27 Août

Menaces de taxes sur les vins français : la réaction de Daniel Cathiard

Daniel Cathiard, propriétaire de Smith Haut Lafitte, a réagi ce matin à la tenue du G7 et à la menace de taxes américaines sur les vins français qui semble pour l’heure s’éloigner. S’il s’en réjouit,il considère que tout danger n’est pas écarté. Toutefois, il prend l’attitude comme une avancée. Il a réagi pour France 3 national dans le 12/13 et est l’invité de Parole d’Expert sur Côté Châteaux.

Daniel Cathiard, le propriétaire de Smith Haut Laffite, rencontré lors du début des vendanges à l’actualité © JPS

JPS : Daniel Cathiard, le président Macron a laissé entendre que les menaces de taxes sur les vins étaient sans doute écartées, en tout cas « plus à l’ordre du jour, qu’est-ce que vous en pensez ?

Daniel Cathiard : « Ah ça serait une bonne nouvelle, on s’en réjouit et on pense que ce G7 a été finalement un bon G7, il a été l’occasion d’avancées et pour nous celle-là en est une. Donc tout ce qui peut aller dans le sens de choses plus simples avec le commerce qu’on a avec les Etats-Unis et qui est un commerce important, puisqu’on leur vend beaucoup de vins et qu’ils adorent nos grands vins, si effectivement on évite d’être taxé lourdement, tout le monde s’en portera mieux. »

JPS : « Est-ce que pour vous tout danger est écarté ? »

Daniel Cathiard : « Non, non, la personnalité du Président Américain fait que on ne peut pas dire que tout danger soit écarté, mais enfin c’est une avancée donc on le prend comme un avantage. »

JPS : « Est ce que les taxes qui ont été annoncées auraient été un coup d’arrêt pour les exportations de vins français et notamment de vins de Bordeaux ? »

Daniel Cathiard : « Je ne crois pas que cela eut été un coup d’arrêt car 100% sur une taxe qui est relativement faible, cela fait une taxe qui n’est pas formidablement haute, donc non on aurait pu résister à une augmentation de cette taxe mais enfin je pense surtout aux vins qui ne se vendent pas très chers ou dont le succès est à vérifier, comme par exemple les rosés, les rosés en Amérique cela marche de mieux en mieux, mais enfin c’est encore fragile, eh bien pour ces vins-là c’est sûr c’est un gros avantage si cette taxe n’est pas augmentée. » 

Ecoutez l’interview de Daniel Cathiard par Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer :

24 Août

Québec Fête le Vin : quand les vignerons et la délégation bordelaise mouillent le maillot sur les bords du Saint-Laurent

Ils sont 60 vignerons et une bonne délégation de la mairie et de l’office de tourisme de Bordeaux à animer jusqu’à dimanche la 5e édition de Québec Fête le Vin sur les bords du Saint-Laurent.

Les vignerons de Bordeaux en vedettes à Québec © Laurent Moujon

C’est qu’ils sont heureux nos 60 vignerons de voir une eau un peu moins trouble que leur Garonne… Enfin, je dis ça en tant que Lorrain bien sûr né sur les bords de la Moselle. Non, sans rire, rien de tel qu’un bon bol d’air sur les bords du Saint-Laurent avec une température de 18°, contre 35° ici en Gironde, pour faire déguster les vins de Bordeaux à Quebec Fête le Vin, car tout le monde sait qu’avec des températures caniculaires, ce ne sont pas forcément les meilleures conditions pour déguster et apprécier le vin.

A la tête de la délégation de bordelaise, le 1er magistrat de la ville, Nicolas Florian, ce matin, a tenu à leur rendre hommage lors d’un petit déjeuner avec la délégation bordelaise, en soulignant la bonne image des vins de Bordeaux et le professionnalisme des vignerons présents. « Je serai toujours disponible pour être le 1er porte-parole et ambassadeur des vins de Bordeaux, » des mots du maire de Bordeaux que me rapporte Laurent Moujon

BORDEAUX FETE SES VENDANGES DU 12 AU 15 SEPTEMBRE

Des remerciements ont encore été formulés, par les Côtes de Bordeaux avec Renaud Limbosh, envers Alain Juppé pour le travail accompli pour les Fêtes du Vin à Bordeaux, Hong-Kong et Bruxelles. Nicolas Florian a su reprendre le flambeau avec la jeunesse qui le caractérise.

