kressmann prévoit avec les organisateurs (syndicat viticole de Pessac-Léognan et Union des Grands Crus de Bordeaux) les mesures appropriées pour recevoir les importateurs et journalistes dans de bonnes conditions.

« On va les recevoir dans cet espace d’accueil, dans cette boutique avant de les conduire dans l’espace de dégustation… »

En ce qui concerne le virus, on va proposer des solutions hydro-alcooliques, faire en sorte de garder un peu plus d’espace entre les gens… De toute façon les verres sont lavés régulièrement, c’est un verre par personne, il y a un service qui est prévu depuis très longtemps même avant ce virus de nettoyage des verres en permanence… » Edouard Kressmann.

Les membres de l’Union prêts pour l’AG à 14h à l’Orangeraie du château Pape-Clément © JPS

Cet après-midi, l’Union des Grands Crus de Bordeaux tenait son assemblée générale au château Pape-Clément. L’occasion de rassurer et confirmer la tenue des primeurs du 30 mars au 2 avril et de détailler les dispositions sur les différents lieux de dégustation.

« Il y aura des annulations, c’est évident compte tenu du contexte, on suit la situation heure par heure avec les autorités sanitairesOn est extrêmement vigilent », commente Ronan Laborde, président de l’Union au sortir à 18h10 de sa réunion. « Demain nous avons une réunion avec la préfecture pour établir un plan de sécurisation maximum.On est déjà en contact avec une société dont c’est la spécialité et on a parlé à nos membres des mesures les plus contraignantes qui seraient prises dans ce cadre… » me précise Ronan Laborde le président de l’UGCB.

 

Et de poursuivre : « aujourd’hui, il y a encore des événements qui se tiennent malgré ce contexte difficile et préoccupant. On est obligé d’en tenir compte et de mettre le plus haut niveau de sécurité pour les gens qui vont venir nous voir dans quelques semaines…Déjà il y aura une signalétique, telle que vous l’a voyez dans la rue ou à la télévision, invitant à ne pas s’embrasser ou se serrer la main, à se laver les mains,

On régule l’affluence de manière draconienne, on recentre et on revient sur les fondamentaux, tous les événements festifs seront éradiqués, pour nous concentrer sur le coeur de notre métier faire déguster les vins en primeur aux professionnels, » Ronan Laborde président de l’UGCB.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sylvie Tuscq-Mounet et Olivier Pallas: (intervenants : Edouard Kressmann, Ronan Laborde et Wilfrid Groizard)

Durant la campagne des primeurs, ce sont ici au château Latour Martillac 80% des vins qui sont commercialisés. Un moment à ne pas rater.

« Nos vins sont prêts, nos assemblages sont prêts, donc on recevra les professionnels qui voudront venir déguster à Martillac, ensuite il faudra qu’on trouve des solutions pour ceux qui ne voudront pas venir, peut-être envoyer directement des échantillons ou alors nous nous rendre directement auprès de nos principaux clients, avec nos partenaire négociants pour pouvoir leur faire déguster nos échantillons sur leurs marchés, » selon Wilfrid Groizard directeur commercial et marketing au château Latour-Martillac.

Cette année, les primeurs vont avoir une saveur particulière, on ne connaît pas encore le nombre de participants, les années passées c’était 5000 à 6000 participants. Là, impossible de dire exactement, cela va se gérer jusqu’à la semaine des primeurs au jour le jour. Mais certains ont déjà fait part de leur annulation ayant notamment peur de se voir placer en quarantaine à leur retour de France par leur pays d’origine. On verra bien, néanmoins les membres de l’Union restaient sereins et positifs aujourd’hui, et ils vont faire le job comme chaque année.

Regardez l’interview de Ronan Laborde le président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux par Jean-Pierre Stahl et Sylvie Tuscq-Mounet:

24 Mai

Les coups de coeur et les bonnes notes de Jacques Dupont sur le millésime 2018

C’était hier soir la présentation du Guide de Jacques Dupont au Bistrot du Sommelier à Bordeaux. Tout le monde du vin était là pour déguster et féliciter les heureux lauréats qui avaient obtenu un coup de coeur, des petits et des crus classés, une belle diversité du vignoble de Bordeaux. Dans ce nouveau guide établi parJacques Dupont et Olivier Bompas, 745 vins sélectionnés dont 131 à moins de 10€.

 Laure de Lambert Compeyrot de Sigalas-Rabaud, Olivier Bompas du Point, Martine Cazeneuve de Paloumey et Marie-Laure Lurton de Villegeorge © JPS

C’est un travail de longue haleine comme le soulignait encore hier soir Jacques Dupont, où lui même est resté 4 semaines dans le vignoble et Olivier Bompas, 3 semaines, à déguster chacun de leur côté les primeurs sur le millésime 2018 : « on a dégusté très lentement, on sait que c’est une dégustation un peu injuste car les vins ne sont pas terminés, mais les vins que vous dégustez ce soir semblent vous plaire et c’est noter récompense. » 

Un millésime marqué par de fortes pluies jusqu’à début juillet, puis une chaleur et une sécheresse importante jusqu’à fin octobre. Un millésime qui se souviendra aussi des intempéries comme les épisodes de grêle du 26 mai et du 15 juillet, sans oublier les attaques de mildiou, d’une rare violence.