Il a par ailleurs été évoqué un prochain rendez-vous festif par Christophe Chateau du CIVB qui va plaire aux Bordelais et aux Girondins : « Bordeaux Fête ses Vendanges » du 12 au 15 septembre prochain.

Nouvelles menaces de Donald Trump sur les vins français contre les taxes sur les Gafa : « s’ils le font, nous imposerons des tarifs douaniers sur leurs vins…comme ils n’en ont jamais vu »,

Il est en forme Donald… Avant son départ pour le G7, il a annoncé la couleur… Si la France continue à vouloir taxer les Gafa, suite au vote en juillet devant le Parlement, la fureur est à attendre du côté américain… Cela annonce d’âpres discussion à Biarritz.

Les bouteilles de rosé « Whispering Angel » envoyées par © Renaud Muselier à Donald Trump

« Je n’aime pas ce que la France a fait », a lancé le président américain. « Je ne veux pas que la France impose des taxes sur nos sociétés. C’est très injuste ». « S’ils le font, nous imposerons des tarifs douaniers sur leurs vins », a-t-il ajouté. « Des tarifs douaniers comme ils n’en ont jamais vu », a-t-il insisté. Bim, là c’est assez clair. Le Présdent Américain n’a pas l’intention de se laisser faire, les menaces risquent d’être mises à exécution si Emmanuel Macron ne revient pas sur les taxes sur Google, Facebook, AirBnB, Amazon, Apple, Twitter, bref une quinzaine de grosses sociétés d’internet.

Donald Trump et Emmanuel Macron ont déjeuné ensemble à Biarritz avant le début du G7 © F3 Aquitaine

Le ton a été donné hier soir avant d’embarquer à bord d’Air Force One. Une tonalité particulièrement agressive, alors que nos élus locaux les maires de Bordeaux et de Libourne, Nicolas Florian et Philippe Buisson, espèrent charmer Donald Trump avec une bouteille de Figeac 2000, envoyée hier par les réseaux sociaux ,déjà c’est pas mal et ça évite les frais…mais bien sûr avant de l’envoyer véritablement: « En lui offrant une bouteille représentant l’excellence du terroir bordelais, nous comptons sur sa bienveillance et sa modération devant ses velléités d’augmentation des taxes douanières sur les vins français importés aux Etats-Unis. Nous lui souhaitons un excellent séjour, espérant qu’il pourra profiter des trésors gastronomiques locaux ! », dixit Nicolas Florian sur Facebook.

Le Marseillais Renaud Muselier à son tour vient renchérir en envoyant deux caisses de rosés des Anges à la Maison Blanche :

« Cher @realDonaldTrump notre rosé, plutôt que de le taxer avec excès, il faut l’aimer avec passion et le consommer avec modération !
Pour la peine, je vous envoie 2 caisses du des Anges à la Maison Blanche vous verrez vous allez l’adorer. »

L’histoire ne dit pas encore parmi tous ces acteurs « qui en fait des caisses », en tout cas ça bouillonne, on va en savoir plus dans les prochaines heures et prochains jours, mais il ne faudrait pas que nos viticuteurs « purs jus » soient trop touchés et boivent le bouillon  … La France est le 2e pays exportateur après l’Italie aux Etats-Unis, le montant des exportations représente 1,6 million d’euros.