Jacques Dupont, journaliste-critique, Olivier Bompas, journaliste-sommelier, et Mathieu Bensch stagiaire au Point © JPS

Au final, le résultat est pas mal pour ces heureux lauréats invités par le Point à présenter leur 2018 et un vin d’un autre millésime de leur choix, pour cette traditionnel rendez-vous de fin mai. Les copies de Jacques et Olivier étant rendues, voici leurs notes sur 20 publiées dans le Point, sorti ce jeudi 23 mai, ainsi que les commentaires sur le millésime et des coups de coeur éventuels pour d’heureux chanceux qui ont somme toute bien travaillé.

Romain Ducolomb de Beychevelle et Bruno Baylet de Landereau © JPS

Au tableau d’honneur, tout d’abord, le premier à l’entrée qui aussi pourrait être 1er de la classe, Landereau et sa cuvée Prestige qui obtient un 15,5-16

« Cela fait plaisir, c’est la meilleur note en Bordeaux et Bordeaux Sup », commente Bruno Baylet.  « Cela fait partie des vins bien notés tous les ans, habitué ? Non, cela doit être notre 3e coup de coeur… » Son 2018 a été réalisé avec « 95% de merlot, 5% de cabernet francs, les amlos en barriques neuves, 15 à 17 mois d’élevage en barrique sans aucun soutirage. »

Le principal c’est de durer et de montrer que l’on peut avoir de grands terroirs, notamment à Sadirac, à des prix abordables » Bruno Baylet du château Landereau.

Parmi les autres vignerons qui savent faire du vin, sans forcément être classé, Dominique Raimond du château Monfollet qui a obtenu un 15,5-16 et un coup de coeur pour son Grand Vin. Un millésime sauvé de la grêle, car Blaye avait pas mal été touché, comme les Côtes de Bourg juste à côté. Ce ne sont que 16000 bouteilles produites, par rapport au Monfollet le Valentin réalisé à 150 000 flacons, énormément référencé dans la grande distribution; mais pour ce grand vin, c’est une sélection de vieilles parcelles, fermentations malos en barriques, élevage de 12 à 14 mois, en barriques; un grand vin commercialisé auprès des particulier et beaucoup à l’export.

Parmi les crus classés présents, Léoville Barton, 2e cru classé de Saint-Julien (noté 18,5) avec Michel Sartorius marié à Lilian Barton : « nous sommes sortis ce matin au prix de 61,80 pour le professionnel, 72 pour le particulier, entre le prix de 2015 et celui de 2016, cela a très bien marché dès la sortie car moins cher que les 2016; la période est vraiment difficile et il faut faire attention à quel prix on sort. On est aussi très content de Langoa… On est sorti à un prix suffisamment attractif pour le négoce et à un prix raisonnable pour le consommateur. »

Il y a aussi Clerc-Milon, 5e cru classé à Pauillac (noté 17), un millésime 2018 à l’assemblage subtil selon le maître de chai Frédéric Faure, en poste depuis 10 ans, avec « 60% de cabernet sauvignon, 27 % de merlot, 9% de cabernet-franc, 3% de petit verdot et 1% de carménère. Clerc Milon est sorti la semaine dernière au prix pour le négoce de 50€.

Mr Cuvelier du Château le Crock, Jean-Pierre Rousseau de Diva, Philippe Dalhuin directeur technique général des Propriétés Mouton Rothshild-Armailhac-Clerc Milon, Jean-Emmanuel Danjoy et Frédéric Faure, directeur et maître de chai de Clerc Milon © JPS

Du côté des négociants, aussi présents, Jean-Pierre Rousseau, dirigeant de la Maison Diva quai de Bacalan à Bordeaux, décripte ces sorties en primeurs sur le 2018 : « c’est une campagne un peu compliquée car les prix sont plutôt partis dans les sphères supérieures et nos clients ne sont pas au mieux de leur forme… Les Chinois sont aux abonnés absents et la « guerre cino-américaine » fait des dégâts », à l’heure actuelle. « Il y a des vins de qualité qui ont parfois du mal à trouver leur public. »

Nul doute que le lecteur et amateur de vin trouvera dans ce guide de Jacques Dupont et d’Olivier Bompas des repères dans leur futurs achats tant en primeurs qu’en livrables.

Le Guide de Jacques Dupont, avec le magazine Le Point du 23 mai 2019 chez tous les marchands de journaux.

08 Avr

Après une semaine très fréquentée, le système des primeurs devrait perdurer à Bordeaux

A chaque grand messe annuelle, on se pose la question : le système des primeurs, unique à Bordeaux, va-t-il perdurer ? Sur les petits millésimes ou millésimes très moyens, de 2011 à 2013, la question se posait vraiment, mais là depuis le 2015, il y a un réel engouement, confirmé sur le 2018.

Jean-Noël Fourmeaux de VGS Chateau Potelle (à droite) avec Eric et Kale Anderson © JPS

40% d’ étrangers pour ces primeurs 2018 ! La proportion de nationalités différentes est en hausse, du jamais vu à Bordeaux. Avec beaucoup d’Européens, d’Asiatiques et d’Américains. D’ailleurs, l’ODG Saint-Julien ne s’est pas trompé en choisissant un décor d’aéroport avec un tableau d’embarquement pour le 2018 et avec ses différentes propriétés : Beychevelle, Branaire-Ducru, Gloria, Gruaud-Larose, Lagrange,Langoa-Barton, Léoville-Barton, Léoville -Pyferré, Saint-Pierre et Talbot.

Chaque année, Jean-Noël Fourmeaux (VGS Château Potelle), un Français qui tient depuis de nombreuses années une winery en Californie, arrive avec des clients américains à Bordeaux et cette année avec Kale et Eric, deux winemakers. « Le monde du vin est devenu très très global », commente Jean-Noël Fourmeaux.  « On fait des vins d’un style différent entre la Nappa Valley et Bordeaux, car nous on est un peu plus riche en soleil, on fait des vins un peu plus riches mais qui recherchent « la balance » (équilibrés),mais cette année c’est un millésime qui est assez riche car il y a eu beaucoup de soleil durant l’été à Bordeaux ».

Un millésime sur le fruit réussi à Saint-Julien, avec des raisins cueillis à maturité, qui s’annonce être un millésime de garde. Un 2018 qui intéresse fortement  Jean-François Ghidossi (cave Chiodi), un important caviste intallé en Suisse Italienne à Ascona dans le Tessin : « très intense, beaucoup de tanins, les tanins permettent de le garder très longtemps. »

Jean-Charles Maroteaux propriétaire de Ducru-Beaucaillou et président de l’ODG St Julien pour la dégustation des St Julien © JPS

Il y a un vrai engouement pour Bordeaux, Bordeaux attire encore beaucoup, on a quand même réussi en 4 ans 3 très grands millésimes 15 ,16 et 18, on a fait venir beaucoup de personnes en 2015, 2016 et en 2017, alors que 2017 aperçu comme compliqué et encore en 2018 on a fait venir encore plus de monde, dont les primeurs sont loin d’être finis, » François-Xavier Maroteaux de Branaire-Ducru.

Au Hangar 14, au traditionnel rendez-vous de l’Union des Grands Crus, le lundi 1700 professionnels sont venus pour la dégustation de ces crus classés et pépites de Bordeaux. Parmi eux, beaucoup d’Asiatiques, d’Européens, d’Anglo-Saxons et même des Australiens, qui pourtant sont aussi producteurs de vin. Andrew Caillard de Langton’s vient déguster chaque millésime à Bordeaux, ce depuis 1979.

Ronan Laborde, le président de l’UGCB, avec l’Australien  Andrew Caillard de Langton’s au Hangar 14 © JPS

On a beaucoup d’Australiens qui sont fascinés par les vins de Bordeaux et qui aiment les acheter en différents millésimes. Ils sont séduits par la grande diversité des millésimes », Andrew Caillard de Langton’s.

Et de poursuivre : « bien sûr, ils aiment connaître les différences entre ces millésimes et quels châteaux sortent du lot, et c’est pour cela que je viens chaque année. »

Allan Sichel et Romain de château Beychevelle au Hangar 14 pour la dégustation de l’Union des Grands Crus © JPS

Pour Allan Sichel, de la Maison de Négoce Sichel et Président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux : « ce que l’on voit, c’est une concentration du nombre d’opérateurs, qui se spécialisent dans le fonctionnement, très particulier, très singulier à Bordeaux, des spécialistes qui prennent position très tôt, ça leur permet de garantir l’accès au vin, produits rares en faible disponibilité surtout sur sur le 2018 et  de détenir du stock  qui sera commercialisé sur les décennies à venir ».

Des vins achetés en avril, mai, 2 ans avant d’être livrés pour les rouges notamment, ce qui permet pour les châteaux d’avoir de la trésorerie :

Ronan Laborde, une première campagne de primeurs réussie en tant que nouveau président de l’UGCB © JPS

Tant que les gens feront de l’argent en commerçant sur les grands crus, tant que les propriétés y auront un intérêt économique, tout convergera à ce que le système perdure… On a tendance à voir le système se conforter : on a vécu une année 2018 très prospère, sur l’exportation des grands crus avec une augmentation sur tous les continents, un peu moins forte en Asie, mais finalement très forte en Europe et aux Etats-Unis », Ronan Laborde président de l’UGCB.

La semaine des primeurs est un nouveau succès avec au final 6000 professionnels effectivement venus sur 7000 pré-inscrits. Cela augure d’une belle campagne qui va se faire entre avril et juin.

Le marché des grands crus, de vins de Bordeaux vendus à plus de 22€, a représenté un chiffre d’affaire d’1 milliard 100 millions d’euros sur l’année 2018, qui correspond à la fois à la vente en primeurs et de vins livrables.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Charles Rabréaud : 

07 Avr

« The very best » of des #primeurs de #Bordeaux en 20 photos

La semaine des primeurs s’est achevée avec un record de pré-inscriptions, 7000 professionnels annoncés lundi, et au final 6000 participants, en hausse cette année avec aussi une proportion d’étrangers en augmentation : 40% d’étrangers, du jamais vu. Le millésime 2018 est plutôt bon, voire très bon, il fait parler de lui. Retour en images sur ces meilleurs moments de dégustations et de partage saisis par Côté Châteaux.