23 Août

Une bonne bouteille de Bordeaux offerte à Donald Trump pour éviter les taxes sur les vins français

Les maires de Bordeaux et Libourne, deux grandes villes viticoles, en déplacement à Québec Fête le Vin ont décidé d’offrir une belle bouteille à Donald Trump pour espérer l’influencer et solliciter sa bienveillance et sa modération face à ses envies de taxer les vins français. Donald va-t-il apprécier ? La réponse au prochain tweet…

© Mairie de Bordeaux

C’est par un tweet que Nicolas Florian espère toucher le Président Américain qui s’apprête à atterrir ce samedi matin en Gironde pour se rendre au G7 de Biarritz. « Geste à l’attention de  @realDonaldTrump attendu en #NouvelleAquitaine pour le #G7 : nous lui offrons cette bouteille représentant l’excellence de notre terroir comptant sur sa bienveillance et sa modération devant ses velléités d’augmentation des taxes douanières sur les vins »

Donald Trump en juillet avait créé un certain émoi en France et dans le monde viticole en tweetant : « La France vient d’instaurer une taxe sur nos grandes entreprises américaines du numérique,écrit le pensionnaire de la Maison blanche dans un tweet. Si quelqu’un devait les taxer, ce serait leur pays d’origine, les États-Unis. Nous annoncerons rapidement des représailles substantielles aux idioties de Macron. J’ai toujours dit que le vin américain est meilleur que le vin français ! »

22 Août

Le Guide 2020 des Meilleurs Vins de France décerne 3 étoiles à Clos Fourtet et Tertre Roteboeuf

Le dernier millésime du «Guide Vert» des Meilleurs Vins de France arrive ce 22 août en librairie et sur internet. Ce guide de la Revue du Vin de France consacre 10 domaines avec la référence suprême de 3 étoiles dont 2 vont à des crus classés de Saint-Emilion Clos Fourtet et Tertre Roteboeuf. 

Pour cette 25ème édition, le fameux « Guide Vert » de la Revue du Vin de France donne la priorité aux découvertes et aux vins bio.

Sur plus de 6250 vins, 10 domaines décrochent pour la première fois les 3 étoiles. Un chiffre record en 25 ans d’existence. 11 experts du comité de dégustation ont analysé et dégusté 10000 vins, en ont cité 6500 faisant un Tour de France complet des vignobles.

Cette année, 59 domaines ont séduit le comité de dégustation et intègrent le guide. Deux domaines de Saint-Emilion et de ses environs accèdent aux 3 étoiles : le château Tertre-Roteboeuf, Saint-Emilion Grand Crui à Saint-Laurent-des-Combes, et le Clos Fourtet, 1er grand cru classé B à Saint-Emilion.

Dans le Médoc, ce sont les châteaux Haut-Marbuzet (cru bourgeois) en Saint-Estèphe et d‘Issan (3e grand cru classé 1855) à Cantenac qui sont distingués et accèdent à la deuxième étoile (28 accèdent aux 2 étoiles et 47 à la 1ère étoile).

LES NOUVEAUX 3 ETOILES :

  • Domaine du Collier (Anjou Saumur),
  • Domaine Louis Claude Desvignes (Beaujolais),
  • Domaine Michel Bouzereau et Fils (Côte de Beaune)
  • Domaine de l’Arlot (Côte de Nuits),
  • Maison Pierre Overnoy (Jura),
  • Domaine de Terrebrune (Provence),
  • Château Grillet (Rhône Nord),
  • Domaine Georges Vernay (Rhône Nord)
  • ClosFourtet (Saint-Emilion),
  • Château Tertre Roteboeuf(Saint-Emilion)

20 Août

Entretien exclusif avec Jacques Lurton: « les Vignobles André Lurton ont toujours été à la pointe de la technologie, ça va continuer… »

3 mois après la disparition d’André Lurton, le fondateur de l’appellation Pessac-Léognan, son fils Jacques a pris les rênes des Vignobles André Lurton. Côté Châteaux l’a interviewé dans un entretien de prise de fonctions.

André Lurton, au centre, entouré de 2 de ses 7 enfants Christine et Jacques, le nouveau président des Vignobles André Lurton © Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl : « Jacques, vous reprenez la succession des Vignobles André Lurton, en tant que président du Conseil d’Administration, qu’est-ce que cela vous fait ? »

Jacques Lurton : « Cela fait tout drôle… C’est quelque chose sur lequel nous avions statué en 2012, quand on a refondé les Vignobles André Lurton. A l’époque, IDIA société d’investissement du Crédit agricole est rentré au capital et il avait été défini avec tout le monde qu’au décès de notre père, je deviendrais pour 4 ans le président de la SAS des Vignobles André Lurton. Une feuille de route a été approuvée, elle régle notre façon de travailler et le pack d’actionnaires, ce qui fait qu’aujourd’hui les choses sont stables et qu’on réfléchit à l’avenir. »

« La direction des Vignobles André Lurton est toujours assurée par Pascal Lefaucheur, mis en place depuis 2008. Je suis là pour les grandes lignes et l’influx familial. »

Château la Louvière acheté en 1965 © Jean-Pierre Stahl

JPS : « Aujourd’hui, que recoupent les Vignobles André Lurton ? »

Jacques Lurton : « Les vignobles André Lurton recoupent plus de 600 hectares de vignes à Bordeaux, dont la moitié en Pessac Léognan et l’autre moitié dans l’Entre-Deux-Mers, il y a aussi 35 hectares à Lussac Saint-Emilion. Donc, oui on est à 635 hectares, avec château Bonnet dans l’Entre-Deux-Mers, Barbe-Blanche (dont 50% appartiennent aussi à Mme André Magnon) en Lussac Saint-Emilion, et 4 châteaux en Pessac-Léognan: Couhins-Lurton, la Louvière, Rochemorin et Cruzeau. »

JPS : « Allez-vous continuer l’oeuvre de votre père, la changer ou l’amplifier ? »

Jacques Lurton : « C’est un peu nouveau, même si je savais qu’un jour cette responsabilité me tomberait dessus. Mon papa me semblait presque immortel… je vivais la moitié de ma vie en Australie et cette échéance là on ne la connaissait pas. J’avais un travail de consultant qu’il a fallu que j’arrête, cela fait maintenant un mois et demi que je suis au contact. Je m’imprègne de ces vignobles, j’essaie de comprendre comment ils fonctionnent…Ce qui m’intéresse c’est une prise de contact complète, on a quand même 200 employés au sein des vignobles André Lurton. »

J’ai déjà pris des positions techniques comme mon papa, il était un technicien, un homme de terroirs. J’ai beaucoup de challenges à relever, notamment climatiques et biologiques, que je veux imprégner aux vignobles », Jacques Lurton.

« Après ces défis techniques, il y a l’influx commercial. Le nerf de la guerre, c’est le commerce. Du temps de papa, il y a toujours eu une politique de vente directe, très peu de négoce. En 2014, on est revenu un peu sur la place de Bordeaux, mais tout le reste est en vente directe. Nos clients ont besoin de savoir quelle sera la nouvelle direction et l’influence de la famille. Je suis là pour rassurer les marchés. Faire du vin, c’est bien, mais le vendre c’est plus difficile. Je vais m’assurer que tous les marchés sont bien là et nous suivent, je vais insuffler là toute mon énergie. »

André Lurton avec Jacques, a toujours su innover au niveau de ses installations techniques © JPS

JPS : « Et l’Australie alors ? (Jacques Lurton est implanté en Australie depuis plus de 20 ans à « the Islander » sur Kangaroo Island)

Jacques Lurton : « En 4 ans, j’ai déjà cédé 40% à un investisseur, en fait mon partenaire chinois en Chine. J’ai formé un directeur il y a 6 ans qui s’occupe de 95% du domaine, je conserve encore une petite fonction oenologique. L’Australie, c’est quelque part mon 2e pays, j’ y suis attaché, j’ai aussi des amis là-bas et une 2e maison. Mais pour l’heure, j’ai cette mission que je vais remplir au mieux. Mais j’ai tout de même 60 ans et je ne vais pas faire comme mon papa à rester jusqu’à ses derniers jours. Un jour je reviendrai en Australie pour y passer plus de temps. »

JPS : « Par rapports aux équipes, y a-t-il des changements au sein des Vignobles André Lurton ? »