Allan Sichel, le président du CIVB, Maison Sichel, et Romain Ducolomb de château Beychevelle au Hangar 14 pour la dégustation de l’Union des Grands Crus © JPS

Cendrillon pour ses 20 ans…Le Carrosse, il fallait y penser, bien vu un nouveau venu château Carrosse Martillac en Pessac-Léognan © JPS

Du coup, le Carrosse…Martillac c’est une affaire qui roule ! Ça plaît énormément aux Chinois… Vous m’en mettrez un contener… © JPS

Paul Garcin et Anne-Laurence de Gramont du château Haut-Bergey, présentant leur production au château de Rouillac avec les Pessac-Léognan © JPS

Les crus classés de Saint-Emilion en dégustation au Clos des Jacobins © JPS

Les amis cavistes Suisses, Pierre Krenger et Michel Siegenthaler avec Sébastien Delalot et Jean-Pierre Stahl au Clos des Jacobins pour le tournage de l’émission Côté Châteaux n°6

Jacques Dupont, le célèbre journaliste critique du Point avec Mathieu à Fronsac, les notes vont tomber… aïe © JPS

Ronan Laborde, sa première campagne primeurs en tant que nouveau président de l’UGCB au Hangar 14 à Bordeaux © JPS

La team Rolland, avec Dany Rolland, Michel Rolland et leurs oenologues associés, avec Michel Trama chef ** à Puymirol (47) , Gwendoline Lucas et Jean-Claude Fayat propriétaire de La Dominique © JPS

François-Xavier Maroteaux propriétaire de Branaire-Ducru et président de l’ODG St Julien pour la dégustation des St Julien © JPS

De nombreux drapeaux pour accueillir toutes les nationalités importatrices au château Ducru-Beaucaillou © JPS

Beaucoup d’Asiatiques et de Chinois venus déguster Angélus © JPS

Stéphanie de Boüard-Rivoal directrice d’Angélus, en pleine dégustation du 2018, 1ère année en conversion bio © JPS

Laurent Moujon (auteur livres de recettes et accords vins de Bx), Dany Rolland (oenologue), Guillaume Gresta (bar à vins du CIVB), JPS, Géraldine Bertrand (Bee Bordeaux) et Philippe Maurange (Ozco Bx) aux Clés de Châteaux

Les cavistes suisses Pierre Krenger et Michel Siegenthaler en plein exercice au Clos des Jacobins © JPS

Une belle couleur et une belle intensité, rien à voir avec le 2013 © JPS

Entre averses et éclaircies, le temps est resté malgré tout clément, pas de grosses ondées comme pour la dégustation du 2009 (en 2010), autre grand millésime © JPS

Un français, Jean-Noël Fourmeaux, à la tête d’une célèbre Winery dans la Napa Valley, avec son équipe de winemakers en dégustation à Branaire-Ducru © JPS

Michel Rolland présentait les vins de quelques 220 domaines pour lesquels il collaborre dans le Cuvier de la Dominique, en plein effort avec le chef Michel Trama © JPS

Michel Rolland, Michel Trama et Michel? No, Jeffrey M. Davies. Blagues sur blagues à déguster aux Clés de Châteaux © JPS

04 Avr

Nicolas Florian au Ban du Millésime : « Je proposerai aux restaurateurs qu’ils ne servent que du Bordeaux à table »

C’était hier au Palais de la Bourse la traditionnelle soirée de la Commanderie du Bontemps, en clôture de cette semaine des #primeurs à Bordeaux. Deux discours et prises de positions ont été fortement applaudis. Emmanuel Cruse, tout d’abord qui a exhorté le monde viticole à mettre un terme au Vinexpo bashing et le Maire de Bordeaux qui s’est posé en défenseur et ambassadeur des vins de Bordeaux, partout dans le monde et en particulier sur les cartes des restos de Bordeaux !

La haie d’honneur formée par les membres de la Commanderie du Bontemps © JPS

Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu un Ban du Millésime aussi animé. Déjà par l’intérêt que suscite le 2018, les Commandeurs lui font plus qu’une haie d’honneur, ils l’encensent mais avec cette certitude c’est qu’ils ont du bon voir du très bon par endroits à revendre. Certes, on n’est pas dans l’homogénéité, il y a de très grandes réussites et de moins bonnes, mais dans l’ensemble le résultat est très positif pour la place de Bordeaux.

Douglas Demichel, directeur de la Bordelaise des Grands Vin, Thomas Johnston de la Maison Nath.Johnston & Fils, David Bolzan directeur des Vignobles Silvio Denz © JPS

Ainsi Emmanuel Cruse, le Grand Maître de la Commanderie du Bontemps, résume ainsi l’attractivité du millésime :  « je pense que vous aurez un grand plaisir à acheter ce millésime 2018, il n’y a qu’à voir la fréquentation est en hausse de +20% et la proportion d’étrangers aussi (40% selon l’UGCB), et pour cette soirée « nous avons du refuser bon nombre d’invités ».

Edouard Kressmann va bientôt avoir une nouvelle unité de vinification au château Latour-Martillac, Nguyen Hong, vice-président de Paradise Vietnam (12 bateaux et 70000 passagers à l’année qui visitent la baie d’Along) et Jean-Pierre Rousseau, maison de négoce Diva © JPS

Ce sont en effet 612 convives qui ont été invités au Ban du Millésime par les propriétaires de châteaux et maisons de négoce bordelaises. Le Grand Maître a aussi eu ces quelques mots envers les vignerons qui ont été touchés en 2018 par les intempéries. « Je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour nos amis viticulteurs victimes des orages de grêle du mois de mai et de juillet 2018. »

Le contexte économique de ces derniers mois plutôt morose pour Bordeaux a aussi été décortiqué avec « le ralentissement de l’économie chinoise et le spectre du Brexit », toutefois l’heure est à un « certain pragmatisme avec cette campagne de primeurs », ce d’autant que « la force de la place de Bordeaux s’est construite grâce aux marchands à travers les siècles, » continuait à commenter Emmanuel Cruse.

Le Grand Maître a aussi rappelé : « dans quelques semaines, Bordeaux va accueillir Vinexpo. Après le Bordeaux bashing, il est temps de mettre un terme au Vinexpo bashing », cet événement créé en 1981 et qui fait depuis près de 40 ans le rayonnement de Bordeaux. Ce salon du vin et des spiritueux est le plus prestigieux au monde, mais il a connu une baisse de fréquentation, notamment en 2017 avec 15% de professionnels en moins. La concurrence de ProWein en Allemagne n’y est pas étrangère, la canicule aussi avait marqué le dernier salon, qui du coup a été avancé de juin à mai (du 13 au 16 mai 2019). Et de conclure : « la menace de disparition serait fort préjudicieuse et aurait des conséquences désastreuses. » Mais on n’en n’est pas là.

A son tour, le nouveau Maire de Bordeaux Nicolas Florian s’est montré un ardent défenseur du monde viticole : « Bordeaux, c’est le vin. Mais le vin c’est aussi une richesse patrimoniale et culturelle ». Et de reconnaître qu’après Alain Juppé la tâche était certes difficile mais qu’il l’assumait tous les jours et de remercier tous ceux qui lui ont témoigné leur soutien : « vous avez été nombreux à me solliciter et me dire combien vous comptiez sur le Maire pour être un digne représentant de notre terroir. Alain Juppé a fait la Cité du Vin, Alain Juppé s’est battu pour Vinexpo, je vais continuer avec notamment la livraison du Hall 2, un investissement de 32 millions d’euros. Vinexpo on y croit ». Pas question pour le nouveau Maire d’accepter ce dénigrement de Vinexpo : « je vais être celui qui va faire sortir le vin hors de ces murs, vous pourrez toujours compter sur mon implication ! »

Nicolas Florian, le Maire de Bordeaux, et Emmanuel Cruse, le Grand Maître de la Commanderie du Bontemps ont marqué les esprits © JPS

Et Nicolas Florian de se poser en fer de lance des vins de Bordeaux, suite au billet d’humeur de l’ancien directeur de l’Office de Tourisme sur Facebook Nicolas Martin qui s’était ému que nombre de restaurants ou bars à vins à Bordeaux ne proposaient même pas de Bordeaux à leur carte… « Je proposerai aux restaurateurs qu’ils ne servent que du Bordeaux à table, vous pourrez compter sur les élus pour être les ambassadeurs du vin à Bordeaux et dans le monde. » Voilà un discours qui a été fortement applaudi par l’assistance. Il n’y a plus qu’à… C’est vrai que de ne pas voir une goûte de Bordeaux dans certains établissements cela paraît un peu fort de café, ce d’autant que de nombreux touristes ne viennent que pour découvrir non seulement les charmes de la ville mais aussi la production locale. Il y a donc une certaine logique, qui visiblement va porter ses fruits, isn’it ?

02 Avr

#primeurs de #Bordeaux : pour Ronan Laborde, le président de l’UGCB, « les retours que l’on a sont très encourageants, conformes à ce que l’on imaginait »

Ronan Laborde est l’Invité de Parole d’Expert dans Côté Châteaux. Le nouveau Président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux revient sur le succès de fréquentation de ces primeurs par le nombre élevé de professionnels qui y participent : 7000 pré-inscrits. Il y a un réel engouement sur le 2018 et toujours pour les grands crus à l’étranger et en France.

Ronan Laborde, sa première campagne primeurs en tant que nouveau président de l’UGCB © JPS

Jean-Pierre Stahl : « Bonjour Ronan Laborde, pour ces primeurs, vous attendez beaucoup de monde ? »

Ronan Laborde : « Sur la ligne de départ, il y a beaucoup d’inscrits… Sur les pré-inscription, on atteint 7000 personnes, dont 37% d’étrangers.

JPS : « Est-ce que c’est un des millésimes qui attire le plus à Bordeaux ?

Ronan Laborde : « Oui, si on constate par rapport à ce qui a été réalisé, les années précédentes, c’est un chiffre haut, d’autant plus qu’on serait dans une tendance à restreindre, on regarde la qualité des gens qui viennent, pour n’accepter que les professionnels ».

JPS : « Il y a un réel intérêt pour ce 2018 ? »

Ronan Laborde : « évidemment, tous les grands vins, tous les bons produits attirent le public qui vient de très très loin. Il y a quelques secondes, je parlais avec quelqu’un de Sydney qui a fait quelques heures de vol. Donc, il y a de l’intérêt, il y a de la curiosité. »

JPS : « Sur ce 2018, il y a quelques critiques, quelques appréciations qui se font sentir, qu’est-ce qu’on en dit ? »

Ronan Laborde : « On en dit de bonnes choses. Déjà lorsqu’on a vécu le millésime en tant que producteur, on se permet une communication sur ce que l’on a ressenti…à la fois à la production, mais aussi sur la vinification, les premières dégustations  en barriques. Aujourd’hui on invite la clientèle internationale, professionnelle, la presse internationale à venir juger par elle même le millésime, dans une photographie certes précoce, mais qui permet de se faire une belle image. Et les retours que l’on a sont très encourageants, conformes à ce que l’on imaginait. »

JPS : « C’est primeurs, est-ce un modèle qui va durer dans le temps ? »

Ronan Laborde : « je crois que oui, tant que les gens n’auront que cette possibilité pour accéder aux grands crus, tant que les gens gagneront de l’argent en commerçant sur les grands crus, tant que les propriétés auront un intérêt économique, tout convergera à ce que le système perdure. Et lorsqu’on regarde les données économiques des dernières années, on a plutôt tendance à voir le système se conforter. »

JPS : C’est à dire au niveau des exportations, il y en a eu pas mal pour les grands crus, alors que cela baissait d’une manière générale à Bordeaux ? »

Ronan Laborde : « On a vécu une année 2018 très prospère sur les exportations des grands crus de Bordeaux, avec des augmentations sur tous les continents, un peu moins fortes mais quand même en Asie. Des augmentations vraiment très fortes en Europe et aux Etats-Unis et aux Amériques. » 

JPS  : « Est ce que tout cela est lié au système des primeurs ? Qu’est-ce qui explique cet engouement ?