Jacques Lurton : « On a des équipes exceptionnelles. Papa avait des gens extrêmement attachés à lui, très fidèles, des gens de grande qualité. Des gens qui ont toujours un grand niveau. Notre directeur technique et oenologique Vincent Cruège est parti de son fait, il est remplacé par Anne Neuville qui était oenologue à château Fieuzal depuis 15 ans. On est dans le souhait de renforcer au niveau commercial. Les vignobles André Lurton, c’est une boîte solide qui niveau financier et par ses collaborateurs, c’est une jolie boîte. Prochainement on va faire rentrer des amphores et de nouvelles technologies. Cela a toujours été dans l’ADN des Vignobles André Lurton d’être à la pointe technologique, il faut que cela le reste. »

Classement Saint-Emilion: deux propriétaires viticoles renvoyés au tribunal pour « prise illégale d’intérêts »

Deux personnalités de la viticulture bordelaise ont été renvoyées devant le tribunal correctionnel pour « prise illégale d’intérêts », soupçonnées d’avoir été à la fois juges et parties dans un classement des grands crus de Saint-Emilion en 2012, a appris lundi l’AFP de source proche du dossier.

Le classement de Saint-Emilion est contesté depuis 2012, il a été validé en appel devant la Cour Adm. d’Appel, là c’est un nouveau volet qui va être débattu © JPS

Dans cette affaire, le parquet de Bordeaux avait ouvert le 29 novembre 2013 trois informations judiciaires après les plaintes de trois candidats déchus du prestigieux classement de l’AOC « Saint-Emilion Grand Cru ». Six ans après, une juge d’instruction vient de signer son ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, contre l’avis du parquet qui avait requis un non-lieu. Le procès ne devrait pas se tenir avant plusieurs mois. « C’est une première victoire acquise difficilement car dans ce dossier, on ne peut pas dire que nous avons été aidés par le parquet », a commenté auprès de l’AFP Eric Morain, l’avocat des trois châteaux déclassés, Croque-Michotte, Corbin-Michotte et La Tour du Pin Figeac.

Hubert de Boüard, copropriétaire du Château Angelus, l’un des quatre Premier grands crus classés A de Saint-Emilion promu en 2012, et Philippe Castéja, propriétaire du château Trottevieille, alors maintenu « Premier Grands crus classés », avaient été mis en examen en septembre 2018 pour des faits qu’ils ont toujours contestés.
Le premier, contacté par l’AFP, n’a pas donné suite. De son côté, Philippe Castéja s’est dit « surpris » par cette décision et n’a pas souhaité commenter. Tous deux appartenaient au comité national des vins de l’Inao (Institut national de l’origine et de la qualité), chargé de la nomination des membres de la commission de classement et de l’approbation de ce classement des vins de Saint-Emilion.

La justice leur reproche d’avoir participé à l’opération de classement contestée, et ce, alors qu’ils avaient « tous les deux des intérêts personnels dans des exploitations
ayant candidaté au classement », conclut la juge dans son ordonnance signée le 16 août, dont a eu connaissance l’AFP.

Ce classement créé en 1955, véritable enjeu commercial et financier pour les propriétés viticoles, est révisé tous les dix ans par l’Inao, dépendant du ministère de l’Agriculture.

Contesté devant la justice administrative, il a été validé en appel en avril. Le Conseil d’Etat, saisi d’un pourvoi, devra trancher.

AFP.

Bonne santé du Cognac grâce aux exportations vers les Etats-Unis

Le cognac continue à très bien se vendre à l’étranger, notamment aux Etats-Unis : les exportations sur la période du 1er août 2018 au 31 juillet 2019 ont atteint, en volume et en valeur , un niveau jamais égalé, annonce lundi un communiqué de l’interprofession.

380000 barriques chez Hennessy © JPS

Sur cette période, les exportations ont atteint 211,1 millions de bouteilles (+2,5% sur la même période un an plus tôt) pour 3,4 milliards d’euros (+6,9%), malgré un ralentissement sur le marché européen.