Ronan Laborde : « Les primeurs y participent, parce que dans les données d’exportations 2018 des grands crus, il y avait la livraison en partie du 2015 et du 2016, qui sont des millésimes avec un intérêt très fort de la part des marchés lointains ou plus proches en Europe, et une qualité qualifiée d’exceptionnelle, cela contribue à renforcer notre place de Bordeaux. »

JPS : « Et ce 2018, il est à rapprocher de ces 2015 et 2016 ? »

Ronan Laborde : « Il ressemble dans ses conditions climatiques au 2016, avec une première partie assez pluvieuse, une seconde partie en juillet-août chaude et assez sèche, notamment le mois d’août. Heureusement on a eu quelques pluies qui ont permis de réactiver la végétation avant les vendanges et d’avoir une production assez convenable en quantité et surtout très bonne en qualité pour ce qui en restait. »

C’est un millésime qu’on va pouvoir qualifier de quoi ? De remarquable ?

Ronan Laborde : (Rires….) « on multiplie les millésimes remarquables, peut-être qu’un jour il faudra changer de qualificatif…C’est un millésime avec beaucoup d’intensité dans la couleur, de la profondeur, de l’équilibre malgré tout, malgré la chaleur, car c’est un millésime assez solaire et avec un grand potentiel de garde. »

Regardez l’interview de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer :

01 Avr

#primeurs de #Bordeaux : « des vins qui demanderont un peu de garde mais avec de la densité donc définitivement un grand millésime »

Au château de Rouillac, 500 professionnels sont venus aujourd’hui pour la dégustation des vins de Pessac-Léognan. Pour les accueillir, 49 châteaux de l’Appellation et Laurent Cisnéros, le propriétaire de Rouillac et sa famille. Tandis qu’au Hangar 14, 120 propriétés étaient sur le pont pour accueillir 1700 professionnels.  

Au Hangar 14 à Bordeaux, la dégustation de l’UGCB avec les importateurs Suisses qui ont rapporté leurs lingots pour ces primeurs (dont les prix vont flamber ?) : Michel Siegenthaler (Le Millésime à Vevey) et Pierre Krenger (Vins Conseils à Fribourg) et au centre Camille Gonzalez (Pichon Baron) et Vanessa Degrave (Petit Village) © JPS

Le bouche à oreille a bien fonctionné, de nombreux étrangers dont ces Londoniens sont venus déguster ce millésime déjà encensé dans les chais, le fameux millésime 2018 : « vraiment, j’aime, c’est un bon assemblage, bien équilibré, de bons arômes et pas trop tannique, un bon travail », commente Thomas Britten importateur anglais de chez « Charles Taylor Wines », qui vient pour la 2e fois à Bordeaux pour.les primeurs.

Thomas Britten et José Rodrigues-Lalande © JPS

Et pourtant, ce 2018 est un millésime sauvé des eaux. Il a plu tout l’hiver, tout le printemps aussi, engendrant de sérieuses attaques de mildiou…mais l’été sec et chaud et l’automne beau et frais en matinées l’ont sauvé et même bonifié.

Paul Garcin et Anne-Laurence de Gramont du château Haut-Bergey © JPS

Le château Haut-Bergey, 44 hectares à Léognan, est ainsi fier de présenter son premier millésime issus de vignes certifiées bio et même Demeter en biodynamie. « On revient à un travail ancestral, à l’ancienne, tout est vinifié sans intrants », selon le propriétaire Paul Garcin, avec un élevage en foudres de 300, 400 et 500 litres pour les blancs et en barriques de 300 litres pour les rouges. « On a eu un millésime assez compliqué, très sportif, très technique mais au final le résultat est dans la bouteille donc on a hâte d’avoir les impressions des négociants et de la presse », complète Anne-Laurence de Gramont directrice du vignoble Haut-Bergey.

Parmi les acheteurs potentiels, des Européens, Anglo-saxons, et des Chinois venus en nombre, comme Miangui Hong, importateur tombé sous le charme d’une étiquette très XVIIIe siècle de Carrosse Martillac, un château que la famille Miailhe veut faire rentrer dans la cour des grands.

« Je suis très regardant sur le packaging, mais aussi sur la qualité du vin que je valide ici. Mais c’est d’abord l’étiquette qui me plaît, » selon Miangui Hong.

Cette année, c’est Laurent Cisnéros et son château de Rouillac qui accueillent les dégustations des vins de Pessac-Léognan © JPS

On a eu un printemps quand même tropical ce qui est assez rare et un été remarquable qui nous a amené à un millésime qu’on peut considérer comme un grand millésime » Laurent Cisnéros château de Rouillac et vice-président dy Syndicat de Pessac-Léognan

Sur les rouges, les premières critiques sont très positives allant de « remarquable » à « grandiose » comme le souligne l’ancien président du CIVB Georges Haushalter directeur général de la Compagnie Médocaine des Grands Crus.