Avec 97,7 millions de bouteilles exportées sur la période (+8,8% et +17,6 % en valeur à 1,4 milliard d’euros), la zone NAFTA (Etats-Unis, Canada, Mexique) continue sa progression et concentre à elle seule 46% des exportations.

Les Etats-Unis portent cette dynamique avec 94,3 millions de bouteilles sur la campagne 2018/2019,précise le Bureau National Interprofessionnel du Cognac(BNIC).

Sur la période, 60 millions de bouteilles ont été exportées vers l’Extrême-Orient (Chine, Singapour, Hong Kong, Corée du Sud, Malaisie, Taïwan, Thaïlande, Japon), ce qui représente un léger repli (-1,5%) des volumes compensé par une petite augmentation (+1,8%) du chiffre d’affaires à 1,2 milliard d’euros. Les professionnels restent « confiants sur le potentiel important de développement de cette zone, tirée par le marché chinois », selon le BNIC.

Plus contrasté, le volume des exportations en Europe accuse une baisse plus sensible de 4,6% (39,4 millions de bouteilles au total) pour un chiffre d’affaires en net repli (-6,4%) à 461,6 millions d’euros. « Pour accompagner cette croissance », la filière a décidé d’agrandir son vignoble « de 10.000 hectares sur trois ans » pour le porter à 86.000 hectares, précise le Bureau National Interprofessionnel du Cognac(BNIC).

Avec AFP.

19 Août

Orages de grêle : 4 épisodes de grêle plus ou moins importants pour l’appellation Beaujolais

Des orages très violents avec de la grêle se sont abattus hier soir dans l’Est de la France. Des grêlons de la taille de balles de ping-pong se sont abattus sur l’appellation Beaujolais. L’évaluation des dégâts est en cours. « Même si c’est encore tôt, on estime des taux de pertes de 25 à 50% », un tiers de l’appellation, précise l’Inter Beaujolais UIVB. Ce qui lui fait dire pour conclure « l’appellation Beaujolais en a pris un sacré coup »

Titre du © Patriote Val de Saone du 19 août

« Ce sont 4 épisodes de grêle, plus ou moins importants, qui ont été enregistrés entre 17 heures et 21 heures hier », sur un couloir de 4 km, de Dareizé à Villefranche-sur Saône, selon Laura Pillot en charge de la communication de l’Inter Beaujolais UIVB, contacté par Côté Châteaux.

Hier en fin d’après-midi, treize départements de l’est de la France, de la Loire à l’Alsace, étaient placés en vigilance orange par Météo-France en raison d’un épisode d’orages « violents » accompagnés de grêle et de rafales de vent. C’est finalement le Beaujolais dans le nord du département qui a été le plus touché.

« Cela représente quasiment 1/3 de l’appellation Beaujolais, Beaujolais-Villages et les Crus ont été épargnés, c’est vraiment l’appellation Beaujolais qui a été touchée. On estime les taux de perte entre 25 et 50 % mais c’est encore très tôt pour une estimation plus précise », m’explique Laura Pillot de l’UIVB.

« On n’a pas eu récemment d’orage de grêle aussi important. Les grêlons étaient de la taille de balles de ping-pong, quant à l’intensité, cela a duré 10 bonnes minutes. »

 

Pierre-Marie Chermette, viticulteur à Saint-Vérand, témoignait dès hier au micro d’Europe 1 : « Tout a commencé vers 15 h avec un orage de grêle et une grosse pluie. Il y a eu ensuite quatre orages de grêle, ce qui est exceptionnel. Nous avons 70% de pertes sur les 30 hectares donc nous allons perdre la moitié de la production ». Une catastrophe pour Bernard Dessaintjeant, viticulteur à Saint-Vérand (Isère), qui a fait une croix sur sa récolte précise RTL radio : « Ça a commencé à 2 heures du matin, de la grêle, et puis ça s’est arrêté. À 5 heures, cela a recommencé, c’était des balles de ping-pong, des œufs de poule. Des orages comme on en voit pas souvent ».