 Je pense qu’il va s’inscrire dans la série de très bon millésimes, on avait un 2016 très opulent, extrêmement chatoyant avec un équilibre magnifique, là on a un un équilibre marqué par une structure plus évidente. Des vins qui demanderont un peu de garde mais avec de la densité donc définitivement un grand millésime »,  Georges Haushalter DG de la Compagnie Médocaine des Grands Crus.

L’intérêt est tel que 7000 professionnels se sont inscrits pour ces 4 jours de dégustations, dont 1700 pour le rendez-vous très prisé de l’Union des Grands Crus au Hangar 14.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer, montage Inès Cardenas : 

31 Mar

#primeurs à #Bordeaux : un 2018 qui s’annonce grandiose…

Ce millésime sauvé des eaux va être l’objet demain de toutes les attentions. Bichonné par les vignerons, il va être gouté, analysé, critiqué et au final noté. De nombreux journalistes et critiques ont déjà commencé par anticipation tellement c’est un long travail de moine bénédictin…

J – 1 pour la grande dégustation des Primeurs 2018 de l’Appellation Pessac-Leognan au © Château de Rouillac à Canéjan 

Demain matin, le bal sera lancé officiellement et pour se faire, rien de tel que de retomber à l’époque napoléonienne dans une ambiance hausmanienne…C’est en effet au remarquable château de Rouillac, ancienne propriété du Baron Haussmann, que va se déguster le non moins remarquable millésime 2018. Laurent Cisnéros, le propriétaire, a installé avec le concours des Pessac-Léognan un gigantesque chapiteau en cristal dans la cour intérieure du château. Ça promet…

En parallèle, l’Union des grands crus de Bordeaux va ouvrir les portes du Hangar 14 sur les quais de Bordeaux pour la fameuse dégustation de l’UGCB. Tandis que les Vins bio donnent rendez-vous à partir de 16h au CAPC. Du côté de Saint-Emilion, ça démarre aussi à la Dominque avec les Clés de Châteaux et la team Rolland.

Une chose est sure : ce 2018 revient de loin, avec un printemps pourri et des pluies qui n’ont quasiment pas cessé depuis l’hiver et tout le printemps. Presque du jamais vu, enfin si avec le 2013… L’été chaud et sec aura permis non seulement d’apporter une sacrée tribut de moustiques mais aussi des espoirs qui se sont confirmés avec un mois de septembre superbe, avec juste ce qu’il fallait de petites pluies. Evidemment, il y a eu quelques pertes à cause d’un mildiou féroce pour certaines propriétés, il fallait être au chevet de la vigne, un millésime avec beaucoup de travail. Sans parler de ceux qui ont été victimes des épisode de grêle le 26 mai et le 15 juillet, une grêle qui aura touché près de 10000 hectares au total dans le bordelais.

Enfin, « la qualité générale est remarquable » pour les rouges, selon Axel Marchal, professeur à la faculté d’oenologie de Bordeaux, interrogé par l’AFP cette semaine. « Dans un style différent, il rejoint les grands millésimes de l’histoire récente de Bordeaux: 2005, 2010, 2015 et 2016. Sans atteindre le même niveau, les blancs secs et liquoreux sont également de bonne qualité ».

La dégustation des Clés de Châteaux à la Dominique, un autre grand moment sur 4 jours © Dany Rolland

Pour Ronan Laborde le président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux, les prix de ce 2018 devraient quelque peu augmenter : « en toute logique, ils devraient être un peu plus chers que 2017 et tarifés comme un 2015 ou 2016 » les deux super millésimes en date.

6.000 importateurs, distributeurs, cavistes et restaurateurs français et du monde entier sont donc dans les starting-blocks. Cela va être une sacrée effervescence à Bordeaux et ce pour la fameuse semaine des primeurs.

30 Mar

#Primeurs à #Bordeaux : cap sur le bio au CAPC

Partout à Bordeaux, les primeurs vont rassembler de nombreux dégustateurs professionnels. Les vignerons bio de Nouvelle-Aquitaine sont aussi dans les starting-blocks pour dévoiler leur millésime 2018 au CAPC rue Ferrère à Bordeaux.

Anne-Lise Goujon, la présidente des Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine © JPS

Lundi 1er avril en fin d’après-midi, les Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine organisent leur traditionnelle dégustation bio de 16h à 21h au Centre d’Art Contemporain, 7 rue Ferrère à Bordeaux. Ils vont dévoiler leur production aux professionnels distributeurs, négociants, journalistes, critiques, cavistes  et monde de la restauration.

Pour nous, il est important de rappeler que les vignerons bio font bien partie de la filière Vin, avec leur vision, leur façon de faire. La dégustation BtoBio sera cette année l’occasion de faire déguster un millésime qui s’est avéré compliqué à produire, en Bio comme en conventionnel : nous en sommes donc très fiers ! » Anne-Lise GOUJON, présidente de Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine.

Ils seront ainsi 76 vignerons bio à faire déguster le 2018 et à proposer une aussi leurs livrables, issus de nombreuses appellations et sur de nombreux millésimes certifiés bio. Aujourd’hui 206 domaines font partie des Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine et cultivent leurs vignes en bio ou biodynamie.

Le bio est aujourd’hui une tendance forte dans le monde viticole-vinicole:  10% des vignes françaises sont cultivées en bio, par 5.835 vignerons (soit 78.502 ha). La consommation de vins bio a progressé, en France, de 21% entre 2016 et 2017 et représente un marché de 958 millions d’euros. En Nouvelle-Aquitaine, la vigne bio représente 12.912 hectares.