 « Au minimum, 50% de la récolte est perdue, avoue Yvan Aujogue, à Jarnioux. Mais les dégâts risquent d’être encore plus importants puisqu’au stade de maturité où on est, le risque c’est que derrière, ça empire. Pour le moment, la pluie lave les plais, mais si ça reste humide, ça peut virer au pourri. » selon le Patriote  beaujolais Val de Saone.

« Le Beaujolais avait déjà connu un épisode de gel au Printemps qui a déjà impacté le potentiel de production, on est sur une année hétérogène, c’est vraiment l’appellation Beaujolais qui en a pris un sacré coup », complète Laura Pillot.En espérant que pour les jours qui arrivent, l’estimation soit la plus faible possible par rapport aux craintes des vignerons et de l’interprofession.

18 Août

Le château de Cabidos contemple 6 siècles d’histoire en Béarn

Robert et Peggy Alday ont célébré en juin dernier les 600 ans du château de Cabidos, une vieille demeure béarnaise, située non loin des coteaux de Jurançon. Un vieux domaine viticole dont le cépage roi est le petit manseng.

Le château de © Cabidos dans le Nord Béarn

La grande allée de cyprès qui mène au château donne au domaine un petit air de ToscaneUn château acheté voilà 4 ans par Robert et Peggy Alday, des passionnés de terroirs, venus du Pays-Basque. Ceux-ci ont voulu marquer le coup en célébrant l’espace d’une soirée ces 6 siècles d’histoire.

Une histoire qui a débuté en 1419, à l’époque où Arnauton Guilhem du Vignau, nouveau Baron de Trubessé, en fit l’acquisition. Il a toujours aimé la vue offerte sur la chaine des Pyrénées depuis ce promontoire où il venait régulièrement pour méditer au spectacle de cette beauté éternelle et de se dire tel Alphonse de Lamartine pour Pau, quatre siècles plus tard, « C’est la plus belle vue de terre ! ». Une histoire bien trop longue à résumer en quelques lignes mais qui a vu au fil des successions et des cessions le Château de Cabidos perdre de sa superbe jusqu’au mariage en 1953 d’Isabelle Cogombles, arrière-petite-fille de Marie-Catherine de Trubessé avec Philippe, Comte du Cauzé de Nazelle.

Le petit manseng du © château de Cabidos

La tradition viticole du domaine de Château de Cabidos a été relancée avec succès au début des années 90 par Isabelle de Nazelle, après avoir été abandonnée pendant plus d’un siècle.

Aujourd’hui, ce sont neuf hectares du domaine qui sont consacrés à la vigne, avec plusieurs cépages mais tout de même un cépage roi le petit manseng (sur 7 ha), un cépage blanc d’origine pyrénéenne, qui offre des vins blancs doux et des vins blancs secs très appréciés des connaisseurs.

Hors de l’appellation Jurançon, le château de Cabidos produit des vins de pays du Comté Tolosan et des vins de pays des Pyrénées-Atlantiques.

Méo Sakorn-Series directrice technique © du château de Cabidos

Depuis 2007, Méo Sakorn-Series, oenologue thaïlandaise formée à l’école bordelaise, en est la maître de chai et la directrice technique.  C’est la seule femme thaïlandaise à diriger et vinifier un domaine viticole en France, un savoir faire reconnu qui lui a valu d’être promue chevalier de l’ordre national du mérite.

Les vins du château de Cabidos dégustés le 6 juin dernier © Bee Bordeaux

Depuis 2015, la famille Alday est à la tête de la propriété. elle souhaite mettre en valeur la qualité de ses vins et faire découvrir ce havre de paix à Cabidos, non loin de la côte Basque, où la famille possède déjà un magnifique hôtel de charme la Villa Catarie **** à Guéthary.

En ce mois de juin, ces 600 ans ont été célébrés autour d’un grand dîner orchestré par Andrée Rosier, chef étoilé au restaurant Les Rosiers à Biarritz, dans une ambiance musicale digne des Pyrénées-Atlantiques puisque jouée par le quatuor de musique classique Arnaga.

Regardez le reportage de François Busson et E. Gonzalez et O. Pallas de France 3 Pau Sud-Aquitaine