27 Mar

#primeurs de #Bordeaux : un moment si doux avec Sauternes et Barsac au Chapon Fin

Mardi soir, les crus classés de Sauternes et Barsac faisaient déguster leur millésime 2018 en plein coeur de Bordeaux. De belles réussites, pas trop de sucre et des notes savoureuses d’agrumes et de fruits confits, avec une belle fraîcheur.

Les châteaux Filhot, Broustet, Caillau, Suau et de Malle sur le pont pour les primeurs au Chapon Fin © JPS

Parmi les plus jeunes de l’assistance, Hugo Bernard (cf Domaine de Chevalier, la Solitude, Clos des Lunes…) a réussi à se faire entendre… Il venait faire déguster château Suau (2e cru classé de Barsac) : « on en est au 4e millésime, on avait acheté et commencé sur le 2015… Un millésime solaire, mais avec une belle trame sur la fraîcheur… » me confiait-il.  Mais surtout, à l’instar de ceux qui dégainent les premiers comme Guiraud les années passées, il était le premier à annoncer le prix de vente en primeurs de son Clos des Lunes sur la place de Bordeaux : « Lune d’Argent (un blanc sec), pas de grand changement, 80000 bouteilles en vente pour la 1ère mise en marché ».

Bien que les Sauternes soient souvent oubliés de la place ou décriés par certains qui osent avouer « on n’en boit plus » (sacrilège !), il y avait tout de même de gros négociants et professionnels, amateurs avisés présents entre 18h et 21h au Chapon Fin à Bordeaux. C’est le petit événement avant la grosse semaine des primeurs. Cela fait douze ans que cela dure au Chapon Fin, endroit magique de Bordeaux s’il en est.

Jean-Jacques Dubourdieu du château Doisy-Daëne, Olivier Castéjà du château Doisy-Védrines, avec Allan Sichel président du CIVB et négociant Maison Sichel © JPS

Jean-Jacques Dubourdieu, le fils du célèbre professeur Denis Dubourdieu,  présentait son Doisy-Daëne, un millésime « beaucoup plus tardif » que les autres années, « avec un très bel automne », « il me fait penser au 2014, sauf qu’on a eu un été beaucoup plus chaud qu’en 2014 ». « Ce ne sont pas des volumes records, on est en moyenne sur 12 ou 13 hectolitres à l’hectare, des rendements pas très élevés, cela rend le millésime plus précieux. »

Ce sont des vins liquoreux d’une grande netteté, réalisés sur du doré, et pas sur du « vieux pourri », il y a une grande pureté », Jean-Jacques Dubourdieu château Doisy-Daëne.

Ce millésime 2018 a été marqué par pas mal d’actualité en lien avec les intempéries et notamment cette terrible grêle du 15 juillet, celle du jour de la finale de la Coupe du monde et de la victoire pour la France. Certains chantaient, d’autres constataient les dégâts. Ainsi Gabriel de Vaucelles propriétaire du château Filhot : « à Filhot, on a perdu 40% d’une vendange classique, on a cette grêle, la fameuse grêle du 15 juillet. Cela n’était jamais arrivé et le nuage de grêle n’était pas du tout prévu. C’est pour cela que les châteaux Guiraud et de Farges ne sont pas là ce soir. Cela nous a du coup modifié notre assemblage : d’habitude on met un peu de muscadelle, là elle est très très présente. J’espère qu’on n’en n’aura pas d’autres (de grêle), ce type d’événement est un peu perturbant… »

L’analyse de Vincent Labergère du château Rayne-Vigneau, est assez flatteuse pour ce millésime 2018 :

J’aime bien 2018 pour son élégance, il est fruité, délicat, il y a une appétence sur le vin, la fraîcheur ressort beaucoup dans les commentaires, il a une tension et un équilibre, déjà agréable à goûter maintenant », Vincent Labergère de Rayne-Vigneau.

Et d’échanger avec Frédéric Lavergne, directeur d’une maison de négoce Lestapis & Cie pour qui ces Sauternes méritent que l’on s’y intéresse davantage : « ce sont de beaux produits, avec des coûts de revient élevés, il faut continuer ».

Didier Fréchinet, Miguel Aguirre de la Tour Blanche, David Bolzan de Lafaurie-Peyraguey, Vincent bergère de Rayne-Vigneau et Pierre Montegut de Suduiraut © JPS

Un joli millésime avec de belles voire très belles réussites selon les châteaux. Un millésime qui n’était pas gagné avec non seulement cette grêle du 15 juillet, mais aussi avec cette forte attaque de mildiou cet été et c’était sans compter aussi l’incendie qui était déclaré au célèbre château Suidiraut  : « c’est la partie séminaire qui avait brûlé, pas les chais », me confie Pierre Montégut du château Suduiraut. « Ce jour-là, il n’y avait pas de vent, on a eu du bol, il n’y a eu aucun souci sur les vins, les pompiers ont fait un très bon travail. » Je peux vous assurer que Suidiraut est comme à son habitude très bon, heureusement un millésime qu’on n’aurait pas aimé perdre.

Il ne reste plus qu’à ces sympathiques propriétaires, directeurs et dignes représentants de Sauternes et Barsac qu’à recevoir la semaine prochaine les critiques, distributeurs, cavistes et représentants des hôtels, cafés et restaurants pour leur faire déguster à leur tour ce 2018 et faire en sorte qu’ils passent commande.